Disclaimer Pas à moi. Contexte et personnage tirés des livres de J. K. Rowling, excepté Alicia Travis qui est un personnage que j'ai inventé.
Warning : Relations sexuelles entre hommes.
A/N : Je dédie cette fic à ma maman.
Coucou. J'ai plusieurs choses à vous dire. Déjà BONNE ANNEE !!! BONNE SANTE ET TOUT LE BONHEUR ET L'AMOUR DU MONDE POUR VOUS TOUS !!!
Ensuite, je n'ai pas rédigée la réponse aux reviews, j'en suis désolée mais je n'ai pas le temps car je devrais déjà être en train de réviser mon partiel de demain. Je ne pense d'ailleurs pas pouvoir écrire grand chose en janvier parce que j'ai un partiel à chaque semaine du mois, sans compter 3 dossiers à rendre aussi en janvier et trois exposés dont un oral… Vous comprendrez que je n'updaterai pas beaucoup.
Je tiens aussi à m'excuser auprès de Kerowyn et Vif d'or car je ne serai pas en mesure d'écrire leur fic encore maintenant alors que j'avais pensé pouvoir le faire pendant ses vacances de noël mais je ne vous oublie pas pour autant.
Et, concernant ce chapitre, pour le tableau, je vous donne une partie de sa signification (la signification superficielle) et le reste sera expliqué dans le dernier chap. Aussi, je n'ai jamais fait de Latin de ma vie donc si, parmi vous, il y a des Latinistes acharnés, je suis désolée si j'ai fait des fautes mais je n'en ai pas honte non plus parce qu'au moins, j'essaye avec ce que j'ai donc les dicos d'internet ce qui est loin d'être le meilleur je vous l'accorde mais on fait avec ce qu'on a. Lol.
Je vous fais de très gros poutouxes en espérant que vous aimerez ce chapitre :D
SORCIERS AUX ENCHERESChapitre 8 : Dernier jour et tout disparaît avec lui
Harry venait de passer une nuit des plus éprouvantes et exténuantes.
Lorsqu'il regarda son réveil pour savoir l'heure qu'il était, les aiguilles magiques qui luisaient quand on les regardait indiquaient 5:57. Il n'avait pratiquement pas fermé l'œil de la nuit, trop perturbé par les événements qui s'étaient déroulés la veille ainsi que sa volonté de rester le plus loin possible de son maître des potions dans le lit soit sur la bordure solide et totalement inconfortable qui lui avait meurtrie le dos et les côtes chaque seconde.
Il était nu sous les draps étroitement serrés, presque enroulés, contre lui et se tenait recroquevillé. Il n'avait pratiquement pas bougé de toute la nuit et avait eu la nette conscience que son compagnon de chambre n'avait pas plus dormi que lui. Comment aurait-il pu en être autrement ?
Harry ferma les yeux cinq secondes en se remémorant ce qu'il s'était passé avant qu'ils ne se retrouvent dans le lit.
Il était encore habillé de sa robe et de son pantalon d'intérieur et pourtant, il paraissait plus que nu sous la lumière que diffusaient ses atours qui révélaient plus qu'ils ne cachaient. Il s'était aussitôt senti rougir et avait relevé la tête pour voir les yeux brûlants de Snape, fixés sur son corps pour glisser tout le long de sa peau avant de s'arrêter sur sa virilité offerte à tout regard.
L'homme avait alors répété une phrase qui l'avait fait frissonner des pieds à la tête avec cette expression de désir sur le visage qui ne le quittait plus. « Oui, très joli ! » Il s'était alors avancé vers lui d'une démarche souple mais impatiente, les traits crispés par l'envie mais aussi une détermination intense. Le corps du jeune Gryffondor avait encore été parcouru par un frisson et il s'était laissé faire lorsque son professeur lui avait enlacé la taille pour le prendre dans ses bras avant de l'embrasser avec une passion douloureuse. Une partie de lui-même était lasse de lutter contre ce que voulait l'autre.
Pourtant, la flamme de la rébellion léchait toujours sa conscience et son esprit avait une fois de plus refusé ce que son corps implorait. Il avait alors repoussé son enseignant de toutes ses forces mais lorsqu'il l'avait senti ne pas vouloir le lâcher, il avait commencé à protester à haute voix. Des lèvres empressées s'étaient emparées des siennes, lui imposant le silence. Il avait senti une main écarter les pans noirs devenus transparents pour prendre possession de son sexe durci puis aller et venir sans douceur sur toute sa longueur enflammée. Des gémissements de plaisir s'étaient mêlés à ses protestations sourdes.
Cependant, la raison du Survivant n'avait pas sombré dans son désir, bien au contraire. Snape allait trop vite. Il enfreignait les règles auxquelles il était soumis et surtout, il trahissait sa promesse de laisser du temps à Harry.
Lorsque ce dernier avait senti le tissu glisser sur sa peau pour aller se faner sur le sol froid, il avait repoussé Snape avec une telle fermeté que l'homme en avait heurté un meuble qui se trouvait à son côté. Pourtant, sa passion n'avait pas faibli et il s'était de nouveau rué sur son étudiant pour le faire totalement sien.
« J'en peux plus Harry ! J'en peux plus ! » répétait Snape en une inlassable litanie.
Harry s'était débattu encore puis, comme son professeur ne le lâchait pas, il l'avait giflé en hurlant un « Non ! » retentissant.
Ils étaient restés là, à se regarder fixement dans les yeux, étonnés et effrayés en même temps. Une trace de colère animait les yeux de jade et d'ébène ainsi qu'un désir violent. Snape avait porté une main blanche à sa joue rougie et ne s'était pas retourné lorsque son élève l'avait contourné pour se précipiter dans le lit. Il s'était enveloppé dans les draps pour se cacher et avait tourné le dos à son maître des potions. C'était leur avant dernière nuit ensemble et, en se faufilant ainsi dans leur lit, Harry lui avait clairement indiqué qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur dans le futur – sinon, il aurait refusé de dormir une nuit de plus avec lui – mais, comme il lui avait tourné le dos et s'était tenu recroquevillé, il lui avait aussi montré qu'il ne voulait pas que Severus lui parle et encore moins ne le touche.
Snape s'était dirigé vers la salle de bain et n'en avait émergé qu'une heure plus tard. Harry s'était demandé ce que l'homme avait bien pu faire pendant tout ce temps. Avec amertume, il s'était dit que sa main droite avait pu lui être d'une grande utilité mais ensuite, il s'était fait la réflexion que vu comment était l'excitation de Snape, il n'avait pas dû mettre une heure pour atteindre l'orgasme. Avait-il eu si honte de son attitude qu'il n'avait pas pu lui faire "face" avant ? Un sourire tristement ironique avait étiré ses lèvres mais il avait rapidement disparu lorsque l'homme, en entrant dans le lit, avait soupiré d'une voix désespérée « Pardon ! »
Harry ne lui avait pas répondu et désormais, à six heures du matin, il se demandait toujours qu'en penser. Snape était tellement paradoxal. A un moment, il était un volcan bouillant d'une concupiscente que nul ne pouvait éteindre et ensuite, il devenait repentant alors qu'il était un maître en matière de contrôle de lui-même dans la vie de tous les jours. Pourquoi n'arrivait-il pas à se maîtriser avec lui ? Snape était le pire sadique qu'il ait jamais rencontré et pourtant, il l'avait entendu plusieurs fois s'excuser auprès de lui – son élève qu'il détestait le plus – après une de ses conduites indécentes. Que devait-il en penser ?
'Qu'il te désire comme un malade !' lui répliqua sa petite voix dans sa tête.
Oui mais il n'y avait pas que cela. Harry était prêt à en mettre sa main au feu.
« Harry… » entendit-il tout à coup. Il se raidit comme s'il allait recevoir un coup et ne répondit pas. L'homme continua alors avec hésitation « Je sais que tu m'en veux… Je… Je suis désolé ! Je me suis très mal comporté hier… Tout ce que je peux dire pour ma défense – et je sais que ce n'est pas une excuse – c'est que je te désire depuis tellement de temps… Je te veux tellement fort… que parfois, c'est trop… Je n'espère pas que tu comprendras mais… je tenais à te le dire. »
Cinq minutes passèrent sans que ni l'un ni l'autre n'ajoutent quoi que ce soit. De toute façon, Severus n'avait pas l'air d'attendre une quelconque réponse et lorsque Harry émit son premier mot, il se crispa également mais n'en demeura pas pour autant moins attentif.
« C'est vrai que je ne vous comprends pas ! Je peux concevoir votre… désir… mais j'ai dû mal à comprendre votre attitude… surtout après les sept années que j'ai passé avec vous. Je n'apprécie pas que vous me poussiez ainsi à faire des choses que je ne veux pas vraiment ! L'autre jour, vous me disiez que j'avais envie de vous… c'est vrai ! Je vous désire ! » Snape laissa échapper un faible halètement et se tendit davantage mais le jeune homme n'y prêta pas attention et poursuivit d'un ton égal « Mais je ne suis pas prêt ! J'aimerais que vous en preniez réellement conscience et que vous acceptiez ça ! » Snape baissa les yeux et laissa son étudiant finir « Je veux bien que vous soyez mon premier amant mais je préférerais que nous prenions notre temps… Me comprenez-vous ? » demanda-t-il en regardant pour la première fois son professeur dans les yeux depuis leur altercation de la veille.
Severus sourit avec bonheur et répondit oui avec une sincérité irréfutable. Il avait également l'air soulagé.
« Harry… » commença-t-il toujours en hésitant. « Pouvons-nous… officialiser cet accord en nous embrassant ? »
« Cet accord ? » répéta le Gryffondor avec ébahissement. « Mais ce n'est absolument pas un contrat ! Ce n'est pas comme celui que vous avez signé il y a une semaine ! Ma vie n'est pas une succession de… »
« Je sais ! » le coupa Snape avec une douceur sincère et complètement inhabituelle. « C'est juste que j'ai envie de t'embrasser et que je cherchais une excuse. Je te promets que ça n'ira pas plus loin ! Je ne profiterai pas de la situation ! Je veux juste sentir ta sublime bouche sur la mienne !… S'il te plaît ! »
Les derniers mots avaient eu du mal à venir et ce fut eux qui balayèrent l'expression méfiante sur le visage du Survivant ainsi que ses dernières réticences.
Harry se pencha vers l'homme qui vint également vers lui et leurs lèvres roses se rencontrèrent avec une délicatesse rare chez le maître des potions. Ils s'embrassèrent avec lenteur, s'explorant mutuellement, laissant leur langue se caresser, leur salive se mêler pour se goûter l'un l'autre. Le baiser dura jusqu'à ce que le manque d'air soit à son paroxysme et Severus ramena le corps de Harry près de lui. Conscient d'être nu, Harry empêcha sa peau d'être en contact avec celle de son professeur avec le drap puis se laissa aller dans son cou. Ils s'endormirent ainsi et ce ne fut qu'à plus de midi qu'ils se réveillèrent.
Après s'être préparés, ils déjeunèrent dans la petite salle à manger des quartiers de Snape et s'attelèrent rapidement à leurs travaux respectifs : le professeur devait préparer les cours de la semaine suivante, corriger quelques copies et concocter une potion de poussos pour madame Pomfresh et Harry devait faire ses devoirs.
Il était seize heures lorsque Severus arrêta Harry dans son travail.
« Ce n'est pas comme ça que tu dois faire ! » lui dit-il en allant se placer derrière lui pour lui montrer quels mouvements de poignet étaient plus appropriés pour réussir à transformer une de ses jambes en une patte qui trahirait sa forme animagus. « Tous les sorciers ne réussissent pas, bien sûr, à réaliser cette transformation mais je sais que, toi, tu peux y arriver. Concentres-toi bien et réessaye en te focalisant sur ta jambe et sur l'incantation ! »
Harry essaya encore pendant une demi-heure sous les conseils et encouragements du maître des potions avant d'enfin réussir à métamorphoser sa jambe. Au début, il fut surpris d'y être arrivé mais il fut plus curieux encore de découvrir quelle serait sa forme animale.
« Ce doit être un faucon ! » murmura Snape en fixant avec intérêt la patte encore recouverte du pantalon qui s'était adapté à sa taille.
Après un instant d'un silence admiratif et satisfait, Harry éclata de rire devant son apparence. Il était très drôle de se voir avec une jambe humaine et une patte de faucon. Snape le rejoint bientôt dans son hilarité et ils continuaient à rire lorsqu'ils se dirigèrent vers la cuisine pour boire le thé.
Cinq minutes plus tard, devant sa tasse, Harry questionna « Vous… Tu es aussi un animagus ? »
Severus était ravi d'entendre le jeune homme dont il voulait faire son amant le tutoyer mais ne le montra pas. « Oui ! »
« Puis-je te demander en quel… ? »
« Non ! » répondit-il d'un ton qui n'admettait pas de protestation tout en restant douce.
Harry n'osa pas lui demander pourquoi mais il pensait déjà le savoir. Même si leurs relations avaient quelque peu changé, Snape n'allait pas tout à coup se mettre à lui raconter tous les détails de sa vie. L'homme avait vécu bien trop longtemps en solitaire pour commencer à perdre de son mystère en cinq secondes.
« Vous… Tu m'as bien conseillé tout à l'heure… pour la métamorphose et je me demandais… tu as été… euh… si gentil… tellement… patient que… que je me demandais pourquoi tu n'avais pas été comme ça avant avec moi… pourquoi, en potion… et même pendant mes cours d'occlumency, tu étais toujours si… dur et… partial avec tout le monde mais en particulier avec moi ! Excuse-moi si je t'ai offensé par ma question ! » ajouta-t-il vivement avec prudence.
Severus regarda fixement son étudiant pendant une minute avant de se forcer à répondre d'une voix rauque « Je connaissais le contenu de la prophétie depuis longtemps Harry. Je savais qu'un jour où l'autre, tu aurais à te battre contre le Seigneur des Ténèbres et je savais également de quoi il était capable. Tout comme je savais que la vie ne serait pas facile pour toi donc qu'il fallait te donner des épreuves pour que tu les dépasses. Si j'ai été plus dur avec toi qu'avec les autres, c'était pour que tu survives, pour que tu puisses combattre, pour que tu puisses le tuer. Il n'y avait que toi qui pouvait le faire et, lorsqu'il est revenu à la fin de ta quatrième année, ton pouvoir n'était rien comparé au sien. Il fallait que tu rattrapes ton retard en un minimum de temps et ça n'aurait certainement pas été très intelligent de ma part de te traiter autrement si je ne voulais pas te faire faire face à la réalité ! »
Snape but une gorgée de son thé vert à la menthe tandis que Harry demeurait bouchée-bée. Il n'osa pas dire à son enseignant qu'au contraire, sa sécheresse le rebutait à donner le meilleur de lui-même – tout au moins dans son cours et il tut également le fait que, malgré le décès de Voldemort, son attitude n'avait pas changé… Peut-être avait-il prit le pli de la sévérité extrême pendant tellement longtemps qu'il ne pouvait plus faire autrement maintenant… Harry sentit de nouvelles pensées, une autre vision de l'homme affluer à son cerveau et il le fixa d'un œil nouveau.
« Tu n'as donc pas fait ça à cause de mon père ? » demanda-t-il brusquement.
« Non ! » répondit-il, laconique.
« C'était pour mon bien alors ?! » murmura Harry plus pour lui-même que pour son professeur, en reposant sa tasse de thé d'un geste lent.
Snape grogna et répliqua un peu plus froidement et avec répugnance « C'était pour tous les sorciers et les moldus de ce monde ! Sorciers dont je fais partie ! Je n'avais pas très envie de m'agenouiller devant un mage noir pour le restant de ma vie ou alors me retrouver un jour devant sa baguette, près à me lancer le sortilège fatal. Cette raison est bien plus personnelle mais n'oublions pas que j'étais un Serpentard ! »
« Parle-moi un peu de toi Severus ! »
D'entendre son prénom énoncé par cette si belle bouche provoqua quelques battements excessivement rapides du cœur de l'homme qui mit quelques secondes avant de lui répondre avec plus de sécheresse qu'il n'aurait voulu.
« Non ! »
« Pourquoi ? » protesta le Gryffondor avec une certaine virulence. « Tu sais déjà beaucoup de choses sur moi et moi, je ne sais rien de toi ! Je te donnerai bientôt mon corps alors tu peux bien me donner un peu de tes souvenirs ? »
« Ma pensine ne t'a pas suffit ?! » siffla Snape d'un ton vicieux.
Lorsqu'il vit la tête de Harry s'abaisser en même temps que ses joues prenaient une teinte plus rouge et que ses yeux reflétaient une culpabilité et une tristesse sans fond, Severus s'insulta mentalement et prit une longue inspiration.
« Je suis né dans le nord de l'Angleterre, en janvier 1959 » commença-t-il lentement pour continuer d'un ton presque contraint. « J'étais le fils unique d'un mariage arrangé pour que la famille Snape reste des Sang pur. Mon père avait trente ans de plus que ma mère et il ne l'aimait pas – c'est le moins que l'on puisse dire. Ils sont tous les deux morts en 1977. »
Comme perdu dans ses pensées, le maître des potions s'arrêta là. Au bout de deux minutes de silence, Harry, qui mourrait d'impatience, l'interrogea encore.
« Je n'en dirai pas plus Harry ! » lui dit-il d'un ton coupant lorsque le jeune homme eu énoncé ses questions.
« Si tu ne veux pas parler de ta famille ni de ce qui s'est passé après Poudlard » dit-il en préférant user de ce terme au lieu de lui dire 'pour que tu deviennes mangemort', « Parle-moi au moins de toi quand tu étais étudiant ! Même des choses insignifiantes pour toi mais que j'aimerais entendre. Faisais-tu partie de l'équipe de Quidditch des Serpentard ? Quelle était ta matière préférée – si ce n'était pas les potions ? Etais-tu un rat de bibliothèque, comme l'est Hermione ? Avais-tu de vrais amis ? »
« Non, je ne faisais pas partie de l'équipe de Quidditch mais j'ai été Préfet puis Préfet en chef. J'aimais tout particulièrement les potions (il fit un sourire en coin à son compagnon), la Défense Contre les Forces du Mal et les Charmes. J'allais très souvent à la bibliothèque mais moins que Miss Granger. Et non, je n'avais pas de véritables amis. Je préférais la solitude et savais que les personnes avec qui je traînais parfois n'étaient pas de celles en qui nous pouvons faire confiance… D'ailleurs, ils sont tous devenus mangemorts… »
Harry écoutait Severus avec avidité.
« Et… est-ce que ça t'arrivait d'enfreindre le règlement ? »
L'homme lui adressa un regard torve avant de grogner « Que crois-tu que je vais te répondre ? Attends-tu de moi que je te dise que je violais les règles de l'école tous les soirs pour pouvoir te sentir mieux ? »
« Ce n'est pas ça que je voulais dire ! » protesta Harry. « Je ne te parle pas indirectement de moi là ! Ce n'est absolument pas pour moi que je te demande ça mais juste pour savoir qui tu étais et ce que tu faisais lorsque tu étais à Poudlard en tant qu'élève ! »
« Alors tu veux me faire parler de tes parents ! » l'accusa Snape en plissant les yeux pour fixer Harry de son regard noir. « Tu veux que je me confesse à toi, que je te dise tout ce que nous nous faisions entre clans ! Snape contre les maraudeurs… »
« Non ! Ce n'est pas ça non plus ! » assura le Survivant en secouant la tête avec véhémence. « C'est de TOI que je parle. C'est pour savoir plus de choses te concernant. Si tu ne me dis rien de toi, comment veux-tu que j'apprenne à te connaître ! Comment veux-tu que je sois réellement à l'aise avec toi et te fasse entièrement confiance ! Comment veux-tu que je m'offre à toi sans mettre notre relation en doute ! Si tu veux vraiment que nous fassions l'amour un jour, il vaudrait mieux que tu sois un peu plus loquace te concernant ! »
C'est cette dernière réflexion qui décida le maître des potions à parler. Ses paupières se détendirent et il prit une longue inspiration tout en continuant de fixer Harry dans les yeux.
« Lorsque j'étais petit » commença l'homme à voix basse. « j'ai dû apprendre très vite à savoir me défendre… Mon père avait déjà des idées très limitées concernant les sorciers qui étaient aptes, selon lui, à pouvoir rester dans notre communauté… Tu comprendras ces mots comme les Sang pur. De ce point de vue, mon père était pareil que Lucius Malfoy. Il traînait donc avec des sorciers qui pensaient comme lui et moi, je traînais avec les enfants de ceux-ci… Ils étaient souvent plus âgés que moi et profitaient de ce fait pour exercer leur dernière trouvaille en matière de magie sur moi. Pour pouvoir leur faire face, je me suis mis à lire énormément de livres sur les maléfices et autres sorts ainsi que la magie noire… Nous avions une grande bibliothèque de ces livres malgré notre manque d'argent. »
« Tu étais pauvre ! » lança soudainement Harry sans réfléchir et en regrettant sa remarque dès qu'il l'entendit sortir de sa propre bouche. « Je veux dire… euh… Je ne m'attendais pas à… euh… »
« Mes ancêtres n'avaient pas autant d'argent que la plupart des autres sorciers Sang pur mais nous en avions assez pour bien vivre… jusqu'à ce que mon père se mette à dépenser sans compter pour inviter ses soi-disant amis ! Après, nous avons dû faire face à la ruine et mon père n'a pas supporté ça ! Comme il ne pouvait plus inviter quiconque, il blâmait mon mère et vociférait que j'étais aussi une source de dépenses. »
Harry voyait Snape serrer les dents, les traits crispés en une expression de dégoût, de haine et de rancœur mais il n'osa pas l'interrompre de peur que son professeur ne reprenne pas. Il était déjà déconcerté par tout ce qu'il lui avait révélé mais, apparemment, l'enseignant était tellement plongé dans ses pensées qu'il lui avait raconté les souvenirs que son cerveau voyait défiler.
« J'ai donc dû apprendre à me battre également contre lui… C'est pour ça que lorsque je suis rentré à Poudlard, j'en savais plus sur certaines matières de la magie que les septième année ! J'ai été réparti à Serpentard et c'est la première fois que j'ai vu mon père fier de moi… Ma mère ne m'a jamais rien dit sur ma répartition mais j'ai toujours pensé qu'elle aurait aimé que je fasse partie des Serdaigle comme elle l'avait été en son temps. »
« Le choixpeau n'a pas hésité pour toi ? »
« Si ! Il hésitait entre deux maisons mais je ne te dirai pas quelle est l'autre ! »
« Pas besoin ! Je sais déjà c'est laquelle ! » sourit Harry en éclatant de rire lorsqu'il vit Severus lever les yeux vers lui d'un mouvement vif et perplexe. Le jeune homme expliqua alors « Je ne te vois vraiment pas à Poufsouffle donc j'élimine cette Maison d'office et si ça avait été Serdaigle, tu ne me l'aurais pas caché… surtout que tu viens de me dire que ta mère y avait été donc il ne reste que Gryffondor ! »
Snape fit une moue agacée tandis que Harry souriait toujours d'une oreille à l'autre.
« Mais ça ne m'étonne pas ! » ajouta-t-il avec une certaine tendresse. « Depuis que je suis arrivé à Poudlard, tu fais tout pour me protéger et tu as été un espion pour l'Ordre en risquant ta vie tous les jours… comment ne pourrait-on pas te qualifier de courageux ? »
Severus ne dit rien mais Harry savait qu'il venait de lui faire plaisir. C'était la première fois qu'il reconnaissait oralement devant lui qu'il avait toujours pu lui faire confiance et qu'il savait qu'il était loyal au camp de la lumière. Harry savait que Severus avait énormément besoin de reconnaissance et il venait de lui donner une partie de ce que l'homme mourrait d'envie d'avoir depuis des années.
Pour cacher le sentiment qui lui réchauffait le cœur à cet instant, Snape poursuivit son récit « Au début, j'étais un grand solitaire et je ne parlais pratiquement à personne – même aux Serpentard mais ça a changé très rapidement et tout cela, c'est dû à ton père ! »
« Mon père ? »
« Oui… On s'est haï presque tout de suite et bien entendu, ce sentiment a éclaté en plein cours de botanique trois mois après la rentrée ! Les première année masculine de Gryffondor ne comportaient que Potter, Black, Lupin et Petigrew et le jour de notre première bagarre, ils se sont tous mis à me lancer des sorts… à part, Lupin… et Petigrew que l'on pouvait qualifier comme quantité négligeable et de ce fait, les première année de Serpentard en ont profité pour leur lancer des maléfices sous prétexte qu'ils attaquaient un des leurs… Lupin a bientôt dû aussi se lancer dans la mêlée parce qu'il en recevait plein la tête également. Et c'est à partir de ce jour-là que nous ne pouvions plus nous voir… Les autres Serpentard m'ont questionné ensuite et on a commencé à discuter un peu… Je traînais parfois avec eux ou eux venaient me rejoindre mais je restais tout de même seul la plupart du temps ! »
« Et c'est mon père et Sirius qui avaient commencé à te lancer des sorts ? »
« Disons que je leur avais lancé quelques piques sarcastiques auparavant auxquelles ils avaient aussi répondus et relancé dans ma direction… »
« Oh ! »
« Bon, je pense que je t'en ai suffisamment dit sur moi aujourd'hui !… Etant donné que je t'ai fait quelques révélations, j'aurais peut-être droit à une récompense, n'est-ce pas ? »
Harry sourit en coin avant de hausser un sourcil ironique et de dire « Etes-vous sûr de mériter une récompense, Professeur Snape ? Avez-vous été très sage ces derniers temps ? »
Ce fut au tour du maître des potions de sourire d'un air narquois avant qu'il ne se transforme en expression carnassière « Aussi sage que d'habitude Monsieur Potter… mais je n'ai pas l'impression que ce soit la sagesse qui vous attire n'est-ce pas ? Après tout, vous vous fourrez dans des situations toujours très périlleuses donc je vous soupçonne d'aimer le danger… Si je vous dis qu'entre mes mains, vous vous mettez en péril, allez-vous me succomber ? »
« Mmh » fit-il mine de réfléchir tout en se levant pour aller chevaucher les cuisses de son professeur et passer ses bras autour de sa nuque. « Je ne sais pas… Je demande un peu de pratique pour voir si vous pouvez me faire succomber ! »
Snape eut le souffle coupé par cette réponse si peu habituelle de son étudiant dont la beauté était l'image même du péché incarné et il fut encore plus saisi lorsqu'il sentit la bouche de son apollon venir cueillir les siennes. Il se laissa faire avec bonheur et gémit en sentant la langue taquine du jeune homme venir exciter ses sens. Il sentait déjà la lave qui était son sang brûler ses reins et gonfler sa virilité. Harry continuait à l'embrasser avec une fébrilité innocente et une fraîcheur qui rendait son sexe douloureux. Lorsque Severus sentit des doigts malhabiles venir lui pincer un mamelon, il crut exploser et préféra repousser son futur amant.
« Harry… » commença-t-il avant d'être coupé.
« Oui, je sais… Pardon… Je ne suis pas expérimenté et je le fais mal… Tu dois te dire que je ne suis pas vraiment très excitant en fin de compte… »
Snape le vit baisser la tête de honte et en demeura ébahi. Pas excitant lorsqu'il était prêt à éjaculer dans ses sous-vêtements à un simple effleurement de son adonis ???
« Harry… » fit-il, prêt à rétablir la situation.
« Non, ne me dis rien !… Je m'améliorerai avec un peu plus de pratique, j'en suis sûr… »
L'esprit calculateur et pervers de Snape s'arrêta là trente secondes… Il n'était pas contre un peu plus de pratique et s'il détrompait son élève maintenant, il pourrait ne pas en bénéficier… que devait-il faire ? Le choix était crucial !
« Tu sais » ajouta Harry timidement. « J'aime bien quand tu ne me presses pas et quand tu es plus libre avec moi… tu sais, comme en étant plus mon prof et moi ton élève… J'aime lorsque je peux être libre de mes mouvements et c'est ainsi que je te désire le plus… »
Le cœur de Snape fit un bond dans sa poitrine et il se dit qu'il devait le détromper.
« … Je n'aimais pas quand tu me harcelais presque et j'avais tendance à te repousser mais tu m'as donné la preuve que tu pouvais quand même respecter mes choix et, tout à l'heure, tu m'as repoussé… c'est très important pour moi… ça veut dire qu'enfin, tu ne me forceras plus… alors je me dis que si tu es capable de t'arrêter à temps… et bien… en fait, je me dis que… qu'on peut peut-être… pratiquer encore un peu… J'aimerais que tu me montres où tu aimerais que je te touche et que tu m'apprennes comment te donner du plaisir… Je suis vierge ! »
Snape se dit qu'il était inutile de lui rappeler que Harry était vierge. Il ne s'en souvenait que trop et cette pensée le torturait tous les jours. Il serait le premier… Severus sentit son sexe vibrer davantage et tenta de réfréner son désir. Il savait que Harry le lui disait pour lui demander de lui pardonner son manque d'habileté et ses accès de timidité mais c'était aussi cela qui l'excitait au plus haut point.
'Merlin, comment ne pas oublier qu'il n'a connu personne lorsqu'il me dit des choses pareilles ?' se dit-il en se rappelant de sa requête. Severus le fixa avec avidité tandis que Harry soutenait son regard avec fascination et désir mutuel.
« Je vais te montrer ! » promit-il en balayant provisoirement de son esprit la petite voix qui lui disait qu'il ne devait pas oublier de dire à Harry qu'il adorait ses touchantes initiatives et qu'il n'était absolument pas maladroit au point de lui faire perdre toute sa glorieuse dureté.
'Oui, je lui dirai…' se dit Snape en embrassant son étudiant à pleine bouche tout en guidant les jeunes paumes tremblantes vers son torse pour lui montrer les premiers gestes de l'amour. '… mais plus tard…'
OOOoooOOOoooOOOHermione était essoufflée et courait toujours plus vite dans les couloirs qui menaient aux cachots.
Oh Merlin ! Comment avait-elle pu être aussi stupide ? se demandait-elle lorsqu'elle entra en collision avec une autre personne qui courait elle aussi.
Le choc fut terrible et les deux personnes se retrouvèrent propulsées à terre avec violence. Elles grimacèrent de douleur et mirent plusieurs secondes à s'en remettre.
Lorsque Hermione rouvrit les yeux, elle vit un sorcier devant elle qui se massait le torse à l'endroit où ils s'étaient heurtés.
« Neville ! » fit-elle avec surprise. « Mais pourquoi courrais-tu aussi vite ?… Et pourquoi pleures-tu ? » ajouta-t-elle avec inquiétude en voyant les larmes abondantes qui trempaient le col de la chemise du Gryffondor ainsi que ses yeux rouges et bouffis.
« Je peux te retourner la même question quant à ta course ! Et si je pleure c'est parce que la chute m'a fait mal ! »
« Neville… » commença-t-elle avec le plus de tact qu'elle pouvait compte tenu de son impatience à retrouver Harry avant que quelqu'un d'autre ne le retrouve avant elle. « On voit que tu ne viens pas de commencer de pleurer… »
Le jeune homme éclata alors en sanglots plus forts et se recroquevilla par terre.
Hermione se rapprocha alors de lui et le prit dans ses bras.
« Que se passe-t-il ? » demanda-t-elle avec angoisse, le cœur rempli de tristesse pour son ami.
« Je – Je ne peux pas… te le dire ! » bégaya-t-il entre deux sanglots.
« Je te promets que je ne répèterai rien à personne, Neville. Tu peux me faire confiance et je crois que… tu as besoin d'en parler ! »
Le sorcier acquiesça de la tête contre son épaule et en reniflant, il bégaya à nouveau « Je – Je ne sais plus – plus quoi faire ! »
« Qu'est-ce qu'il y a ? Raconte-moi ! » lui dit-elle doucement en le berçant ce qui sembla le calmer suffisamment pour qu'il puisse parler sans que ses mots soient trop entrecoupés par les pleurs.
« Tu sais que j'avais été acheté par Blaise ? »
« Oui ! »
« Et bien depuis ce jour-là, il n'arrête pas de me harceler l'air de rien pour que je – je fasse quelque chose avec lui ? »
« Et qu'est-ce qu'il veut ? » le questionna-t-elle tendrement en fronçant les sourcils lorsqu'elle vit qu'il ne continuait pas.
« Il veut – il veut » commença-t-il en soufflant la fin pour que personne ne l'entende. « que je partage son lit… »
Hermione se raidit.
« … avec lui et Draco ! »
Hermione eut un haut-le-cœur et laissa échapper un faible cri.
« Oh Merlin ! Je n'aurais pas cru… Oh Neville, je suis désolée ! C'est moi qui aie eu cette idée de vente et comme je la regrette ! Elle a fait plus de torts que de bien ! Il faut absolument que je répare ça ! Il faut… »
« Non, tu ne comprends pas Hermione !… »
« Oh si que je comprends ! Blaise est un petit salaud qui, comme Draco, veut profiter de la situation mais il n'a pas le droit ! Il n'a pas le droit et je… »
« Non ! » s'écria Neville avant de dire dans un murmure. « J'aime Blaise ! Je suis amoureux de lui ! »
Hermione resta muette, trop choquée pour parler.
« Ca fait des mois que je suis amoureux de lui mais je ne m'en suis vraiment rendu compte que depuis qu'il m'a acheté et… il ne me veut moi que si Draco est avec nous ! » gémit-il en recommençant à pleurer. « Il m'a dit que dans un lit, plus on est de fou, plus on rit ! »
Hermione fit taire sa révolte et caressa la joue de Neville toujours en le berçant d'une manière maternelle.
« Mais Draco ne veut pas de Blaise ! » pleurait toujours le jeune homme.
« Nan ! » fit Hermione qui savait déjà.
Et ils finirent ensemble « Il veut Harry ! »
Le cœur de la jeune fille se serra et elle commença à exposer un plan à Neville tout en lui posant des questions et elle se promit de rétablir toutes les fautes qu'elle avait commise en mettant cette vente aux enchères en route. Et la première chose serait de mettre au courant Harry du danger imminent qui pendait au dessus de sa tête.
OOOoooOOOoooOOOSeverus se régalait de la bouche de Harry. Ils s'embrassaient et se caressaient depuis dix bonnes minutes et l'homme s'étonnait encore de ne pas avoir porté le jeune homme sur le lit qui aurait été si confortable mais il savait qu'il ne devait pas effrayer son étudiant. Celui-ci lui avait confessé sa répugnance à être constamment sollicité et depuis les quelques heures où Severus ne le faisait plus, il avait reçu bien plus de la part du Survivant que durant toute la semaine.
'Je n'aurais pas dû le harceler ainsi' regretta l'homme en frôlant un téton dur sous la chemise blanche et froissée de son élève tout en imprimant des baisers mouillés sur la peau dorée qui recouvrait sa jugulaire.
Severus allait reprendre la bouche de la beauté qui fondait dans ses bras lorsque des petits coups furent donnés à la porte de son bureau dont l'écho se répercuta dans toutes les pièces de son appartement pour le prévenir que quelqu'un désirait le voir.
L'enseignant grogna et il repoussa à regret un Harry pantelant et échevelé après un dernier baiser sur ses lèvres tendres. Il le souleva dans ses bras et le posa sur la chaise qu'il avait occupé une seconde auparavant avant de s'éloigner en vue de se diriger dans les divers passages secrets qui l'amèneraient à son bureau.
Il se retourna tout de même pour dire à Harry de l'attendre mais aucun mot ne put franchir ses lèvres lorsqu'il avisa dans quel état était le Survivant.
Affalé sur la chaise de bois verni, il était le symbole même de la débauche quémandant un nouvel assaut. Sa tête était légèrement rejetée en arrière et ses cheveux noirs et brillants étaient plus décoiffés que jamais. Severus sourit en se rappelant d'une certaine conversation pleine de sous entendus qu'ils avaient eu à ce propos. Ses pupilles étaient dilatées par le désir rendant son regard plus sombre et orageux qu'il ne l'avait jamais vu. Ses pommettes étaient délicatement rougies et s'accordaient parfaitement avec la teinte cerise qu'avait prise ses lèvres gonflées et humides qui demeuraient entrouvertes, laissant passer son souffle chaud et parfumé par ses baisers. Le discret diamant qu'il portait à l'oreille luisait de mil feux ne rendant son charme qu'encore plus flagrant.
Sa chemise immaculée avait glissé sur ses épaules hâlées et son torse était à moitié révélé. Un petit téton rond et durci taquinait ses iris d'ébène et une main était posée sur son ventre plat, juste au-dessus du renflement traître qui surélevait la toile noire de son pantalon d'étudiant. Ses jambes étaient largement écartées – position bien trop équivoque aux yeux de Severus - et s'il aurait été nu, l'homme n'aurait pu résister.
Snape étouffa un grognement de pure concupiscence et se força à reculer, les yeux toujours fixés sur l'entrejambe gonflée.
« Reviens vite Severus ! » entendit-il une voix rauque dire.
« Promis ! » jura l'homme en élevant ses prunelles vers le visage du jeune homme qui le troublait depuis des années plus que de raison. Il le vit le fixer avec une telle faim dans le regard qu'il faillit se raviser mais un nouvel écho envahit la pièce. Une personne impatiente l'attendait à l'entrée de son bureau.
Lorsque après avoir penché un faux livre sur l'Histoire de la magie, une de ses bibliothèques pivota sur elle-même, Snape s'engouffra dans une petite salle pour passer dans des dédales sombres de couloirs en murmurant tout en réajustant ses vêtements.
« Il était tellement sensuel comme ça ! Même dans mes rêves érotiques, il l'est moins… et il est tout à moi… J'aurais dû le laisser venir à moi depuis le début, il serait déjà dans mes bras depuis longtemps… Il est magnifique… si sexy ! Si beau ! Si tout ! Il me rend fou !… Qu'est-ce que je ressens exactement pour lui ?… J'en sais rien… mais il me trouble… Il n'y a juste qu'à regarder le tableau et… d'ailleurs, il ne sait toujours pas ce qu'il signifie sinon… Oh Harry ! C'est trop beau pour être vrai !… Et ce mélange explosif de timidité et de passion ! D'innocence et de provocation ! Oh Merlin, se rend-il compte de l'état dans lequel il me met ! Et il est à moi ! Je serai son premier amant ! Je serai… Oui, oui, j'arrive ! » bougonna-t-il en entendant pour la troisième fois l'écho de cognements précipités contre sa porte.
Il énonça le mot de passe qui permit à la bibliothèque de l'autre côté de son bureau de s'ouvrir et il pénétra dans la petite pièce pour rejoindre la porte tandis que le meuble se refermait sans bruit derrière lui.
Il alla ouvrir le panneau de bois et s'exclama avec mauvaise humeur « Bonsoir Miss Granger ! Que désirez-vous ? »
« Je souhaiterais voir Harry, Monsieur, s'il vous plaît ! » dit-elle rapidement en ne s'apercevant pas que son maître des potions se raidissait à cette requête tout en la fusillant du regard.
« Il ne peut pas recevoir de visite pour le moment ! » opposa-t-il en espérant qu'elle se contenterait de cette réponse.
« Mais, hier, il avait dit à Ron qu'il le rejoindrait pour 18h, que c'était convenu ainsi et il va être 18h dans cinq minutes donc je vais pouvoir le voir ! »
L'homme crispa les poings et la mâchoire et sans apercevoir sa fureur, la jeune fille continua « Et il a le droit à 2h de pause aujourd'hui étant donné que nous sommes samedi ! Je vais rester ici à l'attendre ! » finit-elle en se campant, d'un air décidé, devant la porte.
« Très bien ! » grogna le professeur avec rage. « Je vais lui dire qu'il peut y aller ! »
Et sur ces dernières paroles, il claqua la porte au nez de Hermione et s'en fut à nouveau dans les couloirs secrets en espérant que son petit Harry préférerait rester avec lui pour continuer à se décoiffer mutuellement.
Revenu dans ses quartiers, Severus transmis le message d'une voix onctueuse au magnifique spécimen de la gente masculine qui se tenait debout cette fois-ci et attendit sa réponse qui ne se fit pas attendre.
« Ah oui ! Je n'avais pas vu qu'il allait déjà être dix huit heures ! Je dois y aller ! J'ai promis à Ron que je serai dans la tour Gryffondor à cette heure-là ! »
« Mais… mais… » protesta l'homme en voyant ses beaux rêves s'effondrer comme un château de cartes. « On était en train de faire quelque chose tous les deux… tu ne peux pas me laisser seul maintenant… »
« Severus » commença Harry en reboutonnant sa chemise tandis que son enseignant essayait de l'en empêcher. « On aura toute la soirée ensemble et… Ca suffit maintenant ! » le gronda-t-il tandis que son professeur posait ses mains sur son torse pour qu'il n'attache aucun bouton. « Serais-tu en train de me harceler de nouveau ? »
« Non ! » dit précipitamment Snape en ôtant ses mains tout en se mordant la joue de dépit.
« Comme je te disais, on aura toute la soirée ensemble et j'ai aussi besoin de voir mes amis ! Surtout que je n'ai pas réellement reparlé à Hermione depuis qu'elle a fait cette vente et je pourrais lui dire maintenant qu'elle est entièrement pardonnée… Je lui en voulais pour le fait que ça soit toi qui m'aies acheté ! » dit-il en se repeignant comme il pouvait sous le regard amer de l'enseignant. Sans faire attention à son compagnon, le Gryffondor ajouta « Tu n'oublies pas que j'ai droit à deux heures aujourd'hui ! Ensuite, j'irais dîner dans la Grande Salle et… »
« Et pourquoi pas ici ? » le coupa Snape avec brusquerie.
« Parce que tu m'as dit que Dumbledore voulait te parler et qu'il le ferait probablement au dîner ! » lui rappela-t-il avec un doux sourire en remettant sa robe.
« Ah oui ! C'est vrai ! » fit Severus en se passant une main dans les cheveux. 'Il me rend tellement dingue de désir que je n'arrive à me rappeler de rien d'autre. Il faut vraiment que ça change !'
« A tout à l'heure Sev ! » lança Harry avant de se jeter dans ses bras pour un baiser passionné que lui rendit aussitôt son professeur en l'entourant de ses bras pour le plaquer plus étroitement contre lui.
Harry sentait encore l'enseignant s'enflammer et il préféra le repousser avant de l'exciter au point de non-retour.
« On se revoit à 21h ! »
« 20h30 ! » corrigea l'homme.
« Ce soir, c'est dîner français et suprême au chocolat ! » plaida le jeune homme.
Severus fit la moue puis capitula « D'accord ! 21h mais après tu ne me fais pas le coup des paupières lourdes ! »
Harry éclata de rire et ouvrit la porte.
« Bien sûr que non, Sev ! » dit-il en souriant. « Ce sera la migraine ! » ajouta-t-il avant de s'enfuir en rigolant.
OOOoooOOOoooOOOAu dîner, Harry était toujours furieux. Hermione venait de lui révéler quelque chose qui l'avait mis hors de lui mais la vision de la jeune fille en pleurs après sa confession l'avait quelque peu refroidit dans ses reproches. Elle s'était excusée à plusieurs reprises mais la sensation de nœud dans son estomac refusait de le quitter.
Il jeta un coup d'œil vers Malfoy qui dégustait une grosse crevette rose luisante de sauce et serra les dents. Il se rappela brusquement les paroles de son amie mêlées aux siennes.
« Je t'assure que je ne voulais pas ça et je voulais tout te dire avant mais je n'ai pas eu le temps ! Tout s'est enchaîné si rapidement pour moi aussi que je n'ai pas pu t'en informer directement ! Je suis désolée Harry, tout est de ma faute ! Je ne pensais pas que ça irait si loin ! Et je sais que je suis impardonnable pour ce que je t'ai fait ! Je ne recommencerai jamais, je te le jure ! »
« Hermione, franchement, je ne peux pas te dire que je ne t'en veux pas parce que ça serait te mentir ! Mais bon sang, qu'est-ce que tu avais dans la tête lorsque tu lui as dit ça ! Tu sais pourtant très bien que je le déteste ! Et tu sais très bien qui m'avait acheté ! Que pensais-tu qu'il allait se passer après ça ! Surtout que je ressens des choses maintenant pour Snape ! »
Tous trois avaient été stupéfaits par cette révélation.
Le premier avait bien sûr été Harry qui se l'avouait pour la première fois, puis Ron qui était totalement tombé des nues même s'il savait que son ami était bisexuel et enfin Hermione qui ne s'était pas du tout attendu à cela.
« Et bien que de révélation aujourd'hui concernant les attirances ! » avait murmuré la jeune femme en se souvenant de Neville.
« Que veux-tu dire par là ? » lui avait demandé Ron en la fixant étrangement.
« Rien, rien ! » avait menti précipitamment sa petite amie.
Le rouquin l'avait encore regardé avec suspicion avant de tourner derechef son regard vers Harry pour le fixer pendant longtemps puis vers Snape pendant un certain temps également, l'air pensif mais parfois dégoûté.
Les gâteaux au chocolat apparurent sur la table et Harry tourna la tête vers son maître des potions qu'il trouva en grande conversation avec Dumbledore.
Lorsque les deux hommes entrèrent à nouveau dans les quartiers du professeur, Harry préféra se taire quant à la question Draco Malfoy. Il verrait ce qu'il pourrait faire après pour régler le problème.
« Harry » l'interpella Snape. « Même le dimanche, les professeurs ne se reposent pas… Albus nous a demandé de venir demain matin dans son bureau pour que nous organisions la prochaine visite à Beauxbâtons des élèves de sixième année, comme vous vous avez fait l'année dernière. Je ne pourrais donc pas me réveiller à côté de toi et ça sera notre dernier matin ensemble ! »
Harry sentit son cœur se serrer à cette pensée et à cette nouvelle et il prit la main blanche qui était tendue vers lui.
« Je veux que ce soir, nous nous couchions très, très, très tard ! » murmura l'homme à son oreille en la lui mordillant ce qui fit frissonner le Gryffondor.
« Pas de migraine ? » lui demanda Snape avec humour.
Harry sourit et lui répondit « Pas de migraine ! » avant de lui ravir sa bouche.
Ce soir-là, Severus donna au jeune homme un livre à la couverture rouge d'où semblait crépiter de hautes flammes écarlates et oranges. Elle était vierge de toute inscription et lorsque le Survivant tourna les premières pages, il découvrit que c'était un livre de nouvelles érotiques pour les gays.
Snape insista pour qu'il lui en lise deux ou trois sous son regard brûlant.
Ensuite, l'enseignant persista jusqu'à capitulation pour que Harry prenne un bain avec lui. Le jeune homme accepta par lassitude tout en marquant le point sur le fait qu'ils ne devaient se toucher ni l'un ni l'autre dans le but de s'exciter sexuellement mais il soupira en sentant le membre de son maître des potions creuser ses reins tandis qu'il s'adossait à lui dans la longue baignoire mousseuse.
Il était plus de 23h lorsque Severus demanda à Harry s'il pouvait lui masser le corps avec de l'huile parfumée et il ne put qu'accepter sous la menace d'un nouveau babillage rhétorique de la part de son enseignant.
« Mmmm » gémit Harry pour la énième fois en sentant les mains de Snape passer sur un point particulièrement sensible.
« Tu aimes ? »
« Oui ! » ronronna l'étudiant en se trémoussant légèrement, ventre contre les draps ce qui ne fit que multiplier le désir d'un certain maître des potions.
« Si tu pouvais faire ça quand je suis sous toi… » murmura l'homme pour lui-même.
« Hein ? » demanda le Survivant.
« Non, rien, je disais juste que tu avais la peau très douce… » mentit-il.
Harry sourit paresseusement et se laissa faire jusqu'à ce que les muscles des bras et des mains de Severus crient au repos… Cependant, dans l'intimité, le poignet de l'homme accomplit une dernière tâche avant de se reposer tout à fait et les deux sorciers s'endormirent dans les bras l'un de l'autre pour un sommeil réparateur - bien que court pour Severus.
Lorsque Harry se réveilla le lendemain matin, il était seul dans son lit et déprimé. Autant à son arrivée, il voulait repartir, autant maintenant, il voulait rester. Qui l'aurait cru ?
L'âme en peine, il se leva, fit les mêmes gestes matinaux que les six jours précédents avant d'être fin prêt à quitter le domaine de son professeur qui avait été honni pendant tellement de temps et qui, désormais, était chéri.
C'est en faisant un petit tour d'horizon de la pièce qu'il aperçut le tableau dont il n'avait toujours pas découvert la signification. Il se précipita alors vers son sac d'où il en sortit le dictionnaire de Latin et chercha, parmi les pages jaunies par le temps, la définition de chaque mot. Lorsque la phrase lui fut révélée, il laissa échapper un halètement déconcerté et son cœur se serra encore plus.
A cet instant précis, le tableau représentait un fond noir comme balayé par un vent violent. Aucune lumière ne scintillait plus mais Harry arrivait tout de même à distinguer les contours d'une silhouette sombre recroquevillée sur elle-même et semblant portée le poids du monde sur ses épaules. L'homme – car il était évident que c'en était un – ne montrait pas son visage mais ce n'était pas la peine car Harry avait déjà compris de qui il s'agissait. Il s'approcha alors plus près du tableau et arriva à distinguer un objet que Severus tenait dans sa main avant qu'une pluie drue ne commence à tomber sur lui. Sa paume ensanglantée renfermait une cravate verte et argent ainsi qu'une rose aux épines tâchées de sang.
Harry sentit une boule se former dans sa gorge.
'Pourquoi me voit-il en Serpentard ? Et qu'est-ce que cela veut bien pouvoir dire ?…
… Ca ne signifie tout de même pas qu'il… qu'il… ?'
Harry regarda encore les mots qu'il avait écrit sur une feuille et qui donnait la signification du tableau et laissa une larme couler sur ses joues.
"Ego revibro commotionis exe persona ego cujus."
"Je reflète les émotions de la personne à qui j'appartiens."
Harry essuya les deux perles d'eau salée qui mouillaient la peau de son visage avant de prendre sa petite malle et se détourner.
Il sortait des appartements pour ne plus y revenir… tout du moins pour ne plus y vivre et cela lui déchirait le cœur. Sa vie ne serait plus comme avant, se dit-il en refermant la porte.
C'était son dernier jour ici. Le dernier du contrat et tout ce qui avait été dans ces lieux se fanait pour ne plus renaître.
Oui, c'était son dernier jour et tout disparaissait avec lui…
A suivre…