Disclaimer : Allez lire toutes les fics de Robin4 afin d'admirer le travail qu'il a fait avec les personnages de JKR :) Alana Chantelune et Fenice les traduisent aussi !!! Bonne lecture !
Chapitre treize : Les ténèbres s'élèvent
Le courrier interrompit le petit déjeuner quelques jours plus tard alors que plusieurs hibous de toutes sortes entrèrent dans la Grande Salle. Bien que ce n'était pas vraiment un évènement inhabituel, la réaction des étudiants l'était – le bruit des conversations s'éleva rapidement dans la salle, alors qu'à la droite de Harry, Hermione poussa un cri de stupeur.
"Qu'est-ce qu'il y a ?" demanda Ron.
"Oh, mon dieu..."
"Hermione ?" Harry regarda son amie, inquiet ; elle était anormalement pale, et il aurait pu jurer que ses mains tremblaient alors qu'elle tenait sa copie matinale de la Gazette du Sorcier. "Est-ce que ça va ?"
Elle l'ignora. "Je ne peux pas le croire..."
Harry regarda rapidement autour de la salle, à la recherche d'un futile signe qui pourrait lui dire ce qui affectait tellement Hermione. Il n'y avait rien qui sorte de l'ordinaire, pas de monstres qui sortaient de sous les tables – mais soudainement, il remarqua que chaque étudiant qui avait reçu une copie de La Gazette du Sorcier était, tout comme Hermione, sous le choc. Ils étaient tous devenus soudainement très silencieux.
"Hermione ?" répéta Ron, inquiet.
"C'est impossible..."
"Qu'est-ce qui est impossible ?" demanda Ron.
Sans un mot, elle passa le journal à Harry, qui le tint de manière à ce que lui et Ron puisse lire la page titre en même temps – Hermione n'avait pas lu plus loin. Lorsqu'il lut le gros titre noir, les yeux de Harry sortirent presque de leurs orbitres. Il ne pouvait pas le croire.
L'ACADÉMIE DE BEAUXBÂTONS DÉTRUITE
La tragédie fut confirmée tard cette nuit. Un groupe de sorciers et de sorcières, menés par un ancien directeur, ont localisé les ruines de l'Académie de magie Beauxbâtons. "Puisque nous n'avions reçu aucune communication provenant de l'école depuis les trois derniers jours, nous savions que quelque chose n'allait pas," affirma Jean-Paul Bourbon, directeur à la retraite, " mais nous ne nous attendions absoluement pas à ça."
À leur arrivée au site (non révélé jusqu'à présent), Bourbon et les autres découvrèrent que le manoir était devenu une carcasse calcinée. Des corps d'étudiants et de professeurs ont été trouvés dans les décombres, mais la plupart d'entre eux sont trop mutilés pour être identifiables. Toutefois, les restes d'Olympe Maxime, la directrice de Beauxbâtons, ont été identifiés juste à l'avant des barrières de l'Académie, où apparemment elle tomba en tentant de défendre ses étudiants. Tous les corps retrouvés à sa proximité sont pensés appartenir à des professeurs. Peu de vestiges de l'ancien institut d'apprentissage magique demeurent, et aucun autre survivant n'a été retrouvé. Personne jusqu'à présent n'a revendiqué la responsabilité de cette attaque brutale, et aucune évidence n'a été laissée derrière. Le seul indice fut l'apparente Marque des Ténèbres, symbole de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Prononcer-Le-Nom, qui flottait dans le ciel au-dessus des ruines.
"Les défenses de Beuxbâtons étaient indestructibles," répliqua tristement Bourbon lorsque la question lui fut posée. "La quantité de pouvoir requise pour pouvoir détruire cet endroit est insondable. Je ne peux penser qu'à un seul Mage Noir dans l'histoire qui puisse être capable d'une telle chose."
Même si le nombre d'attaques de Mangemorts avaient augmenté dans les derniers mois, la communauté magique a encore du mal à trouver les motifs et les coupables derrière ces terribles actes. Après la récente annonce du Ministère de la Magie, affirmant que Sirius Black, que l'on croyait jusqu'alors être l'apparent héritier de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Prononcer-Le-Nom, ne travaillait pas pour le Seigneur des Ténèbres, tout le monde se demande quel mal se cache dans l'ombre. Y-a-t-il un nouveau Mage Noir venu prendre la place de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Prononcer-Le-Nom ou est-ce que ces attaques sont simplement effectuées par des anciens partisans du Signeur des Ténèbres ? La pire possibilité, par contre, est celle que les plus sombres rumeurs supportent – est-ce que le Seigneur des Ténèbres est effectivement revenu ?
Un frisson parcourrut l'échine de Harry. C'était impossible – Beauxbâtons détruite ? Disparue ? Les yeux grands, il se tourna pour faire face à Ron et Hermione et vit ses inquiétudes et ses peurs faire écho sur leurs visages. Si Voldemort avait détruit Beauxbâtons, est-ce que Poudlard était sécuritaire ?
"Ce ne peut pas être vrai," murmura finalement Ron. "C'est juste impossible."
Le visage de Hermione avait l'air sombre. "Personne ne mentirait à propos de quelque chose comme ça Ron."
"Mais tous ces gens..." murmura le rouquin tremblant. "Est-ce que Tu-Sais-Qui est aussi puissant?"
"Je pense qu'il vient juste de prouver qu'il l'est," dit Harry d'une voix terne, se rappellant sa conversation de la veille avec Sirius. "Tu ne vois pas ? C'est un message qu'il veut nous donner. Il montre aux gens que rien ne peut s'élever contre lui."
"Et pour Poudlard ?" dit Ron, avalant difficilement.
"Je ne sais pas," répondit Harry. Qu'est-ce que Sirius avait dit ? Il avait dit que Poudlard serait le dernier endroit à tomber – mais que Voldemort aurait à prendre Poudlard, et par le fait même Dumbledore, pour gagner. "Je ne pense pas qu'il soit assez puissant encore pour venir ici."
"Qu'est-ce que tu veux dire Harry ?" demanda Hermione.
Il prit une profonde respiration et leur rapporta sa conversation avec Sirius. Harry n'avait pas voulu partager ça avec ses amis auparavent – pas parce qu'il ne leur faisait pas confiance, mais parce qu'il ne voulait pas leur montrer ses peurs, même à Ron et Hermione, lorsque Sirius lui avait dit que Voldemort ne viendrait pas tout de suite – mais les circonstances avaient changé. L'attaque de Beauxbâtons devait être un message. Et elle prouvait que Voldemort était aussi puissant qu'il l'avait déjà été, malgré le fait que le Ministère déniait encore son retour. Lorsqu'il eut terminé, Hermione approuva de la tête, d'un air savant.
"Vous vous rappelez ce que tout le monde dit au sujet de Dumbledore ?" demanda-t-elle. "Qu'il est le seul sorcier que Vous-Savez-Qui a toujours craint. C'est logique que Vous-Savez-Qui doive le vaincre, mais veule le faire en tout dernier – il veut attendre jusqu'à ce que Dumbledore n'ait plus aucun allié et il ne peut le vaincre seul."
Ron avala difficilement encore. "Mais ça veut quand même dire qu'il viendra ici évantuellement."
"Il doit le faire," dit doucement Harry, se rappelant les autres choses que Sirius lui avait dites. "Il ne peut pas gagner s'il ne le fait pas."
Quelque soit la réplique que ses amis aient voulu faire, elle mourut sur le bout de leurs lèvres alors que Dumbledore fit son entrée dans la Grande Salle. Il était accompagné par un groupe de professeurs à l'air sombre, dont McGonagall, Rogue, Fltwick et Chourave – les directeurs de chaque maison de Poudlard. Le directeur s'arrêta, regarda entièrement la salle, qui était devenue soudainement extrêmement silencieuse depuis son arrivée. Il parla gravement.
"Je suis certain que vous avez tous appris ce qui s'est passé," dit-il. "Et, effectivment, l'histoire est vraie – l'Académie de magie de Beauxbâtons fut détruite par Lord Voldemort et ses partisans."
La salle fut parcourue d'un silencieux frémissement, cette fois, plus à cause de l'utilisation du nom du Seigneur des Ténèbres que des nouvelles. Harry remarqua cependant que les étudiants se regardant avec appréhension, se demandant s'ils allaient être les prochains. Avant que quelqu'un ne réussisse à rassembler le courage de le demander, le directeur poursuivit.
"J'ai été en communication avec le Ministère de la Magie suite à ces évènements. Selon ce que l'on sait, Voldemort fut capable d'infiltrer le personnel de Beauxbâtons, et donc, a pu avoir accès à de l'information lui permettant de faire tomber les nombreuses barrières défendant l'école. En ce qui nous concerne, je peux vous garantir que cela ne se produira pas à Poudlard. Tout le monde ici désire assurer votre sécurité." Du coin de l'oeil, Harry remarqua plusieurs regards – particulièrement provenant de la table des Serpentards – se diriger vers le professeur Rogue. Est-ce que c'est parce qu'ils pensent qu'il est encore un Mangemort ou parce qu'ils savent qu'il ne l'est plus ? se demanda Harry.
"Dans les prochains jours, beaucoup d'entre-vous allez sans doute recevoir des hiboux de vos familles vous demandant de revenir à la maison," continua Dumbledore. " Quelques-uns de de vos parents croiront que vous n'êtes plus en sécurié à Poudlard, ce qui est compréhensible. Mais avant que l'un d'entre-vous ne considère l'idée de quitter, je vous rappelle ceci – nul endroit est sécuritaire. Le monde est en guerre et vous êtes, soit des alliés de Voldemort, soit un de ses ennemis. Il n'y a pas de milieu. Le Seigneur des Ténèbres n'épargnera pas les innocents. Il ne l'a jamais fait.
"En ce sens, les cours vont se poursuivre pour ceux d'entre-vous qui désirent rester, ce dont je vous encourage tous à faire. Vous allez, maintenant plus que jamais, avoir besoin des habiletés que vous allez apprendre ici. Je ne peux pas vous garantir totalement votre sécurité, mais je peux vous promettre ceci : nous connaissons l'existence du Seigneur des Ténèbres depuis plusieurs années, et nous nous sommes préparés en conséquence. Cette période n'était pas imprévue, et nous, vos professeurs, ne sommes pas les seuls à résister.
"Il y a plusieurs années, alors que les actions du gouvernement ne pouvait arrêter Lord Voldemort, un regroupement de sorciers et de sorcières s'unirent afin de s'opposer à lui. Ils devinrent l'Orde du Phénix. La défaite de Voldemort a toujours été ce pour quoi l'Ordre s'est battu ; lorsque le monde magique relaxa, nous nous sommes rappelés. Et nous nous en souvenons encore. N'interprétez pas la destruction de Beauxbâtons comme étant un signe de la victoire des Ténèbres. Il y a encore une guerre à mener et il y en a encore beaucoup qui désirent se battre. L'Ordre du Phénix se battra jusqu'au dernier moment, et les défenses de Poudlard ne se rompront pas par la trahison. Cette école ne sera pas détruite par les Ténèbres. Lorsque tout tombera, Poudlard survivra."
***
"Tu réalises ce que cela signifie, n'est-ce pas ?"
Alors que Remus posa doucement la question, Dumbledore s'asseya lourdement dans une chaise, l'air plus vieux que Sirius ne l'eut jamais imaginé. Le directeur demeura silencieux pendant un long moment, les yeux fermés devant le feu de cheminée, voyant des choses que les autres ne pouvaient imaginer. Sirius s'était longtemps demandé si le vieil homme était un voyant ou si, du moins, il pouvait savoir de quelque façon, des choses que les autres ne savaient pas. Il ne l'avait jamais demandé, et ce n'était pas non plus le moment présentement. Il fallait maintenant se préparer, planifier, et prier.
"Je réalise que cela signifie énormément de choses Remus," répondit finalement Dumbledore en ouvrant les yeux. "Cela veut dire que la source de nos plus probables alliés a été détruite. Cela veut dire que Voldemort a agi plus rapidement et avec plus de force que nous nous y attendions. Cela veut dire que la guerre a maintenant bel et bien commencé." Dumbledore soupira. "Et cela signifie que Cornelius Fudge est un plus grand imbécile que je ne le pensais."
"Lâche, serait plus juste," pointa Rogue.
"Lâche si tu veux," approuva le directeur. "Sans parler de ses attributs personnels, ses attributs politiques sont un désastre et un fouillis total."
"Il va nous faire perdre la guerre avant même qu'elle n'ait commencée Albus," intervint McGonagall.
Partout dans le bureau des professeurs, des têtes approuvèrent. Il y avait un petit rassemblement, composé uniquement de membres de l'Ordre du Phénix qui étaient disponibles – et qui étaient dans le cercle interne de l'Ordre. Chaque professeur était dans le cercle pour une différente raison : Minerva McGonagall, pour son statut, puiqu'elle était la femme qui remplacerait Dumbledore advenant sa chute ; Remus Lupin, pour ses années de recherche et son incroyable habileté à combler les trous de n'importe quelle stratégie ; Severus Rogue, pour son expérience de première main en tant que Mangemort et pour sa connaissance des Forces du Mal ; et lui, Sirius Black, pour ses nombreuses années en tant qu'Auror et pour son statut de parrain de Harry. Tous les cinq, en comtant Dumbledore, étaient les seuls sachant le fonctionnement interne complet de l'Ordre du Phénix ; même le reste des professeurs était exclu de ce genre de réunions de planification. Ce n'était pas que Dumbledore ne faisaient pas entièrement confiance aux autres – c'était seulement que ceux dans cette pièce avaient trop à perdre, pour seulement penser à considérer la trahison comme étant une option.
"Minerva a raison," dit Remus. "Fudge essaie de berner tout le monde, incluant lui-même. Il a fait une déclaration disant que le Ministère est certain que Voldemort est mort, pour l'amour de Merlin ! Et les autres pays le croient parce qu'il refuse de prendre en considération les solides preuves que vous lui avez données – cet homme est un idiot, et plusieurs personnes seront tuées à cause de lui."
"C'est déjà fait," dit doucement Sirius, espérant pouvoir être surpris par l'ardeur dont son ami fesait preuve. Remus Lupin était un homme généralement silencieux, voire triste, mais il pouvait haïr avec passion. Et il n'y avait rien que Remus méprisait plus que ceux qui faisaient du mal aux innocents.
"Quelque chose doit être fait à propos de lui," approuva acidement Minerva.
"Bien évidement," approuva Dumbledore. "Mais quoi ? Et si nous le destituons Minerva, qui peut le remplacer ? En qui pouvons-nous avoir confiance ?" Les yeux bleus perçants du directeur balayèrent la pièce, les regardant tour à tour. "Je ne peux quitter cette école en sachant qu'elle est une cible. Je ne mettrai pas les étudiants en danger de cette façon."
McGonagall avait l'air quelque peu déconcertée. "Personne ne vous demandrais de le faire Albus."
"Non ?" Dumbledore leva élégament un sourcil. "Peut-être que vous ne le feriez pas Minerva, mais le Ministère le ferait. Et si j'agis publiquement contre Fudge, ils le feront. Car qui d'autre y-a-t-il à choisir ? Lucius Malfoy, et jouer dans les mains de Voldemort ? Arthur Weasley qui est perçu de beaucoup comme étant inapte et faible ? Ludo Bagman qui est inapte et faible ? Le choix le plus acceptable pour plusieurs serait Amos Diggory, mais il a quitté depuis la mort de Cédric et je sais qu'il n'accepterait pas le poste maintenant. Nous devons proposer une solution avant de créer un problème Minerva. Et je n'ai aucun droit légal de me prononcer contre le Ministère de la Magie."
"La légalité commence à avoir de moins en moins d'importance dans cette situation," grogna Rogue.
"Alors que proposes-tu de faire ?" demanda Remus, faisait sourire intérieurement Sirius. Comptez sur Remus pour aller droit au but et faire arrêter tous les autres de se demander ce qui aurait pu être. Il avait toujours été la personne sensible et l'esprit logique.
"Nous devons travailler de concert avec le Ministère," dit Dumbledore pour la centième fois. Et là encore, nous avons eu cette discussion des centaines de fois aussi, réfléchit Sirius. Dommage que ça n'ait rien changé.
"Ils ne nous écouteront pas," dit doucement Severus, et Sirius se dut d'approuver. Depuis environ cinq mois, Dumbledore essayait de convaincre le Ministère – en d'autres mots Fudge – que Voldemort était vivant. Le problème cepandant n'était pas de prouver la vérité ; c'était de forcer le Ministère à l'admettre publiquement. Fudge prétendait que ça causerait une panique générale. L'Ordre savait que ça sauverait des vies.
"Non, ils ne le feront pas," admit le directeur. "Mais nous allons encore essayer. Une dernière fois."
"Et quoi après ?" demanda doucement Remus, comme s'il redoutait la réponse. C'était la première fois que Dumbledore disait que ça se terminrerait, et qu'ils arrêteraient d'essayer – mais que faire après ?
L'âge et la fatigue disparurent soudainement du visage de Dumbledore, et ses yeux se durcirent. "Ensuite, nous agissons," dit-il calmement. "Antérieurement, j'ai dit à Fudge que je n'agirais pas contre lui, en autant qu'il continue à s'opposer à Voldemort. Mais son refus d'agir est devenu un handicap. S'il ne veut pas agir, je vais le faire. À moins qu'il n'annonce la vérité à la communauté magique, je vais publiquement m'opposer à lui."
"Je pensais que tu venais de dire que tu ne voulais pas le faire," dit Minerva avec un peu d'exaspération.
"Je ne veux pas, mais je vais le faire," répliqua Dumbledore. "Vous avez tous raison lorsque vous dites que nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre... mais nous ne pouvons pas vraiment nous permettre de diviser le Ministère à ce sujet. Toutefois, le temps est venu de choisir entre les deux options les moins destructrices."
Il y eut un long moment de silence pendant lequel tous les professeurs considérèrent les conséquences de ce qu'ils s'apprétaient à faire. À moins que Fudge décide, contre tout espoir, de se soumettre à l'ultimatum de Dumbledore – mais l'homme avait vraiment trop d'orgueil pour faire, savait Sirius – Albus Dumbledore était sur le point de secouer le monde magique à son centre même. N'eut été n'importe quel autre groupe s'opposant à Fudge, le monde aurait bien pu rire d'eux et continuer la même vieille routine, mais avec Dumbledore s'était différent. Dumbledore était célèbre. Il était largement considéré comme l'un des plus puissants sorciers à jamais avoir existé. Il avait vaincu Grindelwald et survécu. Il avait été dans des endroits, et avait fait des choses que personne ne pouvait imaginer.
Et Voldemort le craignait.
Sirius savait que les actions de Dumbledore pouvaient très bien provoquer la crise que l'Ordre du Phénix essayait de prévenir. Même s'ils savaient tous que la preuve de la renaissance de Voldemort causerait la panique dans la communauté magique, ils savaient également que le savoir encouragerait les gens à mieux se protéger. Si le Ministère l'avait annoncé lorsque Voldemort était encore faible et sans sa horde de partisans, plusieurs morts – comme celles dans la destruction de Beauxbâtons, auraient pu être évitées. Cependant, lorsque le public s'appercevra que Fudge leur avait outrageusement menti, plusieurs en viendrait à ne plus faire confiance au Ministère. La plupart d'entre-eux suivraient Dumbledore – mais quelques-uns verraient la lâcheté de Fudge comme une preuve que le Seigneur des Ténèbres ne pouvait pas être vaincu. La peur reignerait. Et il y en aurait qui joindraient Voldemort.
"Nous devons riposter," dit Sirius avant même de réaliser qu'il avait parlé tout haut. "Avant que les gens paniquent, nous devons leur montrer que Voldemort peut être vaincu."
"Et comment proposes-tu de faire ça ? demanda séchement Rogue. "Marcher vers le Seigneur des Ténèbres et le provoquer en duel ? Y-a-t-il un sonnet particulier que tu voudrais sur ta tombe Black ?"
"Severus !" Dumbledore fixa le maître de potions avant que Sirius ne puisse répliquer, et lança un regard d'avertissement à Sirius pour le devancer aussi.
"Excuse-moi." Rogue haussa les épaules, mais au moins il était sincère. "Mais mon point demeure. Vous ne pouvez pas attaquer Voldemort. Il ne t'en donnera pas l'opportunité – oui vous pouvez chasser des Mangemorts, et oui, ça aiderait sûrement les choses. Si le public peut voir quelques Mangemorts capturés, ça l'aidera à empêcher la panique de s'installer, mais ça ne résout pas le vrai problème. Le vrai problème est Voldemort, et personne n'est encore arrivé avec une idée réaliste afin de le battre."
"Ce n'est pas parce que nous n'avons pas trouvé de solution Severus, qu'aucune ne viendra à nous," répondit égnimatiquement Dumbledore. "Ne perds pas espoir."
Rogue leva la tête d'un geste rapide et ses sombres yeux brillèrent lorsqu'il répondit. "Jamais de mon vivant. "
"Très bien," continua le directeur en ramenant la conversation initiale. "Demain Sirius, je veux que tu ailles au Ministère pour moi."
"Quoi ? Moi ?" Dumbledore devait faire une blague. Le Ministère avait peut-être déclaré Sirius innocent (après beaucoup de pression à son avantage par le directeur de Poudlard), mais il n'était définitevement pas le bienvenu où le Ministère de la Magie, et particulièrement où Fudge, était concerné.
"Oui, toi," répondit patiement le vieil homme laissant paraître un sourire.
"Euh.. au cas où tu aurais oublié, Fudge n'est pas nécessairement mon plus grand admirateur." Sirius essaya de faire valoir son point avec diplomatie, mais c'était difficile d'être juste avec un homme qui avait voulu te donner le baiser du Détraqueur sans procès. "Et ce n'est pas vraiment réciproque non plus."
Rogue grogna à l'euphémisme. Remus émit juste un soupir. Minerva avait la bonté de semblée inquiète, mais Sirius ne savait pas trop si elle s'inquiétait de son bien-être ou des ravages qu'il pourrait causer en allant seul au Ministère de la Magie. Par contre, Dumbledore l'affronta du regard sévèrement, et il fallut toute la volonté de Sirius pour se souvenir qu'il était un homme (sans mentionner un professeur), et non un étudiant pris en faute à jouer un tour.
"Je m'en fais plus avec les perceptions des autres que celle de Fudge, Sirius," répliqua le directeur. "Tu es encore bien connu au Ministère, et en t'envoyant, tout le monde réalisera que je suis sérieux. Sans jeu de mots, bien sur."
C'était très difficile de ne pas lever les yeux au plafond, mais Rogue grogna audiblement à sa gauche. Il y avait certains temps où Albus Dumbledore pouvait être affreusement exaspérant. "D'accord," répondit Sirius. "Donc je suis reconnu en tant que tueur en série. Quel bien cela peut bien nous apporter ?"
"Tu sais ce que je veux dire." Dumbledore lui donna encore le regard du patient directeur-attendant-que-l'étudiant-fautif-parle. "Si les choses avaient tourné légèrement différemment Sirius, tu serais devenu un Auror aussi réputé que Alastor Maugrey. Tu étais certainement aussi éfficace, si ce n'est pas plus, pendant les trois années que tu as passées sur le terrain en tant qu'Auror. C'est pourquoi tellement de gens en sont venus à croire que tu étais le bras droit de Voldemort – personne ne peut argumenter sur tes habiletés et tes pouvoirs."
"Alors tu veux que je lui présente ton ultimatum."
"Je préfèrais un terme plus doux – disons 'demande' ?" Les yeux de Dumbledore pétillèrent légèrement. "Mais oui, donne-lui le choix et dis-lui que je ne changerai pas d'avis."
"Pourquoi moi ?" Sirius devait le demander. Il savait qu'il y avait d'autres raisons. Avec Dumbledore, il y en avait toujours.
"Premièrement, j'ai besoin d'envoyer quelqu'un en qui je peux avoir confiance," répondit le directeur. "Ce qui veut dire que ce doit être quelqu'un dans cette pièce. Je ne peux, évidement, pas me permettre de quitter présentement. Minerva et Severus doivent rester à Poudlard parce qu'ils sont directeurs de leur maison, et, dans les prochains jours, je prévois être bombardé par des hiboux à propos de la sécurité de l'école. Et, évidemment, il y a le fait qu'au moment où Severus met les pieds à l'extérieur du terrain de cette école, il sera la cible de chaque Mangemort qui veut être dans les bonnes grâces de Voldemort.
"Mis à part cela, je n'envoie pas Remus parce que j'aime mieux que ce soit lui qui remplace dans ta classe que de te voir souffrir à enseigner l'histoire de la Magie." Dumbledore sourit un moment et redevint sérieux encore une fois. "Sirius, tu dois aussi sortir."
"Sortir ?" répéta Sirius. "Je n'ai rien fait d'autre que de voir le monde dans les dernières années professeur."
"Ah, mais les gens ont besoin de te voir Sirius," répondit le vieil homme. "Ils ont besoin de voir qui tu es vraiment, pas l'horrible monstre que le Ministère a forgé. La communauté magique a besoin de savoir qui tu es parce que tu joueras un rôle-clé dans la guerre à venir. Il n'y en a pas beaucoup qui peuvent faire ce que tu peux faire."
Tout revient toujours au pouvoir, se dit Sirius à lui-même. Et les gens ont besoin de voir que le pouvoir n'est pas complètement de l'autre côté. Il soupira doucement, sachant que Dumbledore avait raison et que le seul argument dont il pouvait user ne fonctionnerait pas. Harry était en sécurité à Poudlard. Son départ pour un jour ou deux ne changera pas ça, heureusement, et il supposa qu'il y avait des temps où les images comptaient pour tout et qu'il y avait beaucoup à réparer à la sienne. Une des choses qu'il avait apprise en tant qu'Auror (ce qui semblait parfois être une partie d'une vie antérieure) était que les gens avait besoin de croire. Ils avaient besoin de voir que Voldemort n'était pas le seul "gros bras" du coin, et même Dumbledore n'avait pas assez d'image pour éteindre à lui seul la peur. Il devait y en avoir d'autres qui s'opposent publiquement au Seigneur des Ténèbres, pour que les gens ne voient pas que lui. Et malheureusement, le choix de carrière qu'il avait fait - il y longtemps, remplissait parfaitement ces conditions. Il grogna finalement son accord.
"Je déteste ce jeu."
NdA : Bonjour tlm!! Hé ça fait un petit bout de temps n'est-ce pas ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et que vous allez m'écrire un mot :)
En passant, j'ai pris la liberté que les professeurs se tutoient entre-eux et même avec le directeur. Je me dis que Dumbledore leur demande probablement de le faire en privé de toute façon puiqu'ils l'appellent déjà Albus...
À la prochaine ! Izabel –xx–
