Auteur : Midou-kun (que je remercie de m'avoir permis de traduire sa fic)
Traductrice : Saturne
Base : la base c'est le manga Hikaru no Go pour l'auteur.. Et moi je traduis..
Genre : C'est pas un slash et c'est pas super joyeux...
Disclaimer : Rien n'est à moi. Ni les persos, ni l'histoire... Enfin si, peut-être la traduction, mais bon ça compte pas.. Et ni moi ni l'auteur ne recevons de l'argent
NDT : Je sais. Je suis super méga en retard. Je ne vais pas chercher des excuses, même si j'ai été effectivement très occupée pendant cette année de fac, et avec d'autres problèmes personnels. En fait, tout était sur mon PC, avec juste quelques paragraphes à traduire encore, et c'est tout. Mais bon, avec tout ça, j'avais tout oublié et laissé tomber, et comme je n'ai plus eu de reviews, il n'y a rien eu pour me le rappeler. Vous pouvez remercier Sanae qui m'a envoyé un mail, ce qui m'a rappelé l'existence de ma traduction inachevée. Sans elle, je n'aurais pas eu la motivation et vous ne liriez pas ça… Le dernier chapitre lui aussi est presque prêt dans mon PC, mais on verra si j'aurai l'énergie de m'en occuper. Je traverse une profonde déprime ces derniers mois.
Voilà la suite, désolée d'avoir raconté ma vie. Bonne lecture.
Réponse à.. la review, lol :
Alana chantelune : Merci de continuer à suivre, et merci pour la gentille review. ;p Quant à l'auteur, je pense qu'il a voulu donner une fin belle et triste, plus digne de ce manga que la fin décevante proposée dans le manga lol. En tout cas il a dit s'être inspiré de je ne sais plus trop quel film…
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CHAPITRE 5: VERITE
Lorsque toutes les autres possibilités ont été éliminées, le seul choix restant, peu importe à quel point il est détestable, doit être la conclusion correcte.
Tôya ne se rappelait pas où il avait lu ça, mais ça semblait parfaitement convenir à sa situation actuelle. Hikaru ne pouvait mentir à propos de Sai—il ne mettrait pas sa vie en danger, et celle de ses amis, simplement pour faire une plaisanterie. Et maintenant, plus que jamais, malgré le raisonnement de l'infirmière, il ne pouvait pas croire que Hikaru était fou. C'était tout simplement impossible que Hikaru l'ait battu lui, son père, et les meilleurs joueurs du monde entier, par lui-même. Ce n'était pas possible que Hikaru soit venu au monde en tant que le meilleur joueur ayant jamais existé.
Il restait donc une possibilité. Shindô ne mentait pas, ni n'était fou—il devait avoir raison.
Le téléphone cellulaire de Tôya sonna pour la dixième fois cette heure ; depuis son départ en trombe de l'hôpital, Waya et Isumi n'avaient cessé de le harceler pour obtenir des détails de l'aveu de Shindô, détails que Akira n'était pas près de révéler. Il jeta un œil sur le nom affiché, et siffla d'exaspération—Yoshitaka. Cliquant sur le bouton, il cria avec colère dans le combiné. "Waya-kun, je m'en FICHE, je ne te dirai rien à propos de Sai !"
"Ce n'est pas ça !" répondit-il, comme s'il craignait que, sans lui laisser le temps, Tôya ne lui raccroche à la figure. "C'est à propos de Hikaru !"
"Bien sûr que c'est à propos de Hikaru. Qu'est-ce qu'il y a ?"
"Sa mère vient d'appeler—il a faussé compagnie au personnel de l'hôpital et s'est enfui de l'établissement."
Tôya digéra l'information. "Il…QUOI ?"
"Ouais," confirma Waya d'un ton maussade. "Il n'a pas dit un mot, mais l'infirmière dit qu'il avait l'air terrifié par elle quand elle est entrée dans la pièce. Il a sans doute cru qu'elle était Sai. Quoiqu'il en soit, il est parti, et personne n'a vu où il est allé."
"Parti ? Comment ça parti ? Tu as dans un hôpital une célébrité connue dans tout le pays qui a un bras dans le plâtre et qui agit comme s'il était pourchassé par un fantôme muni d'un sabre et tu me dis que personne ne peut le trouver ?"
"Te défoule pas sur le messager." grogna Waya. "Je te dis juste ce que la mère de Shindô m'a dit. Si tu penses que c'est si facile, va le trouver toi-même."
Sans répondre, Tôya raccrocha avec colère. "Eh bien, bien sûr que je vais aller le trouver moi-même." marmonna-t-il dans sa barbe. Il traversa sa chambre, empoigna une veste sur le portemanteau, et se précipita dans la salle de séjour. "Je sors." Avant que quiconque ne puisse l'arrêter, il était à nouveau dehors dans la lumière du soleil levant, sur son vélo.
Tôya était très confiant en sa théorie à propos de l'endroit où pourrait être allé Shindô. La dernière fois qu'il avait fugué, quoique c'était pour trouver Sai, et pas pour le fuir, Hikaru était allé à Inoshima. En tant que lieu de naissance de Honinbo Shuusaku, il avait pensé que c'était l'endroit le plus probable où Sai avait pu aller lors de sa disparition. C'est ce que Hikaru avait dit à Tôya, et il se creusa les méninges pour trouver d'autres indices de là où il aurait pu aller. Une chose était claire—Hikaru avait besoin de quitter la ville, quelque part où il ne pourrait pas être trouvé. L'instinct, une pure impulsion de ses entrailles, disait à Tôya que c'était là qu'il le retrouverait.
Tôya tourna son vélo en direction du bord du fleuve.
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Hikaru se rassurait à l'idée que, au moins, Sai était très, très loin. Pour ce qu'il en savait, il pourrait être encore à l'hôpital. Il gloussa à l'idée d'un Sai brandissant un sabre négociant avec le personnel armé de l'hôpital.
Il avait pris tout l'argent qu'il avait pu trouver par terre pour payer un ticket de ferry pour Inoshima. Hikaru n'avait pas la moindre idée de pourquoi il allait à Inoshima—il voulait échapper à Sai cette fois, pas le trouver. Mais en-dehors de Tôkyô, c'était le seul endroit qu'il connaissait. Et puis, dans un petit coin de son esprit il espérait encore —toujours accroché au rayon de lumière— que ce n'était pas le vrai Sai. Que ce n'était qu'un imposteur qui voulait l'attraper, et le seul moyen de le prouver était de finalement voir le vrai Sai, le voir juste une dernière fois ; pas pour être avec lui, mais simplement pour se rassurer.
Mais à présent, alors que Hikaru se tenait sur les quais de Inoshima, et que le soleil levant projetait de longues ombres par-dessus la baie, il réalisa qu'il était trop effrayé et anxieux pour voir qui que ce soit, vivant ou pas. Les rues étaient encore heureusement paisiblement vides alors qu'il les parcourait, les yeux toujours rivés sur le sol pour changer. Si rien ne se présentait de lui-même, supposait-il, il aurait à jouer quelques bango dans la matinée, et vaincre (battre) des vieillards qui ne se doutaient de rien pour gagner de l'argent.
Presque inconsciemment, il se retrouva à se diriger vers le lieu de naissance de Shuusaku, qu'il avait visité avec Kawai-san trois ans plus tôt, en cherchant Sai.
En cherchant Sai, pensa Hikaru pour lui-même alors qu'il marchait, est-ce vraiment ce que je suis en train de faire ? Je le fuis cet homme ; mais pourquoi suis-je ici ? Je ne crois pas vraiment que c'est Sai, n'est-ce pas ?
Accusé de tricherie, je fus chassé de la capitale. Je ne voulais plus vivre… Je me suis noyé deux jours plus tard.
En se rappelant ces mots, Hikaru se dirigea vers le lac.
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Tôya et son vélo furent les premières choses à se ruer hors du ferry lorsque ses portes s'ouvrirent sur le port de Inoshima. Avant même que la volumineuse porte coulissante n'ait fini de se lever, Tôya avait plongé dans la fente, enfourché son vélo, et commencé à pédaler. Il se creusa la cervelle, tâchant de se rappeler de tous les endroits qu'avait nommés Hikaru lorsqu'il lui avait dit à propos de Sai. Le premier endroit où lui et son ami Kawai-san s'étaient rendus avait été son lieu de naissance, et Tôya espérait que c'était bien là qu'il se dirigeait à cet instant. Sa connaissance de Inoshima se limitait aux quelques livres qu'il avait lus sur l'histoire du go, et sa propre vague connaissance de Honinbo Shuusaku.
Alors qu'il pédalait frénétiquement, souvent en montant, Tôya se demanda qu'est-ce qu'il ferait exactement s'il trouvait vraiment Shindô. Le ferait-il revenir à Tokyo ? Ce qui signifierait pour Hikaru sans doute beaucoup de temps à passer dans un asile—probablement hautement sécurisé aussi, vu la manière dont s'était échappé Shindô la première fois. Forcerait-il Hikaru à lui parler, à lui en dire plus à propos de Sai, et à propos du spectre qui le chassait à présent, afin que Tôya puisse se former une opinion plus précise et impartiale sur la santé mentale de Hikaru ?
C'est la dernière chose dont Shindo a besoin, Tôya grimaça en luttant pour pédaler la pente montant à pic, une autre personne lui disant à quel point il est fou, qu'il devrait faire ses valises et retourner dans la chambre capitonnée.
Le soleil avait finalement pénétré le ciel en pleine puissance, marquant la fin de la plus longue nuit que Tôya avait jamais traversée, tout comme, il en était sûr, elle l'avait été pour Shindô. Les rayons roses se reflétaient sur l'étendue d'eau du lac que Tôya avait atteint. C'était un petit bassin isolé, ne coulant nulle part, des centaines de mètres au-dessus du reste du monde. Il était isolé du reste du monde, à quelques centaines de mètres de la route sur laquelle se trouvait Tôya.
Il s'arrêta de pédaler quelques minutes, contemplant l'étendue d'eau avec tendresse, laissant les paisibles vagues calmer son âme agitée. Il était sur le point de sauter à nouveau sur son vélo et laisser avec réticence le magnifique paysage, lorsqu'il vit quelques larges rides troubler la tranquillité de la nappe d'eau. Tôya regarda de plus près. Quelqu'un s'était avancé dans l'eau, et se trouvait maintenant enfoncé dans le lac jusqu'à la taille. Il fut saisi d'une soudaine prémonition, et sans y réfléchir à deux fois, il sauta sur la selle et pédala avec frénésie pour descendre la pente, son mauvais pressentiment s'intensifiant à chaque seconde.
C'était Shindô.
Alors qu'il atteignait le bord, il sauta hors de son vélo, le laissant tomber et glisser dans la boue. Il accourut vers la berge près du garçon, maintenant plongé dans l'eau jusqu'à la poitrine.
"Tôya-kun," dit-il d'une manière lucide. "Pourquoi es-tu là ?"
"Qu'est-ce que tu fais ?" demanda Tôya.
Hikaru regarda chaleureusement l'eau, comme si c'était un ami cher à son coeur qui le serrait dans ses bras. "J'ai compris. Tout est clair maintenant."
"Tu as compris quoi ? Qu'est-ce qui est clair ?"
"C'est l'endroit…" Hikaru fit une pause pour désigner de sa main le lac, comme pour être sûr que Tôya ne manquait pas ce à quoi il faisait référence, "…où Sai est mort. Le vrai Sai."
Il hocha la tête d'un air incrédule. "de QUOI tu parles ?"
"Peux-tu l'entendre, Tôya ?" demanda Hikaru avec ardeur, l'ignorant complètement. "Mais bon, tu n'aurais probablement pas vu non plus le sang sur le goban." Il s'avança plus profondément d'un pas. "Je n'ai jamais su ce qui me rendait spécial. Pourquoi Sai m'a choisi."
Tôya se glissa plus près de l'eau, lui tendant la main. "Reviens Shindô. Il faut qu'on se parle. Je promets que je ne te ramènerai pas là-bas. Je ne ferai rien que tu ne veuilles pas. Mais sors de l'eau !"
"Tu sais, il n'a jamais dit qu'il était mort près de Edo, la capitale. Il a juste dit qu'il s'était noyé deux jours plus tard. C'est ici, je sais que c'est ici. Je peux l'entendre." Il s'avança jusqu'à ce que l'eau éclabousse son visage, dépassant son menton.
Il y avait une pointe de panique dans la voix de Tôya. "Shindô, reviens. Reviens et on pourra aller sur la tombe de Shuusaku, dans sa maison, au palais, n'importe quel endroit où tu veux aller. On retrouvera Sai ensemble."
Il rit joyeusement. "Mais, pourquoi, Tôya-kun ? Il est juste là. Juste un peu plus loin. Il est juste là." Avec ces mots, il avança d'encore deux pas, et disparut complètement de vue.
Sans attendre, Tôya plongea immédiatement dans l'eau, ignorant le froid mordant. Il ouvrit ses yeux, en nageant en avant désespérément, et cherchant partout Shindô. Le fond était encore trop proche pour dépasser la tête de Hikaru, alors Akira nagea plus loin. Il y avait brusque dénivellation, ce qui expliquait sa soudaine descente sous l'eau.
Tôya refit surface pour prendre une respiration avant de replonger. Il poussa son corps vers le fond, ignorant la pression et la température de l'eau. Sa tête tournait dans toutes les directions, en cherchant désespérément son ami. Ne trouvant rien dans l'eau ténébreuse, il remonta prendre une nouvelle respiration avant de descendre plus profond. Tôya pouvait désormais voir l'obscurité qui devait être le fond du lac. Il était encore trop haut pour découvrir quoique ce soit sur le sol du lac, alors il alla encore plus profond, et eut l'impression que ses oreilles allaient exploser. Pourtant, alors qu'il s'avançait plus profondément, il put voir un corps, qui gisait prostré au fond, étendu. Encouragé, Tôya accéléra, et atteignit le fond.
Ce n'était pas Hikaru.
C'était un squelette. Semblant vieux de mille ans, les restes d'un corps allongé au fond du lac. Mais plus étonnants que le squelette, pourtant, étaient les vêtements qu'il portait. Une longue et blanche étoffe, reflétant les rayons du vif soleil malgré la profondeur, ornée de pourpre le long des bords, recouvrait les os nus. A côté de la tête du squelette, repoussé par les années de courant d'eau, se trouvait un grand chapeau noir, à présent détérioré, et pourtant on ne pouvait s'y tromper.
Et sur l'étoffe recouvrant le torse, il y avait un éventail, déployé, arborant fièrement le kanji (NDT : idéogramme) japonais pour Igo (NDT : le Go).
Empoignant le dernier de ces objets, Akira donna un coup au fond sablonneux, et émergea à la surface.
