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/ … Chapitre quarante-huit … /

"Pain" - The war on drugs


Je n'ai pas pu…

J'ai senti la tristesse m'envahir, la vague immense de douleur remplir mon cœur alors que je regardais en bas de la falaise… C'était impossible, impensable… Ma gorge s'est serrée. J'étais figée, incapable de faire le moindre mouvement alors que les émotions insupportables me prenaient.

- Maliha.

- Non…

J'entendais la voix de Gimli, mais elle était tellement lointaine. Je ne pouvais répondre que ce simple "non"…

- Maliha, il faut y aller mon amie, insista-t-il.

- Non…

Y aller ?

Juste comme ça ?

En le laissant là ?

Non, non, non…

C'était trop…

Mon cœur s'effrite. Jamais je ne pourrais accepter ça ?!

Il était inconcevable que je continue sans lui.. Je n'aurai pas la force… J'ai sentie la douleur m'envahir. Une vague glaciale et insupportable. Mes membres tremblent. Je suffoque, ma gorge est raide, figée…

Non je ne veux pas me noyer. Par pitié, ne me laissez pas réaliser… Ne me laissez pas l'accepter…

Le temps s'est arrêté…

Et je l'ai laissé étouffer ma douleur…


Legolas a vu l'œil turquoise devenir sombre, d'un marron rougeâtre… Il a compris qu'elle n'était plus vraiment là et ça bien avant qu'elle ne se retourne avec un visage fermé.

- Qu'a-t-elle ? demande le nain à son ami.

Le nain voulut s'avancer vers elle, mais l'elfe lui bloque la route d'une main.

- Elle vient de s'effacer... il murmure.

L'elfe savait très bien ce qu'elle venait de faire et son cœur s'est serré.

- Venez, lança alors une voix.

Legolas se retourna pour voir le roi déposer une main sur son épaule. A cet instant il aurait voulu le tuer sur-le-champ. Gimli eut un mouvement de recul voyant la scène, mais l'elfe a fini par acquiescer avant de le regarder partir.

- Maliha ? il a demandé.

Il a croisé le regard vide et son sang s'est glacé. Que devait-il faire ? Son coeur battait beaucoup trop vite, mais il ne connaissait pas vraiment la raison ? Ses sentiments étaient mélangés : peine, colère, peur et hésitation, étaient maintenant ses amies. Devait-il la tuer maintenant ?

- Legolas… Que doit-on faire ? demande Gimli en le sortant de ses pensées.

Il croisa un instant le regard du nain. Il semblait épuisé et vidé lui aussi.

Ses yeux se posèrent de nouveau dans ceux de Maliha pour trouver la réponse dans l'œil turquoise.

- La surveiller… Il n'y a rien d'autre à faire pour l'instant.

- Pour l'instant, comment ça pour l'instant ?

- Gimli, s'il vous plaît… J'ai besoin de réfléchir.

- Très bien, très bien… lance le nain en partant.

Pendant tout le reste du trajet elle est restée comme ça… Elle monta sur Léolif comme si de rien n'était. Comme elle l'aurait fait habituellement. Legolas resta auprès d'elle tout le long du trajet. Il n'osait pas la quitter des yeux un seul instant de peur de voir le deuxième œil devenir lui aussi terreux. Ses mains étaient moites et son cœur toujours battant.

Son père lui n'aurait pas hésité une seule seconde et il lui avait promis… "Je vous offre le droit de retirer ma vie et sachez que je me laisserai faire si je ne ressens aucun moyen de le repousser". Oui, elle était là, à côté de lui, semblant attendre qu'il le fasse… Non, elle avait simplement enfouie sa douleur…

- Allez-vous me dire ce qu'elle a ? demanda le nain.

- Que savez-vous des titans ? répondit l'elfe durement.

- Ce qu'il faut savoir. Qu'ils sont ici pour protéger les peuples libres du mal.

- Quoi d'autre ?

- Nous… Nous savons l'affront qu'ils ont fait envers votre peuple, mais ces histoires là sont bien cachées… Peu d'entre nous les connaissent.

- Je l'ai déjà vu comme ça une fois. Lors d'un voyage en Lorien, il y a longtemps maintenant. Les Valars leur ont fait don de clairvoyance. Ils sont capables de ressentir les choses comme les elfes, mais c'est à double tranchant. C'est ce pourquoi Maliha médite tout comme nous même si elle est humaine. Ceci est leur faiblesse. Une faiblesse exploitée par le mal… Gandalf parle d'une échappatoire, nous parlons, nous, d'une source de pouvoir. Je suis partisan de la source de pouvoir…

- Mais alors quoi ? Quel rapport avec son état ?

- Cet état leur permet de ne rien ressentir. La douleur, la peur, la joie, la honte ou l'empathie, n'existent plus. L'ennemi disparaît, tout comme l'ami…

- Alors il ne font plus la différence…

- Exactement. Maliha dit que quand elle ne cède qu'une partie de son âme, comme maintenant, elle est toujours là, contrôle son corps, mais ne ressent rien. C'est pourquoi un seul œil est rouge ou marron comme aujourd'hui.

- Alors c'est pour ça que vous la laissez en vie ?

- Mais dès lors que ses deux yeux seront rouges…

Legolas se retourna un instant pour regarder le nain, surpris.

- Je sais très bien que vous n'attendez que ça. Du moins, ça l'était…

- L'était ?

- Vous avez changé depuis sa…. Depuis sa chute, dit-il en s'éclaircissant la gorge.

- Je n'ai pas changé, dit-il précipitamment, je finis par accepter malgré moi.

Le nain n'en rajouta pas sur le sujet. Le ton de Legolas était mal à l'aise et coléreux. Il se contentait déjà largement de l'avoir entendu se confier un peu à lui.

- Alors veillons sur elle… Jusqu'à ce qu'elle revienne parmi nous, dit-il finalement dans un soupir.

Legolas attarda un nouveau regard vers elle. C'est à peine si elle clignait des yeux…


Tel fut le voyage, elle laissant marcher Léolif à côté d'Hasufel et Legolas la surveillant de temps en temps. Quand ils arrivèrent aux portes, rien ne se passa. Laissant son cheval suivre les autres comme un pantin.

- Ils sont vivants ! cria une voix qui sortit Legolas de sa transe.

Il avait à peine réalisé qu'ils étaient arrivés. Maliha descendit en silence et Léolif alla se réfugier dans la main de Legolas comme pour se rassurer et l'elfe l'accueillit d'une caresse.

- Sois tranquille, elle reviendra, il murmura à son oreille.

Gimli grogna quand l'elfe le descendit.

- C'est pas trop tôt, dit-il.

- Pardonne moi…

Les hommes et les femmes se sont rassemblés autour d'eux et Maliha ne bougeait pas. Les passants cognaient ses épaules sans qu'elle n'ait la moindre réaction.

- Si peu d'entre-vous sont de retour, clama Eowyn en arrivant vers eux.

Elle fait face à Maliha qui lui rend un regard vide. La femme fit un pas en arrière avant que Legolas ne vienne récupérer la titan.

- Maliha ? demanda-t-elle affolée.

- Elle …

- Elle n'est pas là n'est-ce pas ? dit alors la dame sévère.

- Non…

- Que s'est-il passé ?

Elle chercha un instant dans la foule alors que Gimli s'avançait à son tour.

- Où est le seigneur Aragorn ?

L'elfe pouvait lire la panique dans ses yeux. Encore une fois il s'est dit que les sentiments humains étaient d'une puissance démesurés et leur yeux le miroir de leurs âme…

- Il est tombé… fini par dire le nain en prenant appui sur sa hache.

Les larmes ont envahi les yeux de la dame. Elle regarda encore une fois Maliha en comprenant le "pourquoi"... Comme si cela devait suffir, Maliha effectua un pas, puis un autre. Sans se retourner elle s'est enfoncée dans la foule, pour rejoindre le seul endroit où il lui était digne d'être, les remparts.

La main de Legolas dégringola de son épaule. Il n'avait pas voulu l'arrêter. Si elle désirait être seule, alors soit… Après tout, peut-être que c'était ça dont elle avait besoin. La solitude pour accepter.


Legolas et Gimli restèrent avec les hommes, les aidant à déballer les charrettes. Ranger les armes, les tirer, les nettoyer… Gimli regardait l'elfe faire sans un mot. Plus le temps passait et plus son regard devenait sombre. Le nain ne savait pas quoi penser. Il était triste, tout comme lui. Au fond de son cœur Gimli pensait qu'Aragorn était toujours vivant, mais plus les heures passaient et plus cette idée le quittait.

- Pensez-vous…

- Gimli s'il vous plaît, répondit Legolas sèchement en jetant une épée au sol.

L'elfe se leva d'un bon, passant une main derrière sa tête. Soupire, puis sort en fermant violemment la porte derrière lui.

C'était trop, beaucoup, trop pour lui. Il avait perdu son plus proche ami. Celui à qui il disait tout… Celui qui l'écoutait et le conseillait. L'homme avec qui il se sentait libre de ses mouvements. Il avait retenu le chagrin, souhaitant être fort, mais il ne l'était plus. La femme qu'il … Il ferma les yeux. La femme qu'il aimait était là dehors et il était incapable de la consoler. Incapable de la regarde. Incapable de la tuer… C'était un incapable.

Il gravit les marches pour se rendre sur les remparts. Le vent glacial l'accueillit à bras ouvert pour le faire frissonner, pas de froid, mais d'appréhension. Il faisait une nuit noire et la lune éclairait les plaines vides devant lui. Il chercha un instant pour la trouver en haut de la plus haute tour. D'un soupir il prit courage pour la rejoindre.

Les bras croisés, elle attendait seulement le combat, il le savait. Jamais il ne l'avait vu rester aussi longtemps enfermée. Il avait peur de la perdre, de la voir finalement ne plus tenir à l'obscurité et céder totalement… Il arriva à sa hauteur et vit que ses yeux étaient toujours pareil, un rouge et un turquoise vide.

- Maliha… il tente.

Elle ne lui a même pas accordé un regard.

- Tu dois sortir, tu vas finir par te perdre, continua-t-il.

D'un geste incertain, il a caressé les doigts serrés sur son bras. Elle s'est tournée vers lui sans rien dire. L'œil rouge détaille son visage et il recula d'un pas de méfiance.

- Tu dois faire face à ta douleur…

Rien… Elle ne disait rien et il fronça les sourcils face à l'ignorance totale qu'il avait devant lui.

- Tu ne peux pas rester comme ça indéfiniment.

Toujours rien… Il serra les dents.

- Si tu continues, je devrais te tuer. Qui me dit que ton esprit n'est pas déjà englouti !?

- Tu serais mort.

C'était une voix sifflante et mortelle. Ses lèvres avaient à peine bougé pour formuler ses trois mots horribles. Il fit un pas en arrière quand ses bras ont lâché le long de son corps. D'un réflexe, il tira une lame de son dos et perdit son souffle.

- S'il te plaît…

Elle ne bougeait pas et lui sa main tremblait. Devait-il le faire ? En était-il capable au moins ? toujours, les mêmes questions le prenaient et les mêmes hésitations s'en découlent. Il serra les dents.

- Tu dois sortir ! hurla-t-il alors.

Maintenant il était à bout de souffle. Elle bougea et il se tendit. D'une main froide, elle lui fit signe que tout allait bien et dégrafa la lame de ses hanches pour la lui tendre.

- Non.

Il la regarda, complètement indécis… Il prit la lame froide entre ses doigts.

- Pourquoi me la donnes-tu ?

- Te rassurer.

Il était sidéré.

- Combien de temps Maliha ? Combien de temps vas-tu rester comme ça ?

Mais elle ne répondit pas en reprenant simplement la même position. Il grogna avant de se détourner, ne le supportant plus.


Mon cœur souffre à n'en plus pouvoir le supporter, pour l'instant ce sentiment de tristesse était gentiment enfermé dans l'obscurité. Je savais pertinemment que je ne pouvais pas rester comme ça… Les mots de Legolas résonnaient dans ma tête, mais ils ne me faisaient ni chaud ni froid, j'avais toutefois conscience qu'il avait raison…

Comment puis-je seulement arriver à croire qu'il n'est plus là, que plus jamais je ne marcherai à ses côtés. J'ai su dès le départ que ma vie devait se résumer à la perte des êtres qui m'étaient chers, mais pas aussi vite, pas comme ça… La douleur résonne, ne demandant qu'à sortir pour mieux me tuer. Je sens déjà les cauchemars hurler dans ma tête. Je les sens attendre sagement de pouvoir me dévorer dans la nuit, quand enfin la fatigue aura eu raison de moi. Son visage me hantera encore et encore, comme toutes les autres images déjà présentes toutes les nuits. Je ne veux pas… Je ne veux pas fermer les yeux pour voir ça, pas maintenant…

Je regardais le paysage devant moi, la nuit était tombée depuis longtemps… Je ne sais plus quoi faire, je suis perdue. Si je sors de l'obscurité confortable autour de mon cœur, je m'effonderai… J'étais en sursis face à la douleur. Je me suis déplacée, erré le long des remparts ne sachant pas où aller… Réfléchissant au meilleur moyen d'atténuer la douleur qui guettait gentiment que je sorte de ma cage…

J'ai marché, perdu mon regard dans le noir paysage des plaines du Rohan. Demain celles-ci seront recouvertes de créatures horribles. Mais Aragorn ne sera pas là… Il n'est plus là… Mon Dieu… Mon cœur tire pour se libérer et hurler sa douleur, mais les larmes ne coulent toujours pas. S'il vous plaît, pas encore... Les dernières fissures n'ont pas eu raison de mon masque, mais je sens que celui-ci ne tiendra bientôt plus. Si je continuais, je perdrais le contrôle et Legolas devra faire ce qu'il a à faire… Legolas…

J'ai continué encore et encore. Passant dans les couloirs vides en ne regardant que la pierre grise et froide.

Mes yeux se posent sur la porte en bois. Je me suis finalement arrêtée là, dans ce couloir, devant cette porte.

Je regarde le fond du couloir souhaitant m'échapper, mais je n'aurai pas la force d'aller plus loin… Je voulais arriver devant cette porte, je le sais… Je le sens derrière…

Hein, Maliha… Depuis le début, tu voulais être là…

Pourquoi ne pas regarder que ça aussi, c'est une évidence ?

Mon cœur tire… Pourquoi choisir de le faire taire dans cette pièce ? Pour ne pas être seule, ou parce qu'au fond de toi, tu sais très bien que tu as besoin de lui dans cette épreuve ? Pour accepter…

Oui… Ce doit être ça… Je ne veux pas être seule, pas cette fois… Regarde toi, tu es brisée, ton cœur s'effrite et il le réclame.


Maliha à ouvert la porte, sans un bruit et refermé derrière elle en posant son corps contre celle-ci. Ses yeux se sont juste posés un peu plus haut pour voir la silhouette de l'elfe de dos sur le balcon à la lumière de la lune. Elle l'a vu se retourner. Il effectua un pas, puis d'autre vers elle, mais ses yeux étaient déjà sur le sol. Son visage toujours impassible avec l'œil rouge et sombre devant lui, mais celui turquoise semblait suppliant…

Chacun des pas de l'elfe résonnait dans le cœur de la titan, fissurant l'obscurité, l'encourageant à sortir. Elle était là pour ça après tout…

Non ?

Si… Pour une fois elle voulait se reposer sur quelqu'un, trop fatiguée d'être forte. Trop épuisée d'essayer de l'être. Il s'arrêta en face d'elle, mais elle ne pu lever les yeux sur lui, c'était impossible.

- Maliha… il murmure.

Il a vu le rouge se ternir et commencer à se diluer dans le vert pâle qui faisait surface petit à petit… Elle passa à côté de lui pour finir sur le balcon à son tour. Son cœur maintenant libéré, l'œil avait laissé place à son turquoise habituel. Alors qu'elle levait les yeux sur la lune, la douleur s'est diffusée, la remplissant totalement et se noya dans les émotions qu'elle avait retenues durant des heures.

Puis sans plus aucune force, une larme a dévalé sur sa joue. Un horrible frisson l'a parcourue, l'obligeant à croiser les bras autour d'elle pour se tenir. Legolas a vu son corps frémir et ses mains tenir fermement ses bras autour d'elle. Il a compris qu'elle était là. Il ouvrit de grands yeux et attendit la sentence. Et il est sorti…

Le cri de douleur.

Tordu par les sanglots enfin libérés, ses jambes ont lâché pour la mettre à genoux face à sa perte.

Elle n'a même pas sentie les bras de Legolas se refermer sur elle pour la maintenir contre sa poitrine. Un genou à terre, il la voyait dévastée. Elle hurlait d'un sanglot inconsolable, les larmes dévalant ses joues. Il pouvait sentir son âme se disloquer d'une douleur qui imprègne. Celle qui reste gravée toute une vie et vous suit sans jamais vous lâcher.

Il n'avait jamais imaginé qu'elle puisse cacher une telle douleur. Il la savait très attristée par la mort d'Aragorn, mais ça, non. Maintenant que le masque était tombé, il regretta de l'avoir poussée à revenir.

Là, dans ses bras, il y avait une femme trerassée par les sanglots horribles à son oreille. Il l'a serrée contre lui plus fort alors que son buste se penchait vers le sol sous une nouvelle lamentation. Elle pleurait quand sa respiration, bloquée dans sa gorge, le lui permettait. Laissant les phalanges de ses doigts blanches serrer sa peau à s'en faire saigner.

Il l'a bercée doucement murmurant des paroles douces, qui pourtant, il le savait, ne feraient rien. Il a plié. Tombe complètement à côté d'elle, terrassé par la tristesse inconsolable qui faisait remonter la sienne. Il a récupéré son corps et l'a posée doucement sur ses cuisses. Passe les bras tremblants autour de lui pour la bercer. Elle a enfoui son visage dans son cou, enfonçant ses ongles dans la cape pour la broyer.

- Maliha… il a murmuré à son oreille en caressant ses cheveux.

Elle a répondu par un tressaillement d'épaules. Il ressentait le rayonnement abattu de son âme et cela le hantait. Sans même y faire attention. Oubliant ses serments. Oubliant le devoir qu'il s'était juré de tenir. Il a posé ses lèvres sur sa tempe. Lui offrant un baisé mélangé aux chuchautements elfiques. Le geste agit comme une bénédiction et la douceur si rassurante atténua la douleur. Comme le vent balaye les feuilles mortes. Comme le soleil réchauffe l'air après une nuit givrante…

Elle poussa un soupir alors que les lèvres restaient contre sa peau, continuant les mots d'un contact de velours. Non, ce n'était pas un geste de désir, juste le geste le plus pur et le plus aimant qu'il puisse lui offrir.

Elle s'est encore laissée aller contre lui, encouragée par ses lèvres qui continuaient tendrement. Elle sentait leurs tristesse. Chuchotant à sa peau, quand ses mains serraient ses cheveux et elle comprit que l'âme de Legolas était plongée dans le même tourment.

- Je suis désolé Maliha… Je suis désolé… murmurait-il sans s'arrêter.

Sa joue pressée contre son front, il sentit le souffle maintenant presque régulier dans son cou. Serrant encore son corps contre lui, elle descend une main dans son cou. L'elfe tressaille dans un sanglot et ferma les yeux à l'instant où les lèvres de Maliha ont touchées sa joue humide. Un baiser lent et doux. De ceux qui restent sur la peau d'une marque indélébile. Il lâcha un soupir de réconfort.

Il n'y avait rien à dire sur leurs gestes. Ils étaient mécaniques, un simple besoin réciproque évident. Les querelles ne devaient plus être. Le temps s'était juste arrêté pour laisser place à une parenthèse. Ils n'avaient, sans l'avouer, plus la force de faire l'un sans l'autre. Les épreuves avaient été trop dures et les masques tombés d'une nécessité inavouable. Un instant où ils avaient besoin d'être l'un contre l'autre, où l'orgueil, les préjugés, le devoir et l'honneur n'avaient pas leur place.

Demain la réalité reviendra, mais pas maintenant. Maintenant, était un moment unique, où deux êtres s'écoutent sans un mot. Simplement Maliha et Legolas, la nuit et le jour, la lune et le soleil, la force et la douceur.

Il l'a senti faiblir. Son corps ne tenait plus que par ses bras autour d'elle. Elle posa sa tête contre son épaule dans un soupir de fatigue et se laissa aller complètement contre lui.

- Tu dois dormir Maliha… dit-il doucement dans son oreille, brisant l'instant.

Il récupère ses jambes d'un mouvement rapide pour la porter et se lève doucement… Elle ne voulait pas revenir à la réalité, ne voulait pas rencontrer les rêves qui allaient la hanter. Elle cacha son visage en bloquant un sanglot, serrant entre ses doigts son propre bras pour se forcer à ne pas sombrer.

- Je ne veux pas dormir… elle murmure tristement.

- Tu es à bout de force. il répond en frôlant son front des lèvres.

Elle passe une main dans son cou.

- Je ne veux pas rêver… Je ne…

Les mots se sont engloutis dans sa gorge. Il sentit son corps se détendre alors qu'elle plongeait dans le sommeil. Il a souri et regardé son visage une dernière fois, avant de la déposer sur le petit lit avec la plus grande douceur du monde. Attarda ses doigts sur sa joue, puis ramena une couverture sur elle.


J'avais la gorge sèche. Mes yeux me piquaient alors que la lumière envahissait la pièce. Je me suis enroulée entre les draps en essuyant les larmes qui prenaient déjà mes joues. Quelle heure était-il ? Aucune idée… J'avais envie de rester là et d'attendre que ça passe. Je n'avais que des bribes d'hier, des images qui passent, je ne les comprenais pas, mais je m'en fichais royalement.

Après une heure, voire deux peut-être, je me suis levée en tirant le drap avec moi jusqu'au balcon. L'air était sec et le ciel bleu. Pourtant tout me semblait terne et sans vie. Je me suis retournée pour regarder la pièce. Comment suis- je arrivée ici au juste ? C'était petit, une chambre avec un petit lit et ce balcon. Elle était étriquée et froide et les pierres grises au sol, aux murs et au plafond, m'ont fait trembler.

L'armée était-elle devant les remparts ? J'ai fermé les yeux pour contenir l'idée. Je n'étais pas prête. Pas prête du tout à de nouveau me mettre face à la mort, pas encore… J'étais juste fatiguée… C'est à cet instant de doute complet que l'on frappa à la porte.

J'ai vu Gimli entrer en silence, puis refermer la porte en soupirant.

- Ah, tu es reveillée, dit-il doucement en s'approchant. Comment ça va ? Oui je sais c'est une question bête, mais je ne sais pas quoi dire…

- Ne t'inquiète pas Gimli, se doit d'être dure pour toi aussi…

- Hum…

- Comment est la situation ? je demande pour combler le blanc qui s'installe déjà.

- Et bien, l'elfe est colérique et les hommes cours partout.

- Pas de signe des orcs ?

- Non pas encore.

- Je vois….

Je le vois regarder à gauche, puis à droite gêné. Ces gestes m'ont presque fait sourire.

- Que souhaites-tu me dire Gimli ? je demande calmement en serrant toujours le drap autour de moi.

- Je… Je suis content de te voir de nouveau parmi nous, dit-il rapidement.

J'ai soupiré… En effet j'étais restée longtemps cloîtrée dans son ombre. Je me souviens de la chevauchée, d'être restée sur les remparts en attendant la venue de la mort qui n'est jamais venue. Puis… Non, ça je ne veux pas y penser, pas encore. De toute façon tout est flou.

- Moi aussi Gimli, moi aussi… Pardonne moi, j'ai choisi la facilité…

- Non, Maliha, rien n'est facile. Aller, viens manger un bout, Legolas m'a dit que tu n'avais rien mangé depuis hier midi…

- Je n'ai pas très faim.

- Baliverne, tout le monde doit manger, regarde-toi, pâle comme une morte !

J'ai esquissé un sourire en le regardant. Des cernes sous les yeux, le visage tiré, lui aussi avait accusé le coup de la perte d'Estel. Jamais je n'y croirai sans voir son corps de mes propres yeux… Mais pourtant…

- Très bien, dis-je finalement en me détournant pour déposer le drap blanc sur le lit.

Je l'ai suivi dans les couloirs en silence. Il n'y avait personne et c'est en arrivant dans les zones communes que j'ai vu l'effervescence. Les gens triaient les vivres dans un coin, d'autres reviennent avec de l'eau et la distribuent. Certains passaient même avec des chevaux dans les chemins étroits. On pouvait à peine se croiser au rez-de chaussé. Gimli m'entraîna dans un escalier pour tomber dans ce qui me sembla être le bâtiment principal.

- Maliha ! clama une voix derrière nous.

Eowyn. Elle se débarrassa de son sac plein de vivres avant de courir vers moi.

- Alors vous êtes de nouveau parmi nous, dit-elle.

- Oui, pardonnez mon comportement.

- Il n'y a rien à pardonner. Je voulais vous adresser mon soutien, je serais là si vous désirez quoi que ce soit.

- Merci Eowyn, dis-je en lui prenant les mains.

Après un sourire et un regard, j'ai de nouveau suivi le nain. Nous sommes rentrés dans le bâtiment par une grande porte en bois après un pont séparé des remparts. Le roi Théoden était sur le trône au fond de la grande salle. Elle était immense, creusée presque à même la roche, garnie par des rangées de colonnes en enfilage. Théoden me fit un signe de tête respectueux que je lui rendit. Le nain me poussa un instant pour me sortir de la contemplation et nous reprîmes la route. Les hommes me regardaient passer en me saluant de la tête. Comme la première fois, j'ai trouvé ça surprenant.

Gimli me mena dans un couloir, pour déboucher enfin sur une cuisine. Il prit un bol en me faisant signe de m'asseoir. Me servit de la soupe bien chaude et déposa du pain, de l'eau et de la viande séchée.

- Mange maintenant, lance -t-il en s'asseyant à son tour. Et mange bien, hein, je te surveille.

Je l'ai regardé avec amour en prenant ma cuillère. Oui ça faisait du bien de manger. La soupe chaude réveilla mes entrailles glaciales et je me sentit un peu mieux. Un peu plus vivante qu'il y a quelques minutes. Vivante, mais toujours incapable d'accepter la tristesse à vif. J'ai mangé en silence, observant mes gestes en pensant que jamais je ne m'en remettrais. Même l'éternité ne pourra me guérir, je le sais.

- Bien maintenant causons, dit-il une fois que je fus rassasiée. Je vais sans doute te bousculer un peu, mais il faut en parler.

- Je t'écoute.

- Si j'ai bien compté, ici ont rassemblés environ trois cent hommes. Maliha, nous ne pouvons pas réussir.

- Avec le petit tour que nous avons fait, je peux dire que ce gouffre est plutôt bien protégé. Les remparts sont hauts et le lieu creusé à même la roche. Avec une bonne préparation il y a peut-être une chance.

- Alors elle est mince, dit une voix sur la gauche.

J'ai sursauté en voyant Legolas rentré dans la pièce. Mon cœur a chauffé à l'instant où nos yeux se sont croisés. Les images ont défilé et je me suis souvenu de chaque instant… De ses mots, de ses lèvres. Même si toutes les images me semblaient complètement irréelles, elles étaient bel et bien dans ma tête. Je ne sais pas si j'ai rougie, mais je me suis cachée derrière le verre d'eau en buvant lentement.

- J'ai bien peur que nous ne tenions pas et puis, je ne crois pas qu'il y ait une solution de repli, lance le nain.

- Je suis allé voir, il y a des cavernes derrière la salle principale, répond Legolas en se posant contre un plan de travail les bras croisés.

- Crois-tu qu'il y a une sortie ? je demande en posant mon verre.

Il me fixa un instant, le visage impassible.

- Bon retour parmi nous Maliha, dit-il.

J'ai hésité… Je ne m'attendais pas du tout à cette phrase. "Bon retour", cela voulait-il dire que j'avais inventé ? Non, impossible… Rêvé ? Peut-être… J'ai baissé la tête en signe de respect, ne sachant pas quoi dire à ça. Il avait le don de tout remettre en doute chez moi. Mais pourtant j'étais presque certaine de l'avoir senti contre moi, de l'avoir entendu contre ma peau… Un frisson brûlant me parcouru et je l'ai vu bouger pour marcher nerveusement autour de la table.

- Oui il y a une sortie, mais le chemin est long, j'ai passé la matinée entière à m'y perdre, pour ne pas en voir le fond.

- Ce sera une bonne chose pour les civils.

- En effet, dis-je.

- As-tu vu des orcs à l'horizon ? demande Gimli.

- Non, pas encore et il n'y a aucun nuage, fini l'elfe.

Les nuages… Les orcs ne supportent pas le soleil, tant qu'il n'y a pas de nuage… Ou alors…

- C'est sans doute une armée d'Uruk hai, dis-je.

- Impossible il y a forcément des orcs dans le lot, rétorque le nain.

- C'est l'armée de Saroumane Gimli, je murmure tristement.

- Alors c'est encore pire, fini Legolas.

Nous n'avons rien ajouté… Je les sentais tous deux tendu et inquiet.

- Je vais aider les hommes à l'armurerie, lance Gimli en se levant. ça ne sert à rien de rester ici à attendre pour rien et à ruminer.

Gimli nous a laissé seul et l'elfe ne bougea pas d'un pouce en regardant le sol. Je me suis levée et débarasse pour remplir la pièce de bruit, incapable de suporter le silence.

- Je t'ai confié Laureline n'est-ce pas ? je demande en lavant mon bol.

- Elle est dans tes quartiers, à côté des miens.

Laureline n'était pas à l'endroit où je me suis réveillée… Non je n'avais pas rêvé visiblement, mais lui, il souhaitait juste oublier…

- Bien, merci.

J'ai fait quelques pas, mais il fallait que je dise autre chose que ça…

- Legolas… Penses-tu vraiment qu'il soit… j'ai fermé les yeux en posant mes mains sur la table pour la nettoyer, accablée par ma propre phrase.

- Je ne sais pas Maliha…

- Je ne peux pas y croire… Et je n'arrive pas à faire semblant…

- Semblant ?

- D'y arriver.

J'ai plongé mes mains dans l'eau glaciale pour les laver une fois ma tâche finie.

- Personne ne te le demande.

- Si… La situation me le demande, dis-je à fleur de peau.

Il me regarda presque froidement et j'ai essuyé mes mains sur un linge avec nervosité. Je l'entend bouger et le regarde s'éloigner. J'ai jeté le linge avec force. Oh non, tu ne partiras pas juste comme ça…

- Legolas ! Je l'interpelle pour le retenir alors qu'il sortait.

- Merci. Merci, pour hier...

- Il n'y a rien à remercier.

Toujours ce visage froid, mais je pouvais lire la sincérité dans ses yeux. Il partit sans rien ajouter et je suis restée seule dans cette cuisine à ruminer en silence.


J'ai marché dans les couloirs sans but précis. Juste me distraire pour oublier l'inoubliable. La communauté au départ de Fondcombe était tellement loin maintenant. L'idée de nous voir tous revenir et acclamer Estel devenant roi du Gondor se dissout à mesure que le soleil décroît à l'horizon. Que vais-je faire ? Rester avec les hommes et suivre Gandalf probablement.

Me battre pour la paix, comme il me l'avait dit il y a bien longtemps. Me battre pour Estel, pour Arwen… Mon dieu Arwen… J'ai refoulé mes larmes une nouvelles fois hérant toujours dans les couloirs. Et alors que mon cœur était encore sombre, je l'ai vu…

Il était là… Devant Legolas… La vision n'était pas claire, mais je reconnaîtrais cette posture et cette dégaine de rôdeur parmi toutes les autres.

- Je le savais…

J'ai marché plus vite, poussant presque les gens sur mon passage.

- Je le savais, je le savais…

J'ai vu Legolas se retourner vers moi en m'entendant probablement arriver. Il se décala pour révéler son visage fatigué et blessé. Oui, c'était bien lui…

- Estel…

Je l'ai pris dans mes bras sans ménagement et serré avec force. Je l'ai entendu se plaindre, mais j'en avais que faire.

- Mais où étais-tu… je pleure au creux de son cou.

Je sens ses bras m'entourer pour répondre à l'étreinte.

- Je suis là, c'est tout ce qui compte, dit-il.

- Je t'ai cru mort… J'ai cru que je t'avais perdu… Valars…

Je me suis écartée pour le regarder. Oui il était dans un état pitoyable, ses vêtements presque en lambeau et son visage creusé de fatigue.

- Il faut te reposer Estel, regarde-toi…

- Plus tard, Maliha, il faut que je vois Théoden.

- Pourquoi donc ?

- Venez et vous comprendrez.

Il partit doucement et je suis restée sans voix un moment. Sa démarche lourde m'avait tellement manquée. Je n'ai jamais été aussi contente de le voir de toute ma vie… Legolas serra mon bras pour me réveiller.

- Allons-y. dit-il.

- Ah, vous êtes là! hurle une voix.

Gimli courrait vers nous complètement essoufflé.

- Il est rentré, hein ? demanda-t-il en reprenant son souffle.

- Oui, il est rentré, dis-je avec joie.

La main de Legolas caressa mon bras et je lui offrit le plus beau sourire du monde.

- Allons-y, lance l'elfe en partant.

Par ma barbe, cet homme est le plus chanceux du monde. Ce rend-t-il seulement compte de l'inquiétude qu'il m'a fait subir ! Non, il ne le sait pas ! Croyez-moi, il va m'entendre ! peste encore Gimli alors que l'on s'engouffrait tous les trois dans les couloirs à la poursuite d'Estel.

Tout au long du trajet il a beugler, mais j'avais le sourire aux lèvres. Et l'entendre gindre ne faisait que raviver ma joie. Une fois arrivé dans la grande salle, le roi s'est retourné.

- Alors vous êtes vivant. Béni soit les Valars, dit-il en venant vers lui. Comment en êtes-vous sorti ?

- C'est une longue histoire mon seigneur, mais il y a plus urgent, lance Estel en lui rendant son salut d'un sourire bienveillant.

- Plus urgent ?

Je me suis raidie, il n'avait visiblement pas été pressé pour rien.

- J'apporte des nouvelles alarmantes. Sur ma route, j'ai croisé l'armée de Saroumane.

- Par les Valars… dis-je à moi-même.

- C'est une grande armée… continua-t-il.

- Une grande armée ? demanda le roi.

- Je pense qu'il y a au moins dix mille Uruk Hai.

- Dix mille ?

Dix mille… Je n'arrive même pas à imaginer un tel nombre.

- Il n'y a que des Uruk ? je demande en croisant les bras.

- Oui, Maliha… dit-il peiné.

- Par ma barbe, murmure Gimli en regardant le sol.

- C'est une armée faite dans un seul but, détruire le monde des hommes, fini le rôdeur.

J'ai regardé un instant Legolas à côté de moi. Il avait le visage fermé et les sourcils froncés.

- Nous ne sommes pas nombreux, dit-il.

- Le gouffre nous protégera, les murs sont solides, ils ne passeront jamais la première enceinte ! lance Théoden comme pour se convaincre lui-même. Quand arriveront-ils ?

- Je dirais, dans un jour. Ils sont lents et possèdent des machines de guerre.

- Quel type ? je demande.

- De ce que j'ai pu voir, des échelles et deux béliers. Rien de très impressionnant, mais ils savent où ils vont et sont bien préparés.

Le silence à envahi la salle. Je ne savais pas où regarder, sauf peut-être mes pieds. Je ne m'attendais pas à ça…

- Hama, dit soudain Théoden. Forme une équipe et trouvez chaque homme ou jeune garçon capable de tenir une arme.

- Mon seigneur, vous ne pouvez pas faire ça, dis-je durement.

Il se retourna vers moi pour me toiser.

- Et comment voulez-vous faire autrement ? Il y a des femmes et des enfants ici. Etes-vous capable de retenir dix-milles orcs Titan ?

- Je ferais ce que je peux, soyez en sûr, mais vous ne pouvez pas envoyer des enfants à la guerre.

- Je ferai comme je peux moi aussi.

Aragorn posa une main sur mon épaule pour me faire taire et je n'ai rien ajouté. Je sais que nous étions beaucoup trop peu pour tenir… Mais de là à envoyer des gosses… Je ne sais pas… Non, bien sûr que non. Il faut que je réfléchisse.

J'ai regardé Théoden partir par la grande porte en serrant les dents. Je n'étais personne et il était un roi. J'étais pour protéger et non donner mon avis. Mais encore une fois je me sentais mal.

Estel s'assit sur un banc l'air fatigué et je l'ai rejoint.

- Va dormir Estel, tu es à bout de force et tu en auras besoin pour demain.

- Oui, dit-il en soupirant.

- Tu peux utiliser mes quartier, je ne compte pas méditer ce soir, lance Legolas.

- Merci…

L'elfe était pâle comme un linge.

- Legolas, tout va bien ? je demande.

Il m'adressa un de ses regards durs avant de se retourner pour partir. Je me suis élancée pour le rattraper, mais Estel m'a retenue.

- Laisse le, quand il est comme ça c'est qu'il a besoin de faire le point.

- Je vois… dis-je.

- Moi j'ai besoin d'une bière, lance Gimli.

oOo


Caro: Alors satisfaite ? héhé, ce n'est que le début ! Merci pour tout 3

MELHANN: J'espère que la suite te plait en tout cas ;)

RDV au prochain chapitre !

La bise