RON !!!

Harry s'avança de quelques pas vers Hermione, elle vit bien qu'il évitait son regard. Et quand il arriva à sa hauteur il était très pale

« Hermione... commença t-il.

OU EST RON ? Le coupa Hermione.

Harry lui lança un regard désespéré et se mordit les lèvres.

Dis moi où il est... Ordonna la jeune fille dans un murmure.

Hermione, dit-il d'un ton plus ferme. Il... Il s'est battu avec courage et je... Sa voix vacillait.

DIS MOI OU IL EST !!! Hurla t-elle.

Il... Il est là-bas, finit-il pas dire en indiquant un monticule de pierres.

Hermione se précipita au milieu des décombres, Tonks était accroupie près d'un corps... Un corps a moitié recouvert par des débris rocheux. Pourquoi donc personne ne tentait rien pour l'aider à se relever ? Hermione se précipita près de l'Auror et elle étouffa un murmure horrifié en reconnaissant les cheveux rougeoyants de son ami.

RON, elle le saisit par les épaules et le secoua frénétiquement. Ron, arrête de faire l'imbécile, réveille-toi... Dit-elle le souffle court.

Hermione, Tonks mit sa main sur celle de la jeune fille. C'est fini...

NON !!! TU MENS !!! RON !!! Elle sentit vaguement des bras se refermer sur elle, elle entendit même quelques mots prononcés d'une voix grave. Mais plus rien de tous ça n'avait d'importance, le décor autour d'elle sembla s'évanouir dans un tourbillon de couleurs sombres. Elle hurlait de douleur au milieu de ce silence mortel, des larmes de rage coulaient sur ses joues mais le monde resta sourd à ses appels. Doucement elle se sentit chuter dans l'inconscience.

Ron était là, il souriait puis il lui tendait la main en rougissant... Ils étaient au « au trois balais » avec Harry et Hagrid, ils riaient... Harry et Ron la sauvaient d'un troll... Ils étaient à l'infirmerie de Poudlard, Hermione était dans un lit mais ils étaient ensemble...Ensemble...

Puis ils étaient dans le jardin du terrier et ils s'embrassaient pour la première fois, la cape de Ron prenait feu et Fred et Georges riaient à gorge déployée... Ils étaient au chemin de traverse et Hermione prenait sa main dans la sienne, les oreilles de Ron devenaient toutes rouges... Ils étaient quelques parts mais le lieu n'avait pas d'importance, Ron lui tendait une petite boîte rouge en écrin, c'était une bague, Ron rougissait et disait qu'elle n'était pas très jolie mais qu'il ne pouvait pas encore lui en acheter une mieux...

« Ron... »

Hermione fut réveillée par une lumière éblouissante, elle voulu placer ses mains devant ses yeux mais ses bras lui semblèrent étrangement lourds. A travers une espèce de brouillard indéfinie elle entendit la voix de sa mère : « Elle s'est réveillée ! ».

« Hermione ma chérie comment te sens-tu ? demanda la voix inquiète de cette dernière. Quand sa vue fut un peu plus claire, elle put distinguer sa mère, son père, mais aussi Harry et, un peu plus loin, un sorcier en robe verte.

Je vais bien... Je crois ... dit-elle en essayant de se relever sans succès. En désespoir de cause elle tourna la tête vers les murs totalement blancs qui l'entouraient, tout en évitant soigneusement de croiser leurs regards soucieux.

Je suis à St mangouste ... soupira t-elle.

En effet. C'était l'homme à la robe verte qui avait parlé. Je suis guérisseur, reprit-il. Est-ce que vous vous souvenez de ce qui c'est passé ?

Elle sentit un sursaut de colère monter en elle, est-ce qu'elle se « souvenait » ? Comment aurait t-elle pu oublier que ... Que Ron... Même en pensée elle se refusa à mettre ce mot si « définitif » sur ce qui c'était passé ce soir là. Mais elle se souvenait, bien sur, même si elle aurait préféré oublier.

Elle acquiesça dans un murmure à peine audible.

« Très bien, vous allez devoir passer quelques jours en convalescence mais vous pourrez rentrer chez vous très bientôt. »

Hermione qui s'était un peu redressée contemplait à présent avec obstination ses bras blanc « Chez moi » songea t-elle avec un douloureux pincement au cœur. Depuis quelques mois seulement elle avait déménagé... Avec Ron... Ce n'était pas très grand ni très luxueux mais c'était à eux. Elle se demanda si elle pourrait un jour y remettre les pieds sans que son cœur ne se noie dans un flot de souvenirs.

Le guérisseur émit un toussotement devant son silence mais elle s'en moquait, il prit congé en conseillant aux parents d'Hermione de rentrer chez eux et de dormir. Mme Granger refusa mais Harry lui assura qu'il veillerait sur sa fille, ils déposèrent alors une bise sur le front et la joue de leur fille avant de sortir de la pièce. Quand ils furent partit, Hermione tout en conservant les yeux baissés demanda faiblement à Harry pourquoi ils ne l'avaient pas emmener dans un hôpital moldu. Il répondit tout aussi doucement qu'ils avaient un peu paniqués et qu'ils avaient préférés prendre la solution la plus rapide en utilisant la magie pour se rendre à l'hôpital. « Je vois.» répondit-elle platement.

« Je...Je vais aller chercher quelque chose à manger, je reviens... dit-il après quelques minutes de silence. Mais alors qu'il allait franchir la porte la jeune fille se mit à parler d'une voix sans intonation, résignée.

Nous faisions souvent des cauchemars, commença t-elle.

Harry fronça les sourcils en se demandant si la souffrance d'Hermione ne l'avait pas rendu un peu folle. Mais elle reprit de cette même voix : Je voyais sans cesse du sang, et son... Visage... Il sentit ses entrailles se tordre douloureusement, il venait de comprendre de quoi elle parlait mais il la laissa finir, déverser ce qu'elle avait sur le cœur. Parfois je me réveillais en sueur, mon cœur battait si fort... J'avais l'impression qu'il allait surgir juste devant moi... Pendant une minute, je retrouvais toutes mes angoisses de ce temps là... Harry remarqua qu'elle ne cessait de caresser l'anneau à son doigt d'un geste nerveux. Mais... Mais je me tournais et je le voyais dormir paisiblement, il ronflait un peu, dit-elle avec un mince sourire. Ca me rassurait et je... Je me disais... Je me demandais comment fait Harry ? Comment fait-il quand il se réveille avec ces peurs ? Tout seul... » Les larmes commencèrent à couler, elle avait toujours les yeux penchés vers l'avant et son dos était secoué de sanglots muets. Il s'approcha d'elle doucement, il se rappela son embarras devant les larmes de Cho, il y avait de ça des années. Mais cette fois c'était différent il comprenait, il comprenait parfaitement. Il l'a pris dans ses bras jusqu'à ce que les pleurs diminuent. « Qu'est-ce que je vais devenir ?» dit-elle faiblement de sa voix toujours secouée de sanglots.

«Tu vas rester telle que tu es... Tu es Hermione Granger, ma meilleure amie et aussi la fille la plus intelligente du monde sorcier, dit-il avec un sourire, elle essuya quelques larmes.

Merci ... Répondit-elle avec un faible sourire.

Maintenant tu devrais dormir un peu. Il essaya de se dégager pour la laisser se coucher mais elle le retint. Qu'est-ce qu'il y a ?

Je...Je ne veux pas m'endormir... Sa voix était si éteinte qu'Harry eut du mal à l'entendre. J'ai peur d'oublier qu'il est ... Elle tremblota légèrement. Même si elle aurait bien voulu effacer de sa mémoire les récents évènements rien au monde ne l'effrayaient plus que de se réveiller en l'ayant oublié et d'avoir ensuite à s'en rappeler.

Je ... Je comprends...

Et puis, elle afficha un mince sourire, j'ai assez dormi tu ne crois pas ?

Oui, dit-il en lui rendant son sourire. »

Il alla chercher une couverture supplémentaire, il se calla à côté d'elle dans le lit et elle posa sa tête sur son épaule. Harry déposa un léger baiser sur son épaisse chevelure. Pendant quelques minutes il essaya de maintenir une conversation, parlant de tout et de rien en évitant de parler de ce qui c'était passé. Mais bien vite il montra des signes de faiblesse, il était épuisé et, malgré toute sa bonne volonté il finit par s'assoupir.

Du côté d'Hermione, le sommeil se dérobait à elle, chaque fois qu'elle fermait ses yeux desséchés d'avoir tant pleuré elle voyait le corps sans vie de Ron. La jeune fille passa la nuit à remuer de noires pensées : la douleur avait laissée place à une colère incroyable, une fureur désespérée et tout en regardant l'anneau briller à son doigt elle pris une grande résolution, ou plutôt elle se fit une promesse. La promesse de retrouver ceux qui avaient fait ça à celui qu'elle aimait et de leur infliger le même sort, à n'importe quel prix.

Depuis lors, Hermione ne versa plus une seule larme et elle sortit de St mangouste plus tôt que prévu. Elle refusa de retourner chez ses parents, elle voulait vivre dans la maison qui autrefois avait été aussi celle de Ron. Elle refusa aussi qu'Harry ou les autres viennent avec elle, Hermione voulait être seule, elle appréciait qu'ils se soucis tous d'elle mais il lui était devenu difficile de supporter leurs regards inquiets en s'efforcent d'avoir l'air heureuse...

Quand elle entra dans la maisonnette, elle se demanda comment tout pouvais être comme avant. Chaque chose était à sa place, en tout cas ses affaires : celles de Ron étaient éparpillées un peu partout dans la maison, comme-ci ... Comme-ci il était parti travailler le matin même...

« Locomotor barda ! »

Le sac qui contenait les quelques affaires que lui avait apporté sa mère à l'hôpital alla se ranger directement dans un placard. Hermione eut du mal à supporter le silence pesant : « Je veux de la musique » s'écria t-elle. « Mais certainement » grogna la radio ensorcelée que M Weasley avait lui-même détournée avant de leur offrir. Elle se mit à jouer la nouvelle chanson des Bizzar' Sisters et Hermione ramassa les quelques vêtements et autres bricoles qui jonchaient le sol ou les meubles. Elle allait ranger un livre de Quidditch qui traînait sur une commode quand une photo en tomba : elle vit Ron, Harry et elle-même lui sourirent et lui faire des petits signes de la main. La photo avait été prise peu après leur sortie de Poudlard. Elle serra les poings, elle mit la photo avec le reste des affaires de Ron. La jeune fille fut détournée de sa mission de rangement par un faible hululement. « Ho ! Non ! Coq ! Je l'avais complètement oublié ! » Elle ouvrit la cage qui été près de la fenêtre et pris délicatement le petit oiseau qui n'avait guère grossit depuis toute ces années. Il ne hululait pas gaiement comme à l'ordinaire, ses minuscules yeux mi clos. Le pauvre hibou était resté sans nourriture et sans eau depuis le jour où elle avait quitté la maison, ce qui faisait quatre jours en comptant celui où elle était dans un sorte de coma.

Elle le fit boire un peu et quand il fut réhydraté Hermione le remis dans sa cage avec quelques bouchées de « miam-hiboux ». « Je suis vraiment désolée coq » dit-elle penaude, mais ce dernier ayant repris un peu de force lui mordilla gentiment le doigt. Elle avait laissé un peu de nourriture pour Pattenrond toutefois, et elle ne s'inquiétait pas pour lui, la plupart du temps il n'avait besoin de personne.

Le regard de la jeune fille balaya la pièce, les bizzar' Sisters avait été remplacées par une femme qui chantait d'un voix douce et envoûtante. Hermione ne prêtait pas attention aux paroles mais la musique la rendit encore plus nostalgique. Elle soupira, le poids qui venait de s'abattre sur elle ne lui sembla que plus lourd....

Refusant de se laisser entraîner par ses souvenirs elle se dirigea d'un pas certain vers une autre pièce de la maison qui était à peine plus grande qu'un placard à balais et était dépourvu de fenêtres. L'essentiel du mobilier était constitué de deux énormes bibliothèques où étaient entreposés tout les livres d'Hermione, on avait à peine trouvé la place de mettre un vieux fauteuil rouge et une table basse où il y avait d'autres ouvrages entassés à la va vite.

D'un léger coup de baguette elle alluma les quelques bougies qui trônaient sur la petite table. Malgré sa taille et son obscurité, cette pièce était la préférée d'Hermione. Elle y passait souvent des heures plongée dans un de ses précieux livres, Pattenrond ronronnant doucement sur ses genoux. Pendant un court instant Hermione se sentit un peu mieux, au moins ici elle n'avait pas de souvenirs communs avec Ron. Mais elle sentit bientôt un sursaut de colère monter en elle, aucun de ses livres ne lui apporteraient la solution pour ramener son fiancé. Hermione se rappela à quel point elle avait été fascinée par la magie parce qu'elle réfutait toutes les lois de la physique et de la réalité, seulement...

Seulement la magie ne pouvait rien contre la mort...

Elle avait pensé le « mot » celui qu'elle refusait depuis le début, Hermione en ressentit un sentiment de désespoir et de colère si violent que des étincelles rouges crépitèrent à l'extrémité de sa baguette magique. D'un geste furieux elle fit tomber les livres de leurs étagères : à quoi servait donc tout ce qu'elle avait appris avec tant de rigueur si ça ne l'aidait en rien à ramener Ron ? Ils ne pouvaient même pas l'aider à retrouver et à punir ceux qui le lui avaient enlevé, songea t-elle avec amertume.

A bout de force et de désespoir elle se laissa glisser à terre. Un de ses livres s'était ouvert en tombant : « Les Sortilèges Impardonnables » lut-elle à mi-voix.

Voila j'espère que ça vous à plu ...

Un grand merci à ma béta-lectrice qui est pour toujours irremplaçable, autant pour ces talents que pour son amitié, (je te dédis ce premier chapitre) !

R&R please !

Nyny-chan (alias Estrella)