Enzo mangea un beignet, il ne regrettait pas d'avoir écouté Garp, les beignets qu'il avait commandé, étaient excellents. Un vrai régal pour les papilles. Son cuisinier était aussi une crème dans ce domaine, il faudra qu'il chope la recette pour qu'il puisse lui en faire sur commande. Il ferma les yeux, la semaine était passée très vite, malgré le peu de chose qu'il avait eu à faire. Coby était reparti pour le quartier général (à reculons à vrai dire), Smoker et Tashigi étaient partis il ne savait où dans le nouveau monde.

Son fils avait décidé de faire du grabuge (attaqué Shanks, mais quelle idée avait-il eu ?) au point de perdre un bras, mais il n'était pas intervenu. Voir un jeune gradé essayé d'arrêter son fils l'avait fait marrer tout seul dans son coin. Barbe Blanche était introuvable, il se refaisait une santé pendant que ces commandants protégeaient toutes ces îles. En d'autres termes, il s'ennuyait !

Ouvrant de nouveau les yeux, il posa le reste de son beignet et appuya sur le bouton de son escargophone. Il dû s'y reprendre à deux fois, pestant contre les secrétaires et leur pause à rallonge (il regretta un court instant d'avoir rallongé les temps des pauses). Une fois qu'une voix masculine lui répondit, Enzo laissa un soupir de soulagement passer la barrière de ses lèvres.

- Que se passe-t-il commandant Enzo ?

Il sourit, commandant Enzo, cela lui faisait toujours bizarre d'être nommé ainsi, encore aujourd'hui.

- Je m'ennuieeeeee ! Fit avec un ton dramatique ledit commandant Enzo. N'aurais-tu pas quelque chose pour égayer ma fin de journée et donner un peu de peps à ce qui reste de la fin de semaine ?

Il entendit son secrétaire du jour fouiller dans ce qu'il comprit être un tas de papier avant d'entendre de nouveau la voix (qui soyons honnête était agréable à l'oreille) de son secrétaire un peu gêné.

- Pas grand-chose à vrai dire, fit-il. Vous savez, à part Barbe noire dans le côté ouest du nouveau monde. Donc complètement à l'opposé de notre île. Il n'y a pas grand-chose que je puisse faire pour vous commandant Enzo. Pourquoi n'essaierez-vous pas de contacter votre fils ? Peut-être aura-t-il une minute à vous consacrer ?

- Ce n'est pas grave. Contacter mon fils ? Fit Enzo en réfléchissant. Nope. Il doit encore essayer de chercher un moyen de battre un empereur et le raisonner c'est comme parler à un mur. Une tombe est plus bavarde que lui et plus poli surtout.

- Je suis désolé commandant Enzo, peut-être que demain il y aura des choses intéressantes.

- As-tu le numéro de Marine Ford ? Lui demanda subitement Enzo avant que le secrétaire ne raccroche.

Il eut un blanc, un long blanc, que Enzo ne comprit pas. Bon ok, il était censé connaître le numéro du quartier général par cœur. Numéro qu'il ne retenait pas. Pas faute d'essayer, mais le vice-amiral n'y arrivait pas. Il allait continuer à épiloguer sur son manque de mémoire concernant certains numéros quand il entendit des mots.

- Vous êtes encore là commandant Enzo ? Je suis désolé de vous avoir laissé avec du silence, l'imprimante s'est bloquée et j'ai dû aller voir.

- Elle est cassée ? Fit Enzo en faisant une grimace à l'idée de devoir dépensé il ne savait combien de berrys dans une nouvelle imprimante. C'est que ça coûte cher ces machines !

- Non, on l'a éteint et rallumé. Elle remarche maintenant. On disait quoi déjà ? Ah oui ! Commandant Enzo, vous n'avez plu le post-it que je vous ai fait avant-hier ? Celui où j'ai marqué tous les numéros utiles ? Et non-utiles aussi...

Enzo essaya vainement de se rappeler où il l'avait mis. Posant l'escargotphone plus loin, il fouilla dans son boui-boui (mettant encore plus le souk sur son bureau), mais il ne tomba que sur un vieux papier de loterie (perdu), un élastique (dont il accrocha avec le chouchou ses cheveux) et un papier avec les prédictions sur son signe astrologique. Rien de bien concluant. Reprenant son escargotphone, il fit un petit bruit embêté.

- Nonnnnn, gémit-il. Je ne le trouve plus ! Je suis désolé d'être bordélique ! J'essaie vraiment d'être organisé au boulot !

- Quand vous n'êtes pas sur les mers ou occupez avec vos animaux de compagnie, l'organisation est inexistante chez vous ! Mais bon, je vais vous le donner ! Par contre, à partir de demain, vous m'apprenez tous les numéros importants ! Compris ?!

- Ouiiiiiiii !


Un jeune homme, secrétaire depuis peu au service des appels du quartier général, entra avec précaution dans le bureau de l'amiral en chef. Il lui faisait peur, sa tête ne lui donnait pas envie de manger un barbecue avec lui le vendredi soir un jour d'été, mais il devait donner l'enregistrement à son nom qu'il avait reçu, malgré le contenu quelque peu provocateur (que le jeune homme avait entendu appartenir à la même personne, toujours à cette personne) et qui agacera à coup sûr le plus haut gradé.

- Amiral en chef Akainu ? Fit timidement et avec crainte le jeune homme. Vous avez reçu un enregistrement un peu plus tôt, on m'a demandé de vous l'apporter. Le voici !

Le posant rapidement sur la table, le jeune homme n'attendit pas et prit la poudre d'escampette direction sa chambre au fin fond des bâtiments où il savait que son colocataire (et amant de temps à autres quand ils ne savaient que faire de leur jours de repos) préparait à cette heure-ci du chocolat chaud et des guimauves au chocolat.

Akainu regarda d'un air suspicieux le petit appareil en se demandant bien ce qu'il pouvait contenir. Les gens ne pouvaient donc pas venir le voir directement ou l'appeler tout simplement au lieu de passer par le service des appels ? (Il devait réfléchir à faire fermer le service, il s'en fichait pas mal de mettre un bon trois cents personnes au chômage. Il trouvait qu'ils ne servaient à rien !) Il le prit et activa le bouton d'écoute ne sachant aucunement ce qu'on pouvait lui vouloir - encore -, il regretta amèrement en comprenant qui lui envoyait ce message.

- Ça m'éneeeeeerve de t'avoir comme supérieur ! Ça m'éneeeeeerve de ne pas pouvoir te frapper ! Tu m'éneeeeeerves sale toutou !

Akainu dû prendre sur lui, vraiment sur lui quand il entendit la voix déblatérer encore plein d'autres paroles.

- Pourquoi tu te mèèèèèèèles de ma vie ? Pourquoi tu te mèèèèèèèles de ma vie ? Pourquoiiiiiii alors que tu n'es pas mon père ? Tu m'éneeeeeerves !

Il se demanda un court instant s'il ne devait pas fracasser l'appareil, après tout, ce n'était pas lui qui allait le rembourser. Ces bestioles ne servaient à rien !

- Tu m'éneeeeeerv- (Commandant Enzo ! Que faites-vous avec votre escargotphone ?) Je chante ! (J'en ai que faire que vous chantiez ! Je ne vous ai pas donné le numéro pour que vous me fassiez un solo !) Mais... c'est important ! (Comment ça ? Et c'est pour qui ce message ?) Akainu-

Et alors que la voix de Enzo allait continuer à parler, un bruit sourd de casse s'entendit dans la pièce et de la lave tomba sur le sol. Akainu venait de briser l'appareil et son fruit du démon devenait incontrôlable. Il allait lui payer cher, très cher. Attendez qu'il retrouve son île et il le fera exécuter. Après tout, son père biologique était un ancien pirate et son fils en était un, c'était une bonne raison !

- Tu vas me le payer cher maudit fils de pirate !