Blabla de l'auteur : Vous saviez que Georges Lucas allait tourner une série Star Wars, avec des acteurs ? Il l'a annoncé lui même, en promettant qu'il s'y mettrait après Indiana Jones 4. On n'a pas encore beaucoup d'infos sur cette série, si ce n'est qu'elle se déroulera entre les épisodes III et IV. Lucas a aussi dit lors d'une interview que la série ne parlait pas de personnages connus. Et la il s'est interrompu, a réfléchi un instant et a rectifié : "Enfin, si, peut-être que certains d'entre vous les connaissent". Il a aussi dit qu'on parlerait de l'enfance de Luke sur Tatooine, et il paraîtrait même que Daniel Logan (Boba Fett dans L'Attaque des Clones) a resigné un contrat avec Lucasfilms ! Voilà pour les réjouissances ! Personnellement, rien que le fait de savoir que Star Wars n'est pas mort me rend plus que joyeuse. Donc, dans ces précédentes infos, je sais pas trop ce qui est officiel ou officieux, donc à prendre avec beaucoup de prudence, lol. Alors je suis désolée si jamais je vous fais une fausse joie (argh ça serait atroce) – (La préproduction a commencé, il me semble, pour les deux séries ! une new du 2 août… yepeeee !)

RAR : Merci à mes deux posteuses régulières qui lisent Solaris (si vous êtes les seules). J'ai remarqué que dans les reviews de vos fics, les miennes apparaissent toutes petites ! Ca m'inquiète énormément, car elles sont beaucoup plus longues normalement, j'écris à chaque fois au moins trois paragraphes… Et là elles sont toutes coupées ! C'est pas normal, c'est pas normal. Donc je suis affreusement désolée pour cette défaillance du système (aaargh je te hais !), je vous assure que mes reviews sont beaucoup plus longues que ça !

Zillah666 : Merci pour tous ces compliments ! Ta review me rassure énormément, j'avais peur que l'histoire paraisse décousue et un peu trop brouillon, mais apparemment non ! Ouf ! Voilà la suite, j'espère que tu aimeras autant.

Raven-Wind-Wolf-Life : (s'évanouit Presque d'émotion) Waaah ! Merci ! Pour répondre à ta question, il y a eu une époque très, euh, illusoire de ma vie où j'ai pensé faire de l'écriture mon métier, mais j'ai pensé que mes histoires entraîneraient la ruine de mon éditeur en faisant un flop total (eh oui je suis quelqu'un de très optimiste). Enfin poster ici c'est un peu comme une publication, à plus petite échelle. Et puis ça a un peu conforté ma théorie : ce n'est pas ma fic qui a le plus de review, il faut bien l'admettre ! (D'ailleurs ça m'a miné à mes débuts, lorsque je n'en n'avais pas) Mais bon, je continue quand même à écrire, pour vous, qui me dites que vous aimez, au moins. Merci beaucoup. Et pour le temps, beeen, c'est vrai que je ne suis pas très rapide ! En fait, ce qui met le plus de temps, c'est échafauder l'histoire, parce que c'est de l'improvisation, je ne sais pas du tout où je vais, ni quelle sera la fin (si toutefois il y en a une). Enfin, voici donc ce chapitre que tu avais l'air d'attendre, j'espère que tu aimeras !

(Arf j'ai encore fait super long, désolée Zillah, c'est pas équitaable)


Chapitre 5 : Retrouvailles

Je contemplai l'immensité de l'espace derrière le hublot de transpacier, observant avec amertume les lumières de Nar Shaddaa s'éloigner, tandis que nous quittions l'atmosphère. La petite lune ressemblait à une baie posée sur l'imposant globe de Nal Hutta, la planète natale des Hutts. La planète où nous avions cru que l'holocron Jedi se trouvait.

Quelques vaisseaux passaient à côté de nous, puis filaient en vitesse lumière vers les quatre coins de la galaxie. Le Sabre de Glace ralentit, prenant la bonne trajectoire, et les étoiles s'allongèrent en longues traînées bleues. L'hyperespace. Direction Coruscant.

Le trouble m'avait quitté, mon état d'esprit était à nouveau plongé dans cette sorte de sérénité constante que me conférait le Côté Lumineux de la Force. Je troquai mes habits fonctionnels de synthécuir contre une longue robe rose sombre, presque noire. J'aimais le contraste que faisaient mes vêtements avec ma peau si pâle et violacée. J'ajustai une ceinture serrée, sans y accrocher mon sabre laser. Je ne voulais pas d'entraînement physique pour le moment.

Je sortis de la cabine, et rejoignis la salle principale de vaisseau, où Glenss méditait. Il me sentit approcher, ouvrit les yeux, et me dit d'une voix réjouie :

« Tu es rétablie. Mais tu as déjà parlé avec Maître Skywalker, je n'ai aucune envie de te forcer à m'expliquer quoi que ce soit. L'essentiel est que tu ailles bien.

- Merci, Maître. Quelle a été la réaction du Conseil ?

- Je ne les ai pas contacté, le secteur de Nar Shaddaa n'est pas très sur, pour ce qui est des communications secrètes.

- Avec toutes ces activités illégales ? J'aurais pensé que la lune des contrebandiers offrait justement un formidable réseau de communications protégées.

- Non, les Hutts préfèrent conserver leur monopole en dirigeant les réseaux. C'est plus prudent de leur part, d'ailleurs.

- Je comprends.

- Donc, nous allons à Coruscant pour informer le Conseil de nos… obligations.

- Et pour récupérer les dispositifs des chasseurs XT-16.

- Oui, ça, ça sera plus compliqué.

- J'imagine que si on arrive au sénat, et qu'on demande gentiment, on fera bien rire le gouvernement de la Nouvelle République…

- Exact. C'est pourquoi nous aurons besoin de l'appui du Conseil. La présidente Organa prends les intérêts des Jedi à cœur. Elle sait ce que représente la perte d'un holocron, et si son frère et son père nous soutiennent…

- Mmh, trop facile.

- Pas sur. En plus, le délai est un problème. Une semaine n'est absolument pas suffisante pour correspondre aux normes administratives. Cette mission devra être complètement officieuse.

- Oui, ou un scandale éclaterait immédiatement. La présidente risque très gros sur ce coup.

- Sans parler de son mari, qui s'opposera sûrement à ce qu'on offre le dispositif d'interception le plus efficace qu'un chasseur puisse avoir au fils de son ennemi juré.

- Oui, il est de notoriété publique que Boba Fett et Yan Solo n'ont jamais pu s'entendre.

Glenss me jeta un regard taquin. La conversation avançait sur une pente glissante. Et il était très probable que mon Maître ait percé la nature de mes sentiments pour le chasseur de primes.

- Par contre il ne nous a pas précisé où devait se passer l'échange.

- Je suppose qu'il nous retrouvera au moment venu. C'est son métier, de pister les gens, après tout. »

Glenss se leva à ma dernière phrase, et se dirigea vers le synthétiseur de nourriture.

« Il va falloir s'habituer à ce genre de repas, à Coruscant nous n'aurons pas de denrées fraîches. »

Il prépara donc deux portions, et nous nous installâmes à une petite table ronde, en discutant gaiement. Mon Maître me raconta une de ses missions passées, lorsqu'il dut se déguiser pour infiltrer un complot qui menaçait la paix sur Fondor. Luke Skywalker et lui s'étaient accoutrés en se faisant passer pour des malfaiteurs exubérants et originaux. Il me raconta quelques anecdotes de cette période qui me firent pleurer de rire, puisque je m'imaginais Maître Skywalker parler avec une voix haut perchée, en faisant de grands gestes, dansant presque, et poussant des petits cris pour ponctuer ses phrases. J'eus mal au ventre lorsque Glenss me décrivit le déguisement de son maître : des robes courtes et bouffantes, aux couleurs criardes qui changeaient en permanence, un masque ouvragé, complexe, et surchargé d'énormes plumes bariolées. Bien entendu, il se déplaçait toujours avec un petit droïde qui diffusait de la musique pour rendre ses entrées plus théâtrales.

J'adorais lorsque mon Maître me racontait ses missions passées. Nous partagions alors de ces moments privilégiés, autres que l'entraînement Jedi. Il me permettait de décompresser un peu. Je partis donc me coucher épuisée mais heureuse. Alors que le sommeil commençait à me gagner, je me demandais où pouvait être Boba à cet instant. Puis la fatigue l'emporta.

-

Contorsionné dans l'étroit conduit d'aération, j'observais le dénommé Gervs Duno travailler à son bureau. J'avais parfaitement étudié le système de sécurité, et je savais que ma proie ne voulait pas de gardes lorsqu'il travaillait, ce qui était le cas à cette heure-ci.

J'enclenchai la vision infrarouge de mon casque, pour repérer d'éventuels systèmes auxiliaires, ou un bouton secret qui préviendrait d'éventuels gardes que j'avais oublié de tuer. Je les avais massacré en silence, mon client ayant précisé qu'il ne devait y avoir aucun témoin. J'aurais pu entrer dans le bureau par la grande porte, mais cela aurait alerté Duno, ce que je voulais éviter. Mon client avait demandé ses yeux, et avait avancé un bonus considérable si je faisais souffrir son ennemi.

J'attendais le bon moment, celui où il étendrait ses bras pour se soulager. Ce qui arriva, lorsqu'il en eut assez d'écrire. Je lui envoyai une fléchette paralysante, l'Aqualsih se figea. J'envoyai mon grappin magnétique sur la console de Duno, puis j'activai la décharge ionique, ce qui désactiva les systèmes de sécurité restants. Je fis donc sauter la grille d'aération sans précaution superflue, et atterris souplement au milieu du bureau de ma victime.

Je m'approchai de lui en réglant mon casque sur vision thermique, puis l'attachai à sa chaise. On allait passer un super moment ensemble… Je lui envoyai une décharge électrique pour dissiper l'effet paralysant, afin de recevoir le bonus promis par mon client…

Il implora ma pitié, mais je n'en n'avais aucune. Je lui montrai ses membres coupés, je lui faisais le plus de mal possible en le gardant en vie… Ca ne me faisait ni chaud, ni froid, même si je n'aimais pas tellement faire souffrir mes proies. Mais une chasse était une chasse, d'autant plus que mon client m'avait choisi pour être son bras vengeur. Gervs Duno l'avait trahi. Tous deux étaient archéologues et effectuaient des fouilles sur une planète d'un système voisin d'Ansion. Ils étaient tombé par hasard sur un trésor funéraire antique, et avaient convenu qu'avec ces richesses, ils créeraient une association de chercheurs de reliques. Bien entendu, l'Aqualish ne respecta pas le marché, et couvrit mon client d'acide puis l'enferma dans le tombeau. Duno était revenu par la suite sur sa planète natale et était devenu à coup de pots de vin l'administrateur de la station orbitale de la planète. Je rendais la justice. Je ne prenais que les primes qui allaient dans le sens de la justice ; telle qu'elle aurait du être.

A vif, je lui prélevai ses quatre yeux noirs, et lui arrachai ses défenses. J'avais jamais aimé les Aqualish. Leur tête me faisaient penser à celles des araignées. Je crois que ce qui l'acheva, ce fut la troisième décharge de mon blaser spécial, qui infligeait une douleur nerveuse très intense. Je désintégrai complètement le corps de ma victime. Aucune trace.

Combien avais-je tué de personnes, aujourd'hui ? Une cinquantaine. Et alors ? si ça n'avait pas été moi, c'aurait été quelqu'un d'autre. Aucun remord. De toute façon, à quoi les remords me serviraient ? J'étais Boba Fett. Impitoyable et sans scrupule. Un mercenaire efficace, une presque parfaite copie de mon père. Et c'était mieux ainsi. J'allais gagner énormément d'argent sur ce coup-là. Sans parler du plaisir que m'avait procuré le fait d'entrer dans une place forte extrêmement bien gardée. J'adorais l'infiltration, j'avais bien pris mon pied sur cette prime. Tuer n'était pas tellement euphorisant, mais c'était plutôt la chasse qui avait lieu avant qui me motivait. Et j'avais châtié un traître, qui avait tourné le dos à son meilleur ami pour son profit… La journée était parfaite.

Je fourrai les quatre yeux dans un cube de bacta, pour les conserver en bon état, et pris les défenses pour recevoir le bonus. Mais maintenant il fallait sortir de là sans se faire repérer. Mais là encore, toutes les précautions qu'avait pris Duno me seraient très utile. En cas de coup dur, il s'était ménagé une porte de sortie, un passage secret conduisant à un des hangars de la station orbitale d'Ando. Grâce au comlink de mon casque, j'ordonnai au Slave V d'atterrir là-bas, puis me dirigeai vers le couloir dissimulé, lorsqu'un objet attira mon attention. Intrigué, je jetai un coup d'œil, et souris derrière mon casque Mandalorien. Ca, c'était un sacré coup de chance, et pile ce dont j'avais besoin pour me détendre, pensai-je en fourrant ma découverte dans une poche de ma ceinture.

Je rejoignis mon vaisseau. Encore gagné.

-

« Hm. Il est étrange que vous n'ayez pas senti le piège venir, déclara Maître Vanni, une vieille Cathar au pelage blanchi par le temps.

- Ce jeune Mandalorien a développé des barrières qui ferment son esprit à notre vision. Il semblerait qu'il ait lui-même un taux de midichloriens assez élevé pour pouvoir résister à des Jedi, expliqua Glenss.

Je lui jetai un regard en biais. Je n'avais pas senti que Fett était sensible à la Force, mais après tout l'histoire avait bien souvent confirmé qu'il n'était pas nécessaire d'avoir un formidable taux de midichloriens pour résister aux pouvoirs mentaux des Jedi.

Je reportai alors mon attention sur le Conseil. Au-delà des grandes baies de transpacier, les tours de Coruscant étincelaient sous le soleil de cette éblouissante après-midi.

- Ce qui est fait est fait, trancha Maître Jinn. Ne discutons plus du passé. C'était la volonté de la Force.

- Vous avez raison, Maître Jinn, s'excusa Maître Vanni et inclinant sa tête féline.

- Maintenant, tout faire pour récupérer cet holocron nous devons. Maîtres Skywalker, veillez à aider au mieux Maître Aa'Tu et sa padawan. Regrouper ce que ce chasseur de primes exige, nous devons.

Mon Maître s'inclina sur ces paroles, et je l'imitai. J'avais enfin eu l'immense privilège de rencontrer tous les Maîtres Jedi ayant vaincu la mort. Ils étaient la preuve que le Côté Obscur n'était pas une solution.

Glenss se dirigea vers la sortie, je le suivis, faisant voleter ma cape derrière moi. Je ne savais pas trop que penser de l'entretien que nous venions d'avoir avec le Conseil, je n'aurais su dire s'ils étaient déçu où non par la tournure qu'avaient pris les événements. Mais comme Maître Jinn l'avait souligné : il était inutile de vouloir changer le passé, ce qui était fait était irrévocable.

J'aimais bien Maître Jinn. Physiquement, il ressemblait à Maître Glenss, bien que celui-ci n'ait pas de barbe. De plus, c'était l'ancien instructeur d'Obi-Wan Kenobi, il avait atteint le premier l'immortalité, et avait enseigné ses secrets à Yoda lui-même. D'autant plus qu'il était toujours très gentil avec moi. J'avais hâte de progresser pour être digne de recevoir ses conseils pour ce qui était du maniement au sabre laser.

Glenss continua d'avancer, jusqu'à se planter devant une baie de transpacier où il me dit :

« Moui. Le délai pose un gros problème. Il va falloir s'y prendre dès maintenant. Je vais contacter Luke sur Yavin IV, lui demander qu'il nous aide pour les gemmes corusca. Je vais sûrement aller le rejoindre là-bas.

Il tourna la tête vers moi. Je savais déjà ce qu'il allait dire.

- Reste ici et charge-toi du XT-16, s'il te plait. Si Fett te recontacte, préviens-moi dès que vous aurez fini de… discuter, ajouta-t-il avec un sourire taquin.

Je sentis le sang me monter aux joues. J'acquiesçai en prenant mon air bougon, qui le fit rire.

- Allez. Je sais que tu peux m'avoir ce dispositif en toute discrétion.

- C'est un défi.

- Et je sais que tu aimes gagner les défis.

- Exact. Nous aurons l'holocron, Maître. D'une façon ou d'une autre.

- Cette attitude me plaît. Je compte sur toi.

- Je ne vous décevrai pas.

- Que la Force soit avec toi, Shyn Fir.

- Que la Force soit avec vous, Maître.

Il posa sa main sur mon épaule, et me fit un de ses sourires satisfaits avant de partir. Le pauvre devait en avoir assez de faire des allers-retours. Quant à moi je me tournai à nouveau vers la baie, contemplant le vaste paysage urbain de Coruscant. Je soupirai. Comment m'y prendre pour respecter mes engagements ? J'allais devoir faire équipe avec Anakin Skywalker, ce qui ne m'enchantait pas vraiment, mais j'allais peut-être avoir l'honneur de rencontrer Leïa Organa Solo, présidente de la Nouvelle République.

Je sentis une présence, me retournai, et me trouvai face à Maître Jinn. Ou du moins son esprit sous forme fantomatique. Je m'inclinai. Il me fit un sourire rassurant. Une fois encore je fus frappée par sa ressemblance avec Glenss.

« Oui, Maître Jinn ? fis-je sans m'en rendre comte.

- Oh, tu peux m'appeler Qui-Gon.

Il s'avança et se posta à côté de moi, face à Coruscant.

- Cette vue est toujours impressionnante. La vie… est toujours quelque chose d'incroyable à regarder.

Je me tournai à nouveau vers la baie, intriguée par ce début de conversation.

- Alors, Glenss t'a confié une mission ?

- Oui, Maître Qui-Gon. J'espère ne pas le décevoir.

- N'aie aucune inquiétude. Récupérer un dispositif de chasseur XT-16, l'une des technologies les mieux gardées de la galaxie, est dans tes cordes, fit-il d'un ton amusé.

Je soupirai. Qu'est-ce qui m'avait pris de promettre une telle chose à mon Maître ?

- Je sais que tu ne portes pas Anakin dans ton cœur, mais essaie d'accepter son aide, comme sur le Sabre de Glace. Il sera ravi de travailler avec toi, crois-moi. Ensemble vous aurez plus de chances.

Je ne répondis rien. Je n'avais pas le choix, après tout. Sans Skywalker, je ne pouvais pas y arriver.

- Lorsque vous aurez récupéré l'holocron, je voudrais que tu restes un peu au temple. Glenss et moi avons convenu qu'il était temps d'exploiter tes dons incroyables du maniement de la Force.

J'ouvris la bouche. J'allais recevoir l'enseignement des Grands Maîtres ! C'était inespéré, magnifique.

- Je… fut tout ce que je réussis à faire sortir.

Qui-Gon me fit un sourire. Je me sentais aussi rassurée qu'en présence de mon Maître.

- Cela fait longtemps que tu as le niveau d'un Chevalier Jedi, mais nous préférons te confier encore sous l'autorité d'un Maître car nous voyons que tu te développe mieux ainsi. Et tu n'as pas encore assez d'expérience pour passer Chevalier. Cependant tu as de grand pouvoirs, Shyn Fir. Une telle maîtrise de la Force à ton âge est très rare. Le Conseil s'opposait à ce que tu apprenne trop rapidement, mais nous avons su que tu avais soulevé un vaisseau sur Nar Shaddaa, ce que même Luke n'a pas réussi à faire durant sa formation. Du coup, nous avons changé d'opinion.

Je baissai les yeux. Ainsi, j'étais quelqu'un de puissant. J'allais donc pouvoir réaliser tant de choses ! Mais dans un avenir plus proche, j'allais pouvoir lui résister… Je regardai à nouveau Qui-Gon, et déclara d'une voix déterminée :

- Je suis très honorée de pouvoir devenir votre apprentie.

Maître Jinn me fit un sourire paternel.

- Oh, Glenss restera ton Maître incontestable, mais Yoda, Obi-Wan, Anakin, et moi allons contribuer à ta formation. Mais à présent, tu as une mission à accomplir.

Oui, Maître Qui-Gon.

Je restai silencieuse un instant, cherchant comment formuler au mieux ce que je voulais dire, sans que cela paraisse trop abrupt.

- Je voulais vous dire, ça n'a aucune espèce d'importance mais je voulais vous le faire remarquer… Vous ressemblez beaucoup à mon Maître.

Je me sentais ridicule. Que lui apporterait cette comparaison futile de ma part ? Je sentis à nouveau le sang me monter aux joues. Il eut un sourire étrange.

- Tu ne crois pas si bien dire, Shyn Fir. Tu ne crois pas si bien dire. »

Sur ce il sembla s'évaporer, et je me retrouvai presque seule devant la paroi de transpacier. Derrière moi, des Jedi vaquaient à leurs occupations.

Le temple de Corscant était l'un des premiers monuments à avoir été restauré par la Nouvelle République. La technologie et l'esthétisme y faisaient bon ménage, tout était spacieux et imposant mais sans aucune prétention. Les Grands Maîtres avaient préféré cet édifice au Grand Temple de Yavin IV, pour sa symbolique et sa proximité avec le nouveau Sénat Galactique. Après que Dark Vador ait massacré les Jedis présents dans le bâtiment, il était tout de même resté debout, bien que rongé par les flammes. Comme les Jedi, il avait résisté. Plus encore après la tuerie, tout dans le Temple Jedi incitait à la réflexion.

A la reconstruction de l'Ordre Jedi par Luke Skywalker, celui-ci avait décidé que l'enseignement se ferait en deux parties : D'abord le Jedi passerait son enfance à l'Académie Jedi sur Yavin IV, où il resterait jusqu'à sa promotion au rang de Chevalier Jedi, si aucun Maître ne le prenait en charge. Cela supprimait ainsi la déception d'être conduit au Corps Agricole à treize ans, comme il était d'usage sous l'Ancienne République. Skywalker voulait que tous les individus sensibles à la Force reçoivent un enseignement Jedi, et qu'ensuite les Chevaliers fassent ce qu'ils voulaient de leurs vies. Donc les apprentis n'avaient plus l'impression d'être manipulés, puisqu'ils pouvaient choisir leur destin. L'académie était en tout et pour tout quelque chose de très bénéfique.

Si toutefois un novice voulait se mettre au service du Nouvel Ordre Jedi, ce qui était le cas de la quasi-totalité des étudiants, un Maître pouvait alors les prendre sous leur responsabilité, et l'entraîner sur le terrain, reprenant le système des padawans de l'Ancienne République. Mais la différence radicale avec celle-ci était que chacun était libre. Libre de voir sa famille, libre d'aimer, libre de faire ce qu'il voulait.

Pour tous les étudiants qui n'avaient pas été pris en charge par un Maître et qui restaient à l'Académie pour leur apprentissage, le Temple Jedi de Coruscant était un lieu de fantasme, car on y allait lorsqu'on était expérimenté. Lorsqu'on avait soit le titre de padawan, de Chevalier, ou de Maître. Le Temple ne formait plus les Novices. C'était le regroupement du savoir, le sanctuaire de l'expérience. Les salles d'entraînement servaient aux Chevaliers et aux Maîtres, non à ceux qui ne savaient pas manier un sabre laser. Ici, c'était la cour des grands. Le lieu où chaque étudiant rêvait d'aller. Tout y était légendaire. Les archives en reconstruction, les salles de recherches, d'entraînement, de méditation.

Je me souvenais, lorsque des soirées de nuit à la belle étoile étaient organisées en secret par les "anciens" de l'Académie… Nous montions sur le toit du Grand Temple Massassi en essayant de ne pas réveiller les professeurs, puis nous nous allongions, et regardions le ciel. Et là, on disait :

« Quand je serais un Jedi, j'aurais un sabre vert, et j'irai au Temple sur Corscant, avec mon super vaisseau ! Je l'appellerai La Chevelure de Comète.

- Ouah ! Il est super ton nom ! Moi j'irai aussi au Temple Jedi, et je rencontrerai Maître Yoda ! Mais moi quand je serai Chevalier, je deviendrai ambassadeur pour que ma planète n'ait plus de conflit avec le système voisin…

- Tu ferais un super bon boulot, j'en suis sur. »

Et puis, on regardait les étoiles… Celui qui voulait m'introduire dans la bande, Dwor-Ya était Cathar. Il nous décrivait si bien sa planète natale que nous avions presque l'image devant nos yeux. Il utilisait la Force pour faire ça. C'était sa spécialité, il voulait devenir conteur.

Je sentis une boule se former dans ma gorge, et je pressai ma main contre ma bouche. J'avais pris l'habitude de considérer mon passé sur Yavin IV avec pessimisme, mais je me rendais compte que je n'avais pas été si malheureuse que ça. S'ils me voyaient, maintenant ! Je me souviens de leurs sourires radieux lorsque je leur avait dit au revoir. Ils avaient toujours été gentils avec moi, mais j'étais si timide qu'ils n'avaient pas su comment s'y prendre pour me mettre à l'aise… Dwor-Ya, Shalny, Kerrance, Gra-Chun… Je ne les avais jamais remercié pour toutes ces années où ils me traînaient avec eux dans leurs escapades. En fait, je ne m'étais même pas rendue compte qu'ils m'avaient toujours proposé d'être avec eux. Je ne m'était pas encore rendue compte que c'était grâce à eux que je ne pleurais pas tous les soirs. S'ils me voyaient ! Ils seraient fiers. J'étais au Temple Jedi, et j'allais recevoir l'enseignement des Grand Maîtres.

« Entre anciens, il faut se serrer les coudes » disait Shalny. Elle non plus n'avait aucun contact avec ses parents. En fait, ceux-ci avaient été plutôt soulagés qu'elle soit prise en charge par l'Académie. Elle m'avait confié qu'elle n'avait pas été désirée et qu'elle tombait plutôt mal… Elle était donc arrivée quelques mois avant moi sur Yavin IV.

Il fallait que je sache ce qu'ils étaient devenus, où ils étaient. Il fallait que je les remercie. Emportée par un élan d'amour et de détermination, je me dirigeai à grandes enjambées vers les archives, jusqu'à ce que…

« Eh ! Shyn Fir ! »

Je me figeai. Avec tout ça j'avais presque oublié. Je me retournai, faisant face au Grand Maître Skywalker.

« Je sais que c'est important pour toi mais il faudra que ça attende. On a une entrevue avec ma fille dans cinq minutes.

- Bien, Maître. Je vous suis. » fis-je sans grand entrain.

Le tramway s'ébranla, secouant légèrement ses wagons, puis s'élança à toute vitesse vers le prochain arrêt. Assise sur une des banquettes, je soupirai. Evidemment, Maître Skywalker n'ayant pas besoin de se déplacer par les moyens conventionnels, il m'avait laissée seule utiliser les transports en commun… J'aurais tout de même pu prendre un speeder… Puis je me rappelai de ma dernière escapade en pilotage manuel. Finalement, avoir pris le tram était bien plus sûr.

J'observai les autres passagers. Des jeunes issus des classes relativement aisées, pour la plupart. La grande majorité avaient des dizaines de sacs provenant des boutiques alentour. Coruscant était la planète idéale pour faire du shopping. Dans les quartiers de la périphérie du Sénat Galactique, on trouvait de nombreux magasins de luxe où les riches aimaient se rencontrer.

Derrière les fenêtres de transpacier, les immeubles défilaient si vite qu'ils n'étaient plus qu'une masse colorée et informe. Mes pensées voguaient des sujet en sujet, se remémorant les derniers événements. Glenss avait soulevé un point troublant : le lieu de l'échange. Fett allait sûrement me retrouver pour me le communiquer… Il fallait que je planifie cette rencontre.

A peine y avais-je pensé que le tramway s'arrêta à la station "Sénat Galactique". Décidément… Je descendis, et suivis les flèches pour remonter au hall d'entrée du Sénat. J'y débouchai après avoir pris plusieurs turbo-ascenseurs et arpenté une dizaine de couloirs.

La pièce était immense, autant en largeur qu'en hauteur, de couleur lavande principalement. Glenss m'avait expliqué que nulle part dans la Galaxie cette couleur n'était associée ni à la guerre, ni au deuil, ni à la faim. Des milliers de personnes se croisaient, discutaient, toutes espèces confondues. Les droïdes slalomaient dans la foule, répétant les phrases d'excuses. Derrière un comptoir, des droïdes protocolaires répondaient aux questions des visiteurs, les redirigeant vers d'autres salles. Des projecteurs holographiques diffusaient les dernières nouvelles en langue Basic. Les hautes fenêtres apportaient la lumière nécessaire à la pièce.

Maître Skywalker m'attendait devant l'une d'entre elles, je l'avais repéré grâce à la Force, qui était sa seule composante. Je le rejoignis tant bien que mal, jouant des coudes pour arriver près de lui. Je ne regrettai pas d'avoir gardé l'ensemble jupe fendue-haut discret violet sombre que je portais lors de l'entrevue avec le Conseil, ainsi que ma cape noire de Jedi. En effet, si j'avais revêtu mes vêtements fonctionnels, je me serais sentie un peu minable au milieu de ce véritable concours de mode. Tous portaient des tenues plus somptueuses les unes que les autres. L'Empire ayant été éradiqué, la mode était revenue, les costumes étaient de nouveau faits pour attirer l'attention, comme sous l'Ancienne République. Parmi cette exhibition de toilettes certainement hors de prix, mon ensemble paraissait bien sobre, et j'en étais fière. J'étais une Jedi, après tout. Même si cela avait changé avec le Nouvel Ordre, ils restaient des personnes humble, s'habillant simplement.

Je réussis enfin à atteindre Maître Skywalker, et celui-ci ne se pressa pour se tourner vers moi et me donner le signal de départ. Il contemplait calmement le paysage de Coruscant, pensant peut-être au temps où celle-ci subissait les flammes de l'attaque de la Confédération des Etats Indépendants.

« Viens. Leïa nous attend. » ordonna-t-il enfin.

Ainsi donc, j'allais vraiment rencontrer la présidente de la Nouvelle République ! Que d'honneurs en une seule journée… une journée seulement s'était écoulée depuis notre rencontre avec le chasseur de primes, mais déjà le temps manquait. La présidente Organa avait du le pressentir aussi, pour nous accorder une entrevue alors qu'elle devait être débordée de travail. Tenter de rallier le maximum de système à la Nouvelle République, aider à maintenir l'ordre dans les systèmes adhérents, présider le Sénat et rendre la Justice Galactique ne devait pas laisser beaucoup de temps au reste. On m'avait d'ailleurs dit que c'était pour cela que Leïa ne suivait pas de formation de Jedi et ne siégeait pas au Conseil. Cependant son frère lui avait appris sommairement comment maîtriser ses pouvoirs, et les bases du combat au sabre laser, mais elle ne pouvait guère s'autoriser à suivre une formation complète. Je me demandais même comment elle arrivait à voir sa famille avec toutes ces responsabilités. Bien entendu, elle était grandement aidée par les anciens dirigeants de l'Alliance Rebelle, mais elle voulait participer un maximum à la politique Galactique.

Notre turbo-ascenseur continuait de s'élever le long de la tour des logements sénatoriaux, jusqu'à atteindre enfin les quartiers présidentiels. J'inspirai à fond, Maître Skywalker me fit un sourire rassurant qui me mit atrocement mal à l'aise.

Nous entrâmes dans un large vestibule assez accueillant, au sol gris et aux murs lavande. Un droïde de protocole doré vint nous accueillir. Un modèle de type 3PO. Nous le suivîmes le long d'un large couloir vitré, puis nous pénétrâmes dans le bureau présidentiel. La pièce était assez sobre, les éléments de décoration étaient typiques d'Alderaan, une planète détruite par l'Etoile de la Mort, sous le règne destructeur de l'Empereur Palpatine. Derrière son grand bureau, la présidente Organa consultait un databloc d'un air grave. Cependant, lorsqu'elle nous vit entrer, elle se leva et nous offrit un superbe sourire. Elle portait une simple robe blanche, encore un hommage à sa planète natale. Sa chevelure brune dans laquelle couraient quelques mèches grisonnantes était coiffée en tresses sur le haut de sa tête et dans son dos. Elle était loin de faire sa bonne quarantaine d'années, son visage restant incroyablement jeune, bien qu'on y lisait une grande fatigue.

« Père, tu avais demandé à me voir ? demanda-t-elle de sa voix douce et rassurante.

- Oh, Leïa, tu as une mine atroce… Quand prendras-tu enfin des vacances ?

- Quand Mon Mothma sera rentrée des siennes, répondit-elle en riant.

- J'espère que tu le feras. Mais ce n'est pas ça qui nous amène. Nous avons besoin de ton aide pour récupérer un holocron Jedi.

J'étouffais un rictus. C'était une façon très courte de présenter les choses… Leïa eut l'air intriguée, et nous invita à s'asseoir, tandis qu'elle retournait derrière son bureau.

- Voici Shyn Fir Junksa, son Maître et elle sont entrés en contact avec le chasseur de primes qui détient l'holocron.

- Très honorée, fis-je en inclinant la tête.

- Ravie de faire votre connaissance, Shyn Fir, répondit Leïa. Elle regarda ensuite son père. Et qu'exige-t-il ?

- Une caisse standard de gemmes corusca, et un dispositif d'interception de chasseur XT-16

J'esquissai un sourire en voyant l'expression médusée de la présidente.

- Maître Aa'Tu se charge des gemmes avec ton frère, et je te demande ton aide pour le dispositif.

Elle eut l'air ennuyé, me regarda un moment, avant de répondre :

- En obtenir un ne devrait pas me poser trop de problème, je vais demander à Yan d'arranger ça . Il vous le faut pour quand ?

- Une semaine, répondis-je.

A nouveau elle eut l'air stupéfaite.

- Ca va être juste, mais je vous promets de tout faire pour l'avoir. Qui est ce chasseur de primes ?

Maître Skywalker tourna la tête vers moi.

- Boba Fett. Fils, répondis-je.

Leïa éclata de rire.

- Ca, par contre, je ne le dirai pas à Yan, ou il fera tout pour que vous n'ayez jamais ce dispositif ! Non, sérieusement, pour un holocron, il comprendra.

- Merci beaucoup pour ton aide précieuse, Leïa.

- Je vais essayer de vous avoir ça le plus rapidement possible. En espérant que Luke et votre Maître auront de la chance pour les gemmes. Je crains que Lando ne veuille pas laisser ses précieux joyaux s'enfuir dans les cales du vaisseau de Boba Fett.

Nous nous levâmes, et la présidente nous raccompagna jusqu'au turbo-ascenseur. Conséquence de cet entretien ? j'allais avoir quelques jours de libres, puisque mon Maître était loin et qu'on me demandait d'attendre. Autant profiter de Coruscant. J'avais une folle envie de faire du shopping…

-

L'homme s'avança lentement, le blaster abaissé. Ses traits anguleux étaient crispés par la fatigue et son sourire arrogant. Ses cheveux noirs luisant de transpiration, il marchait vers un corps gisant sur le durabéton sale et poussiéreux.

« Je m'en doutais, fit-il de sa voix démente, tu n'es qu'une pâle copie de ton père… J'aurais préféré te prendre vivant, pour qu'il voie à quel point tu es pitoyable. »

Il s'approcha encore, haletant. Après une lutte acharnée, il avait fini par le descendre, lui, l'intouchable Boba Fett. Partout dans la galaxie, on vantait les mérites de ce chasseur de primes. Tout le monde savait qu'il n'était que le fils de l'homme le plus craint des régions civilisées, mais plus personne ne faisait la différence, à présent. Il n'avait que cinq ans de métier, et déjà il se révélait aussi efficace que son père, perpétrant sa légende. A nouveau le nom de Fett faisait frémir les cantinas, et à nouveau les grandes organisations faisaient appel à ses services. Une vengeance à accomplir ? Un ennemi à abattre ? Une Justice à rendre ? On appelait Boba Fett. Père ou fils, il restait le meilleur.

Mais là, il avait été vaincu. Dès que Hyyrvos Jon avait su que son ennemi avait offert sa tête à un prix exorbitant, il avait compris que Boba Fett s'y intéresserait. Il s'était donc tapi dans sa tanière, son cher bunker adoré, et il les avait attendu. Il avait descendu tous les chasseurs de primes de bas étages avec une facilité déconcertante. Puis le Mandalorien avait fini par venir à son tour, avec son casque et sa longue cape noire, ornée de la même tête de mort que portait son père à l'épaulette. Mais il l'avait eu, il l'avait descendu, lui, l'invincible.

Jon s'avança encore un peu, son sourire malsain étirant sa peau cadavérique. Mais soudain, il eut l'impression de recevoir un bloc de glace dans la poitrine.

« Qu'est-ce que… »

Il s'était figé une seconde de trop. Il sentit le canon d'un blaster contre l'arrière de son crâne.

« On appelle ça un hologramme. Ceci est appelé un piège. Et maintenant… je t'appelle un mort. »

Cette voix métallique et froide fut l'avant-dernière chose que Jon entendit. Elle fut suivie par un bruit de tir. Une atroce odeur de chair brûlée s'éleva dans l'air, tandis que l'homme aux cheveux noirs s'écroulait dans un bruit mat.

Fett récupéra son projecteur holographique et rechargea son blaster. Il allait avoir besoin de munitions, mais la prime suffirait largement à l'achat. Le Mandalorien regarda le visage de sa victime. Il avait volontairement utilisé un laser d'assez petit calibre, pour qu'on puisse reconnaître l'individu. Le client avait exigé le corps, ou au moins la tête. Il allait recevoir le tout, si toutefois le rayon tracteur de Fett avait assez d'énergie. Il hésita un moment : ramener une tête était plus pratique qu'un corps entier… Finalement, il se résigna. Un corps en bon état était toujours plus prestigieux, et peut-être que son client allait payer plus cher pour le simple impact à la tête, signe d'un travail net et sans bavures.

Oui, c'était une solution nettement préférable.

-

Je sentis une joie immense me submerger, tandis que je lisais les registres Jedi des archives du Temple. Kerrance allait arriver le matin suivant , Dwor-Ya et Shanly étaient tous deux rentrés d'une mission dans la Bordure Extérieure, et j'avais eu le temps de revoir Gra-Chun avant qu'il ne parte sur Muunilinst avec son Maître. Mon ami Trandoshan avait été ravi par nos retrouvailles, malgré le fait que nous ayons eu peu de temps pour évoquer le passé.

Gra-Chun était réputé à l'académie pour sa force physique et d'intimidation. En effet, le colosse reptilien faisait assez peur aux plus petits, mais ces écailles à toutes épreuves cachaient un tempérament réfléchi et calme. C'était souvent lui qui arbitrait les défis que se lançaient constamment Kerrance et Dwor-Ya. Gra-Chun était le plus vieux de la bande des "anciens", puisqu'il était arrivé à l'Académie alors qu'il était encore à l'état d'œuf. Le pauvre n'a jamais su qui était ses parents, à l'instar de la quasi-totalité de la bande. C'était d'ailleurs pour cela qu'il avait un caractère diamétralement opposé aux autres membres de son espèce. Les Trandoshans étaient des êtres très violents et agressifs, alors que mon ami était serein et patient.

Même si c'était Dwor-Ya qui voulait toujours que je vienne avec eux, Gra-Chun m'acceptait très bien au sein du groupe, lorsque je n'en pouvais plus des invitations du Cathar. Même Maître Skywalker disait que j'étais souvent seule à l'Académie. Ca me rendait triste, mais je ne faisais rien pour améliorer mon statut… Je refusais souvent d'aller avec la bande ; je détestais la solitude mais je faisais tout pour ne pas avoir de contact avec les autres. Mais c'était avant tout grâce à Glenss que j'avais compris que l'amitié était quelque chose de très précieux.

J'utilisai la Force pour tenter de retrouver Dwor-Ya et Shanly dans le Temple, mais je ne parvins qu'à trouver mentalement Maître Anakin Skywalker, qui m'informa que sa fille s'était occupée de notre affaire et que nous allions recevoir le dispositif d'interception dans deux jours au plus tard. Trois jours sur les sept s'étaient déjà écoulés. J'avais bien profité de Coruscant, surtout cette nuit où j'avais fait le tour des quartiers branchés. J'adorais Coruscant la nuit. C'était si coloré, si vivant…

Je m'étais aussi rapprochée des Grands Maîtres Jedi, qui étaient venus me féliciter pour mes prétendus talents. J'avais eu une longue discussion avec Obi-Wan Kenobi, qui aurait été parfaitement agréable s'il n'avait pas fait quelques allusions à Boba Fett d'une voix amusée. J'avais aussi parlé à Maître Yoda, que j'imaginais moins… enjoué. Bien entendu, Qui-Gon Jinn m'avait aussi reparlé, m'indiquant quels symptômes trahissaient la déchéance vers le Côté Obscur. Quant à Anakin Skywalker, j'essayais de limiter nos échanges, mais il semblait prendre un malin plaisir à me parler assez souvent.

Je repris mes recherches de mes anciennes connaissances, que je captai dans le hall d'entrée. J'en conclus qu'ils revenaient d'une quelconque promenade. Je quittai mon siège et traversai les archives en courant.

J'utilisai la Force pour aller plus vite, mais ce n'était pas vraiment nécessaire, étant donné la proximité des archives par rapport au hall. J'arrivai enfin, repérant mes vieux amis près du couloir menant aux jardins. Ils n'avaient presque pas changé.

Le visage félin de Dwor-Ya avait mûri, avec l'âge il ressemblait plus à un lion. Son pelage beige-blanc semblait toujours aussi doux, et sa crinière argentée avait gagné en longueur. Je remarquai qu'il avait perdu l'habitude de bouger ses oreilles félines en permanence. Mais son expression, et la lueur de gentillesse qui brillait au fond de ses yeux jaunes étaient restés les mêmes.

Je me rapprochai, encore et toujours, le cœur battant. Allaient-ils me reconnaître ? Ce fut Shanly qui me vit en premier. Je vis son visage passer de la réflexion intense à la compréhension puis à la joie. Elle ne m'avait pas reconnu tout de suite. Avais-je changé ?

Shanly, elle, je l'aurais reconnu n'importe où. C'était une jeune presque-humaine qui avait été abandonnée par ses parents, sur qui elle savait peu de choses. Elle m'avait juste dit qu'elle était hybride. Elle avait la peau beige, comme la plupart des humains, et des cheveux roux flamboyant lui arrivant à l'omoplate. Je remarquai qu'elle avait toujours sa longue frange qui ne gênait pas sa visibilité. Mais le détail singulier sur qui ornait le visage de Shanly était des petites taches bleu ciel qui couraient sous ses yeux jaune cerclé d'indigo, héritage d'un père dont elle ne connaissait même pas l'espèce. Dans la bande, elle était la seule fille – puisque je ne me considérais pas comme un membre du groupe – et en était fière. Elle gardait presque toujours un moral au beau fixe, et adorait taquiner les gens, car elle arrivait toujours à voir les attirances et les amours secrètes. C'était sa spécialité, elle semblait sentir les phéromones, les émotions des autres n'avaient aucun secret pour elle. A l'Académie, elle avait la réputation d'une entremetteuse enjouée et subtile. Elle arrivait toujours à jouer avec ça, et à réconcilier, même assembler, des âmes opposées. Elle voulait mettre ses dons à la disposition de tous, et projetait de devenir diplomate.

Dwor-Ya, qui ne m'avait pas remarquée, continua à parler dans le vide jusqu'à ce qu'il voie l'expression de Shanly, et se tourne enfin vers moi. Lui, par contre, me reconnut instantanément. Avec une expression médusée, il laissa échapper un miaulement de stupéfaction.

« Shyn Fir ? » articula Shalny avec un immense sourire.

Sans attendre ma réponse, elle se précipita vers moi et je faillis tomber à la renverse sous son étreinte.

« Ma petite Twi'lek adorée ! C'est bien toi ma vieille ! Qu'est-ce que t'as grandi ! Mais regarde-toi, regarde-toi ! fit-elle, débordante de joie.

Je regardai Dwor-Ya qui semblait se remettre lentement du choc. Je vis enfin un sourire naître sur son visage, et il attendit que Shanly se dégage pour me sauter dessus et me prendre dans ses bras.

- Shyn Fir ! C'est génial de te revoir ! Ah, si Gra-Chun était là, il serait si content aussi !

- Kerrance aussi sera vachement heureux de te revoir dès qu'il rentrera de sa mission.

- C'est si bon de vous retrouver, mes amis, déclara-je d'une voix tremblante.

Le Cathar et la presque-humaine échangèrent un regard stupéfait.

- Ouah ! C'est la première fois que tu nous dis qu'on est tes amis, t'es sûre que ça va ? demanda Dwor-Ya, qui avait l'air inquiet malgré son grand sourire.

- Mais dis-donc ! C'est ton entraînement qui te fait du bien à ce point ? T'as l'air beaucoup plus ouverte que dans ta jeunesse !

- Oh, s'il vous plait, il m'a juste fallu trois ans pour réaliser qu'on était amis, en faites pas tout un plat ! Au fait Dwor-Ya, j'ai croisé Gra-Chun avant qu'il ne parte pour Muunilist. Il vous transmet son bonjour.

- Ah, on l'a assez souvent son bonjour, fit le Cathar en rigolant. Entre chaque mission on se rencarde pour se voir.

- D'ailleurs on était tous là quand Maître Skywalker a demandé qu'on retourne tous à l'Académie. Tu étais en mission toi ?

- Non, j'étais là aussi, mais comme mon Maître connaît bien Luke Skywalker j'ai du aller avec les jumeaux Solo et leur troupe.

- Aaaah, les jumeaux Solo… Tu savais que Jacen avait un gros faible pour Tenel Ka ? Et elle aussi mais elle bouge pas d'un pouce, le gâchis…

Je savais qu'il fallait que j'arrête Shanly à tout prix ou elle nous raconterait tous les potins de l'Académie, et le Temple suivrait sûrement. Dwor-Ya et moi échangeâmes un regard complice, et nous entreprîmes de diriger Shanly vers un autre sujet.

- T'as pas revu Kerrance, je suppose, coupa mon ami félin.

- Non, mais je suppose qu'il est toujours aussi compétitif qu'avant, répondis-je aussitôt.

- Il est resté le même, mais s'est calmé sur l'arrogance, et il a une nouvelle coiffure maintenant ! Ca change complètement son visage, si tu le voyais… Et toi ? Raconte-nous, enfin ! Qu'est-ce qui c'est passé quand tu es partie avec Maître Aa'Tu ?

- Les jardins seraient parfaits pour poursuivre cette discussion, proposa Dwor-Ya.

Je lui accordai un sourire reconnaissant. Dwor-Ya n'avait pas oublié à quel point j'aimais la végétation.

Nous marchâmes le long du couloir, je leur racontai la première mission que j'avais effectuée avec mon Maître, après six mois d'entraînement. Elle nous avait conduit dans le système de Tanaas, où nous devions régler un conflit dans un complexe minier.

Puis, à ma demande, Shanly et Dwor-Ya me racontèrent à leur tour leurs aventures.

- Mon Maître me faisait penser à toi, me dit Dwor-Ya. C'est un Twi'lek aussi, mais il a la peau bleue. Maître Twin Detoma. Et puis j'ai un sabre orange, aussi. La couleur me fait penser à du métal en fusion, c'est super beau, regarde !

Il sortit son sabre de sa toge Jedi avec une jubilation contenue. Le manche était de conception simple et parfaitement cylindrique. Je remarquai qu'il avait gravé des choses dans le métal qu'il avait utilisé. Sans doute pour honorer les traditions Cathar, ceux-ci ayant l'habitude de graver le bois pour conserver une trace dans l'Histoire. Dwor-Ya appuya sur le bouton d'activation et une lame aussi flamboyante que les cheveux de Shanly jaillit dans un sifflement familier.

- Et tu l'as depuis quand ? Demandai-je en contemplant la lame que je trouvais magnifique.

- Pas très longtemps. Mon Maître voulait attendre que je sois prêt avant de m'autoriser à en trafiquer un. J'en ai eu un bleu pendant pas mal de temps.

- Moi pareil, intervint Shanly. Maître Inya voulait que je sois prête. Maintenant le mien est violet-bleu.

- Maître Glenss a pensé la même chose que vos instructeurs. Je n'ai pu en fabriquer un que récemment, lame rose pâle. »

Nous discutâmes encore des heures en déambulant dans les jardins. Dwor-Ya était toujours aussi drôle et sympathique, et Shanly toujours aussi débordante de vitalité. Ils me racontèrent tous deux leurs voyages, des anecdotes amusantes sur leurs aventures. J'avais l'impression d'entendre Glenss parler de ses missions, j'étais aux anges. La nuit tombait, et Dwor-Ya proposa que nous allions manger ensemble dans un restaurant de Coruscant. Shanly et moi approuvâmes l'idée, puis nous nous dirigeâmes vers les hangars du Temple, pour emprunter un speeder. Pour une fois que je n'allais pas prendre un droïde avec moi pour piloter !

Mon ami Cathar nus conduisit dans un restaurant célèbre de Coruscant, qui offrait d'excellents repas, servis dans des bulles de transpacier assez spacieuses qui survolaient la ville. Les mets étaient préparés par un droïde sur une table chauffante. Si nous le désirions, nous pouvions également activer la fonction ''guide'' pour un compte-rendu détaillé des bâtiments près desquels nous passions. Mais la discussion était trop dense pour recevoir des explications touristiques. Je passais une excellente soirée. Shanly proposa même que nous allions danser et nous amuser dans un des nombreux clubs de la ville, mais je prétextai devoir me coucher tôt pour accueillir Kerrance le lendemain. Nous regagnâmes donc le temple en milieu de soirée, et je partis rapidement au lit.

Une lumière douce et croissante, caressant mes yeux clos pour me réveiller. J'émergeai lentement, n'étant pas vraiment quelqu'un du matin. Je m'assis dans mon lit simple aux draps soyeux, et posai un regard embué sur mon environnement. Une chambre sobre, que je n'avais pas personnalisée, n'étant que de passage au Temple. Je modifiai l'opacité de la fenêtre, afin de profiter du lever du soleil. Les jambes entortillées dans mes draps, je contemplai les immenses tours s'embraser autour de moi. La vie était toujours quelque chose d'incroyable à regarder, avait dit Maître Qui-Gon. Je soupirai, puis m'extirpai du lit. J'avais la sensation étrange que quelque chose d'important allait se produire aujourd'hui. J'assimilai immédiatement cette appréhension à mon envie de revoir Kerrance.

Je me raclai la gorge et jetai un coup d'œil à ma garde-robe. J'enfilai des vêtements fonctionnels en synthécuir noir. Je n'avais pas envie que mon ami croie que j'accordais trop d'importance à l'image que je voulais qu'il reçoie de moi. Je sortis après une toilette rapide.

Les couloirs étaient quasiment déserts. A cette heure, les Jedi devaient encore dormir, ou profiter de l'aube dans des salles au meilleur point de vue. Via la Force, je localisai Shanly et Dwor-Ya. Celui-ci dormait encore, et mon amie presque-humaine semblait hésiter sur sa tenue. Je décidai de la rejoindre dans sa chambre, lorsque je sentis quelque chose d'étrange. Ou plutôt, d'inattendu. Mon rythme cardiaque s'accéléra, et je me ruai dans le hangar d'où provenaient les pulsations. Glenss. Mon Maître était de retour.

Je vis avec une joie non contenue de Sabre de Glace atterrir sur le duracier brillant du grand hangar. La rampe de débarquement s'abaissa dans un sifflement suraigu, me faisant trépigner. Lorsque les vapeurs retombèrent, je les vis enfin. Dans des tourbillons de capes, Maître Glenss, Maître Skywalker et un homme à la peau foncée descendirent d'un pas triomphal. Mon mentor me fit un grand sourire, et je ne sus résister à la tentation de me jeter dans ses bras.

« Eh bien, je t'ai manqué apparemment ! fit Glenss d'une voix enjouée.

- Vous savez bien que je ne peux pas me passer de vous, Maître » répondis-je en lui offrant mon plus beau sourire.

Je me tournai ensuite vers les deux hommes, qui débarquaient une mallette antigravité. Je m'inclinai devant le Jedi le plus célèbre de la Galaxie.

« Bonjour, Maître Skywalker. C'est un plaisir de voir que vous avez accompagné mon Maître sur Coruscant.

- C'était la moindre des choses, et j'avais à faire au Temple.

Je me tournai ensuite vers le troisième homme, qui faisait semblant de régler quelque chose sur la mallette antigrav. Il me fit face, et me gratifia d'un sourire éblouissant.

- Bonjour, je suis Lando Calrissian, administrateur de la station des pêcheurs de gemmes, dit-il en déposant un baiser sur ma main.

Peu habituée à cette courtoisie rare, je dissimulai mon étonnement. Le fameux Calrissian se présentait à moi. Décidément, il ne me restait plus qu'à voir Yan Solo et j'avais rencontré toutes les personnalités les plus connues de la Galaxie !

- On a amené Lando avec nous parce qu'on n'arrivait pas à le faire lâcher les gemmes, fit Maître Skywalker en administrant une tape dans le dos de son compère.

- C'est vrai que ça a été dur de lui faire avaler la pilule, renchérit mon Maître d'une voix amusée.

- Hey ! s'indigna Calrissian. A ma place vous auriez réagi pareil ! Ces cailloux…

- … Valent une fortune, reprirent les deux Jedi en cœur.

J'eus un sourire, et Lando fit semblant de bouder dans son coin, tandis que mon Maître me demandait :

- Et pour le XT-16 ?

- Il sera livré ici dans deux jours au plus tard. La présidente Organa a bien voulu s'en charger. »

La fin de ma phrase fut couverte par le tintamarre des réacteurs. Un nouveau vaisseau atterrissait dans le hangar, à un dizaine de mètres du Sabre de Glace. Derrière moi, les lourdes portes coulissaient dans un sifflement, laissant entrer Shanly et Dwor-Ya, qui ne furent pas surpris de me trouver là. J'en conclu alors que le vaisseau était celui de Kerrance.

Maître Skywalker, Glenss et Lando prirent congés, emportant avec eux la précieuse mallette. Celle qui serait échangée contre un holocron Jedi.

« Il a du sentir ta présence, chantonna Shanly d'un ton heureux. C'est pour ça qu'il se gare ici.

- De toute façon, dès qu'il sent une présence féminine, il s'y précipite, trancha Dwor-Ya d'un ton faussement critique : il était ravi de revoir mon meilleur ami et rival.

- Ah, soupirai-je, il n'a donc pas changé de ce côté-là ?

- Pas le moins du monde, fit Shanly en trépignant pendant que le vaisseau devait enclencher les procédures d'ouvertures de portes, en plus il est devenu vraiment beau en grandissant, alors ça n'arrange rien à son arrogance naturelle… »

Dwor-Ya et moi échangeâmes un sourire. Shanly se découvrait-elle une passion pour Kerrance ? Mon ami Cathar secoua la tête d'un air désapprobateur, tandis que la rampe de débarquement s'abaissait. Un homme, apparemment en pleine force de l'âge, descendit en premier. Les cheveux bruns, la mâchoire carrée, je sentis qu'il s'agissait d'un de ces hommes qui se prennent pour des séducteurs nés, comme Calrissian. Il nous fit un signe avenant mais surprit tout le monde en sortant par la porte la plus proche, au lieu de venir nous parler.

« C'était Maître Imersish, un Jedi très puissant mais… Le portrait de Kerrance, en fait. Ces deux-là se sont tout de suite entendus » m'expliqua Dwor-Ya. Enfin, une deuxième personne descendit en faisant léviter un sac. Et je fus stupéfaite du changement de physique de Kerrance.

Grand, élancé, des muscles saillants mais tout en finesse, il était loin du petit garçon que j'avais connu. Son visage s'était allongé, Shanly avait raison : il avait beaucoup gagné en beauté. Il avait toujours ces trois rayures jaunes sur les joues, dont la signification était secrète. Seul Dwor-Ya et Gra-Chun la connaissaient. Comme me l'avait dit Shanly, sa coupe capillaire était aussi foncièrement différente. Ses cheveux, à présent de couleur cyan pâle, étaient longs, retenus à l'arrière par une ganse de tissu noir qui maintenaient une longue queue de cheval. Sa longue frange cachait complètement le côté droit de son visage, tandis que quelques mèches tombaient du côté gauche.

Par contre, sur le point vestimentaire, Kerrance restait fidèle à lui-même. Une courte veste violet sombre au col de poils synthétiques hérissés laissait voir son torse nouvellement musclé, et un pantalon fonctionnel noir. Pendant à sa ceinture, son sabre laser argenté jurait avec la décoration grise et brillante du lieu.

« Je vois que le comité d'accueil s'est agrandi, déclara-t-il en laissant délibérément son sac s'échouer contre le sol.

- Ravie de te revoir, Kerrance, annonçai-je avec ma voix habituellement dénuée de sentiments.

Je le vis me détailler de bas en haut de ses yeux bleu glacier, avec un air de plus en plus appréciateur.

- Shyn Fir, ma chérie, je savais que tu finirais par revenir vers moi, assura-t-il d'un ton joyeux.

Cette phrase eut pour conséquence de me faire hausser les sourcils, de faire rugir Dwor-Ya, et de faire rire Shanly.

- Mon pauvre Kerrance ! Laisse tomber tout de suite… Le cœur de Shyn est déjà pris.

Je me raclai la gorge. Shanly reprenait de mauvaises habitudes. Un, m'appeler Shyn au lieu de Shyn Fir ; deux, déballer ma vie sentimentale sans que je lui aie racontée.

Kerrance haussa les épaules, l'air indifférent. Dwor-Ya n'eut aucune réaction.

- Bah, je trouverais quelqu'un d'autre, alors.

- Bon, si on sortait du hangar ? J'aime pas les odeurs de carburant, imposa le Cathar.

Nous obéîmes de bon cœur, et aidâmes Kerrance à décharger le reste de ses affaires avant de passer la porte, et de nous retrouver dans le couloir. A peine avions-nous bifurqué vers les turbo-ascenseurs qu'un groupe attira notre attention.

Tous nous tournaient le dos, mais ils étaient facilement reconnaissables. Au milieu, Glenss était penché sur quelque chose, à l'instar des autres qui n'étaient que Maître Yoda – qui lévitait au-dessus de la tête de mon mentor – Maître Kenobi, Maître Qui-Gon et Maître Anakin Skywalker. Tous avaient des mouvements saccadés. Je compris une demi-seconde plus tard qu'ils étaient en train de rire. Mes amis n'avaient pas non plus manqué cette scène insolite, et Shanly et Kerrance s'élancèrent même vers les Maîtres Jedi pour voir ce qui les amusait autant. Dwor-Ya et moi les suivirent, tandis que mon Maître se retournait :

« Ah, Shyn Fir ! Tu as reçu ça ! Fit-il en agitant une sorte de billet holographique.

- Qu'est-ce que c'est ? » demandai-je tandis que les plus éminents membres du Conseil réprimaient des rires à grand-peine.

Glenss me tendit l'objet, et tout le monde se plaça derrière moi pour mieux voir. Il s'agissait bien d'un billet souple, sur lequel des objets se mettaient en mouvement, pour former les symboles du basic.

« Ceci est une invitation pour la prochaine Select. Présentez-vous, munie de ce billet, sur Jynzah, système Coruscant. Pour d'autres informations, appuyez sur le logo au dos du billet. »

J'haussai un sourcil, tandis que Maître Skywalker éclatait de rire. J'entendais Maître Yoda déclarer :

« L'identité de l'expéditeur, évidente est, il me semble. »

Je retournai le billet, et vis le blason d'un célèbre famille Humaine, connue à travers la Galaxie pour sa richesse incroyable. J'interrogeai mon entourage du regard.

« C'est quoi, une Select ? finis-je par demander tout haut.

- Aucune idée, répondit Dwor-Ya.

- Sûrement une sorte de fête, proposa Shanly.

- Mais pourquoi t'as une invitation à ce truc-là toi ? demanda Kerrance, dont l'expression se situait entre l'envie et le dégoût.

Les Maîtres Jedi pouffèrent de rire, et Glenss se décida enfin à éclairer ma lanterne.

- Une Select est effectivement une fête, qui se déroule toujours sur Jynzah, une petite planète qui est depuis l'Ancienne République la propriété de la famille Gacy. Ces festivités sont organisées dans une immense tour et sur le terrain qui se trouve sous un dôme atmosphérique artificiel.

- Car la planète n'a pas d'atmosphère, mais c'est un des projets de la famille Gacy que de lui en créer une, précisa Maître Kenobi.

- Sur la Terre et au rez-de-chaussée de la tour, la Fête est publique, n'importe qui peut y aller sans invitation, enchaîna Maître Qui-Gon. C'est un grand événement, une Select brasse beaucoup de monde. Mais dès qu'on veut grimper dans les étages de la tour, il faut une invitation.

- Et dans les étages, la nature de la fête dérive un peu, reprit Glenss. Disons qu'elle glisse vers un côté plus… Lubrique.

- Comme vous y allez ! coupa Kerrance. C'est carrément des orgies ! »

Un silence suivit cette révélation crue. Ils me regardèrent tous, et éclatèrent de rire.


Blabla post-texte : Désolée encore pour le délai mais je suis malheureusement partie en vacances donc je n'ai pas pu trop continuer. Alors, petite précision : Jynzah n'est pas une planète officielle, je l'ai inventée pour les besoins de l'histoire, lol.

Quant à la suite, je ne sais pas si je la posterai sur ou sur un prochain blog, ou site. Si vous voulez je vous communiquerai l'adresse, si jamais j'arrête (Au fait je vous rassure, la suite va pas tourner au porno lol)