BÉNÉVOLENTS - 5 PACIFIEURS


8 Sauvetage

─ o ─

─ Une fois ces protections mises hors de service, de simples torpilles à photon suffiront à détruire les croiseurs un à un. Conclut Azaram d'un ton impitoyable

Ghorqon le contempla avec étonnement, comment pouvait-il être aussi certain de leur victoire? À un vaisseau contre 10 croiseurs taillés pour la guerre ? Sa surprise fut encore plus grande lorsque T'Rau protesta, avec une détresse palpable.

─ NON! Je ne veux pas devenir un instrument de mort!
Elle avait déjà fait du mal autrefois, sans le savoir, sans le vouloir. Elle en était encore marquée au fer rouge. Dans sa méconnaissance, elle avait violemment agressé Jim et Spock. Elle n'était plus ignorante désormais, elle refusait catégoriquement de répandre à nouveau de la souffrance !

─ Nous sommes en guerre! Gronda Ghorqon. Vous ne pouvez pas vous permettre de vous laisser aller à la sensiblerie! Ne comprenez-vous pas? Nous sommes en guerre contre cette armée de traîtres !

─ Ceci n'est pas ma guerre! Répliqua T'Rau avec fermeté. Je ne suis pas une arme! Je veux aider à permettre la signature d'un traité de paix, pas de faire couler le sang!

─ Mais enfin! Raisonnez-la ! S'indigna le Chancelier en se tournant vers les Commodores

─ Nous ne pouvons aller à l'encontre de son consentement. Décrétèrent-ils d'une même voix ferme.
L'angoisse de T'Rau et les relents de son sentiment de culpabilité leur étaient nettement perceptibles.

Leur Kash-naf transmettait à Leonard les douloureuses émotions de T'Rau. Il en comprit l'origine.
─ Comprenez que c'est pour elle une question de déontologie personnelle. Une promesse qu'elle s'est faite à elle-même, il a longtemps.

─ Déontologie ? Vis à vis de quelle lois ? Que risque-t-elle à y déroger ?

T'Ycha intervint à son tour, de sa voix à la fois douce et ferme :
─ Ce vaisseau n'est pas une simple machine, il est l'enveloppe corporelle de T'Rau. Elle nous abrite en elle, elle vous a sauvé la vie. C'est à de décider de la façon avec laquelle son corps sera utilisé.

─ Nous ne pouvons pas transformer son corps en arme sans son consentement, cela reviendrait à trahir sa confiance. Insista Azaram d'une voix orgueilleuse

Ghorqon comprit qu'il n'avait aucun moyen d'imposer sa volonté, ni de les faire changer d'avis :
─ Je ne suis pas un ingrat. Mais il va bien falloir engager le combat d'une façon ou d'une autre, et nous sommes en infériorité numérique.

─ Notre mission première est de trouver dans quel vaisseau est retenue votre fille Atlhebtur. Précisa tranquillement Spock. Et de la ramener à bord.

─ Ensuite, il suffira simplement de désarmer chacun ces vaisseaux. Poursuivit Kirk. Penses-tu pouvoir faire cela T'Rau ? L'acceptes-tu ?

─ Oui. Mes faisceaux d'anti-matière quantiques * peuvent être d'une précision chirurgicale.

─ ... ouiii... Murmura Kirk d'une voix lointaine. Je les vois !

─ Cette technologie est fascinante ! Confirma Spock

─ Que voyez-vous ? S'étonna McCoy

Spock et Jim se levèrent soudain. Jim posa sa main sur l'épaule de Leonard.
─ Ça.
Le médecin frissonna. Les esprits de ses T'Hylara s'étaient à présent totalement adaptées à cette connexion particulière avec T'Rau. Ils voulaient tout partager avec lui, TOUT. Comme Jim et Spock le faisaient déjà entre-eux depuis des années. Leonard répondit à leur question informulée, pressante, aimante, possessive. Oui, il l'acceptait d'être lui-aussi connecté à T'Rau, ce qui allait permettre à leur Kash-naf de retrouver un équilibre harmonieux.
L'écoulement du temps suspendit son flux, alors que des vagues croissantes de vertiges menaçaient son équilibre. Jim enroula ses épaules de son bras protecteur, l'attira contre son buste puissant. La main de Spock se posa à sa taille, se colla à lui, son corps ferme l'enveloppa d'une chaleur insensée. La fusion mentale se fit plus intrusive.
Tout se figea autour de Leonard. Guidés par les esprits de ses T'Hylara, les processus mentaux de sa psyché s'accélèrent de façon incroyablement rapide. Son kash-naf s'harmonisa sans heurt avec cette nouvelle configuration de leurs liens. Cet accomplissement fut salué par la brève, mais puissante, bouffée de satisfaction de Spock, qui revendiqua aussitôt sur lui son droit de propriété : «T'elek! [nôtre]»

L'esprit de Leonard se soumit façon réflexe.
«Oui, Spock, t'dular [vôtre] »
Telle était cette nouvelle réalité, il leur appartenait entièrement, tous comme eux-deux étaient à lui.

« OUI!» Approuva Jim avec jubilation.

Leonard comprit que tout ce partage n'avait duré qu'une poignée de secondes. Ghorqon restait... figé dans son mouvement. C'était la première fois qu'il expérimentait un tel phénomène.
«Incroyable! C'est à croire que nos échanges de pensées suspendent l'écoulement du temps »

« C'est impossible, Leonard.»

Le médecin perçut la brève tempête d'attachement qui se répandit au sein de l'esprit de Spock lorsqu'il prononça mentalement son prénom. Et son cœur lui sembla doubler de volume dans sa poitrine.

« Le seul moyen de provoquer une décélération de la dimension temporelle, serait de produire l'effondrement gravitationnel d'une importante concentration de masse-énergie, afin de provoquer une courbure de l'espace. Aucun être vivant ne peut survivre à un tel environnement »

« Or, nous n'avons pas de mini trou noir dans nos cervelles» Plaisanta Jim. «C'est plutôt que la langue Ahngel permet une accélération de nos pensées et de nos échanges mentaux»

─ ... des faisceaux... quantiques ?... d'anti-matière? Répéta le Chancelier

─ En effet, facile. Conclut McCoy avec ironie. Mais d'abord, comment retrouver cette femme? T'Rau, as-tu la possibilité de scanner ces vaisseaux?
Jim et Spock restaient collés à lui. C'était bien trop agréable pour qu'il songe à les repousser.

─ Je dois infiltrer les ordinateurs de bord un à un, chacun est protégé par un système anti-intrusion très élaboré, cela peut prendre plusieurs heures.

─ C'est trop long! Désoccultons-nous et lançons-leur un défi ! C'est leur chef qui nous répondra. Ce jatlh (épée rouillé) ne manquera pas cette occasion de fanfaronner du haut de sa supposée supériorité. Vous commencerez par scanner son vaisseau. Ma fille est une prise de guerre de haute valeur...

McCoy lui coupa aussitôt la parole en protestant :
─ Vous êtes suicidaire!

Son objection fit monter des informations à la surface de sa conscience. Le corps de T'Rau était pourvu de boucliers si puissants qu'aucunes des armes Klingonnes n'étaient à même de percer. Il comprit encore mieux la véhémence de T'Rau. Détruire les croiseurs Klingon était parfaitement inutile : illes étaient toutes en sécurité quoiqu'il puisse arriver.

─ Excellente idée, Chancelier. Approuva Kirk. Cela nous permettra en effet de savoir lequel d'entre-deux a le commandement...

─ ...et Atlhebtur se trouvera probablement à bord.

─ Voilà qu'ils nous refont leur numéro de duetto siamois ! Murmura McCoy, avec jubilation.

─ Un problème persiste. Je ne dispose pas de la signature génétique de Atlhebtur. Précisa T'Rau. Il ne me sera pas possible de l'identifier pour la téléporter à mon bord.

─ Il faudra donc aller la chercher nous-même. Comprit Agan en ôtant son casque. Pour passer inaperçu, seuls des Klingons pourront monter à bord.

Elle croisa le regard à la fois réticent et méfiant de McCoy

─ Non, pas vous. Vous êtes médecin, pas guerrier.
Elle ne comprit pas la raison du demi-sourire amusé de Jim et du semi-haussement de sourcil de Spock.

─ Je peux finaliser les effets mutagènes du vaccin Qu'Vat sur vous. Suggéra T'Rau. Mais vous perdrez définitivement votre apparence humaine.

─ Cela prendra combien de temps ? Demanda Ghorqon

─ J'analyse et j'enregistre de façon automatique l'encodage génétique et les spécifications des microbiotes internes et externes de toutes les formes de vie que je téléporte à mon bord. La portion de gènes Klingons récessifs est infime, et facile à réactiver à partir des codes chromosomiques de sa mère. Qu'en pensez-vous docteur ?

Leonard ferma les yeux, alors que T'Rau lui montrait la procédure. Il fit à nouveau l'expérience grisante de l'accélération de sa pensée analytique. Il décomposa le processus, l'examina dans ses moindres détails.
─...hhmm.

Le visage de T'Rau exprima du ravissement
─ Merci pour ces ajustements. Murmura-t-elle

Ghorqon contempla le médecin qui n'avait pas prononcé un mot. Alors lui aussi ? Lui aussi était à présent relié à cette machine?! Comment avait-il fait ?

─ Le processus sera long? S'enquit Agan

─ Quelques minutes tout au plus.

─ Ça me va. Faites.

Elle releva sa manche et resta assise sur son fauteuil. Un hypospray apparut dans le réplicateur. T'Lara alla la chercher et fit elle-même l'injection à sa fille.
Agan se crispa de douleur, alors que son front se maculait de sang. La métamorphose fut de courte durée. Agan s'essuya le visage. À présent, elle arborait distinctement le pujbe'Quch Du, le même Noble Front que celui de sa mère. T'Lara contempla sa fille avec fierté.

─ Vous êtes magnifique! S'exclama Kirk avec sincérité.

Malgré tout l'amour qu'il portait à ses T'hylara, il était incapable de se retenir de faire des compliments charmeurs aux femmes qu'il appréciait et respectait. Mira Agan se contenta de lui adresser un sourire.

Ghorqon trouva le visage de cette guerrière ainsi orné du pujbe'Quch beaucoup plus harmonieux. Il ne s'attarda pas sur ce détail.

─ Désoccultez-vous et établissez une connexion avec ces traîtres! Ordonna-t-il. Transmettez leur l'image et le son, que tous puisse me voir ! Nous voir! Les Commodores Kirk, Spock et moi.

T'Rau hésita. Ghorqon la vit se tourner vers les Commodores afin qu'ils lui confirment ces ordres. Il devina qu'illes communiquaient via leurs connexions mentales. Il comprit que cet ordinateur vivant n'obéirait qu'à ces deux hommes. Il allait lui falloir s'adapter.

« Fais-le.» Pensa Jim.

« Tu as notre parole que nous ferons en sorte qu'il y ait le moins de morts possible. » Ajouta Spock

─ Connexion établie.

─ À tous les vaisseaux, ici Ghorqon Tanang Qang qui vous parle. J'exige d'être mis en contact avec le Klingon qui commande cette armada !

Il s'écoula cinq minutes, pendant lesquelles T'Rau continua à émettre l'image.
Qhorqon se tenait debout, en Grand Uniforme de Chancelier de l'Empire Klingon, entre les Commodores Kirk et Spock. Son attitude était celle d'un homme assuré, fier et menaçant. Le Vulcain et l'Humain affichaient une expression à la fois neutre et déterminée. Le message était clair : aucun ne s'avouerait jamais vaincu.

Un visage apparut enfin sur l'écran, méprisant et moqueur.

─ Alors, Ghorqon, on a troqué son glorieux K't'inga Kronos-One contre un œuf de vermine?

Ghorqon ne comprit pas l'allusion. Il se tourna vers T'Rau. L'hologramme fit apparaître dans la paume de sa main l'image de son corps : un vaisseau de forme ovoïde, à la couleur irisée.

─ Colonel Qobor K'zhen ! Répliqua le Chancelier avec mépris. Ou bien devrais-je te nommer maghwl' (traître), sous-fifre aux ordres de l'Amiral Chang Surgh tuk !

─ C'est toi le maghwl' ! Signer un traité de paix avec la Fédération des lâches! La seule pensée d'une telle paix fait flétrir et périr le cœur de tout Klingon dans sa poitrine !

Ghorqon frémit de fureur face à cette insulte.
─ Fomenter une tentative d'assassinat au lieu de m'affronter en face, comme le veulent nos lois ancestrales, tu trouves cela honorable ? Faire accuser Spock et Jim-Kirk de mon meurtre, ces hommes envers lesquels notre peuple a une yIn DilIjnslaw (dette de vie), c'est une conduite honorable ? Aucun de vous n'est digne de mon sang ou de ma vie !

─ Une yIn DilIjnslaw qui date d'il y a plus de 20 années ! Protesta Qobor avec véhémence. Nous ne leur devons RIEN! Pagh! (rien)

─ Assassiner ma fille unique, c'est une conduite honorable ?

Ni Jim ni Spock ne réagirent à ce mensonge. Tho'ka le traître avait dit que Atlhetbur allait être enlevée pour servir les desseins de Cheng, pas tuée.

─ Nous ne l'avons pas assassinée! Protesta à nouveau Qobor

─ Je n'en crois pas un mot ! S'emporta Ghorqon avec une colère indignée. Vous n'êtes que des traîtres sans honneur ! Des jatlh ! (épées rouillées!) Prouvez-moi qu'elle est en vie !

Qobor eut un sourire mauvais. Il se tourna pour faire un geste à un de ses subordonnés. L'image de Atlhetbur apparut sur l'écran.
Atlhetbur l'indomptable.
Le visage tuméfié, les cheveux en bataille, un bras en écharpe, la tenue déchirée par endroits, mais le regard digne, menaçant, et insondable. Elle avait toujours eu les yeux noir-de-nuit de sa mère, et ce même caractère inflexible que nul n'était jamais parvenu à dompter. Le cœur de Ghorqon s'emplit d'orgueil.

─ À présent, préparez-vous tous à mourir ! Hurla Qobor. ruptaHvIS ghu'vam! (Pour l'Empire !) Bosch to-Ka achee ! (Mettons les à mort !)

Bosch to-Ka achee ! Répétèrent les membres de son équipage autour de lui.

La connexion fut coupée. Au même moment, le vaisseau de Qobor, le K't'inga Iks voqlargh, lança sa première slave de canon disrupteur à puissance maximale. La décharge glissa sur le bouclier de Hali k'Rau sans occasionner le moindre dégât.

─ J'ai recoupé les données de transmission en provenance du Iks voqlargh, et j'ai pu identifier l'endroit où est retenue Atlhetbur. Je vous réplique des uniformes Klingons.

Azaram et Agan s'isolèrent dans une autre pièce le temps de se changer, puis revinrent. Illes avaient fière allure.

Impassible, T'Ycha contempla son Klingon, personne ne perçut son admiration mêlée d'inquiétude
« Bats-toi comme le lion que tu es.» Pensa-t-elle. «Mais, promets-moi de ne pas prendre de risque inutile, mon beau guerrier»

« Tu as ma parole, ma princesse Vulcaine.»

─ Prends ceci avec toi. Dit T'Rau alors qu'une petite clef magnétique apparaissait dans le réplicateur.

─ Un brouilleur de communication. Devina Azaram en le saisissant.

─ Attends! S'exclama soudain McCoy.

Il plongea la main dans sa sacoche et tendit un objet à son fils.

─ Le coutelas d'ivoire de Mère!

Ghorqon reconnut le petit poignard d'un blanc laiteux dont s'étaient servi Kirk et Spock lorsque les traîtres les avaient attaqués à bord de l'Enterprise. D'où provenaient ces armes étranges? Elles paraissaient tellement organiques. Il n'en avait jamais vue de telles.

─ Il est tien désormais. Tu en auras plus l'utilité que moi.

─ Je le baptiserai dans le sang de ces traîtres! Promit Azaram en levant l'arme.

Ghorqon et Agan furent les seul·es à approuver cette sentence.

..

Atlhebtur était seule dans sa cellule spartiate. Sa fureur n'était pas retomber depuis le sinistre jour de sa capture.

Sa navette avait été attaquée et détournée par des rebelles Klingons alors qu'elle était en route pour rejoindre son père bien-aimé, le Glorieux et sage Chancelier Ghorqon, qui voyageait à bord de l'Enterprise. Toute sa suite avait été massacrée de façon indigne lors de cette agression inique. Sa mémoire lui repassait ce moment en boucle

Le Colonel Qobor K'zhen l'avait accueillie à sa montée sur le K't'inga Iks voqlargh. (elle aurait dû l'étrangler de ses mains!) Son visage rayonnait d'une assurance si insolente qu'elle avait eu envie de lui planter la lame de son D'K tahg dans le gras du ventre. Instinctivement, sa main l'avait recherché, mais on le lui avait enlevé de sa ceinture.
Elle n'eut même pas à lui poser de question. Certain de la victoire prochaine de son Chef, le futur Grand Chancelier Cheng D'ghor tuk, il lui avait tout révélé. Le plan pour assassiner son père en faisant accuser deux des Bienfaiteurs de la Nation Klingonne. Puis l'assassinat, par un groupe de guerriers Klingons, de soldats de Starfleet ralliés à leur cause et de combattants Romuliens, du président de la Fédération des Nations Unies Ra-ghoratreii, et de Sarek l'ambassadeur qui avait organisé cette indigne conférence de paix.

Ces fous refusaient la signature d'une paix par une coalition de nations, et ils s'étaient alliés à des traîtres Humains et aux êtres les plus retors du quadran ßeta! L'indignation de Atlhebtur avait été à son comble :
petaQ! (idiots!) Vous confondez Patriotisme et Nationalisme.

Qobor avait eu un soupir de mépris :
─ Pfff. C'est la même chose. Un vrai patriote est forcément nationaliste.

─ Non! Aimer Notre Noble Mère Patrie ne signifie haïr systématiquement ceux qui n'en sont pas ! Vous n'êtes que des idiots sans cervelles, des ennemis de ma maison, des jatlh... !

Les autres insultes qu'elle avait proférées, avaient provoqué la colère de ses geôliers et avaient fait pleuvoir sur elle une nuée de coups.

Elle pouvait cependant se vanter d'avoir brisé les os de quelques bras et jambes de ses agresseurs avant d'être vaincue par leur nombre.
Atlhebtur avait tourné et retourné sa situation dans sa tête, il ne pouvait y avoir qu'une seule explication à cet abordage : il y avait des traîtres parmi les membres de son équipage!

Le silence fut percé par la sonnerie stridente de l'alarme annonçant la survenue d'une bataille. Ici? En ce recoin perdu de l'univers ? Le vaisseau fut secoué si violemment qu'elle fut jetée à terre.

Il y eut des bruits de combats dans le couloir. Des cris de combats.
La porte de la cellule s'ouvrit. Deux Klingons entrèrent. Atlhebtur avait mandaté des espions pour surveiller Kirk et Spock, ainsi que les membres du clan Valdyr. Toustes avaient toujours eu un comportement irréprochable. Son étonnement fut cependant intense lorsqu'elle les reconnut : le géant était le fils du médecin et la femme athlétique la garde du corps des Bienfaiteurs. Comment cela pouvait-il être possible ? Ces deux Klingons ne s'étaient jamais rencontrés, n'avaient communiqué l'une avec l'autre! Sans un mot, Agan se contenta de la saisir par le bras. Atlhebtur ne le repoussa pas et reconnut le picotement caractéristique d'une téléportation.

─ vav ! (père!)

─ Atlhebtur puqbe'wl'! (ma fille!) Répondit-il sobrement.

Elle regarda autour d'elle et se rendit compte que le fils du médecin était resté là-bas. Elle identifia toutes les personnes présentes, à l'exception de celle qui était légèrement transparente. Le docteur Leonard-Ahikar Valdyr-McCoy faisait partie de cet équipage! ! Atlhebtur garda ses questions pour plus tard. Au centre de cette passerelle de pilotage, se trouvait une grande image en trois dimensions, sur lequel on pouvait observer l'avancée des combats avec les autres vaisseaux.

─ Cette forme ronde qui se déplace par à-coup, de façon apparemment aléatoire, c'est ce vaisseau ?

─ Oui. Acquiesça Ghorqon. Ils le nomment le Hali k'Rau

─ Pourquoi ne détruisent-ils pas cette flotte de traître une bonne fois pour toute ?

─ Ce vaisseau est vivant. Expliqua son père en lui montrant l'être transparent. C'est elle, T'Rau, elle se refuse à prendre des vies.

─ Je vois. Cette idiote compassion humaine.

─ Je vous remercie. Sourit T'Rau. Nous mettons ces vaisseaux hors d'état de nuire. Ces tirs ont pour but de détruire leurs boucliers, leurs armes et leurs moteurs à distorsion. Il vous sera possible de venir les chercher plus tard afin de les traduire en justice

─ Oui... les traduire en justice. Approuva Atlhebtur avec un sourire mauvais.

Elle remarqua la Vulcaine immobile, presque allongée sur un siège dont le dossier était rabaissé vers l'arrière. Son visage était impassible et ses yeux fermés.

─ Elle est en contact mental avec Azaram, son époux. Expliqua T'Rau.

─ Pour quelle raison est-il resté à bord du Iks voqlargh?

─ Il doit connecter un brouilleur de communication dans l'ordinateur central. Expliqua T'Rau, son inquiétude était perceptible dans sa voix presque tranquille. Et il refuse catégoriquement que je l'y téléporte.

─ C'est un Guerrier! Quel est l'étendue du brouillage de cet appareil ?

─ Les vaisseaux pourront uniquement communiquer entre eux, mais ne pourront plus établir de contact longue distance. T'Ycha est aussi en contact avec les systèmes informatiques du vaisseau, afin de le guider.

Le temps sembla s'étirer alors que le combat contre les croiseurs se prolongeait. Aucun mot n'était échangé, comme si chacun des membres de cet étrange équipage communiquait avec les autres par liaison mentale. Rien n'était perceptible à bord du vaisseau, mais on pouvait assister à la bataille qui se déroulait à l'extérieur grâce à un grand écran, et à l'hologramme 3D. Le Hali k'Rau tirait coup par coup un rayon lumineux d'une incroyable finesse sur les points faibles des astronefs ennemis, détruisait avec méthode les générateurs de boucliers puis les armes, tout en se déplaçant rapidement, par à-coup, et surtout, de façon parfaitement imprévisible, voire, irrationnelle.

Immobiles, impuissant·es, Ghorkon et Atlhebtur ne pouvaient rien faire à part reconnaître la redoutable puissance de ce vaisseau pacifique. Aucune des armes des croiseurs ne parvenait à percer son bouclier, au contraire, celui-ci semblait en absorber l'énergie. Le médecin Valdyr-McCoy siégeait entre les Commodores, la lieutenante Agan avait remis son casque et reprit son poste, sa mère s'était assise à côté d'elle, les yeux fixés sur le grand écran.

Atlhebtur s'installa à l'une des consoles de libre :
─ T'Rau, vous est-il possible de me connecter à l'ordinateur central du voqlargh. Je veux me connecter aux bases de données du Colonel Qobor K'zhen pour y trouver des informations sur l'organisation de ces trahisons.

─ Cette demande enfreint mes règles de confidentialité.

─ Vous plaisantez? Vous venez de dire de T'Ycha était connectée à cet ordi!

─ En effet, mais elle n'a accès à aucune information confidentielle. Je ne suis pas un logiciel espion.

─ Ces scrupules sont parfaitement ridicules ! Protesta Atlhebtur. Nous sommes en guerre contre des traîtres!

─ Et si en ma qualité de Chancelier Klingon je donne l'autorisation d'accès à ma fille à toutes les bases de données de tous ces vaisseaux Klingon?

─ Autorisation enregistrée. J'ouvre un espace de stockage qui ne sera accessible qu'à vous et votre fille.

Atlhebtur n'eut aucun mal à comprendre le fonctionnement de l'interface mis à sa disposition en langue Klingonne, dont la logique était semblable celle à des programmes Klingons. Elle comprit que ce devait être une forme de prévenance de la part de ce vaisseau vivant. Cette T'Rau devait savoir beaucoup plus de chose à leur sujet qu'elle ne voulait bien le révéler. Étrangement, Atlhebtur n'en ressentit aucune méfiance. Tout dans le comportement de cet Être étrange prouvait sa probité et son désir de paix.
Atlhebtur trouva rapidement l'accès aux dossiers personnels du Colonel Qobor K'zhen, les système de sécurités furent aisément craqués... Il y avait tout : les noms, les dates, les visio enregistrées automatiquement qu'il n'avait même pas pris la peine d'effacer, les échanges de courriel... elle en fit une copie intégrale. Elle avait là de quoi condamner tout ces félons à morts ! Elle se reprit. Ces alliés de circonstance étaient d'indécrottables pacifistes. Elle allait leur offrir, en signe de respect et de bonne volonté, la vie sauve de ces traîtres. Ils allaient finir leur vie à trimer dans les mines pénitencières de dilithium de Rura Penthe (cela était une punition pire que la mort, mais ces alliés ne pouvaient pas savoir à quel point)

Atlhebtur leva le nez de sa console et attira l'attention de son père sur la Vulcaine : les traits de son visage s'étaient altérés. Azaram devait être en difficulté. Atlhebtur se pencha à nouveau sur sa console.

─ T'Rau, montrez-moi où il est! Ordonna-t-elle

Elle n'eut pas besoin de préciser sa demande. Le plan de l'intérieur du Iks voqlargh apparut en gros plan 3D, avec un point lumineux rouge était poursuivi par une trentaine de points blancs.

─ Il existe un passage secret, dans le couloir de droite, par les gaines d'aérations. Ici! S'exclama Atlhebtur en posant le doigt sur le dessin d'un panneau

Azaram avait dû modifier son parcours en cours de route, pour éviter de se retrouver face à un surnombre d'ennemi. Sa mission passait avant la gloire d'un combat. Il perçut le message de T'Rau et ne se posa pas de question.

Sur l'image 3D, le point rouge pénétra aussitôt dans le passage, tandis que ses poursuivants poursuivaient leurs courses de l'autre coté.

─ Grossissez l'image. Bien. Il faut remonter par ici, puis redescendre par là...

Azaram suivit pas à pas toutes les instructions. Il sema ses poursuivants et arriva là où il le devait. Il ouvrit un boitier de l'ordinateur central et connecta soigneusement le brouilleur. Il effaça habilement toutes les traces de son effraction. Puis, il entreprit de saboter méthodiquement des parties non vitales de l'ordinateur en attendant l'arrivée des gardes. Ceux-ci ne tardèrent pas. Il engagea contre eux un violent combat, auquel T'Rau mit fin en le téléportant à son bord.

T'Ycha se précipita vers lui avant même qu'il n'apparaisse. Azaram avait le sourire carnassier du vainqueur... mais son uniforme était maculé de sang

─ Vav! (Père!) Zaram est blessé au ventre! S'exclama T'Ycha. L'un de ses poumons a été perforé !

Leonard ne remit pas en cause le diagnostic.
─ T'Rau, téléportes-nous à l'infirmerie.

Toustes quatre disparurent ainsi que l'infirmière T'Lara.

─ Comment peut-elle savoir cela? S'étonna Ghorqon

─ T'Ycha est vulcaine, illes doivent être reliés par un lien Vulcain. Je suppose que d'une façon ou d'une autre, T'Rau lui a dispensé une éducation Vulcaine.

L'hologramme était partie avec le médecin, elle ne put démentir cette déduction. C'était cependant la seule explication logique car T'Ycha avait grandi parmi des Klingons.

─ Et comment se fait-il que tu connaisses ces passages secrets?

─ Je suis une passionnée de mécanique spatiale. Expliqua-t-elle simplement. Par chance, j'ai une excellente mémoire.

Ghorqon avait toujours su que sa fille disposait d'une intelligence multiple et redoutable, mais pas à ce point-là. Il se contenta de poser la main sur son épaule pour lui montrer à quel point il était fier d'elle. Avec une telle Héritière, l'avenir de leur Empire était assuré! Elle hocha la tête pour lui signifier qu'elle avait compris.

Elle tourna son regard vers la bataille dont le rythme ralentissait. Dans un geste désespéré, trois croiseurs tentèrent de s'écraser contre la coque de Hali k'Rau, pour ne rencontrer que le vide. Emportés dans leurs courses, deux d'entre eux se heurtèrent de plein fouet, et explosèrent dans un silence assourdissant.

─ NON! s'exclama le Commodore Kirk à la grande surprise de Ghorgon et Atlhebtur

─ Ce n'est pas de ta faute si ces guerriers sont des fous suicidaires! Gronda Agan, dont le tutoiement trahit leur proximité amicale.

─ Nous allons accentuer les amplitudes et la vitesse de nos trajectoires aléatoires, afin de nous éloigner d'eux. Dit le Commodore Spock. Cela réduira les risques de collision.

be'nal HutlhtaH (indécrottable pacifistes). Murmura Atlhebtur
Mais il n'y avait rien d'insultant dans ses propos.

─ Ces armes et ce vaisseau sont d'une puissance qui dépasse l'entendement, les nôtres semblent des jouets d'enfant. J'ai l'impression qu'il aurait pu détruire ces 20 croiseurs d'une seule salve.

─ Tuer un ennemi sans défense est un déshonneur. Reprit sa fille. Ils ont choisi de nous laisser appliquer notre justice sur les nôtres plutôt que de s'offrir victoire facile et infamante.

Le combat dura encore un peu, puis il cessa brusquement. Hali k'Rau s'occulta et s'éloigna lentement de la zone, ignorant les appels insultants et les provocations aux combats des capitaines des croiseurs Klingons. Atlhebtur consulta les info sur sa console, elle demanda un bilan complet. Mis à part les deux vaisseaux kamikazes, il n'y avait presque aucun mort à déplorer…
Elle se connecta à nouveau à l'ordi du Iks voqlargh auquel Hali k'Rau était encore lié. Le Colonel Qobor K'zhen était à la fois dépité et furieux : deux guerriers klingons venus de nulle part avait réussi à pénétrer à bord. L'une d'elle avait aussitôt disparu avec leur précieuse prisonnière. Le second s'était introduit dans la salle de l'ordi central pour le saboter. Avant de disparaître à son tour. Pire du pire, armé d'un seul poignard blanc, ce Klingon avait à lui seul blessé et tué plus d'une dizaine de soldat ! Sa seule consolation était de savoir qu'il avait été blessé !

─ Savez-vous comment va Azaram? Demanda Atlhebtur

─ L'opération s'est bien déroulée. T'Ycha a uni son esprit au sien afin de le guidé dans une Tow-kath. Expliqua tranquillement le Commodore Spock qui se levait.

─ C'est une transe de guérison Vulcaine qui permet de guérir plus vite. Ajouta le Commodore Kirk d'une voix lointaine. À présent, il vous faut décider de ce qu'il doit être fait afin que cette conférence puisse avoir lieu.

─ Nous avons programmé un itinéraire qui va nous ramener aux abords de la planète Qo'noS. Ajouta Spock

─ Nous avons besoin de réfléchir. Répondit Ghorqon

─ Bien. T'Rau vous a attribué des quartiers, nous allons vous y emmener. Puis nous irons à l'infirmerie.

.

À suivre

Mira Agan, Ghorqon et Atlhebtur suivirent les Commodores Jim et Spock le long d'un couloir presque blanc.


je n'ai jamais su décrire des batailles, j'espère cependant que celle-ci a été à la hauteur .

─ o ─

des «faisceaux quantiques d'anti-matière »
Je suis très fière de cette arme de précision (même si un scientifique me dira que c'est pure fantaisie)

• L'anti-matière :
Elle a la propriété de détruire la matière. Il n'en faut pas beaucoup, une quantité infinitésimale, pour provoquer une explosion.
Sources : antimatière fr·wikipedia·org/wiki/Antimatière : «...une bombe utilisant un gramme d'antimatière libérerait une énergie de 43 kilotonnes, soit trois fois la bombe d'Hiroshima. Cependant, le coût de production empêche en pratique l'utilisation d'une telle bombe...»

• D'où les faisceaux "quantique" :
pour évoquer cette dose d'anti-matière infiniment petite.
En sachant que contrôler un faisceaux de particules quantiques requiert une technologie extrêmement avancée, pour les raisons suivantes.

si j'ai bien compris tout ce schmilblick :

- Au niveau de l'infiniment petit, les particules de matière ont la propriétés particulièrement déroutante d'être à la fois des ondes et des particules.
Sources : physique-quantique·.wikibis·com /dualite_onde-particule :«... En physique, la dualité onde-particule ou dualité onde-corpuscule est un principe selon lequel l'ensemble des objets de l'univers microscopique présentent simultanément des propriétés d'ondes et de particules. Ce concept fait partie des fondements de la mécanique quantique...»
Un exemple d'onde-particules : le rayonnement de la lumière, à la fois onde et photon. Ces particules sont capables de traverser des obstacles, comme le verre, ou l'eau.

- Encore plus troublant : au niveau de l'infiniment petit, ces particules sont capables d'être en plusieurs endroits à la fois : ici et/ouet/ou là-bas
MAIS uniquement ici et/ouet/ou là-bas.
On dit qu'elles sont superposées. (j'ai pris l'exemple de 3 positions, il peut y en avoir plus comme il peut en avoir moins)
On ne peux pas savoir où elles sont précisément, mais on peut "quantifier" le pourcentage statistique de chaque particule d'être ici ou d'être là ou d'être là-bas... d'où le terme "quantique".
Tant que l'on n'a pas essayé de mesurer sa position, la particule peut, par exemple, avoir 50% de probabilité d'être ici, 30% d'être et 20% d'être là-bas, en même temps. Le fait de la mesurer va la figer dans une position.
En des termes plus scientifiques : «...Jusqu'à ce qu'une observation soit faite, la position d'une particule est décrite en termes d'ondes de probabilité, mais après que la particule est observée (ou mesurée), elle est décrite par une valeur fixe...»

Pour en revenir à cette fiction, à partir du moment où le faisceaux projette ces microparticules d'antimatière, il en fige la position en un seul et unique point, ce qui permet un tir d'une précision chirurgicale...

Sources sur la mécanique quantique :
les passionnantes vidéo Youtube de ScienceEtonnantes, écrites et réalisées par David Louapre

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futura-sciences·com/sciences/definitions/univers-trou-noir-62/
.Le terme « trou noir » a été inventé par le physicien américain John Wheeler, en 1967, pour décrire une concentration de masse-énergie qui s'est effondrée gravitationnellement sous sa propre force d'attraction et qui est devenue si compacte que même les photons (la lumière) ne peuvent se soustraire à cette force gravitationnelle.

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