Disclainer: L'univers et la majorité des personnages appartiennent à Rowling, à l'exception de l'histoire et de quelques personnages qui arriveront par la suite.

Alors, il y a un autre disclainer, mais je ne vous le dit pas ici sinon je spoil la fin du chapitre!

NOUVEAUTÉ

La liste des Potter encore en vie sera suivit d'un petit mémo sur certains des personnages qui apparaissent dans le chapitre (uniquement ceux du chapitre pas les autres hein! et ceux que j'ai développé), n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, pour savoir si je le continue sur les chapitres suivants!


Merci à ceux qui me laissent des commentaires, c'est toujours un plaisir d'avoir vos retours, et merci également à tous ceux qui ont ajouté l'histoire en follow et/ou favori. N'hésitez pas à me laisser un message pour me dire ce que vous aimez où pas, mais également s'il y a des points que vous souhaiteriez me voir éclaircir dans la suite de l'histoire, ou une scène que j'ai mise en arrière plan sans la développer et que vous aimeriez voir en scène en off (je ne garantie pas de l'écrire mais qui sait...).

Bonne lecture


Merci à LoupSpell pour sa relecture :)


Petit rappel sur les Potter toujours en vie:
.

Branche Princière

.

Harry POTTER, 14 ans, Prince héritier (fils de James et Lily Potter, petit fils de Charlus et Dorea Potter)

Jasper POTTER, 84 ans, SecondPrince du prince Charlus (frère de Charlus Potter)

Jules POTTER, 51 ans (fils de Jasper, médicomage et musicien), et Emma LIVERDON 40 ans (médicomage et musicienne)

Marc POTTER, 19 ans , Second Prince de Harry (Fils de Jules et Emma, étudiant en psychologie)

.

Branche secondaire

.

James POTTER, 82 ans , et sa femme Isabella 82 ans

Julio POTTER, 61 ans (fils de James et Isabella,), et sa femme Alice 59 ans.

Antonn POTTER, 29 ans (fils de Julio et Alice, langue de plomb), et sa femme Léanne MAGICSTAR 28 ans

John POTTER-MAGICSTAR, 4 ans (fils de Antonn et Léanne)

.

Arthur POTTER, 56 ans (neveu de James et Isabella), et sa femme Madelyn Bishop 56 ans

Hedwin POTTER-BISHOP, 35 ans (fils de Arthur et Madelyn, briseur de sorts).

Benedict POTTER-BISHOP, 33 ans (fils de Arthur et Madelyn, travail dans la finance), et sa femme EléanoreDE-MARCIN 31 ans.

Léo POTTER-BISHOP, 11 ans (fils de Bénédict et Eléanore, première année à Poudlard).

.

Chris POTTER , 56 ans (neveu de James et Isabella) et sa femme Paige PERRY, 48 ans.

Jasper POTTER-PERRY, dit Jazz, 24 ans (fils de Chrys et Paige, auror).

.

Branche "tertiaire"

.

Perle POTTER, 64 ans

Vincent POTTER, 24 ans (petit-fils de Perle), et sa femme Sofia De SANTIGANA 23 ans (assistante sociale).

Jonathan POTTER-DE-SANTIGANA, 3 ans (fils de Vincent et Sofia)

Hedwin POTTER-DE-SANTIGANA, 8-9 mois (fils de Vincent et Sofia)

.

Petit mémo sur certains personnages du chapitre:

Marc Potter (Liverdon): 19 ans

Cousin de Harry (le plus proche de la même génération), Second Prince, est là pour seconder Harry dans son rôle de Premier Prince puis de Roi s'il prend la couronne. Désigné par Magia le jour de la naissance de Harry.

Très proche de son cousin Jazz, même s'il y a eu des tensions entre eux, dues aux anciens amis de Jazz, Mickaël et Joanna.

Meilleurs amis: les jumeaux Dawn et Aaron (frère et soeur de Joanna)

Membre de l'équipe de Salem d'aérographie.

Sorts avec un de ses coéquipiers: Jason

A été désigné comme représentant de Salem par le directeur qui n'a pas fait le déplacement.

Fait des études pour être psychomage

Léo Potter (Bishop) 11 ans

Cousin de Harry de la génération après lui (dans l'arbre)

Meilleure amie: Georgiana (fiancée de Harry)

Membre de l'équipe d'échec de Serpentard

Jazz Potter (Perry) 24 ans

Cousin de Harry de sa génération

Fiancé par Magia à Regulus Black

Très proche de ses cousins Marc et Vincent

Anciens meilleurs amis: Mickaël et Joanna

Voulait être chercheur en médicomagie spécialisé sur l'adaptation des techniques magiques et moldues, mais les membres de la famille avaient besoin d'un Auror de sa génération, il est donc devenu Auror par décision familiale.

Jeu préféré: les échecs

A été ensorcelé, sortilèges à l'origine (en partie) de ses conflits avec ses cousins

.

0

O

0

.

Château Potter, bureau des Princes, le lundi 26 décembre 1994.

Marc était en train de mettre en ordre certains rapports. Ces derniers pourraient s'avéraient être utiles pour le procès, mais il y en avait tellement qu'il devait les prioriser. Lorsque la porte s'ouvrit, il ne s'en rendit pas compte, trop concentré qu'il était sur son travail. C'est pourquoi il sursauta lorsqu'une voix retentit dans la salle.

― Tu es ici !

― Harry ! Tu m'as fait peur, râla légèrement Marc en ramassant les feuilles qu'il avait laissées tomber dans son sursaut d'un simple geste de la main.

― Tu as fermé notre lien, ça fait… vide. Tu m'apprendras ? demanda Harry, le regard fixé sur le tas de feuilles.

― La magie sans baguette ?

Face à l'interrogation de Marc, Harry se contenta d'un simple hochement de tête en s'installant sur le canapé. Marc lui répondit en le rejoignant.

― Dans notre famille, c'est une tradition à partir de notre entrée à l'école. Mais ne t'inquiète pas, on y travaillera dessus l'été prochain.

― Pourquoi attendre l'été prochain ? grommela Harry plus qu'il ne demanda.

― Parce que tu as déjà eu beaucoup de choses à apprendre en moins de six mois et qu'il t'en reste encore de nombreuses.

― Dont la magie sans baguettes ! ajouta Harry avec un grand sourire. Allez, s'il te plaît !

Devant le regard de son cousin, Marc abdiqua.

― D'accord, je veux bien te donner quelques leçons à Poudlard, mais Léo et les Jumelles seront présents également !

― Bien évidemment ! répondit vainqueur Harry avant de revêtir un visage plus grave. Bon, et maintenant je veux savoir ce qu'il s'est passé !

― De quoi parles-tu ? demanda Marc en feignant l'ignorance.

― Je parle du fait que vous ne soyez pas venu nous chercher. Du fait qu'une ombre ait pris part dans votre regard. Et je ne parle même pas de tes amis qui sont arrivés il y a une heure, et que tes parents ont conduit immédiatement dans leur chambre avec un enfant dans les bras. Ne parlons pas non plus de l'expression de leur visage indiquant qu'ils ont vécu un drame.

― Ils sont arrivés ! s'exclama Marc.

― Oui, on t'aurait bien prévenu, mais tu t'es rendu injoignable.

Marc grimaça devant la pique avant de pousser un soupir. Il prit quelques minutes pour réfléchir et peser le pour et le contre. Harry le laissa sans rien dire, attendant calmement. Ce calme étonna d'ailleurs Marc qui le releva. Ce à quoi répondit Harry d'un léger sourire avant de prendre la parole.

― Pourquoi, tu voudrais que je m'énerve, que je crie à l'injustice, que je dois savoir ?

― Je t'avoue que c'est à peu de choses près l'idée que je me faisais.

― Merci bien… soupira Harry en prenant un air faussement vexé. Je ne dis pas, il y a quelques mois j'aurais insisté, crié, et autre. Mais j'ai eu de longues, très longues discussions avec les aînés de la famille et certains ancêtres sur le contrôle de ma colère d'une part. Ils m'ont aussi appris que personne dans la famille ne peut me cacher quoi que ce soit. Mais ma mère est intervenue là-dessus. Elle m'a expliqué que tout le monde avait le droit d'avoir ses secrets, le droit de choisir quand et comment les révéler. Que je n'aimerais sans doute pas que l'on m'oblige à parler de mes secrets. Je suis donc d'accord pour laisser un délai pour me parler, mais il ne faut pas trop non plus, je suis responsable de vous.

― Tu n'es pas encore responsable de nous jeune homme ! Tu as encore le temps avant de devoir assumer le port de la couronne. Alors profite bien de ton temps libre, car je peux te garantir qu'il diminue drastiquement.

― Certes, certes, mais tu m'as dit cet été qu'extérioriser les souffrances permettait de les dépasser.

― Mais il faut être prêt pour les extérioriser. Non, je pense que tu es juste curieux et que tu n'aimes pas rater les informations.

― Peut-être que tu marques un point, consentit Harry. Alors, que s'est-il passé ?

Marc poussa un soupir et se leva pour se servir un verre parmi les alcools cachés dans un placard à droite de la cheminée.

― N'essaie pas d'ouvrir ce placard tant que tu n'as pas l'âge de boire, lui conseilla Marc.

― J'ai déjà essayé d'ouvrir celui du petit salon, non merci, les ancêtres étaient sadiques. A croire qu'ils ne se rappelaient pas comment ils étaient dans leur jeunesse.

Lorsque Harry se tut, Marc prit une gorgée avant de raconter l'histoire de Michaël et Joanna, d'une voix presque automatique, le coude appuyé sur le rebord de la cheminée, et le regard se perdant dans les flammes. Tout au long de la conversation, Harry se sentit de plus en plus défaillir. Le Noxien n'avait pas cru à la supercherie et avait profité de l'isolement de la famille pour essayer de la détruire de l'intérieur. Et un peu plus il y parvenait. Heureusement ils s'étaient éloignés et avaient commis une erreur permettant à Jazz de s'éloigner de lui, mais le mal était fait et laissait des cicatrices. D'autant plus que les sortilèges dont Jazz avait été libéré, bien qu'encore en analyse, étaient très certainement des sortilèges de contrôle ou même de confusion, pour affaiblir sa confiance dans la famille. Il n'osait imaginer les doses subies par ce Michaël pour qu'il s'effondre et soit toujours inconscient après avoir lutté contre ce contrôle, dans un ultime espoir de sauver la vie de son ami.

Le silence se fit dans la pièce, une fois l'histoire finie. Harry continuait ses réflexions en silence, même si Marc les percevait, leur lien étant entièrement ouvert. Après quelques secondes Marc sembla se rappeler de quelque chose.

― Harry, je viens de me rappeler de quelques choses, tu es l'un des rares de notre famille à avoir été mis en contact avec les détraqueurs ?

― Oui, répondit Harry sans réussir à réprimer un frisson. Et ils semblaient me trouver particulièrement à leur goût, car sur un train entier rempli d'élèves, c'est moi qu'ils ont attaqué. Heureusement que nous avions choisi le même compartiment que celui de Remus.

― On pense que les détraqueurs sont des créatures nées des Noxiens.

― Mais ce n'est pas logique, protesta Harry, les Noxiens se nourrissent de magie, et les détraqueurs sont repoussés par un patronus.

― Oui, mais on pense qu'un Noxien se nourrit de magie teintée de peur, de colère, de sentiments négatifs, alors que…

― ... le patronus est un concentré de magie pure et pleine de sentiment positif.

Harry avait coupé la parole à Marc d'une voix faible montrant qu'il était perdu dans ses pensées. Après quelques secondes, il fit apparaître son Patronus qui vint se positionner face à lui. Il lui prodigua une légère caresse, et l'espace d'une seconde, il eut l'impression que ce n'était pas comme d'habitude. Là où il caressait un concentré de magie, il eut la sensation sous sa main de caresser un véritable cerf. Mais il chassa rapidement cette idée de sa tête en la secouant légèrement, son imagination devait lui jouer des tours. Il se redressa avant de reprendre la parole.

― Je pense que c'est une idée à creuser. Mais en attendant, il est bientôt l'heure du repas, et si on ne veut pas que les tantes se mettent à nous faire un sermon sur la ponctualité lorsque nous avons des convives, je propose que nous nous avancions.

― Harry, si jamais elles te font une remarque sur ton retard, répond leur "un prince n'est jamais en retard, ce sont les autres qui sont en avance".

― Moui… je vais attendre d'être majeur pour contester … répondit Harry en franchissant la porte, son cousin sur ses talons.

― Mais bien sûr… Tu sais Harry, tu as le droit de tout simplement dire que tu apprécies d'avoir des personnes de ta famille qui se soucient de toi et qui n'hésitent pas à te dire lorsque tu fais des impairs.

Harry, pour toute réponse, se contenta d'hausser les épaules avant de s'élancer dans le couloir en criant "le premier arrivé". Marc rigola avant de s'élancer à sa suite. Cependant, ils durent déraper pour éviter leur tante Alice à une intersection. Cette dernière leur pinça une oreille chacun tout en les sermonnant sur le fait de ne pas courir à l'intérieur. Une fois son sermon fini, elle leur lâcha l'oreille pour tapoter leur joue et reprit sa route sans plus un mot, Harry et Marc sur ses talons.

.

o

0

o

.

Château Potter, Salon, le lundi 26 décembre 1994.

Lorsque Marc et Harry atteignirent le salon, ils se figèrent. L'ambiance qui y régnait était glaciale, pesante. Ils se regardèrent avant de rejoindre Vincent qui s'était tapis dans un coin de la salle, semblant vouloir se faire oublier.

Une fois en place, à l'écart du monde, Harry se rendit compte qu'il ne connaissait pas une bonne partie des personnes présentes.

Les personnes qui lui étaient inconnues semblaient d'une humeur fort mauvaise, alors que les membres de sa famille semblaient à la fois tristes et gênés. Ce fait mis Harry légèrement en colère contre ces inconnus. Qui étaient-ils pour se permettre non seulement d'être ici, mais en plus de rendre sa famille triste. Seulement sa colère retomba aussi vite qu'elle était montée lorsqu'il entendit une des femmes s'adresser à Paige, la mère de Jazz.

― Une lettre… Une simple lettre reçue le soir même de votre grand retour pour nous expliquer la situation avant que les journaux ne paraissent. Et encore parler d'explication est un bien grand mot. "Je suis désolée maman, je n'ai pas eu le choix, je devais protéger mon fils". Comme si nous allions mettre notre petit-fils en danger !

― Maman… tenta Paige.

― N'essaie même pas de te justifier ! la coupa sa mère, laissant les larmes qu'elle retenait jusqu'à présent se déverser le long de ses joues. Nous vous avons pleurés ! PLEURÉS ET ENTERRÉS ! J'ai le souvenir d'avoir dû organiser les funérailles de ma fille, de mon gendre et de mon petit-fils ainsi que de tout le reste de ta famille ! Un souvenir fictif ! Comment avez-vous pu nous faire vivre pareil épreuve !

Si Harry comprenait le point de vue de la mère de Paige, qui était sans doute le reflet d'autres personnes présentes, il ne pouvait pas la laisser continuer. Il n'acceptait pas de voir quelqu'un s'en prendre à Paige alors qu'elle faisait partie de cette famille qui le soutenait depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Il s'avança silencieusement afin de se retrouver plus au centre de la pièce. Personne ne le remarqua, s'il avait bien appris quelque chose de ces entretiens avec ses ancêtres, c'est que la surprise est le meilleur moyen de déstabiliser un adversaire et de se donner un avantage dans un débat.

― Cela suffit !

L'injonction de Harry frappa l'ensemble des membres de l'assemblée. Il n'avait pourtant pas haussé la voix, mais la prestance avec laquelle il prononça ces deux mots, accompagné de la magie qu'il laissa s'échapper, enjoignit l'ensemble des personnes à lui porter toute leur attention. Il regarda les personnes qu'il ne connaissait pas une par une, terminant par la mère de Paige.

― Madame, croyez-moi lorsque je dis que je suis sincèrement désolé des épreuves que vous avez dû vivre. J'ai moi-même était plus que surpris de la découverte de ma famille. Début juillet, je découvre l'identité et le rôle de ma famille dans le monde de la magie, un de mes amis me raconte les drames vécus par ma famille ainsi que la mort de tous ses membres, deux semaines après, j'ai la surprise de les découvrir ici-même, bien vivant. Malgré ma colère face à l'injustice qui nous a séparé et qui m'a contraint à vivre éloigné de ma famille, j'ai compris que leur survie a complètement dépendu de cette mascarade et de l'anonymat qui en a découlé. Et je préfère avoir souffert de leur absence, mais les savoir maintenant en bonne santé et vivant, que l'inverse. Je sais que rien ne saura vous rendre les années perdues, mais je vous invite à demeurer au château jusqu'à la saint sylvestre.

L'intervention de Harry, pleine de maturité, laissa sans voix l'ensemble des membres présents. Le silence ne dura cependant pas bien longtemps, un homme, qui semblait avoir près de la soixantaine, prit la parole.

― Votre altesse, vous avez raison, je préfère savoir mon neveu en vie et en bonne santé comme l'aurait voulu ma défunte sœur Victorine.

A la suite de ce nom, Harry entendit Vincent prendre une profonde inspiration. Un coup d'œil dans sa direction suffit à lui confirmer que cet homme venait d'évoquer sa mère. Harry avait quelque peu honte de l'avouer, et il tentait d'y remédier, mais il avait encore un peu de mal avec les noms des membres décédés de sa famille. Il reporta son attention sur celui qui était, semblait-il, l'oncle de Vincent, avant de prendre la parole.

― Pardonnez-moi monsieur, mais je ne crois pas vous avoir été présenté.

― Je m'excuse de ne pas m'être présenté, je suis John Dawlish. Si nous sommes ici, tous, ce n'est pas pour des reproches. Mais même si nous savons que vous n'aviez pas le choix, savoir quelque chose et l'admettre sont deux choses différentes. Ma sœur jumelle, que je chérissais, est morte, mais j'ai découvert il y a deux jours qu'il restait encore un peu d'elle en ce monde au travers de son fils. Je souhaiterais savoir s'il me serait possible de le rencontrer.

― Dawlish, comment oses-tu venir te présenter ici pour faire une telle demande ? intervint Jazz à la surprise de tous. Qui te dit que je te laisserai approcher de mon cousin ?

― Per…. commença-t-il avant de se reprendre sous le regard glacial de Jazz. Prince Jasper, je vous prie de m'excuser, mais je vous rappelle que je n'ai pas participé à l'accueil qui vous a été réservé.

― Vous n'y avez pas participé, mais n'avez rien fait pour retenir votre meilleur ami, le chef du bureau des aurors. Mais peut-être pourriez-vous au moins me dire ce que j'ai bien pu faire pour que votre ami me déteste ainsi.

― Vous n'avez rien fait. C'est contre les américains qu'il en a. Sa fiancée l'a quitté au pied de l'hôtel pour épouser un Américain, et il ne l'a jamais accepté.

A l'entente de ces paroles, Jazz ne put s'empêcher de lancer un regard victorieux en direction des aînés de la famille, avant de reprendre la parole.

― Et bien maintenant que Vincent est au courant de votre passivité à l'égard de son cousin préféré, moi en l'occurrence, voyons s'il accepte de vous rencontrer.

Harry jeta un coup d'œil en direction de Vincent. Ce dernier était visiblement agacé par la fin de l'intervention de Jazz, mais reconnaissant qu'il lui ait laissé le temps de peser le pour et le contre, en plus de lui avoir indiqué quelques faits sur son caractère. Faits qui ne lui plaisaient pas particulièrement, ni à Vincent, ni à qui que ce soit dans la famille. Depuis qu'ils avaient failli perdre Jazz, en partie à cause du travail supplémentaire que lui donné ses collègues aurors, associé à ses recherches pour la famille, les aurors anglais n'étaient pas très bien vu par les Potter. Mais bon, s'ils commençaient à exclure du château toutes les personnes responsables du surmenage de Jazz, les aînés devraient s'exclure eux-mêmes de la demeure.

Vincent, après avoir secoué la tête devant l'extravagante annonce de Jazz fit un pas en avant et prit la parole.

― Jazz, je n'ai jamais dit que tu étais mon cousin préféré. Mais tu as raison, sa passivité face à du harcèlement n'est pas une chose que j'aime savoir. Mais si on est totalement honnête, les aurors anglais n'ont pas été les pires envers toi à ce moment-là. Alors même si je ne pardonne pas votre passivité mon oncle, je souhaiterai m'entretenir avec vous en privé.

Pas une seule fois, Vincent ne regarda son oncle, gardant son regard soit fixé sur Jazz, soit sur la porte qu'il franchit à peine ces propos terminés. Dawlish, après un instant de surprise, se reprit et hâta le pas à sa suite. Le reste de la salle resta silencieuse, leur regard suivant les deux protagonistes. Ce ne fut que lorsque la porte se referma derrière Dawlish que la salle se remit en mouvement. Les familles maternelles se rassemblèrent alors autour des Potter auxquels ils étaient liés, mettant de côté la rancœur qu'ils avaient. Après tout, se disaient-ils, Harry avait raison, ils préféraient nettement les savoir vivants que morts et enterrés. Harry les regarda faire avant de se tourner vers Marc, le voyant rester immobile tout comme ses parents et certains autres membres de la famille. Il s'approcha alors de lui.

― Tu ne vas saluer personne ?

― Je ne connais personne parmi ceux qui sont arrivés. Mes parents se sont rencontrés en Amérique, je n'ai pas été séparé de ma famille maternelle, enfin pas entièrement et pas pour les mêmes raisons.

Devant le silence de Marc, Harry leva un sourcil demandant implicitement plus de détails. Les jumelles les avaient rejoints et l'entente de la dernière phrase de Marc les intrigua.

― Pourquoi as-tu été séparé d'eux alors ?

Marc laissa échapper un sourire en coin avant de leur répondre.

― Disons que ma mère préfère me tenir à l'écart de sa famille. Ils ne sont pas ce que l'on pourrait dire une famille …ordinaire…. Pas qu'ils soient méchants, mais…, disons qu'ils sont très plongés dans les arts noirs et rituels qui frôlent les limites du respect de Magia.

― Sans oublier que ton grand-père a été reconnu mage noir et pourchassé par l'intégralité des aurors du CIS.

― Père ! s'exclama Marc en se tournant vers celui-ci qui venait d'arriver dans son dos. Vous n'étiez peut-être pas obligé de le préciser !

― Je ne vois pas pourquoi avec ta mère vous souhaitez tant le cacher. Enfin bref, deux choses, la première, au vu de la tournure de la soirée, que diriez-vous de faire un buffet en guise de repas, ainsi tout le monde pourra manger avec qui il le souhaite et où il le souhaite ?

― Bonne idée, convint Harry. Les filles, les elfes vous adorent, ne me demandez pas pourquoi, mais vous voulez bien aller les prévenir et faire passer le message aux cousins ?

― Pas de problème, on s'en occupe.

Une fois les filles partis, Harry et Marc se tournèrent vers Jules.

― Oncle Jules, vous n'aviez pas besoin de mon accord pour cela mais celui de tante Isabella et tante Alice. Que voulez-vous nous dire loin des oreilles des jumelles.

― Je n'oserai pas agir ainsi voyons, c'est une attitude beaucoup trop serpentarde.

― Père, vous étiez à Serpentard.

― Certes, certes, mais si je te l'ai demandé c'est parce que vos tantes sont beaucoup trop occupées pour s'en soucier. Mais sinon, Marc, ta mère est en ce moment avec ta grand-mère. Elle est arrivée assez remontée, et les barrières protectrices du château l'ont envoyé dans les geôles.

― Envoyée dans les geôles ? Elles peuvent faire ça ? demanda Harry alors que Marc se passait une main sur les yeux en soupirant de dépit.

― Oui, répondit Jules. Si une personne à l'intention de faire du mal physiquement à un membre de la famille alors cette personne est immédiatement enfermée dans les geôles, et ils ne peuvent en sortir que sous bonne garde et uniquement s'ils ont renoncé à faire du mal à un des membres de la famille.

― Pourquoi n'y a-t-il pas cette protection à Poudlard, elle m'aurait été bien utile ces dernières années…. râla Harry.

― Elle y été, le contredis Jules, Poudlard et notre Château bénéficient des mêmes protections puisque leurs âmes sont jumelles. Enfin, Marc, tu pourrais essayer d'aller raisonner ta grand-mère s'il te plaît ?

― Oui, j'y vais. Non mais quelle famille de taré !

Dans un dernier râle montrant son mécontentement, Marc se dirigea vers la sortie pour rejoindre sa mère et sa grand-mère. Harry, après une minute de réflexion, sembla comprendre quelque chose et courut pour le rejoindre.

― Attends Marc, je viens avec toi.

― Si tu veux, accepta Marc en haussant les épaules.

― Je croyais que la famille de ta mère n'était pas méchante ? questionna Harry.

― Ils ne sont pas méchants, ils ont une façon bien à eux de penser les punitions et de montrer leur amour…

― Attends, pour eux, faire du mal c'est montrer son attachement ? s'étonna Harry ayant du mal à accepter ce fait.

― Tu te rappelles que Jazz a insisté pour que tu découvres la famille Addams ?

― Heuuu… oui… répondit avec hésitation Harry.

― Et bien si pendant le visionnage il rigolait autant en me regardant, c'est parce que d'après lui, Charles Addams, l'auteur à l'origine de ce film, a côtoyé ma famille ou en fait partie.

― Non, mais tu rigoles ? Tu es en train de me dire que ta famille pratique la torture en signe d'attachement.

― Oui, et ils ne comprennent pas en quoi ils ne peuvent pas le faire, répondit Marc d'un ton lassé.

― D'accord, je comprends mieux pourquoi tu en as été éloigné.

― En réalité, j'y ai passé une journée avec mes parents et Jazz une fois, et une de mes cousines s'appelle même Mercredi.

― Non, tu rigoles ?

― J'aimerais bien. Enfin, si avec l'aide de Jazz, j'ai réussi à déjouer leur piège, et donc "passer l'épreuve" comme ils disent, j'ai préféré décliner toutes les invitations suivantes. Une correspondance épistolaire avec eux me suffit.

― Comment ta mère peut être aussi saine d'esprit avec une telle famille ?

― Parce que tu la trouves saine d'esprit ? C'est vrai que tu n'as pas eu à subir ses punitions lorsque tu étais enfant. Sache juste qu'elle est la seule qui a réussi à se faire obéir par l'intégralité des hommes de la famille sans trop d'effort, qui n'a jamais eu à souffrir de leur blague et autre. Et petit, on ne cherchait pas à lui désobéir.

― Comment elle a fait ?

― Parce que tu crois que je vais te donner des idées ? lui répondit Marc en ricanant.

― J'aurai essayé… Ce n'est pas grave, je questionnerai les autres. Les geôles sont encore loin ?

― Attends, parce que tu ne sais pas où elles sont ? demanda Marc en se figeant.

― Non, je n'y suis encore jamais allé, j'ignorais même jusqu'à leur existence il y a encore un quart d'heure.

― Alors là on a un problème… grimaça Marc.

― Pourq… Non, mais je croyais que tu savais où tu allais quand tu as quitté la salle.

― Je comptais me renseigner auprès de grand-père, mais comme tu m'as suivi j'ai cru que tu savais où c'était.

― Et ta mère savait où aller elle ?

― Si mon père ne lui a pas indiqué l'emplacement, je parierai que c'est la première chose qu'elle a recherché en arrivant au château.

― Bon, soupira Harry, il ne nous reste plus qu'à demander notre chemin. Tu connais l'un des tableaux ici.

― Non, je t'avoue que j'ai surtout l'impression que personne ne vient par ici. On dirait que l'atmosphère est… funeste.

― Oui, comme si on avait voulu oublier cette zone.

Tout en parlant, Harry s'approcha d'un portrait qui les regardait depuis plusieurs minutes, et lu le nom avant de s'adresser à lui.

― Lord Harold, pourri….

― Prince Harold, jeune impertinent ! le coupa le portrait d'un air hautain.

― Je commence à comprendre pourquoi cette aile du château semble abandonnée, marmonna Marc n'appréciant que peu qu'un portrait inconnu leur parle ainsi.

― Prince Harold, repris Harry en insistant sur le titre, pourriez-vous nous indiquer l'emplacement des geôles je vous prie ?

― Débrouillez-vous ! lui répondit le portrait avant de quitter son cadre.

Marc et Harry le regardèrent faire avec stupeur. Leur étonnement augmenta lorsqu'ils virent tous les portraits du couloir se vider un à un.

― Mais enfin c'est quoi ce couloir ? demanda Marc. Celui dédié aux Potter exécrable et hautain ?

― Je ne sais pas, mais si on ne peut pas compter sur eux, on n'a qu'à demander au château, non ? Même si au vu du caractère des portraits de ce couloir je dirais qu'on est sur la bonne voie…

Sans attendre de réponse de la part de son cousin, Harry se concentra pour communiquer avec le château, chose qu'il n'avait pas faite depuis son retour de Poudlard. Marc l'imita rapidement.

Jeunes princes, vous êtes sur le bon chemin. Au bout du couloir tournez à droite, vous trouverez un autre couloir, sans portrait cette fois. Au bout de ce couloir, une seule porte. Elle vous mènera dans les geôles.

Marc et Harry le remercièrent par la pensée avant de suivre ses indications. Lorsqu'ils arrivèrent enfin devant la porte, ils furent étonnés par sa simplicité. Une simple porte en bois ancienne. Cependant, dès que Harry posa sa main sur la poignée, il sentit une magie puissante entourant la porte. Il comprit alors que seules les personnes autorisées par le château pouvaient la franchir.

Les deux cousins furent accueillis par des cris, qui leur fit grincer des dents.

― Tu mériterais d'être enfermé dans le caveau de la tante Augustine ! Et ton mari, on aurait dû lui écarteler les mains pour nous avoir ainsi trompé !

Harry stoppa son cousin.

― Marc, c'est ta grand-mère qu'on entend ?

― Oui, c'est elle.

― Elle n'est pas sérieuse ?

― Très sérieuse, soupira Marc. Mercredi dans un de ses courriers m'expliquait avoir trouvé un caveau où les esprits des morts donnaient des leçons sans arrêt et ne cessaient de parler. De quoi donner la migraine selon elle. Elle y a enfermé son frère juste pour voir s'il allait en ressortir sourd ou fou.

― Et alors, comment en est-il ressorti ? demanda Harry

― Il a fait exploser le caveau, elle avait oublié de lui retirer sa dynamite qu'il garde toujours sur lui, répondit Marc comme si cela était normal.

― Je ne sais pas ce qui me choque le plus, le fait qu'elle ait enfermé son frère pour voir s'il devenait fou, ou qu'il ait toujours de la dynamite sur lui.

A la question de Harry, Marc haussa les épaules et s'avança de façon à se rendre visible par sa mère et sa grand-mère. Harry préféra rester encore un peu à l'écart, caché dans les ombres. Il pouvait voir une dame qui devait avoir la cinquantaine coincée derrière les barreaux et faisant face à sa tante Emma sur qui elle déversait son venin. Dès qu'elle aperçut Marc, elle reporta son attention sur lui.

― Te voilà toi aussi ! Petit ingrat que tu es ! Mais je ne m'inquiète pas pour toi, ma petite Mercredi prévoit déjà de se charger de ton cas !

Si l'information sembla perturber Marc il n'en montra rien, mais se promit de bien vérifier tout courrier provenant de sa cousine avant de le toucher et de l'ouvrir.

― Grand-mère, je n'avais pas le choix.

― C'est ce que ta mère me répète également. Comment avez-vous osé nous mentir à ce sujet !

― Ce n'était pas un mensonge, grand-mère, juste une omission d'information.

― C'est pareil ! s'exclama la vieille femme. Vous méritez tous les deux d'être enfermé et de servir de sujet d'expérience jusqu'à ce que notre peine d'avoir été ainsi trahie par vous ne soit étanchée. Ensuite nous vous…

― Bonjour, intervint Harry ne souhaitant pas connaître la suite du programme.

― Toi ! Qui es-tu ?

― Harry Potter madame. C'est un plaisir de rencontrer une personne aussi charmante et pleine d'idées merveilleuses. Je trouve vos idées de punition des plus… exquises.

― Votre Altesse, c'est un honneur de vous rencontrer. Je suis cependant surprise que vous validiez nos méthodes, les gens se croyant bien-pensant jugent toujours nos méthodes cruelles alors qu'elles le sont moins que les réalités de la vie.

Marc manqua de s'étrangler et Harry lui indiqua par leur lien de se taire, qu'il allait gérer.

― Mais c'est uniquement parce que ces personnes ne réalisent pas qu'il faut être correctement préparées aux souffrances de la vie, expliqua Harry faisant grimacer Marc et sa mère.

― En effet, vous avez raison, approuva la grand-mère de Marc.

― Seulement, reprit Harry, vous connaissez les lois de Magia, aucun mal ne peut être fait à la famille de Magia sous peine de devoir comparaître devant elle.

― Permettez-moi d'en douter lorsque l'on voit ce qui s'est produit au cours de ce dernier siècle.

― En effet, et cela est regrettable, mais mes ancêtres ont voulu donner une chance au commun des sorciers de s'en sortir sans leur aide, et voilà comment cela a fini. Donner de la liberté et vous perdez la vie.

― Oui, ils auraient dû les éduquer un peu mieux avant de les libérer.

― Madame, je ne peux qu'être d'accord avec vous sur ce point. Mais plutôt que de vous en prendre aux victimes, c'est à dire ma famille, ne souhaiteriez-vous pas vous en prendre au responsable ?

La demande de Harry provoqua un moment de réflexion chez la vieille femme. La femme sembla alors s'adoucir, et un sourire vint orner ces traits. Un déclic se fit alors entendre, suivi du grincement provoqué par l'ouverture de la grille de sa cellule. La grand-mère de Marc en sortit et prit sa fille dans ses bras.

― Ma chérie, je n'aurais pas dû déverser tout mon fiel contre toi, ce n'est pas digne de moi. Ce jeune prince à raison, il faut punir celui qui par ses actes a voulu nous séparer. Ce Dumbledore ne sait pas ce qui l'attend. Mais ne crois pas que tu échapperas au caveau de la tante Augustine.

― Mère, vous savez très bien que si vous m'y enfermez, je réduirais ses restes en centre et je la rendrais muette.

― Et je n'en serai que plus fière encore de toi.

Harry et Marc se regardèrent en grimaçant. Harry commençait à comprendre ce qu'essayait de lui expliquer son cousin un peu plus tôt sur sa tante Emma. Et il se promit que jamais il n'essaierait de la mettre en colère, non jamais. Par contre, l'idée qu'une telle famille l'aide dans sa vengeance contre Dumbledore lui provoqua un sourire plein de promesses.