Faisons comme si je n'avais pas une semaine de retard~~~ Ça va passer ni vu, ni connu.

Je galère un peu sur le Nanowrimo alors mon avancement sur les corrections en a pâti... Et pour le prochain chapitre il risque d'être décalé lui aussi, donc dans trois semaines au lieu de deux. Oups !

Mais voici la fin du chapitre 5, êtes-vous prêt à voir Byakuya se préparer pour un rencard ?


Chapitre 5 - Partie 2

Il avait sorti toutes les affaires de Sôsuke des placards et les avaient entassé sur le lit. Il demanderait au service de conciergerie de les envoyer à sa nouvelle adresse. Il sortit le yukata pour vérifier son état et le regarda de plus près, il le déplia et l'étendit sur le lit avec des sentiments partagés.

Son regard revint sur le tiroir et une vieille boite métallique attira son attention. Une sorte de boite à sucre. Il eut un hoquet et reconnu l'objet. Il ne se souvenait pas l'avoir installé ici. Il ne l'avait pas ouvert depuis dix ans.

Il s'assit sur le lit, cela faisait trop d'émotion pour des vacances. Il sortit de sa léthargie et la chassa de son esprit. Il se retourna vers le vêtement. Pourquoi l'avait-il gardé avec lui ? Il fouilla dans sa mémoire mais ne se souvint pas de l'avoir emmené avec lui lorsqu'il était revenu à Tokyo. Il ne se sentait pas bien. Il replia nerveusement le yukata et le rangea avec la boite. Il comprit pourquoi il avait mis ça dans le dernier tiroir.

Il décida de reprendre sa lecture pour la matinée et se prépara un thé au gingembre pour chasser la nausée qui le tenaillait. Il prit le temps de souffler mais la boisson eut du mal à passer.

Il se fit livrer un repas léger et fut ravi de pouvoir le prendre en silence et sans personne. Il avait demandé à Hanatarô de ne venir que le soir. Il lui fallait du temps pour chasser ses idées noires et il appréciait cette solitude.

En début d'après-midi il fit descendre les affaires de Sôsuke et se sentit plus léger de tourner la page. Son père lui envoya un message pour lui demander comment il allait. Il s'inquiétait et il le rassura. Il n'avait pas envie de remettre ça sur le tapis. Il préféra lui demander comment ses grands-parents se portaient et fut ravi d'apprendre qu'Hiro s'amusait beaucoup avec ses arrières petites filles. Ginrei rallait de l'animation qu'elles généraient mais ce n'était pas pour lui déplaire. Il l'informa qu'il reviendrait à Tokyo en fin de semaine pour régler certains dossiers. Il devait organiser une réunion avec les filières internationales.

Il souhaitait en profiter pour qu'ils déjeunent ensemble, juste tous les deux. Il accepta. Ils faisaient rarement de repas juste tous les deux, le plus souvent Rukia était avec eux. Etait-il si inquiet de son état pour revenir à Tokyo avec un faux prétexte ? Il eut un soupire. Il devrait prendre du temps avec son père plutôt que de le repousser. Comment pouvait-il espérer créer du lien avec Ichigo si lui-même était incapable de maintenir les liens avec son père ?

Il choisit de poser un peu son livre et de reprendre le piano. Il tourna les pages des cahiers de partition à la recherche de quelque chose d'inspirant mais rien ne l'interpella vraiment. Peut-être devrait-il continuer de lire. Son regard tomba sur son vieux cahier de solfège, il pensait qu'il était rangé dans le bureau avec les anciens cahiers de ses filles. Il l'attrapa et le feuilleta, les pages étaient jaunis et les illustrations avaient vieilli. Il s'arrêta sur la page de garde et vit son nom noté au crayon de papier. Les traits étaient hésitants et les années de calligraphie n'avait pas encore fait leur œuvre. Juste en dessous il vit deux autres caractères en rose pailletée : Yuzu. Cela le fit sourire. Son écriture était aussi tremblante que la sienne. La musique n'avait jamais intéressé Karin, elle préférait les activités physiques. Seul le foot trouvait grâce à ses yeux mais sait-on jamais, le kendo pourrait l'intéresser.

Il ouvrit un page au hasard et s'assit au derrière le clavier. Il se dégourdi les doigts et commença à suivre les notes inscrites sur le livre. Il s'agissait d'une berceuse simplifiée. Ses notes lui rappelaient ses premiers essaies. Ses doigts se mirent à courir aux partitions que sa mémoire avait enregistrées. Il connaissait le livre par cœur. Il avait passé tellement de temps à le travailler.

Il répéta en boucle les notes sans se lasser jusqu'il entende son portable sonner au loin. Il se leva pour aller voir. Il ne recevait pas souvent de SMS pendant ses vacances, alors cela avait de quoi intriguer. Il sourit.

Tu déconnais pas avec le tailleur.
Regarde je suis un pingouin !

La photo qui l'accompagnait l'amusa encore plus : Kenpachi en smoking.

Les étiquettes font peurs, tu es vraiment sûr de vouloir me faire porter un truc pareil ?

J'ai dit que je t'invitais. Comme ça tu auras un beau costume pour la soirée de gala pour le dojo.

Tu penses vraiment à tout mais le pingouin c'est un peu trop. Elle fait peur ta dame là.

Il s'assit sur le canapé et regarda la table basse. Il eut le déclic. Il venait de trouver son cadeau.

Tu fais bien de te méfier elle est dangereuse, même lorsqu'elle faisait son apprentissage mon grand-père la craignait.

Je comprends moi non plus j'ai pas envie de la contrarier. Faut que je te laisse, elle me fusille du regard. Je crois qu'elle me veut du mal avec ses aiguilles de retouche.

Il regarda l'heure : seize heures. Ichigo ne rentrait pas avant une heure. Il devrait avoir trouvé son cadeau d'ici là. Il rechercha les librairies les plus proches et téléphona. Il dut élargir la zone de recherche et après plusieurs tentatives infructueuses il trouva ce qu'il cherchait. Le libraire lui demanda à quel nom il devait réserver le titre. Il y eut un silence et il lui fit répéter son nom. Il l'entendit hésiter comme s'il se préparait à une mauvaise blague.

« Je serais là d'ici trente minutes. »

Il l'entendit hoqueter avant de raccrocher. Il fit appelle à un chauffeur et se rendit à la librairie. En route il reçut un nouveau SMS, il regarda dans l'espoir d'avoir des nouvelles de Kenpachi mais il eut le déplaisir de voir que c'était Yoruichi.

Tu prends des vacances et tu ne me le dis pas ?!

Il préféra l'ignorer. Il ne voulait pas être embarqué, une nouvelle fois, dans ses histoires. Le chauffeur le déposa devant le centre commercial et le tenta de passer inaperçu dans les allées commerçantes. Il entra dans la librairie plutôt calme à cette heure-ci. Il alla se présenter en caisse et le libraire resta bouche bée, il semblait complètement perdu. Il ouvrit la bouche et la referma.

« Vous… Vous êtes ?
- Byakuya Kuchiki. Je viens récupérer un livre que j'ai réservé par téléphone.
- Oui enfin… Je… Je peux vous demander comment vous avez trouvé notre librairie ? C'est fou ! Enfin pardon, excusez-moi je vais chercher votre livre. »

Il regarda les présentoirs de cartes et marques pages sur le comptoir de caisse. Peut-être qu'il devrait ajouter un mot ? Il les passa en revue et son choix se porta sur une carte blanche avec un liseré et une enveloppe dorée.

Il observa autour de lui et se demanda depuis combien de temps il n'était pas sorti faire des course lui-même ? Peut-être qu'il devrait en profiter pour s'acheter de nouveaux vêtements ? Il se perdit dans ses pensées et remarqua à peine le retour du libraire.

« J'ai votre livre monsieur, je vous fais un paquet ? »

Il hocha la tête et régla la note pendant que l'homme préparait le papier et le ruban. Il utilisa un papier avec des courbes abstraites en surbrillance et ajouta un ruban doré. Il le plaça dans un petit sachet en papier et y glissa le ticket de caisse.

« Je vous remercie d'avoir choisi notre librairie, passez une bonne journée monsieur. »

Il le salua et retourna à sa voiture en prenant note de cette adresse. Sa bibliothèque manquait de nouveautés. Il se retrouva coincé dans les bouchons et réfléchi à ce qu'il pourrait noter sur sa carte. Dans quel état se mettait-il pour ce rendez-vous. Il sentit son portable vibrait.

Je sais très bien que tu as vu mon message, tu pourrais répondre.
Byakuya !
Chouchoupinou 3
Réponds !
Je peux passer mon après-midi à spammer ton portable.
Tu es sûr de vouloir ça ?
Méfie-toi je peux réciter l'alphabet si tu veux !

D'ici 5 min je commence ! Attention !
A
B
C
D
E
F

Qu'est-ce que tu veux ?

Bah voilà quand tu veux !
Tu es en vacances et tu ne me contacte pas ? T'es chez toi parce que j'arrive !

Pourquoi me demander mon avis alors ?

Par politesse ? À tout de suite !

Il soupira. Que se passait-il pour que Yoruichi vienne le voir avec tant de célérité ? Elle espérait surement l'emmener dans toutes les soirées et lieux à la mode du moment. Il regarda sa carte, elle devrait attendre le soir et que l'agitation se soit calmée.

Le chauffeur le déposa au parking et il prit l'ascenseur en se demandant à quelle sauce il allait être mangé. Une Yoruichi en furie était plus à craindre que n'importe quoi. En arrivant devant sa porte il eut la surprise de ne trouver aucune trace de son invitée.

Il entra et entendit des notes crisser dans l'air. Il s'annonça et vit Ichigo sursauter et s'éloigner du piano nerveusement comme s'il avait surpris dans une activité douteuse. Il arqua un sourcil.

Ichigo sentit le rouge lui monter aux joues. En rentrant il n'avait trouvé personne. Il avait fait le tour de l'appartement et avait été étonné de trouver les affaires de Byakuya laissé en plan, comme s'il était parti dans la précipitation. Un vieux cahier de solfège était ouvert sur le piano, la mélodie semblait simple alors il avait voulu essayer.

« Tu peux jouer tu sais.
- J'y connais rien en musique et puis je dois finir mes devoirs avant.
- Certes… Tu devrais peut-être aller dans ta chambre, je dois recevoir la visite inopinée d'une personne très… Bruyante. »

Comme pour appuyer son propos l'interphone sonna, il se rendit dans l'entrée pour décrocher. Il avait à peine enlever son manteau.

« Byakuya ouvre ! On a un cas de force majeur là ! »

Il soupira et ouvrit la porte. Il n'aurait pas dû lui donner d'autorisation d'entrée dans sa résidence. Quel ne fut pas sa surprise de voir Shunsui l'accompagner.

« C'est un vrai merdier cette semaine ! Engagea-t-elle.
- Bonjour Shunsui… Yoruichi. »

Elle entra en trombe, Shunsui se montra plus modéré dans son entrée et lui tendit un sac d'où dépassaient des bouteilles.

« Que se passe-t-il ? Murmura-t-il.
- C'est le merdier cette semaine, enfin, je ne sais toujours pas ce que lui a fait Kisuke mais elle est dans tous ses états depuis.
- Byakuya ! Elles sont où tes bouteilles ? »

Il était déjà dépassé et Ichigo devait se demander où il avait atterri. Shunsui sembla enfin remarquer sa présence et alla vers lui. Il lui tendit la main :

« Tu dois être Ichigo, n'est-ce pas ? Je suis Shunsui Kyoraku… Un ami de Byakuya, je crois qu'on ne s'est pas encore rencontré. Ne fait pas attention à la folle furieuse qui dévalise le bar, elle est dans une mauvaise passe mais elle n'est pas toujours comme ça.
- Bonjour, ravi de vous rencontrer.
- Qui tu traites de folle furieuse ? Et à qui tu- »

Elle s'arrêta de parler, une bouteille dans une main et des coupes dans l'autre.

« Oh. »

Elle tourna son regard vers Byakuya.

« Je croyais que tes enfants étaient à Kyoto, soupira-t-elle.
- C'est comme ça que tu dis bonjour ?
- On dirait mon père… Et c'est pas un compliment ! »

Elle posa ses trouvailles sur la table et s'avança pour prendre l'adolescent dans ses bras avec un grand sourire.

« Alors c'est toi le fameux Ichigo… »

Elle se recula et le détailla des pieds à la tête.

« Je suis Yoruichi Shihôin. Tu as peut-être entendu parler de nous, après tout Byachou est tellement bavard. Comme tu es déjà grand je suppose que ça ne t'embêtera pas qu'on t'emprunte ton tuteur. Je pensais te l'enlever demain soir, tu n'auras qu'à inviter tes amis et faire une soirée. »

Elle lui fit un clin d'œil et le brun soupira derrière elle.

«Ça ne sera pas possible, je suis pris demain. »

Les regards des deux adultes se tournèrent vers lui.

« Ah bon ?
- Tu vas où ? Avec qui ? Et… C'est quoi que tu tiens dans tes mains ?
- Un cadeau ?
- Hum… Au vu de la forme je dirais un livre… Et c'est forcément un homme, les femmes ça n'a jamais été son truc.
- Un rendez-vous galant avec un intello ?
- Pire… Il est allé chercher lui-même le cadeau, il l'apprécie déjà.
- Tu n'as pas perdu de temps pour te trouver un nouveau mec dis donc.
- Et moi qui croyais qu'on devrait l'obliger à sortir pour qu'il se trouve quelqu'un.
- Ou pire… Lui organiser un rendez-vous avec mon cousin Shunta. Il s'est posé, il est bel homme, nos familles respectives en seraient ravies et il a toujours eu le béguin pour toi.
- Vous avez fini oui ? S'énerva-t-il.
- Non, on veut savoir qui c'est ! Tu viens divorcer et c'est toi qui te porte le mieux, ce n'est pas normal.
- En même temps je ne le sentais pas ce Sôsuke… Vos filles sont adorables, ajouta-t-elle, mais il a une petite tête de vicieux, genre à préparer des mauvais coups.
- C'est vrai que Kisuke inspire tellement confiance. »

Ichigo ne dit pas un mot et rangea ses affaires. Ces deux-là faisaient un sacré remue-ménage et il comprit pourquoi Byakuya préférait qu'il aille dans sa chambre. Alors comme ça il avait un rendez-vous demain soir… Dire que Yuzu craignait qu'il ne puisse retrouver personne. Il s'enferma dans sa chambre et essaya de se concentrer sur ses devoirs après avoir recherché les noms de ces invités. Keigo et Mizuiro seraient fous lorsqu'ils apprendraient ça.

« Je ne sais toujours pas ce qu'ils vous amènent ici.
- Tu changes de sujet.
- On ouvre ses bouteilles et on discute après. »

Byakuya soupira. Ces deux-là étaient intenables et il se demanda pourquoi Jûshirô ne complétaient pas le trio infernal. Ils s'installèrent dans le salon autour de la table basse et Yoruichi ouvrit une bouteille. Elle les servit et bu une gorgée, Shunsui fit de même puis leurs regards se reposèrent sur lui.

« Alors c'est sérieux ou c'est un plan cul ?
- Il ne lui offrirait pas un livre si c'était un plan cul, il aurait pris une bouteille ou un truc plus banal.
- Tu te le tapais en même temps que Sôsuke… Vous avez fait des plans à trois ?
- Je ne suis pas le sujet ici ! C'est vous qui débarquez sans prévenir parce qu'apparemment vous n'allez pas bien mais je ne sais toujours pas ce qu'y vous amène.
- C'est vrai ça ! Il faut absolument que je vous le dise, reprit-elle, vous n'allez pas le croire : Kisuke m'a demandé en mariage.
- Et c'est ça ta mauvaise nouvelle ? Rétorqua Shunsui.
- Mais tu comprends ce que je te dis ? Il m'a demandé en mariage, pourquoi il a fait ça on était bien comme ça en relation libre.
- C'est vrai que ça à l'air horrible.
- C'est de ne plus pouvoir aller voir ailleurs qui te dérange ?
- Non… C'est surtout que Soi Fon est enceinte. »

Ils écarquillèrent les yeux.

« Elle est enceinte de toi ?
- Oui… Elle me l'a annoncé la semaine dernière et je ne savais pas comment le dire à Kisuke et pof ! Il me demande en mariage. Mettez-vous à ma place ! Je vais être maman, je ne peux pas me marier avec quelqu'un d'autre que la mère de ma fille, non ?
- Tu t'es mis dans un beau merdier en effet, conclut Shunsui, mais… Félicitations ? Tu vas être maman !
- Tu trouves toujours des solutions alors tu devrais bien trouver un moyen de t'en sortir. Elle en est à combien de mois ?
- Trois mois, j'ai vu l'échographie c'est vraiment un petit haricot tout mignon.
- Tu as réfléchi à comment l'annoncer à Kisuke… Et puis surtout tu as répondu à sa demande ?
- Non… Je ne savais pas quoi lui dire ! Je ne pouvais pas lui dire non ni lui dire oui… Je lui dis que j'avais besoin de temps pour lui répondre… Mais il ne faut pas que je laisse trainer… Rah ! Et toi alors ? Parce que lorsque je suis venue te voir tu n'avais pas l'air mieux.
- Jûshirô m'a demandé d'être son témoin. »

Il y eut un flottement.

« Quoi ? S'exclama-t-elle. Mais il va se marier avec qui ? Il ne nous a rien dit encore !
- Non… C'est récent, sa famille n'est pas encore au courant mais c'était une rencontre arrangée alors… Ils doivent bien se douter d'un truc.
- Je ne savais pas qu'il cherchait quelqu'un.
- Il a toujours eu une santé fragile, il a peur que ça empire avec l'âge alors il a préféré accélérer les choses pour fonder une famille.
- Je ne comprends pas ce qui t'embête.
- Tu ne comprends pas ? Reprit Byakuya. C'est pourtant évident, ouvre les yeux ! Mais ce qui m'étonne c'est que tu ne te décide pas à lui dire.
- Il m'a demandé d'être son témoin, je n'allais pas lui avouer ça maintenant.
- C'est pourtant le dernier moment pour.
- Tu… Mais quoi ? Comment ? S'exclama-t-elle. Tu es ? Mais depuis quand ? Tu as toujours été un coureur de jupons, tu as toujours couru après les femmes et maintenant tu… Mais ! Et toi tu le savais ? Mais depuis quand ?
- J'ai pas encore assez bu pour ça. »

Il vida son verre d'une traite et se resservit.

« Mais il faut absolument que tu lui dises ! Tu ne peux pas le laisser se marier sans rien dire.
- Je ne lui ai jamais rien dit, je ne vais pas le faire maintenant qu'il s'est trouvé quelqu'un.
- Peut-être que lui attend que tu te décides et espères te faire réagir en te l'annonçant en premier. Dis-lui et fait-lui de beaux bébés !
- Occupe-toi de ton bébé d'abord.
- Et dire que nous pensions que tu serais triste de divorcer, finalement tu es celui qui s'en sort le mieux. Tu as même déjà quelqu'un, bouda-t-elle.
- Tu sors avec deux personnes en même, il fallait t'attendre à ce que les difficultés soient doubles.
- Soi Fon n'aime pas beaucoup Kisuke mais jusqu'à maintenant on pouvait gérer. Il voudra surement s'occuper du bébé lui aussi… Je suis persuadée qu'il sera content que je devienne maman mais il va mal prendre que je dise non à sa demande. Il va se sentir exclu.
- Dis-lui de te faire un bébé, le problème sera réglé.
- Deux bébés d'un coup ça fait beaucoup.
- À qui le dis-tu.
- Les jumelles étaient adorables bébés.
- Je suis sûr que les bébés de Jûshirô seront superbes et adorables aussi. »

Byakuya regarda la bouteille qui s'était vidée et la deuxième bien entamée. Il n'était pas au bout de ses peines. Il n'y avait vraiment que ses amis pour se retrouver dans de telles situations. Déjà que la relation polyamoureuse de Yoruichi était un ovni maintenant elle se retrouvait avec une nouvelle personne à aimer et de son côté Shunsui s'empêtrait dans ses mensonges. Finalement sa vie amoureuse était plus simple. Ce mariage de Jûshirô l'inquiétait, pourquoi seul Shunsui était au courant ? Il était son meilleur ami mais tout de même… Lui annoncer avant de le dire à sa famille ? Jûshirô était plutôt à cheval sur les principes, il aurait dû leur présenter sa copine puis voir sa famille avant d'annoncer quoique ce soit d'officiel. Se pourrait-il que Yoruichi ait raison et que Jûshirô tente de le faire réagir ?

Difficile à dire.

S'il avait toujours su que Shunsui était fou amoureux de Jûshirô, il n'avait jamais perçu de signe chez le blanc. À bien y réfléchir il ne pensait pas avoir déjà vu Jûshirô amoureux ou avec des sentiments similaires. Quant à Shunsui il avait trop peur de perdre son ami pour faire une tentative mais maintenant il n'avait plus le choix. Peut-être était-ce l'alcool qui parlait mais il devait tenter sa chance, c'était le moment ou jamais.

« Il faut que tu lui dises.
- Tu vois ! Même Byakuya le dit, c'est un signe. Fonce !
- C'est trop tard, soupira-t-il.
- Ce sera trop tard lorsqu'il aura une bague au doigt sauf si c'est toi qui la lui passe.
- Et un Byakuya fongueux en plus ! Dire que je croyais qu'il y avait un truc entre vous deux au lycée… Je me faisais bien des films.
- Dis pas de bêtises…
- D'ailleurs on ne sait toujours pas qui tu vois demain ? C'est un premier rendez-vous ? Vous vous connaissez depuis longtemps ? T'as l'intention de conclure dès le premier soir ?
- Donne-nous un indice au moins. »

Il aurait dû mal à y échapper. Il allait ouvrir la bouche lorsque la porte le coupa. Hanatarô venait d'arriver et sembla tétanisé.

« Bon-bonjour, bégaya-t-il. »

Il n'avait pas pensé à le prévenir et il se tourna vers ses invités.

« Vous souhaitez diner ici ce soir ?
- Non… Il faut absolument que je vois Kisuke ce soir, il faut que je lui dise.
- Dans cet état ? N'est-ce pas un peu dangereux ?
- Mon petit Byakuya ça fait longtemps que nous ne sommes pas sortis ensemble, il en faut plus que ça pour que je sois alcoolisée crois-moi.
- Shunsui tu veux rester ?
-Si cela ne te dérange pas.
- En fait, vous savez quoi ? Je vais y aller tout de suite et je vous tiens au courant ! »

Elle se leva bien décidée à régler ses problèmes tout de suite et ne pas les laisser s'installer. Elle revint se pencher vers eux pour les embrasser (sagement).

« Je vous laisse, ne faites pas de bêtises tous les deux y a un ado en haut. »

Elle attrapa la veste qu'elle avait laissé trainer sur le canapé et pianota sur son téléphone. Elle releva la tête une dernière fois vers eux.

« On devrait faire ça plus souvent, sourit-elle. »

Hanatarô lui ouvrit la porte et la salua poliment toujours aussi perplexe. Il alla dans la cuisine et s'attela aux fourneaux. Le silence s'installa entre eux, sans Yoruichi tout devenait plus calme. Byakuya sirota son vin et son ami fit de même. Il le termina et reposa son verre sur la table. Il se leva de sa place et vint s'assoir juste contre lui, son geste ne le surprit qu'à moitié. Il posa sa tête contre son épaule.

« Tu penses vraiment que je devrais tenter ma chance.
- Je pense que tu regretteras plus de ne pas avoir tenté ta chance que d'avoir essayé. Jûshirô est ouvert d'esprit, même si, dans le pire des cas, il ne partageait pas tes sentiments amoureux il ne te rejetterait pas pour autant et tu serais fixé pour de bon. Tu pourrais tourner la page et avancer… Ou bien débuter une belle histoire avec lui.
- J'aime ta façon de poser les choses...
- Après il y a le romantique mais à double-tranchant « je m'y oppose » le jour du mariage. Par contre je ne crois pas qu'il le prendra bien si tu fais ça.
- C'est vrai. Dis je pourrais rester avec toi cette nuit ? Je te rassure ça n'a rien de crapuleux, sauf si tu es vraiment en manque de câlin mais comme tu as rendez-vous demain, je pense que ça devrait aller… J'ai juste envie de… D'être rassuré, tu vois j'ai pas envie de rester seul ce soir.
- Je comprends. »

Il posa sa tête contre la sienne.

« Je comprends très bien même.
- C'est sympa chez toi, ça faisait longtemps que je n'étais pas venu.
- Ne te force pas, ça manque de chaleur sans les filles pour animer l'espace.
- Surement… Je crois que moi aussi ça me manque de ne pas avoir d'enfants, je comprends que ça travaille Jûshirô. Je trouvais que tu avais eu les tiennes trop tôt et en même aujourd'hui je me dis que tu avais surement raison. Tu es posé maintenant et tu pourras passer du temps avec elles. Des moments dont elles se souviendront.
- Je n'ai pas vraiment pu profiter d'elles lorsqu'elles étaient petites.
- Tu crois que Yoruichi va se sortir de son bazar ?
- Elle y est toujours arrivée jusqu'à maintenant… Par contre je ne crois pas que ses parents s'en remettront.
- Ils doivent avoir l'habitude. »

Il se mit à rire contre lui. Il n'avait pas tort, les frasques de Yoruichi étaient connues dans leur milieu, même si elles étaient rarement graves elles faisaient parler.

Peut-être était-ce l'alcool qui faisait effet mais il se laissa aller contre lui. Une chaleur réconfortante l'envahi et il ne comprenait que trop bien la solitude de son ami face aux évènements. Il comprenait sa peur mais il aimerait le convaincre de faire le premier pas vers Jûshirô. Il ne pouvait pas gâcher sa vie ainsi. Il avait toujours été incapable de garder une seule copine à cause de ses sentiments pour le blanc. Il savait qu'il avait tenté des relations avec des hommes, des aventures plus discrètes qui n'avaient guère durée. Leur ressemblance avec Jûshirô ne laissait pas de place aux doutes.

Leur moment de quiétude fut coupé par un bruit de porte. Ichigo sortait de sa chambre. Il s'éloigna de Shunsui, s'il pouvait tolérer sa proximité lorsqu'ils étaient seuls, il n'aimait pas se donner en spectacle, même Yoruichi n'assistait pas à ça. Ils avaient conservé cette intimité du lycée mais c'était resté leur secret.

L'adolescent apparut sur la passerelle, il descendit l'escalier et eut un moment de recul comme s'il venait de se rappeler de la présence de leur invité. Shunsui était amorphe perdu dans ses réflexions.

« Tu as pu faire tes devoirs ? Mes invités sont très bruyants.
- Je m'en suis sorti et pour être honnête je n'ai rien entendu. »

Byakuya remercia son isolation hors de prix qu'il avait fait refaire à son arrivée dans l'appartement.

« Shunsui dinera avec nous ce soir. »

Ichigo hocha la tête et se rendit à la cuisine.

« Ça à l'air d'être un bon garçon, ce petit.
- Tu as raison, il est calme, bien élevé et cela se passe bien avec les filles. Que demander de plus.
- Tu sais au début nous étions un peu inquiet de te voir adopter ce garçon sorti de nulle part. »

Le « nous » renvoyait sans doute à Jûshirô et Yoruichi.

« Il me semblait qu'Isshin Shiba avait coupé les ponts avec sa famille… Ça avait un foin à l'époque. D'ailleurs le fait qu'Ichigo porte le nom de sa mère et qu'il ait prit le nom de sa femme le prouve bien. Je n'aurais pas cru que ton père aurait gardé contact avec lui.
- Ils s'entendaient bien et il l'avait nommé comme personne à contacter en cas d'urgence, ainsi que le tuteur d'Ichigo s'il venait à arriver quelque chose. Le clan Shiba n'a rien trouvé à redire.
- Ils ont déjà des héritiers après tout… Et assez de monde à gérer ! Mais je m'étonne que ce soit toi qui l'aies accueilli. Je veux dire, tu as déjà les filles et je te pensais que tu voudrais d'autres enfants à charges. Je ne pensais pas que c'était ton truc.
- Justement il pouvait se retrouver avec des enfants de son âge et mon père s'apprête à se retirer des affaires pour profiter de son temps libre, ce n'est pas se retrouver à nouveau avec un enfant.
- Mouais. »

Byakuya s'agaça qu'on lui pose sans cesse cette question. Etait-ce si difficile à admettre qu'il voulait avoir Ichigo chez lui ?

« Peut-être que j'en ai simplement envie, que je ne voulais pas le laisser seul… Est-ce si difficile à comprendre ?
- Ne t'énerves pas, j'étais juste intrigué. Ce n'est pas un petit garçon que tu as adopté mais un adolescent, cela aurait pu mal se passer.
- C'est un enfant qui a perdu ses parents. Je souhaitais lui offrir un toit parce que moi aussi j'ai grandi sans ma mère et que mon père était absent, je sais qu'il faisait de son mieux, mais je dis juste que je peux comprendre sa solitude.
- Désole… Je voulais juste te taquiner. Je sais bien ce que c'est les parents absents aussi. Jusqu'à maintenant nous n'avions pas osé poser la question, je pensais que c'était une décision de ton clan pour… Solidifier ta suite, un truc du style, mais je ne te voyais pas empêcher tes filles de prendre ta suite.
- Il n'a pas était question de revoir l'ordre de succession. Si Ichigo souhaite rejoindre l'entreprise il sera le bienvenu mais il n'a aucune obligation de le faire. »

o~~O~~o

Ichigo s'était rendu à la cuisine pour se servir à boire. Il était tombé sur Hanatarô totalement déboussolé qui courrait dans tous les sens pour préparer un diner convenable pour leur hôte. Il allait retourner au salon lorsqu'il surprit leur conversation et attendit qu'ils aient terminé. Il ne pensait que cela lui tenait autant à cœur de l'accueillir chez lui.

Lui aussi s'était posé des questions. Après tout son père avait désigné Sôjun dès sa naissance pour s'occuper de lui en cas de problème. Cela l'avait étonné lorsqu'il avait rencontré le notaire d'apprendre que ses parents avaient désigné un tuteur si tôt. Qui prévoyait le pire dès la naissance de son enfant ? Dans ce bureau il avait eu le sentiment qu'on lui cachait des choses, le notaire jetait sans cesse des regards inquiets vers Sôjun. Il avait supposé qu'il était anxieux de se retrouver face un Kuchiki mais plus il y repensait plus il trouvait son comportement louche. Il n'avait pas pu accéder aux papiers non plus, sous prétexte qu'il était mineur, il se doutait qu'il n'y comprendrait pas grand-chose mais de là à ce qu'on lui interdît l'accès.

Il ne savait que les grandes lignes : il était pris charge par la famille Kuchiki jusqu'à ses dix-huit ans et après il aurait accès à son héritage et aux biens de ses parents. En attendant sa maison restait vide et seul des travaux d'urgence pourraient se faire avec l'autorisation du notaire. Il n'était pas retourné dans sa maison depuis son arrivée chez Byakuya. Il avait pu récupérer toutes ses affaires mais le reste demeurait toujours dans la maison. Il ne savait pas s'il pourrait y retourner, peut-être devrait-il en parler avec son tuteur temps qu'il était disponible ?

Il alla se resservir à boire et par chance Hanatarô ne remarqua pas son petit manège. Il était trop occupé à murmurer dans sa barbe des plaintes informes. Il en fallait peu pour le chambouler. Il prit son courage à deux mains et retourna au salon avec la ferme intention de retourner dans sa chambre. Il se voyait mal se planter avec eux dans le salon pour faire la cosette. Surtout avec les sujets qu'ils abordaient… Il avait dit qu'il n'avait rien entendu mais en réalité il en avait entendu suffisamment pour se faire une idée.

Byakuya collectionnait les amis surprenants. Il pensait qu'ils serraient tous austères et guindés et que Kenpachi était un grain de sable dans sa vie mais il semblerait qu'ils soient tous des originaux. Des amis qui débarquent sans prévenir pour boire parce qu'ils ont des problèmes ça ressemble plutôt à des gens normaux… Bien qu'il n'ait pas vu de quelle boisson il retournait. Tout le monde ne peut pas noyer son chagrin dans du champagne ou un grand cru… Enfin il n'en connaissait aucun, difficile de se faire une idée concrète.

Il arriva dans le salon maintenant silencieux, il s'avança curieux de ne rien entendre. Shunsui s'était assoupi et Byakuya volatilisé. Il hésita quelques secondes puis profita de la situation pour disparaitre à son tour dans sa chambre. Il monta l'escalier lorsqu'il entendit du bruit derrière lui. Le brun avait ouvert un œil :

« Byakuya m'a dit que tu faisais du kendo toi aussi, tu as qui comme professeur ?
- Hyôsube Ichibê et-
- Il est toujours là ce vieux, le coupa-t-il. Qu'est-ce qu'il nous en fait baver celui-là… Mon pauvre faut t'accrocher.
- J'ai pu le constater mais le pire selon moi reste quand même monsieur Zaraki.
- Zaraki ? S'exclama-t-il. »

Cette fois il avait ouvert les deux yeux et s'était redressé sur le canapé.

« Kenpachi Zaraki, si j'ai bien compris il était dans la même classe que Byakuya.
- Oh tu as bien compris et moi aussi j'y vois plus clair, sourit-il. Tu sais si… Par hasard ils se sont revus ?
- Euh… Et bien un jour il m'a raccompagné à cause des paparazzis et mon sac a… Eut un malaise alors il est venu. Ils ont discuté je crois. »

Il vit un large sourire s'afficher sur son visage.

« Je vois, je vois… Comme quoi, soupira-t-il.»

Ichigo ne comprenait plus rien.

« Vous étiez dans la même classe aussi ?
- Non, je suis plus âgé qu'eux, j'étais en terminale lorsqu'il est arrivé au Seireitei. C'était déjà un sacré numéro à l'époque… Mais ça j'imagine que cela n'a pas changé.
- Pas vraiment non.
- Je ne l'ai pas beaucoup connu mais je sais qu'ils passaient du temps ensemble… Mais je ne vais pas t'embêter avec ses vieilles histoires. Ne fait pas attention à moi et file. Tu dois avoir mieux à faire que voir deux types dans notre genre discuter sur le temps qui passe. »

Il hocha la tête timidement et reprit son chemin sans croiser Byakuya. Il entra dans sa chambre s'allongea sur son lit en se demandant s'il apprendrait des choses gênantes sur son tuteur ce soir. Shunsui semblait avoir la langue bien pendue et ne craignait pas de représailles. Peut-être en apprendrait-il plus sur son amitié insolite avec son entraineur. Il semblait en savoir plus qu'il ne voulait bien le dire. Il était trop heureux d'apprendre la nouvelle, il devait y avoir quelque chose de particulier entre eux. Un instant même il se demanda si les deux hommes n'avaient pas eu plus qu'une relation amicale. La pensée fut fugace et il la chassa aussitôt. Il ne voyait pas Byakuya avec Kenpachi… Ils n'avaient rien en commun.

D'un autre côté ça expliquerait l'ambiance bizarre entre eux.

Le repas s'annonçait épique.

o~~O~~o

Le repas fut calme.

Cela le déçut mais il supposa que Byakuya avait briffé leur invité pour qu'il ne dise pas de sottises devant lui ou bien il lui avait rappelé qu'il n'avait que quinze ans et que certains sujets étaient trop délicats. Hormis son amour pour la boisson Shunsui se révéla être charmant et chaleureux. Il ne manquait jamais une occasion pour charrier Byakuya et cela était plaisant de voir qu'il n'était pas si intouchable.

Hanatarô avait concocté un excellent repas malgré la visite impromptue. Il l'entendit soupirer de soulagement une fois le diner terminé et la vaisselle retirée. Les deux hommes retournèrent pour discuter au salon et il alla prendre une douche.

Lorsqu'il en sortit il fut étonné d'entendre des voix dans le salon. Byakuya voulait certainement profiter de cette soirée pour discuter un peu plus avec son ami. C'était la première fois qu'il le voyait avec quelqu'un qui n'avait aucun lien avec le travail. Il ne devait pas souvent recevoir des invités alors c'était l'occasion pour lui d'en profiter. Il n'aurait pas à se lever à la première heure demain.

En se couchant, il se rendit compte qu'il n'avait pas pensé à lui demander s'il était possible de voir le Senbonzakura. Une prochaine fois peut-être.

o~~O~~o

Il s'étonna de voir une troisième place installée à la table du petit déjeune ce matin-là. Shunsui aurait-il prolongé la soirée ? Encore quelque chose d'étonnant. Il n'avait jamais vu personne d'extérieur à la famille dormir ici, à part Hanatarô mais il était un cas à part. Il essaya de ne pas faire de bruit. La chambre d'invité donnant sur le salon, il ne voulait pas le déranger. D'autant qu'avec ce qu'il avait consommé la vieille il aurait déjà une gueule de bois à gérer.

Il s'installa à la table et commença son repas sans attendre. Il ne s'attendait pas voir les deux hommes de sitôt. Il buvait son jus d'orange lorsqu'il entendit du bruit sur la passerelle : Shunsui sortait de la chambre parentale.

Il manqua de s'étouffer et Hanatarô sembla aussi perplexe que lui. Il regarda la chambre d'invité qu'il avait préparé pour rien avec un soupire. Il s'était donné de la peine à nettoyer et tout préparer pour rien.

Shunsui prit l'escalier avec un large sourire. Il leur chantonna un bonjour et s'installa à table comme si de rien n'était.

« J'adore être reçu chez les Kuchiki, c'est comme chez moi, sourit-il. T'as une petite mine garçon, on dirait Byakuya au réveil. On ne dirait pas comme ça mais tu sais qu'il est toujours de mauvais poil ? C'est pour ça que j'ai préféré filer avant de me faire engueuler pour rien. »

Ichigo ne savait pas quoi répondre ça. C'était surréaliste. Involontairement son regard se porta vers l'ex-chambre conjugale et Shunsui réagit aussitôt à son mutisme.

« Oh ! Tu n'as pas en t'en faire, je ne vais pas rester. Et surtout je n'ai pas l'intention de jouer les beaux pères, murmura-t-il. Si ça peut de rassurer il ne s'est rien passé du tout. On est de bon ami rien de plus.
- Ça… Enfin ça ne me regarde pas.
- Je ne veux pas que tu te fasses de mauvaises idées ou plutôt c'est Byakuya qui ne voudra pas que tu t'en fasses mais il n'osera pas te dire quoique ce soit. Il n'est pas hyper à l'aise avec ces sujets mais moi je pense qu'à ton âge, tu es assez grand pour comprendre.
- Euh… D'accord ? »

Il ne savait pas quoi lui répondre. La vitalité de cet homme au réveil était impressionnante. Trop concentré sur lui il ne remarqua pas Byakuya descendre et venir s'installer à table.

Il n'avait pas l'air de bonne humeur.

Le contraste entre les deux hommes était saisissant. Byakuya buvait sa tasse de café les sourcils froncés, crispé sur sa chaise alors que Shunsui mangeait en se remuant. Il posa sa tartine et pianota rapidement sur son portable. Il écarquilla les yeux et se tourna vers le brun :

« Elle lui a dit ! Sourit-il.
- Et ?
- Ça c'est bien passé… Kisuke était tellement content pour elle qu'il ne lui a rien dit pour sa demande. Il lui a tout de suite demandé si elle prévoyait d'épouser Soi Fon et qu'il pouvait déménager dans le quartier pour être plus proche et l'aider si elle le souhaitait.
- Comment fait-elle pour avoir une chance aussi insolente ?
- En attendant son problème est réglé… Et même que ça c'est bien fini. Vu l'heure du message… »

Il lui lança un regard plein de sous-entendu. Ichigo regretta de ne pas pu manger seul. Il était trop tôt pour encaisser des sous-entendus de ce genre surtout d'un quasi inconnu qui sortait du lit de son tuteur. Il pouvait assurer tout ce qu'il voulait, il n'irait pas vérifier ni demander des comptes à Byakuya. Il était divorcé, ses filles n'étaient pas à la maison alors il pouvait bien en profiter. Il pouvait comprendre qu'il n'inviterait pas des gens dans son lit lorsque ses filles reviendraient, le divorce était trop frais pour qu'elles prennent bien la situation mais avec lui il n'avait pas besoin de tant de précaution. D'un autre côté la situation le rendait très… Humain.

Il frissonna lorsque le regard de Shunsui se porta sur lui. Cela ne présageait rien de bon. Pour personne.

« Alors tu vois Kenpachi aujourd'hui ? »

Byakuya manqua de s'étouffer. Il tenta de dissimuler sa réaction mais il était déjà trop tard. Shunsui afficha un air satisfait et lança un sourire goguenard à son hôte.

« Excuse-moi je voulais dire : tu as entrainement de kendo aujourd'hui ?
- À vrai dire les vendredis c'est plutôt de la course.
- C'est sûr que c'est important l'endurance, tu verras qu'après en vieillissant… Ça se complique. On perd très vite l'habitude des efforts intenses. »

Il lança un regard de biais à Byakuya qui lui en renvoya un glacial. Ichigo aurait aimé être partout sauf ici. Il les voyait se lancer des piques à peine déguisé. S'il avait bien suivi tout le déroulé : il semblait que le rendez-vous de Byakuya ce soir soit Kenpachi… Il devait avoir mal comprit… Non ?

Il finit son petit déjeuné partagé entre la gêne et l'amusement. C'était rafraichissant de votre autant d'animation dans cette maison.

o~~O~~o

Pourquoi avait-il fallu qu'il s'en mêle ? Et pourquoi diable Shunsui était-il si perspicace ? S'il n'y avait pas eu Ichigo il lui aurait dit que cela ne le concernait pas et qu'il ferait mieux d'aller déclarer sa flamme à Jûshirô plutôt que de l'emmerder.

La journée aurait pu être tranquille s'il n'avait pas eu peur de voir débarqué le trio infernal à tout moment. Jûshirô devait être au courant des nouvelles maintenant. Il passa le matin à tourner en ronds et ne put rien faire à part regarder distraitement des émissions idiotes à la télévision. Il n'avait pas envie d'ouvrir son livre car il n'arriverait pas en retenir quoique ce soit. À cela finit par s'ajouter des maux de ventre. Il crut ne jamais terminer son assiette du midi.

Voilà qu'il angoissait à l'idée de ce rendez-vous.

Il craignait d'être suivi par Shunsui ou autre enquiquineur notoire. Il voulait que cela se passe bien mais trop de monde était déjà au courant de ce rendez-vous. Qu'est-ce qui pourrait être pire ?

Son portable sonna : Sôsuke.

Voilà un début de réponse.

Il hésita à décrocher mais cela pouvait concerner les filles. Il décrocha et entendit la voix mielleuse de son futur ex-mari au téléphone.

« J'ai eu du mal à croire Renji lorsqu'il m'a dit que tu étais en vacances mais il semblerait qu'il ait raison.
- Bonjour Sôsuke, soupira-t-il.
- Je te dérange peut-être ? Demanda-t-il innocemment.
- Pas vraiment. Que se passe-t-il pour que tu veuilles à ce point me contacter ?
- Je n'ai pas le droit de demander de tes nouvelles ? Nous ne sommes pas encore divorcé il me semble, d'ailleurs tu as dû recevoir des papiers à signer.
- Je comprends mieux…
- Ne soit pas mesquin, je suis sûr que tu es plus pressé que moi que ce soit terminé.
- Je n'ai pas regardé mes mails mais je vais regarder ça maintenant. Tu as pu passer du temps avec les filles ces derniers jours ?
- Yuzu s'amuse comme une folle avec Hiro mais j'ai l'impression que Karin s'ennuie. Il faut dire que si elle avait Ichigo pour jouer avec elle, cela aurait été mieux. D'ailleurs elles cherchent partout des photos de toi, elles n'ont pas trouvé grand-chose sur le lycée. Si tu en avais quelques-unes de ton année à l'étranger cela leur ferait plaisir. Avant que ton grand-père en parle je ne savais pas que tu avais fait ta terminale en Angleterre, tu ne m'en as jamais parlé.
- Je n'aime pas me vanter.
- Sans te vanter, je ne crois pas que tu ne m'en aies parlé. J'ai trouvé ça étrange de l'entendre de la part de ton grand-père. J'étais persuadé que tu étais toujours resté au Japon. Il faut dire que ton niveau d'anglais ne m'avait pas impressionné outre mesure.
- Je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup pratiquer à mon retour alors cela s'est perdu que veux-tu.
- Elles te demanderont de le leur raconter une fois qu'elles t'auront au téléphone, cela avait l'air de beaucoup les intéresser. J'ai vu les photographies de ton père plus jeune c'est vrai que vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau, même ton grand-père lorsqu'on le voit dans l'armée, ça fait tout drôle. Je pense qu'elles veulent faire une sorte d'albums de famille. Oh et temps que j'y pense, nous sommes allés sur la tombe de ta mère, elles y tenaient beaucoup et ton père semblait très ému.
- Il tenait beaucoup à elle, cela a dû lui faire plaisir de voir que les filles pensaient à elle même si elles ne l'ont pas connue.
- Tu sais si Rukia peut se libérer pour les vacances ? Je sais que nous n'en avions pas reparlé mais je devrais pouvoir libérer un peu de temps pour les vacances d'août, enfin une après-midi ou deux pour qu'on fasse quelque chose avec les filles si tu veux, une ballade ou un pique-nique… Puisque tu voulais faire une transition cela serait un bon moyen de passer un moment ensemble sans trop de pression.
- Tu es plus bavard que d'habitude, que se passe-t-il ? Il y a quelque chose que tu n'oses pas me dire.
- Tu as raison. Je souhaiterais… »

Il fit une pause pour chercher ses mots.

« Je voudrais rapidement me remettre sur le marché tu comprends… À ton avis combien de temps faut-il laisser passer avant de présenter une nouvelle personne ou annoncer une nouvelle relation aux filles ?
- Hum… Tu es si pressé de flirter avec mademoiselle Momo ? Ou tu aimerais officialiser rapidement avec elle ? Après tout elle est tellement folle de toi que tu n'auras pas besoin de beaucoup d'efforts. Maintenant que nous sommes séparés elle aura moins de scrupules.
- Tu… Comment tu ? »

Sôsuke semblait abasourdi à l'autre bout du fils.

« Je ne suis pas aveugle et je sentais toujours son odeur sur toi. Au bureau tout le monde voyait qu'elle en pinçait pour toi. Je crois que cela ne surprendra personne.
- Et cela te fait ni chaud ni froid ? Tu me demande ça comme ça ? Je pensais que tu seras outré que je te demande si je peux aller voir ailleurs
- Tu ne me demande pas l'autorisation, tu veux savoir quand tu pourras l'annoncer aux filles sans qu'elles ne soient choquées. Peu importe le temps, je pense qu'elles auront dû mal au début… Mais si elles voient que nous sommes heureux ainsi peut être que cela sera moins difficile. Evite de leur dire que tu veux une nouvelle famille.
- Tu crois que commencer à tâter le terrain pour les vacances d'aout serait prématuré ?
- Tu l'aimes tant que ça ou elle est déjà enceinte ? Tu n'es pas si pressé dans tes manœuvres d'habitude. »

Sôsuke eut un soupir, ce fut au tour de Byakuya d'être surpris.

« Elle est enceinte ? Je me doutais qu'il y avait quelque chose entre vous mais je pensais que tu aurais attendu que nous soyons séparés pour éviter de te mettre à dos ma famille.
- Je ne t'ai pas trompé. Nous sommes séparés maintenant seulement… Nous avons fêté notre arrivée à Kyoto et… Cela a dégénéré plus vite que prévu, elle a fait une prise de sang mais c'est trop tôt pour que les résultats soient fiables. Seulement il y a une possibilité qu'elle soit enceinte, soupira-t-il.
- On pourrait croire que c'est elle qui t'a sauté dessus.
- Non c'est vrai, elle était juste convaincante mais il serait fâcheux que ce soit si rapide.
- En même temps cela donnerait une bonne raison pour notre divorce. Nous pourrions toujours dire aux filles que tu es tombé amoureux de Hinamori et que tu souhaitais vivre avec elle. Dans le pire des cas cela reste une option.
- Tu penses ?
- Nous aurons toujours cette option. Je vais signer les papiers au plus vite et les renvoyer. Tu me tiendras au courant ? Nous verrons bien s'il faut qu'on trouve une autre solution ou pas. Après tout il n'y a peut-être pas lieu de s'inquiéter, la prochaine fois tu penseras à utiliser un préservatif.
- La dernière fois tous les deux, il me semble que nous n'en avons pas utilisé.
- Tu te moques de moi maintenant ? Il y a cinq minutes tu semblais pourtant moins confiant dans tes propos.
- Je n'ai pas le droit de vouloir détendre l'atmosphère ?
- Tu ferais mieux de revoir tes plans de vie et de te préparer aux deux options.
- C'est vrai que tu n'auras pas ce problème-là toi. La vie de couple cela n'a jamais été ton truc.
- La vie de couple avec toi, corrigea-t-il.
- Tu deviens méchant maintenant ? Ou tu as quelqu'un en tête… Renji peut-être ? Vous passez tellement de temps ensemble…
- Ne dis pas de bêtises. Renji a déjà quelqu'un.
- C'est vrai ? Je ne savais pas… Cela m'étonne que tu sois au courant, vous discutez vie de couple tous les deux.
- Je crois que nous avons terminé la conversation, non ? »

Ce dialogue s'étirait trop en longueur et parler à Sôsuke l'agaçait. Il aurait pu évoquer le sujet d'Hinamori qu'en cas de nécessité. Pourquoi lui partager son inquiétude dès maintenant ? Etait-il inquiet pour les filles ou cherchait-il à se vanter d'avoir déjà quelqu'un dans sa vie ?

« Je voulais de tes nouvelles, c'est toi qui t'agace… Je pensais que tu le devais savoir avant tout le monde. N'aurais-tu pas été embêté d'apprendre une nouvelle de ce genre dans la presse ? »

Touché.

« Peut-être. Toujours est-il qu'il n'a rien à ajouter tant que vous n'avez pas de résultat. À moins que tu ne souhaites parler travail maintenant ?
- Tu es en vacances je ne vais pas te parler travail. Yuzu souhaitait t'appeler ce soir, prépare-toi aux questions et à ce qu'elle te demande des anecdotes sur tes étude à l'étranger.
- Je n'y manquerais pas. Passe une bonne journée.
- Toi aussi. »

Il raccrocha aussitôt en soupirant. Il tiqua alors. Il ne serait pas là ce soir, comment faire ? Son absence causerait trop de questions. Il devrait les appeler plus tôt. Yuzu pouvait passer des heures à discuter et il se voyait mal lui raccrocher au nez. Il ne savait pas quel motif serait suffisant pour couper court à la conversation, il n'avait plus le travail comme excuse. La seule solution était de les appeler plus tôt pour terminer à l'heure mais il devait aussi se préparer et il souhaitait arriver en avance. Il ne pouvait pas faire attendre son invité.

Et s'il les appelait maintenant ?

Non, elles devaient encore suivre leurs cours à cette heure-ci. Il n'avait plus qu'à aller se préparer, il ne savait toujours pas quoi mettre pour ce rendez-vous. Il voulait quelques chose de plus léger et en même habillé. Il aimerait de couleur aussi, il en avait assez de ses costumes noirs cependant ses choix restaient limités. Les seules couleurs qu'il lui restait étaient des camaïeux de bleu marine et de gris, et peut-être un costume blanc en lin quelque part.

Il changeait rarement ses habitudes alors il n'avait rien de très original dans son armoire.

Tant pis, il prendrait du gris. Les bleus n'iraient pas avec les lumières du salon, elles tiraient vers le jaune et le bleu ne rendrait pas bien. Il s'étonna de penser à des choses pareilles. Il choisit une chemise blanche qui n'avait rien d'original et fit le même constat pour ses cravates, rien ne ressortait vraiment. Peut-être qu'il aurait dû opter pour un yukata… Quoique on l'aurait remarqué tout de suite et il devait rester discret. Il n'aurait qu'à mettre une montre et des boutons de manchettes clinquants.

Il soupira.

Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Il n'avait jamais fait autant de manière pour un rendez-vous. Il n'en revenait pas de se mettre dans tous ses états, s'il continuait de se mettre la pression ainsi il allait enchainer les cafouillages. Il décida de calmer, il posa les deux tenues qu'il avait sélectionnées sur le lit et redescendit chercher son livre abandonné sur la table basse du salon. Il se fit couler un bain et se prépara un moment rien qu'à lui pour se détendre.

Il souffla et profita de l'instant présent.

o~~O~~o

Ce bain lui avait fait le plus grand bien.

Il avait fait le vide dans son esprit et y voyait plus clair désormais. Il remit dans l'armoire ces costumes gris qu'il avait toujours trouvés ridicule sur lui et opta pour un costume noir classique qui lui allait à merveille. La coupe était juste et mettait en valeur sa silhouette, autant mettre tous les atouts de son côté et utiliser des classiques qui avaient fait leur preuve.

Il opta pour une montre fine et discrète. Kenpachi ne s'intéressait pas ce genre de détail de toute manière. Il aurait été plus intéressé de le voir dans le plus simple appareil. Il sourit à cette pensée, en effet c'était plus le genre de Kenpachi. Il compléta sa tenue et retourna dans le salon, son vieux livre de poche à main. Il choisit un manteau pour l'accompagner ce soir et plaça son présent près de ce dernier. Il serait trop bête de l'oublier après les réactions que cela avait suscitées. Il s'installa dans le canapé, regarda l'heure et prit son téléphone.

Il entendit les sonneries et s'impatienta. Il fut soulagé lorsqu'on décrocha enfin, il reconnut alors son père au bout fil.

« Byakuya ? »

Il semblait choqué de l'entendre. Ils échangèrent les formalités d'usages mais son père restait sur ses gardes. Après quelques minutes, il entendit les filles arriver derrière son père. Yuzu s'exclama joyeusement et même Karin partageait son sentiment.

Etait-ce si impensable qu'il téléphone à l'improviste ?

o~~O~~o

Il avait vu juste : cela dura très longtemps et l'arrivée d'Ichigo ne fit que relancer la conversation. Il vit l'adolescent lever un sourcil en le voyant si apprêté mais il ne fit pas de remarque à voix haute. Il s'étonna de la capacité de Yuzu à trouver sans cesse de nouveau sujet à aborder. Il n'échappa pas aux questions sur son séjour à l'étranger. Il ne donna pas de détails et ne raconta rien d'intéressant, après tout il n'y avait rien à raconter. Il avait cru entendre son père se tendre à l'autre bout du fil mais ce n'était peut-être que son imagination. Il n'avait pas pensé qu'ils auraient pu accorder leur version avant de parler aux filles.

Il soupira.

Yuzu continua sur sa lancée. Il ne pouvait se résigner à la couper, elle était si heureuse qu'ils puissent discuter sans être dérangés par des horaires ou des contraintes diverses qu'elle profitait de ces moments au maximum. Ce fut finalement Karin qui la calma et lui dit qu'il serait temps de les laisser. Ichigo devait avoir des devoirs à faire s'il voulait profiter de son week-end. Byakuya se rendit compte qu'il n'avait rien organisé pour eux deux, cela aurait pourtant été l'occasion idéal de passer du temps avec lui. Il arriverait bien à trouver quelque chose demain une fois que Kenpachi serait sorti de son esprit.

Karin finit par libérer le combiné après avoir convaincu sa sœur d'aller prendre l'air toutes les deux et Sôjun reprit le téléphone. Ichigo le salua et alla s'installer sur la table du salon pour sortir ses cours.

« Cela m'étonne que tu appelles si tôt. D'habitude tu aimes bien les horaires fixes, il y a quelque chose de particulier aujourd'hui ? Oh ! J'y pense Sôsuke devait t'appeler tu as pu l'avoir ? Cela semblait urgent.
- Quand l'as-tu croisé ? Je l'ai eu en début d'après-midi, il m'a dit que les filles avaient plein de chose à me raconter alors j'ai pris les devants.
- Il n'a pas perdu de temps nous l'avons vu ce matin, remarqua-t-il. Tu n'as… Rien d'autre à me raconter ? Je voulais revenir aujourd'hui et que nous dinâmes tous les quatre avec Rukia et Ichigo mais lorsque j'ai téléphoné au Senbonzakura le salon était déjà réservé… Alors j'ai préféré reporter mon voyage pour ne pas déranger. »

Il soupira tellement fort qu'Ichigo releva la tête de ses notes. Il pensait avoir une soirée tranquille mais il n'échapperait pas à l'interrogatoire. Plus il serait évasif plus il aurait de questions.

« J'ai organisé un rendez-vous avec un ami mais comme on scrute mes moindre faits et gestes, j'ai préféré que cela reste discret. »

Techniquement c'était la vérité. Son père n'avait pas besoin de savoir que la soirée serait plus crapuleuse qu'un simple repas.

« Oh ? Je comprends… Je me suis fait des idées, comme Rukia m'avait dit qu'elle viendrait peut-être accompagnée pour les vacances je pensais que c'était elle qui avait bloqué la salle. Je pensais que tu en saurais plus.
- Je lui ai lancé l'idée comme je sais qu'elle fréquente quelqu'un, cela pouvait être l'occasion de le présenter à la famille.
- Tu connais son prétendant ? S'exclame-t-il. C'est quelqu'un de bien ? Il est convenable ?
- Quelqu'un de bien c'est certain… Pour le convenable j'y travaille.
- Il travaille chez nous ? Qui est-ce ?
- Je crains que ce ne soit pas à moi de l'annoncer… Je ne suis pas sensé le savoir non plus. Il faudra patienter encore un peu.
- Mais-
- Passe une bonne soirée père. Embrasse Hiro pour moi. »

Il raccrocha sous les protestations de son père. Ce n'était pas à lui de l'annoncer et il en avait déjà trop dit sur son propre compte. Maintenant il ne lui restait plus qu'à patienter jusqu'à l'heure de son départ.

o~~O~~o

Ichigo n'avait pas semblé surpris lorsqu'il lui avait annoncé son départ pour la soirée. Il était resté vague et lui avait rappelé de le contacter en cas de problème.

Il regarda les immeubles défilés derrière la vitre teintée. Il s'impatientait sur son siège. Pour un rendez-vous qu'il voulait léger la situation avait très vite dégénéré en rendez-vous très formel. Il n'arrivait pas à se détendre. Il aurait mieux fait de l'inviter à l'hôtel directement mais cela faisait très vulgaire après des années sans s'être vu. Bien qu'ils aient rarement fait les choses dans l'ordre. Ils fêtaient leurs retrouvailles autour d'un diner après avoir déjà recouché ensemble.

Il soupira.

Il remarqua que c'était devenu une habitude ces derniers jours. Il devrait se montrer plus optimisme. Il s'agitait sur son siège à mesure qu'ils approchaient de l'hôtel. Il jeta un coup d'œil à son portable et vit que son chauffeur avait récupéré Kenpachi. (Il lui avait demandé de le prévenir). Comme prévu il aurait un quart d'heure d'avance. Le chauffeur tourna et s'arrêta devant l'entrée des employés, à cette heure ils seraient tous au travail et ne remarqueraient pas sa présence. Il entra et le chauffeur repartit, après tout il n'avait pas l'intention de rentrer ce soir.

o~~O~~o

Kenpachi regarda la berline avec suspicion.

Tout cela était demeuré. Certes il avait provoqué mais il ne s'attendait pas à ce que Byakuya joue le jeu à fonds. Le tour chez le tailleur aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Il ne savait pas combien coûtait son costume et n'avait même pas la moindre idée de fourchette de prix. On ne parlait pas d'argent dans cette boutique appartement ou Byakuya avait insisté pour qu'il n'en sache rien.

Il avait choisi un costume noir avec un col profond et croisé avec une chemise blanche que la tailleuse lui avait imposé. Une fois rentré chez lui il avait comparé avec les sienne et constaté les différences. Elle était d'un blanc éclatant et pour une fois il portait une chemise parfaitement à sa taille.

Il s'était préparé en tentant de suivre les conseils de madame Shutara, le résultat était plutôt pas mal. Il dut avouer qu'il trouvait ça plaisant et très chic. Il ne le ferait pas tous les jours mais pour une occasion ou deux cela valait la peine, dommage qu'il dût rendre le costume.

Le chauffeur s'était présenté lorsqu'il était monté mais il n'avait pas retenu son nom. Ce qui l'intéressait c'était de savoir où il allait. Byakuya s'était occupé de tout et il n'avait pas la moindre idée de sa destination. Le quartier et les immeubles qui passaient devant lui, lui étaient étrangers.

S'il avait cru le revoir un jour…

Il l'avait retrouvé au même endroit, dans le dojo, dans un costume flambant neuf à visiter comme s'il ne connaissait pas l'endroit. Il avait changé. Son visage arrondi de jeune homme avait laissé place à des traits sévères pourtant sa peau était toujours aussi lisse. Son expression était plus fermé et ses gestes plus mesuré mais c'était bien lui. Il était revenu hanter son existence bien qu'il n'en fût jamais sorti complètement. Son travail au Seireitei lui permettait de revivre ces moments et lui avait fait comprendre qu'il n'avait jamais pu l'oublier. Il était surprenant de voir qu'une amourette de jeunesse l'habite autant.

Il avait connu de nombreuses femmes et hommes au cours de sa carrière de sportif, certains avaient bataillé pour trouver grâce à ses yeux mais il n'avait jamais retrouvé ce petit plus. Personne ne lui tenait tête. Personne ne se moquait ou l'engueulait. Personne ne le provoquait… C'était idiot de rester bloqué sur le passé.

Tous c'était passé si vite entre eux. L'année qu'ils avaient passée ensemble restait un souvenir gravé dans sa mémoire. Il avait saisi sa chance et ne s'attendait pas à ce que cela débouche sur une vraie relation. Cette aventure dans la remise devait rester unique pourtant Byakuya était revenu vers lui, il avait provoqué une nouvelle rencontre, un moment de solitude propice à une deuxième fois. Il s'étonnerait toujours que ce soit Byakuya qui soit revenu vers lui, lui le fils de bonne famille bien sous tous rapports.

Plus étonnant encore, ils avaient remis le couvert des années après sans s'être jamais revu. Ils n'avaient pas gardé contact pourtant il avait amorcé le contact s'attendant à un rejet et ainsi revenir à la réalité mais Byakuya avait rougi et était revenu à lui comme si toutes ces années de séparation n'avaient jamais existé.

Il se rendit compte que ce serait la première fois qu'ils se trouveraient ensemble dans une chambre avec un lit confortable. Pas que les moments dans la réserve furent désagréables mais ils n'avaient plus l'âge de se rouler sur des tapis inconfortables.

La voiture s'arrêta et il regarda dehors.

« C'est ici ?
- Oui monsieur, nous sommes arrivés. »

Il ne s'était pas moqué de lui.

Il sortit maladroitement de la voiture et se demanda ce qu'il venait faire dans un machin pareil. Le Senbonzakura était inscrit en calligraphie dorée sur l'entrée. Il entra et fut submergé par la lumière aveuglante de la salle. Cela brillait de partout, du sol ou plafond. Il remarqua les regards se tourner vers lui mais ça il en avait l'habitude. Il s'avança vers l'accueil et se présenta. La demoiselle regarda son registre et fronça les sourcils.

« Excusez-moi monsieur mais êtes-vous sûr d'avoir réservé pour aujourd'hui ? Peut-être à un autre nom ? »

Un homme arriva derrière elle et lui demanda s'occuper d'un autre client.

« Monsieur Zaraki, je crois ?
- Ouais.
- Suivez-moi s'il-vous-plait. »

Il suivit le pingouin à travers la réception et il ouvrit une porte en bois ouvragé assez discrète en comparaison avec le reste. Elle aurait pu donner sur un escalier ou un débarras que cela ne l'aurait pas étonné. Ils avancèrent dans un couloir feutré à la lumière tamisée. Le changement d'ambiance était saisissant, ils avaient changé d'époque. Les murs semblaient plus anciens que ceux de la réception.

L'homme lui fit signe d'avancer et il arriva dans un petit salon aux cloisons de bois. Un lustre immense pendait au plafond et une table minuscule était dressée dessous. Il vit son hôte se lever pour l'accueillir et entendit l'homme se retirer derrière lui.

Quelle atmosphère étrange.

o~~O~~o

Byakuya s'était levé en le voyant. Il était… Engageant dans cette tenue. Ce costume lui allait à merveille et il n'avait plus très faim.

« La tenue ça change un homme, commenta-t-il.
- C'est vrai que je suis très élégant, toi bon… T'es toujours en costume alors ça fait pas le même effet. Finalement c'est bien de ne pas en mettre souvent. »

Les compliments n'étaient pas son fort et il décida de ne pas en tenir compte.

« Tu es très élégant ce soir.
- J'espère bien. »

Il s'avança vers la table et regarda autour de lui.

« Tu as réservé une salle rien que pour nous deux ?
- C'est un salon privé, il n'est pas ouvert à la clientèle.
- Ah ouais ?
- Tu es invité dans un endroit où peu de personnes ont déjà mis les pieds.
- Je suis un chanceux alors, sourit-il.
- J'ai déjà commandé cela ne t'embête pas ?
- Je suis pas sûr que j'aurais pu déchiffrer la carte. J'espère que l'alcool est bon aussi. »

Byakuya hocha la tête et l'invita à s'assoir. Il regarda la table avec méfiance.

« Tu es sûr qu'on est que deux ? Parce qu'il y a beaucoup de couvert quand même.
- Tu as l'embarras du choix comme ça. »

Le brun sortit le paquet de sa veste et le lui tendit. Il le prit mais il regarda avec étonnement.

« Qu'est-ce que c'est ?
- Un cadeau. Ou juste du papier cadeau, va savoir. »

Il n'hésita pas longtemps avant de déchirer le papier et d'arracher le ruban. Il fixa le livre et lu la couverture.

« Tu sais quoi je m'attendais à une montre ou connerie du genre mais… Tu t'es rappelé de ça.
- Toi qui lis un livre… Difficile à oublier.
- J'en ai lu d'autre cette année-là je te ferais remarquer ! Mais… C'est gentil. J'espère que t'a rien contre un remerciement en nature.
- Je m'en contenterais. »

Kenpachi afficha un large sourire.

Le serveur arriva avec un chariot. Il déposa les plats devant eux et prit la bouteille qu'il avait amené pour la leur présenter. Kenpachi ne fit pas mine de s'y intéresser trop occupé à comprendre ce qu'il y avait dans son assiette. Byakuya acquiesça et lui fit signe de servir. Alors qu'il surveillait la qualité du service, il sentit quelque chose passer entre ses mollets, ses genoux puis ses cuisses… Il aurait dû s'en douter mais il avait préféré opter pour une petite table. Il était à portée.

Il le regarda et son invité semblait s'amuser. Il affichait un large sourire carnassier et un regard de défi. Il tint bon et ne laissa rien paraitre de son état. Ce petit manège s'arrêta lorsque le serveur quitta la pièce pour les laisser manger.

« Tu t'es lassé avant moi on dirait.
- Ce n'est drôle que s'il y a un peu de risque… Après je peux continuer si tu veux mais c'est pas sûr qu'on arrive au dessert… À moins que ce ne soit toi le dessert ? »

C'était idiot mais cela lui faisait plaisir… Il se sentait désiré et le regard qu'il lui lançait appuyer ses paroles. Il se demanda combien de temps le repas allait durer. Il attrapa son verre et le pencha vers Kenpachi qui fit de même. Ils trinquèrent en silence et sans se lâcher du regard.

« Bon appétit. »

Byakuya prit ses couverts et vit Kenpachi l'observer avant de faire de même. Il entama son plat puis le regarda piquait son assiette avec méfiance et portait sa fourchette à la bouche. Son regard s'illumina et une fois le moment passé il reporta son attention vers Byakuya.

« Il parait que tu as repris l'affaire « familiale» maintenant.
- La transition est en cours plutôt, mon père travaille encore.
- Ah bon ? Je croyais qu'il aimait pas ce boulot… Ça te faisait raller même.
- Je ne m'en rappelle pas. Tu enseignes depuis longtemps à l'académie ?
- « Enseigne » ? Me fait pas rire. Je suis pas prof j'aide pour les clubs… Avec la retraite de sportif que je me suis faite j'ai pas trop à craindre alors pas besoin de bosser à plein temps mais j'aime pas rester sans rien faire et entrainer des équipes pro c'est pas mon truc… On m'a proposé mais ça n'a pas duré longtemps. C'était moi ou eux alors bon… Ils ont trouvé un nouvel entraineur.
- C'est vrai que tu étais populaire comme joueur, mais tu n'es pas resté longtemps dans les compétions en équipe.
- Tu as fait des recherches toi aussi à ce que je vois. »

Ils finirent leur entrée en continuant de discuter. Le serveur revint pour les servir mais il hésita à s'approcher. Byakuya lui fit signe de les servir.

o~~O~~o

« Souhaitez-vous un dessert ? »

Kenpachi lui lança un regard langoureux mais se retint de dire quoi que ce soit. Byakuya n'aurait pas apprécié qu'il prononce sa réponse à voix haute devant le serveur. Il le remercia et le renvoya une fois qu'il eut débarrassé la table.

« Alors… Je prends mon dessert à table ou tu me fais visiter cette chambre d'hôtel ?
- Si tu veux bien me suivre. »

Les regards qu'il recevait lui faisaient de l'effet. Il se leva et essaya de garder contenance. Il avait chaud. Pourquoi fallait-il qu'il lui fasse tant d'effets avec si peu ? Il sentait son regard brulant le déshabiller sur place. Il le guida jusqu'à l'ascenseur en évitant de croiser son regard mais une fois fermés dans le minuscule espace l'air se raréfia. Il sentait ses phéromones et cela devenait dur à supporter.

Sôsuke n'avait jamais eu d'effet sur lui, au contraire même, ses phéromones avaient plutôt tendance à le repousser. Il sentait sa volonté de domination se cacher derrière de faux semblant alors que Kenpachi était plus honnête. Il ne laissait pas le doute planer sur son envie de le prendre là tout de suite. Il répondait favorablement à son invitation sans même avoir à dire un mot. Il pria juste pour que personne n'entre dans la cabine. Il serait difficile de cacher leur intention maintenant qu'ils étaient si proches.

La sonnerie retentit et il fut soulagé d'arriver enfin. Il fouilla sa poche à la recherche de la clef magnétique qu'il avait soigneusement gardée. Il avança sur le palier sans regarder en arrière et avança vers la porte. Ce moment dura une éternité. Il actionna la serrure et entra. Il se retourna et Kenpachi claqua la porte derrière lui.

Il ne sut pas quand ses vêtements s'évaporèrent, ni quand il arriva sur le lit mais ce qui était certain c'était que leurs corps fusionnaient à merveille. Leurs peaux se brûlaient et leurs souffles se mêlaient. Il ne pouvait quitter ses lèvres et s'accrochait à son dos.

Plus jamais il ne le laisserait partir.

Une main quitta le dos de son amant pour s'accrocher à la tête de lit et le peu de conscience qu'il lui restait. Il n'y avait que lui pour lui faire voir monts et merveilles ou peut-être qu'il était le seul avec qui il voulait lâcher prise ? Il se sentait en sécurité et il le savait à l'écoute de ses désirs. C'était surprennent de le voir si attentionné pour les moments d'intimités.

Ses mains calleuses brulaient sa peau et il en redemandait. Il ne voulait pas que cela s'arrête, il voulait rester dans cet état de transe mais son corps ne voulait pas coopérer et céda sous les assauts qu'il subissait.

Ses muscles se tendirent une dernière fois et un gémissement échappa de ses lèvres. Alors qu'il divaguait dans un océan troublé par le plaisir, il sentit un poids le submerger. Son amant se serra contre lui et plaça sa tête contre son cou. Il sentit ses lèvres et attendit une morsure qui ne vint pas.

Kenpachi se redressa avant de s'allonger en soupirant. Il vint se caler contre lui et son bras s'enroula autour de sa taille. Il caressa son dos distraitement.

« Ça m'avait manqué, avoua-t-il. »

Byakuya laissa sa main danser sur le torse présenté à lui. Il ne pouvait aligner deux pensées cohérentes.

« On remet ça quand tu veux… Après pas besoin du resto et tout le tralala, ça va bien une fois mais ce qui m'intéresse le plus c'est ce moment-là. »

Il n'eut pas de réponse.

« La prochaine fois, je peux t'inviter dans un love hotel, rit-il. Ils ont des accessoires sympathiques… Ça me dirait bien de les essayer sur toi. »

Toujours pas de réponse.

« Hey… Me laisse pas parler tout seul. D'habitude c'est les nanas que je me tape qui discutent toutes seules, je commence à comprendre pourquoi elles font la gueule quand je leur réponds pas. »

Silence.

« Tu dors ?
- Non, soupira-t-il.
- Ben alors qu'est-ce qu'il y a ? C'était pas bien ?
- Si… Je profite de l'instant pour me remettre c'est tout. Tu pourrais me laisser le temps… »

Il ne se rappelait pas que Kenpachi était une pipelette après l'amour. Est-ce que quelque chose le tracassait ? Ou voulait-il simplement le garder éveillé pour recommencer le plus vite possible ?

« Quelque chose te dérange ?
- Hum… »

Il n'apprécia pas son silence après tant de bruit. Il releva la tête vers lui et se redressa. Il semblait perdu dans ses réflexions. Il patienta en caressant négligemment la peau sous sa main. Son regard se reporta sur lui.

« Je sais pas… Je me demande si tu vas pas disparaitre aussi vite que tu es revenu dans ma vie.
- Tu sais où me trouver… Et cette fois tu as mon numéro de portable.
- Mouais… »

Le silence revint et Byakuya hésita à lâcher les mots qui lui brûlaient les lèvres. Après toutes ces années, c'était l'occasion de tourner la page.

« Je suis désolé… J'aurais dû te contacter mais mon départ c'est décidé tellement rapidement que je n'ai pas pu te parler avant de partir.
- Je m'en suis douté tu sais… N'empêche que c'était bizarre. Une semaine après ton malaise pof ! Tu disparais… Sur le coup j'ai cru qu'il t'était arrivé un truc grave ou que tu étais tombé malade.
- Tu te rappelles que j'ai fait un malaise ?
- Je risque pas de l'oublier, après le tournoi amicale t'es devenu tout pâle, déjà que t'es pas bien coloré, tu es tombé d'un coup. T'aurais vu la tête de l'entraineur… Il a pas arrêté de nous surveiller après ça. Je me rappelle que tu avais fait des examens complémentaires comme ils avaient rien trouvé et tu as disparu la semaine où tu devais avoir tes résultats. Je me suis inquiété…. C'est le directeur qui m'a prévenu tu sais.
- Kenny, je suis vraiment désolé… J'aurais aimé que ça se passe autrement. »

Kenpachi pencha la tête vers lui surpris.

« Tu sais que jamais personne ne m'a rappelé comme ça après toi princesse.
- Personne n'a jamais osé m'appelé princesse non plus. »

Il le fixa avant de sourire.

« Qui serait assez fou pour ça... »

Kenpachi l'attira vers lui.

« Comme tu bosses pas demain, j'imagine qu'on a la nuit pour nous ?
- Même le début de la matinée si tu veux, j'ai réservé le petit déjeuner pour deux alors…
- J'apprécie tes arguments mais la matinée s'arrête quand chez toi ?
- Neuf heures…
- C'est ce que je me disais aussi… Y a une douche dans ce… Cette suite ?
- Une baignoire même pourquoi ?
- On peut toujours optimiser le temps demain et économiser l'eau… Si tu vois où je veux en venir.
- J'apprécie tes arguments. »

Il eut un sourire et l'embrassa. Autant en profiter et oublier tout le reste. Pouvait-il exister quelque chose hors de leur bulle de toute manière ?