Résumé : « Le japon : archipel comptant pas moins de 440 volcans, dont 111 actifs à ce jour riquiqui bout de terre hébergeant 10% des volcans de la planète en raison de sa très sympathique localisation au niveau des quatre plaques continentales — la plaque du Pacifique, des Philippines, de l'Eurasie et la plaque nord-américaine. Souvent, Kuroo se demandait pourquoi ses ancêtres avaient décidé d'aller s'installer à un endroit aussi risqué, mais cela avait surement à voir avec la résilience bornée de l'humanité, cette « résilience » consistant à s'implanter n'importe où, qu'il fasse -30 ou 45, volcan ou pas. Ok, la vue était pas trop dégueulasse, mais quand même, quelle étrange idée, sachant qu'il y a des tas d'endroits sur la planète n'enregistrant pas des milliers de tremblements de terre chaque année ! Le pire était peut-être que ni ses ancêtres ni son expérience ne l'avaient habitué à ce genre d'occurrence. »
Chapitre 38 : Jishin desu
Le japon : archipel comptant pas moins de 440 volcans, dont 111 actifs à ce jour riquiqui bout de terre hébergeant 10% des volcans de la planète en raison de sa très sympathique localisation au niveau des quatre plaques continentales — la plaque du Pacifique, des Philippines, de l'Eurasie et la plaque Nord-américaine. Souvent, Kuroo se demandait pourquoi ses ancêtres avaient décidé d'aller s'installer à un endroit aussi risqué, mais cela avait surement à voir avec la résilience bornée de l'humanité, cette « résilience » consistant à s'implanter n'importe où, qu'il fasse -30 ou 45, volcans ou pas. Ok, la vue était pas trop dégueulasse, mais quand même, quelle étrange idée de décider de s'installer ici, sachant qu'il y a des tas d'endroits sur la planète n'enregistrant pas des milliers de tremblements de terre chaque année ! Le pire était peut-être que ni ses ancêtres ni son expérience ne l'avaient habitué à ce genre d'occurrence. Oubliez les vidéos où l'on voit ses braves compatriotes continuer à faire leur shopping alors que les étalages des rayons menacent de leur tomber sur la tronche, ou qui continue toute autre activité dans le plus grand calme alors que leur baraque menace de s'écrouler sur leur tête, non, Tetsurō n'était pas de cette nature nonchalante, et même si cela lui était arrivé un nombre incalculable de fois, la moindre secousse le faisait atrocement paniquer. Pas de chance pour lui, ces derniers jours avaient été ponctués de petits séismes, même si au final il n'avait ressenti que quelques secousses minimes, elles le mettaient à chaque fois dans un état de panique avancé. Petite consolation, il avait la chance d'avoir un amoureux blindé de tune qui aimait le couvrir de cadeau, et après s'être plaint de ne même pas avoir de table où pouvoir se réfugier dessous, Kenma lui avait offert un petit Kotatsu où il passait maintenant le plus clair de son temps quand il était chez lui, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Petite note positive également, il avait constaté que l'électricité et le gaz de son appartement se coupaient automatiquement dès qu'une secousse se faisait ressentir : ce qui voulait dire qu'en cas de plus gros séisme, il ne finirait pas dans une explosion dut à une malheureuse fuite de gaz. Alors oui, peut-être qu'à chaque fois que le courant était coupé, il ne pouvait plus cuisiner ou allumer pendant une heure, mais au moins il n'était pas mort explosé et c'était déjà pas mal.
Kuroo avait peut-être une amygdale proactive qui essayait le plus souvent de le protéger de dangers minimes, voire inexistants, mais peut-être que pour une fois, il devrait s'y fier plus que d'ordinaire.
-/-
1ère secousse
Après des semaines d'exil forcé, Kuroo était finalement de retour au CAPE. Il sentit son cœur se soulever d'allégresse alors qu'il descendait les marches menant à leur QG, les voix de ses amis commençant à lui parvenir. Il ouvrit la porte et inspira profondément, laissant cette fragrance si familière l'imprégner totalement (fragrance qui n'était finalement qu'un vaste bain de phéromones d'alpha et d'odeur de sous-sol poussiéreux, mais il y tenait tout particulièrement). Tous le saluèrent en le voyant arriver, et il leur répondit d'un geste de main. Il repéra rapidement Oikawa, Sugawara et Yamaguchi affalés pelle-mêle sur un canapé et il vint à leur rencontre. Oikawa et Sugawara se redressèrent en le voyant arriver, un sourire étrangement désolé se dessinant sur leur visage.
— Hey, le salua Sugawara d'une voix douce, comme s'il essayait de ne pas le brusquer.
Kuroo fronça les sourcils.
— Hey.
— Ça va ? demanda Oikawa, du même ton maitrisé.
Oikawa ? Concerné par l'impact que pouvaient avoir ses paroles sur autrui ? Cela commençait à devenir un poil inquiétant !
— Euh oui…
Le silence s'étendit entre eux, ce qui ne fit que renforcer le trouble de Kuroo.
— Comment ils vont ?
Il fallut quelques secondes à Tetsurō pour comprendre que la question concernait ses petits-amis.
— Bien…
Son trouble dû finalement se manifester assez ostensiblement car Sugawara précisa :
— Hum… Yamaguchi nous a raconté ce qui s'est passé…
— C'est Kōtarō qui m'en a parlé, précisa le concerné.
Oh, oui, l'expérience de mort imminente de son petit-ami ! Voilà qui expliquait l'inquiétude de ses amis.
— Oh… ça… oui ça va, plus de peur que de mal au final… Je savais pas que vous étiez au courant.
— Désolé, je leur ai dit… Kō m'a dit que je pouvais mais j'aurais dû voir avec toi, intervint le plus jeune.
— Pas grave hum… mais ça va, vous en faites pas… Un peu… brutale comme première expérience, mais ça va.
Oikawa et Sugawara hochèrent la tête de concert.
— Mais bon… apparemment tu t'en es remis…
Tetsurō releva les yeux, croisant le regard de Yamaguchi. Une lueur de malice dansait dans son regard et il esquissa un sourire graveleux. Cela n'annonçait rien qui vaille.
— Max-st…
Tetsurō se précipita sur lui pour le faire taire, plaquant ses mains contre sa bouche. Le geste ne fit qu'amuser son ami, et piqua la curiosité des deux autres. Il fit non de la tête, implorant silencieusement le plus jeune de ne pas continuer. Yamaguchi pouffa de nouveau. Il leva la main, ferma le poing et l'agita, formant un signe que Kuroo avait récemment appris à reconnaitre. Il sentit le sang lui monter à la tête, profondément embarrassé. Sugawara et Oikawa avaient eux aussi perçu le geste et le regardaient maintenant tous deux, incrédules. Bordel, il fallait qu'il dise à Kōtarō qu'il arrête de raconter sa vie sexuelle, surtout à cette peste de Yamaguchi Tadashi. Sugawara pouffa infantilement, et Oikawa échappa un sourire entendu.
— Oh je vois, tu n'es pas trop ennuyé finalement, commenta le châtain.
— Bordel Yamaguchi…
— Désolé, lui répondit ce dernier, pas désolé pour un sou.
Alors que Tetsurō allait poursuivre, il sentit le sol vibrer sous ses pieds. Il se jeta immédiatement à terre et plaça ses mains sur sa tête. Aucune secousse majeure ne se fit pourtant ressentir.
— Qu'est-ce que tu fous ?
— J'ai cru qu'y'avais un tremblement de terre.
Kuroo ne bougea pas de sa position.
Oikawa haussa un sourcil.
— J'ai rien senti…
— On aurait reçu l'alerte, commenta Sugawara en vérifiant son téléphone.
— Je… j'ai senti le sol vibrer.
— Oh, non ça c'est les travaux du métro, intervint Noya qui passait par là.
— Oh…
Kuroo se releva, et s'assit sur le bord du canapé. Yamaguchi plaça ses mains sur ses épaules, commençant à le masser gentiment pour le détendre.
— Faut pas flipper comme ça, ça arrive tout le temps en plus…
— T'as peur des tremblements de terre ?
— Bah évidemment !
— Bah bordel, t'es pas sortie de l'auberge mon pauvre ! intervint Oikawa en levant les yeux au ciel.
Ils procédèrent ensuite à ricaner tous trois bêtement. On pouvait dire ce que l'on voulait, il ne lui paraissait pas irraisonnable qu'un évènement tel que « Oh la la, la terre tremble, peut-être qu'on va mourir ou peut-être pas ! » déclenche chez lui une telle réaction.
Il croisa les bras et s'enfonça dans le canapé, oubliant totalement que Yamaguchi était toujours derrière lui.
— Kuroo, tu m'écrases un peu là…
— T'en mieux, ça t'entraines pour quand tu finiras enseveli sous les gravats alors que moi j'aurais correctement réagi.
Le plus jeune, pris de court, pouffa.
— C'est pas sympa… tu viendras pas me chercher si je finis sous les gravats ?
— Non, t'iras te gratter…
— Faux frère.
— Moi je viendrais, intervint Suga.
— Toi tu sauras enseveli aussi !
— Rooh…
Yamaguchi étendit ses bras et les enroula autour de brun, essayant tant bien que mal de l'enlacer (ou de l'entraver, au choix) malgré leur position respective.
— Râle pas, désolé de t'avoir vexé…
Kuroo leva les yeux au ciel mais se laissa amadouer.
— Max.
Saleté.
-/-
2ème secousse
Kuroo avait grandement tardé à effectuer quelque chose qui aurait dû pourtant être sa priorité : aller personnellement remercier Konoha-san de son aide. Il avait tardé déjà car malgré l'extrême gratitude qu'il avait à son égard, il ne le connaissait pas non plus tant que ça, il ne savait pas qu'elle serait la meilleure façon de réagir en le voyant. De plus, il ne savait pas non plus comment exprimer à quel point il était reconnaissant de son intervention. Un simple « merci » ne suffirait pas !
Là encore Kuroo Tetsurō nageait à contrecourant, et il commençait à se rendre compte que son impolitesse ne connaissait pas de borne. En faisant des cherches d'idées cadeaux sur internet, il s'était rapidement qu'il n'avait pas du tout intégré l'étiquette adéquate concernant ce procédé. Il avait fini par se retrouver sur des sites internet destinés aux touristes expliquant toutes les règles concernant la manière d'offrir dans son propre pays, et il avait appris des choses ! Depuis quand était-il censé offrir des cadeaux en retour d'autre cadeau ? Est-ce qu'il fallait qu'il offre des cadeaux de remerciement à Kenma pour tous les machins qu'il lui avait offerts ? Il allait se ruiner pardi ! Il n'avait pas non plus offert quoique ce soit à Oikawa pour le remercier d'avoir pris ses cours… Il savait déjà qu'il n'était pas non plus des plus distingués, mais tout de même, il y avait des limites !
Il avait donc décidé de partir en ville directement après les cours pour se lancer à la recherche de sa politesse perdue, aka, de cadeau capable de prouver sa gratitude à ceux qui lui étaient venus en aide. Trouver ledit cadeau pour Oikawa avait été d'une facilité déroutante et il ne lui avait fallu qu'une bonne dizaine de minutes pour trouver une magnifique paire de lunettes de soleil rose flash en forme de cœur : des lunettes de diva pour sa diva, parfait ! Pour Konoha cependant, la tâche s'avérait plus compliquée… Il ne connaissait pas assez l'individu en question pour lui choisir un cadeau personnalisé, mais il ne voulait pas non plus tomber dans le générique. Il décida de faire appel à son joker : Kozume Kenma.
— Qu'est c'que t'as ? lui répondit peu gracieusement son petit ami.
— Bonjour à toi aussi ô lumière de ma vie, prunelle de mes yeux.
Il l'entendit pouffer.
— Bonjour à toi aussi, qu'est-ce que tu veux ?
— Je cherche un cadeau pour Konoha.
— Oh… cool, et ?
— Et je sais pas quoi choisir, t'as pas une idée ?
— Pourquoi j'aurais une idée, j'en sais rien !
— Tu le connais plus que moi !
— Oui, non, Keiji saurait mieux te dire.
— Il bosse là, je vais pas l'appeler.
— Moi aussi je bosse.
— Kenmaaaaaa, s'il te plait ! ô enchanteur de mon cœur ?
— Enchanteur de mon cœur ? Sérieusement ?
— T'as pas une petite idée ?
— Pff… je sais pas… Oh ! Si tu trouves de quoi faire des poupées vodoo.
— Quoi ?
— Il aime bien en faire pour les gens qu'il aime pas.
Kuroo se tut. Ce n'était pas forcément le genre d'information auquel il s'attendait… Il n'était pas certain que fournir du matériel de sorcellerie pour torture était une formidable idée de cadeau.
— T'as pas une autre idée ?
— Hm… Du matériel pour mettre dans son donjon ?
Autre information qui lui était impossible de vérifier et dont il ne voulait pas avoir à juger de la véracité. Non pas que cela le dérange, chacun ses péchés mignons, mais pas certains qu'un fouet ou une balançoire d'amour soient une bonne idée cadeau.
— Kenma !
— Quoi, je propose.
— Tu pues et tu m'aides pas du tout…
Il entendit le blond ricaner à l'autre bout du fil.
— Ok ok… Hum… Il aime bien le thé.
— Le thé ?
— Oui.
Ma foi, voilà une idée pas trop mal… Ni trop, ni pas assez personnel.
Il opta donc pour cette possibilité.
Le problème à présent était qu'il s'y connaissait très peu en thé. Oui, oui, ses ancêtres lui faisaient très certainement les gros yeux d'où ils étaient, mais que voulez-vous, il était passé du chocolat chaud au café sans passer par d'autres boissons et sans, hélas, jamais s'y intéresser. Une rapide recherche sur internet lui permit de trouver une petite boutique de thé à proximité. Il pénétra à l'intérieur du magasin, se sentant immédiatement très peu à sa place dans ce lieu très sobre à la décoration traditionnelle, où les murs étaient entièrement composés du sol au plafond de vitrine refermant mille et un thés différents, enfermés dans de grandes jarres en métal sombre. Seul le nom noté dessus permettait de les distinguer. Il fit mine de les regarder d'un air intéressé, commençant à grandement paniquer intérieurement, car entre « vent d'automne » et « brise sucrée » quelle était le plus adapté ? Et puis y avait-il un langage spécial des thés ? Il devait surement y en avoir un, comme avec tout, les fleurs, les couleurs, les motifs de papier peint ! Bordel, sympa le symbolisme, sauf quand on en a pas les codes, il risquait de souhaiter toutes ses condoléances ou de déclarer une passion sexuelle fougueuse à Konoha-san sans même s'en apercevoir !
— Bonjour, bienvenue dans notre magasin.
Kuroo sursauta en entendant la voix si proche de lui. La jeune femme qui était venue à sa rencontre fit mine de ne pas s'en apercevoir. Elle se contenta de le saluer poliment, et Kuroo en fit de même.
— Vous cherchez quelque chose en particulier ?
— Du thé.
Kuroo vit la vendeuse se concentrer pour ne pas réagir à cette réponse tout à fait idiote puisqu'ils étaient tous deux debout face à un mur rempli de boîte de thé, dans une boutique vendant exclusivement… du thé.
— C'est pour une occasion particulière ?
— Un cadeau…
— Oh… Dans ce cas je peux vous proposer le « chant du rossignol » pour une occasion professionnelle, ou bien le « champ de murmures » pour une occasion plus personnelle.
— Oh euh…
— Le « mésange du paradis » et aussi un excellent choix, peut-être plus pour une naissance.
— Euh c'est pour remercier… quelqu'un qui a possiblement sauvé la vie de quelqu'un qui m'est chère…
La vendeuse cligna rapidement des yeux, regarda son mur de boîte de thé, et finalement se tourna vers les étalages au centre du magasin. Elle lui présenta finalement un service à thé complet de porcelaine blanche aux formes très épurées, très joliment présentées dans une boîte noire.
— Je peux vous proposer ceci, ce sont les dernières pièces de ce modèle.
Kuroo faillit tomber à la renverse en apercevant le prix.
— Comme il s'agit du dernier, je peux vous faire une remise de 40%.
Même avec une réduction, cela explosait son budget, et de très loin. Malgré tout il hocha la tête.
Si cette parfaite inconnue pensait que c'était ce qu'il lui fallait pour prouver sa gratitude, alors qu'il en soit ainsi.
Ils se dirigèrent vers la caisse.
— Comme il s'agit des dernières pièces, aucun remboursement ou remplacement ne sera possible, mais vous pouvez profiter de cet article pour pratiquement la moitié de son prix d'origine. Souhaitez-vous le faire emballer ?
Kuroo hocha la tête. L'employée lui choisit un furoshiki fait d'un tissue violet sobre cerné d'or. Elle lui présenta poliment le résultat final et lui annonça le prix. Kuroo acquiesça et présenta sa carte bancaire, les mains tremblantes, priant pour que le paiement passe dessus. Bien heureusement, ou malheureusement, la carte ne déclina pas l'achat. La vendeuse le remercia poliment et Kuroo lui rendit son salut avant de faire volteface, tentant de rejoindre la porte d'un air assuré. Cependant, au moment où il allait la passer, son téléphone ainsi que celui de toutes les personnes se trouvant à l'intérieur, se mit à diffuser un son qu'il ne reconnut que trop bien. De stupeur, il échappa son paquet tout juste emballé qui émit un douloureux bruit de fracas en rencontrant le sol.
« Jishin desu, Jishin desu »
Tetsurō se figea, mortifié, il tourna les yeux vers le reste des clients qui avaient l'audace de continuer leur shopping comme si de rien était, seule la vendeuse quitta son poste rapidement pour se diriger vers l'étalage de théières face aux caisses. Malheureusement, les secousses commencèrent avant qu'elle n'ait pu les atteindre.
Instinctivement, Kuroo tomba à genoux, et ferma les yeux, ce qui n'était pas forcément la meilleure réaction à avoir dans ce genre de situation : si le plafond lui tombait sur la tête il ne le verrait même pas venir. Il entendit simplement le cliquetis des boîtes en métal secouées par le séisme, la lourdeur des étalages en bois soulevés par les secousses, retrouvant le sol dans un claquement tonitruant. Puis, le silence revint, les secousses disparurent, l'alerte prit fin. Kuroo ouvrit lentement les yeux. À part un peu de casse et de désordre, la boutique semblait relativement en bon état. Tout le monde avait repris ses activités comme si rien ne s'était produit. Certains clients le regardaient avec inquiétudes, ne prenant pas pour autant la peine de s'attarder sur son cas. Kuroo se releva, tentant du mieux qu'il put de reprendre une respiration normale. Il chercha des yeux son paquet, qui était à quelques centimètres de lui, partis à la dérive au rythme des secousses. Timidement, il le récupéra et défit le nœud fermant le paquet. Il échappa un lourd soupire, dépité, en constatant que l'ensemble du set s'était brisé dans l'incident. Penaud, il retourna vers la caisse.
— Hum, dit-il pour attirer l'attention de l'employée.
Il ne lui fournit pas plus d'explications et lui montra l'étendue des dégâts. La vendeuse échappa un sourire tordu, gênée mais tentant tout de même de garder son mielleux professionnel.
— Désolé, mais aucun remboursement ne sera possible, et comme il s'agit de la dernière pièce, aucun échange non plus.
— Oh…
Tetsurō regarda son paquet, dépité.
— Si vous voulez je peux vous proposer ce coffret découverte, il contient une vingtaine d'échantillons différents, et le coffret et épuré et élégant.
Tetsurō regarda le coffret, lui la vendeuse, puis le coffret. Toute force vitale avait commencé à l'abandonner.
— Je peux vous faire une réduction de 20% dessus.
Marchandage par la pitié, il ne savait pas si cela le réjouissait ou le déprimait davantage… Il hocha vaguement la tête et lui présenta de nouveau sa carte.
Maudite terre volcanique.
-/-
La nuit était déjà tombée depuis un moment lorsque Kuroo arriva devant le Fukuro. L'été était parti, l'air s'était rafraichi et la nuit tombée si vite que cela en était désorientante. La porte de l'établissement était fermée, et Kuroo chercha des yeux son petit-ami avant de toquer à la porte. Keiji, installé derrière le bar, l'entendit et vint de suite à sa rencontre. Kuroo avait mine de rien passé une journée de merde, mais à peine eut-il croisé le regard de son amoureux que tout trouble l'habitant s'évapora. Akaashi lui sourit et ouvrit la porte.
— Hey.
— Hey.
Keiji se hissa sur la pointe des pieds et Tetsurō le retrouva à mi-chemin dans un baiser.
— J'ai pensé à toi en recevant l'alerte.
Kuroo hocha la tête.
— Hmm, c'était affreux.
Le regard de son aimé s'alluma d'une lueur mutine.
— Oh, mon pauvre ami.
Il prit ses mains dans les siennes et les porta à ses lèvres.
— Te fous pas de moi…
— Jamais.
Tetsurō, bien que peu convaincu, lui sourit, et l'embrassa sur la joue.
— Et vous de votre côté, pas de problèmes ?
— Un peu de casse… mise à part cela, tout va bien.
Kuroo hocha la tête et laissa son petit-ami se détacher de lui pour finir son travail. Alors qu'il s'approchait du comptoir, il se stoppa en entendant une voix familière lui parvenir :
— 'Kaashi, je sais pas ce qu'on va faire, on va devoir servir avec des assiettes et des tasses dépareillées comme des animaux ! Même si je commande maintenant ça va pas arriver avant de…
Konoha se tut en apercevant Kuroo. Le brun sentit son cœur se serrer. Leurs regards s'étaient captés. Kuroo fut troublé par le tumulte bouleversé que l'apercevoir avait engendré chez lui, et il croyait comprendre que cela était réciproque. Ils restèrent plantés ainsi, l'un face à l'autre pendant de longues secondes. Finalement Kuroo s'inclina profondément, exprimant toute la gratitude qu'il avait à son égard sans pour autant le formuler verbalement. Il resta quelques secondes ainsi et finalement se redressa et capta de nouveau le regard de son vis-à-vis. Konoha hocha la tête , puis il détacha son regard de lui pour tourner les yeux vers Akaashi.
— Je…hum… je vais m'occuper de ça… Si t'as fini de compter la caisse tu peux y aller.
Keiji hocha la tête. Il retira son tablier, récupéra son sac qu'il avait déjà déposé aux pieds du comptoir et se dirigea vers Kuroo.
— Merci, à demain Konoha.
— À demain.
Kuroo capta de nouveau son regard. Finalement le blond se tourna pour retourner à son travail. Tetsurō se tourna vers la porte, Akaashi la maintenant ouverte en l'attendant. Kuroo s'avança mais avant même qu'il ne passe le pas de la porte, un petit détail lui revint à l'esprit.
Merde, le cadeau !
Il fit volteface :
— Konoha-san !
Il était intervenu tellement brusquement que le concerné en sursauta. Kuroo ne s'en préoccupa pas et se précipita à sa rencontre. Il sortit le paquet au furoshiki violet de son tote bag et le présenta au blond à deux mains, s'inclinant poliment pour qu'il accepte le cadeau. Konoha fut si pris de cours qu'il l'accepta sans un mot. Kuroo se redressa aussitôt, le salua de nouveau et se précipita vers la porte. Akaashi le regarda revenir à sa hauteur, un brin surpris de son intensité.
— C'est bon on peut y aller.
Akaashi lui sourit. Il hocha la tête et il se mit en marche, Kuroo en fit de même. Au bout d'un moment, il tourna les yeux vers son amoureux. Il avait les yeux tournés vers le sol, un sourire pendu aux lèvres.
— Qu'est-ce qui t'amuse ?
Akaashi releva les yeux, tentant du mieux qu'il put de reprendre des traits neutres. Ses yeux eux, ne mentait pas.
— Rien, pourquoi ?
Akaashi était un bon menteur, un excellent même, donc si Kuroo entendait très clairement le mensonge dans sa voix, c'est que c'était effectivement lui qui l'amusait.
— C'était super awkward n'est-ce pas ? finit-il par demander, un rien blasé.
— Non…
Exagération, mensonge : cet homme n'avait donc pas de respect pour lui ?
— Keiji, se lamenta le brun.
Son amoureux pouffa.
— Bon, peut-être un peu…
— J'en étais sûr…
— Mais c'est l'intention qui compte.
Tetsurō haussa un sourcil.
— Et puis c'est tout de même adorable.
Kuroo continua de faire mine de bouder comme un enfant.
— Tu me diras ce qu'il a dit demain ?
— Certainement. Sauf s'il dit des horreurs… Ce qui malheureusement arrive très souvent.
— Hmm… Bah mens-moi alors.
— C'est noté.
— Non mais non ! Je disais ça pour rire ! Sinon je saurais jamais si c'est vrai ou pas !
— C'est bête.
Alors qu'il continuait à discourir de la sorte, Kuroo constata que son petit-ami tentait désespérément de rentrer son parapluie dans son sac, ce qui n'aboutirait clairement pas à grand-chose. Kuroo, tout en continuant ses enfantillages, lui tandis le tote bag qui portait à l'épaule. Akaashi le récupéra. Constatant que son parapluie ne rentrerait correctement qu'en réorganisant l'intérieur du sac, il sortit la boîte s'y trouvant.
— Après tout, j'ai l'habitude, c'est aussi pour cela que je suis…
Akaashi se tut en découvrant ce que la boîte noire renfermait.
— Tetsurō, qu'est-ce que tu fais avec un service à thé en miette dans ton sac ?
-/-
3ème secousse :
— Si tu veux je peux te le réparer ?
Tetsurō se tourna vers Kōtarō, ce dernier examinait attentivement les brisures de son service à thé cassé qu'il avait étalé sur son Kotatsu. Ils étaient tous les deux installés dans l'appartement du brun. Ils étaient rentrés ensemble, s'étant décidés à faire une « soirée pyjamas » improvisée dans son appartement.
— Vraiment ?
— Hmm… Les morceaux sont assez gros, ça devrait pas être trop difficile… Ma grand-mère m'avait offert de quoi faire du kintsugi* il doit me rester un peu de matos.
— Ta grand-mère t'a offert de quoi réparer des bols cassés ?
— Artistiquement ! C'est toute une philosophie tu sais ! La métamorphose, embrasser l'imperfection, tous ces trucs-là quoi.
Kuroo haussa un sourcil, peu convaincu.
Sur la liste des choses qu'il avait comptais faire avec Kōtarō pour la soirée, il avait pensé à manger des cochonneries, regarder des films idiots et plus si affinité. Il n'avait absolument pas vu venir le coup de la conversation sur la philosophie des trucs cassés. Kōtarō était toujours plein de surprise après tout, cela faisait après tout partit de son charme.
— Ça te dérange si je le ramène ?
— Non, vas-y.
Kōtarō hocha la tête, il récupéra toutes les brisures de porcelaine qu'il rangea dans la boîte d'origine puis la rentra délicatement dans son sac à dos. Délicatement ! Kōtarō Bokuto : ranger quelque chose délicatement ? On avait tout vu ! Il n'eut pas le temps d'y penser plus longtemps car son téléphone vibra sur la table, interrompant son flot de pensées.
— Oh ça doit être le…
— J'y vais ! s'exclama Kōtarō, qui se leva dans un bond et se précipita vers la porte.
D'abord pris de cours, Tetsurō pouffa en entendant son petit-ami descendre les escaliers avec la délicatesse d'un éléphant. Il revint quelques instants plus tard, brandissant fièrement un sac en papier semblant bien rempli.
— La bouffe ! déclara-t-il solennellement.
Il ricana et déposa le sac sur la table, s'empressant d'en vider le contenu.
— Tiens ça c'est le tien je crois.
Il lui posa sous le nez une boîte en carton, et Kuroo sentit son estomac se réveiller ardemment en découvrant le plat qu'il avait commandé : un katsudon, son katsudon… Il avait découvert ce restaurant quelques semaines auparavant et ne cessait depuis d'y commander, ne se lassant jamais du goût formidable de leur plat. Bien sûr qu'il avait sauté sur l'occasion de retrouver sa nouvelle nourriture favorite lorsque Kōtarō avait proposé la soirée pyjamas.
— T'as raison ils ont l'air trop bon babe ! s'exclama son petit-ami en découvrant son plat.
— Ah tu vois.
Il récupéra une paire de baguettes en bois. Au moment de les séparer en deux, les deux parties ne se scindèrent pas correctement et l'une d'elles se retrouva plus courte que l'autre.
— C'est de la merde ce truc, râla le brun.
Son amoureux explosa de rire :
— Ahh ! Tu sais ce que ça veut dire ça, malheur en amour.
Kuroo releva les yeux sur son petit-ami.
— Quoi ?
— Oui, ça veut dire que ton amour restera non-réciproque.
Précisons-le de nouveau : son petit-ami lui dit cela en rigolant bêtement, son petit-ami.
— Tu m'aimes plus c'est ça ?
— Plus maintenant.
Kuroo fit mine de bouder.
— Tu pues.
Kōtarō pouffa et lui offrit finalement un sourire sincère.
— Ou alors ça veut dire que t'auras des bébés moches.
Tetsurō éclata de rire, pris de cours par la remarque.
— Je m'en fous, même si mes enfants sont moches je les aimerais quand même et je sais qu'ils iront loin dans la vie !
— Ow, trop chou.
— Regarde, je sors bien avec toi et ta tête de chouette, ça m'empêche pas de penser que tu as de la valeur et que tu iras loin dans la vie.
Kōtarō eut l'air outré de cette remarque.
— Retire ça tout de suite !
Tetsurō pouffa infantilement.
— Non.
Son petit-ami fit le tour de la table et lui attrapa les bras.
— Retire ce que t'as dit !
— Mais je vais pas mentir.
Il le fit basculer en arrière jusqu'à ce qu'il se retrouve parterre, le maintenant au sol.
— Retire-le !
— Mais c'est pas grave d'avoir une tête de chouette.
— Dis que c'est moi le plus beau ! Dit, « Le plus beau des petits-amis s'appelle Bokuto Kōtarō »
— Le plus beau des petits-amis s'appelle…
— Bokuto Kōtarō.
— Akaashi Keiji.
— Non !
Kuroo éclata de rire. Kōtarō le lâcha finalement et le brun en profita pour entourer ses bras autour de sa nuque, l'attirant à lui pour un baiser.
— J'ai jamais dit que j'aimais pas les têtes de chouettes !
— T'es nul.
— Mais non.
Ils se retrouvèrent pour un nouveau baiser.
— Mais sinon ma mère m'a toujours dit que casser les baguettes ça portait mal…
« Jishin desu, Jishin desu »
Tetsurō se figea instantanément, la panique affluant immédiatement en lui. Le regard de Kōtarō changea immédiatement en constatant son état. Les secousses arrivèrent quelques secondes plus tard, le sol, les murs, le plafond, tout autour se mit à remuer violemment. Ils se séparèrent et sans attendre une seconde de plus, Kuroo se réfugia sous le kotatsu. Il ferma les yeux et plaqua ses mains contre ses oreilles comme un enfant affolé. Il sentit Kōtarō poser sa main sur son épaule.
— Ça va aller babe, ça va aller, lui murmura-t-il. Ça va passer. Respire.
Kuroo se rappela alors de reprendre son souffle. Il inspira profondément, tentant du mieux qu'il put de contrôler sa respiration.
— Ça va aller, ça va aller.
Il entendit quelque chose se briser non loin, les carreaux de sa petite fenêtre vibraient atrocement, le bois du parquet tremblait et grinçait comme s'il allait se fendre.
Finalement, après ce qui lui sembla une éternité, les tremblements cessèrent. Kuroo ouvrit de nouveau les yeux et sortit de dessous la table, à bout de souffle. Son petit-ami l'enlaça immédiatement pour l'apaiser. Le brun balaya la pièce des yeux : aucun dégât majeur n'était à déclarer, mis à part un verre qui avait explosé au sol. Il posa les yeux sur la table : l'entièreté de leur repas avait fini éparpillée dessus.
— Ah merde mon katsudon… J'aurais vraiment pas dû casser ces baguettes.
Kōtarō pouffa, rassuré de constater que son amoureux allait assez bien pour faire de l'humour.
Kuroo sourit malgré lui. Il releva les yeux : l'ampoule pendue au-dessus d'eux était restée allumée.
Il fronça les sourcils.
La lumière était toujours allumée…
— Kō, elle s'est éteinte la lumière ?
L'interpellé suivit son regard.
— Euh, je crois pas.
Cela voulait dire que l'électricité n'avait pas été coupée, que le gaz non plus ne l'avait certainement pas été.
— Il faut qu'on sorte, pressa-t-il.
— Quoi ?
— Je surréagis peut-être mais il faut qu'on sorte. C'est pas normal.
En décelant son inquiétude, Bokuto hocha la tête. Ils récupérèrent leurs sacs à dos et quittèrent rapidement l'appartement. Ils croisèrent d'autres résidents dans les escaliers et se retrouvèrent finalement dehors. Une dizaine de personnes attendait sur le trottoir en face de l'immeuble et ils passèrent à leur tour de l'autre côté de la route. Apparemment, il n'avait pas été le seul à s'inquiéter du fait que rien n'avait été coupé lors du séisme. Une fois dehors, Kuroo jeta un coup d'œil autour : aucun dégât majeur ne semblait être à déclarer. Le tremblement de terre n'avait pas été si violent que ça…
— Bon ça doit aller, déclara-t-il finalement.
Kōtarō hocha la tête.
À ce moment-là, un énorme bruit d'explosion retentit dans leur dos. Instinctivement, ils se baissèrent et se protégèrent le visage. Kuroo n'avait rien, Kōtarō non plus. Il se redressa et échappa un hoquet de stupeur en tournant de nouveau les yeux vers son immeuble : l'appartement juste en dessous du sien avait pris feu, les fenêtres avaient volé en éclat lors de l'explosion et d'énormes flammes rougeoyantes s'étiraient déjà à l'intérieur. Il entendit quelqu'un à côté de lui appeler les pompiers. Kuroo resta planté devant le désastre, incapable de réagir. Il sentit Kōtarō passer sa main dans la sienne. Impuissant, Tetsurō regarda les flammes s'étendre. Bientôt, elles avaient dévoré l'étage supérieur.
Son téléphone vibra et il détourna finalement les yeux : Kenma l'appelait.
Il décrocha, et répondit d'une voix étrangement calme.
— Ça va ! Vous allez bien ? demanda le blond paniqué.
Kuroo ne répondit pas, regardant face à lui l'air vide.
— Ji, vous allez bien ?
— Euh oui… On va bien.
— Bien, ça me rassure, je…
— Mais mon appartement est en train de prendre feu.
— Quoi ?! Vous avez réussi à sortir ?!
— Ah oui, on est devant…
— …Bon, ok, je viens vous chercher, j'arrive.
Kōtarō, qui devait avoir entendu la réponse, lui prit le téléphone des mains :
— Non, Kenma ! Prends pas la voiture ! S'il y a une réplique… et il a raccroché.
Lorsque les pompiers arrivèrent, trois étages étaient en flammes.
Lorsque Kenma arriva, son appartement avait fini de brûler.
— Plus jamais je casse des baguettes…
Les chats noirs portent malheur. Kuroo Tetsurō ne portait pas le surnom de « Jiji le chat noir » pour rien.
Mais il allait bien. Kōtarō allait bien, et c'était le principal.
C'est ainsi qu'une fois encore, Tetsurō Kuroo perdit l'entièreté de sa garde-robe… et bien plus encore cette fois.
Mais ils allaient bien.
Le bruit de l'explosion résonna encore longtemps dans ses oreilles.
-Fin du chapitre-
Il a pas une seconde de répit ce pauvre garçon ! Bon mais vous voyez très bien où on va non 😉 ?
J'espère que ce chapitre vous aura plu !
*Kingtsugi : méthode japonaise de réparation des porcelaines ou céramiques brisées au moyen de laque saupoudrée de poudre d'or.
Prochain chapitre : « Mugi Urushi »
« Oikawa Tōru avait deux passions dans la vie : l'astrobiologie et la mode. Enfant, il rêvait de devenir le premier styliste intergalatiquement reconnu pour ses talents après avoir habillé tout mars. (…) Avec le temps, il s'était bien rendu compte qu'il n'arriverait jamais à réunir ses deux passions, mais ce n'était pas pour autant qu'il y avait complètement renoncé non plus ! Il avait choisi la biologie, au moins il avait l'avantage d'être le plus stylé de tous les nerds présents dans son amphithéâtre chaque jour. « Tiens, regarde-le celui-là », pensa-t-il en voyant rentrer dans l'amphi un individu qui avait eu l'audace de mettre une immonde chemise bi-color violette et rose bonbon à rayures jaune fluo, quelle horreur ! Avec un pantalon jaune canari, quel mauvais goût, quel déshonneur ! Il se demanda qui cet individu pouvait fréquenter fagoter ainsi, personne ne voulait être vu en présence d'une telle chose ! La « chose » en question avançait dans sa direction. (…) Le drôle d'oiseau s'approchait de plus en plus, il était clair qu'il venait carrément vers lui maintenant : quelle audace, il ne tenait pas particulièrement à ce que cet individu s'installe près de lui, hors de question qu'il… Oh… Il reconnut enfin l'individu en question :
— Kuroo ?
— Yo , le salua son ami avant de s'installer à ses côtés.
Oikawa le regarda déballer ses affaires, profondément atterré.
— Ça va ? demanda finalement son ami en voyant la tronche qu'il tirait.
— Ça va ? Toi ça va, c'est quoi cet accoutrement ?
Le brun baissa les yeux sur l'accoutrement en question.
— Oh, c'est les fringues de Kōtarō, c'est le plus proche de moi niveau taille. J'ai plus trop de fringues donc bon…
— C'est pas parce qu'il est le plus proche en taille qu'il faut que tu… comment ça t'a plus de fringues ?
— Oh… mon appartement a pris feu ce week-end, du coup j'ai plus de fringues et plus d'appart.
Oikawa le regarda, stupéfait.
— Quoi ? »
See ya
FT
