Disclaimers : Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.

Genre : Au, principe AC sans pilotes de Gundam, schoolfic, fic en six/sept parties. Pitié Luna, Olivs, épargnez-moi XDDD. STOP XDDD !

Rating pour celui-là : M

Couple : aucun là mais suivez et vous en verrez un !

Résumé : Duo est envoyé en service commandé par Quatre. Il est très intéressé par quelqu'un… le souci…

Câlins micis : à mon petit poulpe XD, à mon tit padawan ! Bisouuus et bon courage, à ma Lunanamoi, ainsi qu'à une tite Lilith pour la zénifier.

Micis reviews : Tip', ptite-clad, obscura, Shima-Chan, Caramelon (abdo-girl powa), Ruines, Black Sharne, pti bou, Aki-no-sabaku, Selenna, Magical Girl Kiki, Yuna, Setsu' (mici toi ! un tit mot pour te dire que chaque détail, dérisoire, débile ou non compte ici (c vrai en + lol) Traîner avec des mecs au collège/lycée m'aura appris un truc : ce sont VRAIMENT mais VRAIMENT des barbares entre eux XD. Bon courage pour la suite de tes fics et bisous !)

Lexique : pour les lecteurs francophones ¤ recâlins à ma Lunananamoi ¤ qui n'ont pas forcément le même cursus et autres qui ne comprennent pas les sigles : dans les chaps précédents.

Note importante XDDD : suite à l'intervention de tulag, ex gymnaste de surcroît - merciii - pour la remercier de l'implication physique de ses vérification - pouffe - et pour permettre à Duo de garder son intégrité XDDD, je rectifie le saut ! Chez moi un flip arrière se faisait sans les mains au sol XD et au passage le flip avant existe ! Je suis une inculte XD 'zou !

Bonne lecture ! (on espère)



Joue le jeu

¤

Chapitre V : « Ceux qui y croient encore devraient arrêter d'écouter du Lara Fabian »

¤

Petite maison sans prairie de papy Francis et mamie Hélène Maxwell, 14h00, le lendemain de « l'affaire des toilettes »

Chambre de Donatello Maxwell

¤

Bon.

Yuy ne devrait pas tarder à ramener ses fesses.

J'ai le crâne en ballon de basket.

J'suis tellement dans le cosmos qu'on me demande qui je suis, là, je réponds « Mickey Mouse ».

Il fout quoi, là ?

Suis pas pressé de le voir, mais pressé d'en finir.

Si ça pouvait se passer comme hier après-midi, ce serait nickel.

R.A.S.

¤

Après la cantine c'était tranquille – deux heures d'anglais et une heure et demie de japonais –

Yuy ne s'est pas mis à côté de moi comme en lettres. A la base le coup des lettres c'était pas normal. Mais est-ce que lèvres-en-feu était normal ?

Il s'est installé à sa place habituelle pour presque tous les cours : près de Réléna.

Il est pas con non plus : elle est très bonne en anglais et comme c'est une pure brêle en jap, c'est donnant-donnant.

¤

En plus on avait « devoir sur table » surprise dans les deux matières – les barbares - mais pour nous les tâches, c'est jamais une surprise puisqu'on connaît nos cours, quoi.

Et ces deux-là… ils ont pompé l'un sur l'autre comme des pauvres crevards.

Ils m'ont trop fait pitié à jeter des coups d'œil en loucedé pour voir si les profs les grilleraient.

J'ai admiré les gouttelettes de sueur qui coulaient du fond de teint de Réléna – elle avait un côté du visage on aurait dit the Mask - et j'ai kiffé le tomber de gomme systématique de Yuy…

alors qu'il utilisait un stylo plume…

C'était tellement urgent de la ramasser cette gomme quasi-neuve… vachement utile mais bon.

Je riais dans ma barbe – merde j'en n'ai pas n'aurais-je donc aucune virilité ? – en fait j'ai trois poils mais bon… un jour je serais velu, un jour je serais un homme, un vrai comme dirait papy…

¤

J'aurais adoré qu'on les enflamme, comme la bonne tâche que je suis.

Enfin, qu'on enflamme Yuy, à la base je m'en fous un peu de Réléna, elle m'a rien fait.

Mais bon, même pas.

Du coup, c'est moi que les profs surveillaient parce que je devenais suspect à trop mater ce qu'ils faisaient. Pourtant j'étais plus discret qu'eux.

Putain ! Vous avez Quatre à gauche là-bas - trop fatigué pour réfléchir - qui recopie tranquillement son cahier et Barton – qui a perdu la plupart de ses neurones dans son pari à la con - avec la plus grosse anti-sèche de l'UNIVERS : LE BOUQUIN !

Et c'est MOI que vous matez ? Moi qui regarde la rangée du milieu alors que je suis contre le mur, que si je vois ce qu'ils écrivent j'ai des yeux bioniques ?

Moi qui porte les lunettes les plus navrantes de l'espace ? Elles sont noires, rectangulaires et avec les bords assez épais. Simples mais LA, quoi. C'est pas comme si on les voyait PAS.

Les profs peuvent être cultissimement et astronomiquement cosmiquement cons et/ou mirros : ce n'est PAS une légende urbaine.

Et c'était moi la face de taupe.

¤

Je suis une tâche : c'est pas moi qu'il faut surveiller, je suis censé incarner le droit chemin !

Always prepared comme diraient les vénérables porteurs de capotes.

Tâche is good.

Hmph.

On m'entend dire ça on s'imagine des trucs alors que je suis 100 pour 100 puceau, extra-vierge comme l'olive. On me vendrait que je rapporterais une fortune, paraît que je suis tellement le seul dans mon cas que je suis à la limite du prototype.

« Il est le seul, il est l'unique »

Je suis…

La sentinelle des puceaux.

Je suis…

La honte de la famille comme m'appelle gentiment mon papy.

Je suis persécuté.

Il va me jeter des pierres tellement il en a marre que je quéquette pas !

L'est plus gêné que moi !

¤

Hmph.

'ferait mieux d'aller polir son dentier, ça me ferait des vacances.

Je l'adore mais ses «'Natello tu as dix-huit ans. A ton âge…. »

Il était beau comme un enfant, fort comme un homme…

C'est cela, ouais.

A mon âge c'est mamie qui t'as dépucelé alors t'es gentil mais tes rêves de gloire de super tombeur tu me les refiles pas :

Désolé papy,

je ne serais jamais le Rocco Siffredi des Maxwell.

Sans rancune ?

Ouais ce mec a traversé les siècles. Celui qui, rien qu'en baissant son froc, réussit à ranger tous les autres gars – et même ceux qui y croyait encore jusque-là - dans la catégorie des cotons-tiges.

Le monastère ne me fait plus peur.

Ce n'est pas un chemin de terreur.

Mamie parfois s'ennuie…

Papy n'assure plus au…

Oops ? Too much infomation !

¤

Je commence à peine à capter pourquoi dans les rares films de cul qu'on a regardé entre TCC - Tâches Conscientes de leur état de Constipation (communément appelés jeunes, puceaux et verts de l'être), pourquoi je matais plus le mec et ses grimaces d'extases.

Quand j'y pense… la gueule de Wu Fei… le pauvre il était tout blanc, comme ses cannes, on avait quoi… 16 ans ?

Wu Fei a dit que non. Il a dit que Mei Ran - la fille avec laquelle il avait conclu ET rompu l'an dernier - avait dit qu'il était beau quand il prenait son pied.

Hilde avait répondu que Mei avait du fermer les yeux très fort ou, était partie et revenue du coma le plus rapide de l'histoire et pas par orgasme.

Wu Fei lui a fait savoir qu'elle ne l'avait pas essayé, que ce n'était pas très honorable de parler sans savoir.

Bonne perche. (j'ai pas essayé)

Hilde la prendrait ptet un jour. Il aurait pu mettre un nœud autour parce que moi on me présente la chose comme ça, il peut se faire un joli nœud pap au bout.

¤

N'empêche…

si c'est vraiment comme ça, comme dans « les exploits de Big Danny Boy », qu'est-ce qu'on peut être moche quand on jouit. Ça part en live grave.

Déjà qu'à la base je ne ressemble à rien - une taupe comme dirait Yuy, mais là….

Une chance que j'ai quitté les bagues il y a six mois, c'est déjà un truc moche de moins. J'ai plus un grillage dans la bouche, je retrouve plus de « danger, chien méchant » anonyme collé sur mon casier.

C'était au XXè s que c'était à la mode et c'est bien un des rares trucs qui me rende complètement ANTI-NOSTALGIQUE du passé.

Musiques je veux bien, films je veux bien aussi, barbelés et acné pas moyen.

OUAIS l'acné n'existe plus. Il a fallu arriver en AC pour éradiquer efficacement le fléau des jeunes.

Mais alors… pourquoi de temps en temps j'ai encore des chtars de l'impossible ? Le genre comète au milieu du front, étoile filante qui te rend même toi, la tâche ultimissime, parfaitement visible aux yeux ébahis des bovins de ta classe ?

¤

Quand quelqu'un appelle « hey, bouton ? » tu sais que c'est toi, même si tu ne réponds pas. 'toutes façons ça peut être que toi, t'es grillé comme une ampoule.

Et ça, ça tue n'importe qui. Tâches et populaires sont à peu près égaux devant les boutons et sont cent pour cent d'accord sur un point :

le G prix Nobel de sciences, le professeur J, avait encore du pain sur la planche…

J'ai jamais autant pensé au sexe – et un peu aux relations – de toute ma vie. Tout ça concentré en une semaine.

Et je suis un mec : d'après Freud je suis censé penser à ma tite quéquette toutes les cinq secondes.

Les choses peuvent changer en quelques jours.

Faudrait ptet que j'en parle à Quatre… pas du problème Yuy, non, il est dans la catégorie « j'ai compris grâce à toi, tu sers plus à rien, casse-toi ».

Juste qu'il m'explique un peu plus comment ça marche avec les garçons, que j'apprenne un truc ou deux.

Parce que même si on parle de tout et de rien, même si on est amis, c'est pas comme s'il nous avait expliqué par le menu ce qu'il faisait entre les draps.

Mais bon, on est LOIN d'en être là.

¤

Après les cours j'ai filé à la bibliothèque – avec Boulet-Man (Quatre -.-, ça vous étonne ?) Faut dire que la bibliothèque est aux antipodes de chez moi et que je n'ai PAS de voiture même si j'ai mon permis – et on a choisi des livres pour la disserte sur la passion sans illusions blablabla.

On a pris : « Le Traité des passions » de DESCARTES, « Ethique » de SPINOZA, « L'Avenir d'une illusion » de FREUD, « Fragments d'un discours amoureux » de BARTHES et le « De l'amour » de STENDHAL.

Ça va m'occuper un bout, après avoir diagonalisé à fond, mais intelligemment, si je lis deux pages je vais me rétamer de toute ma puissance tâchissime.

Ouais la diagonale. Parce que je vais pas me taper tout ça en une nuit, je suis un rat de bibliothèque, pas une termite.

¤

Pour l'exposé sur la mauvaise foi, il nous fallait juste la biographie complète de Sartre vu qu'on avait déjà le bouquin. Oui, c'est vu par Sartre et ça nous sauve de la super longue et barbante comparaison entre auteurs. On va pouvoir réduire. Avec un peu de chance Yuy ne ramènera pas la même bio. On aurait ptet dû se concerter pour voir ce qu'on prenait. Mais pour cela il aurait fallu lui parler plus. On se débrouillera avec les doublons.

¤

Quatre m'a donc fait un énième lavage de cerveau, me suppliant encore de « faire un effort », qu'il était « sûr que tout se passerait bien » et que j'arriverais bien à « caser une phrase ou deux »…

« Même des miettes », « il se contenterait de miettes »…

« Il était vraiment trop canon… t'as vu comment il dit « présent » à l'appel ? »… « oh ce serait trop génial qu'il soit gay aussi… et on pourrait ptet »… et il a eu un regard lubrique.

Je lui ai répondu « stop ! Je veux pas le savoir »

Et il m'a répondu que j'étais « le seul auquel il pouvait vraiment en parler… » C'est chiant quand c'est comme ça.

Je lui ai surtout dit que, blague à part, Yuy ne me le dirait certainement pas s'il était gay. Que ça ne se disait pas comme ça, que lui-même nous l'avait dit parce qu'on était ses amis. Des vrais.

¤

Quatre m'a dit qu'il avait un espoir : un baiser raté, dégueulasse, 100 pour 100 pur chèvre pouvait être un peu plus qu'un pari. (Bon il s'est arrêté à « baiser » et moi j'ai complété puisque je l'ai vécu)

Que les garçons ne s'embrassaient pas comme ça. Même si Yuy ne me le disait pas qu'il était gay… tant qu'il ne dirait pas le contraire, il aurait un espoir.

Et même s'il disait le contraire il demandait à voir.

Quatre était obstiné.

¤

Je lui ai dit que les acteurs le faisaient bien de s'embrasser et qu'ils n'avaient pas forcément goûté à la carotte. Que Yuy voulait gagner son pari à n'importe quel prix et qu'il était prêt à tout pour ça.

Qu'il était déterminé.

Il m'a demandé ce qu'il s'était passé dans les toilettes puisqu'il était sorti très vite à cause de lui.

Il l'avait vu entrer.

Oh… je comprenais mieux le « oh… Oh ! »

¤

J'ai dû lui dire qu'il m'avait viré des toilettes… mais je ne lui ai pas dit comment. Ça la fout mal quand même.

Et ça la fout mal parce que j'ai mauvaise confiance alors que je l'avais pas vraiment sur le moment.

Et si quelqu'un le lui avait dit, tant pis, je pouvais toujours nier : la HONTE quoi.

Quatre m'a alors répondu que pour réussir à me déloger il avait dû y aller fort.

Je lui ai dit en souriant que je n'avais plus envie et que de toutes façons, j'avais laissé un pet bien fleuri en souvenir.

¤

Il a rigolé, puis re supplié d'au moins tenter de lui soutirer des infos, qu'il me revaudrait ça, qu'il me le promettait.

Qu'il lui avait vraiment tapé dans l'œil. J'avais compris, merci, pas besoin de me mettre encore plus la pression.

Quatre avait les yeux qui brillaient. Il était vraiment dedans.

Il était vraiment manipulateur.

Il était vraiment mon ami donc…

J'étais vraiment dans la merde. Et plus ça allait, plus je m'enlisais.

Mais c'est pas comme si je le savais pas.

¤

En rentrant j'ai déposé mes bouquins, éteint mon portable pour échapper au briefing, prévenu mes grands-parents que je n'étais là pour personne. PERSONNE. Sauf urgence. Et que ni Quatre, ni Hilde, ni Wu n'étaient des urgences.

Je voulais vraiment pas qu'on me prenne plus la tête que ça.

Et puis j'avais une disserte à faire : y avait que l'exposé qui était commun. Si Yuy croyait qu'on allait partager ça aussi, il pouvait se brosser à s'arracher la peau.

C'est pas parce que je suis attiré et que je l'admets que c'est la fête à pouët-pouët.

Le seul truc que je vais faire c'est me débarrasser de cette idée comme on lâche une caisse après avoir vaillamment lutté. Dans la douleur mais soulagement total.


Me suis endormi comme une merde et réveillé sur ma disserte terminée, avec un mal de tronche carabiné. Il était midi.

Me suis douché et habillé capo : bas de jogging noir large, marcel blanc assez moulant – aussi blanc que moi -.

Me suis lavé les cheveux aussi, parce qu'ils puaient la clope. Même si je sais que je les relaverais sûrement ce soir et demain parce qu'ils pueraient la sueur et la poussière.

Oui, les cheveux peuvent sentir la sueur. Ça transpire ces choses-là.

Je les laisse sécher à l'air libre, là – vu la masse c'est interminable mais c'est encore la meilleure solution pour pas les casser. Oui j'y tiens, moi les grunge je les écoute, je les imite pas -

J'ai tout mis en place. Bouquins, feuilles et bouteilles d'eau. Pas de bouffe, je nourris pas mon ennemi. Minimum vital ça suffit, il ramène son matos.

Je bosserais de mon lit deux-places avec mon laptop et lui se mettrait au bureau, en espérant qu'il ramène le sien, sinon il se démerde.

Et puis avec la vue sur son dos ce sera un peu plus facile de poser des questions pour Quatre. Vu que je suis une tâche il ne se tournera pas pour me répondre.

Faudra que je me calme niveau vanne. Je fais un effort pour toi, Quatre, pour faire de mon mieux parce que t'y tiens et t'as beau me lourder, t'as beau abuser, t'es mon pote.

Mais il a pas intérêt à me chercher. Vraiment pas intérêt.

¤

C'est dans la chambre qu'on va bosser et j'aurais préféré la salle à manger : j'ai lutté très fort pour me débarrasser de mes grands-parents, mais c'est aujourd'hui qu'il y a le traditionnel « bal du bridge et des bridges ».

Ouais c'est le samedi qu'il y a le « bal des dentiers et des dents sur pivots »: G Polydent surperstar, dentiers connexion.

Tous les copains de papy et mamie se retrouvent pour faire un bridge, innocente partie de cartes, hein ?

Ouais, c'est ça : ils se retrouvent à faire en une journée tout ce que les médecins leur interdit pour leur bien – les alcools à la « pine du grand-père », fumer des cigares comme des cow-boys, bouffer des trucs bourrés de cholestérol… - ils se lâchent quoi. Une fois, en rentrant de capo, Wu et moi on les a retrouvés défaits et heureux sous une trentaine de paquets de chips. C'était l'aquarium total.

J'avais trop honte, je serais JAMAIS comme ça plus tard. Mamie m'a dit que c'était ce qu'elle disait avant de perdre ses illusions – en même temps que ses dents de sagesse -

¤

Je viens d'une famille de fous furieux mais bon… c'est pas comme si je le savais pas non plus.

Ils squattent le salon et donc, pas moyen de bosser là.

Il y a au moins un bon point : ils n'essaieraient pas d'entrer systématiquement dans la chambre pour nous apporter des biscuits et du lait (mamie) ou pour papy, de tâter le terrain en demandant à mon camarade de me « persuader » que c'était bien d'avoir des activités de mon âge… une petite copine… « parce que vous savez, à votre âge »…

Et d'entrer dans le vif du sujet : « toi t'as pas une tête de puceau contrairement à certains »


Je suis hyper tenté de faire le plan de l'expo…

Juste un plan de secours, au cas où…

Nan, nan.

Nan.

Ce serait trop facile.

Nan.

¤

Connard n'est pas encore là et j'ai pas son numéro, je sais pas ce qu'il fait ni où il est.

Bon.

En attendant je vais faire des exercices de capo, ça va me calmer un peu.

S'il vient trop tard je le vire, j'ai pas que ça à foutre.

¤

Je me lève et je m'étire longuement, comme un chat sauf que je suis debout sur mes deux pieds.

J'attache mes cheveux vite-fait avec le lacet de ma chaussure qui traîne sur la table de chevet, près de mon pieu et qui a atterri là on se demande pourquoi.

On s'en fout, j'ai pas le temps de chercher un chouchou. Et le lacet il est propre, il sent le G Skip Progress.

¤

Je mets la musique : un rythme brésilien, juste des percus tic-TIC, TIC-tic-TIC, TIC-tic-TIC…

(Mon dieu, je revois le ta-ti-ta ti-toum, ta-tikita tikitoum de ma prof de musique au collège… et je la trouvais ridicule…)

Je m'échauffe précautionneusement – je suis encore décalqué du cours de l'avant-veille – puis je commence les mouvements jeté de jambe, saut à l'équerre en gardant le rythme, toujours… le rythme est la clé…

faut que je fasse attention quand même : j'ai de la place dans la chambre mais pas à ce point.

¤

La capo est une danse/art martial brésilien – Sport national au Brésil au XXè siècle - où l'on se sert essentiellement des jambes, un peu comme au Tae-kwon-doe.

En fait, c'est un art martial déguisé en danse créé à la base pour permettre aux esclaves de se défendre sans qu'on grille le truc.

Moi j'ai commencé à en faire parce que j'aime bien la musique de la capo, à la base.

C'est plus tard que j'ai su que la musique se combinait à des figures, une choré. J'ai vu à la télé et j'ai trouvé ça très chouette alors j'ai voulu apprendre, quoi.

J'étais content, je pouvais me défouler tranquille en tapant des percussions, en chantant comme une casserole tout en faisant des bonds, dans un sport où il y a compétition sans animosité. Le but est de te dépasser, pas d'écraser. Le but est d'offrir un beau spectacle en comprenant ton partenaire de danse.

¤

C'est hyper physique comme truc, ça demande beaucoup, beaucoup. Vous comprendrez pourquoi j'en ai un peu rien à foutre de l'E.P.S.

J'en fais depuis que j'ai 12 ans, le niveau de difficulté augmentant avec les années ben tiens. A 12 ans en capo tu fais pas les mêmes choses qu'à 18.

Je suis ceinture bleue, à deux ceintures de la ceinture rouge du « maître ».

Je suis assez doué le prof a dit, bah je travaille beaucoup : j'y vais trois fois par semaine.

Ceinture bleue ça peut paraître beaucoup en six ans mais en même temps c'est peu.

¤

Il faut au minimum une quinzaine d'années pour passer maître – certains essaient toute leur vie !

Et quand t'es maître tu dois tout connaître des règles, des rythmes, des chants – là j'ai ENORMEMENT de boulot, je connais à peu près les chants, sinon j'aurais pas passé les ceintures, mais pour certains….

Putain… pourquoi j'ai mué moi… – et tu dois créer tes instruments de musique – je suis manuel donc ça peut se faire un jour… mais on en est pas là.


Je passe ma jambe au dessus de ma tête et je recommence un jeté.

Une fois,

Deux fois

Et…

Oh. Putain…

Mon pied droit – et ma chaussette toute blanche – sont retenus en otage par une main avec de sacrés réflexes parce que vu l'angle, il se le prenait en full force.

Merde je l'ai pas entendu entrer.

MERDE JE L AI PAS ENTENDU ENTRER.

MERDE ! JE VEUX PAS SAVOIR QUI LUI A OUVERT -.-

Vu l'odeur que je perçois, l'aquarium a commencé…

La porte est entrouverte.

Il entre complètement.

Je fais du cloche-pied arrière.

Je suis le 2be3 de l'AC.

¤

Il retient toujours mon pied.

Il le dévie pour me regarder moi.

Il a un sourire moqueur.

Il a été chez le coiffeur, ses cheveux sont un peu plus courts.

Il sent bon.

Il est rasé.

Il a un t-shirt gris. Un bon, un G Gap, pas comme le mien.

Il a son sac à dos de cours, je le vois à l'anse.

Je regarde pas ce qu'il porte en bas, ça le fait pas.

Je vais jarreter mon pied.

Il le retient.

¤

- Eh ben, Noisette… c'est comme ça que t'accueilles un pote ?

- Je suis pas ton pote.

¤

Il sourit de toutes ses dents.

Connard.

¤

- Chuis pas le tien non plus. Pourtant c'est « un pote » que ton grand-père a dit…

¤

Non…

Non

Noooooooooooooooooooooooon

Soyons brave.

¤

- Mon grand-père déconne grave en mode week-end. Si t'as un cerveau tu l'écoutes pas.

- Il a dit qu'il espérait que son petit « 'natello »…

¤

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON pas ça !

Je dégage ma cheville et je lui donne un aller-retour plante des pieds/revers du pied sur les joues.

Pas trop fort.

Je repose mon pied au sol et je vais pour retourner sur le lit.

¤

- On s'en fout de ce que dit papy.

¤

WWW. IN THE WIND .com

¤

- Tu sais pas prévenir de l'heure à laquelle t'arrives ? Tu t'es perdu ?

¤

DO YOU SEE THE LIGHT ?

DO YOU ENTRAVER LE CHANGEMENT DE SUJET ?

No choice.

Il me regarde avec un micro-air de surprise dans les yeux.

Il a de gros réflexes, ok.

Mais moi aussi, quoi.

Il secoue la tête et me répond.

¤

- A quel moment t'as fixé une heure ? Tu m'as dit « dans l'après-midi » et me voici. De quoi tu te plains ?

¤

Non mais il se croit où…

Merde il a raison…

Bonnes résolutions…

Penser Quatre…

Admettre qu'il a pas vraiment tors et passer à autres choses…

¤

- Et ton numéro je l'ai pas pauvre tâche.

¤

Oh putain….

Je relève la jambe et le cloue contre la porte, la plante du pied sur la poitrine.

¤

- Tu sais ce qu'elle te dit la tâche ?

¤

Je remonte mon pied vers sa gorge.

Il me sourit.

¤

- Elle me dit que son pied pue.

- …

¤

Je me recule légèrement, par surprise, le pied toujours tendu… mais il ne le touche plus.

Yuy en profite pour me mettre un coup sous le talon, ce qui surélève ma jambe hyper vite.

J'ai juste le temps de tenter un salto arrière pour atterrir sur mes pieds.

C'était tendu dans la position, je pouvais que me rétamer… Mais j'ai réussi. Ché pas comment j'ai fait mais j'ai réussi.

2be3 je vous dis !

¤

J'ai les cheveux qui se sont détachés.

Et mes lunettes ne sont pas tombées cette fois.

Wow, résistance…

Je ramasse le lacet sans le regarder et je lui mets un vent.

Je suis près de mon lit.

¤

- …

- Je suis pas venu pour te laminer la gueule mais pour faire un expo. Et toi tu m'agresses. Si tu veux on peut se rixer mais j'ai préféré lâcher l'affaire, j'ai pas que ça à foutre.

¤

Comment me faire passer pour le taré du coin en dix secondes chrono.

J'arrête la musique.

J'ai pas fait exprès la première fois qu'il s'est pris mon pied et il le sait.

Il me cherche.

Mais bon.

On va entamer l'expo et REUSSIR à changer de sujet.

¤

- Pose ton cul sur la chaise, face bureau et sors ce que t'as ramené. Je bosse sur mon pieu. Et… j'ai pas fait exprès la première fois. T'avais qu'à frapper.

¤

Voilà je l'ai dit.

Il ferme les yeux et je vois les veines de ses tempes se gorger en savourant. Puis il s'assoit au bureau et sors ses affaires. Il est quand même déterminé à faire cet expo. Cool. Plus vite on commencera, plus vite on terminera. Il rouvre les yeux. Il croit qu'il impressionne qui ?

Il fait pivoter la chaise vers moi.

¤

- J'ai frappé, ducon. T'avais qu'à pas mettre la musique à fond.

¤

Ne pas s'énerver, ne pas s'énerver…

Me détourne du lit.

J'avance vers lui.

¤

- Allo ? Je suis chez moi, ici, je fais encore ce que je veux. T'avais qu'à frapper plus fort.

- Attends, je me prends un pied dans la gueule et je dois dire merci en plus ? Tu veux apprendre à voler ?

¤

Je siffle lentement.

Je vais me le faire.

Son regard est noir.

Parfait, il sera accordé à son futur cocard.

Il se lève.

¤

- Wow. Viens-y, viens m'apprendre, toi qui te sens agressé chez moi. Tu te sens trop. Je vais te parler d'agression, moi.

- Moi, les noisettes, je les écrase.

¤

On va se mettre sur la gueule…

Faut pas nous mettre dans la même pièce…

Mais on le savait, hein ?

www . vidagedesac .com

Il s'avance vers moi.

Je suis à deux doigts de lui foutre un coup de genoux dans les burnes.

¤

- Je t'emmerde. J'ai pas demandé à faire cet expo. J'ai pas demandé à ce que tu me roules une pelle. J'ai pas demandé à ce que tu remontes mon froc. Et tu viens parler d'agression ?

- …

- Si t'as des réclamations, fais-les à mon cul et attends-toi à ce qu'il te réponde en fanfare. Si t'es pas content tu dégages.

¤

lalaaa

On avance pas.

On avance pas…

Mais on se déteste, fallait pas s'attendre aussi à ce que ce soit la promenade de santé.

¤

Je ferme les yeux.

Allez, c'est bon, faut que je me calme.

Faut trouver un truc.

Un truc qui nous permette de faire l'expo…

Et un truc qui me permette d'avoir des infos pour Quatre, aussi.

Il faut trouver.

Vite.

¤

Ou je vais lui en coller une parce que ça va pas le faire !

Ou il va me pulvériser aussi… j'ai des capacités mais je suis pas « el gringo », l'homme le plus fort du monde.

Ça va faire très mal des deux côtés…

Il se retourne sans un mot, le sourire aux lèvres, toujours.

Il est en train de ranger ses affaires.

J'inspire.

Je le regarde.

Je pose ma main sur son bras, le stoppant dans son rangement.

¤

- Attends. J'ai vidé mon sac, je m'excuserai pas pour ça, comme tu t'es pas excusé de m'avoir humilié en live.

- Et tu peux t'asseoir dur dessus…

¤

Sourire narquois.

Je me retiens.

Il le faut.

Je retire ma main.

¤

- Tu n'arriveras pas à me pousser à bout, Yuy. Pas là.

¤

re sourire narquois.

Mais il cherche quoi ?

¤

- Ecoute. Tu te rassois. On va commencer et terminer ce putain d'exposé dans la joie et la bonne humeur, ok ? On peut pas se blairer, ça va être chaud.

- C'est clair… ça va être chaud.

¤

J'aime pas son regard.

Y a plus de colère là.

C'est un pervers ce type ?

Il adore déstabiliser.

Je dois le faire chier quand même. Je dois être un des rares qu'il ne fait pas plier…

Non pas un des rares.

Je dois être le seul.

Je dois vraiment lui changer pas mal de truc…

J'enchaîne.

¤

- Raison de plus pour se bouger le fion. Parce que d'une on n'a pas le choix et de deux on n'a pas toute la journée.

- …

¤

Toujours ce petit regard…

Le mec s'amuse…

Ça l'amuse tout ça…

« joue le jeu »…

J'ai l'impression que, quoi que je fasse, j'entre dans son jeu… je ne veux pas jouer mais je joue quand même…

Honnêtement je l'ai plus calculé ces dernières vingt-quatre heures que toute ma classe en six mois.

C'est trop.

Je me serais presque dit que c'est ça l'enjeu… si je n'étais pas une tâche. Et une tâche n'est pas, n'a jamais été ne sera jamais qu'un enjeu certes… mais de moqueries.

La vérité est que je n'en sais rien.

Mais pour le moment, on a plus urgent.

Je conclus.

¤

- On va faire une trêve. No vannes, no emmerdes, no que dalle pendant qu'on prépare ce putain de truc…

- …

- Si ça te va pas, on fait l'expo chacun de son côté et le prof se démerde. 'plus le temps de faire mumuse avec toi. Plus de travail tout seul ? Mais je bosse toute l'année, un truc de plus, un truc de moins…

¤

Je bluffe.

C'est toujours mieux d'avoir le boulot allégé.

Je suis une tâche, pas un con.

Il me sourit.

¤

- Tu bluffes Noisette, tu bluffes… mais t'as pas tort. On peut faire une trêve, pour la bonne cause.

¤

Sa voix est…

Il vient vers moi et me tend la main pour que je la serre.

Je la regarde.

Je regarde son pantalon…

Enfin son bermuda beige.

Il a les cuisses musclées…

Et les jambes dorées.

Regarder la main.

LA

MAIN.

Et la serrer en faisant style de rien.

¤

- Ouais. Et oublie le « Noisette ».

¤

Sa main est chaude.

Il me la serre délicatement.

¤

- Si je veux…

¤

Il me la serre très fort.

BORDEL il va me briser les doigts.

¤

- … Noisette. « Noisette » ne faisait pas parti de la trêve.

¤

C'est pas parce que j'ai mal que je sais pas serrer une main comme un con – comme un homme en pleine démonstration de force -. Et je vais lui faire comprendre que j'ai pas une poigne de libellule.

Je serre.

Je crois qu'on a tous les deux envie de pleurer mais ni l'un ni l'autre ne cédons.

Je réponds, le sourire aux lèvres.

¤

- Dans ce cas… « ptit branleur » ne fait pas parti de la trêve… non plus. Je crois que même en trêve « je te les briserais » comme t'as dit ? jusqu'au bout.

- A la fin de la journée, Noisette… je te garantis que tu ne m'appelleras plus « ptit » branleur. Je n'ai rien de petit.

¤

On se relâche la main et il part s'asseoir sur la chaise.

Je me retiens de souffler sur la main très fort.

Je constate qu'il a mis son laptop sur la table avec sa main gauche.

Il est droitier.

Héhé.

Je commence à griffonner des trucs avec la main droite, enfin je tente.

Je suis ambidextre même si je préfère utiliser la main gauche.

Et la main gauche elle tient un bouquin, là.

Un point partout.

Balle au centre.

Me lève.

Ouvre mon placard.

Prend la pommade.

Me passe le G Voltarène sur les doigts.

Le file à Yuy, sans toutes ses capacités il ne pourrait pas bosser, après tout.

Il prend la pommade et ne me dit pas merci, d'ailleurs je le demande pas.

Il me dit juste :

¤

- C'est un exposé sur la mauvaise foi vue par Sartre et pas vraiment sur Sartre lui-même. Vu que t'es une tâche t'as déjà lu le livre. Moi je l'ai lu parce que mon professeur particulier me l'a conseillé.

¤

Je lève les yeux au ciel, enfin, au plafond, lui a le nez sur l'écran de son laptop :

¤

- Ouais… on s'en tape. J'ai capoeira à 19h30 alors active.

¤

No calcul :

¤

- On va faire chacun de notre côté une forme de fiche de lecture. On va recouper nos conclusions et synthétiser, puis jeter un œil sur ce que d'autres écrivains/philosophes ont dit et on vérifie sur le net, histoire d'étayer notre conclusion.

¤

Il a lu le bouquin ! Ok il est court mais je m'attendais à lutter pour pas faire tout le boulot.

Et il a raison, de cette manière on a plus de chance de ne pas passer à côté d'un détail important.

J'ai affaire à un connard, brise-burnes, certes…

Mais travailleur.

Je lui dis.

¤

- Pas con. Banco.

¤

Il me répond :

¤

- Loin d'être con.

¤

Je laisse passer.

Et on bosse, bordel.

On bosse.

Enfin.


Il est 18h30 et j'ai capo à 19h30. On va bientôt s'arrêter.

On a fini en plus. On n'a plus qu'à réécrire la conclusion et ce sera correct.

Il bosse vite et bien.

Il est toujours au bureau et je suis assis sur mon lit, le portable sur les cuisses, le dos au mur.

On s'est pas entretués.

¤

On s'est à peine parlés.

Pas de vannes, pas de réflexions à deux balles juste des « t'en penses quoi Noisette » et « non, Noisette, je crois pas que c'est ce qu'il veut dire », « Noisette » que je laissais passer. Ce serait juste pour aujourd'hui.

Et moi qui répondais « Ok », « non la forme est trop brute », « Oui, c'est pas idiot », « nan, nan, ça va pas passer »

On a bu nos bouteilles d'eau tranquille et il a pas réclamé à manger.

A mon avis il savait qu'il se ferait jeter en l'air. Il y avait des limites à la « trêve »

¤

On en est à finaliser quand on est interrompu par des « tu triches, Francis ! Espère de vielle fripouille ! » et des « Mais Howie c'est pas de ma faute si tu joues mal » « Muhahahaahaa »

Même avec la porte fermée c'est pas possible, quoi.

On s'est coltiné leurs pointes de rire pendant 4h00. L'iroquois est arrivé à 14h30.

¤

Je propose à Yuy de mettre un peu de musique pour couvrir le truc. Oui « propose » parce que c'est une trêve donc no prise de têtes avec mes goûts particuliers.

Il fait pivoter sa chaise pour me regarder.

Il me demande ce que j'ai.

¤

Je lui dis « essentiellement des trucs du XXè siècle ou des musiques de capo, ou des musiques zen, que je mets quand je fais mon stretching. »

Il me dit « ok pour le stretch, y a des chances qu'on ait les mêmes ».

Je hausse un sourcil. Il est musclé ok : il fait du sport pourquoi pas, mais qu'on se mette les mêmes musiques pour faire du stretch… . Bon, y en a pas 36, c'est pas ça.

C'est le fait qu'il admette qu'il ait un truc en commun avec moi.

Je suis censé être une tâche et il est censé m'ignorer royal, tenter de m'humilier ou se foutre de ma gueule. On n'est pas censés avoir un point commun hormis les cours et le fait qu'on soit tous les deux des mecs.

C'est pas parce que mon attirance envers lui complique un peu plus le binz que je perds de vue la place que j'occupe.

¤

A mon haussement de sourcil il répond qu'il est ceinture noire de Kung-Fu.

Quatre, j'aurais appris deux trucs pour toi !

Et j'ai même pas fait exprès, en plus.

Tu vas être content.

Vais t'écrire un mail avant d'oublier.

¤

Me mets sur mes G Mp3000000 et je clique sur une musique indienne, lente et assez rythmée.

C'est assez sensuel comme truc…

ENIGMA : Beyond the Invisible

Close your eyes….

Ça détend en tous cas et on en oublie le boxon des vieux.

Mah ils s'amusent.

CRACK

¤

- Aiiie…. AAAAAH

- Noisette ?

¤

J'ai fait un faux mouvement en tentant de me redresser, je me suis niqué les lombaires.

¤

- Me suis détruit les lombaires mais je survivrais.

- Tu n'as pas dû assez t'échauffer tout à l'heure… et vu comment tu t'es mis pour bosser…

- …

¤

¤

- Tu m'avais pas dit que t'avais capoeira ce soir ?

- Oui… dans – aie – ¾ d'heure…

- Dégage ton portable de tes cuisses.

¤

Je l'aurais bien fait si je pouvais bouger.

Il capte. Il se lève et il retire le portable de mes cuisses.

Oh soulagement…

¤

- Tu ne vas pas aller t'entraîner comme ça.

- Il le faut ¤ aouh ¤ j'ai compét' dans deux semaines.

¤

Il semble réfléchir.

Faut dire que je dois tirer une sacrée gueule.

Il avance la main et…

Me retire les lunettes ?

¤

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je retire tes lunettes.

¤

¤

- …

- Parce que tu vas t'allonger sur le ventre.

¤

OO

¤

- Hein ? Pourquoi foutre ?

- Je vais te faire un massage… je vais voir si ce que tu as es sérieux ou non. Considère ça comme un « échange de bons procédés »

- Tu. Ne. Me touche. Pas.

¤

J'ai un regard à congeler un glacier.

Il me fait un grand sourire bien polaire.

Il faut aussi chaud que dans l'espace.

¤

- Ma mère m'a appris à masser. Elle est kiné. Elle est aussi ceinture noire de Kung-fu et c'est elle qui m'a encouragé à pratiquer ce sport.

¤

Quatre, en voilà des infos, tu vas être content.

Oui penser à Quatre et pas à ses mains sur moi.

Si j'accepte.

Et je suis pas fou.

Je vais refuser.

¤

- Je…

- Enlève ton tee-shirt.

¤

¤ Avale ma salive difficilement ¤

¤

- Euh…

- Es-tu con ou le fais-tu exprès ?

- ..

¤

Il me regarde sérieusement.

¤

- Je sais les efforts que l'on doit faire dans une discipline martiale. Franchement ce serait stupide que tu te froisses un muscle ou que tu te foules un truc juste parce que t'es trop con pour te faire masser gratuitement par un professionnel.

- T'as 18 ans et t'es professionnel ?

- J'ai 19 ans. Et je suis ceinture noire de Kung-Fu depuis mes 14 ans.

- …

- Ils sont gratuits tes cours de capo ?

¤

touché…

¤

- Si jamais.

- Décolle-toi du mur, enlève ton t-shirt. Et mets-toi sur le ventre. Je retire mes pompes et prends la pommade.

- Euh… pourquoi tu retires tes pompes ?

- Je vais m'asseoir sur tes fesses, pour une meilleure prise.

- …

¤

Mamie…

Mamie finance la capo alors autant que j'y aille.

Et puis c'est gratuit.

Et si jamais il me bousille je le tue.

Et…

Et si je bande… vu que je serais sur le ventre il ne le verra pas.

Pitié qui que ce soit au dessus de nous, évite-moi ça.

Pitié.

¤

J'essais d'ôter mon t-shirt, mais lever les bras est pénible.

Il le voit.

Il finit d'ôter ses baskets.

Il prend la pommade et la lance à côté de moi sur le lit.

¤

- Ok. Tu ne bouges pas, je vais t'aider.

¤

Ok.

Il est sérieux.

Regard concentré.

Je vais… tenter de lui faire confiance.

De toutes façons j'ai trop mal pour faire autre chose.

Et je veux pas inquiéter mes grands-parents… et…

C'est cher un kiné…

¤

Il me déplace doucement du mur et me colle contre lui.

¤

- Reste contre moi… je vais y aller doucement.

¤

Il parle dans mes cheveux…

J'acquiesce contre ses pecs.

On peut acquiescer plus mal aussi…

De toutes façons je peux pas faire autre chose.

L'est chaud.

¤

Il soulève mon marcel doucement et je sens ses doigts sur mes reins et je repense à sa bouche.

Merde.

Ses mains passent sur mes flans, frôlent mon torse pour se poster fermement dans le haut du dos, pour faire quitter le col de mon t-shirt.

J'ai mal bordel, j'ai vraiment mal.

J'ai mal aux lombaires.

J'ai mal à Quatre. J'aurais aimé ne pas être homo, là. Pas avec lui. Si seulement on pouvait choisir…

Mais on peut choisir de garder pour soi.

¤

- Je vais t'allonger, là… doucement…

- …

- Je sais que tu as mal. Je vais voir si c'est juste un nerf coincé ou autre chose.

¤

Je préfèrerais qu'il ne me parle pas et qu'il me masse.

Je ne sais même plus ce que je préfère.

Je suis sur le ventre…

Et je sens Yuy s'installer sur mes fesses….

Mon bas de jogging glisse un peu…

BORDEL….

¤

- Je vais passer mes mains sur ton dos à présent et tu vas m'indiquer où et quand tu as le plus mal.

¤

Je vais avoir du mal à répondre.

Je l'entends frotter le produit dans sa main.

J'entends la musique de relaxation qui du coup, devient érotique.

Tout dépend de la situation dans laquelle on l'écoute.

C'est pas érotique un problème de lombaires.

Par contre un massage thérapeutique à la Heero Yuy…

Je mords mon oreiller.

Je douille.

Grave.

¤

- Hmph…

- T'as mal de quel côté ? Gauche ? Droit ?

- Les… deux… plus… droit…

¤

Il passe la crème doucement.

Elle pue, ok.

Mais elle commence à faire du bien…

Mais pas là où j'ai vraiment mal.

En fait elle me détend.

Elle.

Ou lui.

Mes muscles se dénouent à mesure que ses mains s'approprient cette partie de mon corps.

Pour mieux la modeler.

¤

- Est-ce que ça te répond dans la jambe aussi ?

¤

Ses mains sont douces…

Elles me caressent…

Non, elles ne me caressent pas.

Elles font pénétrer le produit.

Je suis en train de partir en live alors que lui il est correct.

Sa voix par contre ne fait pas pénétrer le produit.

Il est consciencieux quand c'est vraiment important.

Je pourrais le dire à Quatre…

¤

- Noisette ?

¤

Faut que je réponde, oui.

¤

- La droite… j'ai mal aux lombaires comme je t'ai dit et au dessus de la fesse droite jusque… làààaaaackkk ?

¤

Qu'est-ce qu'il fout ?

¤

- Là ?

¤

Bordel.

Il m'a débloqué d'un seul coup.

Il m'a détruit.

En fait il m'a distrait.

Et là je me sens mieux…

J'ai encore mal aux lombaires mais nettement moins. Je peux me débrouiller.

Enfin je crois…


- Mer…

¤

Putain.

¤

- Mer…

¤

Putain ça m'écorche la gueule.

¤

- Merci…

¤

Dans ladouleur .com.

Il ne s'arrête pas.

Je le sens sourire.

Je le sens ?

Il a sa bouche contre mon oreille ?

Il est allongé sur mon dos, là.

Il a la peau humide…

ET IL EST OU SON T-SHIRT ?

¤

- Qui te dit que j'ai terminé ? J'ai débloqué le problème ? Je ne t'ai pas remis en forme…

¤

Il chuchote contre mon oreille.

Et cette musique…

Il se redresse…

¤

- J'ai pas besoin de…

¤

Bordel…

Il me masse plus pareil, là.

Il… ses mains me palpent…

Il pause ses paumes sur le bas des reins et il remonte en prenant ma peau entre ses doigts…

Il glisse le long de ma colonne vertébrale, doucement…

Et là il me masse les épaules…

Bordel…

¤

- Je masse. Je détermine tes besoins… et tu as besoin de ça, Noisette.

¤

Il fait des mouvements concentriques sur le dos cette fois, parfois seuls ses pouces bougent…

Et moi…

Moi je bande et je me retiens très, très fort de le lui faire savoir.

Enfin j'espère qu'il ne le sait pas. Je suis détendu et très tendu et quand on masse on sait où les muscles se tendent.

On le sait.

¤

- Hmm…

- Est-ce que c'est bon, Noisette ?

- …

¤

Il se déplace légèrement et tout en me massant les reins il…

Il essaie de se repositionner convenablement sur les fesses.

Pour avoir une meilleure prise…

Et dans son repositionnement, il fait un mouvement de balancier.

Avant

Arrière

Avant

Arrière.

Et mon bas de jogging qui monte et qui descend…

Ça se sent qu'il le fait pas exprès…

Mais ça se sent aussi qu'il bande.

Je pourrais dire à Quatre…

Il appuie un peu plus ses mains sur mes omoplates…

¤

- Han…

¤

- 'natello ? Natello ?

¤

- Oui c'est ça, Noisette, détends-toi…

¤

- Natello ?

- Hm…

- Tu me donnes chaud « 'Natello »…

¤

J'ai le corps en sueur, les cheveux collés à la peau.

Si j'avais gardé mes lunettes j'aurais la marque sur mon visage.

Vais me retrouver avec la marque de l'oreiller.

Je suis en train de me frotter malgré moi contre mon jogging, contre mes draps.

C'est plus du massage, y a pas à se leurrer.

Il est en train de me brancher.

Puissamment.

Quelles que soient ses raisons.

Et je suis en train d'aimer ça.

Puissamment.

¤

- 'natello ! tu m'entends ou quoi ?

- hmm…

¤

Le massage s'arrête.

Il reste sur mes fesses et ses mains restent sur moi.

Une chance que Mamie en mode samedi ait la flemme de se bouger…

Je bande encore mais je ne jouis pas.

J'ai pas la force de penser autres choses que :

¤

- Oui mamie ?

¤

- Ah enfin ! Tu travailles trop, Donatello, tu devrais lever le pied ! Ton prof de capuchica a appelé : le cours est remis à demain, sa femme a accouché !

- C'est... super ! Merci Mamie !

- Quand tu as fini vient jouer avec nous ! Ton grand-père triche trop, même pour moi !

¤

Ça redescend.

J'ai pas la force de le soulever ou quoi que ce soit.

Je suis ko.

Juste la force de dire…

¤

- Tu dégages… tu dégages, Yuy.

¤

Je l'entends sourire.

Il ne se décolle pas de moi.

Il appuie un peu plus fort ses cuisses sur mes hanches et il descend son torse contre mon dos.

Il parle tout bas…

¤

- Tu vas mieux et ça a dérapé. Je ne suis pas désolé même si je n'ai pas voulu ça.

- … barre-toi, Heero.

¤

Un moment de flottement.

Un sourire contre ma tempe.

Il arrive encore à sourire ?

Il m'a épuisé…

¤

- Je me barre, je me barre… mais je te l'ai dit…

- …

- Je te l'ai dit… que tu ne m'appellerais pas « ptit branleur » à la fin de la journée… bonne nuit, Noisette.

¤

Un mouvement de ses mains sur mon corps.

Je me crispe.

Je jouis.

Ça va faire mal…

Pauvre boxer

Pauvre jogging

Un autre mouvement.

Et je m'endors.

Je le sens se lever…

Quatre… il est gay… mais euh… je sais pas si…

¤

¤

TSUZUKU !



OUI ! Je maintiens le 7 chapitres ! OUI ! Si j'avais coupé celui-là non…

Après on retourne sur les chaps courts !

Je ne sais toujours pas alors quand je fais, je fais : là c'est de la chance ! Espérons que ça continue !

On verra bien !

J'espère que ce chapitre vous aura plu,

A peluche !

Mithy ¤ la fic à chap ne me fait plus peur XD ¤