pour mieux se rapprocher

Auteur : lilou

Genre : Shep/Weir et Teyla/Ford

Disclaimer : La série et les personnages ne m'appartiennent pas.

NA : Suite de « S'éloigner… »

Durant la journée du lendemain, il l'évita. Aucun briefing n'avait été prévu ce qui le soulagea. Il ne voulait pas l'affronter maintenant…

Il était en colère contre lui-même, il s'en voulait énormément. Avoir tiré sur Aiden et frapper Rodney l'avait touché, il culpabilisait. Savoir qu'il avait porté la main sur Elizabeth le rendait fou…il avait tout revu dans les moindres détails : quand il l'avait frappé au visage, le sang sur son tee-shirt, ses mains qui serraient sa gorge…Il frappa avec violence dans le punching-ball qui se trouvait en face de lui…jamais il ne se le pardonnerait.

De son côté, Elizabeth ne savait pas comment abordé le sujet avec lui. Elle avait appris à le connaître, elle savait qu'il culpabilisait. Tout le monde lui avait pourtant dit qu'ils ne lui en voulaient pas, qu'il était sous l'influence d'un virus, que ce n'était pas de sa faute, mais il s'en voulait quand même.

Elizabeth avait rendez-vous avec Carson pour qu'il lui enlève son bandage. Elle arriva à l'infirmerie et ne voyant pas le médecin, elle décida d'aller rendre visite à Aiden. En arrivant près du rideau, elle entendit des voix et y reconnut celle de John. Elle écouta quelques minutes leur conversation, puis jugeant qu'il ne valait mieux pas qu'elle intervienne, elle décida de partir. Elle se retourna et se trouva nez à nez avec Carson. Ils échangèrent un regard mais ne dirent rien. Il la conduisit jusque vers un lit et tira le rideau. Il lui fit enlever son tee-shirt et défit son bandage.

B : La plaie est cicatrisée, tout va bien.

Elizabeth baissa les yeux et vit une fine cicatrice sur son ventre. Elle releva la tête.

E : Merci Carson

Elle remit son tee-shirt et allait partir lorsqu'il la retint.

B : Il faut que vous vous parliez

E : Je sais

B : Je ne dis pas ça seulement pour lui mais pour vous deux

Elle le regarda surprise

B : Si vous ne vous adressez plus la parole, non seulement vous en souffrirez tous les deux mais le bon fonctionnement de la cité sera mis en péril.

Elle était perdue dans ses pensées. Il savait qu'elle allait réagir, qu'elle ne laisserai pas la situation s'envenimer, elle était forte. Mais il savait aussi qu'ils traversaient un moment douloureux et que la complicité qui les liait allait être dure à retrouver.

Elle sortit et prit la direction de son bureau. Elle travailla jusqu'à 23h puis partit vers ses quartiers. Elle n'était pas aller manger sachant qu'elle les trouverait tous ensemble, qu'elle le verrait lui. Elle voulait éviter la tension qui se serait créé à son arrivée. Elle se déshabilla et entra dans la douche. Elle se sentait bien, l'eau chaude la détendit.

Les autres avaient mangés tous ensemble mais l'absence d'Elizabeth au sein du groupe avait apporté une atmosphère triste. Carson avait mis les autres au courant de la situation. Ils faisaient tout pour détendre l'atmosphère : Rodney et Carson se querellait, Aiden faisait le pitre dans son fauteuil roulant. Ils réussirent à arracher à John quelques sourires et il prit part à la vive discussion qu'entretenaient les deux hommes mais il repartait toujours dans ses pensées. Ils quittèrent le mess. John prit la direction de ses quartiers.

Il s'allongea sur son lit. Il savait que le sommeil serait dur à trouver. Il réfléchit à la situation. Il ne voulait pas s'éloigner d'elle, pas alors qu'ils se rapprochaient un peu plus chaque jour…Il avait besoin d'elle, il le savait. Il avait besoin de sa présence, de la sentir près de lui. Il repensa aux contacts qu'il avait eu avec elle : lorsqu'il l'avait aidé à mieux se placer pour son tir, le coucher de soleil qu'ils avaient partagés alors qu'elle était dans ses bras…Ces contacts lui manquaient mais aujourd'hui, après ce qu'il s'était passé, il avait peur de la blessée, peur de la voir s'éloigner définitivement de lui…

Il se leva et enfila un jogging. Il sortit de sa chambre et se dirigea vers un balcon. Il s'éloigna assez des quartiers pour ne pas être dérangé même si cela risquait de ne pas arriver étant donné qu'il était 2h du matin.

Elizabeth poussa un soupir et rejeta les draps sur le côté. Elle quitta son lit et déambulait dans la pièce lorsque son regard se posa sur un vêtement qui se trouvait sur une chaise. Elle s'approcha et reconnut le sweat que John lui avait prêté lorsqu'ils s'étaient vus dans la salle de détente. Elle avait oublié de lui rendre…non, elle savait très bien qu'elle n'avait pas oublié, juste omis…Elle mit le vêtement et décida d'aller prendre l'air. Elle resta en short, ne voulant pas se changer. Elle se sentait bien, l'odeur de John était encore ancrée dans l'habit et cela la rassura.

Elle arriva sur un balcon et malgré la faible clarté qu'offraient les étoiles, elle reconnut tout de suite la personne assise. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il était assis, son genou droit replié et son coude droit poser dessus. Sa main était dans ses cheveux et il tournait la tête vers l'océan. Il était torse nu et ne semblait pas avoir remarqué sa présence. Elle s'approcha doucement de l'endroit où il se trouvait et s'assit à côté de lui. Aucun des deux ne prononça une parole si bien qu'Elizabeth vint à se poser la question s'il avait vu qu'elle était là. Mais il interrompit ce silence.

J : Je suis tellement désolé…

Elle le laissa continuer, voulant savoir ce qu'il ressentait.

J : Je m'en veux de vous avoir fait subir ça…j'aimerais revenir en arrière et effacer ce qui s'est passé : ne pas m'être adossé à cet arbre, ne pas avoir touché cette substance…mais je sais que c'est impossible. Quand je vous ais vu avec la lèvre coupée, je m'en voulais déjà…mais l'autre soir, quand j'ai vu que je vous avais fait plus de mal que ce que vous ne m'aviez dit, j'ai eu peur…tout m'est revenu en mémoire…

Il tourna la tête vers elle et trouva ses yeux dans la nuit

J : Si les soldats n'étaient pas arrivés à ce moment là…je n'ose même pas imaginer ce qui se serait passé…

Elle le regarda et prit la parole

E : Ce n'est pas de votre faute, vous le savez aussi bien que moi. Nous prenons des risques tous les jours, surtout vous lorsque vous partez en mission. En traversant la porte, on ne sait pas ce que l'on va rencontrer de l'autre côté…Notre vie n'est pas ordinaire John, tout ce qui doit arriver arrive, on ne peut rien y faire…mais grâce à ses expériences, on en tire des leçons, on prend plus d'assurance, on découvre de nouvelles choses…Et parfois pour cela, il faut qu'une vie soit enlevée…

Il la regardait toujours, elle avait les larmes aux yeux. Elle inspira un bon coup et se tourna vers lui

E : Vous savez quelle est ma plus grande peur ?...Ma plus grande peur, c'est de vous voir disparaître les uns après les autres et de ne rien pouvoir faire…Assister à la mort de ceux qui comptent pour moi et rester seule…

Elle avait prononcé ses derniers mots dans un murmure…Ils se regardèrent puis détournèrent les yeux pour regarder les étoiles.

Au bout de quelques minutes, elle se décida. Elle en avait besoin et lui aussi. Doucement, elle fit pression de sa main sur son genou toujours relevé. Il l'abaissa et se tourna vers elle surpris. Elle se mit à califourchon sur ses cuisses. Il la regardait toujours surpris, ne comprenant pas. Elle prit une de ses mains et la glissa dans son dos. Alors il comprit ce qu'elle voulait. Elle se rapprocha un peu plus de lui et entoura de ses bras son cou. Il mit sa deuxième main dans son dos et l'attira complètement à lui. Il enfouit son visage dans son cou et respira son odeur. Cela l'apaisa. Il savait qu'elle faisait ça pour qu'il sente qu'elle était là, parce qu'ils avaient besoin de se retrouver. Elizabeth effleurait légèrement son dos avec ses mains. Sans s'en rendre réellement compte, elle provoquait des frissons chez lui. Il voulait sentir sa peau, la sentir plus proche de lui. Il glissa lentement ses mains sous le sweat puis le débardeur d'Elizabeth. Elle aussi frissonna à ce contact. Ils restèrent longtemps ainsi, profitants de la présence de l'autre, ne voulant pas rompre le contact.

Elle se sentait en sécurité dans ses bras. Elle ne ressentait plus cette légère peur qui naissait en elle ces derniers temps quand il était trop près. Elle était bien. Elle aurait juré qu'ils étaient restés plus d'une heure dans cette position.

Elle s'écarta de lui mais resta tout près, voulant sentir la chaleur de son corps. Elle enleva ses mains mais pas lui. Ils se regardèrent. Ils faisaient passer tous leurs sentiments dans ce regard. Puis une pensée traversa son esprit et la fit sourire. Il la regarda intrigué

J : Qu'est ce qui vous fait sourire ?

E : Je me disais juste qu'à chaque fois qu'on se rencontre la nuit, c'est sur un balcon et dans cette tenue.

Il sourit à son tour et regarda ses vêtements.

J : Mais dites moi ?

E : Oui ?

J : Ce sweat…ce ne serait pas le mien par hasard ?

Elle rougit légèrement et fut heureuse que ce soit la nuit et qu'il ne le voit pas.

E : Si, je sais que j'ai oublié de vous le rendre.

Elle sourit intérieurement en pensant au mot qu'elle venait d'employer : « oublier »

E : Vous voulez le récupérer ?

J : Non gardez le sinon vous allez attraper froid et il va falloir que je vous emmène voir Beckett et je crois que vous l'avez assez vu ces derniers temps.

Son regard s'était assombri à cette pensée et était tourné vers l'océan. Inconsciemment, il avait enlevé ses mains de son dos.

Elle mit sa main sur sa joue et lui fit tourner la tête

E : Je suis là, il faut tourner la page sur cette histoire

Il la regarda intensément et elle fut troublée de ce regard

E : Bien je crois qu'il est temps d'aller se coucher

Elle se leva. Il la suivit quelques secondes plus tard.

Il la raccompagna jusqu'à ses quartiers. Devant ceux-ci, elle enleva le sweat de John

J : Elizabeth vous pouviez le garder

E : Non je vous le rends sinon je vais oublier

Il sourit.

E : Qu'est ce qu'il y a ?

J : Je me disais juste que si on nous voyait habillés comme ça devant vos quartiers, on alimenterait les ragots de la cité pendant une semaine.

Elle sourit à sa remarque

E : Et que diraient-ils ?

J : Que nous venons de passer la nuit ensemble et que je pars pour ne pas éveiller les soupçons

Elle lui sourit de nouveau et le regarda malicieusement

E : Est-ce que vous connaissez toutes les rumeurs de la cité ?

J : Quelques unes et vous ?

E : Quelques unes également

J : Et bien je vous propose quelque chose, demain, rendez vous dans mes quartiers à 21h, et nous étudierons attentivement chacune d'elle. Qu'en pensez vous ?

Elle le regarda, d'abord surprise, puis accepta

E : D'accord

Une lueur amusée traversa le regard d'Elizabeth. Décidément, c'était un vrai gamin ! Il n'y avait que lui pour donner rendez vous à quelqu'un pour lui parler des potins !

Il avait le regard teinté d'une lueur malicieuse

J : Vous amenez les cacahuètes et moi la boisson d'accord ?

Elle secoua la tête en souriant et commença de rentrer dans sa chambre

E : Bonne nuit John

La porte se referma sur elle

J : Bonne nuit Elizabeth

Il partit en souriant, heureux d'avoir retrouvé la complicité qui les liait. Il se coucha et repensa à leur étreinte sur le balcon. Il rejoignit les bras de Morphée en quelques minutes.