La bataille du gouffre de Helm avait été gagnée et Isengard était tombé... Theoden, Eomer, Aragiliath est ses compagnons revenaient de la forteresse de Saruman. Gandalf s'en était allé avec Pippin pour Minas Tirith.

Aragiliath chevauchait silencieusement, guettant l'horizon et prêtant une oreille distraite au bavardage de ses compagnons. Mais l'arrivé d'un rohirrim qui galopait à l'arrière de la colonne détruisit sa rêverie.

- Seigneur! Il y a une compagnie qui nous poursuit...

Craignant une dernière attaque de Saruman ou pire, les seigneurs s'arrêtèrent et Eomer alla faire face aux étrangers. Son visage était crispé car on craignait le pire. Aragiliath glissa sa main vers la garde de son épée et Merry, qui était assis devant elle, eut un mouvement de crainte.

Bientôt la compagnie qui les poursuivait arrivait vers leur hauteur et d'une voix forte Eomer s'écria:

- Halte! Qui vient dans le Rohan sans l'autorisation du roi!???

Un cavalier vêtu de gris boueux leva sa main blanche en signe de paix:

- Le Rohan? C'est alors une bonne nouvelle. Nous voici enfin à destination!

Eomer descendit de son cheval:

- Qui êtes vous? Je suis le maréchal de la Marche et personne ne chevauche sur nos terres sans notre consentement. D'où venez vous?

- Je suis Halbarad Dúnadan. Rôdeur du Nord. Nous cherchons Aragiliath fille d'Arathorn, nous savons qu'elle se trouve en Rohan.

Aragiliath donna les rênes à Merry et sauta à terre.

- Et vous l'avez trouvée!

Elle étreignit Halbarad en déclarant:

- Votre venue est fortuite! Je désirais ardemment avoir l'appui de mon peuple.

Le reste de la compagnie s'immobilisa à la hauteur des hommes de Theoden.

La dúnadan fit un signe au roi:

- Tout va bien, c'est ma propre parenté qui vient de mon lointain pays.

Une trentaine de rôdeurs, vêtus à la même manière d'Aragiliath, se tenaient derrière Halbarad. C'était les meilleures rôdeurs qui avaient été rassembler dans un délai très court. Ils avaient l'air usé par le temps et presque elfique. Leurs yeux gris étaient pleins de sagesse et de puissance contenue. Mais aux yeux des moins avertis ils pourront passer pour des vagabond de grande routes. Aragiliath eut le souffle coupé en voyant deux grands elfes qui se tenaient avec les rôdeurs... Ses deux frère étaient venu... Et surtout, son aimé était venu.

Elrohir s'approcha:

- Nous avons chevauché aussi vite que possible depuis que nous avons su que tu nous avais appelés...

Aragiliath secoua sa lourde chevelure, ses yeux toujours sur celui qu'elle aimait:

- Je ne vous ai pas appelés... Bien que chaque instant ma pensée était tournée vers vous et surtout cette nuit. Enfin, reprenons le chemin car le temps presse et nous pouvons aisément parler en galopant.

Ainsi ils reprirent la route. Aragiliath chevauchait entre les deux fils d'Elrond. Merry les contemplait avec fascination... Il n'avait jamais vu ces elfes jumeaux en attirail de guerre. Leur visages étaient si fin mais au regard si plein de douleur et aux yeux féroces. Elladan ne parlait pas, il restait silencieux mais Aragiliath sentait intensément sa présence, d'autant plus qu'elle l'avait longuement espérée. Halbarad lui transmis les nouvelles de leur pays et l'état de la terre du milieu. Puis les deux elfes et Aragiliath chevauchèrent un peu en retrait pour partager leurs nouvelles. Étrangement ils parlaient en langue commune:

- Ada t'envoies un message: les jours sont courts,. Si tu es pressée, rappelles toi des chemins des morts.

Aragiliath glissa un regard vers Elladan et leurs regards se croisèrent. Une lueur torturée brûla le regard de la rôdeuse.

- Toujours les jours m'ont parus court pour accomplir mon destin. Mais un tel chemin sera prit que dans une impasse.

Elohir ne les regardait pas mais les yeux dans l'horizon il répondit:

- Ce qui doit advenir adviendra... Ne parlons pas de cela en plein air.

Aragiliath hocha la tête et continua à avancer en silence. La nuit était maintenant omniprésente et les étoiles lointaines mais constantes constellaient le ciel. Elles rappelaient à la rôdeuse les temps heureux et insouciant passés aux côtés de ses frères. Si sa mémoire ne lui rappelait pas la bataille de Helm, elle aurait pu se perdre dans l'habitude chevaucher avec les fils d'Elrond, entourée de rôdeurs... Mais la réalité on ne peut pas complètement la fuir... Tout était différent. L'heure tant attendue approchait... La bataille suprême et si la victoire devait venir: le sacre suprêmes. Ils continuèrent leur chevauchée en silence.

A l'aube Merry pu enfin descendre et aller dormir. Ils campaient dans une ancienne tour de garde. Mais Aragiliath ne se coucha pas. Avec l'autorisation du roi elle s'enferma dans la haute salle de la tour. Alors que les autres rôdeurs et Elrohir parlaient à voix basse. Elladan restait marché aux plus hautes marche de la tour. En silence, le visage crispé il attendait... Comme s'il envoyait toute son énergie à Aragiliath,

Car personne à part Halbarad et les deux elfes savait ce qu'elle faisait enfermée ainsi. Legolas aussi se souvenait du palantir qu'avait lancé Gríma et que Gandalf avait confié à Aragiliath après les sottises de Pippin.

Alors lorsque Gimli commença à grommeler, il pu répondre avec facilité à ses question rhétoriques.

- La petite doit manger et dormir!

Legolas sourit légèrement:

- La petite n'a pas besoin de cela... Un autre devoir plus important l'attend.

Puis Legolas alla converser en sindarin avec Elrohir.




Quelques heures plus tard. Alors que Merry et ceux qui s'étaient endormis se réveillaient, Aragiliath ouvrit enfin la porte. Elladan se leva. Elle descendit lentement les marches qui les séparaient. Dans ses mains elle avait le palantir caché dans un sac de toile. Son visage était tiré, comme si de nombreuses années s'étaient écoulées Elle avait l'air éreinté et étrangement fragile.

Eomer, la voyant descendre, se leva précipitamment et se dirigea vers l'escalier. Mais il s'immobilisa en voyant Elladan murmurer quelque chose à la rôdeuse. Malgré sa rude apparence, Eomer avait une certaine sensibilité, ainsi il voyait clairement les sentiments qui liaient le couple. Il recula quelques pas puis sortir de la pièce dans le matin gris.


Les rôdeurs ne parlaient presque pas, silencieusement ils préparaient leurs montures. Ils étaient vêtus simplement mais un grande noblesse brillait dans leur regard. Ils étaient grand et silencieux. A côté d'eux les rohirrim avait l'air de jeunes rustauds. Elrohir aussi avait grimpé sur son cheval. Gimli et Legolas observaient d'un air perturbé Roheryn le cheval d'Aragiliath qui attendait sa maîtresse. Que faisait elle? Pourquoi tardait elle?


Elle mangeait rapidement, alors qu'Elladan lui parlait à voix basse, Legolas n'entendit que la fin de sa conversation:

- Estel, tu sais que le moment est arrivé... Ou bien notre espoir vient ou cela sera la fin de tout espoir... Tu sais que je crois en toi...

Elle hocha la tête lentement... Et Legolas, suivit de Theoden arrivèrent.

Avalant d'une traite un verre d'eau, elle se releva et se tourna vers le roi:

- Mon Seigneur. aller vous directement à Dunharrow?

Eomer avait aussi rejoins ce petit conseil:

- Non, nous devons rassembler toutes les forces du Rohan. Et cela prendra tout au plus quelques jours. Trois jours je présumes...

Aragiliath hocha sombrement la tête en murmurant pour elle même :

- Trois jours... C'est trop. Le temps presse.

Elle releva la tête, à présent tout trouble, toute fatigue avait quitté son visage. Elle avait l'air aussi fraîche qu'une toute jeune femme, une fleur à peine éclose; Une grande lumière.


Eomer écarquilla ses yeux brûlant de sommeil et de lassitude. Elle était comme une flamme, comme un feu dévorant pour lui... Il voulait aller se blottir contre sa lumière.

- Nous ne pouvons pas attendre trois jours. Le Gondor sera pressé d'autres côtés et plus tôt que prévu... Alors dans ce cas, Seigneur Theoden avec votre permission je mènerai mes hommes dans notre propre chemin. Le temps du secret est passé, depuis que je me suis dévoilée aux yeux de l'ennemi...

Eomer balbutia avec peine:

- Vous... Vous...

Legolas inspira profondément, les mortels avaient aucune aptitude à comprendre:

- Oui, elle a regardé dans le palantir. Elle s'est dévoilée telle qu'elle est... Héritière d'Isildur et de Númenor.


Eomer jeta un regard noir sur l'elfe, conscient de ses manières brutes comparé à la noblesse des rôdeurs et la grâce des elfes. Mais il reporta son regard sur la rôdeuse qui continuait ses explications:

- Nous irons vers l'est à travers le chemin le plus rapide... Les chemins des morts.

Eomer recula, comme s'il venait seulement de se réveiller et d'une même voix il s'écria avec son oncle:

- Les chemins des morts?!?

Aragiliath hocha la tête.


- C'est le seul chemin pour nous. Et nous le prendrons car tel est notre destin.

Sa voix était teinté de détermination et de puissance. Theoden ne fit qu'hocher la tête. Puis inclinant la tête il prit congé, car il voyait que rien ne pourra jamais changer la détermination d'Aragiliath:

- Alors je vous dis adieu Dame Aragiliath. Votre aide m'a été précieuse et jamais je ne l'oublierai... Mais je doutes que nous nous reverrons sur cette terre.

Aragiliath secoua le tête:

- Certes nous ne nous reverrons jamais plus Theoden fils de Thengel. Mais sachez que cela sera pour la lumière et non pour l'ombre. Que les valar soient avec vous lors de la bataille décisive.

Puis Theoden s'en alla et alors que les rohirrim commençaient leur course, les rôdeurs se préparaient aussi à partir. Aragiliath sellait Roheryn et calmement méditait sur sa route, quand elle remarqua qu'Eomer n'avait pas encore suivit son oncle. Il s'approcha d'Aragiliath et lui demanda d'une voix qui se voulait ferme:

- Pourquoi allez vous vers la mort?

Elle secoua la tête, tentant de sourire:

- Je ne vais pas vers la mort mais vers mon destin.

Eomer secoua aussi la tête mais amèrement il supplia:

- N'y allez pas... Les elfes vous poussent à prendre ce chemin des damnés. N'y allez pas, venez avec moi... Ensemble nous triompherons sur l'ennemi. Restez là où vous pouvez encore donner votre force et votre grâce pour un but noble... Je vous en supplies...

Aragiliath pouvait voir des larmes naître dans ses yeux. Elle se détourna:

- Eomer, fils de Eomund. Je dois suivre mon destin et faire mon devoir comme vous. Ne perdez pas ainsi votre dignité en suppliant comme cela. Reprenez contrôle de votre personne Eomer. Vous êtes le maréchal et vous vous comporter comme une jeune gaillard.


Il secoua encore la tête:

- Aragiliath, alors laissez moi aller avec vous! J'irai avec vous! Si même si celle qui représente l'espoir le perd, il n'y a aucune raison de se battre.

Les hommes d'Aragiliath attendaient leur capitaine. Elle flatta la crinière de son cheval et finit par déclarer:

- Eomer, votre destin n'est pas ici. Si vous me suivez, personne ne pourra réunir les rohirrim. Votre oncle a besoin de vous. Nous aurons plus tard l'occasion de nous battre côte à côte. Il y encore de l'espoir et c'est pour cela que je dois prendre sans tarder ce chemin.

- Les autres vont avec vous, ces elfes dont le devoir est nullement de vous suivre, mais ils vous suivent car ils vous aiment et vous respectent.

C'est dans une voix très basse qu'Eomer murmura cela. Aragiliath lui tourna le dos et grimpa sur Roheryn tout en déclarant:

- Eomer, ne vous faites pas cela... Ne vous rabaissez pas ainsi. Où est parti votre fière noblesse et votre profond courage? Ne partez pas la tête basse... Je dois continuer mon chemin et vous le votre... Comme si jamais nos sentiers s'étaient croisés.

Les yeux embués, Eomer se retourna:

- C'est vous qui les avez pris Ma Dame... Adieu, je ne vous oublierai jamais lumière de l'Ouest... Tristement sacrifiée...

Il s'éloigna, ses hommes étaient parti avec Theoden. Ainsi aucun rohirrim ne vit ce moment de faiblesse d'Eomer. Déjà alors qu'il disparaissait dans l'horizon il s'était redressé et faisait face à son chemin...

Aragiliath avait été la seule témoin de cette faiblesse...

Elle rejoignit les dúnedain et ensemble ils séloignèrent de la tour de garde... Vers l'est leurs yeux se perdaient et en silence ils se pressaient. Aragiliath chevauchait même plus loin que ses frères adoptifs. Seul Legolas pouvait voir la douleur qui la tordait. Ses deux frères aussi mais ils ignoraient la raison, mais le prince de Mirkwood savait... Il l'avait suivi dans cette longue et tortueuse étape de son chemin...






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Voici mon chapitre, je vous ai fais attendre... Merci à Elysabeth pour la superbe image d'Elladan qu'elle m'a envoyé et de m'avoir surtout introduit chez les elfes. Et aussi de m'avoir encouragé. Clem aussi a été une grande aide... Tu verras sûrement quelques clin d'oeil quand je parles de Legolas et Eomer. Et puis merci à tout ceux qui me lisent et que je ne nommes pas un par un ... Et aussi à Chibi eldaliel pour sa superbe fic.
Finalement j'aimerais m'excuser de pas avoir présenter la bataille du gouffre de Helm mais disons que j'avais du mal et j'ai pensé qu'une ellipse sera pas mauvaise. Surtout que je veux pas paraphraser Tolkien, ce que j'aurai fais en décrivant les combats...
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