Système 12

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AYEZ ! on est repartit sur les votes compliqués XD

Dès qu'on ne parle plus de ZX les votes sont bien moins tranchés. C'est rigolo XD

Donc si je résume, on se retrouve avec un QM timide avec Boya mais qui flirte quand même avec. Et Boya qui flirte aussi. Tout ça dans la même salle de classe sous le nez de Hongruo.
Avec les shishen qui continuent de loin, HE et FG aussi de loin.
Et Zhong Xing qui est fait prisonnier par le yin yang avec de nouveaux shishen sur les bras.
Je sais pas ou on va, mais on y va
Merci a toutes et tous de participer

Vos idées de cette semaine :

- QM ne peut pas contrôler ses queues et ses oreilles face a Boya

- Hongruo prends dans les fait les deux gamins sous ses ailes parce qu'ils ont visiblement besoin d'aide.

- Boya rougit dès que QM flirte avec lui

- ZX reste puissant malgré tout

- Hongruo intègre les 2 gosses parce qu'il se rends compte qu'il leur manque plein de connaissances de base

- KH joue d'être le "maître" de XT et s'amuse beaucoup

- ZX récupère de nouveaux shishen, faibles et stupides

Et faut vraiment que je me calme sur les chapitres de plus en plus long.
Va falloir veiller à resserrer un peu les débats.

Chargement 12

Boya se dressa sur son lit, les yeux encore quasi clos, la bouche en fond de litière à furet, le cheveux en l'air et les vêtements tout tirebouchonnés sur ses membres. Il avait du faire trente-sept fois le tour du lit et environ dix-huit li depuis qu'il s'était couché à force de bouger sous la couverture. Il avait toujours le sommeil agité au point de régulièrement tomber de son lit à JingYun, mais là, ça avait battu tous les records. Ses jambes et ses épaules lui faisaient mal comme lorsqu'il tombait. C'était si fréquent qu'il ne se réveillait même plus. Il ne le savait qu'au matin quand il découvrait les bleus déjà jaune et en train de disparaitre. Boya était et avait toujours été un hyperactif.

Mais c'étaient des détails auxquels il ne fit pas attention.
Non, ce matin, la seule chose qui l'intéressait était que ses talismans de sang n'avaient pas bougés, qu'il y avait un renard démon sous le même toit que lui et que ce monstre semblait avoir aussi peur de lui que l'inverse.

Le renard démon ne l'avait pas attaqué. Il n'avait pas cherché à venir l'agresser en pleine nuit pour le faire taire.

Il y avait plus de chance qu'il ait fuit pendant la nuit qu'autre chose.

Boya bondit de son lit, soudain bien réveillé.

Il fallait qu'il sache.

Il se prépara en un temps record pour tomber sur ses cuirs propres, secs et huilés devant la porte de la petite cellule qui lui avait été donné pour la nuit.

Boya prit le temps de remettre ses cuirs mais ses armes étaient toujours indisponibles. Il avait heureusement eut la présence d'esprit de les couvrir d'huile la veille. Sans ça, il serait partit pour des heures de nettoyage pour retirer la rouille et la crasse collée de ses lames. Là, il lui faudrait juste les essuyer minutieusement, les huiler à nouveau, un petit aiguisage sommaire et tout serait comme neuf. Il ne risquerait pas de se faire pendre à la plus haute poutre du temple par le fond du zhong zhi en rentrant à la maison parce que son maître verrait l'état lamentable de ses armes.

Un frisson lui remonta dans le dos. Boya avait beau être adulte, il était encore assez jeune pour craindre de mettre son Shifu en colère comme un petit shidi de l'année.

Une cloche se mis à sonner au fin fond de la secte sans que Boya n'en connaisse la signification.

Il sortit de sa chambre juste à temps pour voir que nombre de disciples se dirigeaient tous vers le même endroit. Le réfectoire. Il reconnaissait le chemin.

Pendant qu'il suivait la masse qui murmurait doucement entre elle, les yeux encore à moitié plein de sommeil, les gestes lourds et gauches et les bouches plus occupées à bailler qu'à clabauder sur leur nouvel invité, Boya prit le temps d'observer un peu le temple où il s'était perdu. C'était bien sa destination. Au moins, il ne s'était pas trompé là-dessus.

Il retint un petit hoquet de surprise lorsqu'il s'intéressa à l'architecture autour de lui et non plus simplement où il mettait les pieds.

Si JingYun était davantage une caserne qu'un Temple, il était à présent davantage dans un monastère tourné Secte qu'autre chose.

Il se prit à imaginer une seconde ce que pouvaient bien être les deux autres Temples principaux de l'Empire.

Il avait entendu ses gege murmurer sur la secte du sud qui n'acceptait que des femmes. Certains méprisaient ses membres en le traitant de Bordel Impérial. D'autres de nid de vipères ou d'araignées. Il n'était pas rare que d'anciennes disciples du temple du Sud épousent des nobles ou des hauts gradés. Il se susurraient qu'elles n'avaient jamais quitté leur Temple et se mariaient pour tenir la bride à leurs époux. Elles utiliseraient leurs talents et des choses innommables apprises dans les salons soyeux du sud pour soumettre discrètement l'Empire à leurs vues.

Boya avait toujours haussé les épaules lorsqu'il entendait ce genre de rumeurs. Les fantasmes des uns faisaient les rumeurs des autres. Quelque chose lui disait que la secte sud était ravi de ces cancans qui les présentaient comme plus étranges, plus tentantes et plus dangereuses qu'elles ne l'étaient vraiment.

Boya n'avait rencontré que deux ou trois femmes du sud. Il les avait trouvé… normales. Sans doute un peu trop directes et sûr d'elles s'il comparait à des femmes de la cour mais leur vie n'était pas la même. Il avait apprécié chasser avec la vieille dame qui avait accompagné ses deux filles.

Là où nombre de ses frères étaient invités a chasser plusieurs fois avec des sudistes, il n'avait eut droit à cet honneur qu'une seule fois. Boya en avait été déçu. Il avait apprécié de découvrir de nouvelles techniques de chasse. Il n'avait à l'époque pas compris et ne comprenait toujours pas que leur présence était une revue de détail avant un éventuel mariage. Les deux jeunes femmes ne l'avait pas trouvé à leur gout. Boya était trop concentré sur la chasse pour simplement réaliser qu'elles lui faisaient du charme.

Boya en savait encore moins sur les nordistes. Le Yin Yang était obsessionnellement recroquevillé sur lui-même. Le culte du secret du Temple était presque proverbial. Boya en savait un peu plus que les autres uniquement parce que la Princesse ChangPing avait plus d'une fois raconté des histoires étonnantes sur le prêtre du nord qu'elle avait rencontré quand elle était plus jeune. Boya n'avait pas fait remarquer qu'elle n'avait que quelques années de plus que lui mais l'adolescent de douze ans qu'il était alors était plus fasciné, horrifié même sans doute, d'apprendre que des gens ne tuaient pas des démons et des esprits mais les utilisaient. Pour le jeune apprenti chasseur, c'était un outrage. Une gifle dans son visage de bébé-tueur de démons. Qui serait assez fou pour demander quoi que ce soit à des non-humains ? Et pourtant, le Nord le faisait quotidiennement.

Le Prêtre Impérial avait eut l'air grandement amusé de son irritation. A chaque fois qu'ils s'étaient croisés depuis, He Shouyue n'avait jamais manqué de lui demander combien de démons il avait tué depuis leur dernière rencontre et s'il en avait apprit quelque chose. Comme si le Prêtre Impérial attendait quelque chose que Boya ne pouvait comprendre. Avec les années, Boya s'était un peu moins prêté au jeu. La Princesse et le Prêtre Impérial n'insistaient plus trop. Pourtant, ils prenaient encore de ses nouvelles quand ils le pouvaient bien que leurs devoirs à tous, surtout ceux de Boya finalement, l'éloigne un peu plus chaque jour du Palais Impérial.

Il serait le Premier Disciple dans quelques années. Sans doute le nouveau chef de secte dans quelques décennies lorsque son Shifu prendrait sa retraite. Il ne pouvait avoir de relations trop étroites avec l'héritière du Trône Impérial. Aucune rumeurs ne pouvaient entacher la réputation de la Princesse. Elle avait déjà vingt ans passé mais toujours aucun mari à l'horizon. L'Impératrice aurait du insister mais laissait son héritière n'en faire qu'à sa tête.

Nombreux murmuraient que ce n'était pas normal.

Boya… Boya s'en fichait un peu. Lui, il tapait des démons.

Et pour l'instant, alors qu'il s'extasiait malgré lui de la simplicité austère mais délicate du Temple de l'Ouest et de ses multiples pavillons de pierre, il voulait surtout voir le démon de la veille. Si tant est qu'il soit encore là.

Dès qu'il entra dans le réfectoire, les yeux de rapaces du chasseur se mirent à la recherche de sa proie.

Il fut surpris de voir la masse blanche proprement assise à la même place que la veille, très occupé à chipoter dans son bol de riz. Le monstre n'avait pas faim. Avait-il dévoré un bébé ou deux pendant la nuit pour ne pas avoir faim ?

Boya grinça des dents.

"- Vous devriez aller vous asseoir, Daren."

Boya sursauta presque, perdu dans sa détestation automatique du renard-démon qui peinait à se remplir l'estomac.

"- Ha. Pardon."

Il s'assit à la place qu'on lui désigna. Il était plus proche du renard ce matin que la veille. S'il dévora son repas avec une rare énergie, c'était parce que dans chaque morsure que Boya donnait dans son bao de légumes, c'était la gorge du renard qu'il imaginait sous ses dents. Il se serait fait un plaisir de l'égorger brutalement. Petit à petit, Boya réalisa que le renard démon se recroquevillait sur lui même et faisait le gros dos, comme pour se préserver de coups qui n'allaient pas tarder à tomber.

"- Cessez de le regarder ainsi, Daren." Le gronda soudain un des disciples près de lui. "QingMing Daren n'est pas… Comme nous. Mais il n'a rien fait pour provoquer votre ire."

"- C'est vrai. Ce n'est pas de sa faute s'il a du sang de démon." Insista un de ses autres voisins.

"- En plus il est… gentil."

C'était la seconde fois qu'on qualifiait le monstre de gentil devant lui. Boya était à peu près sur que c'était pas pour dire qu'il était sympathique. En quoi était-il gentil ?

"- Il est même… brave."

Puis Boya réalisa.

"- … Ho…" Non.

Un démon ne pouvait pas être mentalement déficient. Et puis, c'était un renard. Pour un renard, qu'y avait-il de plus simple que de se faire passer pour faible pour attirer la sympathie et manipuler les gens autour de lui ? Oui, c'était ça que Boya attendait d'un démon. Pas autre chose.

Il foudroya encore du regard le dos du demi-sang qui se recroquevilla un peu plus sur lui-même.

Boya finit son bao juste avant la cloche qui signifiait la fin du repas. Comme promis la veille, un serviteur lui apporta une petite assiette de bao à la viande. Une seconde avait été apportée au renard.

Boya dévora avant de bondir sur ses pieds. Il voulait attraper le monstre avant qu'il ne lui file entre les doigts maintenant qu'ils n'étaient plus que tous les deux dans le grand réfectoire silencieux.

QingMing avait passé sa nuit roulé en boule dans ses poils, dans un mélange de confusion, d'angoisse et de curiosité.

Le Chasseur l'attirait autant qu'il lui faisait peur. Il avait la capacité de lui faire très mal s'il le voulait. Peut-être pas de le tuer mais au moins de le blesser. QingMing n'était pas un guerrier mais il restait un cultivateur et un pugiliste entrainé. Il était capable de se défaire de tout ennemi médiocre, de tous ses frères de secte et d'une bonne partie des maîtres et des anciens du Yin Yang. Ce n'était pas faire preuve d'orgueil, c'était un fait. Il était physiquement, spirituellement et mystiquement plus fort qu'eux à cause de son ascendance autant que de son entrainement. Il n'y pouvait rien, c'était un fait. Comme un homme aux yeux noirs ne peut les rendre bleu de sa propre volonté, il ne pouvait ni nier, ni cacher ce qu'il était.

Les dernières semaines écoulées ne faisaient que prouver davantage ce qu'il était.

QingMing mentirait s'il disait qu'il avait toujours sut ce qu'il était. Pendant ses premières années sous la protection de Zhong Xing, il avait accepté de n'être qu'un humain malgré les éléments contradictoires qui se montraient régulièrement.
Petit à petit, il avait accepté qu'il avait oublié une partie de ce qu'il était. Il avait retrouvé une partie de cette identité que le Yin Yang avait voulu lui voler en grandissant et en apprenant à la cacher davantage mais il avait toujours tout fait pour se conformer aux ordres de son maître. Zhong Xing était son maître, un père pour lui.

Il lui avait obéit de toutes ses forces. Il avait acceptés les brimades, les coups, les moqueries, juste parce que Zhong Xing lui assurait que tout irait bien, parce qu'il était son élève et qu'il l'aimait. Il était comme un fils pour lui. Un fils qui n'était peut-être pas tout à fait humain mais qui pouvait le devenir avec assez de travail et assez d'efforts.

Et puis… Et puis la secte qui l'avait vu grandir avait décidé de les tuer tous les deux.

Il avait du accepter et laisser libre ce qui était à moitié endormit tout au fond de lui pour sauver son maître et lui-même.

Et Zhong Xing l'avait momentanément laissé en arrière malgré ses protestations pendant qu'il allait rétablir sa place et son autorité là où personne n'aurait dû les remettre en question.

Malgré le plaisir que QingMing prenait à se découvrir un vrai renard, il ne pouvait que culpabiliser dès qu'il était seul dans sa chambre. Jusqu'à ce que la fatigue le rattrape et qu'il ne s'endorme roulé en boule dans ses poils.

Le jeune demi-sang était… de plus en plus perdu à mesure que les jours passaient avec son maître au loin. Sans Zhong Xing pour lui rappeler qu'il était avant tout humain, le renard lui rappelait qu'il était aussi là pour moitié.

A chaque jour qui passait, QingMing se demandait un peu plus s'il comptait vraiment pour son maître. Il refusait de voir la vérité en face et se la voilait de son mieux. Le comportement de son maître n'était là que pour le protéger. Et s'il avait été choqué, heurté ou blessé de son attitude, son maître était plus vieux. Il savait mieux que lui. Il avait toujours su mieux que lui.
Alors pourquoi était-ce aussi bon de pouvoir courir à quatre pattes dans l'herbe. Pourquoi le gout du lapin tout juste tué était si délectable. Pourquoi dormir roulé en boule dans ses poils était-il si reposant par rapport à un lit et une couverture dont ses pieds dépassaient parce qu'il était plus grand que la moyenne.

QingMing était au milieu d'une lourde crise existentielle qu'il n'avait pas anticipé. A ne plus être en permanence sous le regard et les ordres de son maître, il en venait à se poser des questions. Zhong Xing n'avait jamais aimé qu'il pose des questions.
A pouvoir lire ce qu'il voulait, à ne plus devoir lutter en permanence pour sa santé mentale, à ne plus se faire insulter dès qu'il croisait un humain, il en venait à remettre en question des traitements qui lui étaient devenus normaux avec le temps.

Si on ne le maltraitait pas ici alors que tout le monde savait ce qu'il était. Peut-être n'était-ce pas normal dans le nord ? Son maître lui avait dit qu'il devait être patient et doux avec ses frères. Alors il l'était ici aussi. Pourquoi ça marchait dans l'ouest et pas dans le nord ?

Ce n'était pas juste.

L'arrivée du Chasseur la veille au soir avait été un rappel aussi brutal que douloureux que tout le monde n'était pas forcement de bonne composition.

Après l'avoir rencontré dans les bains de l'auberge sans savoir ce qu'il était, il avait été fasciné par l'énergie nerveuse, brulante presque, qui l'entourait. Le jeune homme semblait au bord de l'explosion en permanence, comme s'il luttait contre l'univers parce que l'univers l'avait outragé dès sa naissance. QingMing avait eut envie de jouer avec lui. Il avait eut envie de l'embêter pour le voir exploser avec la même fascination qu'on regarde une assiette s'échapper pour s'écraser au sol. Il y avait quelque chose d'aussi délectable que fascinant dans le chaos.

Quand il avait rejoint les autres disciples et qu'il avait comprit qui et ce qu'était le jeune homme, sa fascination n'avait fait que croitre.

La veille au soir par contre, l'énergie brulante était de la pure colère. Une fureur rageuse que QingMing avait déjà subit plus d'une fois de la part des disciples de sa secte quand quelque chose n'allait pas. C'était une situation qu'il avait apprit à fuir très vite pour ne pas être le bouc émissaire sur lequel chacun allait passer ses nerfs tout en ayant la satisfaction d'avoir fait ce qu'il fallait. Après tout, un monstre comme lui devait être remis à sa place régulièrement n'est ce pas ? Autant joindre l'utile à l'agréable. Personne ne reprocherai à un prêtre de battre comme plâtre un démon responsable de quelque chose. Pour le Yin Yang, QingMing était toujours responsable de quelque chose. Être vivant par exemple.

La brutalité, la violence de Boya avait fait peur à QingMing parce qu'il savait comment ce genre de réaction se finissait. Il s'était attendu à ce qu'il l'attrape par les cheveux pour le jeter à terre et le frapper à coups de pieds. Ou qu'il le gifle à la volée quitte à lui casser le nez comme ça lui était déjà arrivé des dizaines de fois. Il y avait une raison à son nez légèrement busqué malgré sa cultivation.
Et toujours son maître lui disait de ne pas répondre, de se laisser faire. Il n'était pas un animal et seuls les animaux se défendaient. Mais s'il n'était pas un animal de ne pas se défendre. Qu'en était-il de ceux qui l'attaquaient ?
Zhong Xing ne lui avait jamais répondu. Il se contentait de sourire, d'éponger ses larmes et de lui conseiller encore de garder son calme et le silence.

Alors, il avait fait la veille comme il avait toujours fait.

Voir Hongruo s'interposer avec calme avait été une surprise. Une révélation presque. Quelqu'un d'autre que son maître pouvait le protéger.

Jusque-là, il était déjà affreusement reconnaissant au chef de secte de lui avoir permis d'accéder à un logement décent, à la bibliothèque et de pouvoir manger à sa faim.

Maintenant….

Il avait filé a sa chambre dès que Hongruo le lui avait ordonné. Toute la nuit, QingMing s'était quand même inquiété de ce que pourrait faire le Chasseur.

Le voir au petit déjeuner lui avait coupé l'appétit immédiatement. Sentir son regard sur sa nuque l'avait fait se crisper lentement de plus en plus. C'était un poids qu'il connaissait bien
Maintenant qu'ils étaient seuls dans le réfectoire… Allait-il le frapper ?

"- VOUS !"

QingMing du faire un effort pour retenir ses oreilles de s'écraser sur son crâne. Il s'était levé pour faire face au Chasseur, dignement rigide dans ses robes blanches.

"- Salutation Boya Daren."

"- VOUS !"

"- Mon nom est Anbei QingMing."

"- Je… Vous…" La colère semblait empêcher totalement le chasseur de trouver ses mots.

Sans qu'il ne le veuille, un infime sourire fit son chemin sur les lèvres de QingMing. Si le Chasseur était incohérent de rage, lui était presque paralysé par la peur. Néanmoins, il ne pouvait que trouver la situation cocasse en même temps.

"- Vous devriez prendre une grande inspiration, Boya Daren. Je n'arrive pas à comprendre vos paroles, j'en suis désolé."

Boya lâcha un coassement de rage.

"- Si vous voulez bien m'excusez…"

QingMing s'échappa aussi dignement mais aussi rapidement que possible. Il ne courait pas mais il fuyait devant la menace.

Boya jura vigoureusement avant de lui emboiter le pas. Il n'arrivait même pas à s'exprimer tellement il était furieux. Ça allait être compliqué pour interroger le monstre. Rien que de penser qu'il avait un renard démon devant lui annihilait une partie de ses capacités cognitives pour les remplacer par de la fureur aveugle, celle du petit garçon de six ans qui venait de voir sa mère se faire massacrer sous ses yeux.

Un feulement de rage qui échappa encore lorsqu'il se perdit bien vite dans les couloirs. Ou était passé le démon ?

De loin, Hongruo avait observé toute la scène. Il avait été heureusement surpris que Boya n'attaque pas à mains nues le jeune QingMing. Il ne l'avait par contre pas du tout été de sa violence et de son manque de retenue. Boya était l'élève de son maître et en avait acquis les travers. Les membres de JingYun étaient les plus brutaux des quatre Temples majeurs. Que la réponse première du jeune Boya à une situation de stress soit l'agression n'était pas inattendu. Il se calmerait avec le temps. Peut-être.

Mais pour l'instant, Hongruo était soulagé que les deux jeunes hommes n'en soient pas venu aux mains. La fuite du demi-renard était elle aussi attendue. Les renards préféraient la fuite à la confrontation. Le nord préférait la fuite à la confrontation aussi. Après tout, Zhong Xing avait fuit Fangyue n'est ce pas ? Rien d'étonnant ici.

Le chef de secte avait faillit intervenir mais s'était retenu. Tant que personne ne tapait sur l'autre, il voulait laisser les deux jeunes gens faire connaissance. Un peu comme des chiots qui se retrouvent par hasard sur le même territoire. Ça commençait en général par beaucoup aboyer, il y avait quelques coups de dents, mais avec un peu de chance, ils finissaient copains à courir après le même chat.

De toute façon, Boya ne pourrait pas partir avec QingMing avant la fin de la tempête, si tant est que le demi-démon accepte de partir avec lui. Dans le sud, elles duraient souvent des semaines à cette période de l'année.

Les deux jeunes gens allaient avoir un peu de temps pour apprendre à se connaitre. Mieux encore, Boya allait faire le travail de Hongruo pour s'assurer que QingMing était réellement inoffensif. Lui n'avait plus qu'a faire trois pas en arrière et observer.
Ça lui convenait tout à fait.

"- Zongzhu ?"

"- Que ces deux là ne soient jamais seuls tous les deux. Je veux savoir comment se passe leur rencontre."

Le serviteur s'inclina.

"- Bien Zongzhu."

Les serviteurs étaient infiniment plus utiles que des disciples pour l'espionnage. Personne ne faisait jamais attention à eux.

QingMing s'était précipité à la bibliothèque. C'était bien le dernier endroit où il imaginait que quelqu'un ferait verser le sang. Même dans le nord, c'était un territoire sacré. Sans doute pour ça qu'il n'avait pas le droit d'y mettre les pieds ou presque. Il y aurait été bien trop à l'abri.

Une fois assit à sa table avec ses livres en cours autour de lui, le jeune nordiste commença à se détendre jusqu'à ce qu'il relève les yeux de ce qu'il lisait pour croiser le regard aussi noir qu'intense de Boya.

Le Chasseur le fixait avec un mélange de curiosité et toujours cette colère indicible.

QingMing baissa les yeux sur le rouleau qu'il lisait puis les releva lentement.

Boya le fixait toujours.

QingMing s'abima à nouveau dans sa lecture. Lorsqu'il releva encore les yeux pour chercher son pinceau et prendre quelques notes, Boya n'avait pas bougé.
Assis à une autre table où deux autres disciples le surveillaient en coin comme si c'était Boya qui allait se mettre à hurler, le chasseur semblait ne jamais ciller.

QingMing sentit une fois de plus la commissure de ses lèvres se relever légèrement.

Il sourit au chasseur puis reprit sa lecture.

Boya sursauta presque de stupeur. Pourquoi qu'il lui souriait, lui ?

Il croisa les bras sur son torse, son délicat petit nez aquilin plissé par l'irritation.

Lorsque QingMing releva encore les yeux, se fut pour être accueillit par l'image d'un Boya boudeur comme un môme qui le foudroyait encore du regard. Il ne put que lui sourire un peu plus largement, toujours en silence.

Boya se renfrogna un peu plus, ses oreilles rougirent davantage et il se bloqua encore un peu sur son coussin.

La même scène se répéta une douzaine de fois jusqu'à ce que sonne la cloche du repas. Lorsque QingMing se leva pour profiter du bouclier optique de la masse de disciples qui se dirigeaient vers le réfectoire, Boya ressemblait davantage à une poule ébouriffée d'outrage qu'à un digne chasseur.

La même tension que le matin hanta le réfectoire pendant que les disciples mangeaient. Boya avalait ce qu'on lui avait mis devant lui sans faire attention et si quelqu'un glissa quelques gouttes d'huile pimentée sur son riz sans qu'il ne s'en rende compte, la blague ne fut pas aussi drôle que le farceur l'espérait puisqu'il engloutit le tout sans moufter. A l'inverse, QingMing peinait à manger, l'estomac noué par la présence agressive de Boya au-dessus de lui. Même les quelques bonbons que les disciples locaux lui glissèrent pour tenter de lui faire avaler quelque chose ne parvinrent pas à glisser dans sa bouche.

Dès que la cloche sonna, Boya bondit sur ses pieds pour foncer sur QingMing mais le serviteur avec les baos à la viande l'intercepta juste à temps. Boya remercia pour la nourriture. Le temps qu'il se détourne, QingMing avait fui avec les siens.

Le Chasseur feula de fureur. Il engloutit les baos puis fonça à la Bibliothèque mais le renard n'y était pas.

Boya passa le reste de sa journée jusqu'à la cloche suivante à le chercher partout. Où un renard pouvait-il se cacher ? Avait-il fuit ?
Mais QingMing avait juste rejoint sa petite chambre pour y manger en paix et faire une sieste.

C'est la cloche du diner qui le réveilla. Le stress l'avait soufflé comme une bougie.

Le diner fut une répétition relative du repas de midi.

Lorsque Boya retrouva sa chambre, il n'avait pas pu échanger plus de deux paroles avec QingMing, n'était pas plus avancé, et… s'était largement ridiculisé, il en avait conscience.

Sa colère avait prit le pas sur sa raison.
Son maître le lui reprochait assez souvent d'ailleurs.

Il se promis que le lendemain ne serait pas aussi inutile pour sa mission.

Lorsqu'il se coucha après avoir tracé à nouveau des sigils sur les murs, il médita longuement pour apaiser sa fureur.

Le lendemain fut une copie quasi conforme à la veille.

Boya était un petit peu moins en colère, QingMing était un peu plus rapide pour lui échapper et les deux jeunes gens se couchèrent toujours aussi frustrés, effrayés et en colère devant la situation.

Le surlendemain fut une copie du second jour et la quatrième du troisième à peu de choses prêts.

Boya voulait parler à QingMing et l'interroger, QingMing voulait tout sauf parler au jeune chasseur mais en même temps il ne pouvait que lui sourire quand il réalisait qu'il le regardait.

A mesure que QingMing souriait, la rougeur de Boya était de moins en moins de colère mais de plus en plus de confusion.

Au bout d'une semaine où les disciples de l'ouest en étaient venu à observer les deux jeunes gens comme on lit une histoire dans un livre, tout changea soudain.

A un sourire timide de QingMing, Boya ne se mit pas en colère.

Il sourit lui aussi.

Un infime sourire encore plus timide que celui de QingMing qui s'empourpra à son tour si fort qu'il ne put retenir ni ses oreilles ni ses queues qui apparurent avec un "pouf" duveteux avant qu'il n'enfouisse son visage dans ses queues sous la gêne.

Boya eut un mouvement de recul avec un coassement de surprise. Il avait quasi oublié ce qu'était QingMing.

Les disciples présent dans la bibliothèque râlèrent un peu du bruit soudain lorsque QingMing s'enfuit aussi vite que possible pour aller s'enfermer dans sa chambre avec Boya sur ses talons. Le chasseur aurait pu enfoncer la porte mais il se contenta de frapper rudement à la porte de la chambre en gueulant.

"- SORTEZ DE LA ! ….. MAIS VOUS ALLEZ SORTIR OUI ?"

Tant et si bien que Hongruo finit par venir voir ce qui se passait encore pour qu'il entente quelqu'un bramer à dix-huit couloirs de là.

"- Boya Daren. Puis-je savoir ce que vous trafiquez ?"

"- C'est le renard !"

"- Quoi le renard ?"

"- Il a des oreilles et des queues !"

"- C'est le cas en général oui. Et alors ? Vous savez ce qu'est QingMing n'est ce pas ? Alors pourquoi cette réaction ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? "

Boya se sentit lentement rougir de honte. Il avait… oublié. Il avait pendant quelques secondes oublié qui et ce qu'était QingMing. Pendant une seconde, il s'était retrouvé à vouloir faire réellement connaissance avec le jeune homme. Il avait sourit parce que c'était… C'était…

Et cette tempête qui n'en finissait pas, autant dehors que dans son ventre et sa tête! Il aurait déjà du repartir avec son prisonnier dans ses bagages. Mais il n'avait même pas put estimer encore si QingMing avait fait quelque chose de mal ou pas ! De toute ce qu'il avait vu, QingMing était effectivement gentil. Facilement effrayé, prompt à craindre qu'on lui fasse du mal. Et Boya ne pouvait que revoir dans ses attitudes celles qu'avaient parfois certains des plus petits shidi qui leur étaient apportés après avoir été arrachés à des parents abusifs. Mais personne ne ferait de mal à un disciple n'est-ce pas ?

C'était… incohérent.
Il fallait qu'il puisse parler au jeune homme… au jeune démon… Enfin, à QingMing. Mais pour ça, il fallait qu'il arrête de le fuir.

Il en était à envisager de l'attendre avec de quoi l'attacher en lui sautant dessus quand il quittait sa chambre au matin.

Hongruo se pinça la racine du nez entre deux doigts. Les deux gamins étaient… Des gamins. Des gamins mal éduqués que les adultes qui avaient eut la charge de leur élevage avaient gâchés en faisant un très mauvais travail. Il était évident que l'un comme l'autre avaient été utilisés non pour faire d'eux des adultes fonctionnels, mais pour obéir aux désidératas égoïstes de leurs ainés. La cause était différente, la méthode aussi mais le résultat était le même.

Boya était une machine à tuer en devenir et QingMing un futur esclave qui ne le réalisait même pas.

Il était hors de question que Hongruo laisse faire alors que les deux jeunes gens étaient sous sa garde pour l'instant.

Peu importait que Boya soit là à la demande du Trône.

Peu importait que QingMing soit là parce que Zhong Xing était entrain de faire le mariole dans les congères.

Hongruo se retrouvait avec les résultats sur les bras et il comptait bien y remédier. Ne serait que pour que la paix de son temple ne soit plus troublé par des hurlements en pleine journée. Ou des touffes de poils blancs un peu partout que QingMing s'arrachait compulsivement des queues sous le stress. A ce rythme, il n'allait pas tarder à se bouffer une patte et à se blesser pour de bon. Si tant est que Boya ne fasse pas un attaque cardiaque à force d'être tout le temps en colère. Ça finissait par boucher les artères. Même chez un cultivateur.

"- Boya Daren. Il suffit. Taisez-vous et reculez."

"- Mais."

"- Boya Daren !"

Boya la ferma et obéit.

Hongruo toqua doucement à la porte du demi renard.

"- QingMing Daren. Pouvez vous sortir s'il vous plait ? Boya Daren ne vous fera aucun mal, je vous le garantit."

QingMing finit par entrouvrir la porte. Il serrait ses queues contre lui comme un gosse une peluche. A son corps défendant, Boya ne put que trouver ça adorable.

"- Venez dans mon bureau tous les deux. Il est plus que temps que nous parlions."

Les deux jeunes prêtres obéirent la tête basse. Ils étaient encore assez proche de leurs années de shidi pour se sentir encore dans la peau de gamins qui vont se faire gronder par leurs Shifu.

Hongruo les fit s'agenouiller sur le sol devant son bureau.

Il les observa de longues minutes avant de soupirer.

"- Qu'est ce que je vais faire de vous ?" Boya faillit l'ouvrir avant de réaliser que la question était rhétorique. "La mousson commence en avance cette année. Les routes pour le nord vont être impraticables sans risque d'ici quelques jours à peine. Mais même si vous partiez maintenant, vous ne pourriez distancer les pluies. Quant à savoir où vous devriez aller…" Il renifla.

Boya grimaça discrètement. Il avait vraiment été en dessous de tout avec sa mission depuis son arrivée. A son corps défendant, il était tellement fasciné par QingMing qu'il était… totalement perdu.

"- Vous allez devoir tous les deux rester ici jusqu'à ce que les pluies se calment. Il y en a pour des semaines. Et vous manquez tous les deux de retenue autant que de jugeote. Aussi, vous allez dès demain integrer des classes avec mes séniors. Vous êtes un peu plus vieux qu'eux, mais ça vous occupera."

"- Zongzhu…" Voulu protester QingMing.

"- Vous n'allez bien sûr pas participer aux classes réservées aux secrets de la secte mais à tout le reste. Morale, Calligraphie, entrainement aux armes, musique, méditation. Je vous fais grâce des offices. Vous êtes peut-être des prêtres mais nous savons tous les trois à quel point cette partie de votre entrainement est prise par-dessus la jambe dans le Nord et l'Est." Ni Boya ni QingMing ne pouvait protester, c'était l'exacte vérité. "Boya Daren. Vous êtes ici à la demande de l'Impératrice pour établir la vérité sur la prise de pouvoir au sein de la Secte Nord. C'est bien ça."

"- C'est… heu… C'est bien ça. Et pour faire la lumière sur les rumeurs persistantes sur la heu… Nature de l'élève de Zhong Xing Zongzhu et la nature de leur… relation."

QingMing se redressa, piqué.

"- Comment ça la nature de nos relations ? Shifu est mon Shifu ! Je ne sais pas ce que les tordus de la Capitale ont de le crâne mais il est mon professeur, mon père adoptif !" Et il défendrait son honneur par vents et marées.

Boya frissonna. C'était la première fois qu'il voyait le doux regard marron se tinter de colère autant que de jaune. Les yeux humains se fendaient comme ceux d'un renard sous la rage de l'insulte.

"- Certains sont davantage certains qu'il est manipulé par un renard démon." Railla quand même le jeune chasseur.

La rage se transforma en pure fureur. Pourtant, elle n'était pas dirigée contre Boya. Le chapelet inattendu d'insultes que QingMing dédia aux responsables des rumeurs, empli d'improbabilités anatomiques sur ce qu'il apprécierait de voir les responsables des rumeurs faire en introduisant divers bout de leurs anatomies dans différentes cavités de leur propre corps ou de celui du voisin avec d'aller s'empaler sur la plus proche brouette fit lentement rougir le pauvre Boya jusqu'à ce que son visage soit aussi flamboyant que le soleil. Jamais personne n'avait utilisé un langage à la fois si fleurit et si coloré devant lui. Il en était et bien… choqué. Affreusement choqué.

"- QingMing Daren ! Enfin !"

"- Quoi ? C'est vous qui osez insulter mon maître et je devrais ne rien dire ? Shifu m'a sauvé la vie. Il m'a protégé depuis que je suis petit. Il a tout supporté pour pouvoir m'élever. Si quelqu'un est responsable de sa situation actuelle, c'est moi ! Parce que le reste du Yin Yang me déteste parce que je suis un demi-renard ! Je n'ai jamais demandé à être ce que je suis ! Mon maître devrait être un exemple de générosité et il se retrouve conspué par ses pairs ! Maintenant ça ? C'est… C'est outrageant !" Il en avait les larmes aux yeux alors qu'il fixait Boya comme s'il avait le cœur crevé d'apprendre ce qu'on reprochait à son maître.

Pas une seconde il ne pensait que c'était lui qui était vu comme le responsable de quoi que ce soit. Il était au service de son maître. Pas celui qui lui ordonnait quoi que ce soit. Il en aurait été incapable.

Boya était soudain mal à l'aise. C'était plus d'informations qu'il n'en espérait. Il lui faudrait un peu de temps pour tout traiter correctement. Et puis… Il n'aimait pas l'idée d'être responsable des larmes de QingMing, quand bien même il n'était que le messager.

Bourru, il croisa les bras sur le torse.

"- C'est mon boulot de déterminer si les accusations portées contre vous sont vraies ou fausses. Mais pour ça, il faudrait déjà que vous arrêtiez de me fuir comme une alouette des bois."

"- Alors arrêtez de me regarder comme si vous vouliez m'éventrer avec une cuillère !" QingMing était en colère maintenant. Il serrait toujours ses queues contre lui, mais il était en colère. Ses joues s'étaient teintées d'une légère rougeur qui amenait de la vie sur le visage déjà très mobile et expressif.

"- La colère vous va aussi bien que les sourires." Lâcha soudain Boya sans savoir ce qui lui passait par la tête.

Un énorme renard de deux mètres au garrot sauta par la fenêtre du bureau de Hongruo pour aller se cacher sous le foin dans les écuries.

Hongruo foudroya du regard Boya.

"- Vraiment ? C'était quelque chose à dire ça ?"

Boya avait juste envie de mourir. Qu'est ce qu'il avait été dire là ? Et pourquoi ?

A la Capitale, pendant que Boya et QingMing flirtaient comme une coupe de glace au sirop de fraise avec une cheminée allumée, Fangyue se remettait lentement de l'acquisition de son premier shishen.

He Shouyue n'était pas encore remis non plus. Il lui fallait s'adapter à la nouvelle énergie qui lui provenait du Serpent et non plus de son créateur. L'énergie était plus violente, plus primale, rien à voir avec le flux raffiné de Zhong Xing. Le papier avait heureusement totalement disparu de sa peau ainsi que l'instinct premier de tout faire pour protéger sa propre vie pour servir Fangyue. Si la première chose qu'il avait au cœur et à l'esprit était Fangyue, sa propre vie étant à présent assurée, il pouvait se concentrer aussi sur son bonheur et l'avenir.

Il n'avait pas une pensée ou un regret pour celui qui lui avait donné tant de lui-même et qui l'avait créé.

Zhong Xing avait fait son choix. Qui était-il pour le lui reprocher ?

Dans le nord, la situation était un peu plus trouble.

Zhong Xing était resté caché dans sa petite cabane sur les plaines de glace sans rien faire pendant que l'hémorragie consécutive au départ de ses shishen se coagulait lentement. Lorsque He Shouyue l'avait abandonné lui aussi, il ne s'en était pas vraiment inquiété. Il avait cessé de le nourrir depuis des jours, qu'il finisse par se dissiper n'avait rien d'étonnant.

Point positif même, il ne devrait pas tarder à retrouver tout ce qu'il avait mis en lui pour le créer.

La preuve la plus flagrante en était qu'il sentait ses forces lui revenir chaque jour un peu plus.

Dès qu'il l'avait pu, Zhong Xing avait tracé un seiman sur le sol pour invoquer de nouveaux shishen. S'il ne pouvait choisir ce qui allait venir à lui, il pouvait encourager une caractéristique ou une autre.

Il voulait des shishen forts. Aussi fort que possible. Il allait avoir besoin de toute la force d'une montagne pour pouvoir reprendre le contrôle de sa secte.

Lorsque Zhong Xing lia les nouveaux esprits qui avaient répondus à son appel, il était satisfait. Les Colosses de Pierre étaient parfaits. Ils étaient fort, puissant et incroyablement solides.

Leur seul petit défaut était sans doute leur vitesse et leur intelligence. Ou tout au moins, leur absence.

"- ATTRAPEZ LE !"

Les cinq Colosses regardèrent sans bouger le petit doigt une douzaine d'hommes en blancs jeter des talismans sur leur maître sans comprendre ce qu'ils devaient faire. Zhong Xing ne leur avait donné aucun ordre après tout. Ils se laissèrent tomber assis par terre et attendirent pendant qu'on emmenait leur maître loin d'eux. Il pouvait toujours les appeler. Enfin, quand il ne serait plus bâillonné bien sûr.

Xue TianGou leva les yeux au ciel lorsque son compagnon entra comme un prince dans l'auberge. Ils avaient volés discrètement dans la foret aussi vite et aussi loin que possible avant que la présence d'un village ne les force à mettre pied a terre. Xue TianGou volait en général au-dessus des nuages pour savoir où ils allaient et ce qu'ils risquaient de rencontrer pendant que Kuang HuaShi utilisait son pinceau à ras de terre pour éviter autant que possible les mauvais terrains. Gold Spirit s'installait juste devant lui sur son pinceau, en amazone, et se laissait trimbaler aussi longtemps que ses deux cadets en avaient l'énergie. Sans celle de Zhong Xing, ils étaient tous les trois notablement plus faibles et en même temps, plus forts. Ce qu'ils perdaient en puissance brute, ils l'avaient retrouvés dans la liberté totale qu'ils avaient sur leurs capacités. Même sans le vouloir, ce dont ils doutaient, Zhong Xing avait bridé leurs pouvoirs juste parce qu'il ne pensait pas qu'ils puissent avoir certain d'entre eux. C'était aussi ce qui avait bridé Gold Spirit dans un corps adolescent ou Kuang HuaShi dans une apparence masculine lui qui jusque là était un esprit aussi fluide que sa peinture. Pour Zhong Xing, des esprits forts ne pouvaient être que masculins. Et seuls des adultes pouvaient se battre. Sa domination sur les trois esprits les avait donc enfermés dans ce qu'il voulait voir et savoir d'eux.

Heureusement que Zhong Xing n'avait jamais réalisé la nature de la relation qui avait évolué entre le tengu et l'esprit artiste. Sinon, qui savait ce qu'il aurait fait encore.

Mais c'était derrière eux maintenant.

L'aubergiste se précipita lorsqu'un maître du Yin Yang en blanc, son élève en gris clair et sans doute un esprit servant sur leurs talons entrèrent dans son auberge. Ils n'étaient pas encore assez au sud pour que leurs vêtures ne soient pas immédiatement reconnaissable.

"- Daren, que puis-je pour vous ?"

"- J'aurais besoin d'une chambre pour moi et mon élève. Et un lit supplémentaire pour mon shishen."

Xue TianGou jeta un regard noir à son compagnon lorsque celui-ci lui fit signe de prendre leurs bagages et de les porter pour lui jusqu'à la chambre que l'aubergiste s'empressa de leur ouvrir.

"- Nous voudrions aussi diner au calme. Serait-ce possible ?"

"- Tout pour des membres du Yin Yang." Assura encore l'homme avec servilité.

Une fois la porte refermée sur lui, Kuang HuaShi se laissa tomber sur le grand lit au milieu de la pièce. Des serviteurs toquèrent pour apporter deux petits lits supplémentaire puis le diner avant de se retirer.

"- Je crois que j'aime de plus en plus te donner des ordres, mon corbeau."

Kuang HuaShi eut un petit rire lorsque Xue TianGou le renversa sur le lit.

Gold Spirit leva les yeux au ciel. Pendant que les deux gamins s'amusaient, il se décida à descendre dans la salle commune pour écouter un peu les cancans. Après tout, ils étaient des fugitifs. Zhong Xing aussi. Et QingMing également. Ils se devaient de garder les yeux et les oreilles grands ouverts.

Question 39 : Ce sera pas pour maintenant, mais est ce que QingMing et Boya iront sauver Zhong Xing ?

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A- Oui

B- Non

Question 40 : Comment se passent les cours avec Boya et QingMing ? (Plusieurs réponses possibles)

/polls/kjn1j5Q0GgQ

A- Ils sont très calment et parviennent à étudier correctement

B- Boya est scandalisé de devoir reprendre des cours.

C- Ça drague des deux côtés comme des sales.

D- Les disciples locaux sont tellement fascinés par les deux ainés qui ont été mis dans leur classe qu'ils en oublient d'écouter leur professeur pour les observer eux.

E- QingMing comme Boya finissent par prendre leur classe sous leurs ailes et leurs queues pour les aider.

F- Boya et QingMing passent leur temps à s'engueuler.

G- Boya et QingMing s'ignorent totalement.

H- QingMing peine à cacher ses appendices en plus.

Question 41 : Hongruo. (Plusieurs réponses possibles)

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A- Est très fatigué et à hate que les deux gamins repartent

B- Est très fier de lui-même et s'amuse beaucoup trop.

C- A très envie d'aller botter des culs dans le nord et l'est

D- Est determiné à rendre les deux gamins fonctionnel

E- Ecrit à l'Impératrice pour la tenir au courant

F- Ecrit à JingYun pour les tenir au courant.

G- Ne fait rien de plus et observe

Question 42 : QingMing (Plusieurs réponses possibles)

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A- Fait une crise existentielle

B- Réalise que Boya sent très bon.

C- Réalise que Zhong Xing a jamais eut son intérêt réellement à cœur

D- Décide de proposer a Boya de venir chasser avec lui (le lapin)

E- A des nœuds énormes dans les queues et se les arrache avec les dents en pleine nuit.

F- Se laisse porter et profite juste des cours. De toute façon c'est la mousson et il ne peut rien faire sans nouvelle de son maître.

G- Autre en commentaire

Question 43 : Boya (Plusieurs réponses possibles)

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A- Commence à faire une crise existentielle

B- Réfléchit à comment mener sa mission à bien

C- Se laisse porter et profite juste des cours. De toute façon c'est la mousson il a bien le temps.

D- Reprends la musique parce que QingMing pointe les oreilles quand il fredonne.

E- S'accroche à sa colère de toutes ses forces

F- A des mains avec pouces opposables qui peuvent aider.

G- Autre en commentaire

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