Desert

Ma belle, mon ange, ma douceur. Je ne sais pas comment te dire ces mots, et je ne sais pas comment te les faire parvenir. Mais tu es toute ma vie, tu m'as redonné l'envie de me battre, tu m'as rendu le sourire qui avait quitté mes lèvres, et je ne trouverai jamais le moyen de te remercier assez. Pour le moment, je me contente de savourer chaque moment passé en ta compagnie, en essayant de te rendre aussi heureuse que tu le fais. Et je vois bien que j'y arrive, quand je regarde ton sourire peint sur tes jolies lèvres.

Je ne sais pas comment tu as fait pour m'envoûter comme tu l'as fait, et tout compte fait, je préfère ne pas savoir. Te sentir à mes côtés et savoir que tu seras là est bien assez pour moi. Je n'ai pas besoin de connaître le pourquoi du comment de tes sentiments. Je sais que tu m'aimes, et tu sais combien je t'aime, alors je ne vois pas pourquoi j'irais me compliquer la vie avec des histoire de pourquoi tu m'aimes et pourquoi tu restes à mes côtés malgré mes crises de connerie. L'important, c'est que tu sois là, et je sais que tu seras là quoi qu'il arrive.

Seulement, ma belle, on se cache et ça me pèse. Je sais bien que ça te pèse tout autant que moi, et qu'on devrait se contenter d'être heureux quand on est ensemble, qu'on devrait profiter de ces instants volés au temps, mais je n'y arrive pas. Enfin si, j'en profite, le les prends à pleines mains et les croque à pleines dents. Mais une fois ces moments sur un nuage terminés, le retour à la réalité est toujours amer. J'ai envie de t'embrasser au coin des couloirs, de tenir ta main dans la mienne quand j'en ai envie, à table, en entrant en cours, dans la salle commune, j'aimerais pouvoir te serrer dans mes bras à n'importe quel moment. Mais je tiens trop à toi pour ça.

Je sais, cette stupide idée de se cacher était la mienne, mais que veux-tu mon Hermione, je t'aime au-delà de la raison, mais pour ça, il nous faut être raisonnables. Je n'ai pas envie que par ma faute, tu sois blessée ou pire. Je n'ai pas envie que tu te fasses utiliser, je n'ai pas envie qu'on te fasse du mal pour m'atteindre. Nous nous aimerons quand j'en aurai fini avec Voldemort. Parce que je sais que je le vaincrai. Il n'y a aucune raison pour que je ne survive pas. Je l'ai déjà fait une fois après tout. Avec la protection de ma mère, certes, mais c'était grâce à son amour. Là encore, je sais que c'est l'amour que me sauvera, mon ange. Le tien.

Dumbledore avait raison, finalement. Même si l'amour ne me confère pas des pouvoirs surhumains, il me pousse à vivre.

Ma tendresse, si tu savais ce que je vais faire, tu ne sourirais pas ainsi, et tes yeux seraient emplis de larmes. Tu essayerais de me retenir, mais tu n'y arriverais pas. Alors tu viendrais avec moi, et tu te mettrais en danger. Et ça, tout ça, je ne peux pas le supporter. Pour le moment, j'embrasse tes paupières, et dans quelques heures, je partirai. Mais je n'ai pas envie de penser à ça. Je veux juste profiter du temps qui nous est imparti. Je veux profiter de chaque moment, chaque minute, chaque seconde en ta douce compagnie. Et pourtant, comme une tumeur, la pensée de mon combat à venir ne cesse de me bouffer l'esprit. Il faut que je m'en libère. Mais avant tout, j'ai besoin d'un peu de tendresse.

Et tu me comprends, ma douce, tu me comprends mieux que quiconque. Tu t'avances vers moi, et tes gestes se font plus précis. Tu sais ce dont j'ai besoin, j'ai besoin de toi, de ton étreinte. Et alors qu'on se laisse rouler sur le lit, alors que nos respirations s'accélèrent, je te le dis. Je le murmure. J'ai envie que tu l'entendes et que tu me retiennes, et en même temps, j'espère que tu ne l'entendras pas. Je te le dis, ce qui me bouffe depuis le début de la journée. Je te dit que bientôt, on n'aura plus à sa cacher, je te dis que bientôt tout sera fini. Et tes yeux se ferment, et tu mords ta lèvre. Je ne sais pas si tu as compris mais là où tu es, tout ça n'importe pas. Laisse-moi te rejoindre là-haut, mon si bel ange.

Le temps passe trop vite quand on dort, on aurait dû le savoir. Mais te tenir tout contre moi en m'assoupissant, c'est quelque chose de tellement doux que je n'ai pas pu m'en empêcher. J'ai l'impression qu'on a perdu des instants précieux, mais tant pis. On se chahute un moment, et puis on s'habille. Je te regarde enfiler tes vêtements un peu n'importe comment. Depuis quand tu boutonnes aussi mal tes chemises ? Je me lève, et nu comme un ver, je t'aide à t'habiller. Ca te fait rire que je te materne. Mais j'ai besoin de ta proximité. C'est là-dedans que je puise mon courage pour ce qui m'attend tout à l'heure.

On se sépare devant l'entrée de ta chambre. Nos doigts se délient, et nos bouches se rencontrent une dernière fois. Ce baiser, je ne sais pas si tu le ressens comme ça, a comme un goût d'au revoir. Je refuse de penser que c'est un goût d'adieu. On se reverra, mon ange. Je ne t'en fais pas la promesse, parce que je ne veux pas te décevoir, mais j'ai le sentiment qu'on se reverra. Tu entres dans ta salle commune, et derrière le tableau en train de se retourner sur toi, je te vois m'envoyer un baiser du bout des doigts. Tes mimiques si enfantines me donneront la force, ma douce, de nous débarrasser une fois pour toute de ce gêneur à notre liberté.

Je suis toujours devant le tableau qui s'est refermé sur toi. Je reste quelques secondes, à contempler Mélusine qui me fait de l'œil avant de quitter l'entrée de ta salle commune. Je te connais tellement, ma tendre, que je sais déjà que tu vas te laisser tomber dans le fauteuil de velours et que tu vas repenser à nous. Je sais aussi qu'après ta rêverie, tu prendras une douche, pour ne pas qu'on sente mon odeur sur toi. Ensuite, tu iras à la salle commune des Gryffondors, où tu espèreras me voir jouer aux échecs avec Ron. Mais aujourd'hui, mon ange, je ne perdrai pas contre Ron. En revanche, je suis bien décidé à mettre Voldemort mat.

Mes pas se dirigent d'eux même vers la salle commune. Ron me fait un signe de la main, auquel je réponds par un sourire, et lui désigne la chambre. Il ne dit rien, et continue sa partie avec Dean. Et moi, là haut, qu'est-ce que je fais ? Je commence à flipper. Alors je te laisse un mot. Enfin, je vous le laisse, à toi et à Ron. J'espère que vous comprendrez. Et c'est seulement là que je me rends compte qu'au dos du parchemin, il y a un dessin de toi. Je ne dessine pas souvent, et pas forcément très bien, mais là, j'avoue, je me suis surpassée. Ce dessin, c'est tellement toi ! Tes mimiques, ton attitude, ton regard. Et c'est même ta chanson préférée... « Je voudrais te dessiner dans un désert ». Je l'ai fait. Un jour, je te l'offrirai. Pour ton anniversaire, certainement.

En attendant, Voldemort ne va pas se tuer tout seul, quoi que ça serait fort pratique si on y pense. Je flippe vraiment tout ce que je peux. Mais j'ai confiance en toi et en moi. Je sais que grâce à la force que tu me donnes, mon amour, grâce à ça, je peux réussir. Et je vais réussir.

J'ouvre les portes de mon armoire, et je prends mon balai. Je grimpe dessus et je m'envole par la fenêtre ouverte. Et heureusement, voler me permet d'oublier un peu la tension qui s'accumule. Durant tout le temps qu'on passe ensemble, mes soucis s'envolent. Et là, ils me sont retombés dessus. Voldemort, la prophétie. Le vol me permet de m'éloigner un peu de ça. Le vent froid fouette mon visage, mais il est tellement engourdi que je ne sens pas grand-chose. Mes doigts bleuissent, et je me traite de con, parce que je sais que j'aurais dû prendre une paire de gants. Mais tu me connais, et on ne me refait pas. Je suis tellement tête en l'air. Des fois, je suis même pire que Neville. Enfin, là j'exagère, quand même.

Je me pose pas loin de la cabane hurlante, et je repense un moment à notre troisième année, à Sirius. Je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu as fait pour lui ce soir là. Je trouve juste ça tellement dommage qu'il n'ait pas pu en profiter comme il aurait dû. Sirius était fait pour être libre, et le voilà coincé derrière un voile. Un jour, mon trésor, je sais que tu trouveras un moyen de le sortir de là, tu es tellement brillante ! Mais je n'ai pas le temps de m'appesantir sur nos souvenirs de jeunesse. Je n'ai malheureusement pas de temps à perdre.

Je pose mon balai contre les planches de la cabane et tout en resserrant les pans de ma cape autour de moi, je transplane. J'arrive à côté du cimetière dans lequel j'ai été envoyé contre mon gré en quatrième année, et je sors ma baguette de la poche intérieure de ma veste. J'avance sans bruits en direction du vieux manoir qui surplombe le cimetière. J'espère que Voldemort ne s'attend pas à ma visite. Histoire de me faire plus discret encore, je ferme mon esprit. Pas envie qu'il me trouve avant que je n'arrive à l'entrée de la maison.

J'avance sans difficultés, et sans rencontrer le moindre obstacle. Pourvu que ça dure. Et finalement, ma main rencontre la poignée de la porte du manoir. Je pousse doucement la porte qui, à ma grande surprise, ne grince pas. A l'intérieur, tout est sombre. Ca sent le renfermé et la poussière, et des toiles d'araignées pendent du plafond. Glauque.

Comme tu le sais, ma douce, puisque tu n'arrêtes pas de me le répéter pour me motiver à faire mes devoirs de potions, donc euh, comme tu le sais, je suis un garçon très intelligent. La preuve en est que pour ne pas me faire remarquer à cause de mon empreinte magique, j'ai emmené avec moi une des oreilles à rallonge des jumeaux. Ca me permettra de localiser Voldemort sans faire de magie. Pas totalement con, ton homme, n'est-ce pas mon amour ?

Visiblement, il est en haut des escaliers, dans une pièce. Je crois que le rat est avec lui. Et si je ne m'abuse, Bellatrix Lestrange lui tient également compagnie. Et je ne m'abuse pas, puisqu'elle est encore en train de se ridiculiser en m'appelant Bébé-Potter. En attendant, c'est pas moi qui aurais besoin d'un gros coup de maturité. Elle est complètement conne cette bonne femme. Je comprends que Sirius ait été atterré de l'avoir comme cousine. Heureusement qu'il y avait Tonks pour rattraper le coup. C'est marrant, quand même, je vais me battre contre mon ennemi juré, l'assassin de mes parents, le traître et celle qui a tué mon parrain, et tout ce que je trouve à faire, c'est méditer sur la famille de Sirius. Finalement, si ma belle. Désolée de devoir te l'apprendre, mais ton homme est totalement et irrémédiablement con.

Je me décide finalement à me bouger, je glisse l'oreille à rallonge dans une de mes poches et j'avance à pas de loup en direction de la porte. Histoire de faire une entrée fracassante, j'utilise le sort que tu as utilisé en troisième année pour sortir Sirius de son cachot. Un grand coup de Bombarda et je me retrouve dans la pièce, en train de penser que c'est marrant, mais que tout me rappelle à Sirius, là.

Bellatrix tire la gueule en me voyant. Queudver tremble de partout, et Voldemort se permet de hausser un sourcil. Il est tellement démonstratif. Eh oui, Bellatrix, le Bébé-Potter s'est déplacé jusque ici pour en faire voir de toutes les couleurs à ton mort-vivant de maître. Ledit maître se permet un sourire. Je suis gâté aujourd'hui. Même si je préférais la version sans sourire, parce qu'il fait quand même peur, ce… ce quoi au juste, parce qu'on ne peut pas vraiment le qualifier d'homme.

A part Voldemort qui a haussé un sourcil et Queudver qui tremble de partout, on est tous les quatre totalement immobiles. Voldemort et Bellatrix me jaugent du regard, alors que Queudver me fixe de ses petits yeux humides. Finalement, le maître des deux imbéciles prend la parole. Sa voix est douce et caressante, et bizarrement, ça me fait bien plus peur que s'il avait un ton menaçant. Il me dit qu'il est surpris de me voir ici, mais que ça l'arrange, puisque ça lui évitera un déplacement. Ravi de vous satisfaire, votre horreur.

Il a pas envie d'en finir, alors que je n'ai qu'une seule envie, c'est en terminer une bonne fois pour toutes. Mais au fil des années et des confrontations, j'ai appris que Voldemort est comme ça. Il aime se pavaner, faire le fier, et montrer combien il a pas peur de moi. Seulement cette fois, je ne lui donnerai pas la satisfaction de lui montrer que j'ai peur. Mon esprit est fermé, et mon regard déterminé. Je pense à toi ma tendre, et à ce qu'on sera tous les deux une fois que lui ne sera plus.

Et puis tout se joue en quelques secondes. Bellatrix me lance un sort, je crois que c'est un Doloris, je prépare un bouclier, mais Queudver le lui renvoie avant que le sort ne se heurte à mon bouclier. Elle s'écoule au sol et se tord de douleur. Voldemort fusille Queudver du regard. Même si je suis surpris de ce geste, je sais pourquoi il a fait ça. C'est grâce à moi qu'il est toujours en vie, et il m'en doit une. Il a décidé de me renvoyer la pareille maintenant. Ca m'arrange, ma douce, tu n'as pas idée. Le Seigneur des Ténèbres est assis dans son fauteuil et regarde froidement ce qu'il se passe sous ses yeux. Bellatrix se convulse, Queudver tremble encore plus qu'avant, et moi, j'essaye d'avoir fière allure et surtout, de ne pas lui montrer combien j'ai peur.

Lestrange se relève finalement, et une lumière verte sort de sa baguette, et frappe Pettigrow de plein fouet. Le rat s'effondre au sol, mort. Sirius, mon vieux, je suis désolé, mais c'est celle qui t'a tué qui t'a vengé. Elle se tourne vers moi, le visage déformé par la haine. Je n'ai pas envie de me battre contre elle, si je suis venu, c'est pour Voldemort. Il le sait, et d'un geste, lui intime de rester en arrière. Il lui susurre de ne surtout pas se mêler du combat, et ce, quoi qu'il arrive. C'est une affaire entre notre ami Harry et moi, ajoute-t-il. Elle serre les poings mais n'a pas le choix.

Voldemort se lève, majestueux, et pointe sa baguette sur moi. Oui, je suis sûr de ce que je viens faire ici. Ce que je fais, je le fais pour toi, mon amour. Pour que l'on puisse vivre heureux, sous le regard des autres. On se salue, et le duel commence. Je ne vais pas te faire la liste de tous les sorts qu'on s'envoie et se contre, ma belle, parce que ça serait une longue liste lassante. Je ne sais pas combien de temps ça dure, mais c'est incroyablement long, et je commence à fatiguer. Heureusement pour moi, lui aussi fatigue. Nos sorts sont moins puissants, et font moins d'étincelles lorsqu'ils se rencontrent.

Et puis tout se passe comme dans le cimetière, comme il y a trois ans. Il me lance un Avada Kedavra, et je lance un malheureux Stupefix. Nos sorts se rencontrent, et au lieu de s'annuler, ils se lient, et nos baguettes sont reliées par un filament de lumière. J'ai une pensée pour Fumsek, je lui dois beaucoup, à cet oiseau là. Quand je rentrerai, je le remercierai. Je sais qu'il me comprendra. Le Prior Incantatem m'arrange bien. En fait, je comptais là-dessus. Je me suis beaucoup entraîné à la concentration. Encore un peu, et je maîtrisais la télékinésie. Ne ris pas, mon cœur, je ne suis pas en train de plaisanter. J'ai réussi une fois à déplacer mes lunettes sur la table de chevet rien qu'en y pensant. Cette fois, je suis prêt.

Je serre ma baguette à deux mains, et je me concentre sur les boules de lumière qui se forment sur le fil. J'attire celle qui est mon sort, et seulement celle-là. Je l'attire vers moi, et elle remonte le fil, en passant à travers les autres gouttes. Voldemort est sous le choc. Il ne s'attendait pas à ça. Tout me semble tellement plus facile qu'en quatrième année ! Merci mon ange, merci ma douce Hermione de m'avoir fait potasser des tas de bouquins sur ce phénomène. Grâce à toi, même Voldemort est dépassé.

La goutte de mon Stupefix remonte toujours le long du fil de lumière, et s'approche de plus en plus de ma baguette, qui se met à vibrer de plus en plus fort. Je redouble de concentration, et lorsque la bille lumineuse rencontre la pointe de ma baguette, celle-ci ne vole pas en éclats, mais absorbe la goutte. Voilà, mon sort m'est revenu. Il faut maintenant que je lui renvoie le sien.

Je fixe du regard une autre de ces perles de lumière. Je sais laquelle c'est, c'est la plus grosse de toutes. Je la lui envoie sans aucune difficulté. Il essaie de lutter, mais je ne pense pas que ça serve à grand-chose. Sa baguette à lui va voler en éclats, et normalement, le sort devrait le frapper de plein fouet, ne pouvant plus être absorbé par la baguette. Il prend peur, et essaye de rompre le lien entre nos baguettes, mais je raffermis ma prise. Cette fois, aucun sort ne jaillit de sa baguette, je ne verrai pas mes parents cette fois. Et de toutes façons, de l'amour, j'en ai assez avec toi dans le cœur.

Il ne me reste plus qu'à tenter le tout pour le tout. Je redouble de concentration. La baguette de Voldemort explose entre ses doigts, et le temps se fige. Je fixe d'un air éberlué les milliards d'échardes qui viennent se planter sur le visage déformé du Voldemort. Dans ses yeux rouges, je peux lire de la surprise, de la colère et beaucoup de peur. Il ne s'attendait pas à ça, il ne l'avait pas prévu. Il s'en veut, il m'en veut, et il crève de frousse avant que le rayon vert ne l'atteigne de plein fouet. Enfin, je crois que c'est comme ça que ça se passe, parce qu'il bascule en arrière, gracieusement, un peu comme quand Sirius est passé de l'autre côté du voile. Il bascule lentement, et la lumière de l'Avada Kedavra le touche.

Voldemort tombe au sol dans un bruit mat, qui résonne dans mes oreilles. Et Lestrange ne comprend pas encore ce qu'il s'est passé. Quand à moi, je suis tellement fatigué à cause de l'intense concentration que je me laisse tomber au sol. C'est comme si elle avait attendu ça pour se réveiller. Elle réagit au quart de tour. Elle brandit sa baguette et me lance le sort de mort. Je tente un sort de bouclier, qui n'a pour effet que de refléter un peu le sort. Je crois qu'elle est morte elle aussi. Et avant d'être touché par la lumière verte, je pense à toi, ma douce.

Je pense à toi, à ton rire, à tes sourires et tes soupirs. J'entends le son de ta voix, je goûte tes baisers, et je ressens la douceur de ta peau. Je suis désolé, mon ange, j'aurais aimé revenir pour toi. Oh mon amour, mon cœur est lourd, je n'ose même pas imaginer ta réaction. J'ai peur de ce qui m'attend. J'ai peur de ce qui t'attend. Je ne suis pas encore mort que déjà je compte les heures je compte les jours avant que nous ne nous revoyions. Parce qu'on se reverra mon cœur, et ça j'en suis sûr. Je ne sais pas comment, mais on se reverra. Je t'en fais la promesse.

Cette chanson, encore qui revient. Et mon envie soudaine, à nouveau d'en illustrer les paroles. Je voudrais te dessiner dans un désert. Le désert de mon cœur. Parce que là, oui, il est totalement désert. Même si tu prends toute la place, je me sens irrémédiablement vide. Cette foutue lumière semble se faire attendre.

J'aimerais vivre encore pour profiter de toi, et de chaque instant. Si je n'allais pas crever bêtement, on pourrait profiter de notre liberté nouvellement acquise. On s'embrasserait dans la bibliothèque, à l'abri des yeux perçants de l'autre folle. Je te serrerais dans mes bras dans la salle commune, et on pourrait entrer dans la grande salle main dans la main, s'asseoir côte à côté et se bouffer des yeux. Mais je n'ai pas le choix, mon amour. Je passe mon tour. J'ai déserté les alentours et malheureusement, ça n'est pas à Poudlard que l'on pourra profiter de la fin de Voldemort. Je te quitte, voilà c'est tout. Mais crois-moi, si je le pouvais, je resterai à tes côtés, et la vie dont tu rêves, je te l'offrirais.

Dans la nuit parfois, le nez à la fenêtre, j'attendais que le sommeil vienne. Et je pensais à toi à chaque fois. Lors de mes insomnies, tu étais avec moi. Quand je faisais ces foutus cauchemars, ton sourire dans ma tête me soulageait. Tu es ma vie, mon Hermione. Je donnerais tout pour toi, si je ne t'avais pas encore tout donné. J'aurais aimé t'offrir cette liberté à laquelle on rêvait les yeux ouverts comme fermés. Mais tout ce que tu auras au final, c'est un deuil. Si j'avais su…

Mais là, c'est foutu. La lumière s'approche de plus en plus, et je commence à me sentir faible. La vie me fuit et je sombre.

S'il te plait ma belle, je voudrais encore que tu me rendes un service. Une fois que tout sera terminé, et que tout le monde saura que je suis mort, je voudrais que toi et Ron fassiez une petite chose pour moi encore. S'il vous plaît, jetez au vent mes tristes cendres, voilà

La lumière frappe, et sur mes paupières closes s'affiche ton image.


Pour leurs reviews, je tiens à remercier:

Shadowgirl92666 : Alors je t'ai fait pleurer ? Désolée, c'était pas mon intention... Pour etre franche, j'avais même pas l'intention de tuer Harry, et Hermione était encore moins censée mourir... Mais finalement, ça se passe comme ça, et je suis désolée que ça t'ait fait pleurer. Sinon, la chanson, c'est 'Désert' d'Emilie Simon. Et merci beaucoup pour tes compliments !

Evane : Et bien voilà une mini-suite. Juste le point de vue de Harry, parce que c'est vrai que je l'ai un peu délaissé avant. Merci en tous cas pour ta gentille review.

Florineige : Merci beaucoup !

Le Saut de l'Ange : C'est vrai qu'on trouve beaucoup beaucoup d'OS Harry/Hermione. Mais mon OS n'en est plus vraiment un, alors je me suis un peu rattrapée, non ? J'avais pas envie que tu te mettes à bouder pour ça quand même ! Merci beaucoup pour tes commentaires encourageants !

Prudence-Moony : Voilà la suite, et même pas via msn !