Disclaimer : c'est le même qu'au premier chapitre

Je n'étais pas certain de vouloir aller plus loin qu'un "one-shot" pour cette fic, mais le soir où j'ai posté le premier chapitre, je me suis rendue compte dans mon lit que McKinnon était présenté dans "L'ordre du phoénix" comme étant une famille de sorciers. Et là, je me suis dit : personne ne va le remarquer, ne t'inquiète pas. Alors, le lendemain, quand j'ai vu que Zabou l'avait remarqué, je me suis dépêchée d'écrire une suite pour corriger mon erreur.

Je tiens également à dire que cette fic ne dépassera sûrement pas 5 chapitres et que les opinions et visions de Morag vis-à-vis certaines choses ne réflètent en rien les miennes.

Chapitre 2

L'égoïsme est une vertue

C'est fou comme une simple chose peut nous paraître acquise, surtout si celle-ci fait partie de notre routine. En regardant par la fenêtre du compartiment du Poudlar Express, je me rendis compte, avec indifférence je dois l'admettre, que c'était la dernièrefois que je voyais le paysage défilé dans cette direction.

Quitter Poudlard était pour moi un moment inévitable de ma vie qui me faisait ni chaud ni froid. Beaucoup pourrait penser que je n'ai pas de coeur, car il est vrai que j'y ait tout de même passé une grande partie de ma vie, mais le fait est que cela ne me fait rien du tout. Pourquoi regretterais-je un endroit qui m'as rendue malheureuse? Pourquoi pleurerais-je pour une école qui m'as obligée à quitter ma famille et le confort de mon foyer, sans parler de ma vie que j'avais alors? Je sais qu'elle n'était pas super, mais elle demeurait ma vie. Mais là n'était pas le problème...

Le problème, vous voyez, est que je n'aimais pas la vie.

Quelqu'un m'a une fois demandé, avec sarcasme si je me souviens bien, pourquoi je ne me suicidais pas. Sur le coup, je l'ai regardé avec le plus grand dédain et j'ai tourné les talons sans demandé mon reste. Mais plus tard, dans la chaleur de mes couvertures, j'avoue avoir longuement réfléchie à la question. En effet, quelles étaient les raisons qui me poussaient à continuer? Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts avant que je n'aboutisse à une réponse convenable. J'attendais tout simplement.

J'attendais que quelque chose arrive, qu'un événement extraordinaire ait lieu. Quoi? Je ne sais pas, et je crois que c'est là que réside la beauté de la chose. L'avenir est si mystérieux et incertain. C'est comme un film : parfois l'intrigue est ennuyante et on a le goût de partir mais on reste, histoire de savoir ce qui va se passer. Et finalement, la fin est parfois si inattendue qu'on est content d'être resté. Il est certain que d'autres fois, on est déçu, mais au moins, on a su comment tout se terminait et il n'y a pas eu de regrets.

C'est à tout cela que je pensais en observant les nombreux arbres qui passaient à une vitesse alarmante. À cela et à mon père. Mon père qui m'avait menti, qui m'avait caché des éléments importants de mon existence.

Il le savait, mon père...Il savait que j'allais recevoir la lettre le jour de mes onze ans ; il savait - enfin, il supposait - que j'allais devoir tout abandonner pour pouvoir étudier dans cette école ; il savait que je n'étais pas comme tous les autres enfants de mon école primaire ou comme ma soeur...

Mon père était un cracmol.

Sa famille était une succession de générations de sorciers et de sorcières, tous plus doués les uns que les autres. Papa fut le premier cas de cracmol et jamais on ne lui pardonna. Il m'avait dit que ses parents n'étaient pas des maniaques de "sang-pur" et qu'ils avaient même luttés contre "vous-savez-qui" , mais jamais ils ne l'avait traité comme ils avaient traité ses frères. C'était comme s'ils avaient eu honte de lui, et c'était probablement le cas d'ailleurs. Pourquoi le choixpeau a-t-ilcrû que j'étais fille de moldus, me demanderez-vous? J'ai posé la question à mon père, et la réponse m'a plutôt attristée. En effet, ses trois frères sont morts pendant la première guerre, et comme papa n'est jamais allé à Poudlard...Bon, vous voyez où je veux en venir.

Il est étrange quand même que mon père avait finalement décidé de me parler de son héritage sorcier alors que j'étais sur le point d'obtenir mon diplôme. Peut-être voulait-il me dissuader de quitter le monde magique comme j'en avais eu l'intention en juin? Bien sûr, comment aurait-il pu le savoir puisque j'en avais discuter avec personne? Cependant, comme j'avais appris avec le temps qu'il ne fallait pas sous-estimer la capacité des gens à cerner mes pensées, j'avais décidé de ne pas m'arrêter sur le sujet.

"Euh, ça te dérange si je partage ce compartiment avec toi?"

Je me retournai vivement la tête pour me retrouver face à face avec ma version masculine de Griffondor, Neville Londubat. Il se tenait devant la porte, le visage cramoisi. Je voyais bien qu'il attendait une réponse de ma part, et pourtant, je n'avais pas envie de répondre. Étais-je méchante? Peut-être bien. Tout doucement, comme pour lui démontrer que j'en n'avais rien à faire de lui, je retournai à la contemplation du paysage, tout en pensant qu'il aurait compris le message. Malheureusement, c'était trop demandé.

Il s'asseya juste devant moi, totalement indifférent à...mon indifférence. Aux bruits qu'il faisait avec sa bouche et à ses pieds qui tappaient sans arrêt sur le sol, je me rendis vite compte de son malaise et cette idée me fit sourire bien malgré moi.

"Qu'est-ce qui te fais sourire comme ça?" me demanda-t-il en voyant là une porte de sortie au silence assourdissant qui régnait dans la petite pièce.

Lentement, délibérément, je lui répondis avec ma voix qui signifiait le plus clairement du monde 'de-quoi-tu-te-mêle':

"Je ne crois pas que cela te regarde, Nulville."

En disant ce nom, je pensais qu'il allait finalement s'apercevoir que je n'avais pas envie de parler. Mais non! Je devais lui donner ça, ce garçon était tenace.

"C'est Neville," m'avait-il ditd'un air menaçant (et oui! menaçant, qui auraitpensé ça de Neville) "Tu es à Poufsouffle à c'que je voie," fit-il en montrant ma robe du doigt, "c'est drôle, je t'ai jamais vu."

"Comme tout le monde," avais-je murmuré.

Je ne sais pas s'il m'avait entendu, etencore moins ce qui m'avais pris de dire cela, mais à partir de ce moment, il arrêta la conversation et préféra se concentrer sur un livre de botanique. Franchement, je crois que ce pauvre diableétait bien le seul élève de tout Poudlard à aimer la botanique et à considérer à en faire un métier. Mais bon, à chacun ses passions : pour Neville, c'était les plantes, pour moi, c'était mon obsession à détester tout le monde et celle, un peu plus maladive, d'espionner tous les faits et gestes d'Harry Potter.

Car je n'avais pas arrêté. À 17 ans, presque 18, j'étais toujours aussi accro du "survivant" ou "du sauveur," pensais-je, puisque mon bien-aimé avait finalement vaincu le grand méchant à peine 5 semaines auparavant. C'était grâce à cela que j'avais pu aller visiter mon père en France à Noël, et que Neville avait pu aller fêter avec toute sa grande et heureuse famille composée uniquement de sorciers.

Dites-moi que je suis amère si vous en avez envie, j'en n'ai rien à faire. Après tout, je ne vois pas pourquoi j'aurais étécontente pour Londubat, qui avait probablement passé des vacances superbes, alors que moi, javais dû traîner avec un père qui avait décidé de se vider le coeur.

Eh oui! Le cynisme commence jeune dans ma famille si vous voulez tout savoir. Et je n'ai pas honte d'avouerque j'étais déjà rendue à ce stade à cet âge.


C'est bizarre comme les gens qui ne vous connaissent pas l'oublient facilement, vous ne trouvez pas? Et je sais de quoi je parle.

Au retour du congé du temps des fêtes, monsieur le griffondor avait soudainement décidé que nous étions des amis, me parlant sans cesse et me demandant comment j'allais. Il m'avait même demandé d'être sa partenaire pour le projet donné par le professeur Chourave! Pour ça, je l'avoue, j'avais accepté de me prêter au jeu. Malgré le fait quej'avaisréussià passer mes buses dans ce cour, mes notes n'étaient pas assez bonnes pour que je fasse la fine bouche et refuse de travailler avec le meilleur de la classe. Je ne suis pas stupide non plus. Toutefois, pendant un court instant, je me suis mordue les doigts, car Harry Potter, mon Harry, voulait se placer avec Neville pour ce travail et celui-ci lui a dit qu'il ne pouvait pas puisqu'il était déjà avec moi. J'aurais pu mourir, car sans le faire exprès, je l'avais déçu, comme je l'avais toujours craint.

En disant cela à Harry, Neville nous avait présenté, et c'est à ce moment que tous mes scrupules se sont envolés, parce que mon fantasme des 5 dernières années m'avait dit "enchanté Mlle McKinnon" tout en me servant son plus beau sourire - celui qui réservait habituellement aux belles filles avec qui il flirtait. Malheureusement pour moi, 30 secondes seulement s'écoulèrent avant qu'Harry ne nous quitte pour se diriger vers Ernie McMillan. Je le regardai s'éloigner en me disant qu'au bout du compte, connaître Neville pouvait avoir ses bons côtés. À partir de cet instant, je pris comme résolution d'être très gentille avec lui. Je ne pouvais tout de même pas gâcher ma seule chance que j'avais avec Harry juste parce que cela me répugnait de me servir de Neville. En fait, c'était tout le contraire : je n'était absolument pas gênée de l'utiliser à mes fins personnels.

De nos jours, l'égoïsme est une vertue vous savez? Si vous ne la considérez pas comme telle, vous êtes foutu, et je peux vous certifier que vous allez en bavez dans cette jungle que l'on ose appeler la vie.

Je sais que je me contredis beaucoup, surtout lorsqu'il est question de mon opinion vis-à-vis notre existence, mais je suis humaine, même si certain d'entre vous peuvent en douter.

Je dis que je n'aime pas la vie et pourtant je me décris comme étant l'exemple parfait de celle qui pourrait réussir. Et je vous dit également que nous ne sommes jamais satisfaits de ce que nous possédons. Comme le dit le proverbe : l'herbe est toujours plus verte dans le jardin du voisin, ou quelque chose du genre.


Cette fic ne sera pas une Morag/Harry, elle sera une Morag/Neville..oui oui, vous avez bien lu une Morag/Neville.

Pourquoi Neville? Parce que j'adore ce personnage et que je trouve qu'il est souvent un peu trop laissé de côté. Alors, je vais lui rendre hommage, même si ce sera au travers d'une véritable garce.