Blabla de l'auteur : Vous savez, Solaris c'est avant tout une quotidien… C'est pas une super histoire épique, non non non…. Mes héros ne sauvent pas la galaxie (ils laissent le boulot aux Skywalker)… En fait je l'écris pour qu'on ait un meilleur aperçu des problèmes auxquels doit faire face un Jedi, quels types de missions lui sont attribués… Et puis c'est aussi un prétexte pour faire un peu de tourisme dans ce fantastique univers qu'est Star Wars. J'espère que vous lirez quand même après ça, nihi…

Merci pour les deux reviews ! Elles m'ont fait extrêmement plaisir, c'est réconfortant de savoir qu'on est lu, et en plus quand y'a plein de compliments !

Raven-Wind-Wolf-Life : Merci beaucoup ! C'est en partie ta review qui m'a poussée à continuer. Et c'est la première fanfic Star Wars que j'écris, je craignais que ça ait l'air trop maladroit, mais je suis bien rassurée maintenant ! J'espère que ce chapitre est à la hauteur de tes espérances…

Zillah666 : Merci beaucoup à toi aussi, je continue à lire ta fic "Une intrue dans Star Wars", elle m'amuse beaucoup ! Promis je posterai des reviews. Voici donc le nouveau chapitre, moins long, désolée, mais si jamais tu lis le Blabla post-texte (quasiment un making-of lol), tu verras que l'écriture n'a pas vraiment coulée de source cette fois… Bonne lecture !


Chapitre 4 :Entre deux murs

« Le célèbre Boba Fett ? demandai-je avec incrédulité. J'étais assise en face d'une légende vivante !

Il laissa un court silence avant de répondre. J'avais remarqué qu'il avait des gestes posés et une façon de parler qui laissait toujours planer une sorte de suspense. Tout cela me mettait les nerfs à fleur de peau ; j'avais envie de lui sauter dessus.

- Encore une confirmation que vous n'êtes pas une mercenaire… Tout ceux qui sont du milieu savent que mon père est décédé récemment.

- Oh.

Je voulais ajouter « désolée » mais cela ne collait pas au personnage que j'étais sensée incarner. Fett se leva, prétextant qu'il n'aimait pas être assis et se dirigea vers une petite arche reculée. Son armure noire reflétait la lumière des néons criards dispersés çà et là dans le club enfumé. J'aurais détesté cet endroit si je n'avais pas été aussi captivée par le Mandalorien. Une ivresse inconnue se propagea en moi avec une sorte d'incandescence que je n'avais jamais ressentie auparavant. J'étais irrémédiablement attirée vers lui. Je me levai de la façon la plus sensuelle que je pus, et commençai à m'avancer vers lui, bien décidée à l'aguicher un peu. Seulement ce fut le moment que choisit mon Maître pour faire son entrée.

Il me trouva immédiatement, et je lui présentai notre informateur. Celui-ci ne salua même pas mon "coéquipier". Glenss demanda alors quelles étaient les demandes de Fett.

« Vos informations et mon silence, cela fait deux choses à payer, fit-il de sa voix métallisée.

- Voyons d'abord ce que vous exigez.

- Une caisse standard de gemmes corusca, qualité industrielle. Et un dispositif d'interception des nouveaux chasseurs de la République de type XT-16.

Je n'en croyais pas mes oreilles. Il fallait du cran pour exiger cela, on ne demandait tout de même pas les plans de l'Etoile de la Mort !

- Eh bien je crois que nous n'allons pas faire affaire avec vous, fit mon Maître, très calmement.

- Eh bien moi je crois que vous n'avez pas le choix, déclara le mercenaire. Vous êtes grillés. Il suffit d'un mot de ma part, et les ni les Jedi ni personne n'aura jamais l'holocron. A vous de voir si vous voulez faire un effort.

- Vous croyez vraiment avoir une telle influence sur Grubba le Hutt ?

- Vous voulez qu'on essaie ?

- Nous sommes à deux contre un, ce n'est pas à nous de céder quoi que ce soit.

- Tuez-moi et vous ferez une croix sur l'holocron.

- Comment savoir si vous respecterez le contrat ?

- Vous ne pouvez pas. Si vous me livrez ce que je vous ai demandé, je peux vous donner l'holocron. Si vous ne me donnez rien, vous n'aurez rien. Simple, n'est-ce pas ?

J'avais suivi la discussion des yeux, puis avais étouffé un rictus désabusé. Fett nous tenait. De toute évidence, c'était lui qui avait récupéré la relique, et utilisé Grubba comme vendeur. Nul doute que nous étions les seuls à pouvoir lui donner ce qu'il recherchait, et si nous refusions de coopérer, il ne vendrait pas l'holocron pour que nous ne puissions pas le récupérer chez quelqu'un d'autre. Un attrape-mouche, un piège pour les Jedi. Et ils étaient tombés dedans. C'était rudement bien joué.

- Je vous donne une semaine, en jours standards. Passé ce délai, il se peut que je détruise la cargaison que vous recherchez. J'ai assez d'argent, et cet holocron ne m'est d'aucune utilité. »

Sur ce, Boba Fett m'effleura en passant à côté de moi, puis sortit de la cantina. Mon cœur battait à tout rompre. Il n'était qu'un humain, ou du moins, un être qui ne maîtrisait pas la Force, et il avait réussi à mettre des Jedi au pied du mur ! J'étais époustouflée.

Je levai les yeux vers Glenss, qui avait un petit sourire intéressé. Je sentis qu'il avait suivi le même raisonnement que moi. Il tourna son visage vers le mien, puis déclara d'une voix amusée :

- Ca va coûter cher, mais je pense que ça les vaut. Après tout, nous n'avons pas le choix.

- Ce que vous semblez oublier, Maître, c'est le délai. La pêche de gemmes corusca est extrêmement aléatoire, pensez-vous qu'on puisse récupérer une caisse en une semaine seulement ?

- Si nous nous y prenons maintenant, on peut y arriver. Je vais appeler Luke. Il connaît bien l'administrateur actuel de la station des pêcheurs de gemmes.

- Oh, la station en orbite autour de Yavin ? Je ne savais pas que Maître Skywalker avait le bras aussi long. De qui s'agit-il ?

- Lando Calrissian, répondit Glenss. C'est lui qui a conduit l'assaut spatial lors de la Bataille d'Endor.

- Oui, il est plutôt connu. Il dirigeait une mine de gaz Tibanna sur Bespin, avant.

- Bien, on a du pain sur la planche. Je retourne au vaisseau informer le Conseil. Tant qu'on est sur Nar Shaddaa, je voudrais que tu récupère ces deux-trois petites choses avant qu'on reparte.

Mon Maître me tendit un petit databloc contenant une liste d'ingrédients rares qu'on ne pouvait dénicher qu'au marché noir. Je lançai un regard interrogateur.

- Maître Narre en a besoin pour ses recherches. »

Je n'en demandai pas d'avantage et sortis à la suite de mon Maître, le crépuscule tombait ; puis nous prîmes des chemins différents. La Force me guidait. Je parcourais des rues plus ou moins peuplées, croisant d'innombrables gangsters, prostituées, mendiants, dealers… La misère de la planète me frappait. Tout le monde ici semblait désillusionné, voyait la vie d'un œil sombre et pessimiste. Chaque passant portait au moins une arme, dissimulée ou non. Tout le monde ne pensait qu'à soi, à sa survie, comment manger ce soir. J'aurais voulu les aider, leur redonner le goût de vivre, la foi en la Force. Mais je me souvenais des paroles de mes Maîtres. Il était impossible de sauver la galaxie entière. Un Jedi se devait de rester passif, faire ce qui était en son pouvoir. Car désirer trop conduisait à la souffrance de ne pas avoir assez.

Je marchais toujours vers l'inconnu, laissant la Force guider entièrement mes mouvements. Glenss m'avait appris à libérer mon esprit à ce point. C'était utile lorsqu'on était perdu. Les rues se rétrécissaient, et les éclairages s'espaçaient. J'étais dans un quartier très mal famé, où tout le monde me regardait en biais. Je sentais que quelque chose allait bientôt se passer. J'entrai dans une zone où la seule source de lumière était Nal Hutta elle-même. De par mes origines Twi'lek, je voyais bien dans l'obscurité. Je distinguai donc plusieurs ruelles minuscules entre des bâtiments minables. J'étais sur une petite place en durabéton crasseux. Je reculai lentement, sentant un événement imminent. Tout cela était assez flou. Je reculai, reculai…

On me happa violemment dans une petite ruelle, et on me plaqua contre le mur d'un des bâtiments noirs. Il faisait très sombre mais je le reconnus. Le casque Mandalorien… Il savait cacher sa présence, masquer ses pensées, et ce même à un Jedi… Boba Fett.

La ruelle était si étroite que seules trois personnes pouvaient y pénétrer de façon latérale. Sa main tenait mon poignet droit contre ma poitrine, et l'autre était posée contre le mur, à gauche de ma tête. Mon cœur semblait vouloir jaillir hors de mes côtes, et lui, derrière son masque, semblait si calme… Si neutre… Si détaché…

« Vous vous êtes perdue, jeune Twi'lek ?

Sa voix métallique était rauque, froide, tranchante… Impitoyable. Je me sentis fondre, impressionnée par ce charisme si envoûtant. Avais-je peur ? La peur paralysait, elle empêchait la réflexion. Elle était le premier pas vers le Côté Obscur. La Force affluait. Il fallait se calmer, atteindre la sérénité…

- Tout allait bien avant que vous interveniez. Lâchez-moi, dis-je d'une voix parfaitement calme.

- Votre nom. Je vous ai donné le mien mais je ne connais pas le vôtre.

- Shyn Fir Junksa, répondis-je, un peu prise de court. Je ne le répèterai pas indéfiniment : Lâchez-moi.

Il desserra son étreinte, mais resta toujours aussi près de moi.

- Sachez, Shyn Fir, que j'obtiens toujours ce que je désire. Et j'aime troubler mes proies avant la chasse… Si quelqu'un met votre tête à prix, soyez certaine que je serais la premier à vos trousses.

- Et si personne ne la met à prix ? »

Il se rapprocha encore de moi, et mon cœur qui avait retrouvé un semblant de calme s'emballa de nouveau. Il chuchota, son casque effleurant ma joue :

« Alors vous manquerez les choses les plus plaisantes de votre vie. »

Il se recula légèrement, et je plongeai mon regard dans sa visière en T , son casque noir et rouge brillant faiblement sous la lumière diffuse de Nal Hutta. Avec une lenteur calculée, il porta ses mains gantées à son heaume Mandalorien, et le retira.

J'étais pétrifiée. L'obscurité assombrissaient ses cheveux d'un blond quasi blanc, qui brillaient malgré tout d'un éclat lunaire. Ils étaient raides et lui tombaient devant les yeux avec désinvolture, se prolongeant en deux tresses qui couraient le long de son armure. Ses iris vert-jaune étaient braquées sur moi, dans un regard blasé mais dans lequel je lisais de la convoitise. Et son visage… Doux, fin, masculin, presque androgyne, imberbe, diaphane. Un véritable chef-d'œuvre, pas encore dévoré par la vieillesse, je lui donnais vingt ans.

Lentement, précautionneusement, il approcha ses lèvres superbement dessinées des miennes. Je fermai les yeux. Mes sens parurent exploser lorsqu'il m'embrassa. Je n'avais jamais vraiment embrassé auparavant, mais il m'apprit ce qu'était un vrai baiser. Bizarrement, la Force sembla elle aussi exploser en moi, je sentais sa puissance décuplée. Bien que j'eusse les yeux fermés, je voyais tout autour de moi, mais en profondeur. Je n'étais jamais parvenue à une telle maîtrise auparavant. C'était un nouvel univers, que je n'aurais su décrire. Et lorsque Fett rompit le baiser, cette vision resta encore un peu avant de s'estomper et redevenir ce dont j'avais l'habitude.

Je rouvris les yeux à mon tour. Puis j'eus envie de rire… Il m'avait embrassée sans demander, il avait donc un trophée. Il m'en fallait un aussi. Je profitai de mes capacités éphémères pour utiliser une lame de Force très précise, à une vitesse telle qu'il n'aurait pas le temps d'esquiver.

En effet, pris de surprise, Fett n'eut pas le temps d'esquisser un geste que j'avais déjà ma prise en main. Ses deux tresses. Il eut un sourire. Il était magnifique lorsqu'il souriait.

« Deux trophées alors que je n'en n'ai qu'un… Ce n'est pas juste » déclara-t-il de sa voix naturelle.

Elle était profonde, avec une pointe d'arrogance dans les intonations. Même si je n'aimais pas les gens arrogants, je le trouvais adorable.

Je m'attendais bien sur à la suite, et je ne fis pas semblant d'être surprise. Nous unîmes nos lèvres à nouveau, plus fougueusement et plus passionnément cette fois-ci. Je ne m'en lassais pas. En plus d'être un fin tacticien, un maître de la discrétion, et certainement un combattant hors pair, Boba me semblait aussi très expérimenté dans le domaine sexuel. Je rougis à mes pensées, et reculai mon visage brusquement.

Il eut un nouveau sourire, carnassier cette fois-ci. Puis il remit son casque. Il était aussi sublime avec que sans.

« Que la chasse commence, et à dans une semaine » dit-il de sa voix à nouveau déformée.

Je n'eus pas le temps de répondre ; il alluma ses jetpacks et disparut derrière un immeuble. Je soupirai. Je venais d'embrasser un mercenaire ; un méchant. Normalement, j'aurais du être attirée par un gentil Jedi plutôt mignon, comme Jacen Solo… Mais non. Il fallait que je sois attirée par ceux qui avaient des idéaux diamétralement opposés aux miens.

La colère est le véritable ennemi, m'avait-on répété. Je ne devais pas y céder. Comment mon Maître réagirait, lui ?

Je n'eus qu'à penser à Glenss pour éclater de rire. Il prendrait cela avec humour.

« Heureusement que les Siths ont disparu, sinon je me serais mariée avec l'un d'entre eux tout en les combattant ! » pensai-je en riant.

Puis je tournai la tête vers la gauche. La ruelle donnait sur la minuscule place déserte. Je regardai alors vers la droite, la petite ruelle continuait assez loin, donnant sur une rue plus grande. Je pris ce chemin, et débouchai sur le trottoir luminescent. Je retombai alors dans l'atmosphère sordide et misérable de Nar Shaddaa. Cependant, je n'eus pas à déambuler plus, une boutique sans vitrine, se dressait en face de moi, je n'avais qu'à traverser. J'attendis que les trois speeders bons pour la décharge passent, puis je m'approchai de l'enseigne aux néons. Je savais que je trouverais ce que Maître Narre cherchait, ici, au "Bazar d'Onjezug".

J'inspirai un grand coup avant d'appuyer sur la commande d'ouverture de porte. Une mercenaire endurcie… Je jetai un coup d'œil au databloc, puis le sas noir de duracier éraflé s'ouvrit dans un sifflement.

La boutique était obscure, sale, et exhalait des relents abjects. On entrait par une salle circulaire, ouverte sur plusieurs pièces. Apparemment la marchandise était classée en sept catégories : Epices, reliques, technologies, armement, ingrédients spéciaux, êtres vivants et transport. J'entrai dans la salle "ingrédients spéciaux".

Elle était aussi minable que le vestibule, toujours aucune fenêtres, la lumière venant des murs et des piliers. Ils étaient couverts d'étiquettes luminescentes indiquant des noms d'ingrédients. Il y en avait des milliers. Deux autres personnes étaient dans la pièce avec moi, et elles avaient toutes deux le visage dissimulé. Je ne m'inquiétais pas d'avoir le visage nu. Ce que je recherchais n'était pas illégal, seulement rare et très cher sur les marchés ouverts. De plus, si j'avais voulu me cacher, on aurait tout de suite fait attention à moi. J'avisai un ordinateur de recherche dans un coin. Le clavier était adapté aux doigts, aux palmes, aux griffes et aux tentacules. Un effort de la part du propriétaire.

J'entrai les données, et les étiquettes des produits que je recherchaient passèrent du jaune pâle au vert. Je fis alors comme les deux individus, j'appuyai dessus. Le nom de l'ingrédient fut replacé par le choix de la quantité. Puis je validai, l'étiquette luminescente m'indiquant que ma commande était disponible à la caisse. Un bon moyen d'empêcher le vol, pensai-je.

Je n'eus qu'à suivre les flèches pour arriver à la salle de paiement. Un Nemoidien en costume chatoyant tapotait sur ses claviers derrière une paroi de transpacier. Il me remarqua, et débita avec un fort accent :

« Bionvenou au Bazar, vous désirez ?

- Je suis la commande GHY85721, déclarai-je abruptement.

- Oh, oui, oun onstant je vous prie.

Il se retourna et appuya sur un écran rouge. Un petit casier s'ouvrit, dévoilant une mallette cubique en plastacier grisâtre. Il regarda mes mains et plaça des poignées noires adaptées aux humanoïdes.

- Voillez untroduire votre moyen do paiement dons cette fente.

J'introduisis ma carte de crédit Républicaine. Une voix métallique annonça "Transfert en cours", puis ma carte se retira. La mallette traversa plusieurs compartiments de transpacier avant d'arriver jusqu'à moi. Ce Neimoidien prenait toutes les précautions possibles… avait-il à ce point peur de ses clients ?

Je repris ma carte, sortis sans un mot, et me retrouvai à nouveau dans la rue. J'analysai ma position, puis partis vers le hangar du Sabre de Glace. Mon Maître m'avait déjà trop attendue.

-

Le vrombissement des jetpacks me couvraient presque le bruit alentour de la ville. Volant au-dessus des rues, entre les hautes tours de duracier, je venais de m'extirper des bas-fonds.

J'avais eu la naïveté de croire qu'elle n'était pas comme les autres, qu'avec elle la chasse ne serait pas gagnée d'avance… Je l'avais surestimée. Elle serait comme celles d'avant, juste un passe-temps, une histoire sans importance. Et je lui briserais le cœur à elle aussi. Je ne bandais même pas…

A droite après l'immeuble du siège de Downcorp.

La seule chose qui me faisait réagir, c'était qu'elle avait eu le dessus, en prenant mes tresses, alors qu'elle ne les méritait pas. Elle avait eu l'impression d'avoir tout compris, alors qu'elle ne savait même pas lire dans mes pensées. Aucun Jedi ne le pouvait. J'avais dressé une infranchissable barrière, formée de rage, de flegme et de cynisme. Elle avait eu l'impression de tout contrôler, alors que je la tenais, je la soumettais. Elle était bercées d'illusions dérisoires, elle pensait que j'étais attiré par elle… Quelle petite conne présomptueuse…

Mon père m'avaient souvent décrit les Jedi comme des êtres redoutables. Il avait affronté Luke Skywalker, après tout. Mais après l'entraînement que j'avais subi, leurs pouvoirs ne leur étaient d'aucune utilité, que ce soit pour m'influencer ou même voir en moi. Si arrogants… Et elle, cette maudite Twi'lek, elle n'avait réussi le test que grâce à la Force… Elle n'avait pas remporté d'elle-même. Elle était faible. Quel plaisir je prendrais à la briser…

Les Jedi m'horripilaient. Ils étaient niais, trop surs d'eux… Ils croyaient que la Force leur conférait tout, alors qu'ils luttaient contre-eux même dans une croisade bien vaine… La colère, la haine leur était interdite au nom du Bien… Mais le Bien n'était rien. Il n'existait pas. Tout était gris, pas blanc ou noir. La vision linéaire des Jedi était d'une hypocrisie lamentable.

Père m'avait souvent raconté le temps où il travaillait pour Dark Vador. Lui, au moins, était un Jedi intelligent. Il ne se faisait pas violence pour ne pas user de son pouvoir, et il avait su s'élever plus haut que tout, à la droite de l'Empereur lui-même. Il était celui qui donnait les ordres. A présent, les Jedi étaient une sorte d'association humanitaire à l'échelle galactique, qui dénouaient les conflits et venaient en aide aux autres, sans rien recevoir en retour. Pathétique. Je savais que chaque Jedi, a la fin de sa formation, choisissait lui-même son orientation, mais pourquoi chacun prenait le chemin de l'aide envers les autres ?

La 745e rue.

Moi, je vivais pour moi-même, et c'était la meilleure solution. Je n'avais aucun regret. Tuer était mon quotidien, et c'était tant mieux, je ne me demandais pas pourquoi je vivais. Je n'avais foi en aucune divinité, car aucune ne m'était venue en aide. Je n'avais aucune morale, car la morale fait naître des remords d'y avoir failli. Le seul code d'éthique auquel j'obéissais était la Charte des Chasseurs de Primes. C'était ça ma vie. Et il n'y avait aucune faille. Une prime et je vivais. Aucune attache.

Du moins, depuis que mon père m'avait contacté. Il allait décimer tous les rancors de Dathomir, mais il faisait malgré tout croire à sa mort. Il avait survécu à l'intestin de Sarlacc, de simples bêtes sauvages ne pouvaient rien contre lui. J'avais vu son visage apparaître sur l'holoprojecteur du Slave V… Il me demandait de dire à tous qu'il était mort. Il retournait sur Kamino. Il n'avait plus rien à faire dans la galaxie. Il attendrait qu'un bras vengeur vienne l'achever.

Pauvre père. Il n'avait plus de raison de vivre, et terminait son errance sans but par un retour aux sources. J'espérais mourir avant d'en arriver là.

A quatre secteurs du centre de Podrace. J'amorçais la descente.

Je coupai mes jetpacks et remis ma cape. Un humain s'avança pour me faire payer je ne sais quelle taxe. Je le descendis d'un coup de blaster. C'était pas le jour. J'avais du boulot, et une Jedi Twi'lek midinette et naïve m'avait coupé mes tresses. Bien sur que j'étais pas d'humeur. Mais au moins j'allais gagner gros. Cette saloperie d'holocron allait enfin m'être utile.

J'allumai les moteurs, direction Ando. J'avais de l'Aqualish à traquer.

-

« Convecteurs de poussée à 70 pour cent.

- Desserre le retors du stabilisateur.

- Oui, Maître. Stabilisateurs à efficacité optimale.

- Très bien, je largue le train d'atterrissage. On décolle.

- Je vous assiste dans les manœuvres de passage en hyperespace ?

- Non, tu m'as l'air troublée, il vaudrait mieux que tu te reposes. Ton entraînement attendra ta sérénité.

- Merci, Maître. »

Je défis le harnais de sécurité du siège de copilote, et sortis du cockpit. Glenss ne croyait pas si bien dire en affirmant que j'étais troublée. Je suivis le couloir de duracier sombre, mes bottes claquant sur les dalles froides, leur son se répercutant à l'infini à l'intérieur de ma tête. Ma vue se brouillait, je sentais des larmes. Pourquoi ? Pourquoi ça ?

Je titubai, me cognant un peu partout, voulant m'effondrer à même ces dalles et ces grilles qui faisaient tant de bruit… Le sas coulissa enfin, et je me laissai tomber sur ma couchette, le visage dans l'oreiller, étouffant mon hurlement. Pourquoi ? Pourquoi cette douleur ? Je n'avais aucune raison d'avoir mal… Et pourtant une peine immense m'assaillait, comme si j'avais porté tous les malheurs du monde sur mes épaules. Un poids trop grand, trop lourd. J'avais l'impression d'être dans un compacteur d'ordures, broyée petit à petit.

J'hurlai une nouvelle fois, pleurant de toutes mes larmes, acceptant la souffrance, bien que je ne sache pas d'où elle vienne. Puis, à mesure de mon acceptation, la peine se diluait, s'estompait. Je m'assis, cherchant une explication, tandis que mon malheur disparaissait aussi subitement qu'elle m'avait submergé. Mon regard se porta vers ma ceinture, et fut immédiatement capté par ces deux tresses, pareilles à des chaînes d'étoiles scintillantes. Un mal de ventre m'assaillit soudain. J'eus l'impression de comprendre certaines choses que je n'avais pas réalisé sur le moment.

Ces tresses, étaient bien plus qu'un trophée… Ou, du moins, pour lui. Je le sentais à présent. Je n'avais pas réussi le test qu'elles représentaient, j'aurais du les conquérir de haute lutte, comme…

J'enfouis ma tête dans mes mains, accablée de nouveaux remords. J'étais méprisable, je m'étais conduite comme une vulgaire prostituée, et non comme une Jedi sereine et sûre d'elle. J'avais encore failli. Pourquoi n'avais-je pas tout compris avant ? Je n'avais pas du tout réagi comme je l'aurais du… Je m'étais laissée faire, alors qu'il avait parlé de chasse… J'aurais du m'enfuir… Et je n'avais pas joué le jeu, je m'étais laissée faire, j'étais même contente… Ma réaction avait été si mièvre, si soumise, si crétine. J'aurais du résister.

Je soupirai. Au moins je ne m'étais pas mise en colère. Peut-être qu'en ayant résisté à Fett, j'aurais cédé au Côté Obscur, en me laissant emporter par la haine. Il fallait que je trouve un compromis. Résister et essayer de prendre le dessus sans céder à la haine ni à la colère… Deux choses si opposées.

Je me laissai aller à la technique que m'avait enseigné Glenss, se laisser aller à la Force. J'étais perdue, et Elle seule pouvait m'aider à retrouver mon chemin. Des milliers de sons, d'images et de sensations m'envahirent. J'étais ailleurs et nulle part. A la Force.

Je suis moi-même passé du Côté Obscur, et j'en suis revenu. Par amour. Mais crois-moi : la haine n'est pas une émotion. La Haine est un Désir.

Je connaissais cette voix, cette empreinte. Je rouvris les yeux, et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Le fantôme d'Anakin Skywalker était là, devant moi, souriant légèrement. Ce n'était pas mon Jedi préféré, je n'aurais su dire pourquoi. Il avait quelque chose en lui qui me repoussait. Mais c'était tout de même un immense honneur pour moi que d'être en sa présence.

« Ce dont à quoi tu aspire est sage, moi-même, à l'époque de ma perdition, je n'ai jamais songé à un quelconque compromis entre le Bien et le Mal. Je voulais tout.

- C'est ce qui caractérise les Jedi Obscurs, répondis-je en soutenant son regard translucide.

- Exact. Mais toi, tu es différente, car tu cherches l'équilibre, ce qui te permettrait de satisfaire l'objet de tes pensées, sans te pervertir et devenir ce que tu combats.

- Mais, un tel équilibre est-il possible, Maître Skywalker ?

- A ton niveau, oui. Comme je te l'ai dit, la Haine est un Désir. Considère l'objet de tes pensées avec respect, et non avec amour. Sois admirative, et non béate. Garde tes idées claires, et tu sauras résister. Alors vous entrerez dans une sorte de jeu, où vous serez tous deux gagnants, à la fin. Là, tu auras conquis ce que tu cherche de haute lutte.

- "Plus l'attente est longue, plus le fruit est doux", citai-je en hochant la tête.

- Bien.

Je vis qu'il commençait à s'estomper, puis je me souvins d'un coup :

- Maître, tant que vous êtes là, puis-je vous poser une dernière question ?

- Vas-y, fit-il sans surprise.

- Pourquoi ais-je ressenti une douleur si intense, tout à l'heure ? Y a-t-il eu un drame dans la Force ?

- Non, ce sont simplement des séquelles de ton voyage sur Nar Shaddaa. Les individus ressentant la Force ne repartent pas indemnes de cette planète. C'est une épreuve que chacun affronte différemment.

Je déglutis.

- Vous devez me trouver bien couarde… Je n'ai rien affronté, mais j'ai tout laissé passer, comme…

- … Une tempête, termina Maître Skywalker. C'est une réaction propre à l'espèce Twi'lek. Bien que tu n'aies pas été élevée selon les cultures de ta race, tu en conserve l'attitude et la philosophie… Il y a un proverbe Twi'lek qui dit "Si tu ne peux pas battre une tempête, laisse-la passer." C'est exactement ce que tu as fait. C'est de là que vient ton détachement vis-à-vis du monde, et c'est de là que vient ton endurance exceptionnelle face à la souffrance morale. Car elle a disparu très vite dès que tu as cessé de la combattre.

Je restai silencieuse. Moi qui croyais que je n'avais rien d'une Twi'lek… Maître Skywalker me fit un dernier sourire, et ajouta avant de partir :

- Exquis, ton parfum. »

Après cela, je l'appréciais un peu plus. Il m'avait bien aidée. Mais devais-je faire confiance à un repenti du Côté Obscur ?

Si les autres Grands Maîtres n'ont pas détectés qu'il était maléfique, aucune crainte à avoir, pensais-je avec conviction. J'avais foi en eux.

Garder ses idées claires, hm ? Un jeu ? Parfait. Un rire m'échappa. Que la chasse commence…


Blabla post-texte (enfin le Making-of lol) : Ouahaaaaa ! X.X J'ai enfin fini ! Si vous saviez comme ce chapitre m'a donné du fil à retordre ! C'est celui qui a subi le plus de remaniements, de changements. Il a plein de versions différentes… La première, ce que je voulais, en fait, c'était que Boba exige contre ses infos, un baiser et une sortie avec Shyn Fir j'ai supprimé, parce que je voulais qu'ils jouent un peu au chat et à la souris, et là ça allait trop vite… Enfin, je n'arrive même pas à me souvenir de toutes les versions, mais ça m'a donné beaucoup de mal, pour le peu de page qu'il y a. En fait, l'alternative définitive m'est venue alors que j'allais m'endormir, elle permet de faire passer Boba pour un fin stratège (ce qu'il est, d'ailleurs ! mais ça ressort mieux avec un exemple). (Explication : les gemmes corusca sont formée dans les gaz de Yavin, elles peuvent couper n'importe quel métal, c'est très utile pour les interceptions de vaisseau et les captures…)

Après, un nouveau problème c'est présenté : dans le chapitre précédent, on apprend que Shyn Fir va couper les tresses de Boba, et j'avais pas ce passage, puisqu'il était initialement avec la première version. J'ai donc rajouté cette mini-intrigue, dont je ne parle pas beaucoup : Shyn Fir qui va faire les courses ! (lol) non seulement ça me permettait une scène "Boba sans casque - Description" mais aussi placer des détails comme les boutiques du marché noir, et insister un peu plus sur les conditions de vie sur Nar Shaddaa. Bien sur, les scènes de baisers, et là elles ont ENCORE posé problème pour la suite.

En effet, je voulais quelque chose de plus long, où ils se chercheraient un peu, qu'ils en viennent carrément à se battre puis à s'embrasser dès qu'ils sont près l'un de l'autre… Je trouvais cette idée bien fun. Mais là j'étais pas très contente de ce que j'avais écrit, c'était trop… Mièvre, gerbant, trop à l'eau de rose. Ca faisait : On s'embrasse c'est génial, on s'aime… Berk. Donc du coup, sous la douche j'ai repensé à ça, et comme j'avais la flemme de réécrire (beaucoup trop long !) et que ça correspondait pas trop au personnage de Shyn Fir à ce moment de l'histoire, j'en ai profité pour en faire une histoire tout autre, cette sorte de complexe de déception pour Boba, et ce déchirement pour Shyn Fir. J'ai donc commencé avec un passage où on suit Boba qui survole Nar Shaddaa en jet-packs, et on a ses pensées, ponctuées par des indications de où il est, où il va. Il se dit donc super déçu, énervé, en rage, la totale… En fait, je voulais faire passer Boba pour un parfait salaud, genre le mec qui se fout complètement de Shyn Fir, je sais pas si c'est très bien réussi… En tout cas j'ai encore bloqué après ça.

J'arrivais pas à voir quelle réaction pourrait avoir Shyn Fir, où irait leur histoire après un tournant pareil… Je piétinais complètement, et j'ai même plusieurs fois pensé à publier le chapitre tel quel (lorsque j'avais rien écrit après cette histoire d'Aqualish – raaah je les aime paaas ces bestioles là) Mais, j'ai trouvé !

Je sais pas trop comment ça m'est venu à l'esprit, d'ailleurs, parce que je regardais le clip de Dir en Grey : "Cage", lorsque j'ai eu LE déclic. La prise de conscience de Shyn Fir, grâce à ses affinités avec la Force, qui lui dirait qu'elle s'est un peu comportée comme une fillette émotive. Mais il me fallait quelqu'un qui guide cette petite padawan… J'ai pensé qu'elle serait trop gênée si c'était Glenss, donc j'ai choisi quelqu'un d'autre… D'ailleurs c'est un peu pour faire plaisir à Sarah (l'une de mes lectrices-test) que mon choix s'est porté sur Anakin, mais aussi grâce à ses histoires avec le Côté Obscur. Lui, tout ce qui est retournement de veste, il s'y connaît ! Et il a vécu une histoire presque similaire avec celle de ma petite Twi'lek, donc j'ai pensé qu'il serait parfait dans le rôle du Conseiller. Et puis cette histoire de séquelles de Nar Shadda, c'est venu tout seul quand j'écrivais, mais je pense vraiment que d'aller sur une planète aussi misérable que celle-ci (bon, ok, c'est une lune) doit laisser des traces.

Mais j'ai pas encore fait tout ce que je voulais avec Nar Shaddaa, je voulais parler des quartiers rouges ! Je voulais faire un truc avec des associations de prostituées, comme dans Sin City, d'ailleurs ça a été une des versions du chapitre (uuuh)…. Mais j'ai finalement oublié de la faire. Bah, peut-être qu'un jour j'en parlerai, qui sait ?

Là, je crois que c'est pas précisé dans le chapitre (ça devrait mais je veux pas le caser), mais Shyn Fir et Glenss vont sur Coruscant (que des villes décidément !)

Allez, merci d'avoir lu jusqu'ici, et postez des reviews, s'il vous plait, parce que le fait de ne pas en avoir m'a beaucoup découragé, et ce chapitre a failli ne pas exister… Merci à mes posteuses qui m'ont redonné l'espoir !