Chapitre 26 :

A ce moment-là, la porte s'ouvrit révélant une vieille dame coiffée d'un chapeau à tête de vautour et un petit garçon rondouillet à ses côtés. Le jeune portait son uniforme de Poudlard. Harry de son côté prit peur et alla rapidement se cacher derrière Remus qui saluait les étrangers. L'enfant n'osait pas saluer la vieille dame qui le prit très mal. Remus s'agenouilla pour expliquer à l'enfant pourquoi c'était important de saluer les gens même si on en avait peur… L'enfant finit par murmurer un petit « bonjour ».

S'il y avait bien une chose que Harry trouvait réconfortante, c'était l'odeur magique de l'autre enfant. C'était, apaisant, attirant, comme un baume au cœur. Malgré la peur de la dame, il n'avait qu'une envie, c'était de s'approcher de l'autre enfant. Un peu plus loin, sur la chaise, il y avait La robe. Celle qu'il mettait chez Molly. Celle de l'école. Un coup d'œil vers Emus qui discutait avec la vieille dame et le petit gredin s'était éclipsé.

Neuville ne s'attendait pas à tomber sur un autre enfant lors de sa visite à Sainte Mangouste. Sa grand-mère était venue le chercher en pleine semaine à Poudlard car un médecin était inquiet sur l'évolution de sa maman. Alors ils étaient venus car, une histoire de magie filiale qu'il n'avait pas bien comprise pouvait aider. Le garçon était beaucoup plus petit que lui et marchait étrangement. Il était peut-être malade ? A vrai dire, il lui faisait un peu peur. Dans un mouvement un peu brusque l'autre se rua sur sa robe de Gryffondor et s'en drapa plutôt approximativement tout en riant. Il avait pris sa cape ! Grand-mère allait surement gronder cet impoli. Non, il ne se passa rien, Grand-mère discutait avec le monsieur, Remus s'il avait bien compris.

« Un ami de tes parents » finit par lui expliquer sa grand-mère quand tout à coup, le petit garçon lui tendit sa robe dont il s'empara aussitôt avant de reculer prestement.

« Neuville, je suis Remus Lupin, le tuteur de Harry. Il a peut-être l'air un peu sauvage comme ça mais il n'est pas méchant. A vrai dire, je crois qu'il veut jouer. »

Mais Neuville ne semblait pas convaincu par l'adulte. Harry de son côté s'était dirigé vers les deux lits au fond de la pièce. Sur l'un, se tenait une jeune femme, souriante, les yeux dans le vide. A l'approche de Harry, elle se redressa et s'assis contre la tête de lit en métal. Elle prit doucement la main de Harry qui, curieusement, ne chercha pas à s'écarter de cette inconnue. De l'autre, elle ouvrit le tiroir et en sortit un papier de bonbon. Elle le roula en boule et le déposa dans la main de Harry.

Remus s'apprêtait à rappeler l'enfant afin qu'il ne dérange pas Alice quand il le vit, tout sourire, commencer à faire flotter le papier qu'elle venait de lui offrir. Alice avait toujours eu un rire particulier à vous réchauffer le cœur. Cela faisait des années que plus personne ne l'avait entendu. Et bien sûr, c'était Harry qui avait réussi ce petit miracle. Même la belle-mère d'Alice semblait plus apaisée en voyant sa belle-fille si heureuse de ce petit bout de choux. Harry se retrouva rapidement avec trois emballages de bonbon flottant dans sa main.

Et tout à coup, Harry se recula d'un mouvement brusque, voulant se défaire de l'emprise de la femme sur sa main. Il avait senti une magie étrange et inhabituelle. Il ne dirigeait plus les papiers. Il les faisait flotter mais la femme les faisait tournoyer dans sa main. Lorsque leurs mains se séparèrent, les papiers s'immobilisèrent. Sans plus attendre, Harry s'empressa de les reposer dans le tiroir ouvert et fila se réfugier derrière Remus. Alice paraissait retomber dans son monde, le regard à nouveau vide.

Le Harry, il avait réussi à faire rire sa maman ! Et elle avait un si jolie rire. Il voulait l'entendre à nouveau. Mais l'autre semblait avoir pris peur. Alors il tenta de s'approcher. Monsieur Remus avait dit qu'il voulait jouer avec lui. Il sortit de sa poche un paquet de carte de chocogrenouilles et, en prenant une au hasard, l'offrit au petit garçon. Mais Harry n'accepta pas le cadeau, caché derrière Remus.

« Monsieur Remus ? Est-ce que je peux jouer avec Harry ? »

« Harry ? »

Mais le petit garçon enfui d'avantage son visage dans son ventre. Alors il le prit dans ses bras et lui offrit ce qui fonctionnait toujours dans ce cas-là : un gros câlin. Et Harry finit par se détendre.

Neuville ne savait pas quoi faire, il sentait bien que le petit garçon avait peur, mais peur de quoi ? C'était dommage, il savait que rapidement sa grand-mère le ramènerait à Poudlard. Et là-bas c'était pas pareil. Il était le nul. Presque un cracmol disaient les autres.

Alors qu'ils s'apprêtaient à partir, Neuville embrassa sa mère, qui, pour tout réaction, lui offrit un de ses éternels papiers de bonbon. Avec un merci murmuré du bout des lèvres, Neuville le rangea dans sa poche.

Tout à coup, il sentit une main tirer sur sa cape. Harry était en train de fouiller sa poche. Il en sortit le petit emballage, tira Neuville par le bras pour le ramener devant Alice. Puis sans un mot, il mit l'emballage dans la main de Neuville, grand ouverte devant Alice. Et… Rien ne se passa. Harry mit sa main sous celle de Neuville et là, le jeune Poudlarien sentit un flot de magie comme il lui était rarement arrivé. Et il y eut le déclic, il réussit à faire, sans baguette, voler le petit bout de papier.

Un grand sourire apparut simultanément chez Neuville, Harry et Alice. Et sans plus attendre, Remus vit Harry se diriger vers le tiroir pour en sortir une poignée entière d'emballages plastiques. Très rapidement, le petit trio se retrouva entouré de papiers virevoltants dans tous les sens. Leur bonheur était tellement communicatif que même la grand-mère de Neuville les rejoignit dans leur jeu. Elle eut en revanche plus de mal avec la magie sans baguette. Harry fit comme pour Neuville et aida la vieille dame à sentir ses capacités enfouis.

Les résultats de santé de Harry finirent par sortir et il fallut rentrer. Problème : Harry n'avait aucune envie de rentrer et Neuville également. Poudlard ne lui paraissait pas si amusant que ça. Comme il avait envie de n'être qu'un petit comme Harry, insouciant et loin de toutes les méchancetés des autres enfants. Mais il fallait rentrer.

Remus avait sorti un calendrier que Harry semblait bien connaitre. Avant de se rendre compte qu'il avait négligé de le mettre à jour. Il n'avait trouvé personne pour la pleine lune du soir même !

Sans plus attendre, il envoya un patronus à Albus. Il fallait une solution et vite !

Sauf que personne n'était disponible ce soir-là ! Albus était plus qu'embêté. Il avait réunion avec le magenmagot sous peu et impossible d'annuler. Il avait décalé la séance plus de dix fois. Ça ne passerait pas. Même pour le Grand Harry Potter ! Minerva n'était pas là. Filius était malade au fond de son lit et terriblement contagieux. Hagrid n'était pas inconnu de l'enfant et un peu gamin lui-même. Severus… Severus devait garder l'école. Mais Hagrid pouvait aussi le faire ! Sans plus attendre, il descendit dans les cachots. Pourvu que l'homme soit de bonne humeur. Pourvu qu'il n'ait pas lancé un chaudron de son grand art… Il avait fait sortir l'enfant de l'hôpital un peu plus tôt. Peut-être était-ce une erreur. Ted était de garde après tout…

Remus était inquiet. Qui allait garder Harry ? L'enfant ne semblait pas gêné par la venue de la lune, il l'avait lui-même reproduite un nombre incalculable de fois sur son dernier dessin.

On frappa à la porte. Remus s'empressa d'ouvrir. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Albus avait trouvé une solution. Pas un inconnu, et quelqu'un digne de confiance.

« Harry vient dire bonjour »

L'enfant posa son feutre et se leva pour le rejoindre dans l'entrée.

Remus ne s'attendait pas à voir l'enfant figé de la sorte face à l'homme qui le garderait. Puis d'un coup, sans prévenir, le petit détala à l'autre bout de la maison.

« Lupin, allez-vous préparer, je m'occupe de retrouver le petit. »

Sauf que Remus n'était pas très rassuré. Qu'est-ce qui avait pris Harry de fuir comme ça ?

Peu après, il commença à entendre un brouha venant de l'escalier. Il y trouva Harry, très en colère. Il était littéralement en train de rouer de coup Severus. Ses petits poings s'abattaient sans discontinuer sur le ventre de l'adulte. Severus paraissait impassible de son côté, surement un coup de sa magie. Qu'avait-il fait pour mettre Harry dans cet état.

« te étest ! ars ! te etest ! mésant ! » ne cessait de hurler le petit.

Au bout d'un bon quart d'heure, Harry finit par se fatiguer et s'écroula contre Severus qui le retint, l'empêchant de tomber. L'homme s'accroupit à la hauteur de l'enfant. Remus l'entendit murmurer : « Je sais que mon sort t'a fait du mal, je te demande pardon. Mais il y a des choses qu'il faut que tu apprennes, le silence et la tenue en public en font partit Harry ».

Aucun des deux adultes ne s'attendaient à voir Harry enlacer le maitre des potions et à lui faire un grand câlin. Severus se relava, tenant serré dans ses bras le petit enfant, calme.

Severus avait bien senti que Harry avait des émotions à décharger. Maintenant, il le tenait contre son torse, attendant la fin de la tempête. Remus profita de l'accalmie pour dire « à demain » à l'enfant. Il n'oublia pas de lui présenter le petit calendrier complété de la photo de Severus. Harry lui répondit rapidement un petit « à demain ».

Severus prenait son mal en patience, Harry ne semblait pas vouloir aller jouer, ou dormir sinon. Ce serait pas mal pour lui si le petit se couchait tôt. Mais il ne fallait pas rêver non plus se reprit-il. L'enfant finit par vouloir descendre et l'homme le posa à terre, ni une, ni deux, Harry fila.

Pourvu qu'il n'ait pas à lui courir après… Non, l'enfant revint peu après, les mains pleines.

« S'i te plait, tu fais potions avec moi ? » demanda l'enfant des étoiles dans les yeux verts de Lily.

Lorsqu'il rentra le lendemain, Remus trouva Harry allongé sur le canapé, un plaid sur les jambes, son doudou sous le bras. Severus était assis juste à côté, l'air tout à fait reposé, en train de lire une revue de potion.

« Remus. »

« Severus. La nuit s'est-elle bien passée ? Il a été calme ? »

« C'est toi qui demandes ça ? ronchonna le professeur, on a fait des potions, il a le talent de sa mère je crois mais l'indiscipline et le caractère de son père sans aucun doute. Grinça-t-il avant de se lever et de réveiller l'enfant d'une main passée dans les petits cheveux noirs en bataille.

« Remus est rentré, je vous laisse »

« Ars pas ! Arry a pas fini potion ! »

Note de l'auteur:

Bonjour à tous, j'ai eu particulièrement de difficulté à écrire ce chapitre. Faut-il continuer cette histoire? Est-ce l'évolution de Harry qui ne vous plait plus? Est-ce que je vais trop vite? Trop lentement? Est-ce à cause de mon style d'écriture? Bref, grosse période de doute... Il se peut que cette histoire se finisse plus vite que prévu. Désolé pour cette mauvaise nouvelle. Il y aura encore au moins un chapitre.