Disclaimers et tout le tralala dans la 1ère partie.
Mici à toutes les personnes qui m'ont reviewée, je vous répondrais qd je pourrais !
Dédicace spéciale : à ma Zorky pour le coup de pouce qui m'a fait réviser ce pavé, et à tite M qui a fait en sorte que je le poste aujourd'hui paskesinonelleauraitditquej'étaisméchante lol.
Kissounours à ma tite Lilith et à ma Luna et poutoux de la mort ki tue la vie à mon tit poulpe :-)
Avertissement : cette partie est plus violente que les autres… et c'est tout ce que je dis !
Indication supplémentaires pour comprenabilité, le reste est comprenable : « blablabla » : citation ; « Blablabla » : paroles de Love Profusion ; /blablabla/ : ce que fait Duo pendant que Heero réfléchit.
Dernier mot : attention c'est très, très dense, comme vous l'aurez remarqué, notamment Kazuza (mici pour ta review !!! Je te répondrais d ke je px !) et j'en profite pour expliquer des tites choses. Ils ne se sont pas vus depuis 4 ans, ils ne se connaissent plus dc ça s'observe bcp. Leur mode de pensée diffère à mesure que les données changent constamment. Réflexion, action, tps de réaction découlent les uns des autres ici ! Il y va de leur vie à ces bishos dc ça cogite un max ! C'est pour ça que ça peut éventuellement donner une impression de lenteur au début, selon les goûts de chacun :-)
Allez j'espère que ça vous plaira !
There is no comprehension
There is real isolation
There is so much destruction
What I want is an explanation…
'
Love Profusion (under my skin), Madonna. Paroles la Madonne, Musique, Mirwaïs.
Under my skin 3ème partie
'
Le seuil de Solomona Grey, 17h30, L2, le 21 Mars
'
'
Adrénaline
Impression de déjà-vu.
Face à face…
Adrénaline
… mais sur le pas d'une porte
Adrénaline
Cœur de feu contre corps de glace.
A distance…
Adrénaline… et pourtant…
Les regards étaient calmes.
Jaugeant.
Jugeant.
Le bleu de Prusse avait perdu de son « inquiétude »
Le bleu cobalt n'était plus ironique mais d'une neutralité totale.
'
Face à face…
Doigt sur une gâchette.
Mains en l'air.
Main en sang
qui s'égouttait
doucement…
Doucement…
sur le sol.
'
'
Echange…
Œil pour œil.
Yeux dans les yeux.
Regards indéchiffrables à présent.
Ténèbres violettes et outremers.
Orages désespérément calmes
à l'extérieur.
L'échange silencieux créait un lien
Invisible, solide
tangible.
Echange de flux.
Effluves sanguines.
Effluves de peau enivrante.
Les sens s'éveillaient avant l'esprit
automatisme.
Semi automatique.
Comme le 357 pointé sur l'invité surprise.
Toujours pointé.
La main ne tremblait pas.
'
Echange…
Bleu contre bleu-violet.
Moment presque irréel.
Mais les pieds étaient trop ancrés
dans le sol,
ancrés à s'en faire mal.
Moment immuable
comme leur volonté
de vivre.
De mourir…
'
Echange…
Ils avaient changé.
Ils étaient plus grands.
Plus adultes.
Mais pas moins écorchés.
Les corps ne bougeaient plus.
Tout était figé
et en mouvement.
Mobilis in mobile.
Le cœur battait
vite…
Le sang affluait
aux tempes.
Les informations transmises par le nerf optique
faisaient frémir leurs neurones.
On aurait pu entendre une mouche voler…
S'il y avait des mouches sur L2.
Le temps était relatif.
Cela faisait à peine 25 secondes que Duo avait ouvert la porteà son venin.
Cela faisait à peine 25 secondes que Duo mettait en joue sa propre vie.
Mettait en joue le poison de sa folie.
Le cœur battait vite, son esprit transmettait les informations à toute vitesse, mais il était
relativement calme.
Comme anesthésié.
Parfaitement conscient.
Mais anesthésié.
Anesthésié
mais déterminé.
Déterminé à vivre,
à vivre un mensonge
sans fuir,
sans se cacher,
en connaissance de cause.
'
Déterminé àvivre...
avec la mort d'un amour qui n'était pas le sien.
« Mon amour… ne m'appartient pas »
Un amour… qu'il ne peut revendiquer comme étant le sien.
Heero n'était pas à lui.
A mourir en protégeant ses rêves qui n'en étaient pas
vraiment…
presques rêves...
Son cauchemar
… car jamais il ne s'était permis d'espérer vraiment.
Ne pas avoir d'espoir
Savoir…
n'absolvait pas de la souffrance…
Etre peut-être fou n'empêchait pas une certaine conscience de ses actes.
Plonger…
Plonger…
Plonger dans sa folie…
pour ne plus voir en soi.
Sans ignorer ce qui était autour.
Sans ignorer la réalité.
Elle était là.
Elle n'était pas belle cette réalité.
Autant ne pas la regarder.
Sans l'ignorer.
Elle faisait trop mal,
Mal aux rêves…
Il devra tuer cette réalité aux yeux gelés, animés par une lueur factice.
Il devra tuer cette réalité à la main rouge
pour se réfugier dans son monde…
Tuer la réalité sans remords…
Car il y allait de sa survie,
non ?
Il se sentait…
Hanté… assurément
Ecartelé… douloureusement
Epris… désespérément
Rejeté… subrepticement
Obsédé… littéralement
Il faudra à Duo la force…
de vivre après avoir tué son presque rêve,
le seul.
De vivre après avoir détruit son amour
Son tourment
pour plonger,
plonger
Plonger…
dans sa folie
sans en ressortir.
Plonger librement
et ne plus jamais en ressortir…
Plonger de plein gré...
... dans ses yeux ?
Dans son regard intense, si intense…
Dans cette lumière bleue, plus bleue que dans son souvenir ?
Dans sa tête ?
Il avait
Tellement…
Tellement… envie…
Envie…
… de plonger… dans cette eau houleuse et menteuse… si belle… si bel ondin…
De plonger dans le corps, dans le cœur de son héros… tuer l'assassin de ses presque rêves…
De plonger et de se laisser couler avec lui… l'ancre du Titanic… l'encre d'un regard...
Une volonté… insubmersible ?
Il était possédé par Poséidon lui-même.
'
Ou alors plonger…
dans un univers où seul son amour était vrai
Si ?
La seule vérité
Son presque rêve…
dans
le
chaos
qu'il avait
lui-même créé…
Malgré lui.
Le Heero réel lui mentait les yeux dans les yeux, sans plus ouvrir la bouche.
Le Heero de ses presque rêves n'était bien sûr pas réel.
Il l'avait dans la peau.
Il était dans sa chair… et il n'y était pas vraiment.
I got you under my skin…
Un mensonge pour un mensonge…
Plonger pour plonger…
Just be… under his skin.
'
'
Ses yeux… ses yeux étaient si beaux…
Tellement plus beaux que dans ses presque rêves…
Peu importait ses vêtements : ils étaient l'enveloppe de l'enveloppe.
Ses yeux…
Pourquoi devoir détruire ce qu'on avait toujours recherché ?
Parce qu'il n'était pas celui qu'il recherchait.
Non ?
Il voulait savoir pourquoi.
Pourquoi il était là.
« What I want is an explanation »
La volonté avait… sa volonté propre.
Dualité jusqu'au bout.
Duo de l'âme…
Paradoxe…
Ni le premier,
ni le dernier.
« Je ne suis pas double. Je suis multiple »
Cela faisait à peine 25 secondes que Duo avait ouvert la porteà son venin.
Cela faisait à peine 25 secondes que Duo mettait en joue sa propre vie.
Cela faisait à peine 25 secondes que Duo aurait pu éliminer le poison de sa vue.
A défaut de son esprit.
A défaut de son sang.
Le temps était assassin, disait-on, mais c'était bel et bien la sous-estimation de son ennemi
qui pourrait coûter la vie de celui qui fut surnommé
"le soldat parfait."
Mourir de la main même de celui qui lui avait donné ce nom.
'
Mourir…
Eventuellement…
Maxwell était armé.
Il avait beau être rapide.
Très rapide.
Il n'était pas pour autant
Immortel.
'
Mourir
Eventuellement…
en ayant tout fait pour la trouver
Elle.
Mourir…
éventuellement
mais en ayant d'abord rencontré raison de vivre.
Sa raison d'aimer,
sa raison d'être enfin.
D'être.A défaut d'exister.
'
Mourir…
peut-être.
Mais pas avant d'avoir retrouvé
sa lumière.
Ses ténèbres.
Pas avant d'avoir retrouvé l'apocalypse qui avait fait de lui un homme fou d'amour.
Déraisonnable.
Dangereux.
Désireux.
'
Un homme…
Désespéré.
Utopiste ?
Obsessionnel.
... un homme tout court.
Diane…
elle était son passeport pour une Humanité :
la sienne.
Celle que Réléna avait tant voulu faire jaillir de lui.
Celle que son mentor avait tué dans l'œuf pour le bien des missions.
Pour sauver celle des autres, lui avait-on fait comprendre.
Des leurres encore.
Celle qui rendait faible. Et si fort.
Tellement,
tellement plus fort.
Humanité...
Celle qui faisait battre le cœur un peu plus vite.
Celle qu'il commençait à entrevoir en lui-même.
Celle qui faisait qu'il n'était plus…
Vide.
'
Cette humanité qui lui donnait envie de ressentir plus, tellement plus.
Il était submergé par des émotions nouvelles, il se sentait pleinement vivant…
Il ne voulait pas mourir.
Celle qui lui avait fait prendre conscience du froid
de son existence.
Humanité… humanité chérie…
Il ne voulait pas mourir.
Celle qui lui avait enfin donné
l'envie
d'être humain.
Il ne voulait pas mourir.
Et cette humanité que Diane lui avait donné.
Cette humanité qu'il avait reconnu et gardé comme son seul trésor.
Cette humanité qu'elle avait vu en lui et qu'elle avait montré au monde
à travers ses écrits.
Cette humanité en eux deux, était le lien qui faisait qu'il n'était plus seul.
Il ne voulait pas mourir.
'
Cette humanité, son humanité lui faisait ressentir sa solitude, son besoin, son envie de la combler.
Cette humanité, qu'il commençait à peine à entrevoir, donnait un pouvoir à Diane.
Diane… la déesse… la chasseresse…
celle qui possédait
les clés
de sa boîte de Pandore.
« Où elle enfermerait ses rêves… »
Où elle l'enfermerait lui.
Il ne voulait pas mourir.
Elle l'enfermerait au creux de son corps et le bercerait.
Le garderait en elle.
« Enfermerait ? »
Conditionnel ?
"Son rêve ?"
"Utopie ?"
Non.
Non.
Pas un "rêve."
Surtout pas un "rêve".
"Le garderait en elle."
Il ne pouvait pas mourir.
Heero ne pouvait pas se contenter fantasmes agrémentés de probabilités infinitésimales
quand celle qui avait fait de lui un être humain était en jeu.
Diane.
Sa Diane.
Il ne pouvait pas mourir.
Quand il devait être à proprement parler inhumain…
pour rester humain.
Instinct de survie…
Instinct d'amour ?
Instant
de
rage
pure.
Il
Ne
Devait
Pas…
… Mourir ?
De le main de… ça ?
Hn.
Sans avoir vu, parlé ou touché Diane ?
Sans l'avoir respiré ?
Sans avoir aspiré ses mots à même ses lèvres ?
Sans entrer dans sa peau ?
Jamais.
J
A
M
A
I
S
'
Pour elle ? Il serait le premier immortel.
Diane n'était pas un rêve.
Mais un objectif.
Ryoukai.
Il devait
réfléchir.
L'expression ou la voix qu'il avait précédemment employé était assurément une incitation à se faire descendre.
Il aurait dû y penser.
Maxwell ne pouvait que se baser sur son référentiel.
Il avait côtoyé le pilote 01 par le passé.
Et dans son référentiel Heero Yuy ne faisait pas dans les émotions apparentes.
Les émotions tout court.
A sa place, lui aussi se serait méfié.
Il avait vraiment pris Maxwell… pour quoi au juste ?
Pour ce qu'il était à ses yeux :
un être complètement
insignifiant,
A sa place lui aussi se serait méfié.
ayant un semblant d'importance parce qu'il pouvait peut-être…
Et cette pensée lui avait fait négliger son propre référentiel.
Il l'avait suffisamment sousestimé pour mettre au point un plan somme toute bancal.
Dans ses souvenirs, 02 était efficace, intuitif, sarcastique, beaucoup trop émotif certes…
Mais extrêmement efficace.
Extrêmement intuitif.
Il sentait le danger.
Il respirait le danger…
Il recherchait le danger…
Ne vivait que pour le danger,
L'adrénaline,
La destruction
Il prenait du plaisir à détruire ses ennemis.
et la vengeance.
A bord de Deathscythe.
Duo Maxwell .
« Shinigami », nom totalement usurpé, sans commune importance pour quiconque ne croyait en rien.
Un nom qui aurait pu être risible, surtout dans la bouche d'un adolescent,
si 02
ne s'était pas
consciencieusement appliqué
à faire de ce surnom
somme toute présomptueux
Un épitaphe sur les cendres
de ses ennemis.
Quand il restait des cendres.
'
Dans ses souvenirs, "Maxwell" jouait
à l'instinct.
Et répondait
au tac au tac.
Ce n'était pas comme si l'idée ne l'avaitjamais effleuré.
Ce n'était pas comme s'il ne savait pas qu'il ne devait pas se laisser déborder.
Mais savoir… n'absolvait pas des erreurs…
de débutant.
Il s'était contenté d'a priori, de fierté déplacée et de… rancœur…
au lieu de se rattacher aux faits.
Etait-ce cela être humain ?
Heero connaissait celui qu'il était.
Il avait à présent un aperçu de celui qu'il est.
Maxwell était toujours aussi dangereux.
Diane aussi était dangereuse. Ce qu'il éprouvait pour elle aurait pu lui coûter la vie.
Il était en joue depuis 25 secondes.
A sa place lui aussi se serait méfié.
Le coup du regard inquiet et de la voix légèrement enrouée était une grave erreur tactique.
Il devait faire en sorte de la rattraper.
Oh il aurait pu intervenir bien sûr.
Il était en joue depuis 26 secondes.
Mais il fallait éviter toute blessure grave
Et dans la position dans laquelle ils se trouvaient tous les deux.
L'un en face de l'autre,
Le risque était trop grand.
Il était en joue depuis 27 secondes.
Heero ne savait pas faire parler les morts.
Et si lui-même était trop blessé,
Il ne serait pas à même d'obtenir des réponses.
Non.
Il devait rectifier le tir.
Sans autres armes que sa tête.
Doucement.
Il devait s'adapter.
Doucement.
Il avait changé son regard, sans bouger.
Il était en joue depuis 28 secondes.
Il l'avait alors gratifié d'un regard vide, plus en phase avec le 01 que 02 avait côtoyé.
Il avait changé son expression, se faisant inexpressif au possible, redevenant subrepticement familier.
Il était en joue depuis 29 secondes.
La position de 02 n'avait pas changé d'un pouce, mais son expression avait perdu de son sarcasme
et Heero sourit intérieurement.
A sa place il se serait méfié, certes.
Mais surtout
à sa place
il aurait
déjà
tiré.
Hn.
Il était tout de même en joue depuis 30 secondes.
Si 02 avait voulu le tuer, il l'aurait déjà fait.
Ascendance ?
Curiosité ?
Mais il n'allait pas attendre indéfiniment derrière une porte.
Son sang gouttait d'une de ses mains,
L'autre tenait la boîte.
Il était en joue depuis 31 secondes.
02 allait réagir.
Le faire entrer
ou le faire parler.
Il n'avait pas de voisins, ce qui ne signifiait pas que personne ne pouvait passer.
Heero ne connaissait pas cet environnement.
Heero avait suffisamment modifié son attitude corporelle pour refluer la suspicion.
Plan A'
Mais si 02 ne réagissait pas, alors…
'
- Qu'est-ce que tu fous ici, Yuy ?
La voix ne véhiculait rien.
Rien.
Rien.
La voix voulait obtenir une information et ne donnait rien en échange.
La voix était plus grave, plus profonde.
La voix ne permettait pas de connaître l'état d'esprit.
Heero devait agir avec prudence
Et faire
très attention à sa réponse.
Et surtout ne pas trop tarder à la donner.
Pourquoi pas suivre un peu du plan initial ?
En prenant en considération les nouvelles informations,
il pouvait suivre quelques directives…
« On va lui faire croire qu'on est venu en ami.
On va lui faire croire que l'on s'inquiétait pour lui alors qu'on en avait concrètement rien à foutre. »
'
Oui.
Mais sans trémolos cette fois.
Sobrement.
Comme avant.
- Nous t'avons cru mort.
Le haussement de sourcils était revenu.
K'so.
- …
- Alors nous t'avons recherché.
- …
'
Ce même silence en guise de réponse.
Oui.
Mais il était encore en vie.
Heero avait bien encore ses chances.
Le temps jouait en sa faveur…
« Phut. »
La balle avait effleuré sa joue.
A bout portant.
Arrachant quelques parcelles de peau.
Il fallut qu'il sentit la moiteur sur son visage.
Il fallut qu'il sentit l'odeur du sang chaud
Pour comprendre.
Il ne sentit la brûlure
qu'après.
Maxwell n'avait bougé que la main armée.
Tout le reste du corps était resté immobile.
Figé…
Maxwell était un excellent tireur.
Sa patience avait des limites.
Non.
Le temps ne jouait définitivement pas en la faveur de Heero.
Duo, de son côté, ne comprenait pas pourquoi il était encore vivant.
Heero se laissait tirer dessus et il ne réagissait pas.
Pourquoi ?
Que voulait-il obtenir de lui ?
Le Heero qu'il connaissait ne faisait jamais rien au hasard.
Jamais.
Se pouvait-il qu'il s'inquiétait… vraiment ?
Non… ses yeux lui avaient menti tout à l'heure.
Mais là ses yeux ne disaient rien… comme d'habitude…
Comme il le connaissait…
Il…
Il commençait à le reconnaître… un peu…
Mais il ne fallait pas qu'il se relâche.
Il ne fallait pas.
Son existence, sa vie était en jeu.
Heero, lui, se décida à ajouter une demi vérité de plus,
infiniment plus crédible.
Une demi vérité qui allait lui permettre de ressembler un peu plus
à celui que Maxwell avait côtoyé :
'
- La paix est menacée. Je suis venu te voir. Pour que tu nous aides.
« Ma paix intérieure est menacée. Je suis tombé sur toi. Tu vas m'aider à retrouver Diane. Tu vas nous aider à nous retrouver »
Il était sincère, si sincère…
Si sincère…
Hn.
Une parole pensée était libre d'interprétation n'est-ce pas ?
Maxwell ne pouvait savoir ce qu'il avait vraiment en tête au moment où il parlait.
Il ne pourrait pas ressentir un mensonge qui n'en n'était pas un.
Maxwell avait cligné des paupières.
Quelque chose lui échappait ?
Grand bien lui fasse.
Il était… surpris ?
Et lui… était encore vivant ?
Ah… si ce n'était pas pour Diane…
Mais c'était pour elle.
Alors il attendrait.
Patiemment.
Mais pas trop quand même.
Il ne laisserait pas une occasion à 02 de le surprendre une troisième fois.
Diane ou non.
Ce n'était pas mort qu'il la retrouverait…
'
'
- Comment tu m'as retrouvé ?
Il ne perdait pas le nord, lui.
Par hasard ?
En recherchant quelqu'un d'autre ?
Oui on pouvait dire ça, hein ?
On pouvait le dire à peu près…
On pouvait dire la vérité… même si c'était un mensonge.
A chacun sa propre vérité.
- J'ai ratissé L2. en fait j'ai ratissé toutes les colonies. pour Diane.
Pov de Duo
Il m'a retrouvé… si quelqu'un pouvait me retrouver, c'était lui.
Le « soldat parfait »
Je ne pensais même pas qu'il avait essayé, rien ne l'indiquait.
Je suppose que le fait qu'il soit là prouve que je me suis vautré, hein ?
Hmph.
Il…
Il a ratissé L2… pour moi ?
Il…
Il ne me ment pas ?
Non…
Peut-être…
Ses yeux, sa voix sont neutres… et pourtant sincères…
Plus sincère que tout à l'heure… si ?
Je le reconnais…
Je reconnais le Heero que j'ai connu… ce n'est plus vraiment l'étranger à qui j'ai ouvert.
Il a ratissé L2 parce que la paix était en danger et qu'il voulait de l'aide ?
Ilest venuparce qu'il avait une raison ?
Peu importe.
Il était là.
Il était venu pour moi, hein ?
Et il n'était pas là pour me tuer, apparemment.
Il avait eu plus d'une occasion de le faire.
Et il a dit la vérité.
Je le vois.
Je le vois bien.
Je crois…
Pour quelle autre raison aurait-il pu venir ici ?
Oui pourquoi ?
Pourquoi venir me tuer après tout ? Je n'avais rien fait à qui que ce soit.
Qu'est-ce que je peux être paranoïaque…
Mais ce sang… ce sang sur sa main…
Rester paranoïaque m'avait sauvé la vie plus d'une fois.
Poser des questions.
Je tiens l'arme après tout.
Autant savoir où je mets les pieds.
Tant qu'il ne riposte pas.
De toutes façons je ne lui en laisserai pas le temps.
'
Fin du Pov
- Tu t'es fait ça comment ? Et c'est quoi cette boîte là ?
Le regard de Heero s'assombrit dangereusement.
Mais il ne bougea pas.
- Je me suis coupé la main avec le fermoir. Et c'est un cadeau.
Le regard que lui avait lancéson vis-à-vissignifiait qu'il ne fallait pas s'aventurer plus loin sur le sujet.
Même s'il brûlait d'envie de le savoir.
Même s'il était jaloux.
Ce cadeau devait être pour la plus belle des fleurs de Lys.
Ce cadeau avait un peu de rouge sur le fermoir.
Il ne mentait pas.
La conversation était beaucoup trop surréaliste.
Et la patience de Heero avait des limites.
Il n'avait toujours pas essayé de se défendre.
Il ne voulait pas se battre contre lui…
La paix avait fait un bien fou à Heero : il avait changé.
Peut-être n'avait-il pas essayé de lui mentir ?
Peut-être Heero avait-il grandi, tout simplement ?
Duo ne l'avait pas vu depuis des années, il ne pouvait pas juger.
Il avait failli le tuer alors qu'il n'avait rien fait de mal…
Il l'avait blessé… par instinct, à cause d'un regard inconnu et d'une voix inconnue.
Et lui ne l'avait à aucun moment menacé…
Heero Yuy n'était pas un manipulateur, ne perdait pas son temps en fioritures.
Le Heero Yuy qu'il connaissait était sincère.
'
'
Il l'avait recherché… pour la paix, certes.
Mais secrètement, Duo se sentait fier. Fier que Heero ait ratissé L2 pour lui.
C'était stupide. Mais il se sentait soulagé de ne pas avoir à tuer son venin…
A tuer son presque rêve
… pour l'instant.
C'était stupide mais là, maintenant, tout se suite, il avait envie de pleinement savourer.
Il avait envie de faire entrer cet Heero là.
A apprendre à le connaître.
A rattraper le temps perdu.
Juste le temps de lui parler un peu…
Juste le temps qu'il nourrisse ses presque rêves…
Et après il partirait bredouille.
Ou les pieds devant s'il faisait le difficile.
01 ne prenait pas « non » pour une réponse acceptable.
Bredouille.
Parce qu'il serait déçu.
Parce qu'il ne viendrait pas avec lui.
Parce que venir avec lui pour défendre la paix serait détruire la sienne.
Alors il allait baisser son arme.
Le faire entrer.
Le soigner.
Lui faire visiter sa maison.
Lui préparer un petit quelque chose…
Il allait se repaître de lui avec ses yeux, avec ses oreilles.
Il allait nourrir ses presque rêves…
Il allait lui faire croire qu'il acceptait, lui mentir, juste un tout petit peu, par omission.
Comme ça il ne partirait pas tout de suite…
Pas tout de suite…
Il était beau… si beau…
Si droit…
Le plus beau des jardiniers pour la plus belle des fleurs de Lys.
Lui n'était qu'une apprentie fleur
qui cultivait son propre cœur à l'encre de ses pensées.
Pures et impures.
Seul ses sentiments revêtaient une pureté absolue.
Il ne se dépréciait pas, il n'avait simplement pas l'innocence du Lys.
Il avait une certaine douceur. Mais il n'était pas doux.
Il n'était que demi teinte. Seuls ses sentiments faisaient de lui un tout.
Sa folie menteuse, sa folie douce, sa folie tendre, sa folie amoureuse…
Il vivait par elle et pour elle….
Il vivait pour lui
qui
qu'il
soit.
Après un dernier coup d'œil, Duo baissa son arme. Juste un peu. Et s'effaça :
Enfin.
Heero sourit à nouveau, intérieurement, mais ne bougea pas, attendant le feu vert de la charogne.
- Entre. La salle de bain est au fond à droite. Pharmacie sur la gauche. Et pose ta boîte. Je ne vais pas jouer les nounous non plus.
'
Il n'y avait strictement rien de dangereux dans la salle de bains.
Duo n'avait pas cette folie-là.
L'interrupteur de l'entrée- ainsi que de toutes les autres pièces - s'ouvrit automatiquement, vu qu'à présent il faisait trop sombre pour y voir.
C'était un des avantages de l'automatisation.
Il pouvait éteindre vocalement la lumière… mais il ne voulait pas se repaître de l'ombre…
Il voulait le voir.
Le dévorer.
L'aimer avec ses yeux pour le graver dans sa tête.
Il le voulait tellement…
Pourvu…
Pourvu qu'il n'ait pas à le tuer…
Pourvu qu'il n'ait pas menti…
Heero ôta ses chaussures et pénétra la pièce, passant devant lui – Maxwell ne se serait pas permis de lui tourner le dos -, avec au creux de son ventre ce qui ressemblait suspicieusement à une boule.
Il n'en n'avait jamais eu, jamais ressenti la moindre appréhension.
Il avait été déçu de ne pas réussir une mission, de ne pas avoir fait ce qu'on attendait de lui.
Il avait été en colère pour avoir compté une victime de plus. Une victime qui n'était pas prévue.
Une toute petite fille… elle n'aurait pas dû mourir.
Ni elle.
Ni son chien.
Elle n'était pas prévue.
Il s'était senti frustré d'être tombé dans un guet-apens, ayant conduit à la mort du Marchal Noventa.
Il s'était senti bouillir à l'écoute des impressions de Chang, parce que celui-ci avait raison quand il les avait traité d'imbéciles.
Mais l'appréhension… la véritable appréhension, il ne l'avait connue qu'avec Diane.
Diane.
Et là… là il pénétrait… dans ce qui était peut-être son univers.
Ou l'univers de la charogne…
Il reniflait son odeur, se concentrant sur la moindre bribe.
Et constata, non sans soulagement, qu'il ne sentait pas le sexe.
Il ne l'avait pas touchée
Aujourd'hui…
A moins qu'il ne l'ait eue la veille ?
Après tout il avait eu le temps de se laver…
Ne pas penser à ça.
Ne pas penser à ça…
Chasser cette pulsion, cette envie de meurtre immédiat
et entrer dans l'antre…
'
Il ignora la douleur lancinante de sa main droite blessée, de sa pommette gauche en feu.
Il serra la petite boîte contre son cœur
Ferma les yeux.
Le parquais était doux sous ses pieds.
Il ne vit pas la charogne l'observer, ni refermer la porte derrière lui.
Les rouvrit.
Puis scruta la pièce, essayant de taire l'avidité de son regard.
Le fait qu'il se cogna contre la commode, près de la porte, l'aida à remettre ses idées en place.
Il la fouillerait plus tard.
En attendant, il se mit à scruter partout, avec discrétion.
L'entrée était assez grande et donnait tout au bout, par des portes blanches entrouvertes, sur ce qui semblait être un salon.
Il s'approcha un tout petit peu, de sorte à mieux voir.
C'était bien un salon, avec en tout et pour tout un canapé noir, une petite table et un cendrier vide.
Les murs, que ce soit ceux de l'entrée ou du salon étaient blancs et nus… tout était…
Si clair…
Si simple…
Si sombre…
Peut-être impersonnel ?
Et pourtant ?
L'atmosphère…
Et pourtant…
L'atmosphère était à la fois… douce et… oppressante ?
Comme Diane ?
Comme la présence de la charogne dans son dos ?
- La salle de bains est au fond à droite Heero. Tu veux que je te tienne la main peut-être ?
- Hn.
Heero répondit machinalement, sans même prêter attention aux paroles.
Et tout naturellement, Heero se dirigea
à gauche.
Côté cœur ?
Non.
Parce qu'à gauche il y avait une porte noire avec des flammèches rouge s'étendant du milieu, vers le haut .
Une porte… légèrement de biais, de sorte à ce qu'il la voit elle, tout en voyant ce qu'il y avait derrière.
Une porte…
Beaucoup moins casuelle.
Beaucoup plus personnelle.
Beaucoup plus…
'
- Yuy ?
'
Mais « Yuy » n'entendait pas.
Yuy se dirigeait vers la pièce, il se sentait lourd très lourd,
Comme s'il était endormi.
Et il marchait, marchait…
Il semblait que le trajet était d'une longueur disproportionnée.
Le temps était relatif…
Et la voix de Maxwell était lointaine… si lointaine.
'
Duo se sentait curieusement paralysé.
Il était toujours dans l'entrée.
Il ne savait plus comment réagir.
Il ne pouvait que le regarder avancer.
Ses muscles refusaient de lui obéir.
Refusaient.
Tout simplement.
Faire visiter sa maison oui... mais cette pièce-là ??
C'était... trop risqué ?
Trop de lui-même d'un coup ?
Il avait tout le temps de se maudire d'avoir laissé la porte de sa chambre ouverte
pour aller récupérer ce putain de stylo rouge.
Mais… il avait une petite compensation dans son malheur :
Sa main tenait toujours le revolver.
Si quelque chose n'allait pas, il espérait pouvoir compter sur sa main,
que l'anesthésie ne fut que temporaire.
Mais là… Là il ne pouvait rien faire.
Rien faire que le regarder
pénétrer en chair et en os son univers…
Son vrai lui, en dehors des pages.
Après être entrer dans sa peau
il entrait dans sa maison.
Dans son royaume.
Dans son mausolée.
Le mausolée de l'ancien dieu de la mort.
Il ne pouvait qu'être spectateur.
Et il ne se priverait en aucun cas du spectacle.
Entre appréhension et effroi.
Au bord du précipice.
Mais qu'était un précipice pour un pilote de Gundam ?
Yuy avait posé les doigts sur les flammes.
Caressé la porte…
Gratté de ses ongles poisseux.
Reniflé…
Hmm…
Il la reconnaissait.
'
Les murs étaient rouges avec des liserés d'or orangé, comme les ailes d'un phénix.
Les bords de la fenêtre étaient noirs.
A droite de celle-ci, il y avait une table de chevet,
Noire… encore…
et dessus, ce qui ressemblait à un carnet entrouvert.
Et il y avait un tout petit cadre… avec une image… qu'il ne pouvait encore définir. Il y avait plus
important à voir.
Au milieu il y avait un grand lit.
Ses yeux avaient caressé un oreiller rouge gonflé aux extrémités
aplati au milieu… par une tête…
les draps à l'apparence douce…
Les draps rouges…
défaits.
Ses yeux retournèrent à la table.
Retournèrent à l'image.
L'image du cadre.
Ce n'était pas n'importe quelle image…
C'était…
C'était une de ses cartes postales anonymes.
Il en était sûr…
Une carte qui représentait un champ d'agapanthes sous la lune.
Il la reconnaissait parce qu'elle avait une particularité. Le vendeur lui avait dit que chaque carte, bien que représentant le même paysage, avait sa propre particularité.
Il l'avait comparé aux autres cartes et effectivement, bien que ressemblantes, elles étaient toutes uniques.
La sienne était en l'occurrence la seule à avoir des agapanthes d'une couleur bleue tirant réellement sur le violet…
Aussi belles… c'était les plus belles.
Un véritable chant de fleurs…
Oui… c'était chez Diane
A moins qu'elle n'ait donné ses cadeaux ?
Non… tout dans cette pièce respirait Diane…
Elle pensait à lui avant de s'endormir...
Il sourit… extérieurement… béatement… il l'avait trouvée…
La main de sang collée à la porte…
- Je ne sais pas ce qui t'attires autant dans ma chambre Heero, mais…
'
Le mot à ne pas dire.
'
- Ta… ta chambre ?
L'hésitation était légère et surtout, non feinte.
'
Haussement de sourcil.
Méfiance
Totale.
'
- C'est ma maison Heero. Si tu m'as filé sur L2 tu sais que c'est chez moi ici. Ma maison. Ma chambre. Mon lit.
La petite boîte à espoir tomba sur le sol, le couvercle se détacha de la base. Avec fracas.
La lueur meurtrière qui passa dans le regard de Heero ne pouvait être contenue.
- Omae o korosu.
- …
Duo n'eut pas le temps de le voir venir.
Heero venait de se jeter sur lui.
Un coup de feu partit, mais une main enragée avait pu arracher l'arme des mains de son propriétaire.
'
- Espèce de salopard… misérable merde… tu l'as touchée… tu l'as touchée… tu as OSE la toucher…
Coup de pied dans le ventre.
Heero ne broncha même pas, encaissant le coup.
- 'the fuck ?' 'the hell are you talkin' 'bout Yuy ?
'
Uppercut.
Duo apprit à voler contre le mur le plus proche.
Il essaya de se relever… mais il était trop sonné.
Il avait beau avoir des réflexes… il n'avait pas la même endurance que…
'
'
Heero le frappait sournoisement, souriant.
Un coup de genoux dans la poitrine,
Un autre coup de poing, où, avec la force d'impact,il se serait vraiment fait mal s'il n'était pas…
Lui.
Duo serra les dents et retourna la main de Heero blessé.
Sans succès.
Mais c'était une diversion, servant à lui administrer un coup de coude en plein visage, ce qui lui fitéclater la pommette blessée. Puis il lui explosa le genou avec un coup de pied circulaire d'une rare violence.
Duo était à terre mais loin, loin d'être vaincu.
Et Heero, momentanément sonné, ne put que dire :
- K'so !
Duo essaya de localiser le revolver. Une fois trouvé il tenta de se traîner, mais Yuy lui donna un coup de pied dans la main, puis fit glisser le revolver, sachant qu'il n'aurait pas le temps de le prendre et tirer.
Le jeune homme attrapa alors son vis-à-vis par le col de son tee-shirt noir, le traîna par terre avant de le secouer, hurlant à pleins poumons :
- Salopard… pauvre merde… comment as-tu pu… Comment as-tu pu la toucher ? Comment as-tu pu poser les mains sur ce qui m'appartenait, hein ? Comment tu as pu ESSAYER de me prendre celle que j'aime ???
'
"Celle que j'aime ?"
L'américain n'eut même pas le temps de savourer le premier hurlement de son assaillant qu'il poursuivit :
- Parce que tu crois que tu vas t'en tirer comme ça, hein ? Tu crois ? Tu crois vraiment que je vais te laisser vivre après que tu m'ai pris la seule chose qui était à moi. La seule chose…
- …
- Où est-elle hein ?
Une gifle.
Un nez qui saigne.
Reprise.
'
- OU EST ELLE ?
Une autre gifle.
Encore plus violente.
Les joues étaient en feu.
Des petits points blancs brillaient devant ses yeux.
La sueur et le sang coulaient au tempes.
Mais Heero ne donnait plus de coups de poing au visage.
Trop de coups d'un coup pouvait lui briser la mâchoire à la charogne, voire le tuer et il voulait une réponse.
Et Duo le savait, comprenait la manoeuvre.
Si seulement Duo savait de quoi il parlait…
Pourquoi il le haïssait à ce point... pourquoi à ce point...
- OU EST ELLE ? REPONDS-MOI CONNARD, REPONDS-MOI !!!!!
'
"Elle"
Qui ?
Et au milieu de toute cette douleur.
De cette incompréhension totale…
Duo comprit.
Duo comprit.
Duo comprit... qu'il avait un énième fan.
Duo comprit que ce fan le haïssait.
Duo comprit que ce fan aimait…
Diane.
"Celle que j'aime"
Il jubilait…
Il jubilait parce qu'il avait raison…et ce dès le début.
Il jubilait parce qu'il avait réussi à lire en Heero…
Il avait réussi à le comprendre au-delà de tous les mots.
Il avait réussi à l'attirer jusqu'à lui… jamais il n'avait pensé que ce serait ainsi, jamais.
Et pourtant…
Heero était venu jusqu'à lui… pour lui… mais il ne le savait pas…
Heero le méprisait ouvertement.
Heero… était venu le détruire lui pour Diane…
Heero… lui avait menti. Sciemment.
Il n'y avait pas de paix à défendre.
Pauvre de lui… il était venu pour lui… mais il ne le savait pas…
Par contre,Heero savait ce qu'il faisait en le frappant… il était prêt à lui faire du mal.
Il était prêt à le faire mourir…
Il s'était déplacé… pour elle, quitte à marcher sur son cadavre à lui pour l'avoir elle.
Heero… son amour… son amour… lui
paierait cher.
Très, très, très
cher.
Il éclata d'un rire dément, rejettant la tête en arrière.
Il se serait tenu les côtes s'il n'était pas si sonné.
Puis il dit d'une voix très douce :
'
- Vas te faire foutre… tu es venu… ici… Heero… mais pas pour moi, hein ?
- …
- Tu es donc venu pour Diane… la mystérieuse, magnifique, si insaisissable Diane…
- Ne salis pas son nom. Ne prononce pas son nom de ta bouche sale.
- Diane… Diane… Diane…….
- Meurs.
- Pauvre con… Pauvre petit con. Connard, connard, connard… Nanard ?
Un coup de poing dans le ventre. Ce n'était pas le visage.
Encore.
De l'air comprimé.
Du sang écoulé
Encore.
en filet
Mais qu'avait bien pu péché Heero ?
Duo reprit, comme une petite comptine :
- Nanard, nanard ; nanard… Oh Heero… comme tu es… comme tu es con. Tu es censé être une flèche et tu ne comprends pas… tu ne comprends toujours pas…
- …..
Un coup de pied
Quelques os brisés
Mais pas plus qu'une vie, hein ?
Puis des mains autour d'un cou blanc
Pour un mouvement presque sec.
Mais Duo occulta les mains pour ne penser qu'à une partie de sa situation : il était assis au milieu de l'entrée, le tee-shirt au trois-quart déchiré avec un Heero échevelé et à la chemise éventrée entre ses jambes.
- Oh Heero… comme tu es beau mon chevalier en armure de chair… comme tu es fort… comme tu es parfait… Oh oui prends-moi dans tes bras, donne-moi un peu de ta force…
- …
- Donne moi de ta propre force… pour t'asséner le coup de grâce…
- …
- Donne-moi un peu de ta force… pour te détruire…
à l'oreille :
- Veux-tu entrer dans le secret des dieux ? Veux-tu entrer dans le secret de Diane ?
- …
- Veux-tu entrer dans son lit ? Veux-tu que je t'apprenne à lui faire plaisir ? Oh Heeroo…
- …
- Oh je vois, on hésite hein ? On ne veut pas demander… on ne veut pas supplier… son ennemi… Parce que je suis ton ennemi, hein ? tu ne te doutes pas à quel point…
Heero, inspira un grand coup et se calma.
Doucement.
Cette colère ne servait à rien.
A rien.
A rien d'autre qu'à faire sourire cette merde humaine.
Il le savait très bien.
Il choisit de ne pas répondre à la provocation, au lieu de cela il demanda à nouveau, cette fois d'un ton très calme, touten repoussantla charogne:
- Où est-elle ?
- Tut-tut-tut,ça ne marche pas comme ça Heerooo.
'
« Heerooo » en avait assez.
Il serra le cou.
Lentement.
Lentement.
Fort.
Fort.
Doucement.
Doucement.
Que lui seul fut à même d'entendre
le souffle qu'il volait
La vie qu'il ôtait
A
Duo
Maxwell.
'
'
Pas de tergiversations.
Heero ne perdrait plus de temps avec ça.
Mais…
Mais…
Maxwell était prêt à mourir.
Maxwell était prêt à tout pour qu'il ne réussisse pas sa mission.
C'eut été trop d'honneur…
C'eut été s'être donné trop de mal
pour rien.
Il ne pourrait jamais tirer d'informations d'un cadavre…
C'était un fait.
Il aurait tout le loisir de le tuer…
Après.
Contre toute attente, Duo, au lieu de tousser et de se débattre, s'était contenté de poser délicatement les mains sur les poignets de son assassin.
Puis il s'était mis à réciter, d'une voix sensuelle, si sensuelle…
Ses lèvres entrouvertes.
Ses pommettes à peine tuméfiées.
Ses yeux de chat…
Pour une souris de taille :
'
- « J'aime une âme qui n'existe pas,
dans une enveloppe si forte
qu'elle se brise à mesure qu'Il avance
dans sa chaotique et si organisée
existence… »
- Tais-toi….
- Mais je croyais que tu voulais que je parle Heero… que je te parle de Diane… alors je vais te parler te parler d'elle, en employant ses mots… n'est-ce pas mignon de ma part ? Ecoute-moi… écoute ça…
La voix s'était faite encore plus caressante…
'
- « Cette non âme a pour corps
un cœur…
Il ne peut être qu'un objet,
Une arme à double tranchant
Une arme de sang, de puissance absolue,
Arme de vie quand il se bat
Arme de mort quand il s'arrête. »
- Je t'interdis…
'
Les paupières mi closes s'ouvrirent et fixèrent d'un éclat encore plus inquiétant les yeux bleu de Prusse.
La voix caressante se fit coupante.
'
- Viens-y Heero, je te mets au défi de m'interdire quoi que ce soit. Petit trou du cul. Ecoutes...
« Le cœur contrôle le flux
le cœur est gorgé de ce liquide carmin
et ses mains en sont pleines.
Les miennes aussi »
- …
'
La voix était plus caressante encore, soyeuse, inspirée…
Heero se sentait… troublé…
Malgré lui.
- « Et il m'emplit le corps
de l'eau de vie rouge
Il me fait vivre.
Il est mon cœur
Sans âme »
'
Colère froide de l'ennemi.
- Ne la salis pas…
- « Il me fait vivre
Malgré moi »
- NE LA SALIS PAS !!!! Tu vas la fermer ta sale gueule ?
/Sourire.
Oh… il était vulgaire.
O comme il aimait lui faire perdre le contrôle…
… à ce scélérat qui l'avait pris pour le pire des idiots…
et quelque part il l'était, oui.
Quelque part…/
- « Et je m'enivre de sa non présence
Et je meurs en silence…
Je l'ai pris en pensée »
Léger mouvement du bassin de la « victime »
Resserrement des mains autour du cou, de la part du « bourreau »
Ce salopard semblait… réagir… à sa présence…
- Ordure. Dépravé. Comment oses-tu prendre ses mots. Prendre ses mots qui ne t'appartiennent pas…
Mais Diane lui appartenait-elle ?
Non il ne devait pas douter…
'
Mais Duo continuait, indifférent à la douleur,
Indifférent à tout
Sauf au regard de celui qui l'enlaçait
Celui qui était
à contrecœur contre son corps
et en même temps de son plein gré.
Celui qui voulait l'éliminer… celui qui était son ennemi…
Son amour…
'
Et il continuait sa litanie :
- « Mais la réalité m'a appris
à haïr les jolies fleurs
à haïr et à les envier
d'avoir su se cultiver
sur un champ de bataille »
- …
Duo s'interrompit, le regard ensorcelant, violet sombre et noir de haine, noir d'amour, noir de rage et en même temps, une lucidité folle.
Ses cheveux s'étaient totalement dénoués, formant de longues vagues châtaines, caressant son visage, épousant son corps, certaines mèches s'enroulant malgré elles autour de son ennemi.
Son amour… sa rage.
Sa damnation.
Il s'était arrêté exprès, savourant le corps de Heero sur le sien, ses cuisses puissantes et nerveuses de chaque côté de sapeau « alanguie », savourant sa déchéance future à même son corps.
Savourant son propre souffle qui fuyait son enveloppe plus que charnelle, alors que les mains du chevalier s'évertuaient à chasser sa vie.
Méthodiquement ?
Tout doucement
Pour ne pas qu'il meurt trop vite.
Savourant sa propre destruction.
Destined to kill me…
Heero ne dit plus rien. Il aurait pu lui rompre le cou rapidement, tant ses muscles étaient tendus.
Tant sa colère menaçait de s'échapper de son corps pourravager tout ce qui était autour de lui.
Tout ce qui était peut-être Diane.
Diane…
Ses mots à elle dans sa bouche à lui. Dans sa bouche sale, indigne.
Ses mots à elle s'écoulaient si…
Dans sa bouche…
Si…
Dans sa bouche
Si… naturellement…
Comment le ton pouvait-il être à la fois doux et plein de fiel ?
Comment pouvait-il ressembler à une danse,
Une danse des mots,
Une danse d'amour ?
Une danse d'amour à mort ?
Comment arrivait-il à s'approprier les mots de sa Diane ?
Comment
OSAIT
Il ?
Les doigts compressèrent la trachée,
la carotide.
Avec une lenteur sadique, extatique.
/Le souffle de Duo s'échappait par filet,
Il avait mal.
Ses yeux voulaient se fermer
mais il les gardait mis clos .
Il voulait voir.
Il voulait voir Heero.
Il voulait que Heero le regarde lui,
Alors qu'il était sous lui,
Entre ses cuisses,
La bouche entrouverte, extatique.
Alors qu'il se tenait à la place même que Heero gardait
pur Diane.
Quelle ironie…
Il rirait si l'air n'était pas son bien le plus précieux
après le corps sur le sien.
Il ne fallait pas qu'il succombe…
Il ne fallait pas qu'il succombe… avant qu'il ne comprenne…
Oh comme il voulait qu'il comprenne…
Comme il ferait tout pour qu'il comprenne…
Serait-ce la dernière chose qu'il ferait, Yuy comprendrait…
Comprendrait sa douleur…
Dans tous les sens du terme.
Il s'interromprait donc.
Les doigts se desserraient très légèrement.
Quelque chose devait intriguer son bourreau.
Quelque chose allait-il faire tilt ?
Il aurait bien ri… si ce n'était pas… inapproprié dans son état.
Il reprendrait les quelques millimètres cubes d'air.
Petit à petit.
Pour pouvoir finir son poème.
Pour le finir lui…/
Quelque chose…
Quelque chose essayait de gratter aux portes de la conscience de Heero.
Quelque chose…
De loin…
Si loin…
Quelque chose qui venait
depuis qu'il avait franchi
le seuil
de la supposée maison de son amour.
De celle qu'il était venu délivrer en même temps qu'elle le délivrerait lui
de ses tourments intérieurs ?
Pour qu'elle se réfugie dans se bras
et que lui trouve refuge dans son cœur…
Celle qui le comprenait mieux que lui-même.
Celle qu'il n'avait pas conscience de chercher… jusqu'à ce qu'il la trouve.
Celle… qui était à distance devenu son univers, son contenant
« Le corps de son âme. »
Et il souhaitait ardemment la faire sienne comme ils avaient communié en esprit, en pensée, à distance.
Communier par les mots.
Par l'émotion suscitée au détour d'une phrase,
Au détour du péché,
Au détour de la souffrance.
Au détour de son être.
Au détour…
un être qui ne se détournait pas de lui en le connaissant en profondeur.
Un être qui continuait à écrire quand même, à laisser des messages pour qu'il ne perde pas espoir…
Qu'était un soldat sans guerre à mener ?
Qu'était un homme sans quête, sans but dans la vie ?
Qu'était un homme sans amour ?
Qui était-il, lui, celui qui avait un nom.
Un nom… de code.
Il rêvait secrètement – oui rêvait car c'était un vrai rêve - qu'elle le rebaptise…
Un renaissance…
Mais…
Cette impression…
Ses sens…
Cette… chose…
/Le souffle peinait à revenir.
L'air avait du mal à s'acheminer vers les poumons…
Le cœur ralentissait/
Cette chose
elle grattait,
grattait…
Doucement au début,
comme les griffes d'un chaton sur le pied d'une chaise.
Avec méthode
Et conscience
Elle laissait son empreinte.
Lentement mais sûrement,
La surface s'effrite,
Se déchire en copeaux…
Son esprit à lui était de bois
et la chose faisait
De plus en plus
Mal
Et grattait,
Grattait,
grattait
pour graver un message…
pour lui dire…
quoi au juste ?
Que Maxwell était un ancien camarade ?
Inutiles inepties.
Il n'avait plus aucune raison de le laisser vivant
si ce n'était une : son lien avec Diane,
Lien établit puisqu'il vivait ici et semblait connaître ses vers par cœur.
Mots qu'il s'appropriait… qu'il s'appropriait… bien.
Très bien.
Trop bien.
'
Ce que Heero considérait littéralement comme un déchet humain, ce qu'il méprisait ouvertement, pouvait s'exprimer à travers les mots de sa déesse.
Cette larve humaine pouvait prendre vie devant ses yeux à lui.
Ce semblant d'être qui jusqu'alors n'avait pour lui aucune existence tangible.
Celui qui vivait encore juste un peu, pour lui servir de pont entre lui et son or.
C'était elle qui rendait la voix de Maxwell douce alors qu'ilétait en train de s'éteindre. Non ?
C'était elle qui rendait l'expression de Maxwell si sensuelle, parce qu'elle s'incarnait en lui, à travers ses écrits. Non ?
C'était elle qui rendait Maxwell si beau à cet instant, si beau… elle, a qui il avait volé les mots. Sa bouche était infâme et impie,
Ses pensées étaient impures… Non ?
/Le souffle peinait à revenir.
L'air avait du mal à s'acheminer vers les poumons…/
Mais pour Heero... ses mots… ses mots à elle dans sa bouche à lui, faisaient… des miracles.
Ses mots… donnaient une lumière à la charogne.
Ses mots à elle lui faisaient regarder son corps à lui.
Du pur purin, du pur fumier, pouvait sortir la plus belle des cultures.
Heero avait appris les poèmes par cœur mais ne les avaient jamais récités à haute voix, parce qu'il ne se sentait pas assez digne d'y poser la voix.
Pourtant, il avait traqué Diane, se sentant digne d'elle, se sentant adressé à travers chaque tome.
Qui était-il lui ?
Qui était ce Maxwell pour se sentir si proche d'elle, pour apporter sa propre essence aux paroles de sa belle ?
Et pourquoi se sentait-il si… si familier… si concerné quand Maxwell répétait les mots qui n'étaient pas les siens ?
Diane parlait de lui dans ses écrits. Ce n'était pas elle qui parlait. C'était Maxwell.
Duo.
Diane l'aimait…
Duo… lui parlait à lui en volant les mots d'une autre… les mots qu'elle avait écrit pour lui en pensant à lui.
Mais pourquoi réagissait-il ainsi ?
Pourquoi réagissait-il… tout court ?
Pourquoi ?
Ce n'était pas Diane qui parlait.
C'était Duo.
Il devrait n'avoir aucune réaction.
Aucune.
"There are too many questions
There is not one solution
There is no resurrection
There is so much confusion"
Diane… Diane n'avait pas de voix et Duo venait d'en poser une sur ses mots, comme on mettrait un cœur entre les mains…
Comme un serpent remettrait une pomme.
Comme un serpent disséminerait lentement
Son
Venin…
Virus…
Dans son corps.
Dans sa tête…
Gratte,
Graaatte…
surface
en copeaux.
Pourquoi était-il moins troublé par les mots prononcés que par celui qui les prononçait dans un filet de voix ?
Dans un filet de sang ?
Pourquoi cette voix plus adulte, rauque de la strangulation progressive appliquée par ses sadiques soins effleurait des zones jusqu'ici atteintes uniquement par son unique… amour ?
Gratte,
Graaaatte…
surface en copeaux.
Unique ? Amour ?
Etait-il vraiment unique aux yeux de Diane ?
Non.
Ne pas douter.
Ne pas douter…
Elle était à lui.
Elle était son amour
Elle était sa vie.
Elle était sa mission.
Sa mission…
Gratte,
Graaaatte…
surface en copeaux ?
L'énormité de son entreprise frappait de plein fouet un Heero
jusqu'alors beaucoup trop enfermé dans ses émotions.
Des émotions qu'il avait suivies comme on lui avait jadis conseillé.
Il voulait changer de vie… trouver un but à son existence… et tout ça par le plus grand des hasards…
En allant chercher le cadeau d'une princesse, il avait trouvé la sienne…
La sienne…
Ou plutôt elle l'avait trouvé lui.
Elle avait mis son cœur à nu, dénoué le fil de ses pensées, pour qu'il la rejoigne…
Elle s'était faîte insaisissable… il n'avait pas assez bien cherché.
Il avait encore sa précédente mission dans la tête.
Réléna…
Mais à présent… à présent qu'il s'était purgé de ce qui était « autre »,
de ce qui n'était pas elle…
A présent qu'il ne se consacrait qu'à elle
Qu'à elle…
A présent qu'il touchait du doigt son rêv- objectif
comme sa main en sang avait touché la porte…
Pourquoi…
Pourquoi avait-il mal ?
Pourquoi ressentait-il une douleur à la tête
Et dans sa poitrine.
Pourquoi son estomac se contractait-il ?
Qu'est-ce que son propre corps essayait de lui dire ?
Qu' il s'était coupé du monde pour ne se consacrer qu'à sa belle ?
Qu' il avait volontairement fait abstraction du monde extérieur pour se tourner vers l'intérieur ?
Mais il le savait déjà !
Pourquoi se sentait-il nauséeux ?
/Le souffle peinait à revenir.
L'air avait du mal à s'acheminer vers les poumons…
Mais il arrivait quand même.
Il arrivait…/
De temps en temps, Heero avait bien des éclairs de « lucidité » dans sa lucidité toute froide, dans
sa quête.
Dans sa « folle entreprise », folle pour quiconque ne pensait pas comme lui.
Dans sa mission d'une logique effarante mais logique quand même.
Il savait que ce qu'il faisait n'était pas normal et il n'en n'avait cure.
Mais voir… mais le voir lui… le forçait à mieux se regarder lui-même…
A se regarder… mieux, oui.
Et à ne pas faire abstraction
de l'aberration.
Ne pas avoir cure d'une action était une chose.
Ne pas avoir cure des conséquences étaient une autre chose.
Délibérément omettre des paramètres était complètement différent.
Et c'était ce qui était effarant.
Heero, en se fermant au monde pour se focaliser sur sa mission jusqu'à l'obsession avait peut-être commis une terrible erreur…
Gratte,
Graaaatte…
surface en copeaux.
"There are too many options
There is no consolation
I have lost my illusions
What I want is an explanation"
Un soldat se devait de prendre tout en compte.
Tout.
Malgré des méthodes à première vue similaires, ce n'était pas le soldat qui avait recherché Diane, mais bien Heero.
Le soldat n'aurait jamais perdu de vue son objectif certes. Mais il n'aurait jamais perdu de vue… le reste.
Rester attentif.
Anticiper.
Agir.
/Le souffle peinait à revenir.
Mais il revenait quand même.
L'air avait la puissance du feu.
Il balaierait bientôt,
Très bientôt
Un filet d'air
Pour un cyclone
dévastateur.
Les yeux violets observaient les yeux bleus.
Ils semblaient… légèrement confus.
Il semblait réfléchir…
Parfait./
Heero avait voulu imiter le soldat pour retrouver Diane… mais il n'avait pas pu ou su aller au-delà d'elle.
Comme on tomberait dans un puits avec la lumière du jour au dessus de soi… et une corde à côté, prête à vous délivrer, qu'on ignorait délibérément.
Il était si facile de rester à l'intérieur… si facile…
Si facile de rester dans l'ombre, si facile de ne pas voir, d'oublier les impressions… d'oublier la couleur, la saveur,
L'odeur.
Si facile de s'en créer… si facile de rester dans un univers rassurant…
Si facile de rester en Diane…
Alors penser à autre chose qu'à elle ?
Non ? C'était se retrouver tout seul…
C'était retrouver le monde, pas son monde intérieur…
C'était prendre le risque d'échouer, même s'il était minime…
C'était se sentir bien, se sentir compris, aimé à chaque seconde…
Chaque seconde…
Et cet amour, le soldat n'en avait cure.
Mais Heero en avait besoin.
Terriblement.
Gratte,
Graaaatte
Surface en copeaux.
Et le vrai soldat revenait,
revenait…
Inlassablement.
Revenait…
Déciller.
Revenait… vraiment,
A coups d'images.
Sans mots.
Sans persuasion.
Sans « on va »
Le soldat n'avait pas besoin de hiérarchiser ses pensées.
Il
était
Hiérarchie.
Gratte,
Graaatte
Surface en copeaux.
Moteur…
Action.
Image…
Duo, apparemment se sentait comme… possédé par Diane.
Aussi.
Duo
Et
Lui.
se ressemblaient.
S'ils étaient déjà deux, c'est qu'il n'était pas unique.
…
S'ils étaient déjà deux…
…
qui était dans la tête, dans le cœur, dans le corps de Diane ?
Qui d'autre que lui ?
Maxwell… peut-être avait-elle écrit ces mots enfiévrés pour Maxwell…
Après tout elle avait partagé son lit.
Son lit… .
Mais…
Mais les mots lui ressemblaient tellement.
Mais…
Mais les mots…
les mots ne pouvaient être pour cette charogne.
Il était beau… beau dans la souffrance.
Il était passionné.
Ses cheveux étaient…
Non.
Ce n'était pas possible.
Elle avait… partagé son corps… et seulement son corps…
Seulement son corps…
C'était trop. C'était déjà l'enveloppe.
Mais ce qui comptait était l'intérieur…
Elle comprendrait son erreur…
Elle comprendrait en le voyant…
Non ?
Et ce sourire
Ce sourire…
qu'il voulait arracher.
Ce sourire de celui qui savait.
Ce sourire de vainqueur qu'arborait l'homme à terre.
Le cœur et la bile au bord des lèvres.
Le sang au coin des lèvres.
Le corps à même le sol.
Ses mains à lui à même son cou blanc et rouge
et presque violacé.
Hm.
Non, Heero ne se laisserait définitivement plus détourner de son objectif.
Une énième fois. Une énième résolution. Une énième. La même.
Même s'il avait pris des chemins de traverse…
Encore et encore…
Même s'il s'auto persuadait…
Encore et encore…
Même s'il… se leurrait ?
Un espoir fou était-il un leurre ?
Etait-il vraiment fou, même s'il l'admettait clairement ?
Et si Maxwell était déterminé à garder son secret…
Il l'emporterait dans sa tombe.
Et il passerait le reste de ses jours à chercher la dame de ses pensées.
La dame de son cœur…
/Le souffle… le souffle était suffisamment revenu
Pour donner le coup de grâce
avec grâce, sensualité…
et un mépris total.
Tout en douceur
Avec haine farouche
débordante de bonnes intentions.
Avec un amour inconditionnel
Duo n'était pas double
Il était multiple.
Il était humain.
Il ressentait tout à la fois
Et il l'exprimait…
Doux…
Si doux…
Si doux…
Si… glacial.
La morsure du froid pouvait être terrible.
Le froid pouvait brûler.
Le froid pouvait tuer.
Oh oui.../
Le froid, la douceur... une voix...
le chant du bourreau.
- « Le cœur contrôle le flux
le cœur est gorgé de ce liquide carmin
et ses mains en sont pleines.
Les miennes aussi »
"There is no comprehension
There is real isolation
There is so much destruction "
Heero secoua la tête.
Une fois.
Ses mains dont il ne s'était même pas aperçu qu'elles avaient arrêté leur progression logique, se resserrèrent autour du cou de l'ex dieu de la mort.
- ….
« Les miennes aussi »
'
Heero secoua la tête.
Deux fois.
Le regard était blanc,
Vide.
Il ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir.
Ses mains serraient encore et encore… mais avec plus de douceur.
Presque… avec deference .
- Li…
"There is no comprehension
There is real isolation"
'
« Les miennes aussi »
Heero desserra imperceptiblement ses doigts…
- Lie
Les miennes aussi
"There is no comprehension
There is real isolation"
Où est la Belle au Bois Dormant ?
Où était sa Belle ?
Sa femme ?
Où était son cœur ?
Et Duo de continuer, les yeux-poignards dans le regard bleu de Prusse devenu presque hagard.
Une lame dans le cœur du Tsar.
Toujours doux,
toujours doux,
toujours froid,
toujours froid,
Toujours sensuel,
Toujours sensuel..
Toujours…
mortel.
- « Mon corps est une âme
Mon âme est un corps
Je vis à l'intérieur
J'y brûle »
« A l'intérieur… »
Heero se demandait pourquoi,
pourquoi, à l'aube de sa mort, son regard était-il si vibrant…
Pourquoi ses paroles, le ton de sa voix, étaient-ils si réels, si réels.
Diane… sa Diane… se parait de mots
se couvrait de pages,
s'effeuillait de ligne en ligne, restant mystérieuse.
Duo… pourquoi avait-il l'impression de voir… son âme à lui.
Pourquoi…
Pourquoi le regardait-t-il lui.
POURQUOI ?
"There is no comprehension
There is real isolation"
Et la voix qui continuait inlassablement, clairement même si elle faiblissait, doucement, si doucement...
et les mains qui continuaient à serrer, serrer…
- « J'aimerais être le cœur de l'homme sans âme
J'aimerais être son cœur.
J'aimerais qu'il ne soit plus le mien
et en même temps j'aimerais qu'il le reste.
- ...
- «J'aimerais aimer sans avoir mal.
Mais c'est cette même douleur qui rend à mes yeux
Mon amour…
Ne m'appartient pas »
Où était sa belle ?
QUI était sa belle ?
Avec une force insoupçonnée, Duo détacha la main de Heero couverte de sang.
Il y posa les lèvres délicatement, si bien qu'on aurait dit qu'il portait un rouge à lèvres carmin.
Un rouge sang à l'odeur métallique.
Gratte,
Graaaatte
Surface
en
lambeaux.
Les griffures dans la tête de Heero à présent se faisaient hurlement.
Elles hurlaient,
Hurlaient.
hurlaient à lui déchirer la conscience.
A brûler ses œillères.
A le broyer.
A comparer.
A assembler.
A en avoir envie de rendre.
Diane M…
Duo… Maxwell…
Il aimait… une chimère ?
Diane… n'existait pas ?
Non ?
Si ?
Sa Diane… non…
"There is…"
Et la lumière sombre fut.
Simplement.
Et les réactions des deux protagonistes furent
tout aussi simples.
Des yeux bleus à peine écarquillés.
Une main qui se tétanise sur le coté d'un cou.
Une tête qui se relève légèrement.
Des lèvres rouges qui se posent sur une bouche entrouverte.
Une lèvre inférieure mordue.
Un sourire… Un regard qui se fige…
Une voix qui glace le sang
en douceur…
Un murmure :
- Souffre… Heero…
Le choc.
Puis le silence.
"There is… so much destruction"
Owari under my skin !
Lasuite dans l'épilogue en 2 parties : la mante religieuse !
A pluch' !
Mithy /retourne à Cuba parce qu'elle va se faire lapider c'est sûr lool/
Ps : prière de ne pas s'emballer… pour l'instant, la fic n'est PAS terminée lool!
Ps 2 : vous comprenez pourquoi c'est long ? Pourquoi j'ai dû partitionner UMS ?
Vi, hein ? lool
Ps 3 : je peux mettre plus longtemps à poster l'épilogue yeppa vu la dose que vous avez ! (y croit très fort mdr !)
