CH28-Poison
Pardon pour le décalage d'une semaine !
Merci pour vos retours :D
Merci à Kouan pour la relecture !
Voici sans plus attendre le chapitre, bonne lecture ;)
- Prisca s'il te plait ne fais pas d'histoire ! S'agaça Niylah qui trainait par le bras la prostituée.
La blonde venait de la libérer de l'emprise de Joséphine lorsque cette dernière fut par chance distraite par son mari demandant son attention afin d'attirer les faveurs d'un riche convive. Cependant, Prisca était loin d'être ravie par son intervention.
- Niylah laisse-moi y retourner, cette romaine allait me payer grassement, argua-t-elle en se débattant.
Elle la libéra de sa poigne alors qu'elles étaient suffisamment loin de la fête, la musique s'entendant à peine dans cette partie de la demeure qui s'ouvrait sur l'arrière des jardins.
- Argent que tu débourserais sûrement en soins après avoir passé une nuit avec ce monstre, enfin à condition que tu sois encore en vie.
- Tu dramatises, minimisa-t-elle le danger, j'encours bien plus de risques chaque jour à la taverne, de plus les gardes veillent sur nous.
- Dans l'Atrium peut-être mais Joséphine n'est pas stupide, elle agit toujours à l'abri des regards.
- Niylah il s'agit seulement de baiser, c'est le but de ces fêtes, elles finissent toujours en orgie, il n'y a aucune raison de se cacher, pointa-t-elle en direction de l'Atrium.
- Tu ne comprends pas, agita-elle ses mains d'exaspération. Joséphine ne veut pas simplement coucher avec toi, elle veut se venger de Lexa. Tu es une cible car tu la connais. Alors ce ne serait pas étonnant qu'elle fasse livrer ton corps à sa chambre après t'avoir éventré !
- Lexa ? C'est elle qui t'a envoyé n'est-ce pas ? Comprit Prisca. Si elle peut m'interdire de coucher avec elle, elle ne peut pas m'empêcher de coucher avec d'autres !
« Lexa disait vrai, elle ne couche pas avec Prisca » Releva Niylah surprise par cette information.
- Prisca, je suis très loin d'apprécier Lexa mais cette fois je suis d'accord avec elle, tu ne dois pas t'approcher de Joséphine. J'ai vu le mal qu'elle peut faire et crois moi tu ne veux pas le savoir.
- Et que vas-tu faire ? M'attacher jusqu'au lever du jour ? Lança-t-elle pleine de sarcasme et se détournant pour retourner à la fête.
- Garde ! Appela Niylah.
Des pas claquant sur le sol se firent rapidement entendre. Le garde gardant la sortie donnant sur l'arrière de la demeure apparut sous le regard atterré de Prisca.
- Emmenez cette femme hors de la villa. Sa présence n'est plus souhaitée, ordonna-t-elle.
L'homme attrapa sans ménagement Prisca et l'entraina vers la sortie arrière. La prostitué ne tenta pas de se débattre, bien consciente qu'elle n'aurait pas la force de lutter. Elle jeta un dernier regard assassin à Niylah puis elle disparut avec le garde. La blonde attendit que la lourde porte de bois se referme avant de se décider à rejoindre la fête.
Epuisée par la soirée, notamment par son altercation avec Lexa et Prisca, Niylah décida de faire un détour par les jardins afin de souffler un peu. Alors au lieu de s'engouffrer dans les couloirs de la demeure, elle entra dans les allées des jardins, marchant sous le ciel étoilé. Elle frissonna quelque peu sous la fraicheur de la nuit mais perdue dans ses pensées cela ne ralentit pas sa marche, ni ne la fit dévier de son itinéraire.
Elle repensait aux paroles de Prisca. En fait, Lexa n'avait visiblement pas couché avec elle. Elle les avait pourtant surprises en train de s'embrasser. La manière dont Prisca avait formulé les choses indiquait que Niylah n'avait pas interrompue les prémices d'une relation charnelle mais bien que Lexa se refusait à lui céder et cela plus d'une fois. Alors que faisaient-elles ensemble ce jour-là ? Pourquoi la fréquenter au point de suffisamment tenir à elle pour confronter Joséphine ?
Elle traversa les jardins sans encombre puis elle retourna dans la demeure. Elle fit quelques pas dans le couloir menant à l'Atrium lorsqu'elle aperçut quelque chose au sol. Elle s'agenouilla dans ce qui s'avérait être un plastron puis elle le prit entre ses mains, le retournant pour découvrir l'emblème des Griffin : le plastron de Lexa. Elle se releva brusquement, son regard passant du plastron de cuir aux deux extrémités du couloir. Que faisait ici le plastron de Lexa ? Et où était la gladiatrice ? Quelque chose n'allait pas, c'était évident. Cependant, elle fut rapidement partagée entre retourner à la fête en oubliant ceci, et pour peut-être y retrouver la brune, ou bien suivre son instinct et rebrousser chemin.
Quelque chose lui disait que Lexa n'avait pas laissé son plastron ici pour retourner à la fête. De plus la gladiatrice devait bien trop tenir à ce plastron représentant son appartenance à la famille de Clarke pour l'abandonner ainsi car elle-même n'aurait jamais fait cela. Lexa avait peut-être un problème ou bien allait-elle la trouver en train de coucher avec quelqu'un, sûrement avec Clarke, d'où son plastron au sol… Songea-t-elle amèrement. Encore une fois, elle pouvait retourner à la fête et ne pas se soucier de la gladiatrice. Niylah soupira et rebroussa chemin vers les jardins.
Une fois dehors, elle sonda les jardins de son regard, tentant d'apercevoir quelque chose à travers la nuit étoilée. Un silence de mort planait. Pas un mouvement à l'horizon. Tout en observant, ses sens en alerte, elle s'avança dans l'allée des jardins puis songeant qu'elle n'avait vu personne en venant, elle sortit du sentier pour s'éloigner dans l'herbe trempée par la nuit. Elle marcha jusqu'à une statue proche des buissons. Elle en fit le tour et c'est là qu'elle discerna une masse sur le sol. Elle s'agenouilla précipitamment vers ce qui était une personne et reconnut alors Lexa. La gladiatrice était inconsciente. Dans le silence de la nuit, elle put discerner sa faible et difficile respiration. Lorsqu'elle prit son visage pour tenter de la réveiller, elle sentit la chaleur de sa peau et la sueur la maculant sous ses doigts. Elle ignorait le mal qui frappait la gladiatrice mais elle était clairement mal en point.
Niylah fut frappée par une terrible pensée. Elle avait l'occasion parfaite de se débarrasser d'elle. Si elle l'abandonnait ici, il était fort probable que personne ne la découvre avant l'aube : morte. Elle chassa rapidement cette idée car Clarke serait dévastée et son cœur brisé n'aimerait plus jamais. Elle avait déjà vécu cela et ce n'est pas ce qu'elle voulait. Elle voulait pleinement l'aimer et être pleinement aimée en retour. De plus elle n'était pas une meurtrière.
- Lexa ? Lexa, réveille-toi, tu dois lutter, entonna-t-elle dans l'espoir de ramener la brune à elle.
Il se ne passa rien pendant plusieurs secondes, alors Niylah décida d'aller chercher de l'aide. Elle se releva prête à courir.
- Tiens donc, qu'avons-nous là ? Chantonna une voix malveillante qui coupa la blonde dans son élan.
Niylah se figea totalement en découvrant nul autre que Joséphine.
- Elle a besoin d'aide, il…
- Tut tut tut… Tu ne crois quand même pas que je vais te laisser filer après ce que tu as fait.
- Ce que j'ai fait ? Demanda-t-elle, interloquée.
- GARDES ! VITE ! À L'AIDE ! ARRÊTEZ-LA ! Hurla soudainement Joséphine telle une jouvencelle en détresse.
Niylah fut prise de terreur en réalisant que Joséphine était en train de l'accuser pour ce qui arrivait à la gladiatrice.
- Il ne fallait pas me retirer mon jouet de la soirée, énonça-t-elle sournoisement alors que des pas de courses accouraient vers elles. Toutefois, je te remercie d'avoir tué cette garce. Il est bien dommage que tu aies joué contre moi, j'aurais pu te récompenser comme tu n'en as jamais rêvé.
- Je n'ai rien fait ! Se reprit enfin Niylah mais trop tard car les gardes arrivaient.
- Arrêtez-là ! Elle l'a tuée ! Reprit-elle son jeu d'actrice en désignant l'affranchie.
Les gardes ne laissèrent aucune chance à cette dernière. Ils la saisirent violemment, la forçant à s'agenouiller. Elle se retrouva face à Lexa et son cœur bondit d'un espoir fou en croisant son regard papillonnant entre inconscience et réalité.
- Elle… Elle est vivante ! S'exclama-t-elle.
Tous se tournèrent sur la gladiatrice qui luttait avec difficulté.
- Non !... Grogna Joséphine avant de rapidement se reprendre, soulagée que personne ne l'ait entendu.
- PORTEZ-LA À SA CHAMBRE ET FAITES VENIR UN GUERRISSEUR VITE ! Ordonna le plus gradé des gardes.
Gaius dansait avec sa femme. Il l'avait éloigné des convives afin de souffler un peu. Clarke faisait des efforts pour ne pas laisser craquer son masque d'indifférence face aux attaques de sa famille ou bien pour ne pas montrer son ennui aux nombreux convives qui tentaient d'avoir leurs faveurs. Alors il était heureux de la voir enfin sincèrement sourire depuis le début de la soirée. Preuve que son plan fonctionnait. Ce moment de répit fut pourtant interrompu par un garde approchant d'un pas rapide. Gaius cessa à contrecœur leur danse et se tourna vers l'homme qui annonça avec urgence mais tentant néanmoins de ne pas se faire entendre des convives encore occupés à festoyer.
- Dominus, nous avons trouvé Lexa inconsciente dans les jardins.
Il n'en fallut pas plus pour que la peur s'empare de Clarke, le cœur de la blonde se brisant en redoutant le pire.
- Où est-elle ? Paniqua-t-elle.
Gaius la saisit par les épaules et capta son regard pour avoir son attention :
- Je t'en prie ne fais pas de vagues, je sais que…
- Où est-elle ?!Claqua-t-elle fortement en s'écartant de son mari et attirant cette fois l'attention des invités.
- Dans sa chambre dans l'attente du guérisseur, informa le garde après l'accord silencieux de Gaius.
Clarke le bouscula presque en le dépassant mais elle eut moins d'égard pour les convives sur sa route, se frayant rapidement un chemin jusqu'à la chambre de la brune. Sa course dans les escaliers attentivement observée par les invités.
Clarke marquait le sol de ses pas devant le lit de la brune. Elle se rongeait les ongles d'anxiété tandis que le guérisseur examinait sa compagne qui était toujours inconsciente. Lexa n'avait pas ouvert les yeux depuis qu'elle était arrivée à son chevet. Elle lui avait tenu la main et murmuré des paroles encourageantes jusqu'à l'arrivée du guérisseur. Elle avait espéré qu'elle reprenne conscience en sentant sa présence mais ce fut un échec. Lexa était fiévreuse, sa respiration laborieuse et sa peau était dangereusement pâle. A la voir ainsi, on ne pouvait qu'imaginer le pire. Le cœur de la romaine se brisait douloureusement à cette pensée mais c'est le poids de la culpabilité qui le mettait en miettes.
Elle aurait dû forcer sa compagne à voir le guérisseur dès qu'elle l'avait trouvée mal la veille. Elle n'aurait pas dû négliger ce coup de froid. Elle en payait maintenant le prix et Lexa allait sans doute y perdre la vie. Elle sentit des mains la stopper dans ses allers-retours puis qui la forcèrent doucement à se détourner de la vision d'une Lexa affaiblie, vulnérable, et qui n'était plus que l'ombre d'elle-même aux portes de la mort. Clarke voulut protester mais deux puissants bras se refermèrent sur elle, l'étreignant avec douceur pour l'accueillir dans un cocon réconfortant. Elle se laissa alors aller contre Gaius qui après avoir mis fin à la fête l'avait finalement rejoint. Bien qu'également inquiet pour Lexa, il embrassa Clarke sur le front afin de lui signifier qu'il était là pour elle. La blonde se laissa aller contre lui et libéra silencieusement ses larmes d'inquiétude.
Ce ne fut qu'après un temps interminable que le guérisseur quitta le chevet de la brune. Il se détourna à peine de sa patiente que Clarke s'arracha au bras de Gaius pour l'assaillir de questions :
- Qu'a-t-elle ? Vous pouvez la guérir ? Pourquoi est-elle toujours inconsciente ?
- Clarke, calme-toi, laisse le parler, lui intima Gaius en posant une main sur son bras en guise de soutien.
- Oui… pardon…
- Je comprends votre inquiétude, rassura le guérisseur. Malheureusement je n'ai que peu de réponses à vos questions.
- Comment ça ?! Vous ne savez pas traiter un simple coup de froid ! S'emporta Clarke qui était à bout de nerfs.
- Un simple coup de froid ? Il ne s'agit pas du mal qui la frappe, s'étonna le guérisseur.
- Quoi ? Expliquez-vous par les Dieux !
Alors que Clarke tombait des nues, à ses côtés Gaius n'était en rien surpris. La blonde avait si vite rejoint Lexa qu'elle n'était pas au courant de l'arrestation de Niylah et des soupçons des gardes. Sans mentionner les accusations de Joséphine, bien que les gardes n'aient pas trouvé de preuve de la fiole dont elle l'aurait soit disant vue se débarrasser dans les jardins.
- Et bien Domina, il s'agit sans aucun doute d'un empoisonnement.
Clarke crut se faire foudroyer par un éclair de Zeus. Un empoisonnement ? Comment ? Pourquoi ? Cependant une unique question subsista lorsqu'elle réalisa la gravité de la situation.
- Est-ce qu'elle va… va-t-elle…
Incapable de prononcer ces mots, Gaius se rapprocha pour prendre la relève :
- Va-t-elle s'en sortir ? Demanda-t-il sans réussir à cacher sa propre émotion.
- J'ignore de quel poison il s'agit, tout comme j'ignore la dose qui lui a été administrée mais au vu de ses symptômes, j'ai bien peur que mes remèdes ne soient guères efficaces…
Clarke étouffa un gémissement douloureux en même temps que de violents sanglots s'emparèrent d'elle, son cœur se brisant à cette nouvelle. Gaius la rattrapa contre lui lorsque ses jambes lui firent défaut sous la douleur. Il l'étreignit de toutes ses forces tandis qu'elle se blottissait contre lui alors qu'il la soutenait.
- Je suis désolé de ne pouvoir faire plus… Je lui ai donné du lait de pavot afin qu'elle ne souffre pas…
Ces paroles eurent pour effet de faire redoubler les sanglots de Clarke qui savait très bien à quoi servait le lait de pavot : accompagner le malade sans souffrance vers le royaume des morts.
-Merci… Souffla Gaius.
Le guérisseur observa silencieusement la blonde qui pleurait tout son soul, sincèrement peiné par le chagrin de celle-ci.
-Seuls les Dieux peuvent la sauver… Et tout le monde sait à quel point ils semblent apprécier notre championne et lui offre régulièrement leurs faveurs. C'est une femme forte, son corps réussira peut-être à combattre le poison… Ajouta avec compassion le guérisseur, bien qu'il ne crût guère à ces dernières paroles.
Il salua respectueusement Gaius alors qu'il n'y avait plus rien à dire puis il prit congé sous les douloureux sanglots de Clarke.
Niylah était enfermée depuis des heures dans sa chambre. Elle n'avait vu personne depuis que les gardes l'y avaient jetée telle une moins que rien. Elle était assise sur son lit, sa tête entre ses mains alors qu'elle tentait de comprendre ce qui était en train de lui arriver. On l'accusait purement et simplement d'être responsable de l'état de Lexa. Accusation uniquement fondée sur la réaction alarmiste de Joséphine.
« Bon sang ! Les dieux lui en étaient témoins, elle avait renoncé à abandonner Lexa à son sort et était bien décidée à lui apporter son aide avant que tout ne tourne au drame ! Elle ne savait même pas ce qu'avait la gladiatrice ! Le savaient-ils seulement avant de l'enfermer ici ?! »
Peu importe. Niylah savait qu'elle était en dangereuse posture. Elle n'était qu'une affranchie. Sa parole ne valait rien contre celle de Joséphine. Il était normal que les gardes ne l'aient pas écoutés, la condamnant sur le champ. Elle gardait l'infime espoir de voir arriver Gaius ou bien Clarke qui l'écouteraient. Elle en était certaine. Et depuis le temps qu'elle était enfermée le guérisseur avait sûrement déclaré qu'il s'agissait d'une simple maladie. Elle sursauta au bruit de la clé tournant dans la serrure. Elle se leva pour faire face à la porte et son cœur bondit d'espoir en voyant apparaitre Clarke :
- Clarke, quel soulagement… Commença-t-elle à se réjouir avant d'être coupée par une puissante gifle qui résonna dans la pièce.
Sous la puissance du coup son corps bascula contre le lit, se rattrapant d'une main tandis que l'autre se porta douloureusement à sa joue en feu.
- POURQUOI ?! Hurla Clarke qui la surplomba. Tu l'as empoisonné par jalousie n'est-ce pas ?!
- NON ! Se retourna-t-elle sur elle, la terreur dans le regard à cette révélation d'empoisonnement. Je ne l'ai pas empoisonnée, je ne lui ai rien fait ! Je le jure ! Je l'ai trouvée inconsciente, j'allais appeler de l'aide quand Joséphine est arrivée, tu dois me croire ! La supplia-t-elle.
- Ce n'est pas ce que Joséphine a dit ! Claqua-t-elle d'un regard assassin.
- Après tout ce qu'elle a fait tu crois Joséphine plutôt que moi, constata-t-elle avec horreur avant de se sentir profondément trahie.
- Je sais que tu détestes Lexa parce que tu considères qu'elle a pris ta place auprès de moi. Pas plus tard que tout à l'heure vous vous disputiez à mon sujet. Je sais que tu penses qu'elle est un danger pour moi. Alors comme « je lui pardonnerais toujours », reprit-elle ses paroles, quel meilleur moyen que de la tuer pour l'éloigner de moi ! Accusa-t-elle férocement.
- Clarke, je t'en prie, tu ne penses pas ce que tu dis… Tu… tu me connais… Tu sais que je ne suis pas capable de meurtre…
Niylah espérait la raisonner, bien que Clarke soit aveuglée par la colère et la douleur de perdre Lexa.
- Je ne sais plus rien, énonça-t-elle douloureusement. Tout ce que je sais c'est que Lexa va mourir, empoisonnée par quelqu'un… tu étais près d'elle et tu as toutes les raisons de vouloir sa mort.
- Clarke…
- Je ne veux plus rien entendre, claqua-t-elle haineuse. Nous nous reverrons pour l'exécution de ta sentence.
- Ma sentence ?!… Clarke ?! NON ATTENDS, JE T'EN PRIE ! PITIÉ JE SUIS INNOCENTE !Cria-t-elle en poursuivant la romaine qui marchait vers la sortie.
Elle fut cependant repoussée par le garde qui referma la porte sur elle une fois Clarke sortie. Niylah s'écrasa contre la porte qu'elle frappa de toutes ses forces, appelant désespérément la blonde à revenir à la raison.
- Pardonne-moi mon amour, souffla Clarke au chevet de Lexa et déposant un baiser sur sa main qu'elle tenait dans les siennes.
Face au silence de la brune, elle reposa délicatement sa main le long de son corps endormi. Elle prit ensuite un linge humide qui trempait dans une petite bassine d'eau avant de le déposer sur le front de sa compagne. Espérant ainsi la soulager alors que sa fièvre la tourmentait toujours. Il y avait eu un faux espoir lorsque dans son sommeil Lexa s'était mise à tousser. Le guérisseur avait alors pensé qu'elle se réveillerait mais la brune n'était pas suffisamment remontée à la surface, écrasée par sa fièvre. Ils avaient néanmoins trouvé du sang à la commissure de ses lèvres, ce qui était de mauvais augure. De chagrin, Clarke avait alors congédié tout le monde afin d'être seule avec sa compagne. Seul Gaius était passé prendre de ses nouvelles, soutenant son épouse avant de respecter son besoin d'intimité avec la gladiatrice.
- J'aurais dû congédier Niylah, il était évident qu'elle ne supportait pas cette situation… J'ai été stupide et naïve… Je suis tellement désolée, sanglota-t-elle avant de ravaler ses larmes. Mais je te promets qu'elle va payer. Et on ne perdra pas de temps en procès, Gaius s'en est assuré.
Lexa bougea légèrement, grimaçant de douleur dans son sommeil. La fièvre empirait et elle apportait son lot de cauchemar et de souffrance malgré le lait de pavot. Cette fois, Clarke craqua, ses larmes se libérant face à son impuissance à la sauver. Elle s'effondra sur sa compagne, son corps tremblant sous ses larmes.
- Je t'en prie… Bats-toi, ne me laisse pas… Sanglota-telle sur sa poitrine.
Lexa luttait, le guérisseur lui avait assuré que c'était le cas car elle aurait déjà dû succomber. Cependant, son combat pouvait s'arrêter à tout moment et au fur et à mesure que le temps s'écoulait c'est Clarke qui perdait de plus en plus espoir. Elle commençait à ne plus y croire. Plus l'espoir la quittait, plus sa haine envers Niylah grandissait. Se réjouissant alors de l'exécution de sa sentence qui aurait lieu le lendemain.
Elle finit par s'endormir près de sa compagne, priant silencieusement les dieux alors que la nuit tombait sur Syracuse.
Les fers entravant ses poignets et ses chevilles lacéraient sa chair et tintaient bruyamment alors qu'elle se débattait de toutes ses forces entre les bras des gardes. Ces derniers qui l'avaient extirpée de sa chambre pour la traîner à l'Atrium n'avaient aucune compassion envers elle. Ils la violentaient sans vergogne pour tenter de la maintenir en place et la faire avancer.
- AVANCE OU JE TE BRISE LES JAMBES EMPOISONNEUSE ! Hurla le garde qui ouvrait la marche et qui perdait patience.
- Je suis innocente ! Je vous en prie ! Je veux parler à Gaius ! Cria-t-elle en retour et se débattant de plus belle.
Le garde lui asséna un coup de poing à l'estomac qui lui coupa le souffle. Elle se plia en deux sous la douleur, elle en serait tombée au sol si les deux gardes ne l'avaient pas soutenue.
- Trainez-la s'il le faut mais avancez ! Ordonna-t-il aux deux hommes.
Le trajet jusqu'à l'Atrium était court mais il sembla durer une éternité. Les autres gardes qu'ils croisèrent ne se privèrent pas de ricanements ou d'insultes. Quant aux esclaves ils détournaient le regard, préférant ignorer son existence de peur d'être mêlés à ses problèmes. Même Gaia n'eut pas le courage de la regarder, son regard fuyant le sien dès qu'elle entra dans l'Atrium.
Gaius et Clarke se tenaient à l'autre bout de l'impluvium. Légèrement de côté se tenaient, Marcus toujours accompagné de Becca et d'autres témoins. Elle fut conduite au centre du petit bassin d'eau. L'eau lui arrivant jusqu'aux chevilles la fit grimacer de douleur lorsqu'elle rencontra ses plaies naissantes. On la força ensuite à s'agenouiller au centre du bassin. Maintenue fermement face aux maîtres de maison, son cœur s'accéléra d'anticipation et d'angoisse, tout comme sa respiration.
- Nous sommes réunis aujourd'hui pour l'exécution d'une traîtresse, une meurtrière… Commença Gaius.
- Je suis innocente ! Cria-t-elle avec désespoir.
- Silence ! Ordonna un des gardes qui la frappa au visage.
- … la sentence est la mort par le fouet comme l'exige la loi !
- Non ! Non ! Pitié ! Clarke je t'en prie, je n'ai rien fait ! Pleura-t-elle de désespoir.
Mais Clarke détourna le regard et ignora son appel. On déchira le dos de sa tunique puis elle entendit le fouet se déroulant.
La douleur parcourant tout son corps fut la première chose que Lexa ressentit en reprenant doucement conscience. Plus elle émergeait, plus la douleur se faisait sentir. Elle se força à ouvrir les yeux, papillonnant des paupières pour s'habituer à la lumière du jour. Elle avait l'impression de se réveiller d'un profond sommeil, de ceux où l'esprit reste embrumé malgré l'éveil. Tout comme son corps qui lui semblait lourd alors qu'elle n'avait encore esquissé aucun mouvement.
Elle reconnut le plafond de sa chambre. À travers son esprit embrumé, elle se rappela vaguement avoir été à une fête… oui l'exhibition… Elle se rappelait se tenir aux côtés d'Indra puis s'être sentie mal… Sa tête lui fit subitement mal, comme si son esprit lui signifiait qu'elle lui en demandait trop. Elle porta sa main à son front pour chasser la douleur.
- Lexa ? Tu es réveillée ? S'exclama une voix soulagée.
Elle voulut se redresser mais deux mains la repoussèrent doucement contre le lit. Elle grimaça à nouveau de douleur alors que son corps se plaignit de ce brusque mouvement. La gladiatrice comprit que même sans intervention elle ne serait pas allée bien loin. Elle chassa la vague de douleur puis elle se concentra sur la personne à son chevet. Légèrement plus éveillée, elle reconnut Anya qui était penchée sur elle dans un sourire soulagé.
- Bienvenue parmi les vivants championne.
- Qu'…
Lexa la bouche pâteuse et la gorge asséchée s'arrêta brusquement, sa voix s'éteignant pour laisser place à une violente quinte de toux. Anya l'aida à se redresser légèrement pendant sa crise puis en portant un chiffon devant sa bouche avant de discrètement essuyer le sang qui marqua ses lèvres.
- Anya… qu'est-ce que j'ai ? S'inquiéta Lexa au gout de sang qui incrusta sa bouche.
- Bois, lui ordonna son amie en portant un verre d'eau fraîche à ses lèvres.
La gladiatrice accueillit avec plaisir le liquide qui soulagea sa gorge et sa soif. Elle étancha avidement sa soif sous le regard redevenu inquiet d'Anya qui n'était plus certaine de sa guérison après cette toux et ce sang toujours présent.
- Repose-toi, nous parlerons plus tard… Lui intima-t-elle ensuite.
Elle la força à se rallonger malgré ses faibles protestations. Elle la bordait proprement lorsque des cris se firent entendre :
« AVANCE OU JE TE BRISE LES JAMBES ! » Résonna soudainement la voix grave d'un garde depuis le couloir jouxtant les différentes chambres de l'aile.
« Je suis innocente ! Je vous en prie ! Je veux parler à Gaius ! »
- C'est Niylah… ? Pourquoi…
- Repose-toi, ce n'est rien, la coupa son amie.
- Anya, qu'est-ce que tu me caches ?!...Trouva-t-elle la force d'exiger.
Lexa se sentit faiblir, ses yeux papillonnant sous la fatigue mais elle luttait pour rester éveiller et fixer son amie dans l'attente d'une réponse.
- Niylah va être exécutée pour t'avoir empoisonné, répondit finalement Anya.
Lexa allait forcément entendre les cris de la condamnée depuis la chambre. Têtue comme elle était, elle ne se reposerait pas sans avoir eu les réponses à ses questions. Seulement la gladiatrice ne plongea pas dans le sommeil comme l'avait espérée Anya.
Au moment où les paroles d'Anya atteignirent Lexa, cette dernière eut des flashs de la nuit passée. Elle vit Niylah au-dessus d'elle puis Joséphine… Joséphine, grogna-t-elle intérieurement alors que le sentiment désagréable qu'elle avait manigancé quelque chose s'imposait à elle. Elle se revit également en train de se disputer avec Niylah… Sa mémoire semblait accuser l'affranchie mais elle avait le sentiment que quelque chose ne collait pas. Elle força ses souvenirs, sa tête martelant douloureusement puis soudainement l'image de Gaia lui tendant un verre de vin s'imposa à elle. Elle eut alors comme une révélation.
- Ce n'est pas Niylah… Souffla-t-elle.
- Quoi ?
- Niylah est innocente, répéta-t-elle en se redressant ce qui la fit à nouveau tousser du sang.
- Reste allongée ! L'arrêta Anya.
- Je dois leur dire, repoussa-t-elle faiblement son amie.
- Je vais y aller mais recouche-toi.
- Ils… te croiront pas… ça doit venir de moi… Lutta-t-elle contre un vertige.
- Tu ne tiens pas debout.
- Alors aide-moi, dit-elle fermement.
Anya craqua sous son regard implacable. Elle passa un bras autour de sa taille puis passa le bras de la brune par-dessus ses épaules avant de la hisser hors de son lit. Lexa n'avait pas de forces dans les jambes. Elle tenta d'effectuer des pas mais Anya la tirait plus qu'autre chose.
« Nous sommes réunis aujourd'hui pour l'exécution d'une traîtresse, une meurtrière » Entendirent-elles lorsqu'elles sortaient enfin de la chambre.
« Je suis innocente ! »
« Silence ! »
- Plus vite… Grogna Lexa à Anya, cette dernière la redressant contre elle pour tenter d'accélérer alors qu'elles atteignaient les escaliers.
« Non ! Non ! Pitié ! Clarke je t'en prie, je n'ai rien fait ! »
« La sentence est la mort par le fouet comme l'exige la loi ! »
- ATTENDEZ ! Cria Anya alors qu'elle vit le bourreau dérouler son fouet puis le lever.
Elles n'étaient qu'au milieu de leur descente des escaliers lorsque la scène dans l'Atrium se figea sous son cri. Elle accéléra le pas pour profiter de leur surprise, atteignant enfin les dernières marches.
Niylah libéra un sanglot incontrôlé alors que le cri d'Anya venait de résonner, stoppant l'arrivée du fouet contre sa chair. Elle ne se fit pas de faux espoir pour autant. Il ne s'agissait sans doute que d'un bref répit. Un jeu cruel pour la torturer avec l'angoisse du premier coup. Elle avait toujours les yeux fermés dans l'attente du coup alors que le silence s'était abattu autour d'elle.
- Anya ! J'espère que tu as une bonne raison pour cette interruption ! Claqua la voix de Gaius.
- Lexa ?! S'éleva ensuite la voix surprise de Clarke.
Niylah rouvrit les yeux, un espoir fou dans le cœur. Son regard tomba sur Clarke qui semblait ne pas croire ce qu'elle voyait. La romaine passa ensuite en courant le long du bassin.
- Par les Dieux Lexa, tu es réveillée !
Le cœur de Niylah rata un battement.
Clarke n'en crut pas ses yeux lorsqu'elle réalisa que Lexa était éveillée aux côtés d'Anya. Son cœur rata un battement puis elle courut à la rencontre de la brune. La gladiatrice était tremblante, affaiblie par sa marche, des gouttes de sueurs perlant sur son visage mais son regard vacillant rencontra le sien et Clarke se sentit revivre.
- Par les Dieux Lexa, tu es réveillée ! S'exclama-t-elle de soulagement, le cœur battant de joie et d'espoir avant de la prendre dans ses bras.
Lexa toujours tenue par Anya n'eut pas la force de lui rendre son étreinte. Le peu de force qu'il lui restait la quitta soudainement et elle s'effondra, emportant Anya qui ne put supporter tout son poids. Elle finit sur le sol, Clarke prenant son visage entre ses mains, lui demandant de rester éveillée, une peur certaine dans la voix.
- Lexa, reste avec moi…
- Il faut qu'elle se repose, elle se réveillera à nouveau, rassura Anya.
- Clarke…
- Je suis là, la rassura-t-elle.
- Niylah…
- Elle aura ce qu'elle mérite, je te le promets.
- Non… elle… innocente… Bafouilla Lexa qui luttait contre l'inconscience.
- Elle dit que Niylah est innocente, reprit Anya.
- Quoi ?
- Elle me l'a clairement assuré, répéta-t-elle avec conviction.
- Lexa tu es sûre ? S'affola Clarke.
Seulement sa compagne avait à nouveau plongée dans le sommeil. Elle paniqua intérieurement en réalisant les paroles de Lexa mais pouvait-elle lui faire confiance dans son état ? Le doute s'insinuait en elle et s'il y avait le moindre doute… Elle se tourna vers Niylah toujours agenouillée dans l'eau. Clarke réalisa un peu plus ce que sa peine et sa colère lui avaient fait faire. C'était comme si le réveil de Lexa avait levé le brouillard ayant obscurci son esprit. Niylah s'était défendue en accusant Joséphine de mentir et maintenant Lexa la disait innocente. Joséphine était-elle la véritable coupable ? Après tout sa cousine avait des raisons de vouloir la mort de Lexa et elle n'était pas la seule. Russel aurait été bien arrangé par la mort de la championne qui osait faire de l'ombre à la sienne, et il était présent à la fête. Les suspects se multipliaient dans sa tête alors qu'avant elle n'avait pu voir que Niylah. Qu'avait-elle fait ?
- Relâchez-la ! Se releva-telle vivement.
Tout le monde la regarda comme si les serpents de Médusa venaient de recouvrir sa tête.
- J'ai dit relâchez-la ! Ordonna-telle aux gardes.
- Clarke explique-toi ?! Exigea Gaius.
- Lexa vient de l'innocenter. Niylah ne l'a pas empoisonnée.
La concernée eut le souffle coupé, sa respiration restant au suspend dans l'attente inespéré des paroles de Gaius qui validerait sa libération. Clarke vit le même raisonnement se faire dans le regard de son époux.
- La sentence est suspendue mais je statuerai sur son innocence après avoir parlé à Lexa. Ramenez-la dans sa chambre !
Niylah libéra des larmes de soulagement, tout son corps tremblant tandis que les gardes la relevaient pour la reconduire dans sa chambre. Clarke totalement dévastée par ses actions la regarda s'éloigner sans oser lui parler, avant de finalement se tourner vers Lexa. Elle demanda de l'aide pour la ramener à sa chambre puis elle fit appeler le guérisseur.
On lui avait apporté à manger. Le guérisseur était passé pour ses écorchures aux poignets et aux chevilles. Elle s'était assoupie épuisée par ses pleurs et l'angoisse de son sort en suspend. Elle avait également fais les cents pas dans sa petite chambre sous cette attente interminable. L'espoir l'avait bien vite quitté pour le doute car si Lexa ne se réveillait pas pour confirmer ses dires, elle pouvait de nouveau se retrouver sous le coup d'une exécution. Elle avait cependant réussi à quelque peu se calmer alors que la journée touchait à sa fin, se forçant à s'allonger. Elle était en train de s'assoupir lorsque la porte s'ouvrit, révélant Gaius. Niylah s'assit sur le bord du lit, redoutant l'annonce qu'il allait lui faire :
- Lexa s'est réveillée…
Elle expira son soulagement dans le souffle qu'elle avait retenu sans le réaliser.
- … elle a pu nous confirmer ton innocence.
Cette fois tout son corps se détendit de soulagement avant de sentir l'amertume et la colère gonfler en elle. Sans Lexa elle serait morte à l'heure qu'il est alors qu'elle leur avait hurlé son innocence et qu'elle les servait avec une loyauté sans faille depuis toujours.
- Je suis profondément désolé pour ce qu'il s'est passé… Clarke également…
- Elle a trop honte pour me le dire elle-même visiblement, cracha amèrement Niylah avant de réaliser ses paroles et lancer un regard craintif à Gaius.
Ce dernier ne lui en tint pas rigueur et reprit :
- … elle a insisté pour que tu puisses nous demander ce que tu veux en réparation. Émets ton souhait et je l'exhausserai.
- Je ne veux plus travailler à votre service, exigea-t-elle déterminée.
- C'est vraiment ce que tu veux ? Fronça-t-il des sourcils.
- Oui… Après ce qu'il s'est passé, je ne pourrais plus… Je ne peux plus.
- Tu réalises combien il est difficile même pour une affranchie de retrouver un travail ?
- Oui et après cette histoire, il y aura toujours un doute sur moi je le sais, le mal est fait mais ma décision est prise.
- Très bien mais sache que tu peux prendre ton temps pour partir.
- Je pars ce soir, après tout je n'ai que peu d'affaires à réunir, énonça-t-elle amèrement.
Gaius acquiesça puis il sortit une petite bourse de sa poche.
- Je ne veux rien de vous, refusa-t-elle.
- Niylah…
- Je vous en prie, laissez-moi.
Il rangea la bourse puis quitta la chambre sans un mot de plus. Niylah rassembla ses affaires dans un sac qu'elle porta en bandoulière puis elle s'engouffra dans la demeure pour marcher d'un pas rapide vers la sortie. Sur son chemin, concentrée a quitter au plus vite la demeure, elle bouscula quelqu'un.
- Oh pardon… Niylah ?
- Gaia, la salua-t-elle.
- Comment vas-tu ? S'enquit la métisse.
- Parce que ça t'intéresse maintenant ? Tu ne me fuis plus ? Mordit-elle.
- Je suis désolée mais tu sais qu'un simple regard aurait pu faire accuser n'importe qui de connivence avec toi, défendit Gaia qui se garda bien de dire que c'est plutôt la honte et la culpabilité qui l'avaient empêché de la regarder.
- Tu n'es pas n'importe qui, tu as l'oreille de Gaius et sûrement celle de Clarke, tu aurais pu m'aider !
- Je suis désolée Niylah vraiment mais ton inimitié pour Lexa n'est inconnue de personne…
- Tu m'as cru coupable ? Tu aurais pu me donner le bénéfice du doute alors que toi aussi tu souffres de leur relation.
- Que veux-tu dire ? Paniqua Gaia.
- Que toi aussi tu as des raisons d'en vouloir à Lexa mais peu importe, cela ne me regarde plus. Adieu !
- Où vas-tu ?
- N'importe où tant que c'est loin de cette demeure, claqua-t-elle.
Elle reprit sa marche avec détermination mais une fois dehors, elle se sentit totalement perdue. Où allait-elle aller ? Qu'allait-elle devenir ? Elle ignorait même où dormir pour la nuit approchant. Ses convictions s'évaporèrent en même temps que ses épaules s'affaissèrent. Elle resta debout devant la demeure, chariots et citoyens passant devant elle, l'ignorant totalement.
- Le vent de la révolte nous aveugle avant d'être rattrapé par la réalité de nos choix, s'éleva la voix de Becca qui sortant de la demeure approcha de Niylah.
- Je ne regrette pas ma décision, assura-t-elle.
Becca étira un sourire en coin appréciant cette réponse.
- J'imagine que tu ne sais pas où dormir ce soir.
- Je vais aller à l'auberge.
- Et dépenser le peu d'économie que tu as alors que je peux t'offrir un toit pour la nuit ?
- Pourquoi m'hébergeriez-vous ? Si c'est Clarke qui vous a demandé de…
- Clarke n'a rien à voir avec ma proposition. Je suis simplement consciente de l'injustice qui t'a frappé et je souhaite t'aider. Alors qu'en dis-tu ?
- Aucune contrepartie ? Demanda-t-elle suspicieuse car elle avait assez vu Becca manigancer pour se méfier.
- Aucune contrepartie, rit-elle doucement de sa méfiance.
- Alors j'accepte et vous remercie, dit-elle sincèrement et soulagée de ne pas avoir à passer la nuit dans une auberge malfamée. Je partirai dès demain matin.
Becca acquiesça et l'invita à la suivre dans un large sourire, satisfaite qu'elle ait accepté et confiante pour la suite de ses plans.
Lexa grimaça en éloignant ses lèvres du verre que Clarke tenait. Elle était encore faible, ses membres étaient sans force et tremblants. Cela faisait deux jours qu'elle oscillait entre sommeil et éveil. On l'assistait pour tout et cela commençait à la toucher dans son égo. Qui plus est les remèdes du guérisseur étaient immondes.
- Il faut tout boire, lui rappela doucement la romaine.
Lexa geignit presque une complainte qui fit légèrement sourire d'amusement Clarke. Elle termina son verre puis se rallongea, sa tête retrouvant le confort de l'oreiller fraîchement changé tout comme le reste des draps. Elle sentit la main de Clarke se glisser dans la sienne, son pouce la caressant tendrement.
La romaine observait sa compagne s'endormir, admirant son visage apaisé. Elle rouvrit cependant les yeux lorsqu'une quinte de toux la saisit. Les crises persistaient bien qu'elles soient moins fortes et sans présence de sang. Lexa semblait sortie d'affaire mais le poison dont ils ignoraient toujours la nature avait fait des dégâts.
- Est-ce que ça va ? Demanda-t-elle en caressant tendrement son visage une fois la crise finie.
Lexa hocha silencieusement de la tête afin de ne pas alarmer sa compagne car elle ne faisait pas confiance à sa voix affaiblie par sa gorge douloureuse.
- Tu es sûre ? Je sens tu as encore un peu de fièvre.
- Clarke ça va,… tu ne devrais pas rester à mon chevet, les rumeurs vont vite…
- Je me fiche des rumeurs. Rien ne m'empêchera de veiller sur toi. Et si cela peut te rassurer, nous pourrons bientôt être ensemble sans craindre les rumeurs.
- Comment ça ?
- Le guérisseur a suggéré de te faire respirer l'air frais de la mer pour soigner tes poumons. Je t'emmène donc dans la villa en bord de mer de mes parents. Tu y seras au calme et surveillée de près.
- Clarke ce n'est pas nécessaire.
- Lexa, tu as failli mourir et tu es loin d'être remise, nous devons mettre toutes les chances de ton côté.
- Très bien… Capitula Lexa qui sentait la fatigue la gagner.
- Nous partirons avec seulement quelques personnes de confiance ainsi qu'avec les enfants. Cela leur fera du bien de quitter la ville.
Lexa hocha faiblement de la tête tout en fermant les yeux. Clarke sourit attendrie puis elle fit le tour du lit avant de se glisser aux côtés de sa compagne. Elle se colla prudemment à elle pour ne pas lui faire mal, son corps souffrant d'horribles courbatures. Elle posa sa tête sur son épaule puis elle plaça sa main sur sa poitrine, sentant son cœur battre sous ses doigts. Elle se laissa bercer par ce doux rythme et rejoignit la gladiatrice aux royaumes des songes.
Le forum était bondé en plein milieu d'après-midi. Les voix s'élevaient bruyamment depuis les étales des marchands, les politiciens se réunissant et les divertissements aux quatre coins de la place se mêlant à elles. Russel y naviguait accompagné de McCreary qui écartait les gens de leur chemin. Le laniste revenait d'un rendez-vous particulièrement énervant avec différents lanistes pour l'organisation des prochains jeux.
« Ce n'est pas votre championne que le peuple veut »Cette remarque cinglante résonnait encore à ses oreilles.
Il pensait avoir le dessus des négociations avec sa championne depuis que la traînée de sa nièce avait dû renoncer à tout combat depuis qu'elle était tombée malade mais apparemment elle continuait à lui causer des problèmes. Il bouillonnait de rage alors qu'il n'avait pas obtenu l'exposition qu'il souhaitait pour les prochains jeux. S'il avait pu bien évidemment placer un combat avec sa championne, il n'avait réussi qu'à placer McCreary qui était toujours champion. En dehors de ces champions aucun autre de ses combattants n'avait été autorisé à combattre.
« La championne reçut un coup mortel au cœur de l'arène ! »
Des voix déçues et tristes s'élevèrent. Ce qui attira l'attention de Russel sur un petit spectacle de rue qui représentait un combat d'arène.
« Tandis qu'on acclamait son adversaire dans l'arène, la défunte combattante faisait face à Pluton pour son jugement dans la mort ! »
Russel reconnut parfaitement sa championne et la championne de Gaius dans cette mise en scène. Il dévia de sa course poussé par la curiosité. Il était ravi de voir que sa championne était triomphante. Ce qui contredisait les dires des lanistes car le peuple semblait bien préférer sa championne.
« La défunte combattante refusa son destin et sortit son glaive pour combattre Pluton en personne ! »
Les spectateurs furent immédiatement captivés par la défunte championne qui combattait un dieu. Russel perdit lentement son sourire alors que sa championne était totalement oubliée sur le côté de la scène.
« La championne transperça Pluton puis lui volant son casque d'invisibilité, elle quitta les mondes souterrains pour revenir à la vie ! »
La représentation de la championne de Gaius revint alors à la vie sur le sable de l'arène et le combat reprit contre sa championne. Quelques coups de glaive faussement donnés et le ridicule combat prit fin avec la mort de sa championne.
« Et la championne qui défia la mort elle-même fut acclamée par la foule ! »
Russel se détourna furieux. Le visage rouge de colère, il n'avait qu'une seule envie : celle d'anéantir cette sale traînée ! Même au fond d'un lit terrassée par la maladie, elle arrivait encore à lui faire du tort !
- Il est temps d'en finir, grogna-t-il.
« Lâche-moi ! »
Depuis son lit Lexa releva les yeux sur l'entrée de sa chambre. Elle vit Gaia qui était furieuse d'être ainsi traitée par Anya qui ne se gêna pas pour la pousser dans la pièce. Emportée par son élan et la poigne de l'ancienne gladiatrice la libérant enfin, la métisse perdit l'équilibre jusqu'au pied du lit, où elle retrouva subitement son équilibre lorsqu'elle rencontra le regard froid de Lexa. Elle recula d'un pas en déglutissant difficilement sous les émeraudes implacables. Gaia tourna la tête vers la sortie mais Anya lui coupa toute échappatoire en se plaçant devant la porte et croisant les bras, un petit sourire suffisant aux lèvres.
- Tu pensais que je ne ferai pas le lien ? Lança platement Lexa.
Elle vit Gaia se décomposer devant elle alors qu'elle comprenait qu'elle était démasquée. Tout comme elle savait qu'elle était à leur merci. Clarke et Gaius étaient absents de la demeure, les deux femmes pouvaient agir en toute impunité.
- Je… Lexa, tu dois comprendre... Commença Gaia qui savait qu'il ne servait à rien de tenter de mentir.
- Je comprends très bien, la coupa la brune, mais ça n'enlève rien au fait que tu as essayé de me tuer.
- Non ! Je… J'ai fait une erreur de dosage, je te prie de me croire, se défendit-elle, je voulais seulement te rendre un peu malade pour que le combat soit annulé.
- Une erreur de dosage, rit Anya avant de s'emporter, ça fait des jours que tu l'empoisonnes lentement et soudainement tu te trompes ? Tu es loin d'être idiote à ce point alors ne te moque pas de nous, termina-t-elle en s'approchant dangereusement d'elle.
- Anya, s'il-te-plaît… L'appela Lexa au calme.
- Elle a failli te tuer et elle se moque de nous ! Je t'avais dit qu'elle nous causerait des problèmes. Laisse-moi nous débarrasser d'elle, dit-elle en la saisissant à nouveau douloureusement au bras.
- Non ! Lexa, je t'en prie !
- Anya stop ! Nous ne lui ferons aucun mal, c'est compris ?! Claqua-t-elle avant qu'une quinte de toux ne la saisisse.
- Admire ton œuvre ! Persiffla Anya en poussant Gaia en direction de Lexa.
- Je suis désolée… mais je devais sauver ma mère, pleura la métisse.
- Je sais et c'est pour cela que tu resteras en vie, répondit froidement Lexa et sous un hoquet dédaigneux de la part d'Anya.
- Merci, je ne sais pas comment te remercier, tu … dit-elle de soulagement en voulant attraper la main de la brune mais cette dernière se dérobant immédiatement.
- Tu m'as trahie, tu NOUS as trahie, et je ne peux pas te pardonner, énonça-t-elle en plantant son regard tranchant dans le sien.
- Lexa…
- Je veux que tu quitte Syracuse. Je ne veux plus te voir.
- Lexa non, je… non je t'en prie… Je serais une esclave en fuite, ils vont me pourchasser et m'exécuter, tu le sais.
- Si je te revois une fois sortie de cette chambre, je te tuerais, la prévint-elle sans aucune compassion.
- Ce que je ferais avec plaisir, ajouta Anya.
Si Gaia pouvait douter de la menace de Lexa, elle n'avait aucun doute qu'Anya l'exécuterait sur le champ si elle le pouvait.
- Ma mère… Elle n'y est pour rien. Tu tiendras ta promesse ? La supplia-t-elle du regard tout en se résignant à quitter la ville.
- Si elle survit à l'arène, je la libérerais comme tous les autres. Maintenant va-t-en.
Elle sentit la main d'Anya à nouveau se refermer sur son bras suite à un signe de Lexa puis elle fut jetée comme une malpropre hors de la chambre.
- Tu nous fais prendre un trop grand risque, protesta Anya en revenant dans la chambre.
- Je n'ai pas la force de me disputer, soupira Lexa en se rallongeant.
Anya n'insista pas mais serra la mâchoire pour retenir ses mots.
- Tu es bien installée ? S'enquit Clarke auprès d'une Lexa allongée dans la charrette couverte qui allait les conduire à la villa en bord de mer.
Le sol de bois avait été recouvert de coussins et de couvertures afin de rendre le transport confortable. La gladiatrice toujours fragilisée avait été soigneusement bordée sous une peau de bête.
- C'est parfait, lui sourit-elle.
- Si tu te sens mal ou si tu as besoin de quelques choses dis-le-moi, lui rappela-t-elle tout en se penchant sur elle pour machinalement réajuster la peau de bête.
- J'ai bien envie de quelque chose…
- Dis-moi ?
Lexa se redressa légèrement tout en passant une main derrière sa nuque pour l'attirer à elle et l'embrasser. Elles n'avaient eu pour ainsi dire aucun moment pour elles depuis le début de sa convalescence et Clarke la considérait comme une chose fragile qu'il ne fallait pas toucher sous peine de la briser. Si elle trouvait cela adorable et la touchait, elle était bien décidée à lui faire comprendre qu'elle allait bien et qu'elle avait envie d'elle. Que tout redevienne comme avant. Profitant de l'intimité que leur offrait la toile couvrant leur chariot, les deux femmes se laissèrent aller, se perdant dans ce baiser.
Elles durent néanmoins se séparer lorsque les voilures de l'entrée s'écartèrent subitement pour laisser entrer Madi et Aden. Les deux enfants entrèrent silencieusement et s'installèrent tout aussi calmement contre les coussins dans l'entrée de la charrette, agissant comme si Lexa et Clarke n'étaient pas là.
- Vous êtes bien calme ? Qu'avez-vous fait comme bêtises ? Pointa Lexa qui s'étonnait du calme des deux petites tornades.
Pour toutes réponses les deux enfants jetèrent un regard à Clarke puis ils semblèrent se faire davantage plus petits, si cela était possible.
- Que leur as-tu fait ? Accusa-t-elle avec amusement Clarke.
- Rien du tout ! S'offusqua la blonde avant de craquer sous le regard peu convaincu de sa compagne. Je leur ai seulement demandé d'être calme car tu as besoin de te reposer.
- « Demandé » ? Plutôt « menacé » tu veux dire, rit Lexa.
- Pas du tout ! N'est-ce pas les enfants ?
Madi et Aden échangèrent un regard avant d'acquiescer de manière un peu trop exagéré.
- Regarde-les tu les as terrorisé, se moqua Lexa.
- Tu ferais mieux de te coucher et dormir, si tu ne veux pas que je te terrorise aussi, conclut fermement Clarke, bien qu'amusée.
- C'est vrai qu'elle fait peur, murmura Lexa aux deux enfants comme si Clarke ne pouvait pas les entendre.
Madi et Aden sourirent puis rirent lorsque Clarke glissa une légère tape sur le crâne de la gladiatrice. Cette dernière libéra un léger rire et se rallongea. Les rires cessèrent lorsque le chariot démarra mais la bonne humeur persista sous le regard attendrit de Clarke qui emmenait sa famille loin de Syracuse.
Gaia marchait d'un pas vif à travers les rues de Syracuse. Elle avait profité de l'effervescence du départ de Clarke et Lexa pour fuir la demeure. Elle n'avait emporté qu'un petit baluchon afin de voyager léger et rapidement quitter la ville. Une fois dans les terres, elle serait plus en sécurité et pourrait se cacher au cœur des montagnes. Pourquoi ne pas rejoindre l'un des groupes rebelles. Personne ne la connaissait et il y avait peu de chance pour que Lexa ou Anya la découvrent. C'était pour l'instant son meilleur plan pour rester en vie. De plus elle pourrait continuer de contribuer à la rébellion afin d'aider sa mère et pourquoi pas amender ses fautes.
Les rues se vidaient progressivement alors que la nuit approchait. Elle allongea le pas afin d'arriver aux portes de la ville avant l'obscurité. Elle avait espoir de sortir avec les marchands retournant à leur ferme. Ainsi elle passerait plus inaperçue qu'en arrivant seule aux portes en pleine nuit ce qui éveillerait les soupçons des gardes. Elle s'arrêta au coin d'une rue non loin des portes pour prendre le temps d'observer les allers et venues afin de saisir le bon moment. Son cœur battait à tout rompre sous l'adrénaline de la fuite et la peur de se faire prendre. Elle s'encouragea intérieurement, se motivant en se répétant qu'elle pouvait le faire. Elle prit alors son courage à deux mains et s'élança.
Elan qui fut brisé par une force enserrant sa taille, un corps se collant au sien et une main se plaquant sur sa bouche pour la réduire au silence. Elle se sentit entraînée en arrière, ses pieds glissant sur les pavés de la rue pour ensuite s'accrocher sur le sable rugueux d'une ruelle sombre. La main sur sa bouche poussa sa tête en arrière, exposant sa gorge à une lame qui vint efficacement la trancher. Ses yeux s'exorbitèrent de terreur tandis que son assaillant la relâcha. Elle porta ses mains à sa gorge dans une vaine tentative d'empêcher son sang de couler. Elle le sentit se déverser entre ses doigts alors que ses forces la quittaient subitement, ses jambes s'effondrant sous son poids.
Elle tomba sur le sable qui se teinta rapidement d'un rouge sombre alors que ses bras trop faibles pour soutenir ses mains sur la plaie béante gisaient le long de son corps. Gaia tenta désespérément de respirer mais elle n'émit que d'atroce gargouillis. Une ombre se pencha alors sur elle. La mort observant son dernier souffle. La mort lui apparaissant sous une forme bien familière avant que son manteau glacial ne l'enveloppe et ne l'emporte aux portes d'Hadès.
- Tu étais un trop grand risque, souffla une Anya presque désolée avant d'essuyer sa lame sur le manteau d'une Gaia maintenant sans vie.
A suivre…
Evidemment qu'un simple poison n'allait pas tuer Lexa :p Allez dites-moi tout ! :D
J'espère que le clexa vous a plu ? Que pensez-vous de la réaction de Clarke vis-à-vis de Niylah ? Et Niylah qui s'en va vous la comprenez ?
Et Becca, que mijote-t-elle d'après vous ?
Et bien évidemment Gaia ! :p
J'attends comme toujours avec impatience vos review :D
Au niveau du rythme de publication je me fais malheureusement déjà rattraper par la folie de Noel au travail donc les prochains chapitres ne seront pas postés toutes les deux semaines comme je l'avais dis, si je peux je le ferais, mais en gros je posterais quand ils seront prêt ce qui peut prendre du temps, mille fois désolée !
Encore merci d'être fidèles au poste !
A bientôt !
