Disclaimer : Tous les personnages de cette fic et le monde qui les entourent ne m'appartiennent pas : ils sont la propriété de J.K. Rowling.

Ceci est le dernier chapitre de cette fic. Je l'ai écrit en moins de deux heures et je dois vous avouer que je l'aime beaucoup. Il est certain qu'il pourrait être améliorer, mais je ne sais pas si je pourrais me remettre dans le même état d'esprit que je l'étais aujourd'hui. Je vous avertis immédiatement que j'ai dépeint Neville d'une manière différente dans ce chapitre, et je suis désolée si vous n'appréciez pas ce changement que j'ai effectué dans sa personnalité.

Chapitre 6

Changements

"Il faut qu'on parle Morag. Maintenant."

Je ne sais pas pourquoi, mais au moment où j'entendis ces mots, j'ai su ce qui allait s'ensuivre. C'était peut-être dans le ton de sa voix, ou tout simplement l'expression de son visage, une expression que je ne l'avais jamais vu adopter : un mélange de tristesse et de résolution.

Lorsque je le vitarriver, venant vers moi à grands pas,je pris aussitôtmon sourire charmeur qui, je l'espérais, ne trahissait pas mes sentiments intérieurs. Car je doutais, voyez-vous? Oui, je doutais de moi et de mon entreprise. Je doutais de la justesse de ma relation avec Neville. Et le plus effrayant de tout, je doutais de mon amour pour Harry.

Au courant des derniers jours qui précèdèrent cette altercation, j'avais commencé à me poser des questions sur mes raisons qui me poussaient à aimer Harry, et pour être franche avec vous, il y en avait très peu. Cette découverte me fit extrêmement peur, puisque cet amour avait été la seule chose constante pendant toutes mes années d'études à Poudlard, et savoir à présent que j'avais probablement confondu amour et éveil de la sexualité, m'effrayait et me couvrait de honte à la fois.

C'est en pensant à cela, assise au milieu de la bibliothèque à côté de Neville, qui attendait vraisemblablement que je dise quelque chose, que je décidai de cesser de jouer la comédie. Mon sourire s'effaça.

"Oui, t'as raison. Je crois aussi qu'il faut qu'on se parle. Mais pas ici...viens! je connais un endroit..." et prenant mes livres d'une main, et la main de Neville dans l'autre, je l'entraînai hors de la pièce.

Je l'emmenai dans le seul endroit que j'aimais dans toute l'école, c'est-à-dire la volière. De ce point, on pouvait voir tout ce qui se passait autour du château, ainsi que les levés ou couchers de soleil, et malgré le fait que c'était plutôt bruyant en raison du pépiement incessant des hibous et chouettes, j'y trouvais une quiétude que je n'arrivais pas à trouver autre part.

En passant le pas de la porte, je lâchai la main de Neville et j'allai me poster au milieu de la volière. Je fermai les yeux, tentant de respirer le plus normalement du monde, alors que mon coeur battait la chamade. Comme si ce n'était pas suffisant, je tremblais comme une feuille. J'avais tellement peur de ce qui allait se produire. Pour cacher mon signe de nervosité à mon compagnon, je croisai les bras sur ma poitrine et espérai de tout mon âme qu'il dise les premiers mots.

Doucement, je l'entendis s'agiter derrière moi. Sa respiration était également plus forte que d'habitude et cela me rassura : je n'étais pas la seule à être anxieuse.

Même si je ne le voyais pas, je le sentis s'approcher de moi. À ce moment, plus que jamais, je voulais qu'il démontre ce courage dont tous les griffondors étaient supposés posséder, et qu'il fasse quelque chose. Il pouvait hurler, s'il le désirait, briser des objets, pleurer, m'insulter, cela m'était bien égale... je voulais juste qu'il mette fin au silence pesant qui régnait.

"Qu'est-ce que tu me veux, Morag?"

Sans m'en rendre compte, je poussai un soupir de soulagement. Lentement, j'ouvris les yeux et me retournai pour lui faire face.

"Que veux-tu dire?"

Je savais parfaitement bien ce qu'il voulait dire, mais je désirais gagner du temps, car j'ignorais totalement quoi répondre. Et Neville le savait. Las, il se passa une main sur le visage et dans les cheveux, tout en poussant un long soupir.

"Ce que j'veux dire, c'est que..." il marqua une pause, cherchant vraisemblablement ses mots, "il y a à peine quelque mois, tu ignorais totalement qui j'étais... enfin, si tu le savais, tu ne m'adressais pas la parole. Et la première fois qu'on s'est vraiment parlé, tu m'as regardé comme on regarde la plus dégoûtante vermine qu'il soit possible d'imaginer."

Là-dessus, j'ouvris la bouche en unevaine tentative pour m'expliquer, même si je ne savais pas quelle explication j'allais lui fournir. Toutefois, il perçu mon intention, puisqu'il m'interrompit en levant la main.

"Non, laisse-moi finir. Je ne suis pas stupide Morag, peu m'importe ce que tu en penses. J'ai vu la façon dont tu regardais Harry. J'ai bien remarqué le changement de ton attitude vis-à-vis moi au moment même où je te l'ai présenté."

Intentionnel ou non, le ton de sa voix avait graduellement augmenté tout le long de son laïus. Et je vis finalement tout l'ampleur de ce qu'il faisait : il vidait son coeur. Toute la rage, toute la colère, la jalousie et la souffrance que je lui avais fait subir au courant des derniers mois s'étalèrent devant moi, me frappant de plein fouet.

"Je suis désolée, Neville," murmurai-je, autant pour moi-même que pour lui.

Un rire troublant répondit à mes excuses.

"Tu es désolée?" murmura-t-il. "Tu es désolée?" répéta-t-il plus fortement.

Alors qu'il répétait sans cesse cette question, il s'avançait vers moi d'un air dangereux, qui me fit reculer. Je n'aimais pas ce Neville. Je l'avais toujours vu si doux et si affable qu'il m'était impossible de l'imaginer en colère. Et pourtant, à ce moment, j'étais incapable de me souvenir à quoi il ressemblait d'ordinaire.

"TU ES DÉSOLÉE?" hurla finalement le garçon que j'avais blessé.

"OUI!" hurlai-je à mon tour. Je ne pouvais plus endurer tout cela ; il me torturait volontairement et je le soupçonnait d'apprécier ce qu'il faisait. Les larmes commencèrent à inonder mes joues, chatouillant mon visage et s'écrasant brusquement au sol et sur le col de ma robe.

J'étais alors adossée à l'un des murs de la volière, essayant avec grand mal de respirer. La douleur que je ressentais, la culpabilité qui me rongeait, m'étouffaient et me faisaient hoqueter. J'aurais voulu...j'aurais voulu me coucher en petite boule sur mon lit, à la maison...j'aurais voulu que ma mère me chante une berçeuse en me caressant les cheveux...j'aurais voulu tout oublier...

Mais je ne pouvais pas, tout comme Neville ne pouvait pas.

"Comment as-tu pu te servir de moi comme ça, Morag?" me demanda-t-il dans un murmure déchirant. "Tu étais mon destin..."

En entendant cela, je levai précautionneusement la tête. Il était là, à un mètre à peine de moi. Il me regardait aussi et son regard exprimait la même émotion que moi : le regret. Ses cheveux étaient tout ébouriffés à force d'y avoir passés les mains et son visage cramoisi reluisait des preuves de son chagrin.

"Je...je devais te sauver," réussit-il à me dire entre deux hoquets.

"Me sauver de quoi?" avançai-je prudemment. J'étais étrangement curieuse de savoir pourquoi il croyait que j'étais son destin.

"Des ténèbres..."

Mes yeux s'agrandirent de stupeur. Croyait-il ce que je pensais?

"Mais de quoi tu parles, Neville? Je n'étais pas une mangemort si c'est ce que tu insinues."

Il rit de nouveau. Il s'avança plus près de moi et il leva la main droite. Avec celle-ci, il décrivit, sans me toucher, les contours de mon visage. Je pouvais sentir son souffle sur moi et ses yeux qui me scrutaient, sans oser rencontrermon regard interrogateur.Je fronçai les sourcils sans comprendre.

"Je voulais... je voulais te libérer de toi-même," me chuchota Neville, qui souda finalement son regard au mien. "Je voulais te faire découvrir toutes les beautés de la vie que tu étais en train de manquer. Tu étais toujours toute seule, perdue dans tes songes et broyant du noir. Tu n'aimais pas la vie, Morag. Tu ne la vivais même pas." Il fit une pause, l'air incertain de ce qu'il allait dire. "Tu étais une coquille vide."

J'avais l'impression que mon coeur allait exploser dans ma poitrine. Ce n'était pas ce qu'il pensait de moi qui me faisait souffrir, c'était plutôt le fait qu'il avait raison. Encore une fois, le désir de pleurer tout mon saoul sur mon lit s'imposa à moi, mais Neville n'avait pas terminé. Il me retint fermement, alors que je glissais le long du mur, pour me retrouver pas terre.

Tout comme moi, il pleurait toujours. Il leva de nouveau la main droite, sauf que cette fois-ci, il la plaça sur mon visage, le pouce dessinant mon menton, et la paume reposant au creux de ma joue.

"J'ai essayé de te sauver, mais tu n'as pas voulu de mon aide. J'ai cru qu'en te sortant de la noirceur, j'arriverais moi aussi à remonter à la surface, mais j'avais tort...j'avais tort."

"Je suis tellement désolée, Neville... je voudrais pouvoir remonter le temps et changer tout ce que j'ai fait, mais..je ne peux pas," terminai-je dans un souffle.

Je ne sais pas pourquoi, mais à cet instant, toute l'attitude de Neville changea. Il cessa de pleurer et ses yeux, qui étaient jusqu'à maintenant emplient d'une profonde tristesse, réflètèrent de la compassion.

"Je sais," me répondit-il simplement, avant de se pencher et de frôler ses lèvres sur les miennes. Trop rapidement, il se redressa, et il se pencha de nouveau pour embrasser mon front, dans une douce caresse semblable au frôlement d'un papillon.

"C'est pour ça que je ne veux plus que tu t'approches de moi," laissa-t-il tomber, en se relevant.

Encore toute étourdie pas le court baiser qu'il venait de me donner, je ne compris pas immédiatement ce qu'il venait de dire.

"Tu me tues, Morag," continua Neville, en s'éloignant de plus en plus de moi. "Si je restes, tu vas m'entraîner avec toi, et cela, je ne le veux pas. Tu es comme une personne qui se noie : tu va emmener ton sauveur vers la mort en même temps que toi. Et même si je crois que je t'ai aimé, je dois d'abord penser à moi et me détacher de toi, pour mon bien."

Lentement, ses paroles s'infiltrèrent dans mon cerveau et toute la signification de ce qu'il venait de dire prit un sens. Tremblante, je me relevai à mon tour, incertaine sur mes jambes flageollantes.

"Alors, tu..tu ne veux plus qu'on soient amis, c'est ça?"

J'avais de la difficulté à croire qu'il puisse m'abandonner, alors que j'avais tant besoin de lui.

Il sourit faiblement, les mains dans ses poches.

"L'avons-nous déjà été?"

Et il sortit de la volière, sans même un regard derrière.

Comme dans un mauvais rêve, je me laissai retomber au sol, incapable de pleurer : j'en avais plus la force. Peut-être Neville avait-il raison? Peut-être suis-je de ces personnes qui ne veulent pas être sauvées? Maintenant que mon seul ami était sorti de mon existence, que me restait-il?

De lui-même, mon regard se porta sur l'horizon et sur le soleil qui se couchait, enflammant tout le paysage qui s'étendait devant lui.

Que me restait-il?


Pour ce qui est de la suite, je vous laisse le soin de l'imaginer...

Bisou

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