La communauté était rassemblée autour du feu crépitant. Ils avaient dressé le camp sur une colline couronnée de vieux arbres tordus. Aragiliath et Frodon étaient de gardes, les autres dormaient d'un sommeil agité tandis que le hurlement des loups se rapprochaient.

Inquiet Frodon observait la profondeur de l'obscurité qui les entourait, un nouveau cri déchira la nuit. Alors pour chasser cette attente silencieuse et solitaire, le hobbit éleva la voix, pour dire n'importe quoi, pour sentir qu'il n'était pas dans cette nuit grandissante:

- Pourquoi le seigneur Elrond n'a pas envoyé un de ses fils avec nous?

Aragiliath scrutait la nuit et écoutait chaque craquement de feuille. Tout ses instincts, même son intuition, étaient rivés sur la présence et l'approche de ses loups. La mention des deux fils d'Elrond la fit sursauter. Mais tout en replongeant dans l'observation des alentours, elle répondit évasivement:

- Parce qu'il avait besoin d'eux...


Frodon, qui ne pouvait plus supporter le silence, ignora le fait qu'il pouvait déranger la concentration de la rôdeuse, et continua:

- Pourquoi seulement neuf? Pourquoi pas plus?


Serrant les dents pour ne pas soupirer d'irritation, Aragiliath ne répondit pas tout de suite:

- Parce que c'est ainsi Monsieur Baggins. Il y a certaine chose que l'ont peut pas expliquer.

Frodon recula sous le ton froid et dure de la rôdeuse. Aragiliath se reprit, sentant quand même de la peine pour ce pauvre hobbit qui cherchait à fuir ce silence qui serrait son coeur. Elle sentait la peur monter. Inspirant calmement elle demanda:

- Parlez moi de la comté...

Un léger sourire nostalgique aux lèvres, Frodon décrivit les allées et les venues de la comté. Contente d'avoir divergé l'attention de son compagnon de l'approche des wargs, elle lui demanda doucement:

- Et avez vous laissé beaucoup de personnes que vous aimiez derrière vous?

Les beaux yeux bleu du hobbit se voilèrent de gris et il baissa le regard. Puis il répondit finalement:

- Bilbon était ma seule vraie famille, mes parents étant mort quand j'étais petit. Mais j'y ai laissé tellement d'amis... et Lily...

Aragiliath sentant le chagrin grandissant du jeune hobbit, posa sa main sur son épaule et murmura:

- On est tous si loin de notre foyer et de ceux qu'on aime Frodon. Mais un jour nous reviendrons... Je vous le promets.

Elle allait ajouter quelque chose quand soudain un des warg hurla à quelque mètre du camp. La rôdeuse se leva, l'épée à la main, et courut secouer Gandalf. Ils étaient attaqués...

Boromir courut raviver le feu tandis que Gandalf hurlait des ordres:

- Vite!!! Du combustible pour le feu! Dégainez vos épées et mettez vous dos au feu!

Alors tandis que les grands gens se battaient avec leurs arcs, épées et hache. Les hobbit tremblant regardait la scène, l'épée levée. Gandalf leva son bâton et d'une voix qui résonnait dans le coeur de ses compagnons déclama:

- Naur an edraith ammen ! Naur i ngaurhoth !

A ses mots les arbres autour d'eux s'embrasèrent et les loups déguerpirent. La dernière flèche de Legolas s'enflamma et tua le chef des loups.

Le lendemain, il n'y avait aucun corps des loups tués. Legolas ramassa ses flèches d'un air perturbé et Gandalf dit:

- C'est ce que je pensais... Ce n'étais pas des loups normaux en recherche de nourriture mais bel et bien des envoyés de l'ennemi. C'est un long chemin jusqu'à la Moria, dépêchez vous de finir votre déjeuner!

Pippin jeta un regard désespéré à Sam qui murmura:

- Ne vous inquiétez pas monsieur Pippin vous pouvez manger en marchant.

Aragiliath sourit légèrement et lui tendit une pomme. Le jeune Took leva le nez au ciel d'un air perdu et ses amis éclatèrent de rire. Rapidement la communauté replia son camp et les armes à la main reprirent leur chemin.

A présent Gimli marchait tout devant avec Gandalf avec un grand sourire. Legolas et Aragiliath fermaient la marche en surveillant les alentours. Les hobbits, bon vivants qu'ils étaient, avaient déjà oublié l'angoisse de la dernière nuit et conversait gaiement sous le bon soleil. Boromir, étrangement, marchait juste derrière Frodon et grommelait des phrases sans sens. Le porteur de l'anneau cherchait désespérément fuir le regard trop lourd du fils du Gondor.

Ils ne s'arrêtèrent pas pour manger à midi, Gandalf voulait absolument arriver aux portes de la Moria avant la nuit.

Quand il les trouvèrent enfin, ce fut après des heures qu'il purent entrer dans les mines.


*** Un chapitre très court mais promis je vous reviens très vite . VIVE LE ROI!***