Chapitre 1 : Tout commença par un soir

Dix ans plus tard, assis dans une salle de cinéma, Riza mangeait des popcorns en compagnie de cet homme fou, lui rappelant son cher Général.

- Je te préviens, si dans les vingt prochaines secondes, je découvre que le coupable est le procureur, je quitte la salle." Prévenu l'homme en pichant dans le seau à popcorns.

- La fin, va peut être t'étonner."

- Tu parles, cette intrigue va se finir ainsi, l'anti héros va se marier à la policière et le procureur va être tué. Tu vois, j'avais raison le procureur est le tueur."

- Tu critique tellement les sénarios, si cela ne te plait pas, tu n'as qu'à les écrires."

- Avec mon étrange cerveau, j'ai du mal à écrire un rapport d'une demi-page sans faute d'orthographe. Ce n'est pas pour me lancer dans l'écriture d'un sénario. Et puis, la réalité dépasse la fiction et cela est terrifiant. Car dans la vraie vie, l'anti héros serait déjà mort. La policière aussi et le méchant vivant. On va boire un verre ? Pour fêter nos dix ans ?"

- J'aimerai bien voir la fin du film, si cela ne dérange pas."

- Dans ce cas, réveille-moi. D'un baiser d'amour." Déclara l'homme en s'installant confortablement sur le fauteuil tout en posant sa tête sur l'épaule gauche de Riza.

Riza le laissa faire et eut même un sourire tendre sur les lèvres. Puis, elle prononça:

- Ceci est une atteinte sexuelle."

- Un geste de pur égoisme amical. Et je suis sur que ton Général a fait bien pire que mettre sa tête sur ton épaule."

- Parle de mon Général sur ce ton, et ta tête va voler loin de mon épaule."

A cet instant, Riza sentit un sourire s'étendre sur les lèvres de son ami. Bien que ce dernier faisait semblant de dormir.

xoxoxo

Le Général Mustang était de garde cette nuit. Il avait accepté de rester au bureau pour laisser l'un de ses officiers profiter de ses dix ans de mariage. N'ayant rien d'autre à faire, il attrapa une pile de lettres romantiques que ses admiratrices lui avaient envoyées. Il en ouvrit une et sans la lire, il fit un avion en papier. Il le lança dans la pièce et le regarda volé.

- Pas assez loin ! Je ne lui répondrai pas. » Commenta-t-il en prenant une autre lettre.

Il fit son origami et l'envoya à travers la pièce. L'avion arriva à côté du premier.

- Dommage, ta réponse c'est jouer à quelques millimètres Clary. »

Il s'amusa ainsi pendant quinze minutes avant de s'ennuyer. Les bonnes choses avaient une fin. Mais cette pile de lettres parfumée et écrite à la plus belle plume, n'en avait jamais. Pour briser sa monotomie, il attrapa son téléphone et appela son Elizabeth. Son sourire amusé s'effaça quand Elizabeth ne décrocha pas son téléphone. Il réessaya plusieurs fois à diverses minutes. Inquiet et curieux à la fois de ne pas la savoir chez elle, il décida de jeter un coup d'œil à son agenda. Après tout, il n'allait pas lancer un avis de recherche et envoyé plusieurs unités sur le terrain, si son Elizabeth était partie à l'anniversaire d'une amie. Comme la dernière fois. L'exploit le plus humiliant de sa carrière de Lieutenant-colonel. Heureusement que Grumman avait couvert l'affaire sinon sa réputation aurait pris un sacré coup. Il ouvrit le tiroir et sortit le précieux agenda. Il tourna les pages et découvrit ainsi les dates d'anniversaires de ses subalternes et des personnes les importantes de l'État Major. Il s'amusa en découvrant l'âge de l'un de ses fidèles alliés. Ce type faisait vingt ans de plus que son âge. Il arriva enfin à la date. Un sourire radieux éclaira son visage quand il découvrit une lettre écrite par sa Reine. Il la déplia et la lu à voix haute.

- Général Mustang, n'oubliez pas de nettoyer votre bureau. Ce n'est pas un aéroport mais le bureau du Général d'East City. De plus demain, vous avez une réunion avec le Führer. Bon ménage. Merci de ne pas vous donner la peine de me répondre, vous avez du ménage à faire. Amicalement Riza Hawkeye. »

Interpellé, il releva la tête de la lettre et découvrit son chef-d'œuvre. Le sol était recouvert d'avion en papier. On ne voyait plus le magnifique parquet en chêne ciré. Il explosa de rire et brula le mot de sa subalterne. Il aurait aimé le classer mais cela aurait été trop étrange. Et puis, un ennemi pourrait l'utiliser contre lui pour le mettre en cour martiale. Le crime : fraternisation. Il savait que dans un tribunal, il aurait gain de cause. Mais en attendant, on lui retirait sa subalterne. Cela était hors de question. Il ne supporterait pas l'idée de la savoir aux ordres d'un autre. Ni même de la savoir blesser. Il était là pour elle comme elle était là pour lui.

- Allez au travail et avec un peu de chance, demain matin, j'aurais droit à un bon petit déjeuner. » S'encouragea Roy en ramassant les avions.

xoxoxo

Le film était terminé depuis cinq minutes, pourtant Riza était incapable de réveiller son ami qui dormait profondément sur son épaule. Dans un utilme geste, elle se dégagea, le faisant tomber sur le côté gauche. Sa tête toucha violemment l'accoudroir.

- Aie. Un baiser aurait été plus efficace." Râla l'homme en se réveillant.

- Tu as de la chance. J'aurais pu être plus brutale."

- Et je dois me sentir heureux d'avoir un œuf sur le front au lieu d'une déliceuse marque de levre ? Je suis sur que ton Général, tu l'aurais rêver avec délicatesse."

- Détrompe-toi. J'aurais utilisé la manière la plus brutale."

- Toi ou le Colonel Hawkeye ?"

- Il n'y aucune différence entre moi et le colonel Hawkeye."

- Détrompe-toi. Riza Hawkeye est douce, gentille, rigolote et très jolie. Le Colonel Hawkeye est trop rigide, dur mais très joli également."

- Arrête de me chanter des louanges et habille-toi. Je te rappelle que l'on a un anniversaire à fêter." Répondit Riza en enfilant son manteau.

Elle passa son écharpe, ses gants en cuir et se dirigea vers la sortie. Son ami la suivit en souriant. Ils sortirent du cinéma et Riza s'arrêta net en tendant la main. Un sourire enfantin s'étira sur ses lèvres.

- Eugène. Il neige. Comme le jour ou..."

Riza n'eut pas le temps de terminer sa phrase que l'homme se plaça devant elle. Il la serra très fort dans ses bras en la protégant de son corps. Riza réalisa ce qui se passait quand elle entendit des coups de feux et qu'elle sentit un liquide chaud recouvrir ses mains gantées. Elle releva la tête pour observer le visage de son ami.

- Tout ira bien." Tenta de la rassurer Eugène.

- Menteur." Cria Riza les larmes aux yeux.

La pluie de balles continua à tomber. Le sol se récouvrait de sang en même temps qu'il se teintait de blanc.

xoxoxo

Roy avait ramassé une dizaine d'avions en papier quand il commença à s'ennuyer. Pour passer une nouvelle fois le temps, il décida d'en déplier une et de la lire. C'était la fameuse lettre de Clary. Cette femme était vraiment chaude comme de la braise avec lui. Ce qu'elle écrivait était à la fois inquietant et amusant. Elles étaient toutes comme-ça? Qu'est-ce que sa précieuse subalterne répondait à une telle lettre ? Il explosa de rire en imaginant la réponse singlante de Riza Hawkeye. La sonnerie de son téléphone mit fin à ses hypothèses. Il regarda l'heure et décrocha le sourire aux lèvres.

- Colonel Hawkeye, je pensais justement à vous..."

Son air ravi disparut brutalement en entendant la voix d'une inconnue. Son cœur rata un battement alors qu'il tentait de comprendre ce que la femme au téléphone lui disait. Il mit fin rapidement à la conversation et se précipita sur son manteau. Il l'attrapa et courut à son véhicule. Dehors, il neigeait. Mais cela n'avait aucune importance. Pluie et neige étaient invisibles pour lui à ce moment-là.

xoxoxo

A SUIVRE ...