Bonjour à tous !

Nouvelle semaine, nouveau chapitre ! J'essaie de tenir le rythme haha, même si ce n'est pas toujours facile (ça me fait bien sûr plaisir de pouvoir poster régulièrement, je ne me force pas), mais j'ai beaucoup trop d'idées d'histoires dans ma tête, ça prend du temps ! J'ai si hâte de tout partager :) Je n'ai pas oublié mes plans d'une histoire post No way home (j'adorerais vraiment écrire sur un Peter plus âgé — sans parler de Tony haha) et d'une histoire post-kidnapping, mais celle-là sera sûrement un peu spéciale hehe, avec beaucoup plus d'Avengers et surtout un UA dans lequel Peter serait l'enfant biologique de Tony — mais le potentiel de drama étant haut comme l'Everest il faut que je scénarise tout ça !

En attendant, voici un nouveau chapitre qui vient expliquer quelques événements qui se sont précédemment déroulés. James laisse Peter tranquille pour cette fois mais n'oublions pas qu'il n'est jamais loin...

Bonne lecture !


Tony : Hey Pete.

Tony : Il faut que je te parle. Tu peux venir à la Tour après tes cours ?

Tony : Je viendrai te chercher à la sortie du lycée.

Peter était en cours de mathématiques lorsqu'il vit les notifications s'afficher sur son téléphone. Il prit soin de dissimuler le petit appareil dans sa trousse avant de répondre, sous le regard sceptique d'une MJ installée à côté de lui :

Peter : Ok !

Peter : Je demande juste l'autorisation.

La réponse fut immédiate :

Tony : May est au courant.

Mais ce n'était pas à May que Peter voulait écrire.

Il fit défiler sa liste de contacts jusqu'à tomber sur le nom qui l'intéressait, et auquel il n'avait jamais jugé utile d'échanger des messages.

Peter : Coucou James.

Peter : Ned m'a proposé d'aller chez lui après les cours pour continuer notre vaisseau pirates lego.

Peter : C'est ok ?

— Ned ? chuchota MJ qui lisait par-dessus son épaule. J'ai raté un épisode entre le premier message et celui-là ? Je croyais que tu allais voir Stark.

— Crois-moi, c'est mieux ainsi, murmura Peter en déchiffrant la réponse de James :

James : Hey champion. Pas de problème, tu diras bonjour à Ned et à sa mère de ma part.

James : A quelle heure tu rentres ?

Peter : Vers 19h ? J'imagine. Je te tiens au courant.

James : D'accord.

James : Merci, Peter.

— M. Parker, je peux savoir ce que vous faîtes ?

L'adolescent sursauta et redressa le nez. Le professeur s'était discrètement approché de lui et était désormais posté devant son bureau, les bras croisés et le regard sévère sous la barre broussailleuse de ses sourcils gris.

— Oh, euh, rien, je… euh… j'arrangeais mes stylos ?

Le professeur plissa les yeux.

— Montrez-moi ce qu'il y a dans votre trousse, M. Parker.

L'adolescent s'exécuta de mauvais grâce, faisant tomber sur son bureau ses crayons, sa gomme et son Starkphone engoncé dans une coque en nanoparticules Iron-Man qu'il avait fabriqué lors d'une soirée avec Tony.

La main du professeur se referma immédiatement autour du précieux appareil.

— Je croyais avoir été clair : les téléphones ne sont pas autorisés dans mon cours ! Vous ne pouvez donc pas vous empêcher d'avoir les yeux rivés sur un écran toutes les cinq minutes ?

— Mais…

— Vous avez gagné un avertissement, Parker. Et je garde ce téléphone jusqu'au prochain cours, ça vous apprendra peut-être qu'il y a une vie en-dehors de TikTok.

— Vieux croûton, grommela Peter après que le professeur eut repris son cours, son téléphone désormais niché dans la poche de sa veste en tweed. Je n'ai même pas TikTok ! Comment je suis censé faire, moi, maintenant ?

— Bah, Stark te filera un nouveau téléphone, non ? Il doit en avoir des tonnes dans ses poches, fit observer MJ à voix basse. Tu n'auras qu'à le lui demander, il ne peut rien te refuser.

— Ouais, c'est vrai, admit Peter.

Mais l'adolescent savait pertinemment qu'il n'oserait jamais profiter de cette manière de la générosité dont Tony faisait preuve à son égard. De toute façon, il n'était pas certain que James apprécie de le voir brandir sous son nez un téléphone offert par un homme qu'il semblait détester…

OOO

Lorsqu'il s'engouffra dans la voiture de Tony, Peter sentit immédiatement que quelque chose n'allait pas.

Son mentor avait l'air grave et inquiet, sa main gauche était crispée sur le volant tandis que son poing droit se ployait et se déployait nerveusement, décochant des éclats argentés dans les yeux de Peter. L'adolescent fut saisi d'un doute étrange, totalement incongru : se pouvait-il que James ait parlé à Tony, lui ait dit de ne plus s'approcher de lui ? Pire : se pouvait-il que Tony ait accepté, admettant que Peter n'était qu'un stagiaire parmi d'autres et qu'il préférait user de son temps libre pour prendre soin de sa véritable famille ?

Cette pensée assécha sa gorge, lui donnant l'impression d'avoir avalé une éponge.

— Salut Tony, dit-il d'une voix qui lui sembla anormalement croassante.

— Hey, Pete. Désolé de débarquer à l'improviste, mais la situation est un peu urgente. Comment te sens-tu ? Pas trop fatigué ? Pas de nouvelle blessure à reporter ? Personne ne t'a tiré dessus, poignardé, électrocuté ou que sais-je encore ?

L'adolescent haussa les sourcils, désarçonné. Ce n'était pas exactement les questions qu'auraient posé Tony si James lui avait effectivement parlé.

— Ça va, ça roule, répondit-il à tout hasard.

— Et ton épaule ?

— Elle est comme neuve, May a retiré les fils hier. Elle a dit qu'elle n'avait jamais vu d'aussi belles sutures.

— Bien, bien.

— Et… et toi, tu vas bien ? Tu as l'air bizarre. Enfin, pas bizarre-bizarre, mais bizarre… bizarre ?

Les lèvres de Tony frémirent et sa paupière eut ce drôle de soubresaut caractéristique qui indiquait que quelque chose n'allait pas, mais qu'il aurait préféré avaler un oignon cru plutôt que de l'admettre. Peter s'inquiéta :

— Pourquoi tu voulais me parler ? C'est quoi, l'urgence ? Il y a un problème ?

— Helen a quelque chose à te dire.

— Le Dr Cho ? répéta Peter, perdu. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Elle t'expliquera tout quand on sera arrivé à la Tour. Comment s'est passé le lycée ? Zed et Noelle sont en forme ? demanda précipitamment Tony, visiblement désireux de changer de sujet.

L'adolescent hésita, avant de répondre :

— Rien de spécial, Ned et MJ vont bien, j'ai eu un A en chimie, la routine. Oh, et le prof de maths a confisqué mon téléphone. Ce vieux ronchon, il ne doit même pas savoir comment ça marche, j'suis sûr qu'il utilise encore des pigeons voyageurs ! Tu verrais sa tête, on dirait qu'il sort d'une brocante. Ou d'un site archéologique.

Le front de Tony se creusa de perplexité.

— Il t'a confisqué ton téléphone ? En quel honneur ? Tu enregistrais des challenges TikTok au lieu de faire tes exercices ?

— Qu'est-ce que vous avez tous avec TikTok ? Je t'ai dit que je n'avais pas TikTok, mais je vais finir par me créer un compte si ça continue ! Je pourrais faire des trucs trop cools avec Spider-Man. J'adorerais faire un partenariat avec cette marque qui vend des burritos super épicés ! Le seul ennemi que Spider-Man n'a pas réussi à vaincre, c'est la sauce trois piments...

— Nope. Certainement pas. Pas tant que tu es mineur.

— Pff, vous les adultes, vous êtes tellement rabats-joie avec les réseaux sociaux !

— Et vous les ados, vous êtes totalement inconscients avec ça. Heureusement qu'Amstamgram n'existait pas à mon époque !

— Pffff… Et pour répondre à ta question, je, euh… j'envoyais juste quelques textos pendant que le prof parlait. Rien de grave.

Les yeux de Tony s'écarquillèrent lorsqu'il comprit à qui, exactement, Peter avait écrit.

— Oh. Navré, je suppose que c'est de ma faute. Je n'aurais peut-être pas dû t'écrire pendant tes cours…

— Non, non ! C'est moi. J'aurais dû attendre la pause avant de te répondre. Ou au moins, cacher mon portable dans un endroit plus discret que ma trousse.

Tony ne sembla pas convaincu. Comme MJ l'avait prédit, il proposa :

— Je te donnerai un autre téléphone à la Tour. On a justement reçu des nouveaux modèles avant-hier, tu m'en diras des nouvelles. Pepper adore le mauve, mais je pense que tu préfèrerais le rouge.

— Ce n'est pas la peine…

— Ce n'était pas une proposition, Pete. De toute façon, il vaut mieux que tu sois joignable. Je suis sûr que ta tante serait d'accord avec moi.

Peter se tordit nerveusement les doigts en regardant par la fenêtre, mais finit par consentir un hochement de tête à son mentor. Celui-ci sembla satisfait et se concentra sur la route, posant le coude sur le rebord de la fenêtre grande ouverte et levant le nez face au vent, les bourrasques jouant avec ses cheveux où le noir se mêlait d'argent.

Ils passèrent le reste du trajet en silence, écoutant religieusement le groupe de rock qui passait à la radio — qui était-ce, déjà ? Peter était sûr de l'avoir su, un jour. Deep Blue ? Ou Deep Red. Quelque chose comme ça.

OOO

Le Dr Cho l'accueillit avec sa chaleur habituelle, mais Peter devina à sa physionomie qu'elle n'avait pas que des bonnes nouvelles à lui annoncer. Il avait fini par comprendre, à force d'expérience, que certains sourires signifiaient exactement le contraire de ce qu'ils annonçaient.

Ses doutes se renforcèrent lorsqu'elle l'invita à s'asseoir et sortit d'une petite valise des cartes ornées des lettres de l'alphabet, semblables à celles que son ancien ophtalmologiste utilisait, à l'époque où il était plus myope qu'une taupe.

— Est-ce que tu peux me lire ce que tu vois, Peter ?

L'adolescent s'exécuta, sentant le regard de Tony contre sa nuque. Certains caractères semblaient anormalement petits, et il dut plisser les yeux pour les déchiffrer.

— Très bien. Merci, Peter, dit finalement le Dr Cho en rangeant les cartes.

Elle écouta ensuite les battements de son coeur et prit sa température, comme elle l'avait fait quelques jours plus tôt. Lorsqu'elle eut terminé, elle semblait calme mais soucieuse.

— Bien. Tout ceci confirme mon diagnostic.

Ce mot alluma une alarme dans l'esprit de Peter et son coeur se mit à battre plus fort.

— Votre diagnostic ? Quel diagnostic ?

Par réflexe, il se tourna vers Tony qui s'était installé sur un tabouret à côté de lui. L'homme lui adressa un sourire légèrement crispé.

— Le Dr Cho va tout t'expliquer, bambino.

Le surnom ne fit qu'accentuer sa panique. Tony ne l'appelait jamais ainsi.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Ce n'est rien de grave, Peter, dit le Dr Cho d'une voix qui se voulait apaisante. Écoute-moi jusqu'au bout, d'accord ? Lorsque Tony t'a amené, la dernière fois, quelque chose m'a intriguée avec ta blessure. Ton IA ne t'avait pas menti ; compte tenu de tes capacités curatives, ton épaule aurait dû se refermer toute seule au bout de quelques heures, même sans points de suture.

— Mais…

— N'interromps pas Helen, Pete, ordonna Tony en posant avec douceur sa main métallique sur son épaule.

— C'est pour cela que nous avons fait quelques examens complémentaires, dont une prise de sang.

Peter acquiesça, essayant de ne pas repenser à la sensation de l'aiguille qui s'était enfoncée dans sa peau. Il détestait les piqûres.

— J'ai attentivement étudié les résultats de ces examens, et partagé mes conclusions avec Tony. Nous avons regardé les dernières données enregistrées dans ton costume et elles ont confirmé nos suspicions.

— Vos suspicions ? Quelles suspicions ? Je veux savoir !

— Tu ne m'avais pas dit que tu avais lancé une toile à côté de sa cible, ces quinze derniers jours. Deux fois, l'interrompit Tony, avec toutefois bien plus d'inquiétude que de reproche dans la voix.

— Ce n'était rien, juste mes lance-toiles qui avaient un problème ! Happy le sait.

— Mais Happy ne savait pas ce que nous savons, Peter. Tes lance-toiles n'avaient aucun problème. Ce sont tes pouvoirs qui en ont.

— Mes… pouvoirs ?

Les yeux de Peter s'arrondirent de perplexité.

— Nous pensons que ça a quelque chose à voir avec l'Eclipse. Lorsque tu t'es… désagrégé (le Dr Cho grimaça en prononçant ce mot), ton corps a essayé de te soigner. Il a mobilisé toutes ses ressources pour te permettre de rester entier.

— C'est pour cela que tu as été le dernier à disparaître, murmura Tony. Les autres n'ont même pas eu conscience de tomber en poussière. Toi… tu pouvais tout ressentir.

Il y avait une douleur étrange dans sa voix, mais Peter n'y prit pas garde. Il essayait, tant bien que mal, de comprendre où le Dr Cho souhaitait en venir.

La scientifique l'enveloppa d'un regard compatissant.

— Cela a causé une sorte de traumatisme à ton corps. Depuis que tu es réapparu, ton organisme est devenu… instable.

— Je ne comprends pas, dit lentement Peter.

Ce n'était pas totalement vrai. Peu à peu, les rouages de son cerveau se mettaient en place et la vérité se dessinait dans son esprit, aussi nette qu'implacable.

— Tes capacités curatives ne fonctionnent plus aussi bien qu'avant. Et il en va de même pour… les autres caractéristiques issues de ta mutation. Ta force herculéenne, tes sens surdéveloppés...

— Ma vue, réalisa-t-il.

— Nous n'avons pas encore déterminé jusqu'où ira la régression. Il semblerait que ta mutation soit encore présente, mais…

— Attendez, l'interrompit vivement Peter. Qu'est-ce que vous voulez dire exactement, par régression ?

Il se tourna de nouveau vers Tony, le sang battant si fort à ses oreilles qu'il n'entendit pas la réponse du Dr Cho. Il cherchait désespérément, dans les yeux de son mentor, l'assurance que tout ceci n'était qu'une erreur ou une vaste incompréhension — ou, du moins, le reflet de l'indignation et de la terreur qu'il ressentait.

Mais les yeux de Tony ne reflétaient que la même compassion mêlée de pitié que ceux du Dr Cho, et Peter eut l'impression qu'un gouffre s'ouvrit sous ses pieds.

— Non. Non, souffla-t-il. Non. Non !

Il se redressa d'un bond, si vite que sa tête se mit à tourner.

Lorsqu'il était Spider-Man, il pouvait voltiger d'un immeuble à l'autre sans éprouver le moindre vertige…

— Hey, hey, Pete, tout va bien, dit la voix lointaine de Tony.

Il avait l'impression de nager en plein cauchemar. Le monde tanguait autour de lui, il avait du mal à respirer, le sang bourdonnait de plus en plus fort dans ses tympans.

— Calme-toi, Pete.

Comment pouvait-il se calmer, alors que ce qui faisait de lui un super-héros — ce qui faisait de lui Spider-Man — était en train de lui échapper ?

— Respire, dit Tony d'une voix empressée. Il faut que tu respires, okay ? Essaie, pour moi.

Mais il ne pouvait pas, il ne pouvait plus…

— Hey, regarde-moi.

On redressa son menton avec beaucoup de douceur. Ses yeux croisèrent ceux de Tony, sombres et profonds, bordés de cette inquiétude paternelle qui avait quelque chose d'indéniablement rassurant.

Peter s'efforça de maîtriser sa respiration, incapable de détacher son regard de celui de son mentor.

— C'est bien, Pete, très très bien. Continue comme ça.

Il inspira et expira jusqu'à ce que l'air circule à nouveau dans ses poumons et que ses mains aient cessées d'être agités de tremblements nerveux.

— Désolé, marmonna-t-il lorsque la crise fut passée.

— Hey, ce n'est rien. On ne s'attendait pas à ce que tu sortes le champagne et les cotillons, bambino.

— Assieds-toi, Peter, ajouta doucement le Dr Cho.

Joignant le geste à la parole, elle le repoussa gentiment sur le siège de l'infirmerie. La main d'acier de Tony revint aussitôt se loger sur son épaule, et Peter prit alors conscience de l'importance de son poids — lui qui, quelques jours plus tôt, n'aurait eu aucun mal à la repousser…

— Tiens, bois…

On glissa un gobelet d'eau entre ses doigts. Il en vida le contenu en quelques gorgées avant de fixer le fond du gobelet, hagard. Il était sonné, comme si on lui avait administré une gifle. Le déni, songea-t-il en relevant les yeux vers Tony et le Dr Cho. La première étape du deuil.

— Nous en avons déjà parlé à May. Elle… elle va t'aider. Nous allons tous t'aider, d'accord ? Tu n'es pas tout seul, Peter.

— M'aider ? répéta-t-il, incrédule. M'aider à quoi ? A me résoudre à n'être plus qu'un… un ado inutile, nul, myope et faible, comme je l'étais avant Spider-Man ?

Tony fronça les sourcils et une ombre creusa brièvement sa mâchoire.

— Tu n'es rien de tout cela, Peter. Tu ne l'as jamais été, avec ou sans pouvoir, et je t'interdis de répéter ces mots.

Sa main libre se posa sur sa joue.

— Tu es un adolescent incroyable, que tu sois capable de faire des backflips ou pas. Personne n'a le droit de te convaincre du contraire, et surtout pas toi-même.

Peter sentit sa gorge se nouer.

— Mais sans mes pouvoirs, je ne pourrai plus aider les gens… New-York a besoin de Spider-Man, Tony ! Ce n'est pas ce que tu m'as dit, avant de partir à la retraite dans ton chalet à l'autre bout du pays ?! Que tu laissais tomber Iron Man parce que tu savais que je serai là pour veiller sur la ville…

Quelque chose qui ressembla à de la gêne traversa le visage de Tony, mais il se reprit très vite.

— C'est ce que j'ai dit, en effet. Mais ça ne veut pas dire que sans tes pouvoirs, les New-Yorkais seront laissés à eux-mêmes. Il y a d'autres super-héros, comme cette Captain Marvel qui se promène dans l'espace et daigne nous honorer de sa présence lorsque le monde est sur le point d'exploser, ou le Dr Strange et ses portails de lumière qui donnent mal à la tête. Il y a aussi la police…

— Tu détestes la police.

— Je ne la déteste pas. J'ai juste eu quelques fâcheuses expériences avec elle, mais rien qui n'altère mon jugement, corrigea Tony.

— Ouais, si tu le dis...

— Fais-moi confiance, Spi... Peter. Les New-Yorkais pourront se passer de leur héros préféré quelques temps.

Il sourit, mais Peter remarqua que son regard était éminemment sérieux.

Le Dr Cho se racla discrètement la gorge, ramenant l'attention sur elle.

— Tony a raison, Peter... tant que tes pouvoirs sont dans cet état, tu ne pourras pas patrouiller. Ce serait beaucoup trop dangereux. La ville devra apprendre à se passer de tes services.

Il s'en doutait, mais l'entendre lui donna l'impression que la boule dans sa gorge avait doublé de volume.

— On va trouver quelque chose, Helen et moi, promit Tony en pressant son épaule. Un… un remède, un médicament, n'importe quoi. On a déjà commencé à travailler dessus. En attendant, il va falloir faire très attention à toi, Pete. Te ménager, ne pas chercher à sauver le monde, rester à la maison avec ta tante et son ami, être aussi sage qu'un adolescent New-Yorkais peut l'être... d'accord ? Laisse faire les adultes pour le reste.

C'était injuste. Profondément injuste.

Il aurait voulu protester. Crier. Saisir les stupides cartes ophtalmologiques du Dr Cho et les déchirer, avant d'en jeter les lambeaux par la fenêtre.

Mais il lui semblait que toute son énergie avait été drainée par une seringue invisible, et il n'eut que la force d'acquiescer, luttant contre les larmes qui menaçaient de déborder sur ses joues comme de l'eau bouillante restée trop longtemps sur une plaque de cuisson.

Le Dr Cho le retint à l'infirmerie une bonne partie de la soirée, mais il ne prêta qu'une attention distraite à son jargon médical et aux nouveaux examens qu'elle réalisa sur lui. Une question restait en suspens dans son esprit, une question qu'il n'osait pas poser, terrifié par la réponse qui risquait de lui être apportée…

Maintenant qu'il n'était plus Spider-Man, Tony allait-il cesser de veiller sur lui ?