Remus Lupin s'assoya à la table de la cuisine, sirotant une tasse de thé, sans toutefois lâcher des yeux Arthur Weasley, qui, le regardait, inconfortable et peut-être même méfiant. Arthur avait maintenant de la difficulté à faire confiance, spécialement depuis que Cornelius Fudge s'enlisaient profondément dans les mensonges et qu'il déniait tout. Même si tout ça n'avait rien à faire avec le professeur qui était assis chex lui, Arthur ne pouvait que s'inquiéter, et le petit peu de paranoïa qu'il y avait en lui fesait surface. Il n'avait jamais rencontré Lupin auparavent et n'en avait jamais entendu parler comme étant un membre de l'Ordre du Phénix, même si ça ne voulait pas dire grand chose. Malgré qu'il soit un espion de Dumbledore à l'intérieur du ministère de la Magie, Arthur Weasley ne savait pas grand chose à propos de l'Ordre, mais il se doutait que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait ses espions.
Il a Rogue, lui rappela une vilaine petite voix. Ou du moins pense qu'il l'a. Quelle ironie. Dumbledore pense que Rogue est un espion de Je-Sais-Qui, et Je-Sais-Qui pense que Rogue espionne Dumbledore pour lui. J'espère juste que Dumbledore a raison et que Rogue travaille vraiment pour nous. Il sortit de ses pensées quand Lupin lui adressa la parole.
" Je vous remercie de prendre soin d'Hermione, " dit-il doucement. " Et aussi de me laisser dormir ici cette nuit. "
" Il n'y a aucun problème, " répliqua Arthur. " Hermione et Ron sont d'excellents amis et je peux comprendre qu'elle pourait être en danger. J'aurais aimé y penser moi-même en fait. Comment y-avez-vous songé professeur Lupin ? "
" Appellez-moi Remus, s'il vous plaît. Et, en passant, je ne suis plus vraiment un professeur à Poudlard. " Lupin haussa les épaules. " En fait, ça a commencé avec une lettre de Dumbledore à propos d'Harry. "
Arthur resta bouche-bée. " C'est à vous qu'il a envoyé cette lettre ? "
Lupin hésita. " Heu, non, " répondit-il lentement. " La personne à qui elle était adressée était chez moi à ce moment-là. "
Voyant son visage se refermer, Arthur réalisa qu'il ne pourait pas en savoir davantage. C'était peut-être finalement mieux ainsi, mais il était vraiment curieux de savoir qui Dumbledore avait envoyé pour secourir Harry. Il lui demanda. " Est-ce que vous êtes certain qu'Harry est en sécurité ? "
" Oui, " répliqua Lupin, le visage toujours impassif. Même s'il était devenu habile pour détecter certaines choses avec les politiciens du ministère, Arthur ne pouvait rien lire de Lupin. C'était toutefois difficile de se faire une opinion à propos d'un homme qu'il n'avait jamais connu. Même s'ils avaient été tous les deux à Griffondor, Lupin et lui n'avaient pas été à Poudlard en même temps, et tout ce qu'il savait sur lui, c'était la haute estime que ses enfants avaient pour lui.
" Êtes-vous sur ? "
" Je suis convaincu que nous le saurions si ce n'était pas le cas, " répondit calmement Lupin. Le coeur d'Arthur s'arrêta net, appeuré. Soudainement, une douleur apparut dans les yeux de Lupin. " Écoutez, je réalise que nous ne nous connaissons pas, et que c'est difficile pour vous de me croire, mais nous sommes du même côté. James et Lily Potter était deux des meilleurs amis que j'ai jamais eus dans ma vie. Croyez-moi lorsque je vous dis que la sécurité d'Harry fait parti de mes premières priorités. C'est aussi pourquoi j'ai ammené Hermione ici. "
Une autre voix se fit entendre à l'entrée de la cuisine qui les fit sursauter. " Il a un point papa, " intervint Charlie Weasley. " S'il était dans les rangs de Tu-Sais-Qui, il ne nous aurait pas amené Hermione. "
" C'est vrai, " admit Arthur. Il se retourna vers Lupin. " Je suis désolé de ne vous avoir pas fait rapidement confiance. C'est juste que ces temps-ci, il est difficile de savoir... "
Lupin sourit faiblement et balaya ses excuses de la main. " Merci. Je comprends. "
Charlie se servit une tasse de thé et s'assoya avec eux. " Bon, ils sont finalement endormis. Hermione est avec Ginny encore, et j'ai réussi à faire arrêter Fred et Georges de tourmenter Ron et d'aller se coucher. C'est une bonne chose qu'aucun d'eux ne sont autorisés à faire de la magie pendant les vacances, parce que Fred fait tellement enrager Hermione, que je la vois déjà chercher et décider quels sorts elle pourait lui lancer. Heureusement que c'est elle qui a le plus de bon sens, ce qui fait qu'aucun mal n'a été fait. "
Arthur et Lupin rièrent. " Je me suis toujours demandé comment c'était de vivre avec ces jumeaux, " commenta Lupin. " Il s étaient vraiment amusants à enseigner. "
" Amusants ? " La bouche de Charlie arrivait difficilement à se refermer. " Vous êtes probablement le premier professeur à dire ça ! Où étiez-vous quand j'étais à Poudlard ? "
" Charlie ! " gronda Arthur. Mais Lupin rit de nouveau.
" Ne vous en faîtes pas avec ça, " dit-il avec un sourire. " Je ne t'ai jamais parlé de la Carte des Maraudeurs, Charlie ? "
Arthur appercut les yeux de son fils s'élargir pour ensuite aborder un air interrogateur. " Oui... "
" Bien, en fait, tu es présentement en face de l'un des Maraudeurs originaux, " répondit Lupin avec des étincelles dans les yeux.
Charlie le regarda bouche-bée. " Vous rigolez ! "
" Absolument pas ! "
Arthur était vraiment confus. " Excusez-moi, mais qu'est-ce que c'est exactement la carte des Maraudeurs ? "
" Tu vois papa, c'est une carte magique vraiment géniale que Fred et Georges ont volée – euh... empruntée... – au bureau de Rusard. "
Un coup à la porte vint soudainement interrompre les explications de Charlie. Arthur se leva aussitôt et se demanda. " Qui ça pourrait bien être à cette heure de la nuit ? "
" Je vais y aller, " dit immédiatement Charlie.
" J'y vais avec toi, " ajouta Arthur en faisant un léger signe de tête. " On ne peut jamais être trop prudent ces temps-ci. "
" Tu-Sais-Qui n'est pas vraiment connu comme étant quelqu'un qui frappe à la porte, papa. "
" Tu ne peux jamais être trop prudent. " Arthur lança un regard sévère à son fils qui hocha finalement la tête. " Surtout avec ta mère qui n'est pas en ville. "
Père et fils se dirigèrent ensemble vers la porte d'entrée. Plus il y pensait, moins Arthur pouvait imaginer pourquoi quelqu'un cognait à sa porte à minuit passé. Normallement, il serait déjà endormi à cette heure, mais l'énervement et l'excitation qu'avait provoqués l'arrivée de Lupin et d'Hermione, avait suffit à le maintenir réveillé. Molly aurait, bien sûr, fait arrêter tout le bruit et aurait parfaitement pris le contrôle de la situation en trente secondes, mais Arthur avait toujours été plus indulgent et permissif que sa femme. Sans compter qu'il était interressé et même un peu nerveux à cause de l'arrivée du professeur Lupin, le loup-garou à qui Albus Dumbledore faisait assez confiance pour le laisser enseigner à Poudlard.
Du coin de l'oeil, il remarqua que Charlie avait sorti sa baguette et décida de faire la même chose. On ne pouvait jamais être trop prudent... et il y avait une maison remplie d'enfants à protéger, dont une qui n'était même pas la sienne. S'il y avait une chose qu'Arthur avait appris en travaillant au ministère, c'était que les apparences pouvaient être souvent décevantes et que rien ne valait mieux que la préparation. Il n'avait pas cru que sa maison pouvait être une cible, pas encore du moins, mais il pouvait se tromper. Il ouvrit la porte avec précaution.
Et il arriva face à face avec Sirius Black.
Instinctivement, il leva sa baguette. Il entendit Charlie sursauter de surprise derrière lui. Le bras droit numéro un de Voldemort est debout dans mon entrée ! Son esprit allait à toute vitesse. Arthur fit rapidement une liste mentale de tous les sorts qu'il connaissait et qui pourrait déstabiliser l'un des sorciers le plus puissant encore en vie. Il n'aviat jamais eu d'entraînement pour ce genre de situation. Un mouvement brusque capta son attention et remarqua la baguette de Black se lever.
" Impedimenta ! " Il n'y avait aucune hésitation dans la voix de Charlie provenant tout juste derrière lui, mais, à peine ces mots étaient sortis de la bouche de son fils, qu'Arthur entendit la réponse de Black.
" Finite Incantatem ! "
Arthur n'eut même pas le temps d'essayer de comprendre pourquoi Black avait lancé un sort purement défensif, qu'une petite figure surgit soudainement de la gauche de Black.
" Mr. Weasley, Charlie, attendez ! " cria Harry, mais Arthur ne pouvait pas prendre de chance. Il devait désarmer Black.
" Expelliarmus ! " cria une troisième voix. Arthur n'avait plus sa baguette dans les mains. Elle vola au-dessus de son épaule droite pour atterrir dans la la main de quelqu'un derrière lui. Il s'apperçut vaguement que celle de Charlie avait subi le même sort, mais que Black avait encore la sienne. Arthur se retourna vers son attaqueur. C'était Lupin.
" Je commençais à me demander quand tu arriverais Sirius, " dit calmement Lupin.
" Remus. "
Arthur n'écoutait pas la réponse plutôt courtoise de Black. Il fixait Lupin froidement. L'ancien professeur de Poudlard croisa son regard.
" Je comprends que vous vous sentez trahi en ce moment Arthur, mais je pense que vous allez comprendre lorsque je vous expliquerai, " dit Lupin. " Mais avant, Sirius, Harry, pourquoi ne venez-vous pas à l'intérieur et refermez la porte ? "
Alors qu'il cédait le passage, Arthur remarqua du coin de l'oeil que Sirius avait fait un signe de la tête à Harry pour que celui-ci passe devant lui. Le garçon l'écouta sans argumenter. Il remarqua rapidement qu'Harry était anormalement pâle et qu'il semblait avoir de la difficulté à rester debout : ses jambes tremblaient. L'inquiétude commença à bouillir à l'intérieur de lui et il fit face à Lupin furieusement.
" C'est Sirius Black ! " dit soudainement une voix. Arthur retourna vivement la tête et apperçut tous ses enfants, plus Hermione, dégringoler les marches, baguettes en main, Fred et Georges en tête.
" Georges, non ! " Ron aggripa le bras de son frère aîné, alors qu'Hermione se précipitait sur Ginny. À ses côtés, Arthur sentit Charlie se raidir, prêt à l'action. Il savait qu'ils n'avaient qu'une fraction de seconde pour réagir.
" Expelliarmus! " Cette fois-ci, c'était Black qui avait réagi avec une vitesse surhumaine et qui avait maintenant attrapé les baguettes de Fred, Geoges et Ginny. Ron avait jusqu'à présent une prise solide sur Georges et Hermione avait le contrôle sur Ginny, mais Fred avait toujours l'air de vouloir essayer quelque chose, même sans baguette.
" Attendez ! " cria encore Harry. " Tout le monde ! Ce n'est pas ce que vous pensez ! " L'urgence dans sa voix fit arrêter Fred. Tout le monde fixait Harry, et Arthur crut voir Black sourire un peu.
" Est-ce que tu sais qui il est Harry ? " lui demanda-t-il.
" Oui je le sais, " répondit impatiemment Harry. " Pouvez-vous au moins écouter avant d'essayer tous de le tuer ? "
Lupin prit la parole, encore très calmement. " Je vais vous redonner vos baguettes, mais je pense que vous devriez écouter ce que j'ai à vous dire. "
Avançant, le sorcier redonna à Arthur et Charlie leur baguette. Arthur le dévisagea l'air méfiant, mais tout ce que fit Lupin fut de hocher la tête et de donner un regard signifiant à Black. Black hocha la tête et rendit aux enfants leur baguette. " Voilà. "
Arthur fit un signe de tête à Charlie en direction de Ginny, Hermione et des garçons. Sans échanger un mot, ils reculèrent tous les deux et se placèrent entre les enfants et Black. Arthur détestait devoir s'éloigner de Harry, mais malheureusement, Potter semblait convaincu qu'il devait rester près de Black. Sans un front uni, il n'y avait aucune chance de se mesurer à Black et Lupin.
Lupin se retourna vers le garçon aux côtés de Black. " Est-ce que ça va Harry ? "
" Oui, oui, " lui répondit Harry. " J'ai juste eu une dure journée. "
Lupin regarda Black dans les yeux et Black lui lança un regard noir. " Premièrement des Mangemorts, et maintenant la famille Weasley, " répondit le sorcier à la question implicite. " Je trouve aussi que la journée à été difficile. "
" Tu as l'air vraiment mal en point Sirius, " remarqua Lupin. Ils sont distraits, réalisa Arthur alors qu'il regardait la scène. Il prit une grande respiration et leva lentement sa baguette.
" Je suis content de te voir moi aussi Remus, " rétorqua Black. Soudain sa tête se retourna, ses yeux cherchant et focussant immédiatement sur Arthur. " Ne faîtes pas ça. "
Black ne leva pas sa baguette, mais quelque chose disait à Arthur qu'il avait perdu la bataille contre l'homme.
" Donne-lui juste la chance de s'expliquer papa, " dit soudainement Ron. Arthur se retourna pour regarder son plus jeune fils. " Harry a raison, ce n'est pas ce que tu crois. "
Le visage de son fils reflètait tant de sérieux et d'honnêteté, qu'Arthur avait de la difficulté à douter de ce qu'il lui disait. Mais une sombre partie de son esprit se demandait pourquoi Ron disait de telles choses. Était-il confus ? Finalement Arthur se retourna vers Lupin, sachant qu'il n'avait pas vraiment le choix d'écouter ce que l'ancien professeur avait à dire.
"Arthur, les enfants, je vais commencer en vous affirmant que Sirius a la confinace de Dumbledore, " dit doucement Lupin. " C'est lui que Dumbledore a envoyé pour chercher Harry. "
" Quoi ? " dit Arthur, surpris. Il regarda Black. C'est vrai, il ne ressemblait pas de quelqu'un qui venait de s'évader d'Azkaban. Même dans la lumière tamisée du salon, il ne semblait pas souffrir de malnutrition, et était plutôt bâti. Il n'avait pas du tout l'air d'un évadé de prison : ses cheveux étaient coupés juste au-dessus de ses épaules, il semblait plus propre et la diiférence entre l'image qu'il projetait ici et les photos du Ministère était énorme. Toutefois, il était très pâle et l'expression de ses yeux était indéchiffrable.
" Mais il... " commença Charlie. Il ne finit pas sa phrase et ravalla sa salive alors que Black s'approcha de Lupin.
" Nous allons rester ici toute la nuit si tu n'explique rien Remus, " lui dit-il, puis, à la surprise de tous ceux qui le craignaient, il rangea sa baguette dans sa robe. Il se retourna vers Arthur et sa famille.
" Laissez-moi vous rendre tout ça le plus simple possible, " commença tranquillement Black. " Je n'ai jamais été le gardien du secret de James et Lily. À la dernière minute, j'ai changé pour le laisser à Peter Pettigrew – sa voix devint dure à ce nom – qui les trahit et les dénonça à Voldemort. Dès que j'ai appris ce qu'il avait fait, je l'ai pourchassé. J'avais l'intention de le tuer. Mais lors de cet affront, c'est Peter qui tua les douze moldus et le sorcier. Il fit croire à tout le monde qu'il était mort et mit tout le blâme sur moi. Dumbledore le sait. Je travaille avec lui depuis un an et demi afin de protéger Harry.
Arthur le fixa. Cette histoire était trop incroyable pour être vraie. Toutefois, il y avait quelque chose qui ressemblait à de la franchise dans la voix de Black et qui faisait croire à son histoire. À sa droite, Charlie fuyait discrètement Black du regard, mais était étonnament silencieux. Après un moment de silence, Black continua.
" Remus connaît cette histoire parce qu'il était là quand j'ai pu finalement attraper Peter il y deux ans. Harry, Ron et Hermione le savent parce qu'ils étaient là aussi et, qu'avec l'aide de Dumbledore, ils m'ont sauvé la vie quand Fudge a voulu me donner le baiser des Détraqueurs. " Sa voix était étonnament calme, mais Arthur pouvait très bien appercevoir l'émotion dans ses yeux.
" Mais toutes ces attaques qu'il y a eut... " demanda tranquillement Charlie.
" Voldemort, " répliqua Black. Arthur sourcilla à ce nom. Sirius espérait qu'un jour les gens qui le combattaient arrêteraient d'avoir peur de son nom seulement. " Je n'ai jamais été, et ne serai jamais, un Mangemort. "
" Il dit la vérité, " dit doucement Harry, se plaçant à ses côtés. " Je suis convaincu que Sirius n'aurait jamais trahi mes parents. S'il était un Mangemort, il m'aurait tué aujourd'hui, au lieu de me sauver la vie. " ajouta-t-il pour les convaincre.
" Qu'est-ce qui est arrivé Harry ? " demanda Ron, devançant son père de quelques secondes.
Lupin leva soudainement la main. " Attendez. " Il scruta Harry pendant un instant et ses yeux voyagèrent rapidement vers Black et revennèrent en sa direction. " Harry a besoin de se reposer. Il pourra répondre à toutes vos questions demain matin. L'important présentement, c'est que vous soyez tous en sécurité. "
Enfin quelque chose avec laquelle Arthur était entièrement d'accord. Charlie prit tout en charge immédiatement. " D'accord. Ron amène Harry dans ta chambre, donne-lui un pyjama et allez tous vous coucher. Vous pourrez lui parler demain. "
" D'accord, " répondit Ron. " Tu viens Harry ? "
" Oui – oh attends. " Harry souria faiblement et fouilla dans ses poches. " J'ai tous mes vêtements... " Il sortit un petit caillou de ses poches. Arthur commença à se demander si Harry n'était pas devenu fou. Le garçon regarda Black et semblait attendre quelque chose. Il déposa le caillou par terre.
Un léger pop se fit entendre, et le caillou se métamorphosa pour devenir la valise d'Harry. Arthur regarda Black juste à temps pour le voir ranger sa baguette dans sa robe. Puis, une panoplie de bonne nuit se firent entendre. Arthur remarqua qu'Harry fit un calin à Sirius Black, qui lui ébouriffa les cheveux avec une affection évidente. Les enfants montèrent à l'étage, Fred et Georges apportant la valise d'Harry. Arthur se doutait bien qu'ils ne s'endormiraient pas tout de suite, mais au moins Harry pourrait s'étendre. C'était mieux que rien.
Mais Sirius Black était toujours debout dans son salon.
Il y eut un long moment de silence. Arthur ne put s'empêcher de remarquer que Lupin et Black s'échangèrent un autre regard rempli de signification. Mal à l'aise, il toussa un peu, ne sachant pas trop quoi faire. Il priait pour que Black dise la vérité, mais était encore incapable de le croire. Ils le regardèrent tous les deux. Black parla.
" Vous ne me croyez pas. " Ce n'était pas une question.
" Est-ce que je devrais ? " riposta Arthur. Il fut supris d'entendre Lupin, et non Black, murmurer de désagrément à cette réponse.
" Votre fils me croit, " lui répondit Black.
" Ron fait facilement confiance aux gens. " Un peu choqué que Black doive mêler son plus jeune fils à cette histoire, Arthur ne réussit pas à garder sa voix aussi calme que semblait celle de Black.
" Oui, mais ce ne fut pas facile et instantané. Quand tu viens de te faire casser la jambe par quelqu'un qui demande de l'écouter et qui insiste sur le fait que l'on ne peut pas du tout faire confiance à ton rat domestique, ce n'est pas un bon début pour gagner la confiance de quelqu'un, " commenta Black.
Arthur dévisagea Black d'un air interrogateur. Avant qu'il ne put demander quoi que ce soit, Charlie demanda. " Ne devrions-nous pas aller nous asseoir à la cuisine papa ? Nous serons plus confortables et il n'y aura pas de chance de réveiller les autres. "
Arthur devait admettre que son fils avait raison. Ils se dirigèrent prudement vers la cuisine – il n'aimait pas trop tourner le dos à un meurtrier, même s'il réclamait son innocence. Charlie et lui s'assirent d'un côté de la table, alors que Lupin et Black s'assirent en face d'eux. Arthur et Charlie rangèrent leur baguette à contre-coeur, mais ils savaient que c'était nécessaire. Lupin avait fait la même chose en marchant vers la cuisine.
" Je pense que vous nous devez des explications plus complètes, " dit Arthur.
Lupin et Black échangèrent à nouveau un regard et, après un moment, Lupin hocha la tête. " J'ai fait ma part, " dit-il avec un léger sourire. " C'est à ton tour de raconter. "
" Vous connaissez la condition de Remus, n'est-ce pas ? " débuta Black, sans aucun préambule.
" Nous savons qu'il est un loup-garou, si c'est ce que vous vouliez dire, " répondit Charlie avec quelques soupçons dans la voix. " Mais je ne vois pas quel le rapport avec vous. "
Black ne mordit pas à l'hameçon. " Tout ça a commencé pendant notre cinquième année à Poudlard. James Potter, Peter Pettigrew et moi-même, avions appris depuis quelques temps déjà ce que Remus était et nous avons essayé de trouver un moyen d'aider notre ami. Nous avons finalement appris que Remus était un danger seulement aux humains lors de ses transformations. Nous sommes donc devenus des Animagi. "
" Comment ? " demanda Arthur bouche-bée. " C'est impossible pour des étudiants de cinquième année. Il faut des années et des années d'études et une énorme expérience pour le faire. "
" Tous les trois sommes devenus des Animagi, " répondit Black. " Je suis un chien, James était un cerf, et Peter, - sa voix redevint dure – un rat. C'est cette abilité à se métamorphoser qui lui a sauvé la vie. Plus d'une fois, " ajouta-t-il amèrement. " Il a coupé un de ses doigts, a pris sa forme Animagus et s'est sauvé, après s'être assuré que tous les gens présents, encore en vie, me croyaient coupable. C'est l'ironie de la situation qui m'a fait rire : il était certain que le procès allait m'innocenter, mais je n'en ai jamais eu un. À la place, j'ai passé douze ans à Azkaban. "
Un frisson parcourut Arthur. Il ne pouvait pas, absolument pas, envoyer quelqu'un à Azkaban sans procès. Pourtant c'était arrivé pour Black. Et s'il était vraiment innocent... Voilà ce qu'un homme comme Fudge a fait pour couvrir le retour du Seigneur des Ténèbres. C'est difficile de croire que le Ministère voulait l'enfermer, juste pour rassurer la population. Mais Fudge en était bien capable. Ils ne pouvaient pas respecter un peu la justice ? pensa Arthur. Mais Black continua, la voix toujours dure et mécanique.
" Je me suis enfui, non pas pour tuer Harry, comme tout le monde le pensait, mais pour tuer Peter. J'ai apperçu une photo de votre famille en Égypte dans la Gazette du Sorcier. J'ai vu le rat de Ron sur son épaule. C'était Peter. "
" Croutard ? " Charlie dit-il bouche-bée. " Ron nous a dit qu'il était mort, il y a deux ans. "
Black lui lança un regard noir. " Malheureusement non. Il s'est enfui à cause de... des circonstances malheureuses qui ont suivi ma première rencontre avec Harry, Ron et Hermione. Remus m'a aidé à les convaincre de la vérité, mais lorsque Rogue et une centaine de Détraqueurs sont intervenus, les choses ont très mal tourné. Peter est du côté de Voldemort. "
Je souhaite qu'il arrête de dire ce nom ! À voir l'allure de Charlie, Arthut voyait que son fils partageait son opinion, mais Lupin n'était pas du tout affecté par son nom. Les pièces du casse-tête commençaient à s'assembler. Arthur prit une profonde respiration et dit. " Pour ma part, c'est bon, je vous crois. Je n'ai qu'une petite question. " Black hocha la tête pour lui indiquer de poursuivre sa pensée. " Pourquoi nous n'avons jamais entendu parler de Pettigrew comme étant avec Vous-Savez-Qui ? "
" Vous n'avez jamais entendu parlé de Queudver ? " grogna Lupin. La férocité dans sa voix fit sursauter Arthur. Tout aussi surpris, Black regarda son ami qui lui rendit un regard franc. " J'étais en faveur de le tuer autant que toi Sirius, " dit-il froidement. Il prit une grande respiration. " Même si finalement je pense qu'Harry avait raison... James n'aurait jamais voulu que l'on devienne des meurtriers. Mais ça ne change pas le fait que Queudver doit mourir. "
La froideur et la dureté dans la voix de Lupin dirent à Arthur qu'il ne voulait vraiment pas compter dans ses ennemis. Tout à coup, Lupin se retourna vers Black. À ce moment, Lupin réalisa qu'il devait être un ami extraordinaire également.
" Est-ce que tu vas bien Sirius ? "
Black semblait perdu dans ses pensées, mais la voix de son ami le ramena sur terre. Il cligna des yeux. " JE suis juste fatigué. "
" N'essaie même pas Patmol. " Rapidement, Lupin se retourna et mit une main apaisante sur l'épaule de son ami. " Harry et toi êtes très pâle. Il avait de la difficulté à être debout sans trembler. J'ai senti la douleur émaner de vous deux. " La douleur ? L'alarme sonna dans la tête d'Arthur, mais Lupin continua gentiment. " Qu'est-ce qui vous est arrivés Sirius ? Vous avez dit quelque chose à propos de Mangemorts. "
" Des Mangemorts ? " répéta Charlie. Arthur se rappella soudain des paroles de Black à propos de la dure journée qu'ils venaient de passer. Pourquoi n'y ai-je pas fait attention plus tôt ? se demanda-t-il, mais il savait la réponse. J'étais beaucoup trop préoccuppé par la présence de Black dans mon salon. Molly me punierait d'avoir omis un si important détail et d'avoir eu l'esprit aussi fermé.
Black s'accotta sur la table. " Harry et moi étions dans la partie moldue de Londres lorsque nous nous sommes soudainement retrouvés face à face avec trois Mangemorts. Nous étions cernés dans une ruelle. Puisqu'Harry ne peut transplaner, nous ne pouvions pas nous en sortir facilement. Ils nous ont, tous les trois, envoyés le sortilège Doloris. Je suis pas mal certain qu'ils me visaient, mais Harry en reçut un de plein fouet. Je pus heureusement les stupéfier sans qu'Harry n'ait à subir le sort trop longtemps, mais il fut quand même très affecté.
Le silence régna pendant un long moment. Le fait que tous les deux, Harry et Black, aient été atteints par le sortilège Doloris n'avait pas échappé à Arthut. Et aussi que Black avait stupéfié les trois Mangemorts assez longtemps pour pouvoir s'échapper, sous l'emprise du sortilège, était quelque chose d'exceptionnel et de très rare. Il ne pensait pas vraiment que c'était le moment de lui demander, spécialement avec le regard que lui lança Lupin. L'ancien professeur s'adressa à son ami. " Tu dois te reposer Sirius, " lui dit-il doucement. " Autant qu'Harry, sinon plus. Je suppose en plus, que tu es resté éveillé la nuit pour le surveiller. "
" Je me sentais un peu coupable, " admit Black avec un haussement des épaules. " Je vais bien Remus, vraiment. "
Lupin leva les yeux en guise de réponse et se retourna une fois de plus vers Arthur. Sa main ne quitta pas l'épaule de Black alors qu'il parla. " Je vous demande de nous croire simplement sur la franchise de notre parole, " dit Lupin tranquillement. " Je sais que ce n'est pas facile, mais je pense que vous avez besoin de nous pour protéger Harry, Hermione et votre famille. Sirius a amené Harry ici parce qu'il a toujours été bien accueilli ici et que c'est un endroit sur, mais présentement, ce n'est peut-être pas assez sur. "
" Qu'est-ce que vous voulez dire ? " demanda Charlie.
" Je veux dire que si Voldemort vient ici, il va venir en force et vous allez avoir besoin de toute l'aide que vous pouvez avoir. " Le visage de Lupin se détendit. " Vous pouvez envoyer un hibou à Dumbledore demain si vous voulez, mais présentement, vous devez simplement nous faire confiance, " termina-t-il.
Note de l'auteure : Encore une fois merci à vous tous de m'encourager à continuer. C'est extrêmement motivant ! :) Je sais ce chapitre ne mène pas à grand chose, mais ce n'est que partie remise. Attendez de voir le prochain chapitre... ;) Sur ce, à la prochaine et n'oubliez pas de prendre un petit deux minutes pour m'envoyer une review !!!!! Izabel :)
