Chapitre 8 : La colère de Rogue
Rogue était encore sous le choc des paroles d'Hermione. Il avait lutté pour pouvoir revenir. Elle était sa seule raison. Durant une semaine il avait caché ses sentiments pour que le maître ne les voie pas. Durant une semaine il a prit de ses nouvelles tous les jours par l'intermédiaire de Dumbledor. Durant une semaine il n'avait pas senti son cœur battre. Ou plus exactement depuis quasiment toute une vie ! Pourtant elle l'avait rejeté. Comment avait-il pu se tromper à ce point ? Que s'était-il passé ? Encore une farce de ces maudits Griffondor ? Son cœur lui disait de courir vers elle de lui demander pourquoi. Mais il se contenta de la regarder partir au loin. A ce moment là un voile passa dans ses yeux. Il se releva, son visage était fermé. S'était encore pire qu'avant. Un rictus de haine siégeait sur son visage livide. Il repartit en direction du château, en direction de son cachot. Le seul endroit de Poudlard où il ses entait bien. Le seul endroit de Poudlard dans lequel il pouvait être lui-même.
Dans le grand hall, un élève de Serpentard vient le voir. Il voulait avoir des renseignements sur un devoir de potion.
"Professeur, j'ai besoin d'aide."
Il n'était pas en état d'écouter. Il ne voulait voir personne.
"Plus tard."
"Mais professeur…"
Le pauvre élève n'eut pas le temps de finir sa phrase. Envahi par sa colère Rogue s'était retourné et l'avait saisi par le col. Ses yeux étaient injectés de sang, remplis de haine. Son regard se fit perçant.
"Avez-vous des problèmes d'audition ? J'ai dit plus tard."
L'élève était pétrifié, il n'osa rien dire. Il avait peur. Rogue le relâcha et le regarda partir en courant sans demander son reste. Que venait-il de faire ?
Je deviens Fou !
De toute façon plus rien n'avait d'importance. Une Griffondor l'avait blessé une fois de plus… Enfin il arrivait vers son refuge, son antre. Il pénétra dans son cachot et ferma la porte avec une telle violence que les gonds tremblèrent sous le choc. Enfin il put laisser sa colère exploser.
"Pourquoi ?"
Il avait crié tellement fort qu'une de ses cordes vocales venait de céder. A ses cris il avait ajouté le geste. Toutes les fioles de ses élèves et tous autres objets se trouvant à proximité du professeur volèrent dans la pièce. N'ayant plus rien sous la main, il commença à fixer la place de Hermione durant ses cours. Sa vue se brouillait. Il s'installa à sa place, se prit la tête à deux mains et dans un murmure il répéta :
"Pourquoi ?"
Il ne comprenait pas ce changement. Il essaya mais rien n'y faisait, il ne trouvait pas de raison valable. Il se repassa tous les moments qu'il avait passé avec elle. Du moins les derniers, ceux durant lesquels il s'était senti un homme. Un homme qui tremble pour celle qu'il aime. Un homme qui met sa vie en péril pour elle. Un homme prêt à tout, même à braver les interdits ! Sa réflexion fut cependant interrompue. Quelqu'un frappait à sa porte. Il ne voulait pas répondre, il ne voulait voir personne. Il voulait retourner dans celle qu'il chérissait tant. Il voulait retourner dans ses draps. Sa solitude. Sa seule amie, son amante, la seule qui ne l'ai jamais abandonné alors que lui, lui avait été infidèle un bref moment… Mais apparemment son visiteur n'était pas de son avis. La porte s'ouvrit. Etant dos à la porte il en vit pas son visiteur. Il recommença donc à crier en se retournant.
"Je ne vous ai pas demandé de… Oh ! Professeur Dumbledor. Veuillez m'excuser."
Le directeur regardait son professeur avec de la compassion. Il venait de comprendre que Hermione avait tenu sa promesse et que malheureusement, le professeur Rogue était entrain d'en payer le prix fort.
"Professeur Rogue. Je vous dérange ?"
Il regarda tout autour de lui et remarqua l'état dans lequel était la salle.
"Non monsieur le directeur. Je croyais que c'était un élève."
"Professeur Rogue, asseyons-nous."
Il devait faire penser à autre chose son professeur. Peut être qu'ainsi la douleur serait plus facile à supporter.
"J'ai besoin de votre rapport sur l'attaque des mangemorts."
"Suite à l'échec de l'attaque de Pré au lard, je suis retourné auprès de Voldemort comme vous me l'aviez demandé. Je l'ai informé de l'attaque de son quartier selon vos ordres."
"Ainsi Tom était vraiment présent lors de l'attaque du Collège."
"Oui monsieur le directeur. Mais quand il a voulu avancer vers l'école il fut comme foudroyé. La barrière de Poudlard n'avait jamais était aussi forte. Et puis, je pense que monsieur Potter devait être heureux à ce moment car le charme qui lie les deux l'a fait souffrir et nous savons bien ce que cela veut dire."
"Oui. Il est vrai que cette barrière était puissante. C'est grâce à miss Granger comme j'ai déjà pu vous le dire. Professeur Rogue, je voudrais vous demander, pourquoi vous alliez à pré au lard quand l'attaque a eu lieu et comment avez vous réussi à prévenir Miss Granger de cette attaque ?"
Rogue était bloqué. Il ne savait pas quoi lui répondre. Il savait qu'il ne devait pas mentir au professeur Dumbledor, au directeur de Poudlard. Mais qu'est ce qu'elle avait pu lui dire.
"Je devais aller refaire un stock d'ingrédient pour l'école. Miss Granger devait m'aider, je lui avais proposé un poste d'assistante."
Il n'avait pas menti. Certes il avait caché une partie de la vérité mais il n'avait pas menti.
"Séverus, voulez-vous me parler de quelque chose ?"
Dumbledor le fixait terriblement et cela le mettait vraiment très mal à l'aise. Il aurait voulu crier à la terre entière sa douleur, sa passion son envie. Mais ce qui le blessa le plus c'était de cacher une partie de la vérité à son mentor.
"Non professeur Dumbledor."
Pourquoi devrait-il se confier à ce vieux fou ? Dumbledor l'envoyait à la mort à chaque apparition de la marque, pourquoi devrait-il lui confier sa peine ?
"Puis-je vous poser une dernière question ?"
"Je vous écoute."
"Vous l'aimez ?"
Alors il savait. Comment ? Est ce elle qui lui avait dit ? Non impossible. Elle est trop respectueuse du code de l'honneur ou simplement du règlement de cette école. Qu'importe, il savait. Rogue ne savait pas quoi lui répondre. Alors il pris la décision de mentir.
"Ce n'était qu'une passade Monsieur le directeur. Je pense que vous n'avez pas de quoi vous inquiéter. Vous me connaissez. La seule que je vénère dans ce château c'est la solitude. Je pense que c'est juste un petit rapprochement qu'il y a eu suite à ce tragique événement qu'elle a pu subir il y a quelques semaines. Faites-moi confiance. Je ne faillirais pas à ma mission."
Dumbledor sourit. Il le connaissait oui. Il le connaissait depuis tant d'année qu'il savait prédire chaque intonation de voix, chaque respiration. Dumbledor se dirigea vers la sortie.
"Professeur Rogue, je vous conseille quand même une autre disposition de votre salle."
Avant de passer la porte sans se retourner il rajouta :
"Le temps est l'ennemi des amants."
Et il partit. Il laissa Rogue seul sur ses mots.
"Que voulait-il dire ?"
Rogue s'assit dans son grand fauteuil. Il ferma la lumière. Oui décidément c'est dans l'obscurité qu'il se sent le mieux. Il réfléchissait aux paroles de Dumbledor. Sa colère ne s'était pas apaisait mais au moins si réussi à la contenir.
Je comprends au combien la tâche est difficile mon cher Sévérus, mais je ne peux la confier à personne d'autre. Je sais que vous devez vous haïr et me haïr tout autant. De part ma faute vous souffrez une fois de plus. Déjà vous avez tant de chose à porter sur vos épaules et me voilà entrain de vous ôter ce moment de bonheur qui vous permettrez de tirer un trait sur ce passé que vous maudissez tant. Je ne sais si un jour vous me pardonnerez mais tant que la bataille finale n'a pas eu lieu je ne peux prendre de risque.
Dumbledor poursuivi ainsi dans ses pensées. Persuadé du bien fondé de la chose mais en même temps honteux de le faire.
