Chapitre 16 : Amnésie

NDT: I swear, this chapter got me crying


Il y avait une pièce dans le palais de Tyranus qui semblait appeler Vador.

De l'extérieur, elle ressemblait à une salle complétement innocente. La porte ne comprenait aucune inscription, aucune fenêtre, et avait le même keypad que chaque autre pièce avait sur le mur d'a côté. Et il était certain que la salle en elle-même n'était pas ce qui l'appelait, mais que c'était plutôt quelque chose à l'intérieur. Quelque chose que la Force voulait désespérément qu'il trouve. C'était trop risqué, il le savait. Quand il passait devant, avec son escorte personnelle, il s'assurait de ne jamais la regarder. Parce que si quelqu'un se tournait au mauvais moment, ou si quelqu'un l'observait de trop près, ils sauraient, ils le diraient à Sidious et de mauvaises choses arriveraient.

Depuis qu'il était revenu de cette planète dont il se souvenait à peine, tout était différent. Chaque jour était différent. Il y avait des jours où il se sentait comme un Sith, des jours où le besoin de revanche brulait dans ses veines, des jours où tuer était facile et où le sang sur ses mains lui donnait l'impression que c'était son but. Des jours où il pensait que bien sûr, Sidious avait raison, que c'était tout ce qu'il savait faire, faire le travail d'un Sith, purger la galaxie des ordures de Jedi jusqu'à ce qu'il ne reste aucun d'entre eux. Et il pensait, au plus profond de son âme, que c'était ce qu'il allait faire jusqu'à sa mort.

Et puis, il y avait les autres jours, les jours où il pensait, pourquoi ? Pourquoi devrait-il avoir quelque chose contre les Jedi ? Ils n'avaient jamais, d'aussi loin qu'il le savait, fait quelque chose contre lui. Ils n'étaient pas ceux qui l'avaient amené ici et l'avaient maîtrisé, ils n'étaient pas ceux qui l'avaient apprivoisé comme un animal capturé dans la nature, ils n'étaient pas ceux qui l'avaient dépouillé de tout ce qu'il n'avait jamais eu. C'était les jours où il ne se sentait pas comme Vador, ou un Sith. C'était les jours où il se sentait comme Anakin. Anakin, le nom qui lui avait appartenu il y a une éternité, le nom qui appartenait à des souvenirs lointains, brumeux, sans substances, qui refaisaient surfaces aux pires moments.

Et alors que le temps s'écoulait, jour par jour, la balance changeait. Les jours Vador devinrent plus rares, les jours Anakin devinrent plus fréquents.

Aujourd'hui était un jour Anakin.

Ils le préparèrent dans la salle de préparation (son nom officieux dans la tête d'Anakin en tout cas), lui remirent son sabre laser, son équipement de terrain, la lourde et suffocante veste en cuir synthétique. Il les écoutait à peine alors qu'ils le briffaient sur la mission – un autre champ de bataille, un autre Jedi à tuer, une autre journée pleine de mort et de destruction. Puis, quand ils eurent fini, ils le déplacèrent, d'un couloir à l'autre, et bientôt ils arrivèrent à une porte qui semblait le regarder spécifiquement, comme s'il s'agissait d'une entité sensible à la recherche d'une proie…

Les battements de son cœur s'accélérèrent. Il pouvait – non, il ne devait pas. Mais, ni Sidious ni Dooku n'était ici, vrai : ils pouvaient cacher leur présence dans la Force mais avec leur pouvoir, ils ne pouvaient pas entraver la couverture étouffante de noirceur qui couvrait la zone qui les entourait…et, c'était peut-être sa seule chance…

« Attendez, » dit-il soudainement, mettant une importante poussée de la Force derrière ses mots, ne laissant pas sa voix trahir son anxiété. Comme charmés, les quatre gardes s'arrêtèrent à son ordre, comme des droïdes sur le champ de bataille, et le regardèrent, attendant la suite de ses ordres. Avec un mouvement de la main au niveau de la taille, Anakin continua, « J'ai besoin de rentrer dans cette pièce. »

« Vous avez besoin de rentrer dans cette pièce, » répéta l'un d'entre eux, comme en trance, attirant son attention avant d'avancer de trois pas vers le keypad. Pendant une seconde, Anakin fut sûr que tout était fichu, une alarme sonnerait et il serait plaqué au sol puis forcé de retourner sur cette chaise, forcé de vivre à nouveau un cauchemar éveillé, Sidious reviendrait et Anakin n'aurait plus jamais la moindre chance d'être à nouveau Anakin. Au lieu de ça, le code d'autorisation entré fonctionna immédiatement et la porte s'ouvrit.

Anakin prit une grande inspiration. « Attendez ici, » dit-il, et il entra dans la pièce alors que la porte se fermait derrière lui. Les lumières du plafond étaient éteintes, mais les moniteurs sur le mur gauche l'appelaient. Comme dans un rêve, il laissa la Force le tirer vers un tiroir qu'il pouvait à peine voir. Sa main métallique vient de poser sur la poignée. Tellement de choses pourraient mal tourner, une douzaine d'alarme de sécurité pourraient s'enclencher, enclenchant un arrêt du système et le bloquant dans la pièce, le tiroir pourrait être fermé, il pourrait ne rien avoir du tout dedans, cela pourrait être un coup-monté élaboré, un piège avec pour conclusion celle de donner à Sidious une raison d'enfin faire disparaître son outil –

Le tiroir s'ouvrit du premier coup, et une belle lumière bleue emplit la pièce. Il y avait juste une chose, posé sur un petit coussin au milieu du tiroir. Un cristal, minuscule au milieu de sa paume, comme s'il avait toujours appartenu ici. Pendant trop longtemps, il le fixa, puis il quitta subitement sa trance et observa la pièce. Quelque chose, possiblement la Force ou peut-être quelque chose d'autre, lui disait que s'il couvrait chaque centimètre de la pièce, ils pourraient découvrir ce qui lui était caché. Mais le temps manquait, il avait déjà passé trop de temps ici, alors avec un regarda plein de regrets derrière lui, il empaqueta le cristal et retourna dans le couloir.

« Au hangar, » dit-il avec une dernière poussée de la Force, et le même homme qui lui avait ouvert la porte hocha la tête et recommença à marcher.

Il allait devoir faire quelque chose à propos du cristal, il le savait. Ça passerait pour l'instant, mais une fois qu'il serait de retour à Serenno après sa mission et qui sait combien d'autres, ils le trouveront lorsqu'ils l'observeront, et le donneront à Sidious. Au fond de lui, il savait…Quelque chose devait être fait…


C'était un jour Vador.

Un autre jour, un autre champ de bataille, un autre Jedi mort sur le sol. C'était le troisième, enfin c'est que Vador pensait du moins, avec le trou brumeux dans son cerveau et le temps qu'il avait passé à être encore électrocuté (il faisait froid, il y avait trois personnes qui le connaissaient, mais que leur était-il arrivé et où étaient-ils maintenant ? Il ne pouvait plus se souvenir de cette partie). Et maintenant, il attendait, attendait, pour qu'importe ce qui arriverait ensuite, assis sur le sol contre le tronc d'un arbre pendant que les droïdes et les humains se battaient à distance. Le navire qui avait été envoyé pour le récupérer était en retard. Du moins, c'est ce que Vador avait déduis de la conversation entre ses gestionnaires et le commandant Confédéré.

« Tu penses que la République est tombée sur eux avant ? »

« Peu de chance. Quelque a dû s'endormir, c'est ce que je pense, et je te pari tout ce que j'ai que c'est Wilkes. »

« Wilkes a été transféré à Ordonna il y a une semaine, il me l'a dit lui-même, alors ça ne peut pas être lui. »

« Ah oui ? Eh bien, bon débarras. Que fait-il là-bas ? »

« Il me semble que Dooku l'a mis aux commandes d'une grande usine de droïdes ou d'un chantier naval, ou un truc dans ce genre. Fuir le travail d'esclave. Vraiment efficace, sauf pour les émeutes. Je pense que c'est pour ça qu'ils avaient besoin de meilleurs commandants, pour faire taire les émeutes. C'est putain d'esclaves ne peuvent même pas gérer la vie qu'on leur a donné. »

Il faisait chaud et sec comme toujours, et il y avait au moins trente espèces différentes dans cette seule pièce, les corps semblaient se presser l'un contre l'autre mais peut-être que c'était juste parce qu'il était si petit, tout le monde parlait encore de la course d'hier mais il n'arrivait pas à penser à autre chose que les blessures dans son dos, sa punition pour –

Le même commandant disait, « Je veux dire, tout ça est complétement stupide. Ouais, on a pris leur planète, mais en retour, on leur a donné du travail et de la nourriture et un endroit où dormir, rien de ce qu'ils avaient avant. Pourquoi préféreraient-ils être sales, pauvres avec rien à manger plutôt que d'avoir un job et de la bouffe gratuitement ? Je ne comprends pas. »

« Marche plutôt bien pour celui-là, eh ? » un rire.

« Tu vois ? Le parfait exemple. Résiste à peine, fait tout ce qu'on lui dit. Enfer, tu peux le battre et tout ce que tu veux et il fera toujours ce que tu lui dis. Je suis sûr que Lord Sidious souhaite que tous ses esclaves soient aussi simples à gérer. »

Les yeux de Vador s'ouvrir brutalement, et il regarda l'homme qui parlait avec un froncement de sourcil. L'esclave…de Sidious ?

Une image apparut si clairement dans son esprit qu'il pouvait presque vivre la scène, des regards de dégout lui étaient envoyé, comme s'il était une créature vile qui rampait hors du sable un jour et faisait son nid dans leur tas d'ordures. Le souvenir lointain de cri, qui lui étaient dirigés, des éclairs de douleur. Le soleil brûlant sa peau. Ce mot, encore et encore et encore, esclave esclave esclave esclave – pourquoi est-ce qu'il lui était si familier, à quoi est-ce que ça lui faisait penser –

« Le rendez-vous aurait dû avoir lieu il y a dix minutes, » dit l'un d'entre eux, regardant sa montre. « Si ce n'est pas Wilkes, alors qui ? »

« Pourquoi est-ce que tu te plains à moi au lieu de contacter le croiseur ? »

douleur dans son dos, l'odeur du sang, une femme pleurait et son dos lui faisait tellement tellement tellement mal, la douleur ne partirait jamais

« Ici Vengance. La navette est en retard pour la rencontre, quelle est votre position ? » Les mots venant du commlink semblaient lointains. Le commandant poussa un soupir exaspéré. « Je ne sais pas à qui je parle, mais vous et quiconque à bord de ce croiseur devrait savoir que le règlement nous interdits de donner verbalement nos coordonnées, dans le cas d'une surveillance de nos communications par la République. Activez le transmetteur de Vador - »

tous les esclaves ont un transmetteur placé quelque part dans leur corps

« - ce que vous auriez dû faire dès le début. Terminé. »

« Merde. Même Wilkes était plus compétent que la personne qui est là-dedans. »

« La Confédération entière va tomber en ruine si des gens comme eux sont aux commandes. »

tous les esclaves ont

« Eh bien, espérons que ça n'arrive pas. »

Ils tombèrent dans le silence, et les souvenirs de voix dans la tête de Vador se turent. Le linceul du Twilight commençait à se poser sur le sol de la forêt. Le cristal volé sembla s'alourdir dans la poche de Vador. S'ils y retournaient maintenant, ils le trouveraient, et le prendraient, et préviendraient Sidious. S'ils y retournaient maintenant, il serait puni, souffrance et souffrance et souffrance, son troisième échec envers Sidious. S'ils y retournaient, il resterait un esclave pour le reste de sa vie. Si ils y retournaient…

C'était un choix. C'est si simple. Si facile. Deux choix – retourner à Serenno ou…

Il n'aurait plus jamais de meilleur chance que maintenant.

Il avait juste à la saisir.

Tu es un esclave ?

Je suis une personne et mon nom est

Les doigts gantés de Vador passèrent au-dessus du pli de ses vêtements où se trouvait le cristal. Ses yeux se fermèrent un instant. Doucement, très doucement, il se pencha en avant, et regarda autour de lui, comptant. Probablement vingt droïdes, plus ceux qu'il ne pouvait pas voir, et quatre êtres vivants. Ce serait rapide, et facile. Vingt clones auraient pu être difficile, mais ceux-ci étaient les moins chers que l'argent de Tyranus pouvait acheter. Et il était – merde, il était le meilleur.

« Uh, hey. Qu'est-ce qui va pas avec lui ? »

« Sais pas. Je vais vérifier, reste ici. »

Le, uh, gestionnaire avança de vingt pas et s'agenouilla devant Vador, qui resta tendu. Ce serait trop suspicieux de se relayer. L'homme dit, « Tu sens quelque chose ? Une attaque de la République ? Ou la navette d'évacuation ? »

Parfois, les êtres non sensitifs le stupéfiaient. Il n'était pas un droïde avec des scanners, il ne pouvait pas faire un balayage rapide des environs en utilisant ses sens. Il pouvait, en revanche, utiliser la Force pour d'autres objectifs…

Ses doigts métalliques se serrèrent autour de l'air, et la Force était là à sa demande. La main du Confédéré se leva à sa gorge, sa bouche s'ouvrit en recherche d'air comme un poisson, ses yeux s'agrandirent de panique. Vador se pencha vers lui et dit d'une voix basse, « Je ne suis pas son esclave. » Un instant plus tard, l'homme était étendu mort sur le sol. Quelques autres instants, et Vador était entouré de droïdes dont les blasters étaient pointés sur lui.

« Cessez immédiatement ! » dit l'un deux de sa voix nasale et grêle.

Il avait cessé une fois, et ça n'avait pas vraiment joué en sa faveur. La dernière fois, il avait été recapturé par les forces de l'homme qui l'avait torturé et on lui avait enlevé tout ce qu'il n'avait jamais eu et esclavagé. Cette fois, décida Vador, ça n'arriverait pas.

Contre la profonde teinte bleue de cette soirée, le sabre laser rouge s'alluma.


Honnêtement, il ne pouvait pas vraiment y croire. C'était comme si Sidious avait voulu qu'il s'échappe. Armé une navette de rendez-vous d'un hyperdrive ? Sidious appelait Vador l'idiot, mais ça ne semblait plus vraiment s'appliquer dans ce cas, n'est-ce pas ?

Et maintenant, il volait. Volait. Il avait déjà volé avant, dans ses souvenirs, mais ça n'avait été que pour se battre, chasser des Jedi, faire le sale boulot de quelqu'un d'autre. Maintenant, il volait selon ses propres conditions, et il adorait ça.

Hors de l'atmosphère et dans l'espace, il le vit : l'extérieur gris d'un croiseur de marine Confédéré. Et ils ne savaient pas – Vador aurait pu en rire – ils ne savaient pas. C'est si simple, il allait s'échapper d'ici avant même qu'ils ne comprennent ce que c'était passé – pas le temps de lancer un rayon tracteur, ou même de l'abattre –

Les communications s'activèrent, et il entendit la voix d'un droïde dire, « Navette 792-B, nous préparons la baie d'amarrage trois pour votre arrivé. » Vador sentit sa bouche se tordre dans quelque chose qui n'était pas vraiment un sourire. Ouais, Sidious, reconnais ceci.

Il tira le levier, et cinq secondes plus tard, il était dans l'hyperespace.


Il n'avait pas vraiment planifié où aller. Pour être honnête, il avait juste choisi la première planète à laquelle il avait pensé – Vanqor – en partant pur l'espace, plus un détour stérile d'une planète où s'arrêter qu'un endroit où jeter l'ancre. Il aurait besoin de vérifier que le navire ne contenait aucune balise, bien sûr, alors il aurait besoin d'un endroit où s'arrêter pendant quelques temps, mais alors qu'il quitter hyperespace, il était sûr qu'il aurait largement le temps de –

Oublions ça. Là, planant à l'extérieur de l'atmosphère de vanqor, trois croiseurs Confédéré avec leur proue pointée droit sur lui, comme s'ils l'attendaient. Comme si –

Ils l'attendaient

Sans hésiter, Vador attrapa les fourches de pilotes et les tira de toutes ses forces alors que trois douzaines de navire droïdes se précipitaient vers lui, lançant un barrage de tirs de canon sur lui. Il leva les boucliers et fit une embardée, ses instincts dans la Force prenant contrôle avec gauche haut bas accélère haut droite ralentit bas plonge mais ce navire n'était pas fait pour le combat, c'était une navette pas un combattant, pas aussi rapide qu'un spider comme le navire droïde et pas à moitié aussi manœuvrable. Mais ça n'allait pas l'arrêter maintenant, parce qu'il devait foutre le camp de ce système avant que les croiseurs ne se rapprochent suffisamment pour le bloquer sous un rayon tracteur –

Il porta sa main tremblante vars la console, essayant de penser à une planète, une planète neutre où il n'y aurait aucune présence Séparatiste pour l'enlever, et aucune flotte républicaine pour lui tirer dessus. Planètes neutres, planètes neutre – Toydaria était neutre, se souvint-il soudainement – bien. Il tapa ses coordonnées d'une main et dirigea avec l'autre, manœuvrant autour de l'armée de droïdes, Sidious préférerait sans aucun doute le voir mort qu'en fuite, mais ce n'était pas le problème parce qu'il était meilleur pilote qu'aucun droïde, sans mentionner qu'il avait la Force

Un tir l'atteignit et le navire trembla, les systèmes scintillèrent mais les boucliers tinrent bon, finalement, un bruit le prévint que les calculs pour l'hyperespace étaient complets et sans regarder, il attrapa le levier, tira –

Et s'écroula en arrière sur sa chaise, pour fixer stupidement le vortex bleu tournoyant.

Comment – Enfer comment – comment ?

Assez simple, soit il y avait un traceur sur son navire, soit ils avaient calculé sa trajectoire depuis la planète dont il avait quitté la navette. Mais si ce comment était impliqué, le plus urgent des comment était maintenant comment par l'enfer était-il supposé s'enfuir s'ils prévoyaient chaque action qu'il allait faire avant même qu'il ne les fasse ?

Okay, peut-être que Sidious n'était pas aussi bête et crédule qu'il l'avait espéré.

Eh bien, cette fois, il serait prêt. Ils ne captureraient pas. Pas s'il avait son mot à dire.


Toydaria évolua de la même façon, sauf que cette fois, il n'en réchappa presque pas.


Écroulé sur le siège de pilotage, Vador était tellement fatigué, mais il devait rester sur ses gardes. Le chronomètre annonçait qu'il lui restait encore cinq minutes avant qu'il ne sorte de l'hyperespace pour affronter une nouvelle flotte de navires essayant de le tuer ou de le kidnapper. Pendant un instant, il autorisa ses yeux à se fermer et ses articulations à se relâcher, laissant son esprit dériver où il voulait… Ses membres étaient si lourds, il voulait s'enfoncer dans la chaise jusqu'au sol… Il était debout depuis si longtemps qu'il ne savait combien de temps encore il pourrait tenir s'il devait continuer de faire ça encore et encore et encore… Ses paupières étaient si lourdes maintenant qu'il ne pensait pas pouvoir les ouvrir même s'il le voulait.

dehors, le vent de sable balayait la colonie du désert, battant les bâtiments solides qui jonchaient le spatioport. Plus tard, il lui faudrait balayer la saleté d'un côté à l'autre du dépôt, nettoyant les chutes de machines jusqu'à ce que ses ongles soient emplis de sable et que ses doigts saignent. Mais pour l'instant, il était sauf, à la maison, et elle l'était aussi, tamponnant l'éraflure qu'il s'était fait tout à l'heure avec juste un tout petit peu d'eau parce qu'il n'en avait pas beaucoup. Le son du vent dehors lui donnait soif, mais il avait déjà eu de l'eau aujourd'hui et ils avaient besoin d'en garder pour demain. En fait, il était presque sûr que la menace de déshydratation était ce qui l'empêchait de pleurer parfois, même lorsqu'il pensait à la mère d'Amee saignant sur le sable parce qu'elle avait fait quelque chose que son maître n'avait pas apprécié ou lorsqu'il pensait à la possibilité qu'un jour, lui et sa mère soient vendus à des maîtres différents et ne se voient plus jamais

Les yeux d'Anakin s'ouvrirent brutalement et il se redressa en sursaut, réveillé par le souvenir. Par le souvenir. De –

Maman –

Oh, maman…

Elle était gentille. Patiente, altruiste. Cheveux bruns, se souvint-il, et yeux marrons. Bien que le souvenir de son visage et du son de sa voix soit trop loin pour qu'il s'en rappelle, il savait sans un doute qu'elle était la plus belle femme de la galaxie, la plus aimante, il plaqua sa main métallique contre sa bouche pour retenir un sanglot de souffrance que personne n'allait entendre de toutes façons, il pouvait presque sentir ses bras autour de lui s'il y pensait suffisamment fort, pressant ses yeux jusqu'à ce qu'il en pleure. Son nom était Shmi. Il y avait un désert, chaud et sec et sans pitié pour ceux qui ne savaient pas le gérer. Des centaines d'espèces différentes de personnes dures qui ne voulaient pas être remarqué. Et puis il y avait les esclaves. Comme elle. Et comme lui.

Il ne comprenait pas. Ça ne correspondait à aucune version de l'histoire qu'on lui avait dit, ni celle des Jedi, ni celle des Sith. Comme un enfant du désert devient un Jedi ? Mais quelque part, il savait qu'ils ne lui avaient pas menti. Pas sur ça.

La balise hyperdrive commença à sonner et il tira à nouveau sur le levier, puis sécha ses yeux. Une seconde plus tard, avant même qu'il n'ait une chance de regarder par la fenêtre, quelque chose dehors fonça sur sa navette et il tomba presque de son siège.

Ugh – il fit un bruit de frustration et attrapa le joug de direction, forçant le navire à plonger et évitant les vautours. Plus que dangereux et terrifiant, c'était juste ennuyant. Rapidement, il activa la commande de navigation hyperdrive et y entra les coordonnées préplanifiées et il filait déjà plus vite que la lumière en quelques secondes.

Vador frappa le panneau de contrôle. Pourquoi ne pouvaient-ils pas juste le laisser seul ?

Mais maintenant, il savait. Il savait ce que Sidious avait dû penser. Esclave un jour, esclave toujours, pas vrai, Maître ?

Eh bien, Vador – non. Anakin. Anakin, le même nom que sa mère lui avait donné. Eh bien, Anakin avait quelque chose à dire à propos des prétextes de Sidious pour l'avoir esclavagé.

En colère, sentant la chaleur monter sur son visage, il s'appuya contre le siège du pilote et porta sa main à son menton, repensant à la planète où il avait volé la navette. Il se demandait si ces gestionnaires savaient qu'il avait été un esclave avant. Il supposait que ça n'avait pas vraiment d'importance, puisqu'il les avait tués comme ils le méritaient.

Puis, il se souvint de quelque chose d'autre à propos de cette planète. Les voix auxquelles il avait pensé, parlant d'esclavage – avait-ce été sa mère, ou une mise en scène d'elle ? Qu'avait-elle dit…quelque chose à propos…transmetteur…

placé quelque part dans leur corps

activez le transmetteur de Vador

Il halta et sauta de son siège, passant la porte et courant vers le poste médical, fit courir ses doigts sur les touches de l'écran tactile et activa un bioscan. Il s'assit, eu l'impression de presque sentir la lumière non-corporelle qui bougeait sur son corps, et regarda l'écran. Et il était là. Petit, discret, tellement que sans le scan, il n'aurait jamais deviné qu'il était là. Il remonta l'ourlet de sa veste et vit la fine cicatrice blanche témoignant d'une chirurgie, une simple marque de deux centimètres de long, se mêlant à l'éventail d'ecchymoses, de bavures et de chair entachée qui marquait le reste de son corps.

La main métallique d'Anakin se serra alors qu'il parcourait les différents compartiments, cherchant des outils chirurgicaux, parce que même si les Sith n'avaient pas utilisé cette chose pour tracer ses mouvements, elle était toujours placée dans son corps sans sa permission et cette idée le dégoutait jusqu'à la moelle…Sa main s'enroula autour la poignée métallique d'un couteau et il le sortir, retournant s'assoir et prenant de grandes respirations, attendant que sa main de calme.

Avec trente-quatre minutes restantes dans l'hyperespace, il trancha sa peau.


C'était une tout petite chose, vraiment. À peu près un centimètre carré, fin et insignifiant d'apparence. Il nettoya le sang dessus et puis l'écrasa avec la main métallique. Bougeant avec une douleur aiguë sur le côté, il le jeta dans une capsule de sauvetage et quand il émergea à nouveau de l'hyperespace, il l'envoya aux Confédérés.


Anakin allait probablement avoir une crise d'un instant à l'autre.

Ce n'était pas qu'elles étaient prévisibles, ou qu'il avait un sentiment particulier qui l'avertissait de leurs arrivées. Mais plutôt, qu'il avait tellement entendu les docteurs de Serenno en parler, qu'il avait finalement compris comment elles marchaient. Sans les médicaments, avaient-ils dit, il serait sevré et ce sevrage pourrait déclencher une crise. C'était ce qui s'était passé la dernière fois, sur cette planète froide, si froide, qui était perdu dans ses souvenirs, et même en retournant l'intérieur du navire volé dans tous les sens, il n'avait pas été capable de trouver des hyposprays, ou même un nom du médicament et un dosage. Il avait le sentiment qu'il n'y avait pas le temps de fouiller les ordinateurs du navire, alors quand il sortir de l'hyperespace après deux précautions de plus pour que les Séparatistes perdent sa trace, il pilota la navette jusqu'à une planète que les scanners appelaient Riileb.

C'était une planète océanique, dotée principalement d'îles désertes couvertes de plages blanches et d'arbres. Ses les banques de données disaient vrai, l'île sur laquelle il leva l'ancre était inhabité, alors il ouvrit la rampe de sortie et quitta le vaisseau, s'assurant une dernière fois que la navette n'avait pas été tracée. Quand il fut satisfait, Anakin retourna à l'intérieur, retira le panneau de l'unité de communication du navire, attrapa une boîte à outils et se mit au travail avec un seul but en tête.

Croiser ces fils…les lier à la console… remplacer les signaux qui empêchaient les transmissions Confédérées d'être reçues par le centre de communication de la République…brouiller le code…presque fini…

Ce qu'il était en train de faire était fou. Il savait que ça l'était. Ça pourrait le faire tuer. En fait, ce serait probablement le cas. Ça pourrait se terminer par l'arrivée d'une douzaine de Jedi ici pour le tuer aussi impitoyablement qu'il avait tué tellement d'entre eux. Ça pourrait se terminer par sa mort avant même qu'il n'ait la chance de connaître ces trois figures qui s'attardaient au bord de ses souvenirs, lui disant qu'ils étaient ses amis et qu'ils voulaient le ramener à la maison. S'il faisait ce qu'il était en train de faire, il pourrait ne plus être capable de découvrir exactement qui il était pour eux.

Mais s'il ne le faisait pas…eh bien, il ne saurait définitivement jamais.

Et il avait fini. Une transmission brouillée, codée, envoyé au cœur de la République elle-même. C'était juste un tir à l'aveugle, un pari, une petite chance de sauver quelque chose de la vie que les Sith lui avaient enlevée. C'était peut-être la seule chance qu'il avait de pouvoir revoir sa mère un jour, d'être tenu par elle, de parler avec elle et d'apprendre à la connaître. C'était – c'était…


Chaleur. C'est la première chose qu'il sentit. Le son des vagues fut la première chose qu'il entendit. Sous lui, le sol était dur et froid et très inconfortable. Dans sa bouche, il pouvait gouter du sang, et quelque chose d'autre, quelque chose de métallique. Ses paupières étaient trop lourdes, et il ne savait pas où il était. Quel était son nom. Ce qu'il faisait ici.

Finalement, il ouvrit ses yeux. Tout était étrange, comme s'il était détaché de son propre corps, dans son corps mais sans contrôle de lui. Sa tête lui faisait mal, même si ce n'était pas si terrible, et ses muscles étaient tous endoloris. Il était affamé et assoiffé, et le soleil venant de dehors était trop lumineux. Il avait mal au côté droit comme s'il avait été poignardé.

Un nom lui vint enfin à l'esprit – Anakin, c'était lui. Et Vador, c'était lui aussi. Il ne savait pas lequel était plus vrai, mais il préférait Anakin alors il décida que ce serait le sien maintenant.

Il était si fatigué. Il s'allongea sur le sol, tentant de garder ses yeux ouverts parce qu'il y avait quelque chose – quelque chose d'important qu'il était censé faire, et s'il s'endormait maintenant, alors il ne serait pas capable de le faire. Il ne pouvait plus se souvenir de ce que c'était, mais il pensait que s'il pouvait reste éveillé, alors tout deviendrait plus clair.

Il ne savait pas combien de temps s'écoula avant qu'il ne trouve l'énergie de s'assoir, puis se lever, puis de marcher étourdi vers le robinet derrière et de verser de l'eau. Il leva le verre dans ses mains, regarda d'un air trouble l'endroit où il se trouvait – un navire, bien, une navette – le soleil venait de la rampe de sortie, ainsi que le son des vagues…

Anakin trébucha jusqu'à là-bas et s'écroula sur la rampe de sortie, souhaitant plus que tout de pouvoir s'endormir au lieu de devoir attendre – attendre, pour…pour quoi ? Huh…

Ses yeux se fermèrent. Il ressentait la Force autour de lui, un réconfort dans cette univers vide et vile…sentait la salinité de l'océan alors qu'il clapotait contre le rivage…entendait le son d'oiseaux, quelque part…il posa sa tête sur sa main métallique, reste debout, reste debout…

Il pensa à sa mère. Ses cheveux bruns, son sourire, ses câlins. Tenta de se souvenir de son visage, d'où ils habitaient. Quelque part avec beaucoup de sable, mais pas comme le sable de cette planète, qui était blanc et brillait sous le soleil d'été…

Qu'est-ce que c'était que ça ? Il pensait avoir senti quelque chose dans la Force, ou peut-être entendu quelque chose avec ses oreilles. Est-ce que quelque chose allait l'attaque ? Il força l'ouverture de ses yeux, cligna face à la luminosité, vit une figure trouble se tenir à cinq mètres de lui. Anakin la regarda, tentant de comprendre qui ou quoi exactement, qui était cette – oh. Oui. Il se souvenait.

C'était Obi-Wan Kenobi.


NDA : hehehehehehehe…Je sais. Les cliffhangers sont les pires, hein ? Mais vous aimez tous la peine et la souffrance autant que moi, sinon vous n'auriez pas lu seize chapitres de ça.