Spoilers: Les cinq premiers tomes de Harry Potter.
Disclaimer: Ce que vous ne reconnaissez pas m'appartient. Le reste est la propriété de JKR. Et blablabla…
NDA: Vous n'y croyiez plus, hein?… Hum, ok, je me fais discrète. Remerciements tout particuliers à Lexyann et Ilinka, qui par leurs mails m'ont plus ou moins poussée à publier de nouveau (ça ne veut pas dire que je vais recommencer à vous inonder de chapitres!… éè)
Chapitre 20: Panique.
Quand Anthea entra dans la salle commune, encore ruisselante de pluie, et portant toujours ses robes de Quidditch, tout le monde sut instantanément qu'il aurait été suicidaire de l'agacer. Elle traversa la pièce sans dire un mot, les yeux pleins d'éclairs, et monta dans le dortoir des filles, vraisemblablement pour prendre une douche.
Tout le monde s'entre-regarda (Padma prit tout de même soin d'éviter le regard d'Anthony). Ce soir-là avait eu lieu les sélections pour l'équipe de Quidditch. Le reste de l'équipe entra alors, l'air découragé. Terry Boot matérialisa une serviette et s'assit dessus pour ne pas tâcher le fauteuil. Quelques autres restèrent, mais les élèves qui avaient passé les sélections semblaient épuisés et montèrent aussitôt dans leurs dortoirs.
- Ça s'est mal passé? questionna Lisa.
Terry lui jeta un regard vide.
- Pas un seul joueur potable. Tous des calamités ambulantes, soupira-t-il après avoir vérifié qu'aucune des calamités en question n'étaient là.
- Et finalement? demanda Michael avec curiosité.
- Cinquième année. Philip Moron.
- Il n'est pas bon? s'enquit Padma avec inquiétude.
- Il est très légèrement moins mauvais, soupira Orla Quirke, une quatrième année Poursuiveuse dans l'équipe. Nous devrons davantage compter sur les buts que sur le Vif d'Or si nous voulons avoir la moindre chance, mais…
- Mais c'est perdu d'avance, conclut abruptement Stewart Ackerkey, dans la même année qu'Orla.
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Zora avait l'étrange impression que quelque chose clochait parmi les professeurs.
"Je deviens paranoïaque" pensa-t-elle comme elle était persuadée que Dumbledore la fixait durant le repas.
Mais cette sensation persista pendant tout le mois d'Octobre. Il lui semblait que la majorité des professeurs la regardaient d'un air inquiet. Elle en venait même à s'imaginer que le professeur Sharp était moins impassible que d'habitude, ce qui était totalement insensé.
Plus la fin du mois approchait, plus sa paranoïa prenait des proportions inquiétantes. Elle avait désormais l'impression que où qu'elle aille, il y avait un professeur à proximité, spécialement Rogue, ce qui était aussi désagréable qu'irritant.
Et Draco Malefoy était également souvent dans les parages, ce qui la rendait singulièrement mal à l'aise. Tellement mal à l'aise qu'elle paniquait dès qu'il y avait un peu trop de Serpentards près d'elle.
Et cet état de panique ne faisait qu'empirer. Zora avait sans arrêt les mains moites et le cœur battant à tout rompre. Elle pensait qu'elle devait développer un peu d'agoraphobie, ce qui n'arrangeait rien.
Elle ne se sentait à peu près bien que durant les cours de Soins aux Créatures Magiques. Harry et elle avaient un peu réduit la distance entre eux et le Kneazle. Etrangement, elle crut s'apercevoir que Harry était plus ou moins dans le même état qu'elle. Il avait l'air tout aussi hagard et épuisé.
C'était quelques jours avant Halloween. Ils se regardèrent un moment, puis parlèrent en même temps:
- Ça ne va pas?
Ils ne rirent pas. Ils ne sourirent pas. Ils se regardèrent simplement, espérant que l'un donne la solution aux questions que l'autre se posait. Harry finit par parler le premier.
- Tu vas me prendre pour un fou, dit-il. J'ai l'impression d'être tout le temps suivi.
- Toi aussi! s'écria Zora, stupéfaite. Je pensais que j'étais paranoïaque!
Harry la dévisagea.
- Je pensais que je l'étais aussi, dit-il lentement. Qu'est-ce qui se passe?
Zora secoua la tête avec lassitude.
- Je ne sais pas, répondit-elle. J'ai essayé d'en parler à Padma, par exemple, mais elle n'a jamais eu cette impression. Elle m'a dit que j'étais trop angoissée.
Harry eut l'air pensif avant de la regarder à nouveau.
- En supposant que nous ne soyons pas fous… Est-ce que tu crois que ça a un rapport avec…
Il ne finit pas sa phrase, mais Zora le comprit.
- Je pense que oui, acquiesça-t-elle à contre-cœur.
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Le jour de Halloween, le trouble de Zora atteignit son comble. Elle était tellement perturbée et nerveuse qu'elle avait envie de s'enfermer dans un placard pour être seule et pleurer tranquillement. Padma s'inquiétait pour elle, mais puisqu'elle n'avait rien remarqué de son côté, Zora ne voulait pas lui expliquer. Elle ne voulait pas qu'elle la prenne pour une folle.
Se rendre à la fête de Halloween était bien la dernière chose dont elle avait envie. Elle suivit néanmoins les autres et alla s'asseoir à la table des Serdaigles. Elle s'efforçait de se concentrer sur son assiette, mais elle avait la sensation dorénavant habituelle que les professeurs et les Serpentards la regardaient. Quand elle se retournait brusquement, cependant, personne n'avait l'air de s'intéresser à elle. Elle n'avait certainement jamais été aussi tendue de toute sa vie.
Le festin touchait à sa fin, et Zora ne pouvait plus attendre pour réintégrer son dortoir et se coucher enfin. Sa respiration était devenue plus rapide, plus courte, et elle était en sueur. Si tous les autres avaient fait attention à elle, au lieu de manger et de bavarder, ils auraient cru qu'elle avait une très forte fièvre. Mais Padma n'était pas directement près d'elle et était occupée à se débarrasser d'Anthony, et les autres…
Soudain, les doubles portes de la Grande Salle s'ouvrirent avec fracas. Zora eut à peine le temps de voir des silhouettes sombres entrer, que toutes les lumières s'éteignirent. Zora n'y voyait strictement rien, mais elle entendait les hurlements de panique, et elle sentait des gens la bousculer. Elle essaya d'allumer sa baguette, mais cela ne fonctionnait pas. Peut-être parce qu'elle tremblait trop violemment. Folle de panique, elle se leva sans trop savoir ce qu'elle faisait. Les hurlements lui écorchaient les oreilles. Elle était vaguement consciente que des Mangemorts étaient entrés, mais cela ressemblait trop à un cauchemar, et son cerveau épuisé refusait d'enregistrer la moindre information. Zora voulut faire un mouvement, mais une main la tira en arrière et elle poussa un hurlement encore plus strident que tous ceux qu'elle avait entendu précédemment. Elle reprit son équilibre et essaya de se libérer de son agresseur invisible, mais la voix du professeur McGonagall à son oreille l'arrêta.
- Arrêtez! Suivez-moi! ordonna-t-elle.
Tellement paniquée et désorientée qu'elle en était au bord de la crise de nerfs, Zora suivit le professeur McGonagall qui ne l'avait pas lâchée.
"Comment se repère-t-elle!"
Traverser la grande Salle était presque un sport. Zora était sans arrêt heurtée, et de plus des éclairs de sortilèges qu'il fallait éviter commençaient à zébrer l'obscurité.
- Vite! répéta le professeur McGonagall.
Zora était parfaitement consciente du danger et de la note d'urgence presque hystérique dans la voix du professeur McGonagall, mais elle ne pouvait pas aller plus vite. Elle ne pouvait tout simplement pas. Elle n'avait aucune idée de la façon dont le professeur McGonagall se repérait, évitant tous les obstacles, mais Zora était dans l'incapacité de l'imiter. Elle marcha sur quelqu'un qui était tombé par terre, perdit l'équilibre, se raccrocha à ce qui semblait être une longue chevelure bouclée, tandis que le professeur McGonagall, devant, répétait d'aller vite, vite, plus vite.
Au moment précis où Zora pensa qu'elle allait s'étaler par terre, une porte se ferma et le silence revint brusquement. Après tous les hurlements et toute l'agitation, le silence était tellement étourdissant que Zora vacilla.
Une baguette s'alluma. Zora cligna des yeux. Elle était dans une petite salle avec le professeur McGonagall, le professeur Dumbledore, le professeur Rogue, et… Harry. McGonagall et Rogue tenaient tous les deux une étrange main atrophiée crispée sur une bougie.
- Qu'est-ce que…
- Plus tard, Miss Kidman! l'interrompit le professeur McGonagall. Le temps nous manque.
- Vous vous souvenez du chemin, Minerva? pressa Dumbledore.
- Bien sûr! acquiesça le professeur McGonagall. Miss Kidman, Potter, suivez-moi le plus vite possible!
Elle ouvrit une porte dissimulée dans la tapisserie d'un coup de baguette magique, et s'y engouffra. Zora ne prit même pas le temps de réfléchir ou de se poser des questions.
Elle courut.
Elle ne sut jamais combien de temps elle courut aux côtés de Harry, juste derrière le professeur McGonagall, mais il lui sembla qu'ils visitaient tout le château. Les couloirs se succédaient les uns après les autres. Zora était tellement perturbée qu'elle ne sentait pas la fatigue.
Le professeur McGonagall cessa brusquement de courir, et déplaça une tapisserie à sa droite, découvrant un escalier qui menait à un nouveau couloir.
- Artichaut, dit-elle vivement à un tableau représentant un serpent.
Le tableau pivota et le professeur McGonagall poussa Harry et Zora à l'intérieur.
- Vous ne pourrez sortir que lorsque JE viendrai personnellement vous chercher, lança-t-elle sévèrement. Je dois retourner là-bas.
Elle referma la porte, et Harry et Zora restèrent seuls dans la pièce. Zora fit alors la seule chose qu'elle se sentait capable de faire.
Elle se mit à pleurer en silence.
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Kinou
