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Chapitre 4 : Apprivoisera ? Apprivoisera pas ?

Albus s'ennuyait. Pire que ça. Aucun intérêt. Amy, à ses côtés, était dans le même état d'esprit. Il essaya de nouveau de se concentrer sur les paroles de la maîtresse mais … rien à faire. Les yeux dans le vague, il regarda par la fenêtre, le froid soleil d'Octobre poursuivre sa course machinale. Un mois. Un mois qu'il était en cours et qu'il s'ennuyait ferme. La maîtresse leur apprenait à reconnaître les lettres. Pfff, il savait faire ça. Même s'il s'était bien gardé de le dire à son père pour qu'il continue à lui lire les histoires le soir. D'ailleurs, son père n'était pas souvent à la maison, ces derniers temps. Il sentait que sa mère était inquiète. Mais il savait que sa mère ne lui dirait rien. Il soupira intérieurement. Il avait envie d'être dehors, de jouer avec ses copains, grimper aux arbres. Mais là, il était coincé. Et en plus, après son coup d'éclat du premier jour, il préférait ne pas se faire remarquer. Tout comme Amy.

"Albus ? Pourrais tu répéter ce que je viens de dire, s'il te plaît ?"

Aïe, pensa-t-il. Il jeta un coup d'œil à Amy qui ne pouvait pas l'aider.

"Je … je ne sais pas madame."

"Je m'en doutais. Tu viendras me voir à la fin du cours pour que je te donne une punition. Et pourrais tu, s'il te plaît, t'intéresser au cours au lieu de bâiller aux corneilles ?"

"Oui, madame."

Lorsque la cloche sonna, Albus s'approcha en tremblant du bureau. Elle pouvait être vraiment terrible quand elle le voulait. Elle lui sourit.

"Je sais bien que tu t'ennuies, Albus. Mais tes camarades ne sont pas aussi avancés que toi. Tu verras, ça va être plus intéressant, bientôt. J'aimerais que tu me fasses trois lignes de plus de la lettre P pour demain. Bonne soirée, Albus."

Elle lui dédia un autre sourire. Il la salua et sortit en soupirant de soulagement. Ça n'était pas si terrible. Et ce qu'elle lui avait dit le réconfortait. Elle le comprenait. Il se promit de faire des efforts en montant dans la calèche.

"M'man, p'pa ? Ca veut dire quoi, bâiller aux corneilles ?"

Sa mère s'arrêta de parler et leva un sourcil interrogateur. Son père se tourna vers lui. Albus se ratatina sur sa chaise, souhaitant être très petit tout à coup. Mais alors, tout tout petit. En même temps, il voulait savoir ce que ça voulait dire. Quoique là, ça semblait être une mauvaise idée. Pour couper court au silence qui s'installait, son père prit la parole.

"Qui t'as dit ça ?"

"Ben … personne. Je l'ai entendu et …"

Il s'agita sur sa chaise, mal à l'aise. Sa mère avait les yeux à moitié fermés. Il n'aimait pas mentir.

"Tu es sûr chéri ?"

Il craqua devant le regard acéré de sa mère.

"Ben … non. En fait, c'est ma maîtresse qui me l'a dit."

Sa mère leva son sourcil plus haut. Et son regard se chargea d'orage.

"Chéri, tu es privé de dessert. Finis ce que tu as dans ton assiette et file dans ta chambre. Je viendrais voir si tu as fais tes devoirs.

"Alice ! Ce n'est qu'un gosse et …"

"T u as quelque chose à ajouter, Théo ?"

Quand sa mère était en colère, même son père s'écrasait. Albus plongea les yeux dans son assiette et finit de manger en silence. L'air était encore lourd et préféra partir sans rien dire. Il s'allongea sur son lit. Pff, juste pour une expression, me faire gronder. C'est injuste. Je suis sûre que la maîtresse l'a fait exprès. Elle savait que je demanderais à mes parents. Mais il n'arrivait pas à lui en vouloir. Il avait bien trop de respect pour elle. Il entendit le pas de sa mère.

"Chéri ? Je peux entrer ? As-tu fait tes devoirs ?"

Il les lui tendit et elle fronça les sourcils.

"Pourquoi as-tu sept lignes de P ?"

"C'est la maîtresse qui m'a puni."

"Oh."

Alice sourit et lui dit qu'elle était très contente de lui. Elle le borda, déposa un baiser léger sur son front et s'assit sur le bord de son lit.

"Je suis désolée, chéri. J'espère que tu ne m'en veux pas trop."

Comment lui en vouloir ? C'est sa mère, après tout.

"Sache que bailler aux corneilles, cela veut dire que l'on est pas concentré sur ce qui se passe autour de nous. Et donc sur ta maîtresse. Chéri, si tu veux apprendre, il faut que tu l'écoutes."

Albus acquiesça, se gardant de lui dire que s'il s'ennuyait, c'est parce qu'il savait déjà. Il aimait bien avoir ce secret. Il savait déjà déchiffrer les mots. Mais s'il lui disait, s'en était fini de sa tranquillité. Alors, il se contenta de lui sourire. Elle lui ébouriffa les cheveux et partit. Il s'endormit sur un sourire heureux.

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Albus regarda Amy et soupira une nouvelle fois discrètement. Il trouvait qu'elle avait changé et en plus, elle ne voulait plus rester avec lui. Il ne comprenait pas ce qu'il avait fait et se sentait malheureux de cette situation. Elle lui avait expliqué qu'elle l'aimait toujours mais qu'elle avait ses copines – il ressentit une bouffée de jalousie – et qu'elle préférait les voir elles, puisque lui, elle le voyait quand elle le voulait. Ces filles étaient des cloches, pensa-t-il et il se promit de se tenir à l'écart par peur d'être contaminé par leur bêtise. Et puis, après tout, tant pis pour Amy. Il avait pas mal de problèmes lui aussi. Surtout avec Henry Zabini et sa bande. Quels crétins ! Ca faisait une semaine qu'ils l'embêtaient. Simplement parce qu'il s'était mis à répondre en cours. Après la réprimande de sa mère et pour faire plaisir à sa maîtresse, il suivait et répondait. Bon, ça ne l'empêchait pas de rêvasser quelques fois mais en même temps, ça devenait intéressant. Mais voilà, il y en avait qui voyaient ça d'un mauvais œil. Grrr ! Il les aurait bien fait mijoté dans de la bave de troll. Le traiter de chouchou, à quoi ça rimait ? Un sourire dédaigneux apparut sur ses lèvres : lui, il avait fini les additions mais il voyait Zabini peiner sur sa copie. Bien fait pour lui, pensa-t-il avec satisfaction. Il fût donc le premier à voir le mouvement de la porte qui s'ouvrait. Fasciné, il vit entrer la directrice avec un garçon à ses côtés. L'air timide et un peu malade. Elle s'avança jusqu'au bureau de mademoiselle Picki, parlementa et laissa là le petit garçon. Albus était intrigué. La maîtresse frappa dans ses mains, attirant l'attention de tous.

"Je vous présente votre nouveau camarade de classe, Marc A'ckor. J'espère que vous ferez honneur à l'école et moi-même en l'accueillant comme il se doit. Marc, tu vas t'asseoir à côté d'Albus. Albus ? Lève toi, s'il te plaît, qu'il te voit."

Albus s'exécuta, la gorge nouée. C'est vrai, il n'y avait personne à côté de lui mais la place était réservée à Amy. Amy qui avait changé pour se mettre à côté de Greta. Et qu'Albus espérait voir revenir à de meilleurs sentiments et à sa place. Alors, il l'avait gardé jalousement, veillant à ce que personne ne s'y mette. Et ce nouveau allait tout faire foirer. Albus ressentit une bouffée de haine envers le gamin qui s'avançait, inconscient des pensées assassines qui tournaient dans la tête de son futur camarade. Le gamin avançait toujours, timidement. Albus voulait l'étrangler. Réellement. Et quand Marc arriva à la table, il fit un truc complètement bizarre pour Albus : il lui sourit. Un vrai sourire, franc, lumineux, confiant et qui fit fondre à la fois la méfiance et la jalousie d'Albus. Marc s'assit en silence. Il resta silencieux et attentif toute la journée, bien qu'il n'en n'eût pas besoin, d'après ce que voyait Albus. C'est ce à quoi il pensait en rangeant ses affaires avant de rentrer chez lui.

"Bonsoir Albus, à demain."

L'interpellé rencontra les yeux clairs de son camarade de classe et resta tout aussi surpris par la confiance qu'il y lisait. La même que le matin. Ce dont Albus n'avait pas l'habitude. Il grommela une réponse et retourna à son rangement, troublé.


Pffouu, un de plus de fini. J'espère qu'il vous a plu et si le cœur vous en dit, un petit commentaire est toujours le bienvenu.