AVERTISSEMENT : cette histoire se passe après le tome six et contient par conséquent des éléments du livre (mochamment appelés « spoilers »), donc si vous ne l'avez pas lu, c'est à vos risques et périls que vous suivrez cette fic ! (enfin, si quelqu'un la suit…) -
Catégorie : PG-13 pour langages, allusions, thèmes
Genre : je n'apprécie pas le mot « slash », parce que cela renvoie souvent à une histoire basée uniquement sur un couple homo (et dans 99 des fics c'est un prétexte pour une scène de X…) donc ici NON ce n'est pas un slash, mais homophobes abstenez-vous quand même…d'ailleurs abstenez-vous également de me croiser dans la rue ! (hein ? entre qui ? Ben Rogue…Draco...Harry…m'enfin vous verrez bien quoi !) ;)
Lu dans le télépro du 6 août, de la part d'un téléspectateur qui se plaignait d'avoir vu un film traitant d'une histoire d'amour homosexuel à 20h30 : « Lutter contre les discriminations injustes dont sont victimes les homosexuels est une chose, vouloir convaincre les enfants que l'homosexualité est un comportement normal en est une autre ! Pourquoi pas la zoophilie et la pédophilie tant qu'on y est ? »
Moi je n'ai qu'une chose à dire : si en 2005 des personnes ne font pas encore la différence entre des actes naturels (homosexualité) et les VIOLS (pédophilie) alors j'ai vraiment peur pour mes futurs gosses…
Résumé : Le désespoir et la rage ont fait place à la haine et la détermination. Harry est bien décidé à se venger de cet homme qui a détruit sa vie. Se sachant incapable de venir à bout de Rogue tout seul, il choisit de lui rendre la pareille…et d'exterminer les personnes importantes pour l'ancien maître des potions. Quitte à lui en créer de nouvelles…
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Titre : The Unbreakable Vow.
Chapitre 1 :
Les couloirs étaient sombres et silencieux. Mais la nuit n'avait rien à voir là-dedans. Ils n'avaient cessé de l'être depuis le mois de juin. Même les fantômes, qui s'amusaient autrefois à traverser les corridors sur leurs chevaux lancés au galop, semblaient s'être tous volatilisés. Les élèves qui avaient jadis fait résonner les murs du château ne parlaient qu'à voix basse, et leurs rires étaient aujourd'hui forcés et s'éteignaient d'eux-mêmes, comme déplacés dans un tel lieu.
Poudlard était devenu un immense lieu de deuil.
Pourtant, ce soir, un jeune homme arpentait ces couloirs d'une démarche lente et irrégulière, qui n'était pas sans rappeler celle les processions funéraires. Il tenait une bougie dans sa main gauche, la droite pendant à ses côtés, jouant machinalement avec une baguette magique.
« Qui va là ? » fit brusquement une voix au détour d'un couloir. Un homme aux cheveux gris se tenait devant le jeune homme, illuminant la figure de celui-ci avec sa baguette magique.
« Ah, » fit l'homme en abaissant sa baguette, tandis que l'autre passait à côté de lui sans mot dire, continuant sa lente progression.
Harry avait appris à ne plus faire attention aux nombreux Aurors patrouillant dans le château lors de ses promenades nocturnes. Eux aussi. Bien sûr, s'il voyait Tonks, Lupin ou même Maugrey, il s'arrêtait pour les saluer, mais même avec eux le ton de la conversation était comme faussé, distant.
L'adolescent descendit les escaliers menant au hall d'entrée. Il n'avait aucune destination en tête, il errait au fil des couloirs. Il ne pouvait plus se contenter de s'allonger en attendant que le sommeil vienne le chercher, comme il l'avait fait en vain chez les Dursley cet été. Il n'arrêtait pas de réfléchir à tout ce qui s'était passé, se rejouant sans cesse la scène au ralenti, avec toutes les possibilités, ce qu'il aurait pu, ce qu'il aurait du faire. Non, il devait marcher des heures et des heures durant jusqu'à ce que ce soit lui qui trouve le sommeil, et qu'enfin son corps épuisé ordonne à son esprit de se taire une bonne fois pour toute.
Mais dans ce château, la moindre petite pierre le ramenait à la dure réalité.
Dumbledore n'était plus là.
Et il n'était pas parti comme il aurait du le faire, non, pas en s'étant battu contre Voldemort ou en ayant prouvé qu'il pouvait encore faire quelque chose pour aider ceux en qui il croyait. Il n'était pas parti en regardant une dernière fois Harry, lui souriant avec sagesse et résignation, comme si sa mort faisait partie de l'ordre naturelle des choses.
Non, il avait été exterminé comme un rat. Comme un moldu pleurnichard. Il avait supplié son agresseur, lui dont la seule crainte avait toujours semblé être une pénurie d'esquimaux glacés...
Le Gryffondor serra les dents et balança violemment sa bougie au sol, ce qui provoqua un couinement aigu. Il lança un bref Lumos et vit un rat qui filait vers l'autre côté du couloir, probablement touché par la bougie.
Harry éteignit sa baguette et se laissa glisser contre le mur, faisant passer ses doigts devant les fins rais de lumière de lune que les hautes fenêtres laissaient passer. Il joua un instant, faisant mine d'essayer d'attraper les fines particules que la lune semblait lui envoyer, puis appuya sa tête contre le mur et ferma les yeux.
Et dire que jamais il ne saurait ce que le vieil homme avait vu dans le miroir du Rised…
Des années de danger permanent avaient tout même permis à Harry d'acquérir des réflexes de survie. Il vit l'ombre passer à travers ses paupières et roula aussitôt sur le côté en hurlant « Rictusempra » au hasard.
« Avada- yargh ! »
Le cœur battant la chamade, le jeune homme se redressa et vit une forme sombre s'éloigner à toute vitesse, apparemment blessée par son sortilège. Cela faisait trois mois que Harry ruminait sa vengeance. Peu importe qui avait essayé de le tuer, il allait lui faire payer pour tout. Il s'élança à la poursuite de son agresseur.
Il vit l'éclair arriver trop tard ; un choc le heurta violemment au bras et il entendit sa baguette retomber au bas des escaliers. Incapable de la voir dans l'obscurité, il reprit sa course, poursuivant les bruits de pas qu'il entendait. Son ennemi devait être soit gros, soit en mauvaise condition physique, voire âgé, à entendre sa respiration lourde et saccadée.
Harry entendit le sort permettant de verrouiller une porte, et il se freina net devant celle-ci, impuissant. Mais il n'allait pas laisser l'autre s'échapper comme ça. Empoignant la massue de la statue dressée contre le mur, il entreprit de démolir la porte, qui céda assez facilement. Il passa au travers, et entendit la respiration lourde de son agresseur au détour d'un couloir. Apparemment, celui-ci avait escompté qu'il ne passe pas la porte.
Mu par une poussée d'adrénaline, Harry frappa de toutes ses forces. La massue heurta un corps mou avec un craquement immense ; le jeune homme espéra de tout son coeur que c'était des côtes. Il entendit une baguette tomber à ses côtés et la ramassa à l'aveuglette, criant un Lumos ! lorsque ses doigts se refermèrent sur elle.
Haletant, il fixa avec dégoût son adversaire, qui se tenait le bras en grimaçant de douleur. C'était donc lui ce rat…
« Content de te retrouver », fit le jeune homme avec un sourire mauvais, essayant toujours de reprendre son souffle.
Queudver n'avait pas l'air en meilleur état. Il ne le fixait pas avec crainte, mais avec dégoût lui aussi. « Ne crie pas victoire trop tôt », souffla-t-il tandis que son regard se posait derrière le gryffondor, lequel fit rapidement volte-face. Mais il ne vit personne. Se retournant, face au vide, il jura violemment, puis se mit à éclairer le sol à la recherche du rat. Il n'eut pas besoin. A quelques mètres de là, L'Animagus s'était à nouveau transformé ; il devait être incapable de se mouvoir en tant que rat avec une patte cassée.
« Stupefix ! » Le sortilège ricocha contre le mur.
« REVIENS ICI ESPECE DE SALAUD ! » rugit Harry en s'élançant à nouveau à sa poursuite. Il franchit la porte ouverte et se retrouva dehors, cherchant frénétiquement Queudver des yeux. Enfin il le vit, étalé au sol, rampant comme un ver.
Harry vint se poster devant lui, silencieux. A mesure que son souffle lui revenait, il s'animait de plus en plus d'une rage froide. « Voldy doit être sacrément désespéré si c'est toi qu'il a envoyé pour me tuer », ricana-t-il au bout d'un moment.
« Il ne m'a pas envoyé », fit le petit homme au sol avec un sourire révélant ses dents jaunes et pourries. « La consigne est la même pour tout le monde, l'essentiel c'est que tu meures. Et je peux te dire que ça ne va pas tarder. »
« Mais pour le moment, c'est toi qui va mourir », fit l'adolescent d'une voix froide.
« Oh non mon jeune ami », répliqua Pettigrew avec son rire qui ressemblait à des petits grognements de rongeur. « Le Maître nous l'a expliqué, ton bluff ne m'atteint pas. Tu n'es pas des nôtres, tu ne sais pas utiliser les sortilèges interdits. Ton âme est trop pure… » Il se mit à rire à nouveau, et Harry se sentit sa colère et son impuissance ressurgir. C'était vrai ; il avait lancé plusieurs Doloris à Bellatrix l'année dernière, et cela l'avait à peine effleuré. Sans parler de juin dernier…
Son regard se posa alors sur le mur à côté de lui. Il était à l'endroit même où Dumbledore avait péri, et Queudver était allongé là où s'était tenu Rogue. « Tu as raison », reprit le jeune homme en fixant l'autre homme ricaner comme un gosse, « mais n'oublie pas que je suis de sang moldu. » Le poids de la massue se faisait sentir dans sa main gauche, et il la fit passer dans son autre main, quoique douloureuse.
Puis le regard que lui jeta Pettigrew lui rappela celui du directeur, le même qu'il avait lancé à Rogue lorsque celui-ci le toisait de toute sa hauteur. Avec un grand cri de rage, Harry s'élança en levant la massue au-dessus de sa tête et frappa violemment Pettigrew, qui se mit à hurler de douleur.
« Harry, arrête ! »
Celui-ci se retourna, massue encore au-dessus de la tête, puis l'abaissa lentement en voyant Hermione et Ginny derrière lui.
« On vous a vu sur la Carte des Maraudeurs, » expliqua cette dernière en voyant les sourcils froncés de Harry.
« Vous m'espionnez… ? »
« Et bien oui, chaque nuit, et ça n'est pas une mauvaise chose apparemment ! », répliqua Hermione, haletante. « Et avant que tu nous traite d'espionnes, essaie juste de te demander pourquoi on a fait ça…on a peur pour toi, Harry, c'est pour ça que - »
« D'accord, d'accord », fit celui-ci en retournant à Queudver, dont le corps était couvert de sang. « Mais vous n'avez rien à craindre, je vais en finir avec lui. »
« Attend – Stupefix ! » Un rai de lumière rouge jaillit de la baguette d'Hermione et vint frapper Pettigrew, qui se raidit aussitôt, comme pétrifié. Harry se retourna avec un air accusateur.
« Oh oui », fit la brune en fronçant les sourcils, « tu as tout à fait le droit de le tuer. Mais songe un peu à autre chose. Il pourrait nous être utile. Ou du moins, aux Aurors. Ils pourraient lui soutirer des informations. Et tu as perdu ça, au fait. » Elle lui tendit sa baguette. Il lâcha aussitôt celle de Pettigrew, presque avec dégoût.
Harry se calma peu à peu, tandis qu'une idée germait dans son cerveau. « Oui, il va nous être très utile. Restez ici, surveillez-le, je reviens dans dix minutes. »
Un quart d'heure plus tard, il rejoignit les deux jeunes filles, un parchemin, un pot d'encre et une plume en main, suivi par Ron qui portait deux balais. « Espèce de sale rat puant, quand je pense que j'ai dormi avec toi pendant des années», fit celui-ci avec écoeurement en voyant Queudver allongé dans sa position grotesque. « Ne le touche pas, » le prévint Ginny.
« Pourquoi, il est stupefixé non ? Wow, Harry, c'est toi qui l'a mis dans cet état-là ? Un bon vieux Sectumsempra, comme avec Malfoy ? »
« Non, la méthode artisanale », le contredit Ginny en désignant la massue ensanglantée, tandis qu'Hermione faisait la grimace.
« Fini. »
« De quoi ? »
« Ca », fit Harry en leur tendant le parchemin qu'il venait de rédiger en toute hâte.
Queudver
Le Maître est mécontent de toi. Je dois te transmettre un message important.
Prends ce balai – AUCUN autre – et rejoins –moi.
S. R
« Qu'est-ce que tu veux faire ? » demanda Ron d'un air étonné. Mais déjà l'orphelin enroulait le parchemin autour du balai de Ron, le déposant à côté du corps de Petigrew. Ensuite il grimpa sur son propre balai et enfila sa cape d'Invisibilité, de sorte que l'on ne vit plus que sa tête à un mètre cinquante du sol.
« Ramassez la plume et l'encre, et partez vite », leur ordonna-t-il.
« Harry, c'est beaucoup trop dangereux », commença Hermione.
« Laisse-moi au moins aller avec toi ! » s'exclama la rousse.
« Impossible, la cape ne couvrira jamais deux personne – allez, dépêchez-vous, je vais le ranimer. »
« Et si jamais il se doute de quelque chose et t'amène tout droit chez Voldemort ? » reprit Hermione.
« Attendez », fit Ron en plissant les yeux. « C'est qui ce S.R ? Enfin, un Mangemort je suppose, mais…oh. » Il leva timidement les yeux vers Harry tandis que la pièce tombait dans son esprit.
« Je me fous de Voldemort, au moins tout a toujours été très clair entre nous. C'est Rogue que je veux, » déclara Harry d'une voix froide. « Maintenant si vous ne dégagez pas je vous stupefixie aussi. »
Ils surent tous les trois qu'il ne mettrait pas sa menace à exécution, bien sûr, mais quelque chose de ferme et décidé dans le ton de sa voix les forcèrent à reculer.
« Allez-y, partez. Si jamais il fait demi-tour cela ne vous avancera à rien d'être repérés. Et vous avez la carte de toute façon. Je te paierai un nouveau balai, Ron, promis.»
Ils firent volte-face, sauf Ginny qui attrapa la tête de Harry entre ses deux mains et l'embrassa durement.
« Ginny, tu sais bien qu'on avait dit de - »
« Je sais », fit-elle avec les yeux brillants, « mais je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. » Elle disparut enfin elle aussi, et Harry remonta sa cape d'Invisibilité, avant de pointer sa baguette sur Pettigrew et murmurer : Enervatum.
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« Qu'est-ce que vous faites debout à cette heure-ci ! » s'étonna Lupin en se retrouvant face au trois étudiants. Depuis que Greyback avait clairement vu qu'il travaillait aux côtés de Dumbledore, le loup-garou avait du se résoudre a abandonner sa mission d'espionnage et rejoindre ceux qui surveillaient constamment le château de Poudlard.
Ses yeux se posèrent sur la carte. Hermione sut que cela ne servait à rien de lui inventer une histoire – il était l'un des créateurs de cette carte. Il tendit la main en fronçant les sourcils, et la brune lui tendit le parchemin à contrecoeur. Il l'ouvrit et la parcourut rapidement du regard.
« Et bien, qu'avez-vous – Harry ? Pettigrew ! Mais ils…je n'ai pas rêvé, ils étaient là il y a un instant ! » Remus les fixa avec stupeur.
Hermione ne répondit rien, mal à l'aise. « Est-ce que la carte montre également le nom des personnes qui sont mortes ? » fit-elle d'une voix étonnamment douce, tandis que Ginny et Ron la fixait avec interrogation.
« Je pense…enfin, elle indique les fantômes, en tout cas. Pourquoi ? »
La brune soupira, les yeux au sol. « Dans ce cas ils viennent tous les deux de s'envoler. »
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Harry dut se pincer pour vérifier qu'il ne rêvait pas. Il venait d'atterrir dans une rue moldue identique à celle qui comptait l'affreuse maison de la tante Pétunia, dans ces quartiers où seuls les numéros et la façon dont les fleurs sont taillées distinguent les habitations. Une plaque sur la façade d'une maison indiquait Spinner's end, probablement le nom de la rue. Rogue ne pouvait certainement pas habiter dans ce gentil petit endroit ennuyeux-bien-comme-il-faut.
Cachant discrètement son balai dans un fourré, il rajusta sa cape d'Invisibilité autour de lui et suivit Queudver à distance. Lui aussi avait atterri à quelques dizaines de mètres des maisons, loin de la lumière des réverbères, probablement pour éviter qu'un moldu ne le remarque. Ce n'est que lorsqu'il emprunta le petit sentier taillé bien net d'une des maisons que Harry leva sa baguette et pensa très fort Stupefix ! Mais L'homme marchait toujours, son balai à la main. C'était pourtant Rogue lui-même qui leur avait appris à se servir des sorts silencieux en cours de DCFM…
Se concentrant de toutes ses forces, Harry lança à nouveau le sort à voix basse, et cette fois-ci Pettigrew tomba au sol, à un mètre de la porte. Le Gryffondor se rapprocha de la maison, dont dieu merci les volets étaient descendus, malgré que la lumière filtrait par-dessous la porte. Toujours caché sous sa cape, il tira avec difficulté le Mangemort jusque sous le bosquet de la maison voisine. Dissimulé derrière celui-ci, il attrapa la petite fiole en verre qu'il avait dans la poche intérieure de sa cape, dans laquelle semblait bouillir un liquide peu ragoûtant.
La fixant avec triomphe, il remercia mentalement Rogue. Celui-ci avait été obligé de quitter le château dans la précipitation, mais Harry avait profité de son absence pour vider son armoire personnelle. Ainsi que fourrager dans ses affaires, en brûlant délibérément quelques-unes sous le coup de la rage. Mais il n'avait rien trouvé de compromettant, juste une potion Crème Solaire Ultra puissante, ce qui ne l'avait pas étonné étant donné le teint blafard du maître des potions.
Puis le triomphe fit place à l'appréhension. Avec toute la répugnance du monde, Harry se mit à ôter les vêtements de Qeudver, frémissant de dégoût lorsqu'il du toucher la peau sale et fripée de l'homme. Il n'avait pas du se laver souvent…D'un autre côté, les femelles Mangemort ne devaient pas être du genre pour qui on se ferait beau.
Il enleva à son tour ses chaussures et son pantalon, qui allaient certainement être trop petits pour le corps de Pettigrew. Alors qu'il déboutonnait sa chemise, un rire se fit entendre. Harry se pétrifia. Un couple de moldu s'avançait vers eux. Bien évidemment, les deux sorciers étaient invisibles pour quiconque qui regarderait par la fenêtre, mais entièrement dévoilés aux yeux de ceux qui marchaient sur le trottoir !
Le jeune homme entendait les talons aiguille de la femme qui se rapprochait, et la voix grave de son compagnon. Paniquant, à moitié nu, il se coucha sur Queudver, qui lui était complètement à poil. Prenant une voix féminine, du moins essaya-t-il, il se mit à gémir : « Oh, Billy…hmph vas-y, déshabille-moaa… ».
Il sentit les regards du couple dans son dos, puis les entendit s'éloigner. « C'est répugnant », fit la femme avec une voix qu'elle croyait inaudible.
Harry se redressa, suffocant presque. Il avait retenu sa respiration, presque par réflexe. Il attrapa ensuite une mèche de cheveux de Queudver et tira dessus de toute ses forces, espérant que cela n'allait pas réveiller l'Animagus. Il ramassa ensuite la fiole, l'ouvrit, puis y fit tomber la mèche.
Inspirant profondément pour se donner du courage, il avala tout le flacon de Polynectar en se pinçant le nez.
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Harry termina de cacher le balai de Ron à côté du sien, ainsi que ses habits, puis se dirigea tranquillement vers la maison, constatant avec satisfaction que l'on ne voyait plus le corps de Queudver depuis la rue – il était caché au beau milieu du buisson à présent. Et avec la bonne dose d'Oubliettes qu'il venait de prendre, sans compter le sortilège de Nettoyage léger qui l'avait débarrassé du sang séché sur sa figure, il ne risquait pas de se rappeler de grand-chose à son réveil. Le jeune homme arriva enfin devant la maison, se contorsionnant dans tous les sens pour se gratter un peu partout. Il ignorait quel savon utilisait ce porc, s'il en utilisait seulement, après douze années passées dans la peau d'un rat, mais son corps donnait l'impression d'être infesté par les puces.
Se forçant à se calmer, il appuya sur la sonnette.
Lorsque la tête d'un homme aux cheveux noirs apparut, Harry dut se retenir de ne pas lui sauter au cou. Rogue du s'apercevoir de quelque chose, car il prit un air méfiant : « Qu'est-ce que tu as ? Et pourquoi tu sonnes ? »
Le cœur battant la chamade, la rage lui nouant le ventre, Harry s'efforça de prendre la petite voix plaintive de Pettigrew, et se ratatina. « Je…je ne voulais pas te déranger. »
« Et bien c'est trop tard. »
Rogue disparut à nouveau, et c'était peut-être mieux car son attitude hautaine avait véritablement exaspéré Harry. Il essaya bien de se convaincre que c'était à Queudver que ce traître s'adressait ainsi, mais une petite voix dans sa tête lui répétait qu'il ne l'avait jamais traité mieux durant les années précédentes à Poudlard.
La porte étant restée grande ouverte, Harry entra avec précaution. « Et à ce propos, j'apprécierai que tu me dises que tu t'en vas, la prochaine fois que tu décideras d'aller promener ton museau dehors », fit Rogue d'une voix cinglante, avant de disparaître dans une pièce.
« Bien sûr », fit Harry en refermant la porte. Queudver et Rogue vivaient ensemble ? L'idée même que ces deux déchets physiques puissent cohabiter avec quelqu'un était risible, mais avec un autre homme…
L'adolescent inspirant lentement, pour sa calmer. Sa main tenait toujours sa baguette, mais elle était à présent moite. Il avait retrouvé celui qu'il s'était juré de tuer. Mais qu'allait-il faire ?
Sa pseudo-bataille avec Rogue lui revint en mémoire. Juste après la mort de Dumbledore…L'adolescent n'avait jamais éprouvé une rage pareille, pourtant aucun de ses sorts n'avaient ne serait-ce qu'effleuré le Mangemort…
Il n'avait même pas pu finir ses sortilèges. Rogue les bloquait tous, d'un geste désinvolte de la main.
« C'est moi que tu traites de trouillard, Potter ? Ton père n'aurait jamais osé s'attaquer à moi s'il n'avait pas eu ses trois crétins pour l'épauler, et lui, tu le traites de quoi ? »
Harry avait tout essayé, Stupefix, Endoloris, aucun ne parvenait même à sortir de sa bouche. Sectumsempra…
« Tu oses utiliser mes propres maléfices contre moi, Potter ? C'est moi qui l'ai créé, c'est moi le Prince au sang-mêlé ! Et toi, tu essaies de retourner mes propres inventions contre moi, comme ton imbécile de père, c'est ça ? »
« Tue-moi, alors », avait soufflé Harry, qui ne ressentait aucune peur, seulement de la rage et du mépris. « Tue-moi comme tu l'as tué, espèce de sale trouillard - »
« NE ME TRAITE PAS DE TROUILLARD ! » avait hurlé Rogue, sa figure animée d'une expression démente, presque inhumaine, comme s'il était en proie à une atroce douleur tandis qu'il lâchait ces mots.
Harry eut un sourire sans joie en réalisant qu'il y avait au moins une chose qui les liait tous les deux – leur fierté. Mais celle de Rogue tenait presque de l'obsession, voire la pathologie…
Celle de Harry lui permit quand même d'admettre que s'il n'avait rien pu faire contre Rogue à ce moment, alors que la colère suintait véritablement par le moindre pore de sa peau, il en pourrait encore moins aujourd'hui.
Une petite voix puérile lui siffla intérieurement de trouver sa chambre et de tout casser dedans, mais l'adolescent eut comme l'impression que ça n'atteindrait probablement autant l'ancien professeur que son ancien élève face à la mort de Dumbledore. Non. Il devrait lui rendre la pareille…mais comment ?
« Mais je ne pouvais rien faire! »
Harry s'immobilisa, puis s'approcha lentement de la pièce dans laquelle Rogue avait disparu.
« Je le sais », fit celui-ci. « Mais le problème n'est pas là. Si tu refuses de faire ça, Draco, il finira par avoir des doutes. Pas sur ta loyauté, non, sans quoi il aurait déjà…enfin. Mais des soupçons sur ta capacité. Ton sang-froid. Tu es le plus jeune d'entre-nous, mais cela ne te donnes pas le droit d'être traité différemment. »
Il y eut un silence, puis à nouveau la première voix se fit entendre, une voix craquelée et torturée que jamais Harry n'avait entendue. « Je ne suis pas un trouillard…seulement si je lui suis loyal, c'est uniquement parce que je tiens à mon père et à ma mère. »
Malgré la très brève pitié que le Gryffondor ressentit pour son ennemi à se moment-là, il ne put s'empêcher de le traiter mentalement d'idiot. Voldemort préférerait sacrifier Lucius, un ancien et puissant Mangemort, juste pour effrayer un petit merdeux de dix-sept ans ?
« Tu n'as pas peur que je lui répète ce que tu me dis ? »
Il y eut un autre silence, et Harry devina le regard effrayé que Malfoy devait lancer à Rogue.
« Non. Je vous fais confiance », répliqua au contraire celui-ci.
« Mais tu ne m'as jamais parlé des tes plans durant cette année. »
Soupir de Malfoy. « J'avais des ordres….et puis… »
« Et puis tu avais peur que je te vole ta gloire, pas vrai ? »
Harry sentit une pointe d'amertume dans le ton du Mangemort.
« J'étais stupide, je ne savais même pas ce que ça voulait dire. »
« Ta gloire, Draco, tu l'aurais eu au centuple si tu avais seulement pu tuer Dumbledore. Bien évidemment, je ne t'en blâme pas, le Maître a apprécié mon geste », - la main de Harry se crispa violemment sur sa baguette - , « mais je pensais que tu en étais capable. »
« Mais c'était le cas ! »
Le Gryffondor entendit des bruits de pas et devina que Malfoy s'était levé et arpentait la pièce. « Je le voulais, je le voulais vraiment…mais une fois face à lui, il a commencé à me baratiner comme d'habitude, et puis lorsque les autres sont arrivés, il avait l'air tellement misérable…ça n'était plus ce grand sorcier, juste…un vieillard pitoyable. »
« Justement, tu - »
« Mais vous ne comprenez pas ! Je ne sais pas ce que cet homme vous a fait, à vous et aux autres, mais en discutant avec lui je me suis rendu compte que…et bien qu'il ne m'avait JAMAIS rien fait ! Il aurait pu me virer dès la quatrième, il ne l'a pas fait ! Au contraire, il m'invitait souvent dans son bureau, pour me dire qu'il croyait en moi, qu'il me comprenait et…et puis il n'a jamais menacé de tuer qui que ce soit dans ma famille, lui ! Il disait toujours… » La voix de Draco se brisa.
Harry se rapela de Mimi Geignarde, qui leur avait avoué à Ron et lui qu'un garçon en pleurs venait souvent se confier à elle dans les toilettes. Il se souvint du visage de Draco lorsqu'il l'avait surpris… Un mythe volait en éclat, un cœur apparaissait enfin sous cette carapace d'arrogance et de mépris. Ce qui n'avait pas empêché Harry de le mettre KO en lui enlevant quelques litres de sang du visage…
« Mais il ne m'avait jamais rien fait à moi non plus. Justement, c'est cela qui rendait Dumbledore si méprisable. Il donnait l'illusion d'être un saint, parce que sa lame était entouré d'autant de sucre que toutes ces foutues friandises qu'il m'a forcées à avaler. Il prenait plaisir à vous humilier, tout en vous souriant avec l'amabilité d'un vieillard inoffensif… »
Cette fois-ci, ce fut au tour de la voix de l'ancien professeur de se briser. Harry retint son souffle, tandis qu'une idée aussi brève que stupide lui venait en tête. C'était de la faute de Dumbledore si Rogue s'était retourné contre lui…il n'avait jamais pris sa fierté au sérieux, il l'avait ridiculisé avec cette histoire de chapeau, durant leur troisième année, et durant d'autres occasions...Là où la plupart des personne auraient rigolé, l'ancien adolescent martyrisé prenait ça comme de violents coups de poignards porté à son amour-propre…
…« NE ME TRAITE PAS DE TROUILLARD ! »…
En effet…L'adolescent sortit de sa torpeur. Absorbé par ses pensées, il avait perdu le fil de la conversation.
« Quoi qu'il en soit, Draco, j'ai fait à ta mère le Serment de Promesse Eternelle, un sortilège qui comme tu le sais ne peut être brisé. Et j'ai juré de veiller sur toi. C'est pourquoi je te répète que te dresser contre le Seigneur des Ténèbres est la plus mauvaise chose que tu puisses faire. Il n'y aura personne pour te protéger de l'autre côté. Personne. »
Harry n'avait jamais entendu parler de ce sort, mais il semblait être important. Il ignorait que Rogue et la mère de Malfoy puisse être aussi proches...mais il n'en était même pas sûr, et puis elle devait être une sorcière confirmée, il n'aurait aucune chance de l'exterminer…
« Alors c'est ça, hein ? Vous vous souciez de moi juste parce que vous l'avez promis à ma mère ? Je vous remercie, mais je n'ai besoin de personne. »
« Non, Draco, je me soucie de toi parce que j'aime tes parents, Lucius est d'ailleurs un frère pour moi, et que je t'ai vu grandir. D'ailleurs, s'ils ont choisi de faire de moi ton parrain, c'est qu'ils avaient leurs raisons. Et je pense que tu as pu voir au cours de ces dernières années à quel point tu pouvais compter pour moi. »
Alors comme ça, Rogue pouvait ressentir autre chose que du mépris pour quelqu'un ? Ou alors c'était un acteur hors pair. Mais ça, tout le monde avait eu l'occasion de s'en rendre compte il y a quelques mois… Harry eut envie de ricaner. Mais des démangeaisons incontrôlables dans son dos l'obligèrent à se contorsionner pour y remédier. Il ignorait combien de temps encore il allait devoir garder ce corps répugnant, mais cela devenait…Il s'immobilisa. La fiole qu'il avait dans sa poche intérieure cognait contre sa poitrine au rythme de ses grattages. Il la sortit de son manteau. Elle était vide, bien sûr, mais il en avait encore tant dans sa malle…
N'y pense même pas.
Mais c'était trop tard.
Oh dieu c'était tellement…machiavélique.
La faiblesse de Voldemort était son manque d'amour, n'avait cessé de lui répéter Dumbledore. Alors que l'amour avait toujours été considéré comme la plus grande faiblesse, justement. Quelle ironie si c'était grâce à lui que Harry parvenait à se venger de Rogue…
Avec sur le visage une expression démente, rappelant celle de Rogue lors de leur lutte, il se mit à imaginer tout ce qu'il ferait pour se rapprocher de lui…il n'aurait qu'à garder Draco en lieu sûr pendant ce temps-là…et puis lorsqu'ils seraient bien accrochés...psssht, adieu le blondinet…
Il était tellement absorbé par sa nouvelle idée démoniaque qu'il n'entendit pas les deux hommes s'approcher.
« Encore en train d'écouter aux portes, quelle surprise ! » s'exclama Rogue, tandis que le Gryffondor retenait de justesse son bras qui était déjà prêt à se lever, baguette tendue.
« Je m'en vais, je m'en vais », geignit-il avant de rentrer dans ce qui devait être la cuisine.
« Ta mère sait que tu es ici ? »
« Non, je lui ai dit que j'allais chez Zabini. De toute façon, maintenant que je sais transplaner elle ne peut plus me faire suivre », fit Draco avec un petit rire moqueur.
Harry regarda à travers la porte et attendit que le blond parte, priant de toutes ses forces pour que Rogue ne vienne pas par ici. Heureusement, celui-ci retourna au salon, et dès que la porte se fut refermée, Harry fonça vers l'entrée et sortit rapidement. Dieu merci, Malfoy était encore dans le sentier, de dos, mais semblait prêt à partir.
« Draco, attends ! »
Le serpentard se retourna, sourcils haussés.
« Depuis quand tu m'appelles Draco, toi - »
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase ; il tomba par terre, stupefixé. Harry fonça vers lui, sortit rapidement le vrai Queudver du buisson, toujours aussi nu que la deuxième moitié de son nom, se demandant comment il allait faire passer ça…
« Accio bouteilles d'alcool de la maison d'en face ! » murmura-t-il sans trop y croire. Un bruit de verre brisé lui indiqua que son sortilège ridicule ne l'était pas tant que ça. Une dizaine de bouteilles flottaient dans sa direction. Il en ouvrit deux et les répandit sur l'Animagus toujours inconscient, avant de lui en faire couler un bon litre dans la bouche, puis de faire glisser les autres dans le caniveau. Il n'osa pas en briser une pour expliquer les nombreuses contusions du gros homme, à cause du bruit, mais préféra ne pas prendre de risques et laisser ça au petit bonheur de la chance.
Il lança un sort de Levitation à Malfoy et le conduisit aussi vite que possible jusqu'aux balais cachés. Si Rogue regarda maintenant par la fenêtre il comprendrait suffisamment pour le descendre. Plus que quelques mètres…
Enfin, Harry réussit à s'installer sur les deux balais à la fois, s'efforçant d'empêcher Malfoy de tomber, ainsi que ses habits. Lorsqu'il parvint enfin à s'envoler, un sentiment de joie malsaine, de rancœur et de satisfaction avide à la fois s'empara de lui.
Totalement incapable de voir les dangers de son idée, il se mit à rire avec une démence qui en aurait effrayé plus d'un…
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Voilà voilà, si vous avez tenu jusqu'ici, dites-moi ce que vous en pensé…ainsi que vos idées… -
C'est étrange, rien que d'avoir écrit ça je me sens mieux…je suppose que je n'étais pas la seule à qui la page 556 à donné pas mal de cauchemars, quand ce n'était pas des insomnies… :(
Oui je l'avoue j'ai pleuré….plus que quand Sam dit à Frodon, « Si je ne peux pas le porter lui, alors je vous porterai vous ! » C'est tout dire.
Que la Force soit avec vous.
Gaeriel
J'apprécierai vraiment une meilleure traduction… -
