Auteur : Yami Flo
Genre : Général ; dialogues. Histoire basée sur les dramas CD.
Disclaimer : Yoroiden Samourai Trooper est la propriété de Hajime Yadate. Je ne possède que le personnage de Wakamori Yoshino.
Stage 4 : Au Coin D'un Bar
Fond musical, jazz ; rires ; conversations de fond.
Ryo : Alors ? Pourquoi avez-vous un revolver ?
Yoshino : Tu dois t'en douter, non ?
Ryo :…Vous faites parti de la police, c'est ça ?
Yoshino : Exact ; Wakamori Yoshino, inspecteur au Département des Enquêtes Criminelles, à ton servie, Ryo-chan.
Ryo : Ne m'appelez pas comme ça ! Seuls…
Yoshino : Seuls tes parents le font, je sais. On me l'a dit.
Ryo : C'est Papa qui vous en a parlé…
Bruit de musique dans le fond. Bruit d'un verre qu'on repose sur le comptoir ; rires
Yoshino : Oui. Ryuuichi m'a souvent parlé beaucoup de toi ces derniers temps. Il était inquiet car il ne te voyait plus aussi souvent qu'avant.
Ryo : …vous êtes ensemble depuis longtemps ?
Yoshino : Presque deux ans.
Ryo : Deux ans !
Yoshino : Je compte le temps depuis notre première rencontre. Mais en terme de couple, il a seulement commencé à me faire la court depuis un an. Avant, on se voyait comme ça, de temps en temps. Je pensais qu'il t'en aurait parlé, mais apparemment, il n'en a pas eu le bon sens.
Ryo : Comment…Comment avez-vous rencontré mon père ?
Yoshino : Ah, ça…C'est toute une histoire. Pour être franche, la première fois où je l'ai vu, c'était dans un bar comme celui-ci.
Ryo : Il n'avait rien fait de répréhensible, tout de même ?
Yoshino : Non, rassures-toi, je n'étais pas en service. Je passais une soirée avec des amis, et lui aussi. Mais aucun de nous n'avait vraiment la tête à s'amuser, je crois. Moi, j'avais perdu un collègue récemment, et ton père…C'était son anniversaire de mariage, alors, il déprimait. On s'est assis au bar, et bon…on a discuté, on a pris quelques verres, on a parlé de nos boulots, de nos vies…Ton père était ivre à la fin de la soirée, et j'ai demandé à le ramener chez lui pour ne pas troubler la fête. Et c'est ce que nous avons fait. A cette époque, il louait un appartement quelque part à Osaka. Cette nuit-là, inquiet qu'il ne fasse une bêtise, je ne l'ai pas quitté. Mais il n'a rien fait, il a juste parlé, parlé…
Ryo : Il vous a dit qu'il été veuf ? Qu'il avait un fils ?
Yoshino : Ne sois pas agressif, gamin. Pour répondre à ta question, oui, il me l'a dit. Mais il ne parlait pas beaucoup de toi. Au début, tout du moins. Il me parlait seulement de Kyoko.
Ryo : Maman…
Yoshino : Oui. Ta mère. Je ne sais pas vraiment quoi dire. Pour être honnête, j'ai été jalouse de cette femme à qui, même morte, il demeurait fidèle.
Yoshino : Tranquillise-toi, Ryo-chan. Je dois bien être la seule personne sur qui il ait posé les yeux depuis ta mère. Et cela, uniquement parce qu'il avait un peu bu et avait besoin de se confier à quelqu'un. Je dois dire que je ne pensais pas le revoir après.
Ryo : Vraiment ?
Yoshino : Mon boulot ne me laisse pas trop le temps de me consacrer à des relations sentimentales. Imagine ma surprise lorsque, deux semaines après, il s'est mis à m'attendre à la sortie du commissariat. Il avait une drôle de mine.
Ryo : Laissez moi deviner : Il avait encore ses sacs en main et son appareil photo autour du cou, il portait des vêtements froissés et s'était mal rasé.
Yoshino : Tout à fait.
Ryo : Cela ne m'étonne pas. Il est parfois peu soigneux.
Yoshino : J'en ai fait l'expérience.
Ryo :…Je suis désolé.
Yoshino : Désolé de quoi ?
Ryo : D'être parti comme ça.
Yoshino : Je doute franchement que ton père t'en veuille. Il t'aime trop pour rester fâché bien longtemps contre toi. Et pour moi…Je serais mal placé pour te faire des reproches. Quand j'avais ton âge, j'ai vécu une histoire similaire.
Ryo : Pardon ?
Yoshino : Lorsque j'étais enfant, mes parents ne pouvaient pas s'occuper de moi. Ils étaient trop pris par leurs boulots, et je restais souvent très seule. Je passais beaucoup de temps avec mon Grand-père. C'était un homme que j'adorais. Ma Grand-mère était morte depuis des années, et je ne l'ai pas vraiment connu. Cela m'était égal, parce que je trouvais ma vie formidable comme elle l'était.
Ryo : C'est…exactement comme moi.
Yoshino : Et puis, un jour, il m'a annoncé qu'il allait se remarier avec une femme beaucoup plus jeune, à peine plus âgée que ma mère, en fait. J'ai très mal pris la chose. Oh, je n'ai jamais fugué, comme toi, mais pendant des mois, j'ai refusé de le voir, ou même de lui parler. J'avais l'impression qu'il me trahissait. Et ça faisait mal, vraiment. Cette femme qu'il a prise en seconde noce, je n'ai jamais pu l'accepter. Jusqu'à la mort de Grand-père, je l'ai haïs du plus profond de mon âme.
Ryo : Cette femme…Qu'est-ce qu'elle est devenue ?
Yoshino : Ma famille continue à l'entretenir. Je la vois de temps en temps. On passe beaucoup de temps à parler. Disons que, à défaut d'autre chose, on a réussi à s'entendre. Mais pendant des années, sans même le savoir, j'ai vraiment fais souffrir ma famille par mon attitude. Ryo, je ne tiens pas à te voir commettre les mêmes erreurs que moi. Si tu n'aimes pas que ton père et moi nous fréquentions, alors je couperais court à notre relation.
Ryo : Mais…Pourquoi ? Je pensais que vous l'aimiez ?
Yoshino : Mais je l'aime. Seulement Ryo, si on aime vraiment une personne, il faut savoir faire passer son bonheur avant le notre. C'est dur, parfois, et ça fait mal, mais si c'est nécessaire, alors on ne peut que serrer les dents et accepter. Si tu ne veux pas de moi dans ta vie, alors je comprendrais.
Ryo :…Je veux d'abord en parler à Papa. Je crois…je crois qu'il faut vraiment que nous ayons une conversation avant de décider de quoique ce soit.
Yoshino : A ton aise. Tu viens ? Il y a une sacrée trotte jusqu'à l'hôtel.
Ryo : J'arrive.
Ryo : Ma conduite était vraiment puérile. Dans cette histoire, je n'ai pensé qu'à moi. Yoshino, par contre, était prête à sacrifier son bonheur pour que Papa et moi soyons ensemble. Et cela faisait mal. J'en étais honteux. Je comprenais mieux pourquoi mon père avait posé les yeux sur elle. Elle ressemblait à Maman. Pas physiquement, non, mais elle avait la même volonté en elle. Est-ce que j'avais vraiment le droit de me dresser entre eux ? Est-ce que j'avais le droit d'être aussi égoïste ? J'étais dans le doute, et c'était peut-être la pire chose possible.
