Les uns après les autres, je raye les jours sur le calendrier au mur. Je n'ai toujours pas revu Hinata. Je l'ai cherché de nombreuse fois dans les rues pendant mes patrouilles sans jamais arriver à la localiser. Que fait-elle? Où est-elle? Tu me manques tellement, Hinata.
Aujourd'hui encore, je n'ai vu Hinata nul part et je rentre chez moi
le soir, seul. C'est évidement pile au moment où je suis
dans mon bain qu'un bref coup de sonnette retentit à ma porte. J'enfile
mon peignoir en hâte et je vais ouvrir.
Neji: "Hinata!"
Elle est là, juste devant ma porte, se tordant les mains. Le
coeur serré, je la détaille du regard rapidement. Elle a
maigri, son visage s'est émacié et des cernes noirs plombent
son regard. La tristesse se lit dans ses yeux et dans son attitude.
Neji: " Hinata... entre, allez. Tout droit pour le salon"
Elle avance dans l'appartement à pas hésitant. Sous
la lumière du couloir, je remarque enfin les vêtements inhabituels
qu'elle porte. Une jupe noire fendue et un haut très décolleté
laissant apparaître une fine dentelle en dessous. Etrange de sa part.
Je la guide au salon, je la fais asseoir et je lui apporte une tasse de
thé. Elle n'a toujours pas dit un mot.
Neji: " Hinata, comment ça va? Tu t'en sors? "
Hinata: " ça va. J'ai... un bon travail."
Neji: " Je suis content de te voir, je t'ai cherché sans jamais
te voir..."
Hinata: " Je travaille.. surtout la Nuit, ...et souvent à l'extérieur."
Neji: " Tu fais des missions à l'extérieur du village?
Ce n'est pas trop dangereux?"
Hinata: "N-non.. Ce n'est pas un travail trop.. dangereux... j'ai rarement
besoin de me battre."
Neji: " Tu es plutôt dans l'espionnage?"
Hinata: " Oui.. Oui c'est ça."
Un silence gêné s'installe. Je n'ose pas évoquer
le sujet de la famille Hyuga. Maintenant que je la vois, je comprends qu'elle
en a beaucoup souffert et qu'elle en souffre encore. Je crois qu'elle a
quelque chose à me dire, mais qu'elle n'ose pas en parler. Il faut
que j'arrive à la faire se confier. Si elle part sans m'avoir dit
ce qu'elle veut me dire, je ne suis pas sûr qu'elle reviendra me
voir.
Neji: "Tu te souviens, Hinata? Je t'ai dit que je serais toujours là
pour toi. Tu peux avoir confiance en moi. Quoi qu'il se passe, je t'aiderai
et je te soutiendrai. Dis- moi ce qui te tracasse, Hinata."
Elle me regarde d'un air anxieux et elle finit par dire d'une toute
petite voix: "Neji... je... je suis enceinte."
Neji: "Quoi?"
Sous le coup de la surprise, je me suis levé d'un bond provoquant
un mouvement de recul de sa part. Hinata... ma petite Hinata... ce n'est
pas possible! Elle.. elle... si pure, si gentille... Comme elle recule
encore, effrayée, je l'attrape par les épaules et je lui
demande avec véhémence: " C'est qui? Comment ça c'est
passé? Raconte-moi!"
Hinata baisse la tête: " Je... je ne sais pas... Je... je suis
dans la brigade Nocturne."
La brigade Nocturne, ce mot me fait frissonner. Je sais qu'elle existe,
c'est une des brigades masquées de notre Village, une de celle dont
on ne connaît pas les membres. Mais contrairement aux prestigieux
Anbus, les membres de la Nocturne n'apparaissent jamais en public ni dans
les cérémonies officielles du village. On ne les voit jamais.
Car la brigade Nocturne est la brigade des prostitués et des courtisans,
des hommes et des femmes qui utilisent leur charme et leur corps dans les
missions. Ils sont souvent infiltrés dans les bordels stratégiques,
les cours royales, les harems et chez les grands seigneurs. Espionnage,
repérage, affaiblissement moral des ennemis... Bien que leur travail
soit indispensable, on en parle peu.
Neji: "Tu... tu... tu es... dans la brigade Nocturne?"
Hinata: "Ou...oui. Normalement, on prend des médicaments pour
ne pas ... mais ça n'a pas marché sur moi... et je ne sais
pas lequel..."
Bouleversé par ces nouvelles, je serre Hinata contre moi avec
force. Hinata, ma pauvre petite Hinata... dans cette brigade dure, au
travail difficile... obligée d'offrir son corps... Je tremble de
dégoût à cette idée. Elle le sent. Elle fait
glisser ses bras sur mes côté pour enlacer et caresser doucement
mon dos. Le doux contact de ses mains me fait frémir.
Hinata: "Je t'assure... je vais bien. Ça va bien. Ce n'est pas
un travail si horrible, et les autres membres de la brigade sont très
gentils avec moi. On est une brigade très soudée. "
Elle lève les yeux vers moi et me sourit. Elle essaye de me rassurer.
Elle est toujours si sensible aux sentiments des autres, les comprenant
d'un seul regard et trouvant toujours le moyen juste d'y répondre
quand la timidité ne la paralyse pas.
Neji: "Mais Hinata, toi qui est si timide..."
Hinata: " ça va... parce qu'on porte des masques.. Je n'ai plus
peur du regard des autres quand je porte mon masque. Et quand je... travaille...
je suis... quelqu'un d'autre. Maquillée, déguisée,
souvent transformée... ça ne me fait pas peur."
Je continue à la serrer contre moi, comme pour la garder à
l'abri de ce monde si dur.Ses mains qui me caresse avec tendresse et son
corps pressé contre le mien commencent à éveiller
d'autres feux en moi et je la lâche vivement pour ne pas y
céder. Hinata s'écarte un peu sans sembler perturbée
par ma réaction. C'est vrai qu'elle doit savoir contrôler
ce genre de situation.
Neji: "Je... je... euh... le bébé... c'est... pour quand?"
Hinata:" Pour février, le médecin pense."
Donc ça fait 3 mois. Je ne connais pas bien la biologie, mais
je sais qu'elle devra s'arrêter de travailler au bout d'un certain
moment. Peut-elle encore exercer un métier de séduction avec
un gros ventre? Elle va alors se retrouver sans ressources... et si jamais
elle a des malaises, ou se sent mal?
Neji:" Hinata... écoute... euh... viens habiter ici..
C'est grand. Je vais te dégager une pièce."
Hinata: " Neji... je..."
Neji: " Tu es venu ici parce que tu avais besoin d'aide, non? Toute
seule, c'est trop dangereux. Je préfère t'avoir près
de moi pour pouvoir veiller sur toi, Hinata."
Hinata: "Neji.. Oh Neji, merci."
Je la vois sourire avec chaleur, soulagée, rassurée et ça me ravit. Soudain, elle saute à mon cou! Surpris, je bute sur le canapé derrière moi en tentant de retrouver mon équilibre, et nous tombons tous les deux sur le canapé, le petit corps de Hinata penché sur le mien. Je peux voir ses seins gainés de dentelle noire par l'ouverture béante de son petit haut juste au-dessus de moi... et sa cuisse blanche sortant de sa jupe étroite... juste à porté de ma main.
Alors que mon esprit confus se demande si elle ne le fait pas exprès, ses lèvres commençant à caresser les miennes m'apportent la réponse. Elle veut... J'essaye de la repousser: "Hinata.. On ne peut pas... on est de la même famille. "
Ses yeux blancs accrochent les miens brusquement, je vois comme une flamme qui vibre dans son regard quand elle me répond fermement: " Non. Nous ne sommes pas de la même famille. Je ne suis pas une Hyuga. Je suis une Mau."
Sa famille l'a reniée. Elle a renié sa famille. Normal...
Mais ça n'arrange pas mes affaires, enfin plutôt si... en
fait je ne sais plus... J'ai lutté contre mon désir pour
elle si longtemps, et maintenant qu'elle est là, à me caresser
et m'embrasser avec chaleur, de stupides scrupules viennent encore
me hanter.
Hinata: "Neji... s'il-te-plait... "
Scrupules balayés.
Hinata... est une professionnelle, ça se sent. Brièvement,
je pense qu'elle doit être brillante à la brigade, puis je
me laisse entraîner par ma si timide petite cousine, devenue une
femme merveilleuse.
-Shinu POV-
De mieux en mieux. Les Hyuga sont déjà sur la pente de l'affaiblissement, il faut les y pousser doucement, de plus en plus bas. Deux des Hyuga ne sont plus dans le giron du clan et s'égarent sur des sentiers brûlants. Tout est si facile, mais il ne faut pas se presser et prendre son temps. Doucement, je tisse ma toile. La hâte est l'ennemi.
