Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit en l'honneur de l'anniversaire de Ming Na Wen
Film : Mulan
Personnage : Mulan
Il faisait froid, dehors.
Mulan n'avait jamais connu de températures aussi glaciales. Il fallait dire que son village tranquille était située dans une région chaude ; l'été, la seule source de rafraîchissement était le lac situé en contre-bas. Et encore, il fallait généralement se contenter de ses rives, la baignade étant déconseillée depuis que de jeunes enfants y avaient connu une triste fin par noyade... Elle était donc habituée à avoir chaud et pensait naïvement que le restant du monde connaissait le même climat que le sien. Intégrer l'armée lui avait montré qu'il n'en était rien : un camarade lui racontait les déluges de pluies froides que sa région affrontait chaque année, telle autre les températures encore plus chaudes que les siennes...
Le monde était bien vaste, avait alors comprit Mulan.
C'était également à ce moment-là, en entendant le chant de ces autres contrées lointaines, que la dame comprit qu'elle ne désirait plus qu'une chose : découvrir ce monde qu'elle ne connaissait jusqu'alors pas. Elle s'était alors juré de revenir vivante de cette guerre.
Ce qui était présentement mal partit.
Quand ses commandants avaient annoncé à leur troupe qu'ils se dirigeaient vers les parties toujours plus froides de Chine, Mulan c'était dit qu'il s'agissait là de l'occasion parfaite pour tester ses limites.
Elle les avaient vite vues.
Elle n'était pas faite pour un tel climat. Mais à vrai dire... pour quoi était-elle faite ? À chaque pas qu'elle faisait dans la neige, Mulan se rappelait qu'elle n'était pas à sa place. Elle avait voulu être forte, vaillante, protéger son père, mais elle n'avait pas un seul instant imaginé que ce qui l'attendait était si dur. Son désespoir face au climat n'était que le reflet du trouble plus profond et secret qu'elle ressentait. Contrairement à ses camarades, elle n'avait jamais touché une épée, n'avait pas été autorisée à courir ou à se battre dans sa jeunesse. De ce fait, même si ses compagnons d'armes étaient loin d'être de vrais soldats, ils partaient avec une bonne avance par rapport à elle. Elle ne faisait ainsi qu'attirer l'attention sur sa faiblesse, sa maladresse... son inutilité.
Quand Shang lui dit une nouvelle fois combien elle ne servait à rien, lui sommant de se ressaisir, Mulan s'arrêta. C'était la remarque de trop, elle n'en pouvait plus. Elle devait dire la vérité. Qu'importe qu'ils se trouvent dans des montagnes enneigées, qu'importe que cette révélation la conduise à une mort certaine... elle avait atteint les limites de ce qu'elle pouvait supporter.
C'était la fin pour elle, il était temps de l'accepter.
Pourtant, quand Shang lui demanda pourquoi s'arrêter ainsi, elle ne répondit rien.
Au contraire, elle se remit en marche.
Elle était peut-être épuisée, à bout de forces et de nerfs. Mais elle devait se reprendre : la fin était quand elle commencera à baisser les bras.
Et ce jour n'était pas encore arrivé.
