Disclaimer : Tout est à elle et à lui :) Vous savez de qui je parle !
Chapitre quinze : Courage innatendu
Harry cogna sur la porte de bois en prenant une grande respiration. Il se sentait un peu nerveux d'avoir à se retourner vers le professeur Lupin pour ça, mais Sirius n'était pas là – et Harry savait que même s'il ne voulait pratiquement pas parler de ça à personne, il devait le faire. Il avait toutefois hésité avant d'approcher le professeur Dumbledore, dans le cas où il s'en ferait pour rien, et avait finalement décidé d'aller voir le professeur Lupin. Même s'il ne se sentait pas aussi confortable avec Remus Lupin qu'il ne l'était avec Sirius, Harry avait fait confiance au loup-garou avant même d'avoir fait la rencontre de son parrain, et de savoir que Remus et son père étaient de proches amis, n'avait que cimenté cette foi. De plus, il devait en parler à quelqu'un parce qu'il ne savait absoluement pas quoi faire.
Après une brève hésitation, la voix familière émergea derrière la porte du bureau. "Entrez !"
Harry ouvrit la porte, légèrement nerveux, mais également content d'être venu. Ce qu'il apperçut fut toutefois une surprise – au lieu de seulement rencontrer Lupin, il se retrouva directement face à face à Severus Rogue, qui était appuyé sut l'une des nombreuses blibliothèques du professeur d'histoire, qui le fixa avec autant de surprise. Lupin était assis derrière son bureau faisant face à Rogue avec une expression pensive, mais sourit à Harry lorsqu'il entra dans le bureau du professeur.
"Allo Harry," dit le vieil ami de son père en même tant que Rogue émit un grognement. "Je ne m'attendais pas à te voir."
Le visage du maître de potions, qui lui indiquait qu'il n'était pas le bienvenu présentement, fit ressurgir une cascade d'images dans l'esprit de Harry. Il essaya de les faire disparaître en clignant des yeux, mais sans succès. Encore une fois, il vit un éclair de lumière verte, entendit des cris, vit des corps volés et des immeubles tomber... il y avait de la confusion, de la poussière, des débris, et des Mangemorts qui riaient... Les souvenirs s'effacèrent soudainement et Harry se secoua. C'est la vision de ces images, pour la première fois vingt minutes auparavant, qui l'avait conduit dans le bureau de Lupin. Ce n'était pas comme ses autres rêves – ils étaient moins concrets et plus flous ; c'était plus difficile de comprendre ce qui se passait pendant les quelques secondes que duraient les flashes. Et, il n'était même pas endormi.
"Si tu es occupé, je peux revenir plus tard," s'entendit rapidement dire Harry. Il y avait quelque chose dans le regard de Rogue qui lui disait que ce n'était pas un bon moment... et l'habitude supassa l'urgence qu'il ressentait concernant les flashes qu'il voyait. Et après tout, je ne sais même pas ce qu'ils sont, essaya-t-il de se résonner. Ces images ont peut-être eu lieu des années auparavant... ou sont peut-être présentement en train d'arriver.
Les deux professeurs échangèrent un regard. "Nous ne sommes pas si occupés," répondit Remus. "Il semble y avoir quelque chose qui t'inquiète. Pourquoi ne fermes-tu pas la porte et ne prend pas une chaise Harry ?"
Il accepta en hochant de la tête et obéit, incapable de cacher le soulagement qui se lisait sur son visage. Il y avait quelque chose d'important à propos de ces images, même s'il ne pouvait pas dire quoi... Harry essaya de se rappeler exactement ce qui s'était passé, mais à mesure que les secondes s'écoulaient, les images se troublèrent et devirent de moins en moins précises. Tout ce dont il se rappellait maintenant c'était de la destruction – aurait-il pu voir Beauxbâtons ? Ce ne serait pas fou... Harry se rendit soudainement compte que les deux professeurs le fixaient et attendaient qu'il parle. Il ravala une boule qui commençait à se former dans sa gorge, et essaya de trouver comment expliquer des évènements dont il n'avait pratiquement plus souvenance, tout en décrivant le sentiment d'urgence qu'il avait ressenti, et tout cela, sans être trop ridicule.
"C'est ma cicatrice," expliqua finalement Harry, tout en espérant que le maître de potions n'était pas ici pour l'entendre parler comme un idiot qui ne pouvait même plus se rappeller de quelque chose qu'il avait vu moins d'une minute auparavant. "Elle brûle."
Lupin y comprit évidemment la signification ; son professeur d'histoire se redressa dans sa chaise et fixa Harry, inquiet. Mais ce fut la réaction de Rogue qui stuféfia Harry ; l'expression du maître de potions changea subitement de l'agacement à celle d'une sincère inquiétude.
"Merde," dit Rogue.
Un deuxième grognement permit finalement à Sirius de le répérer, et ayant déjà assez perdu de temps, il se rua vers sa source et souleva le bureau (qui n'avait plus de pattes, puisqu'il les avait repérées quelques mètres plus loin) qui était sur le ministre de la Magie. Sirius avait peut-être détesté Cornelius Fudge en tant que personne mais, alors que sa tête commençait à arrêter de tourner, la situation devint plus claire. Tout comme le devint la cible de Voldemort.
Il remit Fudge sur ses pieds. "Allez."
"Hein ?" demanda stupidement le ministre. "Allez où ?"
"N'importe où sauf ici," répliqua Sirius, agrippant fermement ses mains sur le bras de l'autre et le tirant plus loin. Il espérait plus de confusion que de résistance mais, malheureusement, Fudge tenta désespéremment de ralentir sa progression.
"Attendez un instant," répliqua sèchement le ministre de la Magie. "Que se passe-t-il ?"
"Pensez-vous que je le sais ?" rétorqua furieusement Sirius. Nous n'avons pas le temps pour ça ! "Tout ce que je sais c'est que le plancher a défoncé sous nos pieds et que cette place est attaquée. Nous devons partir maintenant."
La voix de Sirius était devenue tranchante à ces mots ; ses instincts lui diaient qu'il n'y avait pas de temps à perdre, et ses instincts ne s'étaient jamais trompés dans des moments comme ceux-ci. Il savait ce qui devait se faire et savait que ça devait être rapidement fait. S'échapper des Mangemorts n'était jamais une tâche facile (en fait, plusieurs avaient trouvé cela impossible à faire), et le plus longtemps ils attendaient, le moins de temps il avait pour sauver la presque-inutile-mais-symboliquement-importante vie de Fudge. Il détestait peut-être l'homme, mais les conséquences qui viendraient s'il laissait Voldemort tuer le ministre de la Magie étaient impensables. Malheureusement, Fudge n'était pas aussi rapide avec les nouvelles.
"De quoi parlez-vous ?" demanda-t-il. "C'est le Ministère de la Magie. Il ne peut pas être attaqué !"
"Dites cela à Voldemort," dit Sirius avec arrogance.
Fudge ouvrit la bouche pour répondre, mais Sirius couvrit sa bouche avec une main, et écouta attentivement. Les cris avaient recommencé, mais ils étaient plus près cette fois. Et moins nombreux. L'oppressant sentiment de mort le submergea à nouveau et cette fois, Sirius frissonna à cette sensation. Des gens mourraient, d'innocents moldus mélés à différents sorciers et sorcières du Ministère. Quelques-uns avaient été emportés lors de l'explosion qui avait fait tomber l'immeuble (tactique utilisée, il en était certain, plus pour l'effet psychologique que pour sa valeur destructive), et les autres mouraient présentement alors que les Mangemorts entraient en jeu. Quel jeu ! Il était tout juste passé midi.
Sans avertissement, les années s'évaporèrent. Il était un auror à nouveau ; ses sens, ses réflexes et ses réactions le lui disaient. Ils étaient prisonniers et moins nombreux qu'eux, mais il était calme. Il était prêt. Fudge se défit soudainement de son emprise et répliqua sèchement. "Vous êtes fou !"
"Ah oui ? Avez-vous une autre explication ? Ce n'est certainement pas un tremblement de terre en plein milieu de Londres !" répondit-il sur le même ton. "Faites fonctionner vos méninges Fudge ! Écoutez les cris ! Voldemort est ici !" Il rattrapa le bras du ministre. "Allons-y maintenant."
"Mais ce pourrait être..." laissa traîner Fudge, trop appeuré pour être capable d'inventer une excuse pour justifier ce qui se passait.
"Évidemment que ça se pourrait," Sirius leva les yeux en faisant avancer un ministre non-résistant plus loin. "Et je suis votre putain de fée-marraine." Ignorant les protestations balbutiantes de Fudge, il sortit sa baguette de sa robe et relâcha le ministre alors qu'ils s'approchaient de la fenêtre. Il jeta prudememnt un coup d'oeil à l'extérieur, mais il y avait encore énormément de poussière dans l'air, ce qui rendait la vue difficile. Il pouvait dire toutefois que la fenêtre faisait face à une rue – en espérant que ce soit une sombre ruelle et non une artère principale du Londres moldu – mais peu importe ce que c'était, la fenêtre offrait une issue. Sirius réalisa tardivement que Fudge et lui avaient atterri dans une salle de conférence au rez-de-chaussée, ce qui expliquait pourquoi ils étaient seuls. Il murmura "Finite Abderum."
Le sortilège anti-camouflage ne leur révela pas de surprises cachées à l'extérieur immédiat de la fenêtre, et Sirius entendit Fudge soupirer hâtivement. Pour sa part, il résista à l'envie de rouler les yeux au plafond. Il atteignit le rebord de la fenêtre et l'aggripa. J'espère que l'explosion a affaiblit les installations sinon nous allons être ici un bout de temps, pensa Sirius. Il tira. La fenêtre résista et Fudge ne l'aidait pas.
"Pourquoi vous ne faites pas exploser la fenêtre ?" demanda impatiemment le ministre. Il avait sorti sa baguette à présente, mais Sirius ne l'avait pas vu donner un coup de main.
"Bonne idée. Faisons en plus un signal dans le ciel disant 'nous sommes ici', d'accord ?" rétorqua-t-il.
"Il n'y a personne à l'extérieur." Ce fut au tour de Fudge de lever les yeux au ciel.
"Personne que vous pouvez voir, voulez-vous dire," répliqua Sirius. Comment un énorme imbécile comme lui a-t-il pu devenir ministre de la Magie ? Il tira d'un coup sec le cadre de la fenêtre avec colère et le sentit bouger.
"Alors pourquoi vous ne faites pas seulement un sortilège de détection de magie Noire si vous êtes si inquiet de la présence possible de quelqu'un ?"
La colère fit l'affaire, sembla-t-il ; après un autre essai, la fenêtre se retrouva dans ses mains. Sirius la déposa doucement sur le plancher et se retourna vers Fudge en ravalant la réplique sarcastique qui lui venait à l'esprit. "Venez ici. Je vais vous lancer par la fenêtre."
"Moi ? Je ne passe pas en premier !"
"Vous allez y aller quand je vous le dirai." Sirius se demanda pourquoi il faisait attention de ne pas lui crier après. Il attrapa à nouveau Fudge et le poussa plus près. "Amenez-vous ici."
"Je suis le ministre de la Magie. Vous ne pouvez pas me donner des ordres comme – "
"Et j'essaie de sauver votre pathétique vie," grogna-t-il. "Arrêtez d'argumenter avec la personne qui a de l'expérience dans ces situations."
"Vous voyez – et s'il y a quelqu'un à l'extérieur ?" paniqua Fudge. "Je veux dire, si vous essayez de me sauver – AH !"
Sirius eut un sourire mauvais. Qu'il le veuille ou non, Fudge était passé par la fenêtre ; Sirius l'avait soulevé et lancé à travers la petite ouverture. L'ex auror le suivit rapidement, pas plus heureux que Fudge de cet arrangement nécessaire, mais il en comprennait les raisons. Il n'y avait aucune façin que le petit et feluette ministre aurait été capable de se hisser par la fenêtre sans aide, alors que Sirius n'avait aucun problème avec ce détail. Il n'aimait pas particulièrement devoir exposer Fudge pendant les quelques secondes nécessaires à sa sortie, mais rien n'allait jamais à la perfection, comme Alastor Maugrey le rappellait toujours ses étudiants. Les choses se compliquent toujours.
Fudge s'était remis sur pieds lorsque Sirius sortit de la fenêtre, mais au lieu de faire quelque chose d'intelligent, comme de se cacher, le ministre était simplement debout et fixait devant lui. Sirius ouvrit la bouche pour lui crier de se coucher au sol, mais ses mots s'éteignirent dans sa bouche lorsqu'il remarqua ce que Fudge regardait. Le déjà fier Ministère de la Magie était en ruines.
La moitié de la façade s'était affaissée ; des décombres étaient dispersés un peu partout dans la rue, mélangés avec des corps des étages au-dessus. Ils étaient blessés. Des moldus curieux s'attardaient aux alentours, jetant un coup d'oeil aux décombres et fixaient l'immeuble qui avait, en effet, l'impression d'avoir expérimenté son propre tremblement de terre privé. Malheureusement, aucune structure des alentours n'avait été endommagée, ce qui n'était pas encourageant car cela signifiait que Voldemort pouvait contrôler le pouvoir destructeur qu'il avait créé. Le Ministère ne semblait toutefois pas en un aussi piètre état que Beauxbâtons l'avait été, et Sirius supposait que les barrières en place devaient avoir aidées. Beauxbâtons avait été atteite par traîtrise, et bien que Sirius ne doutait pas que le Ministère comptait son nombre de traîtres également, il savait que les défenses en place au Ministère de la Magie rendrait la tâche difficile à plusieurs traîtres qui voudraient mettre l'immeuble à la disposition du Seigneur des Ténèbres. J'aimerai mieux considérer l'autre possibilité cependant, pensa Sirius. Ce voudrait dire que Voldemort est assez puissant pour faire exploser les barrières.
Un mouvement dans ce qui restait de l'entrée de l'immeuble accrocha son regard et Sirius poussa un juron. Des figures masquées et cagoulées accouraient en sa direction, leurs baguettes prêtes. Un rapide comptage en révéla au moins cinq, et des figures bougeant dans l'ombre de la porte effondrée annonca à Sirius qu'ils s'en venaient. Des Mangemorts.
"Allez !" Il attrapa encore Fudge qui ne se fit pas prier pour bouger cette fois. Ils coururent à toute vitesse dans la rue – qui était malheureusement bondée de moldus – Je n'en demandais pas tant il me semble, lorsque j'ai souhaité une ruelle ! – essayant d'augmenter la distance entre eux et les Mangemorts le plus possible. Même la magie la plus puissante avait ses limites, et l'efficacité d'un sort dépendait de la force et du pouvoir de la personne le lançant. Les chances d'y arriver étaient minces, mais s'ils pouvaient prendre assez d'avance pour rester hors d'atteinte, Fudge et lui avaient peut-être une chance de perdre les Mangemorts et de s'échapper. Un déclic se fit dans son esprit, et même si les mots furent perdus dans le vent, Sirius entendit le pouvoir derrière ces mots, juste avant qu'une vague d'énergie ne les frappe par derrière. Il perdit sa poigne sur Fudge alors qu'il s'envolait mais, une distante partie de son attention remarqua que le ministre percuta un autre immeuble et glissa sur le sol. Toutefois, Sirius atterrit directement et fortement sur la rue pavée. La force de l'impact lui fit perdre le souffle et il se cogna la tête assez solidement pour pouvoir apercevoir des étoiles mais, il n'avait pas le temps de se plaindre. Il se tordit désespérément sur le côté juste avant qu'un éclair rouge ne frappe l'endroit précis qu'il occupait sur le pavé quelques instants auparavant.
Sirius fit une roulade et se releva, mais restait un peu accroupi, sa main gauche devant lui, et tint sa baguette basse, mais à proximité, à sa droite. Ses yeux survolèrent ses attaquants et s'arrêtèrent sur un Mangemort qui était arrivé avant les autres. La baguette du Mangemort pointait directement le visage de Sirius à un peu moins de 25 mètres de distance et malgré le masque et la cagoule, l'ex-auror aurait pu reconnaître ce corps grand et mince n'importe où.
"Malfoy," ronronna Sirius, souriant à son opposant.
"Black." Il pouvait entendre le mépris dans sa voix, derrière le masque, et l'anticipation. Malfoy était heureux. Cela voulait dire que Voldemort voulait vraiment sa tête.
Désolé si je ne te la donne pas aujourd'hui, ti-gars-à-Voldie, pensa Sirius. J'en ai présentement besoin. Les deux sorciers parlèrent au même moment.
"Imperio !"
"Everbero !"
Le sortilège d'Imperium de Malfoy atteignit Sirius alors qu'il entendait l'autre rire ouvertement comme le sortilège de Sirius l'atteignit sans faire aucun domage. Et même pendant qu'il combattait l'Imperium – chose pour laquelle il avait maintenant un talent naturel depuis son entraînement d'auror – Sirius aperçut les autres Mangemorts qui s'approchaient, victimes du même sort que Malfoy avait utilisé contre Fudge et lui. C'était bien de savoir que lui, au moins, n'avait perdu son habileté à viser. Sirius se retrouva soudainement en train de combattre une grande envie de se relever et de marcher directement vers le maintenant inattentif Malfoy. Il s'arrêta et fit faire une pause à son esprit – tout en laissant le sortilège prendre de la force – puis le mit au tapis avec la plus forte résistance qu'il pouvait produire.
Et tout-à-coup, son esprit était sien et sa vision était claire. Sirius demeura quelque peu accroupi, sa position favorite de combat et regarda le langage corporel surpris de Malfoy, pendant qu'il cherchait quel sort pourrait le surprendre. Il parcourut rapidement une liste mentale de ses armes offensives et joua pendant un court moment avec l'idée de relancer le sortilège de l'Imperium à Lucius Malfoy – mais il y avait des façons plus efficaces pour s'occuper de Mangemorts.
"Rotoentilo !" Sirius leva sa baguette d'un vif mouvement et regarda Malfoy voler dans les airs en tournant comme une toupie. L'autre grogna furieusement, mais ce n'était pas finit – "Conteriaco !"
Une main invisible aggripa fermement le Mangemort encore en vol, et le projeta sur le sol. Il remua une fois, puis resta immobile, mais Sirius lança "Expelliarmus !" seulement pour s'en assurer. Sirius se releva complètement et la baguette de Malfoy atterrit dans la main gauche de Sirius. Le Mangemort ne bougea pas ce qui lui pouva qu'il était inconscient. Ça avait été rapide et un peu hors-normes, mais ce n'était pas important. La vitesse l'était. Avant de partir, Sirius jeta un dernier regard à l'immeuble qui avait abrité le ministère et souhaita immédiatement qu'il ne l'ait pas fait.
Un nouveau visage avait émergé de l'entrée. Il ne portait pas un masque, ni une cagoule, mais il n'avait certainement pas de problème pour le reconnaître. Il trembla malgré lui, alors que des yeux rouges le transperçaient. Son sentiment antérieur de mort et de douleur s'accentua de plus en plus. Voldemort.
Sirius Black était loin d'être un peureux, mais il se retourna et courut, aggripant Fudge au passage. La discrétion faisait parfois grandement parti de la bravoure, et il avait de meilleures choses à faire que de rester ici.
Le transplanage était généralement considéré comme une MAUVAISE idée, lorsque l'on était nerveux ou encore, émotionellement instable. En fait, c'était un fait bien connu que, dans ces circonstances, le malheureux sorcier se retrouva avec le plus embarrassant et incomfortable accident qu'un sorcier ou une sorcière pouvait avoir – et dans son cas, probablement le plus mortel aussi. Remus Lupin n'était pas vraiment préoccupé par l'embarras (il s'était mis dans l'embarras beaucoup de fois) et sa vie avait été tout sauf confortable depuis qu'un loup-garou l'avait mordu enfant, mais il n'avait pas du tout l'intention de se retrouver avec la moitié du corps restant sans défence ni possibilité de mouvement où un Mangemort pourrait le tuer. Il pensait que ce ne ferait pas vraiment une bonne journée.
Ce n'est pas comme si la journée d'aujourd'hui n'était pas déjà assez désastreuse comme ça.
Il transplana dans une petite ruelle à un coin de rue du Ministère de la Magie. Remus ne savait pas ce qu'il y trouverait, mais le peu de nouvelles qu'il avait entendues à la radio magique ne présageaient de bon. Il ne s'attendait pas à venir ici, mais en allant visiter le directeur au sujet des troubles de Severus et de Harry, il avait été désigné pour cette mission. Après tout, Rogue ne pouvait pas vraiment se promener dans une ville qui gorgeait encore de Mangemorts – ce serait l'équivalent de lui donner un billet de retour seulement, pour Voldemort, ce que personne n'avait l'intention de faire. Remus y était donc allé parce que quelqu'un devait le faire.
Quelqu'un devait vérifier si Sirius était vivant.
Remus avala sa salive. Le seul fait de penser perdre son ami était intolérable. Il avait été seul pendant douze ans, séparé des meilleurs amis qu'un homme pouvait avoir – les seuls véritables amis qu'il n'avait jamais eus. Ils avaient été ses compagnons et ses partenaires de crime. Ils avaient été ses frères en tout point sauf le sang... Remus s'était pensé le dernier maraudeur pendant douze ans, la seule personne restant d'une amitié de frères brisée par la trahison. Il avait perdu James et Peter par la trahison de Sirius, avait perdu Sirius à Azkaban et l'avait détesté pour chaque moment de solitude – jusqu'à ce qu'il apprenne que c'était la trahison de Peter qui avait tué James et envoyé Sirius en enfer. Sirius...
Il ravala l'émotion et sortit rapidement de la ruelle. Il n'allait pas perdre son meilleur ami maintenant. Paa après l'avoir récupéré. Lunard ne pouvait pas supporter penser laisser Patmol mourir... ils étaient les derniers des Maraudeurs. Ils étaient des frères. Remus accéléra le pas. Ça ne se terminerait pas comme cela.
Sortant du dernier tournant, il arriva immédiatement dans une masse de spectateurs nerveux. Remus n'était que partiellement surpris de voir que la foule comprennait et des moldus, et des sorciers ; l'attaque avait eu lieu un peu moins d'une heure auparavant, et la plupart des gens qui étaient normallement désignés pour s'occuper des conséquences suivant une attaque, étaient à l'intérieur des décombres – le loup-garou laissa échapper un léger cri de surprise devant ce qui restait de l'immeuble du Ministère. Ce n'était que des ruines ; une bombe moldue aurait probablement causé moins de dommage. Le vent se leva, portant l'odeur de la douleur, de la peur et de la mort aux narines ultra sensibles de Remus. La douleur s'empara de sa poitrine et le paralysa presque à la seule pensée de tous ces gens qui étaient morts aux mains de Voldemort et de ses Mangemorts, ou qui avaient sombrés à cause de l'effondrement – l'effondrement ! Son esprit se mit soudainement en marche et il réalisa que plusieurs des gens essayaient de se sortir des décombres. Il pouvait encore y avoir des gens emprisonnés à l'intérieur.
Remus avança au pas de course tout en cherchant quelqu'un qui supervisait et qui prenait charge des opérations. Ses yeux se posèrent finalement sur un jeune et mince sorcier et le professeur réalisa sa chance. Avec un regain supplémentaire de vitesse, il rejoingnit le jeune homme et s'arrêta. Celui-ci le regarda, les yeux grands, et s'exclama.
"Professeur Lupin !"
"Dîtes-moi ce qui est arrivé Percy," dit-il doucement. Remus avait besoin de plus d'informations, il devait savoir si quelqu'un avait pu sortir.
"Ils... je ne sais pas vraiment..." La voix de Percy Weasley tremblait et il passa nerveusement une maindans son visage. "Il y eut soudainement une explosion puis tout commença à s'écrouler... Nous avons trouvé beaucoup de corps, mais la plupart semblent avoir été victimes du... sortilège mortel."
"Avez-vous trouvé des survivants ?"
"Du sortilège ?" demanda stupidement Percy. Remus résista à l'envie de le secouer pour mettre un peu de logique dans son cerveau. Il est terrifié, se rappella Lupin. Les gens font des choses idiotes lorsqu'ils sont appeurés.
"De l'explosion," répliqua-t-il gentiment.
"Ah... euh, deux," répondit Weasley. "Ils sont tous les deux en assez mauvaise condition ; ils sont avec les guérisseusses. Nous recherchons présentement le Ministre."
"Ah." Remus essaya de répondre nonchalament ; après tout, il ne pouvait pas savoir si Sirius était en train de parler à Fudge lorsque Voldemort avait attaqué... ou s'il patientait dans la salle d'attente qui n'existait désormais plus. "Vous ne l'avez pas encore trouvé ?"
Percy secoua la tête. "Non. Sa secrétaire m'a dit qu'il rencontrait Sirius Black lorsque tout – professeur est-ce que ça va ?"
Remus réalisa trop tard qu'il était devenu blanc et dut prendre une profonde respiration pour garder un visage impassible. Oh mon dieu – oh Sirius... Il toussa pour cacher les émotions qui se précipitaient dans sa tête. "Peut-être que je pourrais aider," dit-il rapidement en essayant de se concentrer, mais c'était trop difficile... "Mes sens sont accentués par ma condition. Il est posisble que je puisse plus facilement retrouver des gens."
"Ce serait très utile," répliqua émotivement le jeune employé du Ministère. "Avec toute la magie Noire dans l'air, c'est impossible de performer des sorts de recherche et nous n'avons pas assez de gens..."
Mais Remus n'entendit pas le reste des mots de Percy car il se déplaça, trançant son chemin à travers le chaos, vers des débris qui lui faisaient penser au bureau de Fudge. Il n'avait visité le Ministère que quelque fois, mais il se rappela que le bureau du ministre de la Magie était dans l'aile droite... Oh merde. Le loup-garou s'arrêta net. Pratiquement tout l'endroit s'était effondré. Les quatre étages étaient désormais compressés en un seul. Sirius ! Lupin courut, sans penser, le plus vite possible vers le centre de l'aile saccagée, s'enfargeant dans un panneau mural sans s'en soucier. Il devait retrouver Sirius.
Le loup était un animal de meute et il pouvait être aussi désespéré qu'il ne l'était présentement. Patmol faisait parti de sa meute. Patmol était un membre de sa famille. Je dois retrouver Sirius. Remus aguissa désespérement ses sens, remerciant, pour la première fois dans sa vie, le loup en lui. Le loup pouvait sentir ce que les humains ne pouvaient pas. Le loup pouvait sentir Patmol – mais ses sens furent tout d'abord écrasés par l'odeur du sang. Par la mort. Par la douleur. Un vague de confusion passa sur Remus et son estomac répulsa l'odeur. La peur prennait une lourde place dans l'air... peur... Fudge ! Il distingua un peu plus loin, parmi le saccage, l'odeur de Fudge et Remus s'approcha en bottant des débris hors du passage. Il se déplaça où l'odeur du ministre semblait la plus forte et s'arrête. Il ouvrit une porte qui bloquait son chemin et suivit son flair jusqu'au point le plus fort. Lupin était maintenant dans une pièce – elle semblait avoir étée à un moment donné une salle de conférence, mais les meubles, et tout ce qu'elle contenait, était compris sous les paneaux supérieurs, écroulés. Il atteignit finalement un endroit relativement dégagé du plancher et sut qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait. Fudge avait été ici et avait eu très peur.
Il y avait une pièce de bois plane tout près (un poste de travail ?) et une fenêtre ouverte était visible – non, ce n'était pas une fenêtre ouverte. C'était un trou dans le mur. La fenêtre et son cadre avaient disparus – il se corrigea à nouveau. Le cadre complet, incluant la feuille de verre, reposait sur le côté. Curieux, Remus marcha vers l'ouverture sentait que Fudge avait passé par ici aussi et son nez perçut finalement une seconde odeur. Celle-ci avait été couverte par la senteur plus forte de la terreur de Fudge, mais le loup hurla presque en signe de victoire en la reconnaissant. Il connaissait cette odeur. Sirius !
Remus regarda rapidement autour, essayant de recréer le parcours de son ami. Il était maintenant plus facile de penser quand il savait que Sirius était vivant. L'humain et le loup s'étaient calmés par ce savoir, et il pouvait sentir la froide et détendue intensité de son ami dans la pièce, maintenant qu'il savait quoi chercher. Ils sont tombés, réalisa Lupin. Le plancher s'est écroulé et ils étaient tombés... et ils sont sortis par cette fenêtre. Il jeta un coup d'oeil à l'extérieur ne s'attendant pas à voir quelque chose, mais sentait quelque part que Sirius avait fait la même chose. Ce qu'il vit fut toutefois une rue. En fait, c'était une rue qui donnait directement sur l'entrée du Ministère par laquelle il était entré ; l'immeuble était, après tout, situé au coin d'une rue.
Sans penser plus longtemps, Remus se faufila à l'extérieur de la petite fenêtre et appeçut une foule encore plus grande qui bravait la vue de l'immeuble par l'artère principale. Ses oreilles sensibles percevaient plusieurs conversation mais étaient trop embrouillées pour pouvoir en entendre une en particulier. La plupart des sorciers et des sorcières semblaient toutefois porté plus d'intérêt à ce qui se passait dans la rue qu'au Ministère. Une voix l'interpella. "Excusez-moi !"
Remus se retourna pour apercevoir une jolie jeune femme aux cheveux roux s'approcher. Il jeta des coups d'oeil autour de lui, certain qu'elle ne s'adressait pas à lui, mais elle semblait avancer directement vers lui. Il répondit en restant sur ses gardes, "Oui ?"
"Êtes-vous Remus Lupin ?" demanda-t-elle. Il la fixa avec surprise. Son visage n'était pas vraiment connu... Elle continua et lui tendit la main droite. "Je suis Amanda Givens de La Gazette du Sorcier. Je vous ai entendu parler à Percy Weasley."
"Bonjour," répondit-il prudemment. Journaliste, pensa Remus. Super. Juste ce dont j'avais besoin. J'aimerais mieux continuer à chercher Sirius présentement.
"Je suis vraiment désolé de vous importuner, mais n'êtes-vous pas un professeur à Poudlard ?" demanda-t-elle avec un sourire mieilleux.
"Oui, en effet." Et alors ? Le loup voulait s'enfuir. L'humain n'avait pas le temps pour de telles balivernes. "Écoutez, j'aimerai vous parler, mais je cherche présentement un ami. Peut-être pourrions-nous causer une autre fois."
Remus se retourna pour partir, mais sa prochaine question le fit s'arrêter net. "Connaissez-vous Sirius Black ?"
"Sirius ?" Il se retourna rapidement pour lui faire face, luttant pour garder le contrôle de son expression faciale. Ne me dites pas que vous avez retrouvé son corps, pensa le loup-garou désespérément. S'il vous plait ne me dites pas qu'il est mort. Il ravala ses émotions. "Oui je le connais. Pourquoi ?"
"Eh bien je me demandais si vous pouviez nous éclairer sur ce qui a eu lieu ici," répondit Givens avec un sourire affolant. "Le point de vue de l'intérieur si vous voulez."
"Que s'est-il passé ici ?" Elle ne semble pas contrariée. Remus essaya de se calmer. En fait, elle semble plus excitée... Malheureusement, ce ne pouvait qu'être la voix d'une journaliste qui couvrait l'évènement de l'année.
"Vous ne savez pas ?" demanda Givens, incrédule.
"Non. J'arrive tout juste de Poudlard." Il ne voulait que crier au visage de la femme. Qu'est-ce qui est arrivé ?
"Ah !" Son visage s'illumina de nouveau. "C'était incroyable. Ça s'est produit au milieu de la rue, avec des douzaines de témoins – Il semble que Black ait, d'une quelque façon, sortit le ministre de la Magie de l'immeuble et, alors qu'ils essayaient de s'échapper, des Mangemorts ont commencé à les pourchasser. Personne n'est certain de leur nombre, mais Black les a combattus, puis est parti avec le ministre."
"Ils ont transplanés ?" Remus cherchait son souffle. Ses émotions lui donnaient du mal à respirer.
"J'espérais en fait que vous saviez où ils étaient," dit Givens en hochant de la tête.
"Non je ne le sais pas," répondit-il. Dieu merci. "Je savais que Sirius était ici, mais..."
"Sirius ?" répéta-t-elle avec intérêt. "Le connaissez-vous bien ?"
"C'est un ami," répliqua honnêtement Remus. Je ne peux pas croire que je parle à une journaliste, se dit-il. Je pense qu'il est temps que je parte avant qu'elle ne décide de focusser son entrevue sur moi. "Bien que je déteste vous dire cela, je dois maintenant retourner à Poudlard."
Avant qu'elle ne puisse répondre, Remus la salua poliement d'un bref coup de tête, et transplana.
NdA : Bonjour à tous ! J'espère que vous avez apprécié et que vous allez me donner des commentaires :) Bonne fin de mai dans la joie et la détente (ou du moins essayez ! hihi !)
Merci pour tout vos merveilleux encouragements depuis le début de cette traduction, il me reste moins de la moitié de cette histoire à traduire !
Et ça continue ! Prochain chapitre : Où est donc allé Sirius ? , de sérieuses discussions avec Fudge et une autre vision...
À bientôt, j'espère !
Izabel –xx-
P.S. Ce deuxième postage m'a permis de corriger quelques fautes que j'ai remarquées un peu tardivement... Il en reste encore peut-être et je m'en excuse, ce n'est pas voulu :)
