Disclamer : L'Univers, les lieux, les personnages de Star Wars ne sont pas à moi, mais à tous ceux qui les ont inventés () Or, certains personnages ou noms sont à moi (Boba Fett jr., Squreen Reeto, Snhar pour ce chapitre ) Ce récit a été entièrement écrit par moi, et je n'autorise pas les reproductions.

Blabla de l'auteur : Bon, alors là vous avez le fruit d'un travail de réflexion intense sur l'histoire que je voulais faire, mais je vous raconterai ça à la fin du chapitre (pour mon blabla post- texte)

Heu chronologiquement parlant, le début du chapitre se passe quatre ans après le Retour du Jedi (c'est un flash back, puisque le chap 1 se déroule environ vingt-cinq ans après l'épisode VI)

Aussi, j'ai laissé le nom du vaisseau de Fett en anglais, mais si on traduit, ça donne L'Esclave IV


Chapitre 2 : La visière noire

Le Slave IV filait dans le ciel noir, la pluie martelant sa coque verte avec férocité. Survolant les infinis flots déchaînés de la planète, le vaisseau approchait d'une cité sur pilotis, seul point immobile dans ce maelström aquatique.

Observant le spectacle chaotique d'un air nostalgique, le chasseur de primes Boba Fett engageait les manœuvre d'atterrissage sur la plus grande plate-forme de Tipoca, capitale de la planète Kamino. Au contrôle spatial, il s'était présenté comme un acheteur, ce qui l'avait immédiatement dirigé vers la plate-forme d'honneur.

Le chasseur de primes avait perdu presque un an à se remettre des sucs gastriques de Sarlacc, dont il avait réussi à s'échapper grâce au formidable arsenal contenu dans son armure Mandalorienne. Ce fut en frôlant la mort de si près qu'il avait réalisé qu'il n'avait pas d'héritier pour perpétuer le nom de Fett.

Revenir sur Kamino ravivait certaines blessures enfouies au plus profond de son être. La mort de son père décapité par un Jedi sur Géonosis. Son père qui avait été tout pour lui. Son mentor, sa seule famille, son idéal et son héros. Fett s'était souvent étonné, petit, qu'il n'ait pas de mère, mais il avait compris avec l'âge, surtout en contemplant son visage devenir en tout point identique à celui de son père, qu'il était un clone, un double génétiquement pur.

Depuis qu'il avait repris le métier de son créateur, Fett avait toujours gardé de côté une part de ses primes, accumulant ainsi une somme d'argent considérable. Lui-même ne s'expliquait pas vraiment la raison de ces économies, se disant qu'un jour, il aurait besoin de cet argent, pour quelque chose de très important. Et à cet instant précis, le placement prenait tout son sens.

La rampe d'embarquement du Slave IV coulissa lentement, et je descendis sous la pluie battante de la planète qui m'avait vu naître. Je regardai la plate-forme, me souvenant que, des années plus tôt, mon père et un Jedi nommé Obi-Wan Kenobi s'étaient affrontés dans de pareilles conditions. Mais la pluie alourdissant mon armure, je décidai de ne pas m'attarder.

Un fois entré, je retirai mon casque. Je fus accueilli par un Kaminoan en manteau officiel. On avait l'air de me considérer comme un hôte de marque. Je redécouvrais avec joie la cité, et ses couloirs bicolores, les murs dépouillés pour les espèces ne voyant pas dans l'ultraviolet. Je me souvenais que mon père m'avait un jour prêté son casque Mandalorien, et j'avais découvert le sens décoratif particulier des Kaminoans.

Je fus conduit au bureau du premier ministre, ou du moins nous en prenions le chemin. Le Kaminoan s'arrêta devant une porte élaborée, typique de l'architecture de Kamino, qui s'ouvrit par le centre. Il me fit signe d'entrer.

Dans une pièce circulaire immaculée, Taun We était assise sur un de ces fauteuils en forme de cuiller qui m'amusaient tellement étant petit. Elle se leva pour m'accueillir, et dispensa son assistant des présentations.

« Boba, déclara-t-elle de sa voix douce et relaxante, quelle joie pour moi de vous voir arrivé à maturité.

- C'est un grand plaisir de vous revoir, Taun We. » assurais-je avec la voix de mon père.

Elle me proposa un siège qui descendit du plafond. Je m'assis.

« Je viens pour affaires, annonçai-je abruptement. Il me faudrait un clone.

Taun We sembla un peu déçue, s'attendant peut-être à une plus grosse commande.

- Très bien, répondit-elle après un silence, devra-t-il être modifié ? Désirez-vous une croissance accélérée ?

- Ni croissance accélérée, ni altération de la personnalité. Je veux simplement que l'aspect physique soit modifié.

- A votre guise, répondit-elle. Suivez-moi, nous allons définir cela ensemble. »

-

Ma cible sortait du night-club, entourée de ses quatre gardes du corps. Je pouvais les suivre durant tout leur trajet jusqu'à leur vaisseau. Il me fallait agir vite, car le hangar n'était pas loin. C'était une ruelle sombre au cœur de la nuit, éclairée par les néons des enseignes indiquant que nous nous trouvions dans le quartier Rouge de Nar Shaddaa. Etrangement, la petite rue était vide, ni prostituées ni dealers à la recherche d'un client potentiel. Dans le ciel noir marbré de traînées rouges, quelques navettes volaient, produisant différents bruits, en plus de ceux de la ville. Nar Shaddaa, surnommée la Lune des Contrebandiers, n'était qu'un spatioport, un regroupement de main d'œuvre à la disposition des Hutt. C'était un formidable endroit pour se cacher, car tout n'y était qu'un vaste tumulte, grouillant de vie, de vaisseaux et de bâtiments.

Je décochai quatre fléchettes silencieuses dans les rares parties dépourvues de protections – coudes, cou, genoux, chevilles – des quatre Weequays en fonction de mon angle de visée. J'avais spécialement conçu ces dards pour des tirs de groupe, le poison agissant à retardement. Un certain temps pour la première flèche, un temps plus court pour la seconde, etc, afin que les victimes s'écroulent simultanément. La combinaison anti-explosion que les gardes portaient sous leur armure pouvait facilement être transpercée par une pointe acérée.

C'était un poison très spécial, qui fige les victimes avant de les tuer, mon arme favorite contre les escortes. La réaction de la proie était toujours la même : voyant ses gardes s'arrêter, elle s'arrête elle aussi pour demander ce qu'il se passe. Et oublie pendant une demi-seconde de trop qu'être immobile lorsqu'on a un contrat sur sa tête est très dangereux. Et ma cible Quarren n'échappa pas à cette règle. Je profitai de son inattention pour activer mon rayon paralysant, qui fit mouche. J'avais capturé Squreen Reeto, et une jolie prime m'attendait. Le Quarren n'était guère différent des autres membres de son espèce. La tête quasiment triangulaire, de couleur orangée, et quatre tentacules à la place de la bouche.

Je descendis vite du toit sur lequel j'avais épié ma victime, j'enveloppant d'un rayon tracteur. Je devais vite déguerpir. Une seconde équipe allait sûrement arriver en renfort, puisque je remarquai une balise de signalement accrochée au cou de Reeto. Je jetai un bref regard aux cadavres des Weequays, et je remarquai qu'ils avaient eux aussi un mouchard. Je l'examinai de plus près. La chance semblait avec moi, elle ne transmettait pas l'état de santé de son porteur, mais juste son emplacement. Une idée me traversa l'esprit. Je retirai toutes les balises, les posant à côté de leur porteur, puis pris un conteneur de déchets assez grand pour loger le Quarren inconscient. Je jetai ma proie dedans, activant le rayon tracteur sur le conteneur. Puis je rentrai dans le night-club, suivi par ma benne à ordures.

L'endroit ressemblait à n'importe quel établissement de plaisirs du quartier. La pièce principale, à peine éclairée par des néons multicolores, était enfumée et empestait les épices illégales. Sur des tables, des humanoïdes dénudées dansaient devant des clients enthousiastes. J'allai rapidement vers le comptoir lumineux, sur lequel une humaine et une Rodienne se trémoussaient sous les encouragements du public. Je m'adressai alors à l'hôtesse qui convoquait ses " petites" à la demande des clients. C'était une grosse Askajienne, laide, le visage constellé de verrues. Je lui demandai prestement cinq filles. Elle me détailla d'un air gourmand, et engageant un geste de bassin qui fit remuer ses quatre seins et me fit reculer. Elle avait l'air d'apprécier les armures Mandaloriennes.

« Quelle race désirez-vous ? Me demanda-t-elle de sa voix éraillée.

- Ca n'a aucune importance, répondis-je d'une voix pressée, déformée par mon brouilleur vocal. Il me les faut tout de suite, et j'espère pouvoir garder votre discrétion pour cette affaire… » ajoutai-je en glissant discrètement une somme considérable dans la main de la matrone.

Elle fit un sourire, et me convoqua immédiatement deux humaines et trois Twi'Lek. Ayant moi-même un faible pour les jolies Twi'Lek, je fus tenté de rester, mais le temps pressait. Je fis signe aux cinq femmes de me suivre dehors, puis je leur expliquai mon plan. Chacune porterait une balise, qu'elles poseraient ensuite dans une chambre, avec le cadavre approprié. Elles ne semblèrent pas vraiment dégoûtées par la tâche, et je sentis dans leur manière de faire qu'elles étaient presque habituées à cacher des corps. Je donnai à chacune une certaine somme d'argent pour garantir leur silence, puis je leur expliquai qu'elles devaient se débarrasser des cadavres si personne ne les demandait après trois jours.

Puis je me dirigeai à toutes jambes vers le Slave V, toujours suivi du conteneur d'ordures, où ma prime dormait paisiblement. Je montai à bord du vaisseau sans être menacé, puis sortis Reeto de sa boîte, et l'allongea dans la soute. Le Slave I ne comprenait qu'un cockpit, mais je possédais la dernière version, plus spacieuse, qui me permettait de transporter les primes que je devais conserver en vie. Je gardai mon casque tandis que je décollai, quittant Nar Shaddaa. Je branchai alors le pilote automatique, et passai la barre de l'Hyperespace vers Coruscant.

Je passai à l'arrière, puis administrai la drogue que m'avait donnée mon employeur à mon passager. Squreen Reeto était un espion au service de plusieurs organisations illégales, et mon employeur, un humain portant le pseudonyme de "Snhar" voulait lui faire avouer quelques informations. J'avais accepté ce travail plus par ennui que par réel attrait pour la prime, qui était assez élevée, mais loin de mes plus hauts salaires. Il fallait préciser que je portais le nom de mon père : Boba Fett. La plupart de mes clients savaient faire la différence entre mon père et moi, ne se fondant pas sur la simple réputation de ma famille, mais bien sur mes propres talents.

Mon père, à quarante-cinq ans standards, m'avait passé le flambeau de chasseur de primes, m'offrant une armure Mandalorienne et un vaisseau flambant neufs. J'avais eu du mal à accepter le vaisseau, j'aurais préféré m'en acheter un moi-même, mais je succombai dès que je le visitai. Mon armure était conçue sur le modèle de celle de mon père et de mon grand-père. Celle de celui-ci était argent et bleue, celle de mon père était verte et rouge, et la mienne était noire. Sauf le contour de la visière, peinte en rouge, pour honorer mon père. Comme toute armure Mandalorienne, la mienne regorgeait d'armes et d'équipements cachés.

Mon père avait survécu plus longtemps que n'importe quel chasseur de primes, Jango Fett y compris. A présent il s'était retiré de la profession, et profitait de son argent en chassant des bêtes sauvages sur les planètes qui en possédaient encore. Avec l'argent qu'il s'était accumulé, père s'était acheté une villa sur Naboo. Le noyau de la planète, peuplé de monstres marins, l'avait attiré, et lorsqu'il rentrait des ses chasses sur Gamorr ou Kashyyyk, il aimait se détendre en se faisant poursuivre par des créatures immenses dans les profondeurs de Naboo, dont il réchappait toujours.

-

Les voyants du tableau de bord clignotèrent, et le Slave V retrouva sa vitesse standard dans les mondes du Noyau, près le la planète-ville Coruscant. Le vaisseau de Boba Fett entra dans l'atmosphère, et ses dirigea vers l'immense quartier des Affaires, avant de se poser dans le hangar d'un immeuble gris.

Le jeune Boba, âgé de vingt ans, était déjà une chasseur de primes renommé, que l'on différenciait de son père par la couleur de son armure. Mais si les mercenaires avaient déjà retiré leur casque devant les employeurs, ceux-ci auraient constatés qu'il n'y avait pas que cette différence. Le visage de Fett-père était mat, assez rude, les yeux marrons, les cheveux noirs. Celui de Fett-fils était plus pâle, plus fin, les yeux verts et les cheveux blonds-blancs dont deux longues et fines nattes s'échappaient à l'arrière du casque, qu'il coinçait à l'épaulette afin que les plus dupes croient qu'il s'agissait de scalps de Wookies.

Fett n'eut pas à s'attarder. Snhar paya vite, un peu plus de la somme convenue, et s'estima très satisfait du travail du Mandalorien, assurant qu'il portait bien le nom de son père.

Le Slave V se retrouva une nouvelle fois dans l'espace, son pilote faisant du sur-place en jetant un regard distrait à la carte stellaire. Ou aller, à présent ? Il fallait prendre une nouvelle prime, sinon il s'ennuierait à nouveau… La vie était si morne sans but à atteindre. Il décida de mettre le cap sur Ord Mantell. Il y avait toujours de l'animation, là bas. Tandis que le vaisseau passait en vitesse lumière, Boba retira son casque et contacta son père. Il était dans sa villa de Naboo.

« Bonjour, fils ! Tu as de la chance, j'allais justement partir.

- Je sais que tu n'aimes pas trop cette maison, renchérit Boba. Son père lui avait souvent dit qu'il n'aimait pas l'architecture Naboo.

- Oui, je me demande si je ne vais pas la vendre, d'ailleurs. Un Hutt m'a proposé d'entraîner ses gardes d'élite, maintenant que je ne suis plus dans le circuit. J'aurais préféré mourir à la chasse, je vais refuser.

- La seule mort digne d'un Mandalorien est la mort au combat, approuva le fils.

- Tout à fait. Mais je crois que je suis trop vieux pour me battre aussi bien qu'avant… Je ne sais plus vraiment quoi faire pour m'occuper. Je voulais transmettre mon savoir, mais tu es la seule personne qui ait été digne de mon enseignement. »

Boba resta silencieux. Il sentait que son père avait quelque chose d'important à dire.

« Je suis vieux, Boba. Vieux et bientôt faible. Je crois que je vais aller à la chasse aux rancors sauvages sur Dathomir… Et je ne reviendrai pas.

- C'est de la folie, père ! s'exclama Fett. Les rancors sont non seulement des créatures très puissantes mais elles sont aussi protégées par les clans des sorcières de Dathomir !

- Je ne mourrai pas sans combattre, fils. Où es-tu, que je vienne te dire au revoir une dernière fois…

- J'allais sur Ord Mantell, mais je vais t'attendre sur Dathomir. Ce n'est pas si loin.

- Non, reste sur Ord Mantell. Il faut que je mette ma maison à vendre, et Dathomir est diamétralement opposée à Naboo. J'irai te rejoindre sur Ord Mantell. Et je saurai te trouver, même si mes perceptions diminuent.

- A bientôt, père.

- A bientôt, fils.

L'hologramme se brouilla, et Boba se laissa aller contre son siège. Son père allait le quitter. Dignement, certes, mais il le quitterait tout de même. Durant toute sa vie, toute son enfance, il avait été là pour lui, le laissant parfois seul pour son travail, mais Boba n'avait jamais eu à se plaindre. Il avait passé son enfance sur Kamino, dans l'isolement le plus total, sans autre influence que celle de son père, qui l'entraînait au combat. Le jeune Mandalorien avait souvent rêvé à sa mère, qui lui avait légué ses cheveux blonds et ses yeux verts, mais son père n'avait jamais abordé le sujet. Et maintenant qu'il était décidé à mourir… Mais l'identité de sa mère n'avait plus vraiment d'importance depuis qu'il avait atteint ses quinze ans, âge où il était devenu chasseur de primes à son tour. Et cinq années standard avaient passées depuis. Boba se demanda ce que lui apporterait le fait de découvrir l'identité de sa génitrice, puis se souvint qu'il valait mieux ne pas avoir d'attaches familiales, ou ses ennemis sauraient où frapper. C'était préférable pour elle qu'il ne sache pas qui elle était.

Fett joua avec une des deux tresses qu'il avait laissé pousser jusqu'au haut des cuisses. Le reste de sa chevelure raide lui arrivait à la nuque, mais il avait préféré laisser deux longue mèches, comme un test. Celui qui arriverait à lui couper aurait gagné son estime. Et s'il s'agissait d'une femme, elle aurait gagné son amour… Boba avait eu beaucoup d'histoires d'une nuit, mais jamais cela n'avait duré plus longtemps. Les femmes étaient en général attirées par le charme mystérieux qu'il dégageait, comme son père et son grand père avant lui. Mais aucune de celles qui avaient pu voir sous son casque n'avaient été déçues. Boba était quelqu'un de beau. Et il avait hérité de l'intelligence, de l'ingéniosité et de la prudence légendaires de son père.

Le Slave V sortit de l'hyperespace devant la planète d'Ord Mantell. Une planète moyenne, aux reliefs habituels – montagnes, forêts, marais. Ord Mantell était une destination prisée par les contrebandiers, un point de transit de marchandises plus ou moins légales. Un nid de voyous de bas étages comme de grand caïds de la pègre, venus pour les lois bancaires peu regardantes. Il y avait toujours un prime à prendre, ici.

Le vaisseau pénétra dans l'atmosphère, puis amorça la descente vers l'un des nombreux spatioports de la planète. Les bâtiments de duracier gris avaient un toit plat, pour permettre aux vaisseaux privés de décoller ou se poser sans payer de taxe. L'endroit ressemblait à n'importe quel spatioport de climat tempéré : les rues de durabéton étaient tout de même assez bien entretenues et nettoyées, une foule hétéroclite se pressait dans les différents hangars ou échoppes au décor de plastacier. Le système d'Ord Mantell était également réputé pour ses nuages de comètes particulièrement denses, où se déroulaient plusieurs courses.

Fett remit son casque Mandalorien noir et rouge lorsqu'il se posa dans un des hangars publics destinés aux vaisseaux ne transportant pas de marchandises. C'étaient à eux que les taxes étaient destinées.

-

Comme je l'avais prévu, un Nuknog était là pour me faire payer la taxe d'atterrissage exorbitante propre à cette chère Ord Mantell. Les Nuknogs, mesurant environ un mètre vingt, étaient de petits humanoïdes reptiliens au long cou, au caractère plutôt niais et influençable. Cette espèce était souvent recrutée à bas prix pour éxécuter des travaux dégradants dont personne ne voulait, et je m'étonnai qu'une autre race n'ait pas pris l'emploi, qui permettait l'abus de pouvoir à outrance.

Je descendis du Slave, accrochant une cape de voyage noire anti-blaster à mes épaulettes. Le Nuknog s'avança, et débita son texte, qu'il avait sûrement appris par cœur :

« La taxe d'atterrissage est de 50 000 crédits. Si vous n'avez pas cette somme, vous ne pouvez quitter votre hangar, et vous serez expulsé après deux jours. La taxe pour repartir est également de 50 000 crédits. »

Il parlait le Basic, ce qui dénotait un effort de la part des autorités portuaires. Celles-ci espéraient toujours qu'un pigeon paierait la somme qu'ils demandaient, pensant que quelqu'un serait assez naïf pour ne pas connaître les taxes légales de la République.

« La taxe maximale de la Nouvelle République est de 200 crédits, rétorquais-je. Et si tu veux que j'oublie cet incident, tu ferais bien d'oublier aussi qu'il y a une taxe. Qui sait, tu as peut-être une prime sur ta tête… »

Le Nuknog eut l'air crispé. Mon père m'avait enseigné les méthodes d'intimidation. L'armure Mandalorienne et le brouilleur vocal suffisaient la plus part du temps à faire plier mes interlocuteurs. Les yeux noirs du non-humain se posèrent sur mes tresses, qu'il prit sûrement pour des scalps de wookies, car il se courba en ouvrant la porte du hangar. Je sortis sans un mot.

Négocier avec des créatures vivantes était plus aisé qu'avec des droïdes, puisqu'ils étaient influençable. La seule parade rapide à la programmation des machines étaient la désintégration, mais on récoltait souvent des ennuis. Les autorités portuaires avaient dû placer des créatures vivantes à cause du mépris qu'ont certaines espèces envers les droïdes. Ou bien parce que ça revenait trop cher de les remplacer à chaque fois qu'un voyageur se plaignait de la taxe trop élevée.

Je pris le chemin de mon établissement favori : Le Broyeur d'astéroïdes. J'y resterai jusqu'à ce que mon père arrive. Je n'avais plus envie de jouer à cache-cache. D'ailleurs, je n'avais plus envie de rien. Pas de prime, l'ennui s'installait. L'impression de ne servir à rien. Le découragement total. Mon père et moi étions devenus chasseur de primes pour honorer nos parents, mais aussi par ennui.

Je ne pouvais plus dormir en sécurité, je ne pouvais plus baisser ma garde. Je devais être constamment prêt à fuir, prêt à frapper, prêt à tuer. Tuer ne me faisait rien. Pour moi c'était comme manger : un acte bénin, dont je pouvais me passer, à condition que je trouve une activité pour éviter l'oisiveté. Tuer était mon métier. Comme mon père, et mon grand père. Depuis trois générations, les Fett sont des mercenaires. Que faisais-je sur Ord Mantell ? C'était près des Hutt qu'il me fallait chercher. Près des gros contrats, ceux qui engendrent le plus de risques. Mon père m'avait souvent certifié que j'étais en tout point comme lui – mis à part l'apparence – donc que j'étais le meilleur chasseur de primes de la galaxie.

-

Il s'est retourné. Puis il est sorti. Et j'ai entendu ses pas mourir. Et mon cœur mourir avec eux. Mon père allait rejoindre le sien, quelque part où je ne devais pas aller tout de suite. Mais l'envie était si grande… Il partait. Lui, mon héros, mon maître, mon mentor. Il me laisserait seul. Et il ne reviendrait pas. Il l'avait précisé. J'aurais préféré qu'il meure par la main d'un homme. Au moins j'aurais eu quelqu'un à haïr. Quelqu'un à tuer pour avoir tué mon père. Le grand Boba Fett, qui m'avait légué son nom, ses connaissances. Il m'avait tout donné, et moi qu'avais-je désormais à lui apporter ? Même pas une vengeance. Il mourrait contre un Rancor ou contre les Sorcières de Dathomir. Mais il mourrait de toute façon.

Je laissai rouler mon casque au sol. Plus rien d'autre n'importait que ce vide qui emplissait mon cœur, ce vide que j'avais toute ma vie comblé par les primes. Mais à présent, à présent qu'il partait, que restait-il ? Encore elles. Je deviendrai une machine à tuer, une machine de capture. Si je ne pensais qu'à ça, j'oublierai la douleur abyssale qui me donnait envie d'hurler, de laisser mes yeux exploser. Mais un Mandalorien ne pleure pas. Je noierai la mort de mon père dans la mort des autres, comme certains oublient avec l'épice, moi j'oublierai grâce à mon métier. Et je le rendrai fier. En le surpassant. Je couvrirai sa voix par des tirs de blaster. Je couvrirai son odeur par celle des cadavres calcinés. Je couvrirai son dernier regard par le noir de ma visière. La visière de mon casque. De son casque. Nous sommes Boba Fett. Et je continuerai à faire vivre sa légende.


Vala ! Fini le chapitre 2. Maintenant que j'ai mes chapitres d'intro, on va pouvoir commencer l'histoire proprement dite. Et maintenant j'ai des idées d'aventures .

En ce qui concerne ce chapitre, j'ai recommencé complètement une partie, car il y avait une péripétie en plus dans ma première version : une confrontation entre Snhar et Boba jr, mais je l'ai retirée, car bien trop longue et ennuyeuse. Ca n'était pas vraiment utile au développement ni à une introduction, donc je l'ai supprimée, et j'ai recommencé à partir de l'atterrissage sur Coruscant, c'est pour ça qu'on ne s'attarde pas trop sur le personnage de Snhar qui n'est pas important du tout.

Donc, j'ai eu beaucoup de mal à intégrer Boba dans l'histoire, car je voulais qu'il rencontre Shyn Fir. Mais si j'avais pris le Boba original, deux problèmes se seraient posés : l'âge et l'apparence. J'avais calculé l'age de Boba Fett : il avait 26 ans dans l'épisode VI, et vu que ma fic se déroulait 20 ans plus tard, il aurait eu 46 ans ! C'était pas possible, donc j'ai envisagé que les sucs de Sarlacc avaient prolongé sa vie (puisque c'est son mode de digestion) et je me suis dit que 46 ans c'était tout de même beaucoup pour ma tite Shyn Fir qui aurait 17 ans. Donc j'ai envisagé un clone de Boba, puis un nouveau problème s'est posé : le prénom. Une amie m'a aidée à chercher divers prénoms en mélangeant "Boba" et "Jango", mais le résultat donnait plutôt bizarre. Donc j'ai pensé à reprendre le prénom de Jango, comme un hommage, puis ça n'allait pas : je voulais que mon personnage soit Boba Fett ! Donc, la solution la plus accommodante était que Boba se fasse cloner et donne son nom à son fils, prétendant que c'était une volonté de sa mère (mais ça je ne le dit pas dans l'histoire). Donc j'ai écrit ça comme ça, en ajoutant des détails, comme une modification de l'apparence, qui ne ferait pas penser à Boba jr qu'il était un clone de son père. Et en relisant, j'ai vu que c'était assez crédible, donc j'ai laissé tel quel.

En fait, l'enjeu de ce chapitre était de présenter le deuxième Univers de mon histoire : l'un étant celui des Jedi, l'autre étant celui des malfrats bossant dans l'illégalité. Au début, je voulais alterner entre ces deux mondes, mais la rencontre entre Boba jr et Shyn Fir intervient assez vite dans le récit, donc j'ai laissé tomber cette idée (ben oui j'aurais jamais écrit ça si ils se rencontraient pas... ;) Mais je me rends compte que j'ai eu pas mal de chance, puisque je n'avais pas pensé à une quelconque péripétie pour ce chapitre, je me retrouve avec la capture d'une proie par notre joli blond ! J'ai pensé, lorsque j'eus terminé le flash-back Boba père qui va sur Kamino se faire cloner, que c'était la meilleure façon de présenter le nouveau personnage, et une narration à la première personne garderait un peu de suspense quant à l'identité du héros (comment ça on sait tout de suite ?)

A la relecture d'un de mes lecteurs-cobayes, le premier m'a spécifié que ça manquait de descriptions, car les planètes comme Nar Shaddaa ou Ord Mantell n'apparaissant pas dans les films, on nageait un peu en plein brouillard. J'ai donc rajouté des descriptions de-ci de-là, j'espère qu'on imagine mieux maintenant. Décrire Ord Mantell était assez difficile, car je n'avais jamais vu la planète par mes propres yeux, et je me suis souvenue que les héros de YJK y allaient à un moment donné. Je me suis donc beaucoup inspirés de la description qu'ils en faisaient, en alliant à ma propre idée : celle des hangars taxés, pour les vaisseaux non-cargos. Si ils taxaient les cargos, personne ne viendrait plus sur Ord Mantell !

Voilà, voilà, j'ai fini mon étalage d'après chapitre, merci d'avoir lu jusqu'ici, et postez des rewiews, s'il vous plait !