Disclamer : Les personnages qui m'appartiennent pour ce chapitre : Maîtres Phiirhe Fan, Iphrij Narre, Meivan Rak. Heu, les cristaux de Lia sont aussi de mon invention.

Blabla de l'auteur : voilà enfin le chapitre 3, où il devrait y avoir une début d'histoire… Une fois n'est pas coutume, j'ai planifié le déroulement du chapitre avant de l'écrire ! Pour ce chapitre, on aura surtout une narration à la première personne, car il s'y passe plus de choses et qu'il serait trop long et ennuyeux de raconter la même scène plusieurs fois sous des angles différents systématiquement.


Chapitre 3 : Jungles

Le bruit de ma respiration était étouffé par le bruissement léger des immenses feuilles couvrant complètement la lumière du jour. J'avançai en essayant de ne rien arracher, dans ce couloir fait de lianes entrelacées, de champignons aux couleurs criardes et de fleurs exotiques. Tous mes sens en éveil, je cherchais via la Force ce qui m'avait conduite ici, tout en tentant de percevoir l'approche d'un éventuel prédateur. D'ailleurs, ce devait être un animal, qui par ses passages répétés, avait écarté la végétation luxuriante qui poussait sans aucune autre entrave que celles qu'elle avait crée. Tout autour de moi, la vie grouillait, des espèces que je n'avais encore jamais vu et de toute évidence elles non plus n'avaient jamais vu d'humanoïdes. Elles me suivaient donc avec curiosité, sans hostilité ni crainte.

Enfin je sus que je touchais au but : la lumière passait à nouveau entre les arbres devenus immenses. Moins grands que ceux de Kashyyyk, mais je les trouvais tout de même très imposants. Je sentis des émotions émanant de ces entités végétales, et j'eus la confirmation que je me trouvais bien en présence d'arbres Baffor. Les arbres Baffor, espèce d'arbre semi-intelligentes qu'on ne trouvait que sur Ithor, avaient été quasiment tous détruits par l'Empire, mais quelque-uns avaient survécu, et perpétré ainsi leur race unique. Ces arbres parcouraient la forêt et l'entretenaient, permettant ainsi à la "Jungle Mère" de ne pas s'étouffer.

J'envoyai vers eux une slave d'ondes positives, témoin de ma situation pacifique vis-à-vis de la forêt et de toutes les espèces qu'elle abritait. Ils eurent l'air d'accepter ma présence. Puis je leur communiquai une image, espérant qu'ils me mèneraient jusqu'à elle : Un gisement de cristal couleur rouge sombre, qui devait se trouver dans les parages. J'attendis de longues minutes sans que rien ne se passât. La patience était l'une des vertus que l'on m'avait enseignée dès mon plus jeune âge à l'Académie Jedi. Je ne trouvais rien d'extraordinaire à attendre, de longues heures, de longs jours ou de longues années peut-être. Mais mon entourage semblait s'en étonner. Etrange. Les minutes se suivirent, et je n'avais toujours pas bougé d'un pouce, lorsque, posément, les Baffor se murent. Secouant leurs feuilles dans un doux bruissement, ils s'écartèrent, comme pour me laisser passer. Le soleil irrigua la clairière et je plissai les yeux pour m'habituer aux reflet crus sur l'herbe si verte qu'elle semblait irréelle. J'avança prudemment en sentant tout autour de moi : Les arbres, les animaux, les roches. Tout ici m'incitait à la sérénité, à la paix totale et parfaite. Je sus que j'étais arrivée. Plus que quelques pas, et j'ouvris les yeux. Dans une petite crevasse, un gisement du minerai que je recherchai étincelait, comme s'il avait été naturellement poli. Je m'agenouillai, puis, sentant cette herbe si soyeuse et si douce sous ma main, je m'allongeai à plat ventre, effleurant du bout des doigts les cristaux que j'étais venue chercher. Ils étaient tellement lisses, et brillaient d'un éclat si pur… Je me sentais envahie par le Côté Lumineux, bien que la couleur rouge sombre ne laisse pas penser la sérénité qu'ils apportaient. J'attendis. Longtemps, peut-être. Me laissant complètement pénétrer par la Force, et gravant cet instant dans ma mémoire, je soupirai de bonheur. J'étais en accord parfait avec moi-même, avec les autres. Je pensai que cet endroit aurait pu sauver bien des Jedi qui étaient passé du côté Obscur, tant il était imprégné par la bonté, la compassion, l'harmonie. Enfin, lorsque j'eus bien profité des propriétés bienfaisantes de ce sanctuaire, je pris le mini-laser de découpage, que m'avaient confié les Ithoriens avant de descendre. Il assurait la formation d'un nouveau cristal et n'était pas nocif pour l'environnement. Je découpai deux morceaux plutôt gros, puisque j'avais dans l'idée de remplacer la gemme de mon soutien-lekku. Ce nouveau cristal m'apporterait constamment une partie de la sérénité de la Jungle d'Ithor. Ainsi, je me retrouvai avec deux échantillons assez conséquents, qui auraient chacun leur utilité. Et quelle utilité que de former la lame de mon sabre laser ! J'ignorai quelle couleur ces joyaux donnaient, puisque selon l'hololivre, les deux seuls sabres utilisant ces cristaux avaient deux couleurs différentes : Bronze et violet-bleu. Je me relevai, et traversai le couloir que les arbres Baffor avaient laissé ouvert pour moi, puis repartis dans les boyaux de la jungle.

Combien de temps ais-je marché, dans la pénombre et l'humidité, je ne sais pas vraiment. Et cela ne m'intéresse pas trop. Combien de nouvelles sortes de fleurs ais-je croisé, dans les profondeurs du Joyau de la Galaxie ? Des milliers, presque autant que les nouvelles créatures que j'ai rencontré via la Force, tandis que je n'avais qu'elle comme guide. Dans une poche de ma ceinture, les deux cristaux me répondaient à chacun de mes pas, tintant avec une son d'une pureté extraordinaire. Je n'aurais sans doute même pas à raffiner celui que je placerai dans mon sabre laser.

Puis, à force de marcher, j'ai fini par retrouver la clairière où mon maître et moi nous nous étions quittés. La lumière du Soleil prenait une teinte verte en traversant les feuilles, et l'herbe était aussi douce ici qu'au Sanctuaire, bien qu'elle n'ait pas tout à fait la même forme. Je m'assis par terre, m'adossant à une arbre au tronc particulièrement lisse. Ithor était la planète comprenant la plus grande diversité d'espèce botanique de la Galaxie. Ses habitant, les Ithoriens, avaient développé des technologies écologiques incroyables et avaient décidé de laisser la planète libre, s'installant sur des cités flottantes. De par cette exceptionnelle virginité de l'environnement, Ithor était un très grand lieu touristique, très prisé pour les lunes de miel. Depuis que Glenss et moi avions atterri ici, j'avais eu l'impression de voir plus de couples que dans ma vie entière. Cependant, il fallait être quelqu'un de spécial pour pouvoir visiter la Jungle-Mère. Apparemment, la condition de Jedi de mon maître et moi, ainsi que notre profond respect envers la nature, avait suffi à convaincre les Ithoriens de me laisser prélever des cristaux de leur sol.

C'était la première fois que je venais sur Ithor, et j'étais fermement décidée à ce que ce ne soit pas la dernière. J'avais décidé de passer toutes mes vacances ici, tant le côté Lumineux de la Force était présent sur cette planète. Cela contrastait énormément avec le court séjour que j'avais fait sur Korriban, accompagnant mon maître dans une mission pour le Nouvel Ordre, contre les Vestiges de l'Empire. Korriban était la planète originaire des Siths, un monde dévasté, désertique, aride, malsain, envahi par le côté Obscur de la Force. Je tressaillis à ce seul souvenir. Mais la paix d'Ithor me regagna bien vite. Bientôt, je sentis la Force s'agiter de remous, et je sus que mon maître arrivait.

Glenss utilisa encore la Force pour écarter deux feuilles brillant d'un bleu intense, puis se retrouva dans la clairière où il avait quitté son apprentie. Shyn Fir l'attendait au pied d'un arbre, jouant avec les deux morceaux de cristal étincelant d'un rouge profond. Elle avait réussi.

« Tu as fini par les trouver, constata le Zabrak avec un grand sourire.

- Oui, Maître, répondit Shyn Fir, radieuse. Si vous avez trouvé ce que vous cherchiez, nous pouvons repartir.

- J'ai effectivement trouvé ce pourquoi j'étais venu, mais il faudrait être un Sith endurci pour passer à côté. La paix, Shyn Fir. As-tu ressenti la totale sérénité de cette planète ?

- Comme si elle coulait dans mes veines, Maître.

Glenss parut satisfait.

- Parfait. Maintenant que tu peux terminer ton sabre laser, je vais appeler le prêtre Ithorien.

- Faudra-t-il à nouveau subir les purifications et les prières ? demanda la Twi'Lek d'une voix amusée. J'ai eu l'impression que nous accomplissions un exploit en obtenant le droit de poser un pied sur le sol d'Ithor.

- En effet, c'est très rare que des êtres étrangers descendent sur la planète, et le statut de Jedi ne suffit pas toujours à prouver notre bonne volonté. La Force est avec nous.

Shyn Fir resta silencieuse un moment, avant de demander :

- Pouvons-nous rester un peu plus longtemps ? J'aime beaucoup cette planète.

- J'aimerais te l'accorder, mais Luke m'a demandé que nous retournions à l'Académie un court moment, afin que nous fassions ensemble le point sur l'avancement de la formation des padawans. »

Un nœud de forma dans l'estomac de la Twi'Lek. Retourner à l'Académie ? Elle ne l'avait jamais souhaité, et avait même secrètement espéré que le fait d'avoir un maître la dispenserait de revoir Yavin IV.

Glenss sentit cette soudaine tension chez son apprentie. Il savait qu'elle n'avait pas de très bons souvenirs de sa jeunesse à l'Académie Jedi, qu'elle avait toujours été seule là-bas. Elle n'était pas faite pour l'éducation en groupe, c'était certain. L'Académie avait été crée pour former les nouveaux Jedi après la chute de l'Empire, mais le peu de maîtres ne permettait pas une éducation comme sous l'Ancien Ordre. Luke Skywalker, aidé par le peu de précepteurs Jedi que comptait la galaxie, avait donc enseigné les voies de la Force à de nombreux enfants, qui étaient par la suite devenus des chevaliers, puis des maîtres. On dénombrait environ un millier de Chevaliers Jedi, dont quelques centaines détenaient le titre de Maître. Un nouveau Conseil avait été formé, le Temple Jedi reconstruit sur Coruscant. A présent, les Jedi étaient de retour, prêtant main forte à la Nouvelle République, et cherchant dans la Galaxie d'éventuels fragments de leur héritage.

« Ne t'inquiète pas, finit par dire Glenss, nous ne resteront pas très longtemps. Et Luke ou le Conseil nous confiera certainement une mission. »

Sur ce, le Maître Jedi activa son comlink, et contacta le vaisseau-horde qui les avait déposés. Les Ithoriens, ces pacifiques créatures surnommées "Têtes de marteaux" avaient une relation fusionnelle avec leur planète, dont l'atmosphère extraordinairement riche en oxygène avait permis le développement d'un écosystème très riche, la quasi-totalité de continents étant recouverts par une jungle luxuriante que les Ithoriens avaient appelé la Jungle Mère. Celle-ci fournissait la population en nourriture, matériaux de constructions et médicaments, mais pour chaque végétal arraché, un Ithorien en replantait deux. Ne pouvant pas se résoudre a défricher des forêts pour installer des villes, ils construisirent ces fameux vaisseaux hordes, et remplacèrent chaque plante par son double génétique par la technique du clonage dans les immenses serres de ces cités volantes.

Une ombre s'étendit sur la clairière, et Shyn Fir leva ses yeux roses vers le ciel qui commençait à être obstrué par un morceau de disque. Glenss, qui observait la scène de son regard vert-marron sentit via la Force qu'une petite navette demi-cylindrique descendait vers eux, son pilote la manœuvrant avec virtuosité pour ne pas arracher de feuilles. Elle finit enfin par se poser sur l'herbe douce, ouvrant une porte latérale. Les deux Jedi montèrent à bord.

La navette assez simple dans sa décoration, les parois de plastacier transparent étaient en quelques endroits gravés de motifs végétaux ; les fauteuils rembourrés étaient moelleux et confortables. Le poste de pilotage n'était même pas séparé du reste de la navette, ainsi Shyn Fir s'étonna devant le panneau de commandes extrêmement compliqué, qui devait permettre ces fines manœuvres au petit transport.

Glenss et sa padawan furent accueillis par le prêtre Ithorien qui les avait déjà conduit au sein de la Jungle Mère. Ils s'inclinèrent devant lui, et furent soumis à un interrogatoire très précis de leur séjour sur le sol d'Ithor.

Les cités flottantes abritaient sous le principal dôme de transpacier des complexes d'habitations, de commerces, de recherches, ainsi que culturels. Les autres dômes servaient de serres botaniques recréant l'environnement d'Ithor, dans lesquelles des excursions en speeder étaient organisées, leur étendue étant si vaste qu'un touriste pourrait facilement s'égarer.

Au niveau supérieur, des plaines herbeuses formaient les pistes d'atterrissage. Cette herbe était spécialement cultivée par les Ithoriens dans leurs serres pour résister aux fortes chaleurs, aux poids extrêmes et aux déchets chimiques, afin de supporter les nombreux allers et venues des vaisseaux.

Je jetai un dernier regard à la Mère Nuage, la plus grande cité flottante d'Ithor, et soupirai, avant de monter à bord. Le Sabre de Glace, le vaisseau de mon Maître, était prêt à décoller.

C'était un vaisseau assez grand pour que deux personnes aient à leur disposition une chambre, et comprenait en plus une infirmerie et une grande soute qui servait aussi d'atelier. Nul n'aurait pu deviner, de par sa forme rappelant celle des croiseurs corelliens, qu'il appartenait à un éminent membre de l'Ordre Jedi. C'était d'ailleurs pour cela que mon mentor Zabrak l'utilisait : il garantissait une parfaite neutralité dans chaque mission. Il pouvait donc aussi bien passer inaperçu dans un milieu aristocrate que dans les pôles de l'illégalité.

La décoration était sommaire : des parois de métal gris foncé où il ne valait mieux pas s'appuyer, car hérissées de toutes sortes de diodes, capteurs et indicateurs, la plupart pouvant servir de conteneurs secrets. Une fois monté à bord, on avait trois choix de direction : la pièce devant soi était circulaire, la plus spacieuse du vaisseau, et aménagée comme un salon autour d'un grand projecteur holographique. C'était la salle de détente, avec son distributeur de boissons et sa table de pazzak, et autres jeux que je n'aimais pas trop. Cette pièce était un peu le centre du Sabre de Glace, car à partir de là on avait accès aux autres compartiments, indiqués par des traits de couleur le long des murs. Le rouge désignait le chemin vers le poste de pilotage, le bleu vers l'infirmerie et la table d'analyse, le vert vers les quartiers de l'équipage – nos chambres – et le jaune indiquait la soute, les compartiments de stockage et l'atelier, ainsi que l'hyperpropulseur.

Je déposai mes affaires dans mes quartiers, puis les vivres dans la soute, et je rejoignis mon maître au poste de pilotage.

« J'aurais besoin de toi pour jusqu'à ce que nous passions en hyperespace, ensuite tu pourras terminer ton sabre laser.

- Bien Maître, répondis-je simplement.

- Tendue ? me demanda-t-il.

- J'essaye de ne pas céder à la peur en focalisant mon attention sur autre chose.

- Fais attention avec cette méthode, ou tu pourrais laisser passer des détails importants.

- Oui, Maître. Je dois être attentive à la Force, déclarais-je d'une voix qui traduisait mon embarras.

- Lorsque tu as peur, fais le vide en toi, ne pense que via la Force, et sois en paix avec elle. Alors tu pourras faire disparaître ton malaise.

- Merci, Maître » fis-je en baissant la tête vers le panneau de commandes.

Je n'avais jamais vraiment aimé piloter, et je n'étais pas très douée pour cela. Mon Maître me disait que lorsqu'un talent me faisait défaut, je pouvais combler ce manque grâce à la Force. Mais j'avais l'impression que bien des talents me faisaient défaut : Le pilotage, la compréhension des circuits électroniques, le tir au blaster…

« Ces talents sont minimes par rapport à ceux que tu maîtrises, lança abruptement Glenss.

Mon trouble avait abaissé ma garde et mon Maître avait lu dans mes pensées.

- Je… je suis désolée… La peur mène au Côté Obscur, mais…

- N'aie aucune inquiétude en ce qui concerne tes talents. Comme je viens de te le dire, tu es une excellente padawan, Shyn Fir. Tu manie le sabre laser avec virtuosité, et ce depuis ton tout premier exercice. Tu fais aussi preuve d'une grande patience et tu as une excellente capacité d'analyse, ce qui est primordial pour n'importe quelle mission. La Force est puissante en toi, et tu la ressens bien, puisque tu sais combler tes faiblesses grâce à elle. Tout le monde n'y arrive pas, sais-tu ?

Je fus touchée par ce flot de compliment. Je me détendis, faisant appel à la Force, faisant le silence en moi. Et j'eus beaucoup moins peur.

- C'est très bien, ma jeune apprentie » approuva mon Maître.

Nous décollâmes, laissant la magnifique Ithor derrière nous. Puis je calculai le chemin de plus court chemin vers Yavin, puis le vaisseau passa en vitesse lumière vers la géante gazeuse. J'allai dans l'atelier, après que mon Maître m'ait assuré qu'il n'avait plus besoin de moi pour le moment.

Je posai le manche de mon sabre laser sur l'établi. Je l'avais fabriqué sur Naboo, inspirée par les lignes fluides de certaines œuvre d'art. J'avais donc ajouté à la crosse des coulures de bronzium poli, en plus du rembourrage adhérent noir de la poignée. Le manche de mon sabre avait donc trois couleurs : argenté, doré et noir. J'avais déjà assemblé les composants à l'aide de la Force durant le voyage Naboo-Ithor, et à présent il ne me restait qu'à placer les cristaux. Je coupai le premier minerai que j'avais récupéré dans la Jungle Mère en deux, puisqu'il me fallait un cristal principal et un cristal de mise au point. Faisant appel à la Force pour savoir comment les positionner dans les circuits, je les encastrais dans la chambre d'énergie, puis j'entendis un "clonk" rassurant. Je soupirai d'aise et refermai le manche, les doigts fébriles. Puis j'effleurai ma création jusqu'à trouver le bouton d'activation. La lame s'éleva dans un sifflement suraigu. Alors j'éclatai de rire, tant mon bonheur était grand. Elle était rose pale.

Moi qui avait été habituée aux lames bleues, vertes, parfois violettes ou jaunes, je me retrouvai détentrice d'un sabre rose ! J'approchai d'un miroir, et comparai la couleur avec celle de mes yeux. Ils étaient tout de même plus foncés. Puis, m'éloignant du speeder de mon Maître, je fis quelques moulinets du poignet, pour m'habituer à cette nouvelle arme. Je n'avais jamais compris ce que la maniement du sabre laser avait de difficile. Certains prétendaient que les ondes électromagnétiques émises par la lame engendraient un fort effet gyroscopique, mais je ne l'avais jamais ressenti. Le maniement du sabre était pour moi quelque chose de très naturel, j'étoffai donc avec ce que mon Maître m'enseignait : la Force. Je puisai dans mes ressources de Jedi et dans ma connaissance de la Force pour sauter, effectuer des mouvements compliqués… Mon maître m'avait dit une fois, pour me flatter, que j'avais le potentiel pour atteindre le niveau de feu Maître Yoda, et que je serai bientôt capable de recevoir son enseignement du combat au sabre laser. Je préférais penser que mon Maître exagérait.

Je commençai alors un dulon, exercice d'entraînement où l'on s'imaginait un adversaire. Je me battis quelques minutes – mon Maître m'ayant appris à garder la notion du temps durant les combats – lorsque ma lame fut stoppée par le sabre vert de Glenss.

« Très impressionnant, fit-il.

- Je ne sais pas, répondis-je honnêtement, je ne me rends pas compte de ma manière de combattre.

Il eut un petit sourire.

- Si nous faisons quelques vélocités ? proposa-t-il.

- Ici ? Au milieu de la soute ? Avec nos vivres et votre speeder ?

- Shyn Fir, tu apprendras que tu as parfois à combattre dans un environnement où l'on se doit d'être précis et qu'il est vital de ne pas abîmer. Tu peux sortir ton sabre n'importe où, souviens-t'en, alors entraîne-toi dès maintenant à ne pas être déstabilisée par le terrain.

Je raffermis ma prise sur mon sabre. Je sentis une vague de détermination affluer, celle que je ressentais toujours lorsque j'allais combattre quelqu'un au sabre. Mais on me répétait souvent que je ne devais me résigner à cette solution qu'en cas d'extrême nécessité. Dans ce cas, à quoi me servirait ma maîtrise ?

« Arrête, me coupa encore mon Maître. Tu te laisse envahir par le doute. Reprends-toi. Aie confiance en la Force. La maîtrise du sabre laser est un atout très puissant, sans lequel un Jedi ne peut rien faire, bien qu'il y ait eu quelques rares exceptions. Une Jedi qui maîtrisait si bien la Force qu'elle avait renoncé au sabre. Mais toi, Shyn Fir, tu concilie bien les deux. Donne-toi le temps d'apprendre, certaines choses ne sont pas innées, et c'est déjà formidable que tu aies une telle virtuosité au combat.

Je baissai les yeux, le baume au cœur.

- Merci, Maître. Je ne faillirai plus » assurai-je avec détermination.

Je devais combler ce manque de confiance en moi, qui, je le savais, était dû à mon enfance sur Yavin IV. Je regardai encore une fois les yeux verts-bruns de mon Maître, qui me sourit. Si je voulais aider les autres, je ne devais plus hésiter sur mes propres capacités. Je me détendis, laissant la Force filtrer à travers moi, ne faire plus qu'un avec elle. Je pris la posture d'attente "Jedi prêt", et demandai à mon Maître s'il était paré pour l'entraînement. Les vélocités étaient des exercices développant les réflexes, dans lesquels des séries d'attaques et parades étaient répétées avec une vitesse croissante.

Je savais que je manquais d'endurance, j'avais donc beaucoup travaillé pour y remédier. Avant que mon Maître ne me donne des exercices spéciaux, je déclarais toujours forfait lorsque nous combattions à la dixième vélocité. Mais là, je comptais bien faire durer l'affrontement.

Les attaques, les parades se répétaient jusqu'à ce que je les exécute par simple habitude, mais là je devais faire attention à ne pas endommager la soute du vaisseau, ce qui corsait l'exercice. Puis nous arrivâmes à la dixième vélocité. La série de mouvement était répétée de plus en plus vite, jusqu'à dépasser les limites physiques pour puiser dans la Force. Les attaques de mon Maître me firent reculer, et je sus en le sentant grâce à la Force que j'arriverais bientôt contre le speeder. Mon Maître changea alors brusquement de mouvement, effectuant une attaque visant ma jambe gauche. J'effectuai un Sai instinctivement – un saut assisté de la Force pour esquiver une attaque aux jambes – puis atterris derrière mon mentor, en effectuant une attaque visant son bras droit, avec un Jung – pivotement sur 180 degré. Il para sans difficulté. Je sus alors que nous en avions fini avec les vélocités, et que nous recréions le contexte d'un combat réel. J'eus un sourire. Enfin j'allais pouvoir m'amuser.

Je faisais tourner ma lame dans tous les sens, effectuant instinctivement des mouvements complexes, tandis que mon Maître parait avec virtuosité. Il attaquait, et j'esquivai bien souvent par des Sai que je transformais en mouvement d'attaques grâce à quelques rotations aériennes. C'était très différent d'un combat contre un droïde, car là je m'investissais à fond et je perdais vite mon énergie. Alors que je sentais que mon maître commençait à peine à se fatiguer, j'allais bientôt m'évanouir d'épuisement.

« Solah ! » Criai-je en me dégageant d'un saut. Le combat avait duré un quart d'heure depuis la fin des vélocités. Je tenais le quadruple contre des droïdes. Mon Maître me regarda avec un sourire, puis éteignit son sabre laser. Je fis de même et m'écroulai au sol, la respiration saccadée, les muscles douloureux. Glenss s'avança et m'aida à me relever, me transportant vers la pièce principale.

« Je suis fier de toi, Shyn Fir. Malgré ce que tu crois, tu as une bonne endurance, qui s'accroîtra avec l'entraînement. Si le combat avait pu se prolonger, tu aurais certainement pris le dessus. Tu as une excellente maîtrise de la forme IV, je t'ai vu faire des mouvements que je ne t'avais jamais appris et que même les Jedi expérimentés ont du mal à exécuter. Les caméras de surveillance ont dû tout enregistrer, je vais reposer un peu ton corps et je te montrerai ça. »

Ma main était toujours crispée sur mon sabre laser ; je sentais les propriétés bienfaisantes du cristal m'envahir, et je regrettais de ne pas avoir eu le temps de positionner le deuxième morceau sur mon soutien-lekku. Ma respiration retrouvait petit à petit un rythme normal, tandis que mon Maître m'allongeait sur une banquette. Il se plaça au-dessus de moi et posa sa main sur mes yeux. Je sentis alors mon corps retrouver de sa vigueur, comme si j'avais dormi trois nuits. Glenss m'avait déjà soigné de cette manière, qu'il tenait d'Obi-Wan Kenobi en personne. Je me redressai, reposée, tandis que mon mentor tapotait sur le panneau de commandes de l'holoprojecteur. Il activa les hologrammes de surveillance au moment où nous avions commencé notre duel, et je fus très étonnée. Je bougeais beaucoup, sautais très souvent et exécutais et mouvements que je n'avais jamais appris, poussant mon Maître jusque dans ses retranchements. En combat, j'avais l'impression qu'il parait avec beaucoup de naturel et de désinvolture, mais vu de l'extérieur ses mouvements défensifs semblaient bien plus rapides, comme s'il avait été face à un adversaire de taille. Je sentais un sourire grandir sur mes lèvres tandis que je me découvrais à pratiquer des Jung, Jung Ma – pivotement sus 360 degrés pour plus de puissance – des Sai et des Shun – rotation du sabre sur 360 degrés à une main pour gagner en vitesse – critiques parés au dernier moment par Glenss. Il était tout de même maître de forme III, les parades étaient par conséquence sa spécialité. A la fin du combat, ma perte de vitalité était flagrante, et je n'avais tenu qu'une minute en état de fatigue extrême avant de déclarer forfait en criant « Solah ! »

« Finalement je crois que je ne me débrouille pas si mal »avais-je conclu, un sourire aux lèvres.

Je n'eus même pas le temps de commencer à tailler le deuxième cristal pour pouvoir le mettre sur mon soutien-lekku que le Sabre de Glace sortit de l'hyperespace devant Yavin. La géante gazeuse brillait d'un rouge intense et je n'en détournai le regard que pour aider Glenss à manœuvrer vers la quatrième lune. Il n'avait pas vraiment besoin de mon aide, mais il m'apprenait à piloter, assurant que le gros vaisseau n'était pas pratique pour débuter, mais qu'au moins je serais rodée pour des engins plus petits.

Nous entrâmes en douceur dans l'atmosphère de la quatrième lune de la géante rouge, puis survolâmes la jungle qui s'étendait sous notre transport, jusqu'à l'immense pyramide à degrés qu'était le Grand Temple Massassi, qui abritait l'Académie Jedi. Sentant un nœud se former au creux de mon estomac, je fis appel à la Force pour me détendre, chasser mes mauvais souvenirs, la peur. Mon Maître posa une main compatissante sur mon épaule, qui contribua à ma sérénité.Ca ne pouvait pas être si terrible, de toute façon. J'allais donner une bonne image à mes anciens précepteurs. C'était préférable pour Maître Glenss.

Le Sabre de Glace entra en douceur dans un des hangars de l'Académie où nous attendait Luke Skywalker. Une fois descendus, je laissai mon Maître savourer ses retrouvailles avec son ancien mentor, tandis que je m'adonnai à l'observation minutieuse du lieu. Des dessins assez primitifs étaient gravés dans la pierre jaunie par le temps, déjà présente des millénaires auparavant. Chaque éraflure était un témoignage du passé glorieux de la construction, qui avait résisté à bien des sièges et reconstruites de maintes fois. Le bruit de la conversation entre les deux Maîtres Jedi s'amplifia ; ils se dirigeaient vers moi.

« Mara est arrivée hier avec sa padawan, en fait, nous n'attendions plus que vous, fit Maître Skywalker.

- Je ne sais pas si nous allons rester très longtemps, Shyn Fir doit encore s'entraîner…

- Oh, ne t'inquiète pas pour l'entraînement, nos apprentis n'arrêteront pas pendant que nous discuterons de nos avancées respectives et du potentiel de chacun. »

Ils arrivèrent jusqu'à moi, et Maître Skywalker me gratifia d'un grand sourire.

« Shyn Fir ? C'est très agréable de te revoir après toutes ces années, comme tu as grandi !

- Pas vous, fis-je avec amusement. Vous avez exactement la même taille que dans mes souvenirs.

Maître Skywalker eut un léger rire et se retourna vers mon Maître. Celui-ci eut un bref signe de tête.

- En tout cas, bon séjour à l'Académie, tu sais que tu y es comme chez toi. »

Je m'abstint de répondre.

On m'avait attribué une chambre dans les hauts degrés du Grand Temple, et je jetai négligemment mon sac sur le lit dans lequel je tenterai de dormir le soir venu. J'ouvris ma poche pour en sortir le second cristal que j'avais trouvé sur Ithor, puis jetai un regard à l'unique table de la chambre. Aucun outil. N'étant plus une résidente de l'Académie, je n'avais pas conservé ma chambre, donc je n'avais plus l'équipement standard du bricoleur débutant. Je décidai alors d'aller aux salles d'atelier, car il me semblait que l'Académie en était pourvue. Je demandai mon chemin au premier droïde que je rencontrai, puis descendis dans les étages inférieurs.

J'arrivai enfin aux salles de conceptions, où l'on trouvait des établis et du matériel de fabrication de diverses choses, d'une simple lampe à un blaster en passant par un droïde ou même un speeder. Je m'approchai de l'un des établis, la plupart étant utilisés par des étudiants qui apportaient des modifications à leur sabre laser. Je posai ma gemme sur la table luminescente, accentuant cet aspect vitreux et poli ainsi que sa magnifique couleur rouge sombre. J'ôtai aussi mon sabre de ma ceinture, le posant également sur l'établi. Je pris ensuite une laser de découpage qui permettait de façonner des courbes, puis détachai mon soutien-lekku. Je détestais ne pas en avoir, me sentant comme nue, gênée. J'avisai un morceau de synthécuir brun que je nouai autour de ma tête, afin que mes lekkus ne s'affaissent pas. Puis je comparai mon cristal brut avec la gemme bleu turquoise opaque qui ornait mon couvre-chef, et commençai à tailler le minerai, faisant appel à la Force pour me guider dans mes opérations. Au bout de quelques minutes à peine, j'avais fini. J'avais obtenu une gemme de forme ovale, bombée sur le devant et plate derrière, pour me permettre de la fixer. J'avais même taillé trois petites pointes sur la surface plane, pour qu'elle adhère mieux au synthécuir.

« C'est du bon travail » constata quelqu'un derrière moi.

La voix était féminine et me rappelait vaguement quelque chose. Je me retournai. Elle semblait avoir le même âge que moi, dans ses cheveux marrons coupés à l'épaule courait une longue natte de padawan, et ses yeux couleur noisette – ou plus exactement, celle du brandy corellien – pétillaient de malice. Je la reconnus. Jaina Solo. La fille de la fondatrice de la Nouvelle République, Leïa Organa Solo. Elle était vêtue d'une toge Jedi traditionnelle, à ceci près qu'elle portait des bottes de vol.

« Merci, répondis-je simplement en prenant un déssoudeur.

- C'est un très bon usage de la Force que tu fais là, ajouta Jaina en se postant à côté de mon établi.

- C'est parce que j'en ai besoin, expliquai-je. Je ne suis vraiment pas douée dans tout ce qui est mécanique.

- Vraiment ? Ca alors, c'est ma spécialité ! J'adore bidouiller tout ce qui est vaisseaux, droïdes, etcetera… »

Je ne répondis rien. Elle se balança d'une pied sur l'autre d'un air gêné tandis que je séparai la gemme turquoise de mon soutien-lekku.

« C'est ton sabre laser ? demanda-t-elle en désignant l'objet que j'avais posé sur l'établi.

- Oui, répondis-je.

- Je peux le voir ?

Je restai un court moment silencieuse, me demandant si d'une part je devais prêter cet objet personnel à quelqu'un qui m'avait ignoré durant toute ma scolarité sur Yavin IV, et d'autre part si je devais avoir du ressentiment envers elle. Après tout, elle venait me parler, sans que je n'aie rien fait pour engager une discussion. Trois ans avaient passé depuis l'Académie, tout ça était du passé, elle et moi pouvions partir sur des bases nouvelles.

- Bien sur, approuvais-je en recevant une slave d'ondes positives, comme si j'avais abattu une frontière en moi.

Elle prit l'arme en main, l'examina sous toutes ses coutures d'un air expert, qui m'amusa assez.

« Il est bien construit, assura-t-elle, on ne croirait pas que tu as des difficultés avec la mécanique. En combien de temps as-tu assemblé les composants ?

- Huit ou neuf heures, répondis-je en prenant la gemme rouge et une colle à joyaux. durant le trajet Naboo-Ithor.

- HUIT OU NEUF HEURES ? répéta-t-elle, les yeux écarquillés. Mon frère, qui n'est pas très doué en mécanique, l'assemblé en une semaine ! C'est une très bonne performance, pour quelqu'un qui prétend ne pas s'y connaître du tout…

- Ah bon, fis-je, un peu gênée. Ben, je me suis aidée de la Force…

Jaina activa mon sabre, et inspecta la lame rose pale, qui frémissait et bourdonnait comme une entité vivante. Elle s'éloigna et fit quelques moulinets maladroits, avant d'éteindre l'arme avec un air apeuré.

- Comment fais-tu pour manier ça ?

- Heu, tu trouves ça difficile ?

- Et comment ! La conception du manche donne cette prise en main si inhabituelle, mais lorsque maîtrisée, cette arme doit être redoutable…

- Je ne vois pas de différence avec mes précédents sabres d'entraînements…

Elle éclata de rire.

- Décidément, tu m'as l'air de quelqu'un qui ne se rend pas bien compte de ses talents !

Je collai la gemme à la place de la précédente.

- Quel cristal as-tu utilisé pour cette lame rose ?

- Un cristal de Lia, je doute que tu connaisses.

- Non, en effet, ils ont des pouvoirs spéciaux ?

- Ils irradient de la sérénité, de la compassion… Je les ai trouvés dans un sanctuaire du Côté Lumineux sur Ithor.

- Sur Ithor même ? Enfin je veux dire, sur la planète ? Dans la jungle ?

- Oui, mon Maître et moi avons eu la permission d'y aller.

- Eh bien ! Quelle chance ! Mon frère et moi n'avons jamais eu de droit sur poser ne serais-ce qu'un orteil sur Ithor.

- Et toi, quel cristal as-tu utilisé ?

- Un cristal de synthèse, que j'ai spécialement fabriqué en m'aidant de la Force.

Je ne fis pas de commentaire. Je savais que les Siths utilisaient exclusivement des cristaux artificiels, qui accroissaient la puissance en diminuant la maniabilité.

- Et quelle couleur donne-t-il ? finis-je par demander.

- Violet. Violet électrique. »

Je défis le morceau de synthécuir que j'avais porté, puis remis mon soutien-lekku, enroulant les lanières noires autour des mes appendices tentaculaires. Jaina reposa mon sabre laser sur l'établi lorsque la voix de l'historienne Jedi, Tionne, retentit dans toute l'Académie.

« Votre attention, s'il vous plaît. Tous les padawans doivent rejoindre leur maître au grand auditorium »

Jaina s'apprêtait à me dire au revoir lorsque je la retint :

« Heu, tu peux me conduire, s'il te plaît ? J'ai oublié où était l'auditorium.

- Tu as oublié ? Tu étais ici avant ?

- Oui, pendant un petit moment. Je m'appelle Shyn Fir Junksa.

- Jaina Solo. Désolée, mais je ne crois pas t'avoir jamais vue, pourtant je suis à l'Académie depuis un bon moment, et j'y reviens toujours avec mon Maître entre deux missions.

- J'étais assez discrète, assurai-je d'une voix qui laissait bien entendre que je ne voulais pas m'étaler sur le sujet.

- Bon, qu'attendons-nous ? fit-elle avec un sourire.

Nous arrivâmes peu avant le début du commencement du discours. Je vis Jaina rejoindre son Maître, une humaine aux cheveux roux et à la toge verte, ainsi qu'un petit attroupement regroupant un garçon que je reconnus : Jacen Solo, je savais que son Maître était Luke Skywalker en personne ; une jeune fille à la chevelure roux-doré coiffée en tresses cérémonielles qui s'appelait Tenel Ka, son Maître étant une Togruta qui parlait avec le Nautolan qui prenait en charge la formation d'un jeune Wookie, que je savais nommé Lowbacca.

Je levai les yeux vers Maître Glenss lorsque je sus que Jaina parlait de moi à son groupe d'amis. Celui-ci me regarda en souriant.

« Je suis fier de toi. Tu ne t'es pas laissé aveugler par la rancune. C'est très bien. »

Maître Skywalker monta sur l'estrade, et tout le monde s'assit sur les bancs de pierre, faisant le silence complet. Je jetai un coup d'œil au reste de la salle, il devait y avoir une cinquantaine de Maîtres et leur padawan.

« Chers Maîtres Jedi, chers apprentis, commença Skywalker, il est bon de vous revoir entre ces murs. Vous avez été rappelés ici afin que vous vous reposiez,

Je me serais mieux reposée dans les serres d'Ithor.

- que vous vous entraîniez,

C'était ce que je faisais avant qu'ils ne nous ordonnent de revenir.

- Et afin que nous nous entretenions sur le meilleur moyen d'apprentissage : l'Académie ou les Maîtres Jedi. Lorsque ce séjour sera terminé, vous pourrez choisir l'un où l'autre, ou même alterner les deux. Chacun doit prendre la solution qui lui convient le mieux, grâce à laquelle il progresse le mieux vers son statut de Chevalier Jedi.

Je me retournai vers Glenss, interloquée. Il eut un regard serein. Maître Skywalker avait du prévenir tous les précepteurs Jedi qu'ils risquaient de perdre leur padawan. En ce qui me concernait, mon choix était déjà tout vu, nous pouvions d'ores et déjà repartir.

- A présent, profitez bien du temps que vous passerez ici, essayez de vous entraîner en utilisant les méthodes de l'Académie, que ce séjour soit bénéfique pour chacun. Maintenant, allez. Que la Force soit avec vous. »

Tout le monde se leva, et j'informais mon Maître que mon choix était déjà fait et que je resterais avec lui.

« Soit, fit-il avec un sourire, tu m'as l'air déterminée. Dans ce cas nous repartirons dès que Luke ou le Conseil nous aura attribué une mission. »

J'acquiesçai, tout en étant convaincue que ce moment ne viendrait pas aussi vite que ce que mon Maître pensait.

Maître Skywalker rejoignit le groupe des jumeaux Solo, puis se dirigea vers Maître Glenss, ses neveux et toute leur clique sur les talons. Je sentis la chose arriver, aussi gros qu'un rancor dans un nid d'Ewoks. Et ça ne loupa pas.

« Glenss, Shyn Fir, nous allions descendre dans les salles d'entraînement, vous nous accompagnez ?

Je soupirai. Mon Maître me jeta un regard étrange.

- Bien sur » répondit-il.

Je ne savais pas très bien si je devais être contente ou déçue. Durant tout le trajet, Jaina fit les présentations, et je fis semblant de ne connaître personne. Puis, nous arrivâmes dans la salle de pierre, fraîche et humide, qui nous servirait de salle d'entraînement. Nos Maîtres, absorbés par leur conversation, semblaient bien décidés à nous laisser nous débrouiller seuls. C'en était flagrant, mais les autres ne semblaient pas avoir remarqué.

Tenel Ka commença des exercices d'échauffement standards, d'abord un programme musculaire, puis Jedi – soulever divers objets avec la Force. Jacen semblait captivé par un petit lézard qui courait sur les murs de la pièce, et Lowie faisait des mouvements de base au sabre laser avec Jaina. Voulant m'échauffer aussi, je m'assis au sol, en tailleur, et commençai à appliquer la méthode que m'avait enseigné mon Maître : la préparation par la relaxation. Je fis le silence en moi, et la Force irrigua mon être, grandement aidée par le cristal de mon soutien-lekku. La sérénité coulait dans mes veines, et mes muscles se préparaient à n'importe quel exercice physique sans que je dépense la moindre énergie. Je sentais tout autour de moi ; les quatre étudiants qui stoppaient leur échauffement en me considérant avec incrédulité. La puissance qui émanait des Maîtres rassemblés dans un coin. J'entendais même leur conversation.

« Lowbacca a fait de grands progrès ; il maîtrise beaucoup mieux sa colère et est beaucoup plus serein.

- La colère engendre le Côté Obscur. C'est une émotion assez répandue chez les padawan. J'apprends à Tenel Ka à ne pas y céder.

- Shyn Fir n'est pas quelqu'un de colérique, au contraire, elle a une patience et un calme à toute épreuve.

- Toi qui étais si impulsif lorsque je t'ai formé… Cette apprentie a l'air de te faire le plus grand bien. Et toi aussi. Lors de sa jeunesse à l'Académie, je n'ai pas senti à quel point la Force était puissante en elle. Vous sentez cette déferlante d'énergie ?

- Quelle façon inhabituelle de s'échauffer. Avec Jaina, nous nous en tenons aux exercices de rigueur.

- Avec Jacen aussi, mais je crois qu'il n'est pas prêt à ce genre d'exercice, il n'est pas encore assez… Concentré.

- La concentration de la Force est une technique assez complexe, c'est très étonnant qu'elle en ait une maîtrise aussi parfaite. Elle m'a l'air très liée à la Force.

- Et encore, j'ai l'impression qu'elle se retient, qu'il y a encore des barrières qui empêche la Force d'affluer complètement. »

Je ne voulus pas entendre la suite. Tous avaient l'air de penser que j'étais quelqu'un de puissant, j'étais flattée, mais pas convaincue. J'avais encore beaucoup à apprendre, puisque j'utilisais très souvent la Force.

Je rouvris les yeux, affrontant quatre regards braqués sur moi.

« Que… Quelle est cette technique ? demanda Jacen, qui semblait tomber des nues.

- La concentration de la Force, répondis-je en me levant souplement. Mes muscles étaient prêts à passer aux exercices.

- Maître Fan utilise cette méthode pour s'échauffer, déclara Tenel Ka d'un ton intéressé en s'avançant vers moi. Tu es quelqu'un de puissant. C'est un fait.

Lowbacca grogna quelque chose en wookie, que son DTM – Droïde de Traduction Miniaturisé – s'empressa de traduire.

- Maître Lowbacca veut préciser qu'il a senti une déferlante de la Force lorsque vous avez pratiqué votre exercice, et veut vous témoigner son admiration.

Je baissai les yeux, un peu gênée.

- Ben, heu, je ne sais pas… »

Et puisque tout le monde semblait avoir terminé ses échauffements respectifs, Jacen proposa :

« Et si on faisait des combats au sabre ? Juste une saine compétition, rien de plus… »

Les Maîtres s'avancèrent, soudainement intéressés par la tournure que prenaient les événements. Le Nautolan, Maître de Lowbacca, déclara :

« Je propose que les Maîtres choisissent eux-même les adversaires, puisque nous sommes ceux qui connaissons le mieux les capacités de nos apprentis.

- Je suis d'accord avec Maître Narre, acquiesça la Togruta qui était donc Maître Fan. J'aimerais bien que Tenel Ka se mesure à Jaina… Maître Jade ?

- J'approuve » répondit la femme aux cheveux roux qu'était Mara Jade Skywalker, l'épouse de Luke Skywalker.

Tout le monde se recula pour laisser place aux deux adversaires, puis Jacen vint s'asseoir à côté de moi en me demandant quels étaient mes pronostiques sur l'affrontement. Je répondis que je ne connaissais pas assez bien les capacités des combattantes pour en juger. Il m'approuva en disant qu'il ne savait pas non plus.

Le combat commença. Jaina et Tenel Ka étaient de bonnes combattantes, bien qu'il ait été flagrant que Tenel Ka s'y connaissait mieux en art guerriers que la Corellienne. La combattante rousse, vêtue d'une tunique en peau de reptile verte, maniait bien sa lame turquoise, et je vis par ses mouvements qu'elle pratiquait la forme V. Jaina, le regard concentré, faisait virevolter sa lame violette ; ses nombreuses parades m'indiquaient qu'elle avait choisi le forme III.

Tenel Ka maîtrisait le combat ; ses muscles puissants étaient renforcés par la Force je sentais qu'elle avait presque fini de mettre au point sa stratégie pour achever l'affrontement. Elle effectua une série d'attaques rapides, que Jaina para avec plus de difficulté, puis feinta. Jaina fut prise de court par ce changement soudain, et laissa un bref instant sa lame en suspens. Tenel Ka en profita pour passer outre, et pointa sa lame sous le genou droit de son amie. Elle avait gagné. Les deux jeunes filles éteignirent leur sabre laser, puis s'échangèrent un sourire fatigué mais satisfait. Maîtres Jade et Fan arrivaient déjà pour le débriefing.

« Jaina, sois un peu plus souple dans ta façon de bouger ; ta parade 5 est assez médiocre, travaille-la. Utilise plus la Force, et sois plus détendue. N'hésite pas à attaquer. Ta parade 2 est très bien, tu peux faire glisser ta lame vers le bas et faire un shiim, mais fais attention à ne pas faiblir, ou la lame de ton adversaire pourrait arriver jusqu'à toi.

- C'était très bien Tenel Ka, cependant pars moins en avant pour tes attaques 2, tu laisses une trop grande zone découverte, si jamais tu as plusieurs ennemis. Et sois plus en accord avec tes ressources, n'hésite pas à utiliser les mouvements de la Force. Si tu avais pratiqué un shun après sa parade 1, tu aurais pu abréger le combat. »

Mon Maître me glissa quelques remarques, m'indiquant certains points critiques communs chez les Jedi humains. Puis Maître Skywalker se pencha sur mon mentor.

« J'aimerais bien que Shyn Fir nous fasse découvrir ses talents. Je serais très honoré si elle acceptai de se battre contre mon apprenti.

- Es-tu sûr que Jacen ait le niveau ? demanda mon Maître en plaisantant.

- Il est très fort, ne t'y trompe pas. Il a déjà vaincu Tenel Ka, tu sais.

- Shyn Fir ? Qu'en penses-tu ? demanda Maître Glenss en se tournant vers moi.

- Je ne suis pas sure d'être à la hauteur, hésitai-je.

- Allez, je vais te ménager ! fit Jacen en me faisant une tape dans le dos. Viens ! »

A contrecœur, je m'avançai vers l'aire d'entraînement, et je sentis tous les regards se tourner vers moi. Je détachai mon sabre laser de ma ceinture, puisant dans l'énergie de mes gemmes pour trouver la paix. Je sentis la Force affluer, ne faire plus qu'un avec moi. Je sentis que Jacen se crispait légèrement. C'était trop facile. J'entendais toutes ses pensées, toute sa stratégie. Je pouvais d'ores et déjà travailler à la contrer. Il m'attaquerait très rapidement, dès le début du combat, avec une attaque 6. Je n'avais qu'à le laisser approcher, et esquiver par un sai. En le combinant avec un ton sun ma – un saut périlleux – je pouvais coincer ma lame sous son menton pendant ma rotation, et j'atterrirai de son côté gauche. J'aurais gagné. Cependant je devais très bien sentir la Force, car je risquais de tuer mon adversaire, ce dont je me serais bien passée.

« Prêts ? » demanda Maître Jade. Nous activâmes nos sabres. Celui de Jacen était couleur émeraude. A croire que j'étais destinée à combattre des lames vertes. L'assemblée sembla interloquée par la couleur inhabituelle de la mienne. Je m'en préoccupai peu, sentant la Force m'apporter sérénité et harmonie. Nous acquiesçâmes d'un signe de tête. Mon adversaire était assez tendu.

« Allez » Comme il l'avait prévu, Jacen se jeta sur moi, et je sautai souplement en effectuant un ton sun ma rapide, afin qu'il n'ait pas le temps de parer. La Force guida ma lame, qui se plaça à dix centimètres de la gorge du Corellien, tandis que je me réceptionnai en douceur. Il avait l'air complètement paniqué. Le combat était fini. Il avait perdu.

« Mais… J'étais pas prêt, bougonna-t-il.

- Si tu compte encore me laisser gagner, autant arrêter là tout de suite, déclarai-je d'une voix sereine, certaine qu'il m'avait volontairement ouvert ses pensées.

- Mais tu as gagné à la loyale ! s'exclama-t-il. Simplement je t'ai sous-estimée.

- Tu as juste pensé trop fort. Fais attention avec ça, tu es un adversaire facile à devancer. »

Il sembla ennuyé par ma dernière phrase, et leva les yeux vers son Maître, qui parut m'approuver d'un signe de tête. Je vis Jaina faire un sourire taquin à son frère :

« Fais attention Jacen, tu as un adversaire de taille !

- C'est un fait, approuva Tenel Ka. »

Jacen me proposa de recommencer un nouveau combat. Je lui donnai mon accord, à condition qu'il me ferme son esprit. Ce qu'il réussit assez bien. Notre second affrontement durant un peu plus longtemps que le premier, mais fut tout de même assez rapidement terminé. Jacen maîtrisait la forme V, et était dépassé par mes mouvements instinctifs complexes. J'enchaînais les Jung, Jung Ma, Jung Su Ma, Ton Su Ma, En Su Ma à grande vitesse, et mon adversaire déclara vite forfait. Il semblait épuisé, alors que je ne ressentais aucune fatigue. Avais-je progressé à ce point depuis mon combat contre mon Maître sur le Sabre de Glace ?

Jacen se mit en posture de forfait, et cria « Solah ! » d'une voix forte. Je me reculai et éteignis mon sabre laser. Le Corellien était essoufflé, exténué lorsqu'il désactiva à son tour son arme. Il se releva péniblement, une grimace aux lèvres, en passant sa main dans ses boucles brunes. Je me tournai vers Maître Glenss, et réalisai que tout le monde sauf lui me regardait bouche bée. Au contraire, lui avait l'air plutôt amusé par la situation.

« Ce… C'est incroyable, bredouilla Maître Jade.

- Quelle maîtrise, pour un si jeune âge, renchérit Maître Narre.

- Maître Aa'Tu, comment avez-vous fait progresser votre padawan aussi vite ? demanda Maître Fan.

- Elle a des dispositions naturelles très impressionnantes pour le sabre laser. Je compte la soumettre à l'enseignements des Grands Maîtres Yoda et Qui-Gonn Jinn dans les années à venir.

- Et je pense que tu auras leur accord, ils ont déjà dû sentir l'immense potentiel de Shyn Fir. Elle maîtrise aussi très bien la Force, ajouta Maître Skywalker.

J'étais profondément touchée que mon Maître veuille que je reçoive l'enseignement de ses anciens précepteurs.

- Je l'entraîne avec des vélocités, et déjà elle les trouve trop ennuyeuses.

- Des vélocités ? s'exclama Jacen, haletant. Mais c'est du niveau des Chevaliers Jedi !

Lowbacca manifesta aussi sa surprise par des rugissements sonores. Jaina semblait médusée, et Tenel Ka haussa un sourcil, interloquée.

- Oui, et elle atteint des vitesses remarquables.

- Maître, je vous remercie de votre gentillesse à mon égard, mais vous oubliez de signaler que je ne suis pas très endurante.

- Shyn Fir, tu n'es peut-être pas très endurante contre moi, mais il n'en va pas de même contre d'autres adversaires.

- Authentique, acquiesça Jacen avec un signe de tête, tu as une bonne résistance.

- Il est très étrange que tes dons n'aient pas été détectés plus tôt à l'Académie, constata Maître Skywalker, je crois que l'enseignement de Glenss porte ses fruits.

- J'aimerais rester à ses côtés pour la suite de ma formation, s'il vous plaît.

- Tu es la seule à pouvoir décider » déclara Maître Jade d'une voix douce.

Sur ces entrefaites, les portes de la salle d'entraînement s'ouvrirent, laissant pénétrer deux humains. L'un marchant en tête, il avait une barbe et les cheveux aussi longs que ceux de mon Maître, blonds. Il fut accueilli par des « Maître Rak ! Quelle joie de vous revoir ! ». Le jeune garçon qui le suivait était visiblement son apprenti. De gabarit plutôt étroit, il était vêtu d'une tunique Jedi, et ses longs cheveux noirs étaient noués à l'arrière de sa tête. Dans sa chevelure raide courait une tresse de padawan. Et la véritable explosion de joie chez le groupe des Solo m'avertit qu'il devait être un de leurs amis.

« Zekk ! s'exclama Jaina en lui sautant au cou. J'ai cru que tu ne rentrerais jamais de cette mission sur Iktotch !

- Je suis là maintenant, fit-il en lui déposant au baiser sur le front, caressant ses cheveux de sa main gantée.

- C'est super de te revoir, mon pote ! s'exclama Jacen en tapant dans le dos de son ami.

Tenel Ka sembla exaspérée par la manque de tact du Corellien. Zekk et Jaina voulaient sûrement savourer leurs retrouvailles.

- C'est un fait, acquiesça la guerrière, laconique, comme à son habitude.

- Maître Lowbacca voudrait signaler sa joie intense en réaction à votre présence, Maître Zekk, et vous adresse ses salutations ainsi que la bienvenue. Il s'enquit aussi de votre état de santé, traduit DTM après un bref rugissement du wookie.

- Quartier libre pour tout le monde, annonça Maître Skywalker, pressentant que les adolescents avaient sans doute beaucoup de choses à se dire.

Je ne savais plus trop où me mettre, Glenss semblait être en grande conversation avec Maître Narre, je ne pouvais donc pas vraiment aller le rejoindre.

- Shyn Fir, tu viens avec nous ? me proposa Jacen avec un large sourire.

- Pourquoi pas, répondis-je simplement.

- Zekk, annonça Jaina, voici Shyn Fir, qui vient tout juste de battre mon frère en duel de sabre laser.

Le dénommé Zekk me dévisagea avec admiration.

- Vraiment ? Mes félicitations, Jacen n'est pas un adversaire facile à vaincre.

Je me raclai la gorge.

Nous étions dans une des salles de détente de l'Académie. La pièce circulaire comprenait de larges baies aux grands rebords matelassés qui servaient de sièges et de lits, sur lesquels s'étendait une mare de coussins soyeux. Au centre, une fontaine offrait un agréable bruit de fond. La pierre se parait de rouge tandis que le soleil se couchait, offrant ainsi une atmosphère intime et douillette. Un vent léger caressait nos peaux, puisque nous avions laissé les baies ouvertes. Jaina était à demi allongée sur Zekk qui avait sa tête calée au creux de sa nuque et lui caressait doucement le bras. Parfois ils se regardaient dans les yeux, et s'échangeaient un tendre baiser. Jacen, lui, contemplait le coucher du soleil, assis à côté de Tenel Ka. Il avait l'air de vouloir se rapprocher d'elle, de faire comme sa sœur et son ami un peu plus loin mais semblait patauger complètement. La jeune guerrière restait de marbre, mais je sentais qu'elle voulait elle aussi assouvir ses instincts. Lowbacca n'était plus là, étant parti rejoindre une wookie nouvelle à l'Académie. Je me sentais un peu seule.

Soudain, la porte s'entrouvrit, et je vis mon Maître me demander discrètement de le rejoindre. Je sortis et questionnai, après avoir laissé la porte se refermer :

« Oui, Maître ? Qu'y a-t-il ?

- Une communication de Coruscant, viens. Prends tes affaires, je t'attends au vaisseau. »

Je courus vers les étages supérieurs. Je n'avais même pas défait mon sac, que je pris vivement avant de regarder successivement la porte, puis la fenêtre. Je devais redescendre une dizaine d'étages avant d'arriver au hangar. Je n'arriverais jamais à temps pour assister à l'ordre de mission. Je tendis la main, et fis appel à la Force pour ouvrir la fenêtre. Ce serait difficile, mais pas tant que ça je ressentais assez bien la Force, et puis je l'avais déjà fait sur Kashyyyk. Je connaissais la technique. N'hésitant pas une seconde de plus, je me ruai vers l'ouverture et sautai dans le vide. La Force guidait ma chute, m'empêchant d'être déviée par les arbres Massassi autour du Grand Temple. Je sentis que je devais ralentir, puis stoppai ma descente effrénée devant le hangar, à une vingtaine de mètres au-dessus du sol. Je restai en suspension quelques secondes pour me stabiliser, puis je me dirigeai vers le hangar en lévitant. Ca, par contre, c'était la première fois que je le faisais. Et c'était très fatiguant. J'utilisai mes dernières forces pour courir vers le vaisseau, et m'écrouler sur une banquette de la salle de l'holoprojecteur. Glenss me regarda, surpris.

« Déjà ? Comment as-tu tout descendu aussi vite ?

- Par la voie des airs, répondis-je simplement. Par contre je suis arrivée trop loin de l'ouverture du hangar lorsque j'ai stoppé ma chute, donc j'ai utilisé la Force pour léviter jusqu'à la pierre ferme… C'est ça qui m'a fatiguée.

- Et tu es arrivée à quelle distance de l'ouverture ?

- Environ cinq mètres, haletai-je. J'espère ne rien avoir manqué ?

Mon Maître eut un sourire étrange.

- Non, tu n'as rien manqué. La connexion va être établie d'une seconde à l'autre »

Une image holographique apparut au-dessus du projecteur circulaire. Les douze membres du conseil des Jedi prirent forme autour de nous, en cercle, assis chacun sur un fauteuil dépouillé, traduisant le souhait de vie simple des garants de la paix. Mon Maître et moi nous levâmes et nous plaçâmes face au dirigeant du Conseil, Maître Yoda. Son esprit présidait toutes les réunions du conseil, bien qu'il ne puisse plus être matériel, sa proximité avec la Force en faisaient un conseiller d'une sagesse infinie. A sa droite siégeaient les Grands Maîtres Qui-Gonn Jinn et Obi-Wan Kenobi, à sa gauche, Anakin Skywalker était assis. Les plus grands Jedi de la galaxie se tenaient là, devant mes yeux. A leurs côtés, des Maîtres réputés pour leur sagesse ou leurs talents spéciaux. L'hologramme de Luke Skywalker, qui émettait depuis Yavin IV, était également présent. Maître Glenss prit la parole :

« Saltations, Maîtres Jedi.

- Salutations, Maître Aa'Tu, Shyn Fir, fit Maître Kenobi, nous vous avons contacté car nous avons de nouvelles informations sur un morceau des archives Jedi. Un holocron Jedi a été retrouvé.

Je fus comblée par cette nouvelle. Avant la destruction du premier Temple Jedi, l'Empereur Palpatine avait transféré les archives dans divers endroits de la Galaxie, surtout pour récupérer les holocrons, Jedi ou Sith. A présent que l'Empire avait été éradiqué, les archives étaient disséminées dans des centaines de systèmes stellaires. Le Nouvel Ordre avait entrepris le travail de titan de retrouver les données perdues.

- Il est aux mains des Hutts, précisa Maître Jinn. Selon les espions Bothans, il se trouverait en possession de Grubba le Hutt, sur Nal Hutta, qui cherche à le vendre.

- Vous devez le récupérer, ajouta Maître Anakin Skywalker. Allez sur Nar Shaddaa, et faites-vous passer pour des acheteurs potentiels.

- Nous vous rapporterons l'holocron, assura Maître Glenss.

- Si déjà acheté il est, son propriétaire vous devez retrouver, compléta Maître Yoda de sa voix rocailleuse.

- Bien, Maîtres, acquiesça Glenss.

Puis il se tourna vers moi, et me demanda de le laisser. Sans objections, je m'inclinai, tandis que Maître Jinn me disait :

- Que la Force soit avec toi. »

Je pris mon sac, puis me dirigeai vers mes appartements. Je n'entendis de la conversation que : « Maître Aa'Tu, autre chose à dire as-tu ? » De toute façon, je ne voulais pas en entendre plus. Nar Shaddaa. Nous allions sur Nar Shaddaa. La seule fois où notre vaisseau s'y était posé, je n'étais même pas descendue. C'était il y a trois ans, mon Maître m'avait dit que j'étais encore trop jeune. J'étais donc restée à bord, avec le droïde astromech du Sabre de Foudre : R6-G8.

J'étais bien trop fatiguée pour défaire mon sac tout de suite. Je m'allongeai donc sur ma couchette et fermai les yeux. Je partis alors vers les abysses du sommeil.

Il faisait sombre, mais de la lumière irradiait d'où j'avais posé mes coudes. C'avait l'air d'être un bar, ou un night-club. Je bus quelque chose. Je savais que je venais de faire une action spéciale… Un homme vint à côté de moi. Enfin, je supposais que c'était un homme, car sa voix était brouillée et son visage dissimulé sous un casque… Il dit quelque chose que je ne compris pas, je répondis autre chose… Puis je sentis un panel d'émotions me submerger… Trop, c'en était trop à la fois. Je me réveillai en sursaut avec une image fermement imprégnée dans ma rétine : ma main serrant deux longues et fines tresses blondes. Un rêve. Un nouveau rêve. Ni plus ni moins. J'émergeai rapidement, et tournai la tête vers le hublot de transpacier. Nous étions en hyperespace. Combien de temps avais-je dormi ? Je me levai, puis quittai mes vêtements de synthécuir noir pour me glisser dans la cabine d'hygiène. Je la fermai hermétiquement, posai le masque à oxygène sur mon nez et ma bouche, puis enclenchai le procédé de toilettage. La cabine se remplit de cet épais liquide bleu translucide qui nettoyait la peau et la privait de ses impuretés – cellulite, etc – et la parfumait légèrement selon une odeur personnalisée. Sur Ithor, j'avais acheté avant de descendre dans la Jungle Mère une fleur dont la fragrance m'avait littéralement envoûtée : la Fleur de Solaris. J'avais entré un pistil dans le recomposeur olfactif pour que la cabine parfume mon corps de cette odeur. Je flottais dans le liquide qui me massait jusqu'à ce que la cabine se vide – c'est à dire lorsqu'il n'y eut plus rien à nettoyer – environ cinq minutes plus tard. Je sortis, dégageant une forte odeur de Solaris, et enfilai un peignoir en étoffe d'Anshi, que Rhiné m'avait offert lorsque j'étais partie de Naboo. Je me dirigeai alors vers le poste de pilotage.

Je ne fus pas étonnée de ne trouver personne, mon Maître se reposait sûrement. Je jetais un regard à la carte galactique qui indiquait notre position. Nous allions arriver en vue de Kashyyyk, nous étions donc à mi-chemin. Le sol métallique était froid mais propre, puisque le Sabre de Glace était équipé d'un nettoyeur automatique. Je me demandais ce que j'allais bien pouvoir faire, puis j'optai pour des entraînements au sabre laser.

Mon Maître vint me chercher une heure et demie plus tard, pour m'expliquer le plan.

« Tu infiltreras le milieu en faisant le tour des cantinas, tu récolteras le plus d'informations possibles sur ce Hutt, pour savoir si nous pouvons nous présenter à lui en temps que Jedi, et s'il a une faille que nous pouvons exploiter.

- Les Hutts ne sont pas très regardants, tant qu'ils reçoivent assez de crédits…

- J'ai un petit doute concernant celui-ci, il est le neveu de Jabba, et un Jedi est intervenu dans sa mort.

- Peut-être qu'ils avaient des conflits d'intérêts, ce qui nous arrangeait bien. Et puis, grâce à la mort de Jabba, sa famille a hérité de son empire… Je crois qu'ils doivent apprécier les Jedi, maintenant.

- Espérons-le.

- Et vous, Maître, que ferez-vous ?

- Je chercherai à connaître les prix, sans me faire repérer, et à savoir si l'holocron a déjà été acheté. Et si oui, par qui.

- Bon, eh bien depuis le temps que je rêvais de faire la tournée des bars sur Nar Shaddaa…

- Lorsque nous serons arrivés, prends bien garde à toi. Nar Shaddaa est une véritable jungle humaine.

- Après Ithor et Yavin IV, je commence à être habituée, fis-je pour plaisanter.

- La Force est… Comment dire… Etouffée, en ce lieu. Il y a trop de vie, trop de souffrances. Ce monde est vraiment très pauvre, précaire. C'est une excellent cachette. Même si tu utilises tes pouvoirs, personne ne remarquera rien, car tout le monde ne pense qu'à soi. La dernière fois que je suis allé sur cette planète, je n'ai pas pu entendre la Force, car elle était submergée par les milliers de voix d'êtres vivants qui ont une vie difficile. »

Je déglutis péniblement. Une mission sans la Force ? Impensable. Je pris congé, puis repartis dans mes appartements, où j'enfilai mes vêtements de synthécuir noir, et mes bottes à talons qui montaient jusqu'à mi-cuisse. Je portais toujours ces bottes. Je les trouvais confortables, et les talons ne me dérangeaient pas, puisqu'ils étaient équipés de mainteneurs d'équilibre. Je bouclai ma ceinture, et y accrochai mon sabre laser. Si on me questionnait à son sujet, je dirais que je l'avais volé quelque part, et que j'avais appris à m'en servir parce que c'était une arme efficace. De toute façon j'étais nulle au blaster, pas question d'en prendre un. Je repartis dans la soute et remplis des tubes de rations de survies, puis j'allai demander un peu d'argent à mon Maître. Il m'en donna beaucoup, précisant qu'on ne faisait rien sur Nar Shaddaa sans crédits.

J'allais retourner à ma chambre pour méditer, lorsque je demandais :

« Maître, vous n'aimez pas mon parfum ? Vous n'avez fait aucun commentaire.

- Tu as mis du parfum ? Je ne le sens pas.

- C'est curieux… Vous savez, c'est celui de la fleur que je vous avais montrée à Ithor. Déjà là-bas vous ne sentiez rien.

Maître Glenss me regarda d'une façon que je n'avais encore jamais vue. C'était un mélange de son regard fier, de son regard étonné, et de son regard curieux. Etre dévisagée ainsi était une sensation très étrange.

- Je crois que seules certaines personnes sentent la fleur de Solaris » fit-il après un silence.

Nous atterrîmes dans un hangar standard, ni trop huppée pour ne pas attirer l'attention, ni trop précaire pour avoir une chance de retrouver le vaisseau lorsqu'il nous faudrait repartir. Nous enclenchâmes les procédés de sécurité, laissâmes R6-G8 à bord, puis mon Maître sortit son speeder de la soute. Nous allions nous séparer.

« Tiens, voici un comlink, il te permettra de communiquer avec moi à n'importe quel moment.

- Merci, Maître.

- N'oublie pas : Aie confiance en tes capacités. Ici, la moindre hésitation peut être fatale. Fais-toi passer pour une mercenaire endurcie. Autre chose : Si l'on t'agresse, tue pour te défendre. Ici, les créatures sont corrompues et ont fait plus de mal que toi. N'aie pas de regrets.

Je déglutis.

- Très bien.

- Que la Force soit avec toi.

- Que la Force soit avec vous, Maître. »

Et il fila avec son speeder. Je soupirai profondément, puis tentai d'entendre la Force. Ce qui m'étonna, ce fut que j'y parvins sans difficulté, malgré ce que mon Maître avait dit. Je déduisis que les cristaux amplifiaient mes perceptions. Je vérifiai qu'il n'y avait personne… Puis je me concentrai. Les muscles bandés, je sentais la Force s'agiter autour de moi, en moi, partout. Je commençai doucement à m'élever. Lentement, je quittai le sol. La Force me soulevait, au-dessus du vaisseau, dans le hangar haut de plusieurs dizaines de mètres. Je m'élevai jusqu'à toucher le plafond, puis tentai de me diriger. A droite, à gauche… C'était assez facile. J'augmentai alors ma vitesse. Je fis quelques figures aériennes. C'était facile, aussi. Et je n'étais même pas fatiguée… Il me fallait trouver quelque chose de plus ardu… Quelque chose que je ne pouvais pas faire à mon niveau… Toujours près du plafond, je tendis mes mains vers le bas. Le vaisseau décolla lentement du sol dans un bruit métallique. J'étais médusée. Même ça, j'y arrivais ! Une vague d'enthousiasme me submergea. Grâce à Glenss, je n'étais plus la petite Twi'Lek médiocre que j'avais été durant toute mon enfance à l'Académie ! Le vaisseau s'éleva à mi-hauteur du hangar, puis je le reposai doucement sur le duracier gris, avant de me laisser moi-même tomber sur la coque du Sabre de Glace. J'atterris souplement, et mon regard se porta vers l'ouverture du hangar. Je me détendis, afin d'analyser le terrain. Tout serait assez bien, j'avais plusieurs possibilités de rappel. Je voyais les speeders, les navettes, les bâtiments… Une cantina, en bas. J'ouvris subitement les yeux et me ruai par l'ouverture, qui se trouvait à environ une centaine de mètres de la rue, puis plongeai.

Mon corps à la verticale passait sans problèmes entre les vaisseaux et les passerelles. Personne ne semblait s'étonner de me voir passer à la vitesse d'un tir de blaster, ils devaient me prendre pour une suicidaire. Je stoppai ma chute sur une grille de duracier, où je me posai, un genou au sol, avec une grande facilité. Tous les Jedis devaient être capable de faire cela, pensais-je. Je me redressai, et passai une main sur mes lekku. C'était ici.

L'enseigne luminescente colorée éclairait la ruelle crasseuse dans laquelle des êtres vivants au regard mauvais se croisaient, comme si chacun s'attendait à être tué d'une minute à l'autre. Durant mon analyse dans le hangar, j'avais senti que je trouverais ici les informations qui m'intéressaient. J'inspirai profondément, la Force m'incitait au calme. Je devais passer pour une mercenaire endurcie. L'air assuré, j'entrai dans la cantina.

L'endroit était sale, exhalait l'épice illégale et les breuvages douteux. Je me dirigeai vers le bar lumineux, en balançant mes hanches. Je devais passer pour une mercenaire endurcie. Je sentis des dizaines de regards peser sur moi. C'était assez désagréable, mais je devais jouer mon rôle, où je ne saurais rien de Grubba le Hutt. Grâce à la Force, j'analysai le contenu des verres autour de moi. Le seul que j'aurais pu avaler était ce que buvait un Nikto assis un peu plus loin. C'était jaune et lumineux. Le patron du bar, un Quermien, agita ses quatre bras et sa petite tête au bout de son long cou en avançant vers moi.

« Et pour la jolie Twi'Lek que voilà, ça sera quoi ?

- Un verre de ce que le Nikto dans le coin est en train d'avaler. Le machin jaune.

Il éclata de rire à ma façon de parler.

- On n'a pas froid aux yeux à ce que je vois ! Greenda ! Un jus de Wampa pour not' p'tite Twi'Lek esseulée !

- Qu'est-ce que vous en savez ? demandais-je, simulant l'irritation.

- Parce que les jeunes et jolies filles de votre race font pas long feu ici avant d'être… prise en charge, si vous voyez ce que je veux dire…

J'eus un rictus de mercenaire.

- J'ai bu un verre dans des endroits plus mal famés qu'ici, si vous voyez ce que je veux dire… »

Mais le barman semblait avoir raison. Je sentais des regards insistants et de la convoitise. Une rodienne m'apporta mon verre, et je sus que quelqu'un se dirigeait lentement vers moi, dans mon dos. Je fermai les yeux. La Force m'indiquait tout. Deux Twi'Lek mâles, un Trandoshan et un Dug. Ca n'allait pas être une partie de plaisir.

Un des deux Twi'Lek s'installa au bar à côté de moi. Il avait la peau bleue, et portait un bracelet d'esclavagiste. Sa troupe attendait un peu en retrait.

« Alors, ma belle, on attend quelqu'un ? me demanda-t-il en Twi'Leki.

Maître Glenss avait eu la présence d'esprit de me dire de jeter un œil aux programmes d'apprentissage de langues d'R6. Je maîtrisais donc plusieurs dialectes usités sur Nar Shaddaa.

- Et si c'était le cas ? répondis-je en Basic.

- Je te conseillerais de plutôt venir avec nous… On s'amuse beaucoup mieux, fit-il d'un ton mielleux en ne changeant pas de langue, tentative d'intimidation.

- J'en doute, crachai-je après avoir regardé son groupe d'un air méprisant.

Le second Twi'Lek s'avança, considérablement irrité. Il avait la peau jaune.

- Tu vas venir avec nous ! s'énerva-t-il, en Hutt.

- Traîner avec une bande de pecnots comme vous nuirait à ma belle réputation. Tirez-vous. »

Le Trandoshan rugit, pointant son blaster vers moi. Je savais qu'il allait tirer. Etant Jedi, je voyais tout légèrement à l'avance, et la Force était avec moi, me disant exactement que faire pour tous les neutraliser en un temps record. Et je savais exactement comment m'y prendre pour tuer.

Je pris le canon du blaster, le pointai vers le Twi'Lek jaune qui reçut la décharge paralysante. Je frappai avec la paume de ma main dans la poitrine du Trandoshan en utilisant une déflagration de la Force, ce qui fit exploser son cœur. En même temps, je donnai un coup de pied dans le blaster du Dug, qui fit partir le laser dans sa mâchoire. Avant que le Twi'Lek bleu n'ait pu réagir, je frappai sa nuque avec le tranchant de ma main en utilisant une lame de Force, et j'entendis sa colonne vertébrale émettre un craquement sinistre. Elle s'était coupée en deux. Mes trois adversaires s'écroulèrent en même temps. Le combat avait duré deux secondes et demie. Il en restait encore un vivant. Je pris l'arme du Dug, et la pointai sur la tempe du Twi'Lek paralysé. Le patron du bar, qui avait regardé la scène sans ciller, lâcha avec désinvolture :

« Bah, faites-le, au moins pour toutes celles de votre race qu'il a tué après les avoir prostituées… »

Les mots de mon Maître me revinrent en mémoire, mais c'était déloyal de tuer un adversaire désarmé. Mais ne devais-je pas passer pour quelqu'un d'habitué à ce genre de besognes ? Si je le laissais en vie, je ne serais plus crédible dans mon rôle, et je pourrais faire échouer la mission. Préserver la vie d'un esclavagiste cruel ayant détruit la vie de plusieurs femmes valait-il vraiment de perdre un holocron Jedi ? Certainement pas. Je tirai, restant impassible. Puis je revins à mon verre, comme si de rien n'était, après avoir dit, pendant que tout le monde me regardait encore :

« S'ils avaient une prime sur leur tête, je vous autorise à les prendre… Sinon jetez-les dans la première benne à ordures que vous verrez »

Tandis que je buvais, plusieurs personnes s'approchèrent des cadavres, leur firent les poches, et repartirent avec. Des chasseurs de primes, supposai-je. Lorsque tout fut nettoyé, quelqu'un s'assit au bar à côté de moi. Et je sus qu'il s'agissait de mon rêve. Il était vêtu d'une armure mandalorienne noire et rouge, et deux longues et fines tresses blondes s'échappaient de sous son casque à la visière en T. Il portait une cape noire, pour le protéger des blasters et des explosions.

Mon cœur s'accéléra. Depuis toute petite, j'étais très attirée par ceux qui se dissimulaient derrière ces casques. Leur aura mystérieuse, leur charme… Et là, j'étais en présence de l'un des leurs. C'était très troublant.

« Joli, me dit-il de sa voix brouillé. Vous êtes chasseuse de primes ?

- Entre autres, répondis-je après avoir bu une nouvelle gorgée de mon jus de Wampa.

- Qu'est-ce que vous venez faire par ici ? Les Twi'Lek de votre sexe et de votre… (je sentis son regard me détailler de bas en haut) gabarit évitent Nar Shaddaa.

- C'est pour ça qu'il y en a tellement ici, fis-je, ironique.

- Oh, celles qui sont là ne sont pas venues par plaisir… Mais ici, il est rare d'en trouver de votre couleur de peau… Vous êtes la deuxième Twi'Lek blanche que je rencontre. Pourquoi êtes-vous là ?

Je finis mon verre en analysant ses intentions. Et je fus relativement flattée de ce que j'y trouvai.

- Bah, après tout, peut-être que vous pourrez m'aider… Mon actuel employeur recherche Grubba le Hutt pour affaires.

- Oh, lui. Il requiert souvent mes services.

- Vous devez bien le connaître, alors.

- C'est des informations ou son adresse que vous recherchez ?

- Les deux.

- Dans ce cas venez à ma table, je vous offre un verre. »

Nous nous dirigeâmes vers un coin reculé du bar, puis nous nous assîmes près d'un diffuseur d'épices. Il ne m'en proposa pas et n'en fuma pas.

« Bien, parlons affaires. Qu'est-ce que vous voulez savoir ?

- Le maximum. Sa position vis-à-vis des grandes organisations politiques du moment, la Nouvelle République, les Vestiges de l'Empire, tout ça…

- Il n'est dans aucun camp. La Nouvelle République ne lui pose pas trop de problèmes, même si c'est plus dur d'opérer dans l'illégalité depuis qu'elle est en place, et les Vestiges de l'Empire n'ont pas le pouvoir, donc il les respecte moins. C'est quoi, que votre employeur lui veut ?

- Son Holocron Jedi…

- Ah. Comme beaucoup d'autres. Il le vendra à celui qui lui donnera le plus, ou celui qui le fera chanter.

- Je préfère la deuxième solution.

- Mais pour avoir ces informations, vous devez me payer… Je vous ai donné le plus gros parce que j'aime bien votre façon de mettre les gens hors service, mais là…

- J'ai de l'argent, le coupai-je. Combien ?

- Sans parler, poursuivit-il, du prix de mon silence. Vis-à-vis de votre situation… Les Jedi ne sont pas très appréciés, par ici.

J'eus un rictus. Il m'avait percée à jour dès le début. Mais je pouvais tenter de le renverser à coup de bluff.

- Qu'est-ce que vous fait penser que je suis une Jedi ?

- Votre vitesse, votre façon d'agir, vos étranges pouvoirs… Personne n'aurait tué un Trandoshan d'un simple coup dans la poitrine. Et tout cela combiné au sabre laser que vous portez à la ceinture…

Je réitérai mon rictus de mercenaire en me levant. Il resta tranquille.

- Vous avez le choix. Ou vous vous alliez avec moi, ou vous quittez la cantina et vous vous retrouvez avec des nuées de chasseurs de primes, d'esclavagistes et d'anti-Jedi à vos trousses.

Je fis appel à la Force pour savoir quelle directive prendre. Je savais que mon destin était lié à lui… Et ma prédiction ne s'était pas encore totalement accomplie.

- Je dois contacter mon équipier.

- Vous pouvez fuir, vous savez, je ne vous courrai pas après.

- Ma fuite dépendra de son avis.

- Alors je vous laisse un moment. Venez me chercher si vous voulez. »

Il se leva, et repartit au bar. Je sortis mon comlink et son projecteur de silence.

« Maître ?

- Shyn Fir ? J'allais te contacter. Grubba n'a pas encore vendu l'holocron.

- J'ai un informateur en ce qui concerne le Hutt. Un Mandalorien, qui a percé à jour notre situation. Il s'est proposé de m'aider, et m'a déjà donné quelques renseignements. Grubba n'a pas de position spéciale vis-à-vis de la République ou des Vestiges. Cependant je n'ai pas encore pu aborder le problème des Jedi. Il dit qu'on peut le faire chanter, mais pour savoir comment il demande à être payé.

- J'arrive, ton comlink me transmet ta position. Ne bouge pas. Selon toi, peut-on lui faire confiance ?

- Je sens qu'il ne nous trahira pas si on lui donne ce qu'il veut. L'ennui c'est que je ne sais pas de quoi il s'agit.

- Peut-être des crédits. Les Mandaloriens sont des mercenaires. »

La communication fut coupée. J'allai chercher mon informateur casqué, et nous nous rassîmes à notre table.

« Mon coéquipier arrive, lui annonçai-je. Nous voulons bien traiter avec vous.

- Très bien.

- Quel est votre nom ? demandai-je naturellement.

- Boba Fett. »


Ouaaaaaaaaaaaaaaah ! J'ai fini ! O.O la vache c'était long ! sur mon Word le texte fait 24 pages (par comparaison les autres en faisaient environ 7-8) c'est trois fois plus ! Il faut dire qu'il se passe plus de choses dans ce chapitre : La découverte du cristal, le retour à l'académie Jedi, et la mission du Conseil. Vous avez vu ? Shyn Fir rencontre les personnages des Jeunes Chevaliers Jedi ! Je n'en parle pas trop, il est vrai, mais c'est quand même un événement :3

Dans ce chapitre, on a aussi beaucoup de mots techniques relatifs au combat au sabre laser.

Petit dico improvisé :

Jung : pivotement sur 180 degrés

Jung Ma : tour sur 360 degrés pour plus de puissance

Sai : saut assisté par la Force contre une attaque aux jambes

Shun : tenu d'une seule main, le sabre tourne sur 360 degrés pour gagner en vitesse.

Jung Su Ma : tournoiement sur soi-même (bas ou haut)

Ton Su Ma : saut périlleux (avant ou arrière)

En Su Ma : roue (droite ou gauche)

Aussi, pour ce qui est technique, je parle d'attaque 1, parade 6, etc… Les numéros désignent les parties du corps :

1 : la tête

2 : bras et flanc droit

3 : bras et flanc gauche

4 : dos

5 : jambe droite

6 : jambe gauche

Heuuu, que dire aussi sur la partie explications… Ben, le pazzak est un jeu de cartes qu'on découvre dans KOTOR, donc j'ai peur que ce ne soit plus à la mode à l'époque où la fic se déroule, mais j'ai laissé. Après tout, le jeu d'échec a été inventé il y a des siècles, et certains y jouent encore. Heu, pour ce qui est des règles, comptez pas sur moi : j'ai jamais compris ! C'est pour ça que je déteste le pazzak lol.

Vala ! Pour une fois j'ai pas grand chose à dire pour mon post-chapitre :) Merci d'avoir lu jusqu'ici.