Chapitre 16 : sous influences
Durant les jours qui suivirent, l'annonce d'un risque d'invasion de Poudlard par Voldemort fit le tour de l'école, et deux semaines avant les vacances de Noël, tous les élèves semblaient au courant. Pourtant, c'était encore au château qu'ils se sentaient le plus en sécurité.
En effet, les nouvelles, en dehors de Poudlard, n'avaient rien de réjouissant :
Les mangemorts agissaient maintenant au grand jour et nombreuses étaient les marques des ténèbres qui sillonnaient le ciel. Plusieurs parents d'élèves séjournaient à Ste Mangouste à cause de blessures superficielles infligées par des fidèles de Voldemort, mais, jusque-là, aucun nouveau drame n'était encore survenu.
Quant à Percy Weasley, il s'était arrangé pour remanier le ministère à sa guise, licenciant les employés qui ne lui convenaient pas, des enfants de moldus pour la majeure partie, et mettant à la place certaines personnes qu'il jugeait plus dignes de confiance, la plupart affiliées d'une manière ou d'une autre aux partisans du Seigneur des Ténèbres. Son père s'était ainsi retrouvé au chômage et la situation financière de la famille Weasley devenait plus alarmante que jamais.
A présent que le nouveau gouvernement était en place, Percy ne se cachait plus de partager les idées de Voldemort et dans les chaumières, on parlait de véritable coup d'état permettant aux mangemorts de prendre le pouvoir. Certains racontaient même que l'élection de Percy au poste de premier ministre avait été truquée et cette hypothèse paraissait plus que probable.
Dans cette totale incertitude qui régnait au sein du monde magique, les adolescents, coincés à Poudlard pendant encore deux semaines, ne pouvaient que se résoudre à attendre que les choses rentrent dans l'ordre. Mais, chaque jour, cette option paraissait plus compromise que la veille. Pourtant, la vie continuait au château et les professeurs s'efforçaient autant qu'ils le pouvaient de ne pas paraître trop alarmistes quant au futur de la communauté des sorciers.
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Ce jour là, Harry s'apprêtait à suivre ses deux premiers cours de spécialité en potion et défense contre les forces du mal, cours qui s'avérèrent, à son grand mécontentement, individuels.
Outre l'idée peu reluisante de côtoyer deux anciens mangemorts durant la même journée et de passer plusieurs heures en la compagnie de l'antipathique professeur Rogue, ce qui préoccupait surtout Harry était de se retrouver seul face à Miss Snake.
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-Potter, pourriez-vous vous concentrer ne serait-ce que quelques minutes afin d'éviter une nouvelle catastrophe ? siffla le maître des potions entre ses dents alors que Harry en était à son troisième chaudron fondu. La potion demandée comportait de nombreuses difficultés et l'adolescent ne pouvait s'empêcher de penser au cours suivant avec Eilane.
-Je vais essayer…, répondit-il, le regard dans le vague, tandis qu'il versait un nouvel ingrédient dans sa mixture qui prit la couleur rose bonbon des dernières chaussettes tricotée par Hermione pour Winky. Puis le liquide dégagea une odeur nauséabonde avant d'émettre un sifflement inquiétant et de se répandre sur le sol, passant à travers le fond du chaudron.
-Je crois que ce sera tout pour aujourd'hui, Potter ! s'exclama le professeur Rogue, exaspéré, voyant Harry prêt à recommencer l'expérience une cinquième fois. On ne peut pas dire que vous ayez réalisé tellement de progrès en potion, depuis votre arrivée à Poudlard ! Ce qui vous fait défaut surtout, c'est la concentration… Vous n'arriverez à rien sans cela, Potter !
Harry se sentit tellement déconcerté que Rogue puisse lui donner un conseil qu'il en renversa une fiole dont le contenu s'éparpilla sur le plancher. Le maître des potions leva les yeux au ciel avant de nettoyer la pièce d'un coup de baguette magique.
-Vous devriez vous dépêcher un peu, Potter, Eilane doit déjà vous attendre ! déclara-t-il, un désagréable rictus déformant son visage.
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Lorsque Harry pénétra dans la salle de Défense Contre les Forces du Mal, quelques minutes plus tard, Miss Snake ne s'y trouvait pas. La pièce était vide, mais sur le bureau professoral, une lueur dansante attira l'œil de l'adolescent. Il avança dans l'allée de pupitres et aperçut une bassine de grande taille, gravée de lettres énigmatiques, dans laquelle reposait une eau aux filaments argentés. Harry n'eut pas besoin de beaucoup de temps pour comprendre de quoi il s'agissait ; à croire que tous les professeurs, à Poudlard, utilisaient cette fameuse pensine !
Puis une idée lui vint en tête. Si Eilane avait fait appel à la pensine, peut-être, de peur qu'il ne sonde ses pensées, y avait-elle déposé les secrets qu'elle refusait encore de lui dévoiler. Mué par la curiosité, il s'approcha donc du bureau tout en sortant sa baguette magique. Il la trempa dans le liquide lumineux qui se mit à tournoyer à toute vitesse, avant de se stabiliser et de permettre à une image d'apparaître. Harry, intrigué, se baissa jusqu'à ce que son nez touche la surface de l'eau et se sentit basculer la tête la première, comme cela s'était déjà produit de par le passé lorsqu'il avait regardé dans la pensine.
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Quand il recouvra à nouveau son équilibre, il se trouvait dans un vaste couloir sombre, orné d'anciennes tapisseries, au sol recouvert d'une moelleuse moquette vert foncé. A quelques mètres de lui, Eilane, accompagnée par un homme de haute stature, avançait en sa direction. Ils passèrent devant l'un des lustres poussiéreux qui éclairaient les lieux et Harry reconnut les traits et les cheveux blonds de Lucius Malefoy. En silence, il conduisait Eilane jusqu'au bout de l'allée où une grande porte en bois brut s'ouvrit à la volée, laissant échapper la chaleur d'un feu de cheminée. L'homme fit une brève révérence avant de s'éloigner, laissant Eilane seule devant l'entrée de la pièce. Harry s'approcha afin de mieux voir ce qui se passait.
-Bonsoir Eily ! Ne reste pas dehors ! ordonna une voix glaciale.
La jeune femme s'avança dans ce que Harry aurait décrit comme un vaste salon. Une immense cheminée, décorée du blason des Serpentard, trônait au centre de la pièce, et des fauteuils en chintz vert, assortis aux tapisseries murales, avaient été installés autour d'une table basse sur laquelle reposaient deux grands chandeliers argentés en forme de serpents.
Tout autour s'étiraient d'imposantes étagères recouvertes de vieux grimoires, contenant sans doute toutes sortes de formules de magie noire.
Un désagréable frisson traversa l'échine de Harry. La décoration de cet endroit n'était pas sans lui rappeler la lugubre maison des Blacks.
-Ton voyage s'est bien passé ? demanda la même voix froide qui avait déjà parlé auparavant.
La voix de Tom Jedusor, pensa Harry ; ou plus exactement, celle de Lord Voldemort. Sauf qu'étrangement, quelque chose dans son timbre semblait différent de ses douloureux souvenirs.
Puis il l'aperçut, se tenant dans un coin sombre de la pièce, un livre à la main, et il ne put s'empêcher de pousser une exclamation de stupeur que personne à part lui n'entendit.
Il s'agissait sans aucun doute de Voldemort : les mêmes intonations, le même regard froid et cruel et certaines ressemblances troublantes avec l'adolescent que Harry avait rencontré lors de sa seconde année à Poudlard. Mais il ne ressemblait pas à la créature qui lui avait fait face de par le passé : son visage ne s'apparentait plus à celui d'un serpent, ses traits assez séduisants étaient redevenus humains et ses yeux avaient perdu leur couleur rouge sang pour prendre des tons bleu vert très clairs.
-Le plus dur aura été de faire croire à Dumbledore que j'allais simplement faire quelques courses ! expliqua Eilane, en souriant au Seigneur des Ténèbres.
-Et donc…tu es là…Je n'osais plus l'espérer !
-Cela paraissait si improbable ? s'enquit-elle avec ironie.
Voldemort posa le livre qu'il tenait toujours sur l'une des étagères et s'approcha de la jeune femme dont il prit la main droite, l'entraînant vers les confortable fauteuils et lui faisant signe de s'asseoir.
-Alors ?
-Tout ce dont l'Ordre du Phénix est au courant, c'est que tu prévois d'envahir Poudlard…rien de plus…ils ignorent quand et comment ! expliqua Eilane, après avoir pris place sur son siège.
-Très bien…Et Harry Potter ?
Harry manqua de s'étrangler en entendant la question que venait de poser Lord Voldemort.
-Il sera bientôt prêt ! répondit la jeune femme à contre-cœur, les yeux rivés sur le sol.
-Parfait, s'exclama le Seigneur des Ténèbres tout en étirant ses lèvres en un large sourire de satisfaction.
Eilane se releva rapidement. Elle se préparait à sortir lorsque Voldemort, toujours assis, lui attrapa brutalement le poignet.
-Aurais-tu déjà l'intention de partir ?
-Je ne fais plus parti de tes partisans depuis longtemps, Tom…Laisse- moi m'en aller ! lui répondit-elle sèchement en essayant de se débattre.
-Non, c'est vrai… J'aurais pu t'offrir tout ce dont tu rêvais…Mais tu as préféré partir…Suivre cet imbécile de Dumbledore ! Tu sais que n'importe lequel de mes serviteurs serait déjà mort pour une trahison pareille !
-Dans ce cas, pourquoi tu ne me tues pas ? le défia Eilane, ses yeux légèrement embués plongeant dans ceux du Seigneur des Ténèbres.
Voldemort se leva à son tour de son fauteuil, le regard toujours rivé sur Miss Snake. Tandis que sa main gauche tenait encore fermement son poignet, il posa son autre main sur le cou de la jeune femme et le caressa doucement.
-Ce serait tellement facile, Eily…
Eilane, ne tentant même plus de se débattre, ferma les yeux, des larmes perlant le long de ses cils et dévalant ses joues pales.
-Il suffirait de quelques secondes…d'une simple formule magique ! continua Voldemort dans un murmure, se rapprochant un peu plus d'elle, de manière à ce que leurs bouches se touchent presque.
-Est-ce vraiment cela que tu veux, ma belle ? Que je te tue ?
Eilane, tremblante, rouvrit les yeux pour se perdre dans ceux de Voldemort qui la regardait toujours intensément.
-Non, chuchota-t-elle en secouant la tête.
-Voila qui est mieux…Car je n'ai pas l'intention de te tuer pour le moment… J'ai encore besoin de toi !
-Tu n'as jamais fait que de te servir de moi ! fit remarquer la jeune femme.
-Peut-être bien…Et que voudrais-tu que je fasse d'autre ?
-Embrasse-moi ! lui ordonna-t-elle.
Voldemort sourit à cette demande.
-Etrange requête pour quelqu'un qui souhaitait si ardemment fuir il y a à peine quelques minutes !
Eilane haussa les épaules avant de poser elle-même ses lèvres sur celles de l'homme qui lui faisait face. Celui-ci, appréciant l'audace de sa compagne, lui rendit passionnément son baiser.
Harry, qui observait toujours la scène, se sentit soudain très mal à l'aise. Il se doutait de ce qui allait arriver ensuite et n'avait pas très envie d'y assister. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à détourner son regard des deux amants dont l'étreinte devenait de plus en plus indécente.
Puis leurs bouches se séparèrent enfin, laissant place à un silence gêné.
-Allonge-toi, susurra Voldemort à l'oreille de la jeune femme, tandis qu'il faisait apparaître, d'un simple geste de la main, une couche moelleuse sur le sol.
Eilane ne se fit pas prier et peu de temps après, ils étaient tout deux installés sur les couvertures. Doucement, Voldemort délaça la robe de la jeune femme, dévoilant un corps nu à la peau blanche, aux courbes voluptueuses et à la perfection indéniable. Il s'arrêta un instant, prenant le temps de contempler la beauté qui s'offrait à lui. Puis il saisit délicatement la main de la jeune femme et la dirigea vers son bas ventre.
-Caresse-toi ! lui ordonna-t-il, un léger sourire aux lèvres, tout en l'embrassant à nouveau.
Harry se sentit rougir de la tête aux pieds tandis qu'Eilane obtempérait, sans émettre la moindre résistance, aux jeux pervers du Seigneur des Ténèbres.
Sa main finit de descendre seule le long de son ventre et s'attarda entre ses cuisses où son intimité s'offrait timidement aux caresses. Puis Voldemort, l'observant avidement, guida à nouveau son poignet, la forçant à aller plus loin encore. Eilane laissa échapper un léger gémissement de plaisir lorsqu'elle sentit l'un de ses doigts, poussé par son amant, pénétrer lentement la chaleur humide de sa féminité.
Voldemort posa un doigt sur les lèvres de la jeune femme qu'il caressa doucement, avant de l'introduire lentement dans sa bouche. Eilane, dont les soupirs s'accentuaient, le suça goulûment, arrachant quelques râles de satisfaction au Seigneur des Ténèbres.
Puis elle arrêta enfin ses caresses et l'entraîna sur elle, le débarrassant au passage de sa robe de sorcier.
Il entra en elle lentement, avec délectation et se laissa envelopper par l'atmosphère terriblement sensuelle qui s'était installée dans la pièce. Bientôt leurs deux corps ne firent plus qu'un et chacun de leurs soupirs semblaient partagé par l'autre.
Harry remarqua alors qu'une immense aura de magie noire naissait tout autour d'eux, tandis que Voldemort allait et venait dans l'intimité de la jeune femme. Petit à petit, les objets qui se trouvaient dans la pièce commencèrent à s'élever au-dessus du sol et à planer dans les airs, portés par la puissance de l'union de ces deux êtres hors du commun.
Les cris de plaisir d'Eilane se faisaient plus intenses lorsque Harry sentit une main se poser sur son épaule et comprit qu'il était temps pour lui de repartir dans la salle de classe. Il se retourna et aperçut en effet le professeur Snake qui lui souriait, tout en tentant vainement de lui cacher sa gène.
-Tu ne devrais pas être là ! lui murmura-t-elle tout en l'entraînant en dehors de la pensine.
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Après une légère secousse, ils atterrirent tous deux dans la salle de Défense Contre les Forces du Mal. Harry mit quelques instants avant de reprendre ses esprits et d'assimiler ce qu'il venait de voir mais lorsque Eilane tenta de s'approcher de lui, il sortit sa baguette magique et la brandit en sa direction.
-Quand est-ce que ça s'est passé ? demanda-t-il en haussant la voix.
-Ca n'a aucune importance…, essaya de le raisonner Eilane.
-J'ai dit : Quand est ce que ça s'est passé ?
-Il y a quelques jours, finit-elle par répondre.
-Pourquoi Voldemort ne ressemblait-il pas à l'homme que j'ai combattu ? interrogea sèchement Harry.
-Il a le pouvoir de faire voir à ceux qui le regardent exactement ce qu'il souhaite : une créature à tête de serpents à ses ennemis, et un homme aux traits séduisants à ses partisans !
-Alors, quel est son vrai visage ?
-Je ne suis pas certaine que lui-même le sache encore ! répondit Eilane d'une voix grave.
-Et il vous a ordonné de me faire quelque chose, hein ? Que vous a-t-il demandé ? s'exclama Harry hors de lui.
Eilane baissa les yeux et ses lèvres restèrent scellées.
-Répondez ! ordonna Harry, emporté par la fureur.
Mais Eilane se taisait toujours.
-Répondez ou sinon…
-Ou sinon quoi ? demanda la jeune femme.
Mais avant qu'elle ait obtenu une réponse, Harry avait levé sa baguette magique et lancé le sortilège.
-Endoloris ! hurla-t-il d'une voix limpide.
Eilane s'effondra sur le sol de pierre, secouée de spasmes de douleur, levant les bras vers Harry pour tenter de l'empêcher de partir. Mais celui-ci quittait déjà les lieux, la laissant récupérer seule de la souffrance qu'il venait de lui infliger.
