- Paulson, vous allez directement au bureau des aurors par la cheminée de la vieille bique. Autant éviter le grabuge que va causer votre arriver par transplanage dans le hall du ministère. Minerva, tu les accompagnes, je vais rester ici pour superviser le reste de l'enquête et veiller à ce que rien ne sorte d'ici pour l'instant.

Paulson fit se lever les garçons, puis prit la main de Dudley, laissant son ancien professeur se charger d'Harry. Ils se dirigèrent tous vers la maison de Mrs Figg.

Avant de quitter la maison, Minerva métamorphosa ses vêtements et l'uniforme de l'Auror en quelque chose de plus discret pour la petite bourgade moldue. Autant ne pas trop attirer l'attention des passants et des éventuels policiers moldus. Paulson la remercia d'un hochement de tête, avant de quitter la maison, tenant/trainant Dudley à sa suite. Minerva allait la suivre quand Harry tira légèrement sur sa robe.

- Madame ? demanda Harry d'une petite voix

- Oui Harry ?

- Est-ce que… Est-ce que je retournerai un jour ici ?

Minerva pinça une énième fois ses lèvres fines.

- Si j'ai mon mot à dire Harry, tu ne poseras plus jamais un pied dans cette maison. Répondit-elle, ferme.

- Oh…

- Cela semble te rendre triste Harry. Etais-tu heureux ici, avec ton oncle et ta tante ?

- Je… Je ne sais pas Madame. C'est la seule chose que je n'ai jamais connu...

Minerva ferma brièvement les yeux, jurant miles morts toutes plus atroces les unes que les autres à Dumbledore.

- Je te promets de tout faire pour que ta vie soit différente à partir de maintenant.

- Très bien. Répondit évasivement Harry, qui n'avait plus beaucoup d'illusion sur les promesses des adultes. Est-ce que… Vous voulez bien que je récupère mes objets ?

La douleur dans la voix du garçon était presque aussi abominable aux oreilles de Minerva que l'appréhension qu'elle lisait sur son visage. Il semblait s'attendre à ce qu'elle lui refuse ce petit réconfort, voir même que ne lui prenne l'envie de détruire ses affaires.

- Tes objets Harry ? Elle concentra tout son self-control durement acquis pour garder une voix calme.

- Oui Madame. Je… Je sais que les petits monstres comme moi n'ont pas le droit d'avoir des possessions, oncle Vernon a été très clair. Mais… Tante Pétunia m'a laissé garder la couverture que j'avais quand on m'a déposé devant chez eux. Elle a dit qu'elle ne voulait rien avoir à faire avec ce torchon. Je l'aime bien, ma maman a brodé mon prénom dessus.

Minerva due vaillamment lutter contre les larmes qui lui brulèrent soudainement les yeux, se souvenant de la douce couverture rouge Griffondor qui emmaillotait le petit Harry, presque 10 ans plus tôt. Son air un peu crispé fit visiblement peur au garçon, qui baissa la tête, la mine triste.

- Va… Minerva se racla la gorge, essayant de déloger la boule de la taille d'un dragon qui y avait prit place. Va chercher tes affaires Harry. Réussi-telle à dire, vérifiant d'un coup d'œil que Davies avait fini de prendre les photos du petit placard sous l'escalier, qui avait servi pendant une décennie de chambre au sorcier le plus célèbre de leur monde.

L'enfant releva la tête si rapidement qu'il perdit un peu l'équilibre. Il resta interdit quelques instants, puis se précipita vers son espace, avant que la femme ne change d'avis. Il fourra en vitesse dans un vieux cartable troué sa couverture, un vieux livre corné, un cahier à la couverture déchirée sorti de sous son matelas et une vieille peluche en forme de chien, à qui il manquait une patte et rendue grise par la crasse. Il enfila rapidement ses bras maigrichons dans les lanières du cartable et le plaça sur son dos, avant de retourner à côté de McGonagall. Cette dernière l'avait regardé faire sans un mot, sa Magie agitée pleurant dans son corps pour ce petit orphelin maltraité par sa propre famille.

- C'est bon Harry ? Tu as récupéré tout ce que tu voulais emporter ?

- Oui Madame. Merci Madame.

Elle lui prit la main et rejoignit Paulson à l'extérieur. L'Auror l'interrogea du regard, notant rapidement la présence du sac sur le dos de l'enfant. Elle ne dit rien et prit la direction de la maison de Mrs Figg, ayant fait attention au chemin emprunté plus tôt avec son équipe.

Les quelques rues furent vite avalées, les deux femmes étant pressées de se retrouver dans la relative sécurité qu'offrait le Ministère de la Magie. D'autant plus qu'ils avaient à peine tourné au bout de la rue que les sirènes de la police moldu se faisaient entendre.

Une fois devant la maison de Mrs Figg, Paulson n'eut même pas besoin de sonner à la porte. La vieille carcmol, qui surveillait visiblement la rue depuis sa fenêtre, ouvrit la porte avec fracas dès qu'ils arrivèrent.

- Minerva ? Harry ? Que se passe-t-il ?

- Arabella, nous allons avoir besoin de votre cheminée pour rejoindre le Ministère. Fit Minerva, lui jetant un regard dur pour l'empêcher de poser plus de questions.

La femme lui répondit par une œillade lourde de sens, semblant lui promettre qu'elle obtiendrait des réponses tôt ou tard. Minerva hocha discrètement la tête, ce qui contenta la vieille femme, qui leur fit signe d'entrer avec de grands gestes.

- Merci, Mrs Figg. Où se trouve votre poudre de cheminette ? Demanda l'Auror.

- Dans le pot à cookies en forme de chat, sur le guéridon près de la cheminée.

- Vous pourrez demander un remboursement pour la poudre utilisée auprès du bureau des Aurors dès demain. Dit-elle d'une voix d'automate.

Un geste agacé de la cracmol répondit à la formule de politesse procédurale de la jeune Auror.

- Dépêchez-vous plutôt de mettre l'enfant en lieu sûr. Dit-elle en couvant Harry du regard, avant de jeter un regard méprisant à Dudley, ce qui n'échappa pas à Paulson.

Sans prendre la peine de répondre, cette dernière entreprit d'expliquer à Harry et Dudley le fonctionnement du transport sorcier, qui pouvait s'avérer terrifiant pour des enfants ne connaissant rien à la magie.

- Harry, Dudley, nous allons nous déplacer très rapidement, grâce à une sorte de passage magique entre la cheminée de Mrs Figg et une autre du Ministère. Pour ça, nous allons devoir entrer dans le feu et dire où nous souhaitons aller. Si vous restez bien accrochés au Professeur McGonagall ou à moi, tout devrait bien se passer, d'accord ?

- Attendez, vous voulez qu'on entre dans le feu ? Cria Dudley, hystérique. Vous voulez nous tuer ? La magie ça n'existe pas ! C'est mon papa qui l'a dit ! Vous voulez juste nous faire du mal !

- Ton papa a aussi dit que tu étais une monstruosité. Laissa échapper une Minerva à bout de nerf, d'un ton plus sec qu'elle ne l'aurait voulu.

- Ce que veut dire le Professeur, continua doucement Paulson avec un regard de reproche vers Minerva, c'est que ton papa n'aimait pas la magie. Il a donc préféré te dire que ça n'existait pas, pour ne pas avoir à en parler. La magie est une chose merveilleuse et je vous promets que vous ne risquez rien.

- Non ! Vous mentez ! Mon papa sait tout ! S'il dit que la magie n'existe pas, c'est que c'est vrai ! Le visage de Dudley virait au rouge brique, semblant comme enflé. Je veux rentrer chez moi ! Je veux mon papa ! Ramenez-moi chez moi ! Tout de suite !

Plus Dudley criait plus l'air semblait s'alourdir dans le salon et les yeux d'Arabella se troublèrent, tandis qu'Harry et Minerva sentirent un mal de crâne poindre à l'arrière de leur crâne. C'est Paulson, bien entrainée, qui reconnue rapidement les effets de la magie accidentelle du jeune sorcier. Il semblait lancer inconsciemment un sortilège de contrainte, un peu moins puissant qu'un Impérium, afin d'obliger les gens autour de lui à lui obéir. C'était manifestement particulièrement efficace sur les sans pouvoirs, car Mrs Figg commençait déjà à s'avancer vers la porte pour la rouvrir. Minerva la retint par les épaules.

Paulson elle grimaça, elle n'avait normalement pas le droit d'user de magie sur les mineurs. La loi était formelle à ce sujet. Malheureusement, vu la situation, elle ne voyait pas d'autres solutions. Elle tourna rapidement le poignet, faisant jaillir sa baguette du holster fixé à son avant-bras, et lança un Somnus sur l'enfant en crise, qui hurlait de plus en plus fort pour qu'on le ramène à son père. A peine touché par le sortilège, Dudley s'effondra au sol comme une poupée de chiffon trop rembourrée. Elle enchaîna rapidement avec un sort d'allègement avant de le prendre dans ses bras.

- Tout le monde va bien ?

Minerva et Harry semblèrent récupérer assez vite, contrairement à la cracmol, qui paraissait secouée. Minerva aida rapidement cette dernière à s'assoir sur le canapé et conjura un thé bien fort qu'elle lui plaça d'emblée dans les mains.

- Nous pouvons vous laisser ? Demanda Minerva, une note d'urgence dans la voix.

- Oui… Oui ça va aller. La voix d'Arabella restait un peu faible, mais la boisson chaude semblait aider.

- Bien. Professeur, je vais vous donner le mot de passe pour l'infirmerie des Aurors. Elle chuchota quelque chose à l'oreille de McGonagall, puis cette dernière lança une poignée généreuse de poudre dans l'âtre. Les flammes tournèrent au vert et l'Auror entra dans le brasier sous le regard horrifié d'Harry. Elle prononça « Infirmerie, bureau des Aurors », puis disparue avec Dudley, ne laissant derrière eux qu'un tourbillon de suie.

- Tu vois Harry, c'est magique. Le feu ne te sera aucun mal.

Le jeune homme, bouche bée, leva le regard vers Minerva, puis s'avança lentement vers elle. Minerva jeta une nouvelle poignée de poudre dans l'âtre avant de s'y avancer. Elle tendit la main à Harry, qui s'en saisit et la rejoignit à tous petits pas. Il était crispé par l'appréhension, et semblait à deux doigts de crier. Heureusement, une fois entouré par les flammes vertes qui lui caressaient le corps, une étincelle d'émerveillement éclaira son regard.

- Tiens toi bien à mon bras Harry, d'accord ? Tu ne dois surtout pas me lâcher, quoi qu'il arrive.

- Oui Madame. Dit le jeune en resserrant son emprise sur le bras de la femme.

Minerva lui sourit, décocha un dernier regard à Mrs Figg, qui les observait avec un petit sourire, puis prononça sa destination en pensant fort au mot de passe. Ils disparurent à leur tour dans une gerbe de flamme.