Et bonjour !

Voici les chapitres finaux de Démolition. J'ai décidé de publier les quatres en même temps histoire que vous ayez tout d'un coup.

Le chapitre 36 permet d'en savoir un peu plus sur les enjeux de cette guerre mais aussi de retrouver notre Sanctuaire préféré ^^.

eccogris061010 : don't worry ! here the last chapters (unfortunetly, it end ^^') thank you very much for your comment ! It's heartwarming that you like this story and that you enjoyed it.

darkacuario : thank you for tour comment ! I'm happy that you like the fights. About the god who helped the judges, one advice : stay until the chapter "Y'a une scène post-générique !".

Bonne lecture !


En réalité, Hécate n'observait plus la scène de bataille depuis son Sanctuaire. Elle avait décidé de rendre visite à ses anciens ennemis.

Et c'est aux portes d'Elysion qu'elle se trouvait quand elle vit la victoire de son fils et du Sanctuaire d'Athéna contre celui d'Hadès. Elle eut un petit sourire en coin, félicita Shun et s'en retourna à ce qu'elle devait faire.

Les statues en marbre blanc, façonnées par Héphaïstos et rendues vivantes par le feu sacré d'Apollon, se mirent à bouger et à lui interdire l'accès au domaine sacré. D'ordinaire, elle n'aurait rien tenté. Elle savait que, compte tenu de son pacte avec Zeus, qu'elle ne pouvait atteindre un dieu ou une déesse de l'Olympe.

- Cependant… dit-elle à haute voix. Ce pacte est assez mis à mal quand l'autre partie ne respecte pas ses propres obligations.

Et elle pointa son bâton vers les gardes en marbre. Le cristal s'illumina d'un violet presque noir et les statues explosèrent dans un fracas épouvantable. Elle ouvrit les bras et les portes s'ouvrirent d'un coup. Elle marcha d'un pas triomphant sur l'herbe verte, entourée d'une aura pratiquement menaçante.

La reine des sorciers était arrivée.

Hermès se mit immédiatement en travers de son chemin.

- Hécate. Vous n'avez rien à faire ici.

- Malheureusement mon cher Hermès, je dois aller parler au roi des dieux, notamment au sujet d'Athéna. Alors, tu serais bien gentil de me laisser aller vers lui.

Le visage du messager des dieux se tordit dans une grimace de colère.

- Il est hors de question que j'annonce votre arrivée. Retournez immédiatement de là où vous venez !

- Oh mais ne t'en fais pas mon cher Hermès. Je n'ai pas besoin que tu ailles leur dire. Tu n'auras juste qu'à… leur montrer…

Hermès voulut riposter quand il senti que quelque chose n'allait pas au niveau de sa mâchoire.

Ma bouche…

Il se mit les mains au-dessus du menton. Là où il aurait dû trouver des lèvres, il ne sentit que de la peau. Il eut à peine le temps de paniquer qu'il sentit qu'il était soulevé du sol et projeté dans les airs en direction du domaine des dieux. Des sortes d'automates soldats, eux aussi créés par Héphaïstos, surgirent de nulle part et se précipitèrent pour tuer l'ennemi. Ils eurent à peine le temps de l'attaquer qu'ils se changèrent immédiatement en pierre. Ainsi bloqués, ils devenaient d'innocentes statues. Il en fallut de même pour les concubines, habillées comme durant l'Antiquité grecque, qui tentaient de fuir en hurlant.

Hécate ricana en passant devant leur corps désormais figé.

- Après tout… votre âme était déjà figée dans le passé. Forcément, cela allait être votre corps à un moment ou un autre.

Et elle continua à avancer jusqu'à se retrouver face à certains dieux, prêts à la tuer si nécessaire.

- Comment oses tu souiller notre Terre Titan ? dit d'une voix dure Apollon.

- Je te retourne la question cher enfant de Zeus. Comment avez-vous osé troubler l'équilibre entre les mondes ? J'irai même plus loin : qui d'entre vous a osé aider les spectres d'Hadès ?

- D'où sors tu une telle accusation ? demanda Artémis.

- Sache que cela pourrait te porter préjudice d'accuser de la sorte notre personne, sorcière.

Hécate tourna alors son visage vers celle qui lui avait adressé la parole. C'était Héra. Et cette dernière la foudroyait du regard.

- Tiens Héra… tu n'as pas changé physiquement. Toujours à avoir l'apparence d'une gamine sortant à peine de la puberté. Tu es à ce point désespérée de vouloir garder ton mari à tes côtés ?

Rouge de colère, Héra fut estomaquée par le toupet d'Hécate.

- Espèce de sale… Je vais t'étrangler !

- Assez !

La voix forte qui avait sonné comme le tonnerre mit un coup d'arrêt aux dieux de l'Olympe.

C'était Zeus. Ce dernier venait d'arriver, vêtu de son armure dorée. Comme à son habitude, il arborait ses cheveux et sa barbe blanche ainsi que son éclair de foudre à la main. Tous les dieux se turent en voyant arriver leur roi qui se montrait rarement. Ce dernier marcha d'un pas lourd en direction d'Hécate. Seul Apollon eut l'audace de parler.

- Père ! Enfin vous voilà ! Affligez à ce Titan la plus terrible des punitions ! Comme lorsque…

- Silence imbécile !

Apollon eut un regard choqué, son statut de dieu du soleil étant brusquement remis en cause par le roi des dieux. Aucun des dieux n'osa dire mot. Seule Hécate se contenta d'avoir le visage haut, un sourire en coin sur les lèvres. Elle s'approcha de Zeus sans crainte.

- Ô Père des Dieux… Cela faisait longtemps, dit-elle en esquissant à peine une révérence.

- Hécate. Pardonne à mes enfants leur attitude envers toi ainsi que celle des autres dieux. Ce sont des actes stupides.

Tous les dieux retinrent leurs colères à ce moment précis.

- Mais Père… tenta Artémis. Comment osez-vous défendre ce Titan ? Vous…

- Sache ma fille que ce Titan est avant tout le gardien du Tartare, là où ses frères sont enfermés. Alors, je t'ordonne de lui témoigner du respect.

Artémis écarquilla les yeux, prenant brusquement conscience du statut d'Hécate et se courba.

- Veuillez me pardonner.

- C'est bien, tu apprends vite petite, ne put s'empêcher de dire Hécate en gloussant.

- Hécate, je te prie de m'accompagner dans mes appartements, dit Zeus en lui tendant le bras.

- Avec plaisir mon cher Zeus, répondit cette dernière en souriant et en saisissant le bras, non sans jeter un regard satisfait vers Héra qui était verte de jalousie.

Ils furent en quelques instants dans les appartements du roi des dieux, plus précisément sur la terrasse qui surplombait tout Elysion. Hécate ne put s'empêcher de rire doucement quand elle vit ce décor digne des plus grands temples de l'Antiquité gréco-romaine.

- Tu es à ce point attaché à cette période faste ?

Ce dernier ne répondit pas, se contentant de retirer sa cape ainsi que son armure. C'est dans une toge qu'il rejoignit Hécate sur la terrasse, juste à ses côtés.

- Sûrement…

Zeus tourna la tête et se mit à contempler le visage d'Hécate. Lui aussi eut un sourire en coin quand ses doigts se mirent à saisir une des boucles noires.

- Pourquoi tu souris ?

- Cela te va bien d'aimer. Tu en es encore plus belle.

- Je pensais que tu aimais les femmes dont l'apparence montrent qu'elles sont à peine adultes mon cher Zeus, pas celles bientôt ménopausées.

Le dieu de la foudre rit et toucha du bout de ses doigts la peau en ivoire de la déesse des magiciens.

- Pour moi tu es quand même très belle. Tu t'es transformée quand tu as élevé Shun, quand tu as trouvé cet amour au milieu de ta solitude. Un fils pour lequel tu te soucies.

Les mots que venait d'employer Zeus eut pour effet de couper le souffle d'Hécate. Ce qu'il disait était si vrai. Mais elle se reprit vite.

- Un fils que désormais tes pairs voudraient supprimer à cause de son cosmos, lui répondit-elle sèchement.

- Je le sais…

- Sache que je vous en empêcherai.

- Est ce que cela me surprend ? Je pense n'avoir d'autres choix que d'accepter cela et de demander aux dieux de le laisser tranquille.

Il y eut un silence entre les deux dieux. Le visage de Zeus semblait tout à coup si las. En un éclair, Hécate vit qu'il était âgé.

- Je suppose que tu n'es pas seulement venue me parler de ça, finit-il par dire.

- Effectivement.

Et elle s'approcha de lui :

- Zeus, à nouveau depuis le retour d'Athéna sur Terre, tu joues à un double jeu dangereux. À la fois tu permets à tes frères, sœurs et enfants de concrétiser leurs plans de conquérir la Terre, menaçant l'équilibre. Et à la fois, tu protèges ta fille chérie de leurs attaques. Déjà en lui fournissant, il y a des années de cela, des chevaliers de bronze particulièrement efficaces pour la protéger. Ensuite, en me demandant de ressusciter les chevaliers d'or à ta place pour la protéger contre une énième guerre sainte. Car tu sais que prochainement, une guerre sainte sera à nouveau provoquée par l'un de tes pairs. Je le soupçonne même d'avoir aidé les juges d'Hadès.

- Effectivement. Je suis au courant que je joue à un double jeu. Tu ne m'apprends rien de nouveau.

- Je n'ai pas dit le contraire. Seulement… Sache que ce n'est pas ce double jeu qui te permettra de continuer à dominer à la fois les hommes et les dieux.

- Que dis-tu ?

- Cette prochaine guerre sainte Zeus… pourrait bien être la dernière que les dieux de l'Olympe mèneront.

- Explique toi.

Hécate regarda par delà l'horizon, silencieuse. Puis, se décida à lui apporter une réponse.

- Aux premiers aspects, quand on voit Elysion, on pense à une terre bénie des dieux : il y a toujours du soleil, la nature est radieuse, les âmes des femmes et des hommes acceptées sur cette terre sont belles. Mais moi ce que je vois, c'est avant tout des temples grecques, des toges blanches, des broches dorées et des coiffures rappelant vos heures de gloire lors de cette période que les humains appellent l'Antiquité. En clair : quelque chose de figé dans le temps, et qui est voué à ne jamais évoluer, par crainte du changement.

- Oui et ?

- Vous autres, dieux de l'Olympe, êtes incapables d'accepter la moindre perturbation dans votre ordre. Même toi Zeus tu en es bien incapable. Dès qu'il y a quelqu'un ou quelque chose qui menace ta puissance, tu l'écrases, comme tu l'as fait avec mes frères.

- Tu m'y a aidé sur ce point.

- Certes oui, je t'ai aidé à remporter cette victoire car je trouvais que Chronos allait tous nous détruire si ça continuait. Et j'ai accepté notre pacte en échange : je m'occupe de garder le Tartare et vous, vous régnez prospère. Mais, cessons de bifurquer. Ce que je veux dire, c'est que cette volonté que rien ne change vous mènera à votre perte.

Hécate le dévisagea de ses inquiétants yeux violets-gris :

- Ce n'est pas spécifiquement mon fils qui est un danger pour vous. Il existe d'autres dieux Zeus : plus jeunes, plus énergiques, comme toi tu l'as été. Des dieux provenant de continents bouleversés par l'arrivée d'autres civilisations et où le jade était considéré comme le vrai trésor du ciel. Des dieux… issus de ces bouleversements, de ces syncrétismes, qui se sont bâtis des royaumes et qui ont soif d'autres terres. Des dieux… qui vivent dans leur temps, qui acceptent les changements… et qui ne supporteront plus longtemps le règne des dieux de l'Antiquité.

Zeus commença à chercher à échapper à cette bouche inquisitrice qui sifflait la vérité :

- Tu ne veux pas t'en rendre compte Zeus mais bientôt arrivera le moment où tu finiras comme ton père. Et si ce n'est pas un de tes frères et sœurs ou un de tes enfants qui prendra ta place sur le trône, alors ce sera un de ces nouveaux dieux. Et rien ne pourra l'empêcher.

Hécate fit mine de partir et ouvrit un portail menant à sa dimension.

- Cela m'a fait plaisir de te revoir en tout cas. Sache aussi que je compte faire un pacte avec ta fille Athéna prochainement.

- Pourquoi ? répondit Zeus sur la défensive.

- J'estime, après ce que vous avez fait avec les spectres d'Hadès, avoir le droit de faire un pacte avec un autre dieu de l'Olympe afin de veiller davantage à la mission qui m'a été confiée. Mais il n'y a pas que cette raison. Tu vois, parmi les dieux de l'Olympe, il n'y a que ta fille chérie, Athéna, qui a accepté d'évoluer et de changer, quitte à se mettre sa famille à dos. Elle est la seule à avoir accepté de descendre de ce piédestal sur lequel vous reposez. J'estime donc que, face à d'autres dangers, son sanctuaire devrait être protégée de ses nouveaux dieux. Tout comme le mien.

Elle tourna son visage vers Zeus :

- Bien sûr, tout ceci ne sont que des suppositions ! Quoique… Enfin, j'espère seulement avoir l'occasion de t'avoir une dernière fois dans ma couche avant que cela n'arrive. La dernière fois remonte à l'emprisonnement de ton père !

Et elle partit d'Elysion dans un rire.

Zeus serra le poing et regarda l'endroit où le portail avait été ouvert. Ne s'agitait désormais que la douce brise d'Elysion et son soleil radieux. Il pensa aux paroles d'Hécate et prit un caillou qu'il réduisit en sable.

- Elle n'a pas tort. Tout a une fin… Même les dieux n'y échappent pas. Pourquoi est-ce que je veux tant l'oublier ?

Le dieu de la foudre finit par s'accouder sur le rebord de la terrasse, le regard à nouveau las et laissant ses pensées dériver.

Athéna… mon enfant… Quelle épreuve t'attend cette fois-ci ?

OoOo

Les jours qui suivirent la bataille étaient particulièrement agités. L'hospice du Sanctuaire avait accueilli tous les blessés. Les chevaliers encore debout avaient organisé des tours de rôle pour s'occuper des patients. Les elfes, dont Alya, s'étaient portés volontaires pour aider, voulant remercier le nouveau gardien de l'Autre Monde de cette paix rétablie.

Face à cette scène plutôt cocasse où au sein même de l'établissement, des elfes aidaient les blessés à se rétablir, Shura ne put qu'être interloqué, alors qu'il préparait les lits :

- Je n'aurai jamais pensé côtoyer les mêmes personnages que mon livre préféré, se dit-il sans se rendre compte qu'il le disait à voix haute.

- C'est lequel ? lui demanda Aiolos qui avait surgi derrière lui.

Shura sursauta, regarda le Chevalier du Sagittaire, et cette fois-ci, lui répondit :

- Le Seigneur des Anneaux de Tolkien.

- Sérieux ? Moi c'est le Silmarillion.

- Ah bon ?

Les deux chevaliers se regardèrent, surpris qu'ils aient le même auteur favori. Puis Aiolos eut un doux sourire :

- Ça fait plaisir de voir que l'on a des points en commun.

- Oui si tu le dis… dit Shura

- Au fait. Désolé, je vais aller dans le vif du sujet : pourquoi tu ne m'as pas parlé pendant 5 ans ?

Shura s'arrêta dans ce qu'il faisait, semblant être très intéressé par le lit, puis releva son visage vers Aiolos :

- J'estimais que tu n'avais pas à causer à celui qui t'avait assassiné. C'est… mon côté vieilles valeurs.

Je comprends… Tu sais… Je ne t'en veux pas pour ce qui s'est passé. Au final c'était tellement énorme ce qui se tramait autour de nous à cette époque que je pense que j'aurai été assassiné d'une façon ou d'une autre. Ou alors, ça aurait été toi.

- Hm…

- Ce que je veux dire Shura, c'est que j'ai appris ce que tu avais vécu suite à mon assassinat : ton isolement, le fait que tu étais quand même traîné dans la boue parce que tu n'avais pas réussit à me tuer complètement, ni même à ramener Athéna, la remise en cause de tes valeurs. Sache que pour moi, tu es très courageux et que je suis fier d'avoir combattu à tes côtés.

Shura regarda Aiolos, touché parce que ce dernier disait, même s'il ne le montrait pas.

- C'est sympa Los, ne put-il que dire. Après, je n'ai pas été complètement tout seul. Aphrodite était à mes côtés.

- Oui cela m'étonne d'ailleurs.

- Tu sais, il a un côté très chevaleresque aussi, c'est pour cela que l'on s'est bien entendu. Bon après, lui sa spécialité, c'est l'amour courtois.

- Sérieux ?

- Ouais. Si tu veux, un de ses quatres, je te parlerais de sa relation avec sa copine.

- Grave !

Et ils partirent de l'hospice en riant.

OoOo

Le dicton disait "Quand on parle du loup, on en voit la queue". Pour le cas d'Aphrodite, c'était une tige de rose. Ce dernier était dans un des jardins du Palais du Grand Pope. Il avait à nouveau tyrannisé les jardiniers pour remettre à neuf les plantes qui selon lui avaient été traumatisées par ce qu'elles avaient vécues.

À présent, il se reposait, assis sur un banc. Il décida de sortir son nécessaire à écriture et entrepris de finir de rédiger cette lettre pour sa bien-aimée.

- Alors… se dit-il en mâchouillant le bout de son stylet. Le lys de vos yeux… hm… non pas bon… Le nacré de vos yeux… Ah peut être…

Il entendit un bruissement dans les feuilles et tourna la tête, curieux. Il vit une fée qui le regardait, très intriguée par ce qu'il faisait. Il eut un sourire tendre en la voyant et la laissa atterrir sur son nécessaire. Il rit quand il la vit prendre l'ardoise qui faisait le double de sa taille.

C'est cette curieuse scène qu'Aiolia croisa quand il entra dans ses jardins. Il était surpris de voir ce chevalier être aussi tendre et romantique. Décidément, cette énième guerre leur avait permis de mieux se connaître. Il s'approcha d'Aphrodite car lui aussi était curieux de la fée. Cette dernière fit frémir ses ailes quand elle vit arriver le Lion et alla se cacher immédiatement derrière les feuilles.

- Ta brutalité l'a effrayé, dit Aphrodite en riant.

- Tss c'est ça.

Il jeta un coup d'œil furtif sur ce qu'était en train de faire Aphrodite, étonné de voir qu'il n'y avait aucun stylo, mais ne releva pas. S'il pouvait se montrer tendre, il pouvait aussi être redoutable. Et Aiolia n'avait pas envie de s'empoigner les cheveux avec le Poisson. Il allait partir quand Aphrodite lui adressa la parole :

- Ça va me manquer tout ça.

- Quoi donc ?

- Ces fées, ces elfes… Depuis que Shun a ouvert un portail pour qu'ils viennent nous aider, nous avons droit à toutes les créatures qui habitent ces plantes. Cela ne les rend que plus belles à mes yeux. Cependant, quand il partira, ce portail se refermera, nous coupant d'elles. Et de lui aussi.

- Effectivement…

Aiolia ne sut quoi dire d'autre. Aphrodite avait l'air d'avoir parlé tout seul.

Mélancolique aussi, il faut que je rajoute ça dans ma liste sur son caractère, se dit Le Lion.

En partant, il réfléchit aux derniers mots du danois. Oui, Shun allait partir. Il allait définitivement quitter le Sanctuaire car il n'en faisait plus parti. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne mette les voiles.

Reviendrait-il un jour ? Et s'il revenait : est-ce que les choses seraient comme avant ?

OoOo

- Shunrei ? fit Shiryu en passant sa tête dans le couloir.

Il cherchait sa bien-aimée depuis quelques minutes. Comme il ne la vit pas dans cette partie du palais, il se décida à aller vers les arènes. C'est là qu'il la vit, occupée avec quelque chose dans les mains. Il resta un instant à la regarder. Cela faisait des années qu'il la connaissait. Et pourtant, chaque jour, c'était comme s'il la voyait pour la première fois.

- Et bien que fais-tu Shiryu ? lui demanda-t-elle

Cette phrase tira le Dragon de sa rêverie.

- Je te cherchais. Que fais-tu ?

- Tu vas rire mais je suis en train de réaliser les faires-parts pour notre mariage.

- Comment ça ? Déjà ?

- Oui je sais c'est soudain mais… J'ai failli te perdre encore une fois.

- Shunrei…

- Non, écoute moi. Je sais que c'est la vie qui m'attends. Mais je souhaite formuler ces vœux le plus vite possible pour concrétiser ma promesse : celle que je t'attendrai, quoiqu'il arrive.

- J'aimerai beaucoup sceller notre union au plus vite mon amour.

- Et pour cela, j'ai réalisé notre tout premier faire-part ! dit en riant Shunrei, pour remettre du baume au coeur à son fiancé.

C'était une jolie carte rose et blanche, couleurs semblables à la pivoine que Shiryu lui avait offert avant de partir pour les Galaxian Wars. La même fleur était dessinée dessus. Shiryu fut touchée de cette attention.

- À qui compte tu la donner ? Saori ?

- Pas tout de suite. Celle-là… Je compte la donner à ma nouvelle amie.

- Ah ? Qui est-elle ?

- Justine… La meilleure amie de Shun. Je veux l'inviter à notre mariage.

- Hein ? Mais pourquoi ?

Pendant qu'il la suivait, Shunrei lui expliqua l'évolution de ses sentiments vis-à-vis de cette fille.

- Il est vrai que quand je l'ai rencontré, tout comme toi j'avais un mauvais avis sur elle. Je la trouvais très dévergondée, fausse, légère… Je me demandais comment Shun avait pu devenir amie avec elle. Et puis… je me suis retrouvée enfermée dans ce manoir avec elle. Pendant que Freya et moi nous pleurions toutes les larmes de notre corps, elle, malgré son inquiétude pour Deathmask, Johann et Shun, elle tentait de rester positive. Compte tenu de la menace que représentait Rhadamanthe, elle nous a alors fait part de la technique miracle pour s'échapper de son emprise : écouter de la musique. Elle a sorti tous les walkmans possibles pour nous. Mais, en plus du sien, il n'y en avait que quatre. Alors… quand le drame est arrivé… et que nous nous sommes mis à avoir… ce monstre qui rentrait dans nos têtes pour nous tuer, elle n'a pas hésité une seule seconde à agir en vitesse, activer la musique dans chaque walkman, nous les mettre, quitte à ce qu'elle n'en ait pas.

Shunrei eut les yeux qui se remplirent de larmes.

- Lorsque j'ai entendu la musique, j'ai vu un trou de lumière dans ce paysage cauchemardesque que je voyais. Je n'ai pas réfléchi, j'ai couru vers ce puits. Comme tous les autres. Nous nous sommes ainsi retrouvés à nouveau dans ce salon, chacun avec son walkman tandis que Justine, qui n'en avait pas, se tordait de douleurs par terre, les yeux révulsés, frappés par toutes les horreurs de son passé que ce spectre faisait ressortir. Je… je l'entendais crier. C'était horrible, si horrible à entendre. C'est à ce moment précis, et après, que j'ai compris qui elle était réellement : c'est quelqu'un de très gentil, de communicatif, toujours prête à aider les personnes en danger et optimiste. Au final, ses habitudes vestimentaires, ses goûts musicaux, ses hobbies, tout ceci… ne sont que ce qu'elle aime. Qu'est ce que ça peut nous faire ?

- Shunrei… ne put que répondre Shiryu, choqué par ce qu'il venait d'entendre.

Ils arrivèrent bientôt à l'endroit où se trouvait Justine. Elle était sur la plage, avec Kiki et June du Caméléon. Visiblement, la discussion venait de se terminer puisqu'ils virent la chevalière d'argent repartir. Mais avec la tête basse.

- Ah mince ? On arrive au mauvais moment ? demanda Shunrei à Kiki.

- Oh vous ? Ah non non… trois fois rien… répondit ce dernier, gêné.

- June était venue me demander si j'avais séduit Shun, répondit du tac au tac Justine en tirant sur sa cigarette. J'ai été un peu revêche, mais elle a compris qu'elle faisait erreur.

- Oh…

- Enfin bref, comment ça va depuis la dernière fois Shunrei ? demanda Justine avec le sourire.

- Très bien ! Merci de m'avoir sauvé. Je suis venue t'apporter cela.

- Qu'est-ce… Un faire-part de mariage ?!

- Tu es notre toute première invitée, répondit Shunrei avec le sourire.

- Mais pourquoi ?!

- Parce que c'est normal… Je ne pouvais pas faire autrement après ce qui s'est passé.

Justine releva la tête, les yeux humides, très contente de cette amélioration entre elle et Shunrei.

- Oh ça sera en Chine ! J'ai jamais visité. Hmmm… Je ne sais pas comment je vais faire avec ma mère mais je pense que ça devrait aller compte tenu du décalage horaire. D'ailleurs, il faudrait que je rentre aujourd'hui ! Sinon elle va s'inquiéter.

Kiki la regarda d'un air circonspect puis déclara :

- Tu me fais penser à ce policier là… Columbo.

- Pourquoi ?

- Il parle toujours de sa femme mais on ne la voit jamais. C'est pareil avec ta mère.

Et ils partirent tous dans un éclat de rire.

OoOo

Les champs de culture n'ayant pas été protégés par le dôme car se trouvant trop à l'extérieur du Sanctuaire, ils avaient été rasés par la bataille. Plus rien ne poussait et plus rien n'aurait poussé… si Shun ne s'était pas proposé pour agir.

- Alors là… il y avait les pommiers non ? demanda Seiya à Hyoga.

- D'après le plan que nous a donné Shion oui. Et il y avait aussi trois oliviers et deux lauriers, expliqua le Cygne.

- Donc des pommiers, des lauriers, des oliviers… nota consciencieusement Shun.

- Tu vas retenir tout ça ? demanda Seiya.

- Oui bien sûr. Au pire, j'ai eux pour m'aider.

Et aussitôt, sorti de sa veste une petite créature qui brillait d'une lueur couleur cyan, semblable à un petit ighane.

- C'est l'esprit du laurier, expliqua dans un clin d'œil Shun.

- Il est mignon, fit Hyoga en riant et en tendant la main.

- Fait gaffe, ça peut être redoutable.

- Okay laisse tomber, dit finalement le Cygne en retirant sa main sous les rires de Shiryu et de Seiya.

- Au fait Shun, comment tu as fait pour combattre Rhadamanthe ? demanda Shiryu, redevenant tout de suite plus sérieux, comme à son habitude.

- J'ai… bénéficié d'un dernier entraînement avec Hécate. Un entraînement… on va dire titanesque.

Shiryu hocha la tête, comprenant que Shun ne souhaitait pas aller plus loin dans ses explications. Même s'il était content de voir que Shun allait bien et qu'il restait invité à son mariage, il ne pouvait s'empêcher d'être méfiant vis-à-vis de sa nouvelle condition.

- Pour le reste, j'ai utilisé mes nouvelles capacités pour ouvrir des portails dans l'autre Monde et demander aux créatures de m'accompagner dans cette guerre. Aussi pour savoir où se situait Deathmask et les autres. Et enfin pour faire ce contrat avec Baron Samedi pour qu'il épargne la vie de Johann et qu'il aille aider Deathmask, Shura et Aphrodite.

- Eh beh tu n'as pas chômé en fait avant de nous retrouver, répliqua Seiya.

- Et non ! Dit Shun en riant. Du coup, il y a d'autres parcelles ?

- Yep ! Juste à côté, tu as tous les légumes sous terre.

- Okay ça marche, bon bah je vais commencer.

- On te laisse alors, dit Pégase dans un sourire.

Et ses trois amis le laissèrent. Au moment où Shun activa ses pouvoirs, il sentit leurs regards sur lui et soupira. Il ne voulait pas que ses amis soient méfiants envers lui… mais il pouvait le comprendre : comment se comporter maintenant face à lui alors qu'il avait quitté leur sanctuaire ? Cela devait faire beaucoup à accepter, il espérait juste qu'avec le temps ils finiraient par accepter sa condition et qu'ils seraient amis comme avant.

De leur côté, Shiryu, Seiya et Hyoga repartaient vers le Sanctuaire. Aucun d'eux ne disait mot. Seiya fut le premier à craquer :

- Vous ne croyez pas que l'on se fait trop d'idées sur Shun ?

- Je comprends tout à fait Seiya mais… regarde ce type de pouvoirs. Souviens-toi de ce qu'il s'est passé durant la bataille et son action, répliqua Shiryu. C'est juste démentiel.

- Et il a rejoint le Sanctuaire de ce Titan, surenchérit Hyoga.

- Oui mais… c'est Shun. Je ne pense pas qu'il soit réellement un danger. On a plus à craindre des dieux que de lui !

- Si tu pouvais avoir raison Seiya, répondit Shiryu en les devançant.

Seiya et Hyoga virent le Dragon partir devant eux. Depuis la fin de la guerre contre Hadès, Shiryu était devenu dix fois plus méfiant sur tout ce qui pouvait être une menace. Et ses fiançailles avec Shunrei n'ont pas arrangé la chose. Pégase tourna son visage vers le Cygne qui avait l'air songeur.

- À quoi tu penses ?

- Hein ? Oh rien… je repensais à l'incident dans le réfectoire avec Jabu.

- Ah ça…

- Pour tout te dire, je ne sais pas comment me comporter avec Shun. Je ne sais pas si je dois lui en parler, faire fi de ça, lui dire qu'une amitié est possible. Je suis paumé. D'un côté, j'ai vu ça comme de la trahison, j'ai été dégouté. Maintenant… je ne sais plus.

Seiya fit une moue en suivant son ami.

Oh oui, le temps allait être nécessaire pour eux.

OoOo

- C'est demain matin que tu pars ? demanda Deathmask en buvant un soda, assis sur un rocher de la plage.

- Ouais.

- Où vas-tu ?

- Je vais d'abord aller au Sanctuaire d'Hécate, prononcer mes vœux, dit Shun

- On dirait que tu rentres au couvent.

- Haha, je t'assure que ce n'est pas pareil. Là, c'est juste un protocole à passer en tant que sorcier qui a reçu les savoirs occultes de notre protectrice : jurer solennellement d'utiliser mes pouvoirs afin de protéger l'équilibre entre les mondes.

- Ah ouais… Comment se porte Johann ?

- Il va bien. Mais aussitôt il a été remis sur pied, sitôt il a été obligé d'aller en mission. Un exorcisme à mener. Je ne sais pas combien de temps ça va durer par contre. J'espère qu'il sera là pour ta cérémonie de réhabilitation.

- Hola ne m'en parle pas… Je ne sais même plus quand c'est la date mais j'ai la trouille…

- T'inquiètes ! Tu vas y arriver !

- Ouais si tu le dis, répondit Deathmask dans un rire.

Ils finirent leur soda tranquillement, parlant de tout et de rien.

- On va rejoindre les autres ? Je crois que ce soir, c'est soirée-temple chez Aldebaran.

- Chaud !

Les deux amis marchèrent jusqu'au temple du Taureau. Ils venaient à peine d'arriver à l'intérieur, ils virent Seiya qui jouait quelques notes sur sa guitare devant les gardiens des quatres premiers temples ainsi que devant Shiryu et Hyoga. Le Cygne reconnut les notes de "Sweet Home Alabama" et décida de chanter. À peine eut-il le temps de chanter le premier couplet que le Cancer se stoppa, fit une moue et tourna lentement sa tête vers Shun, qui se tenait juste derrière lui :

- Je te l'avais dit. Un Muppet. dit-il

Shun fit aussi une moue, croisa le regard de Deathmask… et ils partirent tous les deux dans un fou rire incontrôlable, ce qui força Hyoga à s'arrêter. Ce dernier fut surpris puis vexé de les entendre rire.

- Okay ! Il se passe quoi là en fait ?

Mais cela ne fit que doubler le fou rire des deux amis.

OoOo

Le soleil venait à peine de se lever qu'Ikki se tenait déjà devant la chambre de son frère. Ils s'étaient dit au revoir la veille mais il espérait le voir encore une fois avant son départ.

Il frappa à la porte et n'obtint aucune réponse. Le cœur battant, il ouvrit la porte et constata que la chambre était vide. Sur la commode, il vit un bout de papier. Il le déplia et lut son contenu :

Comme je savais que tu allais venir dans ma chambre, je t'ai laissé cette note.

À très bientôt grand frère

On se revoit pour la cérémonie de Deathmask

Je t'aime

Le papier fut mouillé de quelques larmes qui tombaient. Ikki renifla et s'assit sur le lit. Cela lui faisait étrange. Pour la première fois, leurs rôles étaient inversés : c'était Shun qui était parti et Ikki qui se demandait où il était allé.


Fin du chapitre 36 !

Si vous le permettez, je vous invite à aller lire le chapitre 37 ;)

Concernant la bien-aimée d'Aphrodite, j'ai décidé de rester évasive pour cultiver la beauté du mystère (et non par flemmardise je vous assure ! en témoigne mon "doc poubelle" qui contient certains passages la mentionnant). En revanche, un détail sur une de ses particularités physiques a été révélé, devinez lequel ;)

Également, je dois avouer que les passages des relations entre les bronzes n'ont pas été facile, facile (à ma surprise). Je ne savais pas quoi leur faire dire ni comment ils devaient se comporter avec Shun ! Peut être que cela est dû au fait que leurs caractères sont assez disparates finalement. Ou alors c'est juste moi qui ne sait pas les écrire haha.