Elrohir avait été toujours le plus sage de ses frères adoptifs. Il avait sûrement observé le début de la relation d'Elladan avec Aragiliath. Peut être en avait il conversé avec son père. Toujours est il que les deux amoureux avaient toujours lu une certaine désapprobation dans ses yeux. Non qu'il ne trouve pas Estel assez bien pour un prince elfique Mais parce qu'il savait ce que cela voulait dire de rester vivant après la mort de son amour ou d'être séparé pendant des éternités... Il avait vu son père jour après jour dans sa ferme résignation faire comme si rien ne pouvait le toucher. Mais dans la nuit errer silencieusement dans les chemins éloignés d'Imladris. Alors qu'Elladan était occupé à courir dans la forêt, Elrohir avait connu la souffrance de son père en l'accompagnant silencieusement dans ses promenades nocturne. Ils ne parlaient jamais mais à l'image des elfes sage ils laissaient leurs énergies se mêler... Elladan avait toujours été comme un petit frère, même s'ils étaient formellement des jumeaux. Il avait été celui qui avait pleuré le plus lors de l'attaque des orcs sur leur mère. Et puis il était celui qui était tombé profondément amoureux de la jeune Estel. Ô c'était une enfant à côté de lui, mais dans leur amour ils s'étaient toujours tenu à armes égales. Surtout quand la jeune dúnadan était revenue de sa longue errance dans le foyer de son père.

Même quand elle avait seulement 16 ans, Elladan se comportait avec elle comme si elle avait été Luthien en personne. Au début Elrohir avait regardé cela avec un détachement certain mais très tôt il a commencé à voir le côté sombre de cet amour. Il ne voulait pas voir ces deux personnes qu'il aimait tant se briser le coeur. Oui, ils auront quelques années d'amour mais après... ?

La première fois où il avait été en désaccord avec Elladan c'était lors de la première chasse d'orc d'Estel. Elle avait 16 ans et avait insisté

Rapidement mais avec application Estel accrochait son épée à sa ceinture. Elrohir qui rangeait son arc lui sourit tendrement:

- Ah Non Estel retournes à tes livres et ton tuteur...


Elle lui jeta un regard sombre qui plus tard aura vraiment de la puissance. Mais son frère adoptif secoua la tête:

- N'essayes pas tes nouvelles armes sur moi ma grande! Elladan et moi, nous allons chasser des orcs et toi tu n'a aucune expérience.

Estel bondit de rage et s'écria:

- Vous dites toujours ça! Je sais me battre! J'aimerais pour une fois , pourquoi vous me traitez comme une petite fille? J'ai 16 ans et Ada m'a dit que je suis une femme maintenant!

Elladan arriva à ce moment avec ses affaires et il s'étonna:

- Qui te traites comme une petite fille Estel?


Elrohir aimait sa soeur, il ne voulait pas qu'elle s'énerve autant. Et après tout, ils étaient tout les deux d'excellents chasseurs et ils pourront s'assurer qu'elle ne se fasse pas de mal.

- Elle veut chasser avec nous... D'accord Estel tu peux venir avec nous mais va mettre ta côte de mithril et avertir Gil... Ta mère.

Estel hocha la tête. Elle partit en courant mais n'alla pas dans les appartements de sa mère. Elle enfila seulement sa côte et ajusta sa cape. Très vite elle rejoignit ses frères.


Ils s'éloignèrent d'Imladris, se dirigeant vers le sud à pied de peur que leur chevaux soient volés et torturés.
Les jumeaux décidèrent d'attaquer les orcs du haut de quelques solides arbres. C'était trop risqué de leur faire face avec Estel à leur côtés... Ils grimpèrent agilement aux arbres. Bientôt ils purent entendre les grognements sauvages de cette troupe. Ils devaient être une vingtaine. Estel piaffait d'impatience et bandait déjà son arc. Elrohir leva les yeux au ciel en remarquant le regard d'Elladan. On pouvait y voir un mélange de tendresse et d'admiration. Mais déjà ils commencèrent à faire pleuvoir des flèches sur les orcs. Ceux-ci n'étaient pas si bête, ils commencèrent à pointer leurs arcs vers les cimes. Même s'ils ne pouvaient pas voir les chasseurs. Elladan et Estel riaient comme des fous, cherchant à viser correctement. Quand Estel perdit pied et glissa. Heureusement qu'elle se retint à la branche par ses bras. Mais alors qu'Elladan se penchait vers elle pour l'aider, des multitudes de flèches perçaient l'air pour l'atteindre. Dans un flash de peur Elrohir se rappela qu'Arathorn était mort dans de semblables circonstance devant lui, une flèches dans l'oeil... C'était si rapide. Hurlant presque il s'adressa à son frère:

- Je vous couvre, mais dépêches toi Elladan!

Elle était très fine et légère. Ainsi très vite elle fut dans les bras d'Elladan en train de trembler. Elle ne pleurait pas, elle voulait s'endurcir. Mais elle avait eut peur, très peur. Une flèche s'était enfoncée dans sa cuisse, mais heureusement elle n'était pas empoisonnée. Le reste de la chasse se passa comme dans un brouillard. Elle restait à l'écart et très vite les jumeaux se débarrassèrent des orcs. C'est seulement quand le soleil s'apprêtait à sa coucher qu'ils décidèrent de rentrer.


Les frères aidèrent Estel à confectionner un bandage et ils rentrèrent rapidement à la demeure de leur père. Ils croisèrent un proche d'Elrond sur le point de sortir, il était sur un des chevaux les plus rapides. Il sursauta en voyant Estel:

- Vous êtes là demoiselle? Votre mère vous cherche partout!


Elrohir se tourna lentement vers sa soeur:

- Estel?

La jeune femme haussa les épaules:

- Hum... elle était pas dans ses appartements alors pour...

- Tu sais aussi bien que moi qu'elle reste toujours dans ses appartements!

Elladan s'avança:

- ô Laisse tomber Elro', elle a assez eut d'émotions pour la journée!

Il prit Estel par le bras et la guida dans la demeure.

Ce soir là Elrond parla longuement à ses fils et sa fille adoptive. Son ton sérieux et le contenu de ses paroles raffermit la regret d'Elrohir. Mais surtout c'est suite à cette remontrance que la jeune dúnadan décida de partir. Elle resta longtemps dans le jardin à repenser à ce qu'Elrohir lui avait dit tout le long de leur rentrée. Elle était une femme, seulement une femme... Fragile et qu'il fallait protéger. Elle le savait, elle savait qu'Elrond le pensait aussi et le sous entendait. Prise de furie elle prit tout ses affaires, son épée, son arc et quelques autres babioles. Puis enveloppée dans sa cape, les larmes aux yeux elle avait quitté sa demeure.

Après de longues années d'errance elle était revenue. Pendant ce temps là, sa mère s'était établit dans son propre pays et elle avait recroisé quelques fois Elrohir. Mais étrangement jamais Elladan... Et c'est ainsi que quand elle était revenue leur amour était pleinement né.



Cela faisait si longtemps qu'elle avait été cette toute jeune fille et pourtant il y a seulement quelques années de ça. Les jumeaux lui manquaient, la présence stable et sereine d'Elrohir, la passion et la tendresse d'Elladan. Mais à présent elle était vraiment dans sa propre quête. Elle devait accomplir son destin. Qui sait? elle les reverra dans quelques mois... Son don de voyance, transmit par sa mère, lui glissa une image éphémère du Rohan et des deux elfes qui chevauchaient à ses côtés... Serrant sa cape contre son corps elle continua d'avancer.

La communauté avait tenté de franchir le col du Caradhras mais la montagne les avait vaincus. Il y a des créatures plus puissantes que Sauron et ses compères, mais elle ne sont ni pour le bien ni pour le mal. Elle oeuvre pour leur propre survie, pour la survie de leur monde. Et cela fait des éternités qu'elle surveille le monde des humains, si moindres et insignifiants. Caradhras a toujours su dérouter ceux qui tentaient de la dominer. Peut être qu'un jour viendra où les hommes arriveront à la dompter mais pour l'instant, elle restait fière et noble, plus forte que les hommes et les créatures qui les entouraient.

Se retourna une dernière fois, Aragiliath admira les hautes cimes, leur royauté et leur grâce. Des montagnes de roches et de glace. Puissantes mais sereines... Le cruel Caradhras...

Ils s'arrêtèrent au pied de la montagne pour se reposer. La lutte contre la montagne avait été rude pour les hobbits. Ils étaient si petite face à la masse de la neige, grâce à la haute stature des autres les semi-hommes avait réussi à survivre. Maintenant Sam croquait une carotte mélancoliquement, Merry et Pippin chuchotaient entre eux, Aragiliath peut entendre plusieurs fois la mention d'Elrond. Ils désiraient sûrement retourner dans l'agréable demeure d'Elrond. Frodon avait encore son capuchon sur la tête, il était assis par terre et les yeux fermé il ne disait pas un mot. La rôdeuse se pencha vers lui pour lui donner du cordial d'Imaldris.

- Frodon?


Il secoua la tête et ouvrit ses grands yeux bleu. Il y brillait des larmes contenus et la fatigue.

- Tenez du Miruvor pour vous redonnez des forces. Reposez vous encore quelques instants, puis nous allons avoir un conseil pour décider quel chemin nous prendrons.

Frodon avala une gorgée de cet excellent breuvage et passa la gourde à Sam.
Aragiliath se releva et fit un tour non loin du camp. Legolas la rejoignit:

- Tu vois quelques chose?

Elle secoua la tête négativement:

- Je vois rien mais j'ai l'impression d'être de nouveau guettés... Et toi?

Legolas fixait l'horizon avec ses yeux perçant, il semblait inquiet:

- Non, mais je partages ton pressentiment. Nous devons rester sur nos gardes. Surtout que les oiseaux ont guetté notre retour de la porte de Rubicorne...

Les deux amis restèrent un moment à surveiller les alentours. Puis d'un accord muet ils rejoignirent leurs compagnons. Frodon était encore à l'écart, mais Sam avait quitté sa mélancolie et sa fatigue pour observer son maître. Merry et Pippin avait cessé de tenir des messes basses car Gimli leur racontait des blagues typiquement issu de la culture des nains. Legolas eut une moue de dégoût mais ne dit rien, au moins les deux hobbits ne semblaient plus tellement effrayés.

Aragiliath s'assit à côté de Gandalf qui bourrait sa pipe. Ils fumèrent tout d'abord en silence. Puis un par un, les autres s'assirent près d'eux. La lumière descendait et bientôt ils seront en fin d'après midi. Avant la nuit ils devaient trouver un refuge car ils n'étaient plus dans les abords de la belle vallée des elfes.

Ce fut Frodon qui commença la séance:

- Nous... Nous devons continuer notre chemin. Car retourner à Rivendel sans avoir accomplit notre mission sera une honte.

Gandalf hocha la tête:

- Certes! Il y a un autre chemin, plus sombre encore...

Pippin se mordit la lèvre:

- Une route plus sombre que celle que nous avons tenté de prendre?

Il écarquilla ses yeux et fit une moue apeurée. Merry éclata de rire et Frodon lui sourit gentiment. Sam hocha la tête, il était d'accord, cette quête allait vraiment les emmener par de sombres chemins.

- La Moria.

La voix grave et profonde de Gandalf résonna dans tout les coeurs. Tout le monde se tue et un grand silence s'abattit. Seul Gimli n'était pas assombrit. Les autres avaient tous entendus parler de cette terrible mines et des terrifiante légendes qui y étaient liés. Boromir fut le premier à briser ce silence de mort:

- Y aller équivaut à se jeter dans la gueule du loup! à aller frapper aux portes du pays des ombres! Il y a un autre choix plus sûre et moins dangereux: La trouée de Rohan. Les rohirrims seront d'une grande aide...

- Jeune homme, vous ignorez de ce don vous parlez, je suis le seul à être passé dans les cachots de l'ennemi. Et je vous dirai ceci: passer sous la montagne est vraiment pas le chemin que l'ennemi n'aurait pas envisagé. Certes il y règne de sombre créature mais nous n'avons pas le choix.

Aragiliath qui depuis un moment semblait méditer en fumant tranquillement sa pipe ajouta son grain de sel:

- Les fils d'Elrond m'ont parlé de sombres nouvelles au sujet de Saruman et du Rohan... Pourtant la Moria semble vraiment un chemin peu avisé... J'y suis allée et j'ai franchis la porte des rigoles sombres mais je préférerai de ne pas y retourner pour une deuxième fois.

Gimli, qui depuis la mention de la Moria semblait éclater de joie, s'écria:


- Moi je vous suivrai! Qui sait les miens y vive encore. De plus qui d'autres qu'un nain pourra vous aider à trouver le chemin.

Un léger sourire éclaira le visage de Gandalf. Mais ce n'était pas un sourire insouciant comme dans la comté. Ce sourire était teinté de nostalgie et de douce tendresse pour les êtres qui peuplaient cette terre. Malgré ses loques grise et son visage vieillit, dans le regard de Gandalf l'ont pouvait lire la sagesse et la vivacité. C'était certainement un des derniers être purement noble de la terre du Milieu.

Pippin soupira:

- Moi j'ai aucune envie d'aller dans un endroit que grands pas n'aime pas. Et puis toutes ces histoires...

- Moi non plus.

Sam redoutait ces sombres routes, mais savait il seulement que bientôt il sera seul avec son maître dans des chemins bien plus terribles que cette mine?

Gandalf secoua la tête et répondit:

- La question n'est pas de parler de vous goût et passions mais de savoir si je devais vous mener dans la Moria, qui me suivra...

Gimli bondit sur place et d'une voix ardente déclara:

- Avec joie je vous suivrai!

La passion de sa voix fit lever les yeux de Legolas. Pour les elfes, les nains étaient des créatures grotesques et sans profondeur. Mais l'ardeur dans la voix de Gimli étonna le prince de Mirkwood. Il commençait à avoir un peu de valeur dans cette étrange et burlesque créature.

Une forte voix féminine fit sursauter les compagnons :

- Je vous suivrai mon cher Mithrandir. Vous vous êtes laissé guidé dans la montagne sans m'adresser une moindre reproche. Ainsi mon devoir est de vous suivre. Mais je ne peux me résister de vous avertir Si vous passez les portes de la Moria prenez garde! Ce n'est pas pour l'anneau que je dis cela, mais pour votre propre personne.

Pendant un instant Gandalf et Aragiliath échangèrent un long regard. Le sage istari savait qui avait été la mère de la rôdeuse et les dons qu'elle avait hérité. Très doucement Gandalf murmura:

- Personne ne fuit son destin, ni vous, ni moi. Hannon le sell (merci mon enfant).

Boromir interrompit cette brève et profonde conversation:

- Moi je n'irai pas dans ce sombre lieu... Mais qu'en pensent l'elfe et le porteur de l'anneau...

Legolas haussa ses mince épaules et répondit:

- Je n'ai aucun désir d'aller sous la terre mais si c'est le seul moyen, je suivrai notre guide de toujours...

Tout les yeux se tournèrent vers le porteur de l'anneau. Frodon gardait les yeux rivé sur dar qui reposait sur sa jambe. Il voulait fermer les yeux un instant, revoir la comté, revoir cul de sac et sa douce promise... Juste pour un instant. Mais en voyant le visage rieur de Lily, il n'aura plus le courage de continuer sa quête. Alors il leva les yeux et ne voyant que Gandalf, répondit:

- Je ne désir pas aller dans la Moria. Mais vos conseils sont toujours les plus juste. Je pense qu'il vaudrait mieux suspendre le vote jusqu'à ce que nous aillons dormis un peu et reprit des forces. Dans la lumière du jour il sera plus facile de nous décider.


Les autres acquiescèrent et remarquèrent soudainement qu'il faisait sombre à présent. Le soleil avait disparut derrière les montagnes et seule une lueur rougeâtre persistait. Sam frissonna et gémit:

- Que le vent hurle!


On pouvait entendre le chant déchirant du vent qui se perdait dans les arbres. C'était une complainte bien sinistre et froide. Soudain Aragiliath bondit sur ses pieds:

- Ce n'est pas le vent qui hurle tout seul! C'est aussi le chant des loups sauvages... Les Wargs ne sont pas loin

Elle avait glissé une main sur la garde son épée et l'avait rapidement sortit de son fourreau. Legolas sortit aussi son arc. Boromir, quant à lui, se tourna vers Gandalf:

- La Moria est elle très loin?

- Nous ne pourrons pas l'atteindre avec les wargs à nos trousses.


Le fils de l'intendant continua son raisonnement:

- Alors attendons l'aube pour reprendre le chemin...


Aragiliath acquiesça et rangea son épée.


Gandalf était d'accord:

- Vous avez raison Boromir, mais il vaut mieux que l'on trouve un refuge pour être près en cas d'attaque.

La rôdeuse, fidèle à sa réputation trouva une idée:

- J'ai aperçu une colline entourée d'arbres non loin... Nous pouvons la rejoindre rapidement avant que la nuit tombe complètement. Là bas un feu nous aidera à tenir le fort.

Rapidement la communauté alla dresser un nouveau camp. Les hobbits étaient pâle, surtout Sam et Pippin. Mais les autres, habitués à la dure vie dans les terres sauvages ou en guerre, impassiblement dressaient le camp et se préparaient à veiller.