Disclaimers et tout le tralala dans la 1ère partie.

Mici à toutes les personnes qui m'ont reviewée, je vous répondrais qd je pourrais !

Dédicace spéciale : à ma Mi pour la cheer up ! A ma Zorkynamoi que j'aime et à qui je dédis cette fic, et câlins très forts à tite M

Kissounours à ma tite Lilith et à ma Luna et poutoux de la mort ki tue la vie à mon tit poulpe :-)

Micis reviews chap précédent à : Ellie 351, Yami-rose, Ali-Chan, Yohina, Kaorulabelle, Brisbinette, mon tit padawan, Clôtho, Hanako 32, Anaxarete, Miss Parker Larm, yukiko Angel

Bon alors c'est la fin ! – oui enfin XD – Mes fics je les termine même si pour certaines je mets le temps !

TRES IMPORTANT : ceci est de la fiction et seulement de la fiction. Moi je connais des gens comme eux, je leur conseille de consulter !

J'espère que ça vous plaira !

¤ Fuit TRES LOIN ¤



Le Venin.

¤

La Mante Religieuse 2/2

¤

Pov de Heero, 21 Mars AC 201, hôpital des Preventers, L2.

¤

Il fait froid…

Il fait un froid terrible à l'intérieur et j'ai des sueurs.

J'ai froid et mal au cœur, il bat beaucoup, beaucoup trop vite

et j'ai un goût de bile dans la bouche.

Je ne sens presque rien à part ça.

J'ai le cou qui me brûle à peine à mesure que ses mains serrent

Serrent

Serrent…

A mesure que son rictus se fait sourire,

A mesure que j'étouffe

A mesure que ma mort arrive…

Mais pas celle que je veux.

Et je ne peux pas bouger de moi-même, drogué de peau, mais pas de tête. Lucide je suis, peut-être trop.

Et mon corps se convulse à mesure qu'on tente de le tuer, de me tuer à travers lui.

A mesure que j'ai conscience que ma vie me quitte peu à peu.

Mais ma mort ne m'emmènera pas où je veux.

Parce que ma Mort… celle que je veux

ne veut pas de moi.

Puisque Elle

est en train

de me tuer.

Elle a pris sa décision.

Elle me regarde impassible.

Il est le silence.

Le sourire n'est que sur ses lèvres.

A ses yeux je ne suis rien.

Mes yeux sont ouverts.

¤

Mon esprit reste désespérément conscient,

pourtant j'ai perdu le décompte.

Je suis surpris.

Dans ma tête il était vivant

et dans mon cœur il était mort. Physiquement.

Dans ma tête je n'avais pas le droit de le porter dans mon cœur, après mes mains sur sa gorge.

Et pourtant je ne l'aimais que plus. et je l'aime encore et encore et encore

A mesure que ses mains serrent…

que je sens ses doigts…

Je me rappelle parfaitement son souffle et son sang.

Je me rappelle de tout même attaché dans ce lit et observé comme un rat de laboratoire.

Il a dû en tuer du monde ici. Sinon on serait déjà venu.

A moins que ça ne les divertisse ?

Qui sait ? Un énième test ?

Dans cet hôpital où, le temps que le personnel médical pénètre la chambre, j'entends les hurlements de ceux que l'on juge fous ?

Où les rires de hyènes, le temps d'un entrebâillement, déchirent le silence ? Où dès qu'en cri se tait un corps disparaît ?

Serre, serre encore…

Mais pour moi qui hurle à l'intérieur, l'étouffement ne sert guère.

Le sourire est toujours en place.

Son regard se fait… froid.

Et mes yeux sont à la fois étonnés et ravis.

Il est là. Même s'il ne veut pas de moi.

Je n'ai pas le droit d'être déçu.

Je n'ai que ce que je mérite, hein ?

Il est le silence.

¤

Même au plus profond de mon esprit clairement sociopathe.

Je me rappelle les faits.

Je ne suis pas fou et quelque part je suis heureux de ne pas l'être, parce qu'ainsi je n'oublie ni ce que je lui ai fait, ni ce qu'il m'a fait.

Parce que je n'oublie pas que je l'aime.

Parce que je le vois

Et que je le sens.

Je sens ses mains sur moi, si fortes… j'ai un peu plus mal.

Et d'un autre côte j'aurais préféré l'être, fou. Pour ne pas avoir conscience de ce qui fait mal.

De ce que celui que je considère comme ma Mort ne veuille pas mort.

De ce que je n'ai pas expié encore.

De ce que je ne sois pas digne de lui.

C'est fou… hein ?

Serre, serre…

Bon sang, serre !

Serre à tout faire éclater.

Serre à ce que mon cœur sorte de moi.

Serre.

Son regard se fait méprisant.

Comme je l'ai méprisé.

Juste retour.

Mes yeux comprennent.

J'entends son souffle.

Calme.

¤

Ma parole suis-je si difficile à tuer ?

Pourquoi ma carotide n'est-elle pas encore enfoncée ou rompue ?

Pourtant la strangulation est maximale…

J'ai envie de sourire ô ma Mort

Car on a fait de moi un être dont la mort ne veut pas.

Un être dont la peau est plus dure.

Un surhomme presque immortel.

Qui peut se briser et se recoller.

Qui peut plier sans jamais se rompre.

Qui peut se remettre.

Qui peut perdre le souffle mais son corps se met automatiquement en réserve.

Son corps cherche à survivre… car sa mission est loin d'être terminée, n'est-ce pas ?

Programmé pour survivre malgré tout.

Tu as beau vouloir me tuer de toutes tes forces…

Tu n'y arriveras pas comme ça…

Je te vole ta vengeance mon ange… mon démon.

Et je te souris avec les yeux, alors que tes lunettes glissent,

Que ta coiffe tombe.

Que ta natte glisse sur ton épaule pour épouser mes draps.

Je ne la connaissais pas comme ça, sa natte.

Faut dire que ça fait un an…

Faut dire que les choses changent…

¤

Alors que tu penches ton corps vers moi, que tu mets tout ton poids sur tes mains,

que tu puisses en finir.

Que tu puisses te débarrasser de moi.

Parce que c'est ce que tu veux, hein ?

C'était ce que je voulais moi, pour toi, il y a si longtemps…

Mais je ne savais pas… où je refusais d'admettre…

Et toi aussi tu refuses, là.

Tu refuses d'admettre qu'on est faits l'un pour l'autre…

Alors que tu l'as prêché sous un nom d'emprunt.

Et je te souris encore alors que tu détruis mes espoirs d'être avec toi en enfer, s'il existe.

Il n'y a pas de paradis pour les meurtriers, faudrait ptet pas rêver non plus.

Mes yeux te narguent.

Je

Veux

Te

Faire

Mal.

Autant

Que

Tu

Me

Fais

Mal.

Ma vengeance… ma cigarette du condamné.

Ma vengeance interdite ? Mais les interdits je les brave…

Maintenant que je sais que tu es en vie…

je te hais de ne pas être mort.

Les donnes changent quand les situations changent.

Même si mes sentiments restent les mêmes.

Je rêve du chaos.

Je suis le chaos.

Mon propre chaos.

Tu es ma perte.

Et je t'aime…

¤

J'ai cent fois joué ma mort dans ma tête et là je la vis.

C'est le plus beau et le plus destructeur de mes jours.

Car tu ne viens pas avec moi.

Et tu ne me pardonnes pas.

En même temps… j'ai beau t'aimer comme personne ne le comprendrait,

ma haine à ton égard est équivalente.

Alors je te souris de me faire mal au cœur.

Je te souris de m'apporter ta présence avant que je ne succombe. Parce qu'aussi indestructible que je sois, je vais succomber, hein ?

Je te souris de ma mort de si mauvaise foi, si réticente à la laisser m'emporter.

Je te souris de haine d'amour, mon amour…

Ma Mante Religieuse qui refuse de se nourrir de moi…

ou qui cherche à aspirer mon dernier souffle ?

Vase communicant ?

Je me nourris de ta haine, de ton envie de me détruire.

Je me nourris à même ton essence.

Je me nourris de toi alors que mon corps refuse de mourir.

Il est blessé mais ne succombe pas.

Il rompt mais ne plie pas.

¤

Tu ne veux pas de mon cœur, mais tu veux ma mort ?

Tu ne veux pas de mon corps mais tu me serres le cœur ?

Tu ne veux pas me prendre moi, mais tu veux ma vie ?

Tu ne veux pas me rejoindre, tu ne pardonnes pas l'impardonnable.

Si je croyais en un quelconque dieu je me dirais maudit.

Mais je ne crois qu'en moi et jusqu'à présent je te croyais mort.

Et jusqu'à ce que je sente mon souffle s'envoler sur ton visage qui se rapproche, priant que mes pupilles se dilatent,

priant que mes yeux perdent de leur couleur,

priant pour que mon regard perde de son intensité.

Tu veux me laisser à la mort,

Laisser mon corps devenir poussière

Ou le faire disparaître jusqu'à ce que rien ne reste de moi, rien de recyclable.

A moins que tu ne laisses mon corps à la science ?

Je n'avais que faire de mon corps.

Je n'avais que faire de moi.

Jusqu'à toi.

Et tu te penches encore, jusqu'à te trouver à des millimètres de mes lèvres.

Vas-y.

Serre plus fort.

Qu'on rigole.

Mort-vivant dont j'inhale l'haleine

et la supposition que tu n'étais peut-être qu'une illusion s'envole.

Parce qu'une illusion n'a pas de saveur.

N'a pas ton odeur.

Mes souvenirs ne font pas le poids face à toi.

Et tu ne dis rien, toujours.

Et ton regard me méprise, toujours.

Et moi je te souris, toujours.

¤

Tes écrits m'ont révélé à moi-même, mais tu le sais, hein ?

Et j'ai juré que tu serais à moi, mon âme-amante.

Nous partageons le sang mais nous ne serons jamais frères,

Même si nous avons été compagnons d'armes.

Ma Mante Religieuse.

Mon Unique amour… ce que je n'ai jamais ressenti,

Ce que d'autres tueraient pour avoir.

Et ceux qui le fuiraient s'ils savaient jusqu'où cela pouvait les mener…

Mais moi je ne suis pas fou.

Parfaitement conscient d'où je mets les pieds.

Parfaitement conscient d'aller vers ma mort à pieds joints.

Parfaitement conscient que tu ne veux plus de moi et que tu réclames vengeance.

On peut être terrifié à l'idée que ses espoirs se brisent.

Et en même temps terrifié à l'idée que ses espoirs se réalisent.

Je n'ai jamais pensé que tu étais vivant.

Tout est possible.

Il ne faut pas oublier que…

Je

Suis

Heero

Yuy.

Et je souris encore avec les yeux.

Et dans ses yeux il y a de la colère cette fois.

Et il serre encore.

Continue…

Continue...

J'aime sentir ta haine, mon amour.

Je l'aime.

Je t'aime.

Je te hais.

¤

Mais je peux être persévérant… comme tu l'as été, jusque dans ta mort.

Jusque dans ta pseudo mort.

Et tu vaux que je me batte, n'est-ce pas ?

Jusqu'à mon dernier souffle, hein ?

Tu vaux que je te fasse mal autant que tu me brises.

Autant que tu m'as fait renaître dans un corps de légume, l'esprit plus affûté que jamais.

Alors…

Tu peux toujours serrer, mon cœur…

Tu peux toujours serrer,

Serrer…

Tu peux toujours sourire…

Mais mon corps ne veut pas partir.

Ma gorge ne veut pas se rompre.

Je ne veux pas rompre avec toi.

Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça, Ma Mort,

Ma Mante Religieuse.

Mon

Duo.

Et je te défie…

Avec

Les

Yeux.

¤

- Pourquoi tu ne veux pas crever ?

¤

Il me parle tout doucement.

Presque contre mes lèvres.

Ses mains sont toujours sur ma gorge.

Mais pas moyen Duo : je ne meurs pas.

¤

- Réponds-moi… toi le poison de mon existence… Pourquoi tu ne veux pas crever ?

¤

Il me parle tout doucement encore et il m'observe.

Son regard a perdu du mépris et de la colère.

Il semble ne pas comprendre.

Et moi je ne peux pas lui répondre : mon corps et ma tête luttent côtes à côtes à présent,

mais je ne peux pas parler.

¤

- J'ai su très vite que je t'aimais, Heero, même mal. Même très, très mal. Tu m'as irrémédiablement perverti, empoisonné par ta seule existence. Et j'ai voulu m'éloigner de toi, pour me délivrer de toi toutes ces années et en même temps… j'ai voulu t'envoyer des indices, j'ai semé des petits cailloux rouge sang pour que tu puisses venir à moi… j'ai voulu t'entraîner dans ma folie.. Et j'ai réussi de manière inespérée.

¤

Il serre un peu moins.

Il me parle un peu plus.

Son regard change.

Il n'a pas changé.

Presque pas changé en un an.

Sauf que là il est habillé en femme.

Et qu'il semble plus maigre.

¤

- Et tu es venu. Et tu l'as voulue elle et pas moi… alors qu'elle était une partie de moi… tu as voulu me tuer pour elle. Tu m'as méprisé pour elle. Dis-moi, mon amour… qu'est-ce que ça te fait de voir que celle… celui qu'on aime vous rejette comme vous l'avez rejeté ? Qu'est-ce que ça te fait de voir que celui que tu aimes est venu d'entre les morts pour te détruire. Parce que je vais te détruire, Heero, autant que j'étais détruit. Autant que tu m'as détruit.

¤

Il essaie de faire revenir mon regard craintif.

Il peut toujours sourire.

Je ne lui souris que plus.

¤

- Tu m'as laissé pour mort, tu sais ? T'as laissé une charogne pour morte, tiens ! Je suis même mort quelques secondes et j'aurais préféré l'être puisque j'aurais réussi à me venger de toi. A mourir de la main de l'homme que j'aimais trop en lui laissant la souffrance et l'amertume. Et lui laisser mes lèvres, mes mots, mon sang, ma haine, mon amour et ma mort en souvenir. Comme c'était romantique…

¤

Il rit doucement et son regard se fait dangereux.

¤

- Mais non… il a fallu qu'ils me ramènent et ils m'ont amené dans un hôpital des Preventers, sur L3. Ils m'ont torturé, humilié pour savoir pourquoi deux anciens pilotes s'étaient entretués, comme si tout avait un rapport avec eux. Ils m'avaient tout pris, jusqu'à la pointe de mes cheveux. Tout. Et on ne comprenait pas pourquoi j'avais quitté cette vie ? Ils n'ont jamais rien su de moi. Ni de Diane…

¤

Je savoure sa voix et sa peau.

Je savoure…

Laissez-moi savourer ma Mort, ma Mort…

qui ne veut pas de moi…

Laisse-moi mourir avec toi…

¤

- Les autres ont su que j'étais blessé et ont même essayé d'entrer en contact avec moi, mais on leur a interdit. Et ils ont voulu faire de moi ce que tu es là : un légume. Mais je les ai pas laissé faire… j'avais un objectif : te retrouver et te faire payer.

¤

Du pouce il caresse mon cou.

¤

Ses lèvres se rapprochent encore des miennes.

Je ferme les yeux mais je laisse mon sourire le narguer.

Je laisse la satisfaction de voir qu'il était venu pour moi, que je comptais au point qu'il veuille me rejoindre, même par mépris, même pour me détruire, se montrer dans mon sourire.

Il incline légèrement ma tête.

Il approche de mon oreille.

¤

- J'ai su que tu étais vivant, retenu à des milliers de kilomètres d'où j'étais. Et après avoir eu l'information… Je suis passé sur chacun des corps qui m'avait torturé. Après je suis passé pour mort… un peu plus, un peu moins…

¤

Il caresse encore mon cou.

Il caresse mon oreille.

¤

- Puisque tu tenais autant que ça à ce que je sois une femme… . Je suis entré ici en tant que infirmière il y a quelques jours, pour t'observer à loisir et attendre le meilleur moment pour agir.

¤

Il se détache de mon oreille.

Il met une jambe de chaque côté du lit, sans lâcher mon cou.

Puis il s'assoit sur mes cuisses sous les draps avant de s'allonger sur moi.

C'est bon… mais ça fait mal… je ne sens pas assez les autres parties de son corps.

Je me contente de son souffle et de ses mains meurtrières.

Et de sa voix.

A nouveau il chuchote.

¤

- Vois comme je suis belle pour toi, Heero chéri ? Je porte une jolie blouse blanche, une chemise blanche et une jupe blanche. Et j'ai même un porte-jarretelles et des escarpins à talons fins mais petits. Parfaite pour toi, hein ? Parfaite petite Diane… parfaite petite femme pour toi…

- …

- … mais je ne serais jamais une femme. Même si un temps j'ai voulu l'être ne serait-ce que pour avoir une chance d'être à toi. Un temps seulement.

¤

Il réveille mon corps en parlant comme ça.

Il m'excite, comme la première fois que je l'ai lu.

Comme la première fois qu'il a lu pour moi.

Je sens une chaleur dans l'entrejambe.

Si j'avais encore peur j'aurais cru que j'avais le syndrome du petit garçon qui fait pipi sur lui.

Mais j'ai le syndrome d'un homme. Oh oui. Malgré la douleur et l'engourdissement.

Malgré les médicaments qui ne font presque pas tous effet.

Malgré le fait que je sache pertinemment que personne ne viendra changer ma perfusion.

Parce que la Mort qui refuse d'être mienne s'est débarrassé de quiconque l'empêcherait d'arriver à son but.

D'arriver jusqu'à moi.

Je suis flatté.

¤

- Et dans cet hôpital j'en ai vu des choses… Heero Yuy qui parle tout seul… Heero Yuy qui refuse de communiquer, qui refuse de se nourrir autrement qu'en intraveineuse… le parfait si parfait Heero Yuy, devenu le désespoir des anciennes infirmières et la honte du professeur J…

¤

Il s'écarte de mon oreille et me regarde dans les yeux.

¤

- Pourquoi, Heero ? Pourquoi tant de comédie ? Parce que tu te sens coupable ? Mais alors pourquoi les laisser te maintenir en vie, pourquoi ne pas te suicider… trop lâche pour le faire ? Pourtant pendant la guerre tu ne te privais pas, espèce d'hypocrite.

¤

Je ne peux toujours pas parler.

Mais je peux mimer.

Et je veux répondre.

Je le nargue toujours du regard.

Mais mon sourire se fait doux.

Je mime.

¤

- Tellement… heureux que tu sois vivant…

¤

Un rire incrédule.

¤

- Quand j'en aurais fini avec toi, je ne pense pas que tu le sois. En fait je pense que tu seras mort donc tu t'en soucieras pas. Mais ça répond pas à ma question, mon venin… ça répond pas à ma question…

¤

Je lui souris.

¤

- Pour toi mon virus… seul toi avais le droit de me tuer. Toi que j'ai dans la peau. Je voulais t'offrir ma mort…

¤

Un rire sarcastique.

¤

- Mon pauvre Heero tu es complètement fou, c'est pas une erreur de diagnostic. Si tu me croyais mort – car personne ne t'a dit que j'étais vivant, pour mon bien -, comment pouvais-tu croire que je viendrais me venger ? Tu crois à ces histoires de gosse ? Au Shinigami ? Mon pauvre, pauvre Heero… comme tu es stupide…

¤

Il cesse de caresser mon cou et recommence à serrer.

Et moi je souris encore.

Je mime.

¤

- Je ne crois pas au Shinigami mais grâce à Diane je crois aux contes de fées.

- ..

- Je crois qu'il y a quelqu'un pour moi, aussi corrosif qu'il soit. Et ça, si ce n'est pas un miracle, je ne sais pas ce que c'est.

¤

Il a un mouvement de surprise.

Ses mains se desserrent.

Son corps est sur moi et je sens.

Je sens qu'il réagit…

Et je pose mes lèvres sur les siennes.

Doucement.

Tout doucement.

J'ai les lèvres sèches et craquelées.

Les siennes sont tendres.

Il ne répond pas.

Ma Mort ne veut pas de moi.

Mais elle me voudra.

Quoi qu'elle en dise…

¤

Je suis Heero Yuy.

Elle ne me tournera pas le dos.

Il ne me tournera pas le dos.

Il me mord et j'ai un goût de sang.

Je lui souris encore, extatique et pervers.

Oui.

Mais extatique surtout.

J'ai volé un baiser à ma Mort…

Quoi de mieux à emporter quel que soit l'endroit où sera mon corps.

Son regard est indéchiffrable.

Et je souris de plus belle.

Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça, mon amour.

Oh que non.

Tu m'as voulu.

Tu me gardes.

Tu es vivant.

Ou tu meurs avec moi.

¤

- Tu n'avais pas le droit. Tu n'avais pas le droit. Et tu vas mourir, Heero…

¤

Il se détache de mon cou.

Se relève de mon torse.

Prend sa natte.

Et l'enroule autour de mon cou.

Je mime encore.

¤

- Tue-moi, mon virus. Je t'ai attendu.

¤

Tu peux toujours essayer.

Mais si tu y parviens, tu viendras avec moi, mon amour…

Tu viendras… que tu le veuilles ou non.

Je sens l'air pénétrer un peu plus mes poumons.

Je sens la douceur m'étreindre.

Je ne sens pas mon corps s'éteindre…

¤

- Dis sayonara à la « charogne »…

¤

Il inspire et me regarde attentivement.

Qu'est-ce qu'il est beau, tout de blanc.

Je ne dirais pas qu'on aurait dit un ange, je n'en ai jamais vu de près et vu mon passé j'en verrais jamais.

Mais il avait l'air pur.

Alors qu'il est aussi tâché que moi.

Il se met à réciter des extraits de la préface que je me suis tant de fois passé dans la tête.

Un « rituel » entre nous, sauf que les places étaient inversées.

Son regard se fait très tendre d'un seul coup.

Son sourire presque triste.

Il se redresse.

Il n'arrête pas de glisser sur le drap depuis qu'il m'a enroulé la natte.

¤

- Le cœur contrôle le flux, le cœur est gorgé de ce liquide carmin et ses mains en sont pleines

- Tu as connu les mêmes travers que moi… tu es parfait, parfait pour moi…,

¤

Et moi…

Moi je le regarde doucement.

Je lui mime ce que j'ai pensé la première fois que je l'ai lu.

Je lui réponds comme j'aurais dû le faire le jour où à défaut de le tuer lui, j'ai tué tout l'amour qu'il avait pour moi

Et ma voix se fait maigre filet.

Et je lui dis textuellement ce qu'il a été pour moi quelque part cette dernière année.

J'enchaîne sa phrase à lui alors que ses yeux s'embuent.

¤

- Il est mon cœur sans âme. Il me fait vivre malgré moi. Et je meurs en silence…

- …

¤

La natte s'enroule en douceur et elle tient la bougresse.

Rêche et légère. Une texture étrange. Pas comme les cheveux de Réléna.

Mais Duo n'est pas une femme.

Mon souffle s'entrecoupe et mon corps passe en autopilote.

Ce n'est pas maintenant que je vais m'éteindre.

Je n'ai pas fini de me battre, Duo…

Je ne suis plus armé de haine là.

Là je t'aime et t'aime seulement.

Là je ne te défie pas. Je veux juste que tu comprennes.

Là je n'ai pas de ressentiments.

Juste des sentiments.

J'espère que tu le comprends.

Il murmure.

Il pleure tout doucement, en secouant très légèrement la tête.

Il ne devait pas faire de geste brusque vu comme ses cheveux étaient noués à mon cou.

Avec cette liane humaine il avait fait un pont entre nos deux corps.

En espérant que nos cœurs seraient liés.

Où qu'ils soient.

Ici ou en enfer.

Ou six pieds sous terre.

¤

- Mais… la réalité m'a appris à haïr les jolies fleurs à haïr et à les envier d'avoir su se cultiver sur un champ de bataille

- Je te ferai aimer les fleurs. Je t'apprendrai la paix que je ne trouve pas moi-même. Je te délivrerais… mon prince… je te délivrerai…

¤

J'ai toujours un filet de voix.

Il n'ose pas donner un coup sec.

Il est au-delà de la douleur, il veut juste me tuer avec une partie de lui.

Il pleure encore.

Je suis toujours attaché.

Sa tresse se défait un peu.

Je poursuis.

¤

- La haine ne te sied pas. Laisse-moi te prendre le mal qui te ronge…

¤

Laisse-moi brûler mon âme et expier en même temps.

Nous sommes tous les deux vivants…

Laisse-moi une chance…

Laissons-nous une chance d'essayer…

Il se reprend et resserre la natte.

Il a dû être mal nourri, ses cheveux sont secs.

Je ressens de plus en plus.

Mes jambes sont engourdies.

Il continue.

¤

- Mon corps est une âme. Mon âme est un corps. Je vis à l'intérieur. J'y brûle

¤

Ses yeux crient vengeance, haine et folie alors que sa voix ne souffle que ses propres paroles. Sa propre poésie.

Et moi je réponds.

Fidèle à mes pensées de ce moment haï/aimé ou j'ai rencontré mon âme.

Fidèle à ce que je pense là, maintenant, tout de suite, pendant que le corps lutte et que mon esprit veille.

¤

- Tu brûles à l'intérieur de mon corps. Tu es celui que je ne pensais pas chercher

¤

Il pleure en resserrant la natte.

Il tremble.

Il me caresse le visage.

Il aimerait y croire.

¤

- J'aimerais aimer sans avoir mal mais c'est cette même douleur qui rend à mes yeux mon amour… ne m'appartient pas

- Tu m'appartiens.

¤

Il renifle, le regard hagard.

¤

- Arrête…

- …

¤

Je le fixe.

Et je sens la corde capillaire se fixer sur ma glotte avant de glisser.

Il me regarde doucement.

¤

- Pourquoi tu veux de moi, maintenant ? T'es devenu homo ? T'as plus le droit. C'est trop tard… Je te hais trop pour ça. Mais…

- Corps et âmes, Duo…

¤

Il s'approche de ma bouche, humide et salée de larmes que je n'avais même pas senti.

Ça aurait pu être normal si je ne ressentais pas de mieux en mieux mes membres.

Il poursuit.

¤

- Je ne peux pas… je ne peux pas te tuer… je ne peux pas… je ne peux pas… pas quand tu m'aim..

¤

Il glisse sur le drap et tente de se rattraper, en vain.

Ma tête dévie sur le côté opposé.

Les cheveux se resserrent brusquement.

¤

- Nooooooooooooooooooooooooooooooooooon !

¤

J'entends un léger crack.

Je ne respire plus.

Je ne sens plus.

Je ne vois plus.

Je n'entends plus.

Mon corps cède.

Je meurs avec lui mais sans lui.

Je serai tout seul mais jusqu'au bout il aura été avec moi.

¤

Fin du Pov de Heero (logique)

¤

Tsuzuku

Non, cherchez pas, la suite arrive bientôt !

¤ évite le jet de pierres ¤

Roooh si on peut plus faire de blagues !



Quelques heures après, même endroit ?

¤

Dans les couloirs de l'hôpital des Preventers, une jolie jeune femme emmenait un homme, dont le visage était recouvert d'un drap kaki, à la morgue.

Lorsque le jeune officier présent demanda à l'infirmière de découvrir le visage, il put constater qu'il s'agissait du patient immatriculé 000001001 Heero Yuy.

Il demanda à l'infirmière de laisser le corps là, mais elle refusa : pour des questions d'hygiène, mieux valait mettre le corps du défunt dans un endroit approprié. Elle lui dit qu'ainsi, quand les experts médicaux arriveraient, ils récupèreraient le corps dans un endroit approprié.

Le jeune officier étant un bleu, la laissa passer, misant sur la logique d'un hôpital plus que sur la logique d'une enquête.

Autant dire que jamais il ne revit l'infirmière à lunettes, aux cheveux mi-longs et noisette.

¤

Il y avait plusieurs Preventers des autres bases, dépêchés en urgence – appelés par une standardiste affolée - parce que la base avait été attaquée par semble-t-il un « fou sanguinaire ».

Sanguinaire mais propre.

Il avait fait un vrai carnage et les caméras avaient été mises hors d'usage, de sorte que personne ne puisse dire exactement comment tout cela s'était passé, mais on pouvait définitivement donner une heure : 0h00.

¤

La jeune infirmière s'était trouvée en pleurs et blessée à la tête, rescapée, avec les standardistes et les aides soignants, de cet acte barbare, sûrement un règlement de compte visant à assassiner Heero Yuy.

Elle avait tenu à donner son témoignage, préféré parler au jeune officier parce qu'il semblait sympathique et plus proche de son âge.

Le supérieur hiérarchique de l'officier était trop occupé à relever des empreintes et à prendre des photos des lieux pour mener sa contre-enquête. Alors il laissa le jeune officier faire.

¤

Après avoir vérifié le registre des infirmières et ses états de service – sous le nom de Maxine Dornell -, le jeune officier faisant parfaitement son travail,prit son témoignage : elle était venue prendre la tension du patient, comme d'habitude et était ressortie – comme en témoignerait plus tard les enregistrements caméras.

Puis elle ne se rappelait plus. Elle avait été trouvée gisant dans le couloir et l'officier l'avait lui-même réveillée. Il était un héros.

¤

Ensuite elle avait demandé, courageusement, à effectuer son travail : monsieur Yuy devait impérativement aller à la morgue. Et dans l'agitation totale et en attendant que les experts médicaux arrivent, cette infirmière des preventers faisait office de référence. Alors ils l'avaient écoutée.

Il le regretterait toute sa vie.

L'agent Leonard Smith passa devant la cour martiale le 21 avril AC 201 et fut accusé de haute trahison. Le général Une était on ne peut plus insatisfaite. Elle était sur L3 au moment des faits, base où elle avait établi son poste de commandement.

Il passerait le reste de sa vie en prison – la peine de mort ayant été abolie par Réléna Peacecraft - pour une jolie infirmière dont il ne connaîtrait jamais la couleur des yeux, mais avec une voix magnifiquement grave,

un peu comme les actrices de vieux films.

Il n'aurait pas l'occasion de regarder beaucoup de film en prison.

Pourquoi aurait-elle volé un macchabée ?

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Quelque mois plus tard on retrouva le corps calciné de Heero Yuy, dans un champ de fleurs sauvages. Seuls ses cheveux permirent de l'identifier.

Leonard Smith sortit de prison.

Mais il ne serait plus jamais le même après les traitements qu'il avait subis pour le « faire parler », pour « donner ses motivations ».

Comme il n'y avait strictement plus rien à analyser hormis les cheveux, ils décidèrent d'enterrer le héros de guerre dans la même fosse commune que celui qu'il avait tué, seuls les hauts gradés sachant exactement ce qui s'était produit.

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Le gouvernement n'avait en temps normal aucune reconnaissance et là, pour des assassins qui coûtaient excessivement chers en tortures et médication, ils estimaient qu'ils avaient déjà assez payé.

Aucun des anciens pilotes n'assista à la cérémonie : normal, il n'y en avait pas.

Réléna avait déposé un bouquet de fleurs avec le nounours que le soldat lui avait offert jadis. Elle espéra qu'il avait la paix là où il était. Et comme elle avait de la compassion, elle espéra que celui qui partageait la fosse l'empêcherait de se sentir seul dans l'au-delà. Car elle était persuadée qu'il y avait un paradis pour ceux qui passaient leur vie à se sacrifier.

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21 mars AC 204, L2, chez Stan Rivers

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Stan Rivers n'avait plus entendu parler de Solomon depuis quatre ans déjà.

Il avait disparu de la circulation.

D'un seul coup.

Alors que ses livres étaient des best-sellers.

Il s'était beaucoup inquiété mais il n'avait jamais pu se résoudre à le rechercher : Stan n'était pas bête, il savait que le petit se cachait et n'avait pas envie d'être retrouvé, alors il ne voulut pas lui apporter plus d'ennuis.

Il aurait juste voulu lui dire au revoir… lui dire qu'il avait retrouvé le bonheur… lui dire que grâce à lui, toute la maison d'édition vivait confortablement…

Il espérait qu'il soit vivant, tout simplement.

Il avait écrit un livre qu'il appela « Solomon, notre mine », en espérant que, d'où qu'il soit, il puisse savoir que son ami, qui pourtant ne connaissait pas grand-chose de lui, ne l'oubliait pas, jamais.

La porte d'entrée de sa jolie petite maison blanche au style victorien s'ouvrit et se referma.

La nouvelle épouse de Stan Rivers, Ella, jeune brune aux yeux verts dans un jogging bleu élégant, venait de rentrer de son footing avec le courrier.

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- Stan ! Stan tu es là ?

- Dans le salon… alors cette course ?

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La jeune femme lui fit un sourire plein d'amour qu'il sentit à défaut de voir.

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- Je ne suis pas la plus rapide du monde mais ça va, j'arriverais à perdre les kilos de la grossesse.

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Stan embrassa son premier petit bonheur sur la joue.

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- Tu es parfaite comme tu es ma chérie… de toutes façons je ne te vois pas !

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Il se prit une tape derrière la tête et un éclat de rire.

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- Ha, ha, ha. Oh, chéri, tu as reçu un manuscrit. Je t'ai dit que je n'aimais pas que tu reçoives du travail à la maison.

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Ceci valut une expression de surprise sur un visage qui s'exprimait très peu.

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- Je n'attendais pas de manuscrit… qui est l'expéditeur ?

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La jeune femme fit la moue.

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- Je ne sais pas, y a pas d'expéditeur et l'adresse de destination est dactylographiée… attends j'ouvre… voilà. Y a un petit mot.

- Ah. Et qu'est-ce qu'il dit ?

- Juste « merci Riv ».

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Riv '… c'était comme ça que Solomon l'appelait…

Une expression incrédule se peignit sur son visage avant qu'un sourire radieux ne la remplace.

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- Tu peux me donner le nom du livre s'il te plaît ?

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La jeune femme sourit de le sentir si ému.

Un cri perçant se fit entendre.

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- Petit Solo a un gros chagrin mon chéri ! J'y vais. ¤ se lève ¤ Et le titre c'est « l'alchimiste des fleurs : du métal au perce-neige » : mais c'est un Diane M ! Ça fait… des…

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- Waaaaaaah !

- J'arrive mon poussin ! Ah les dents… j'y vais et je te lis après, hein ? Ce n'est pas en braille…

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Un énorme sourire et des larmes aux yeux.

Elle monta les escaliers.

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- Oui on lira ensemble. Et puis c'est pas comme si t'étais pas de la maison, ô ma nouvelle secrétaire.

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« Diane M » avait obligé la maison de la deuxième chance à embaucher du personnel, tellement le succès était phénoménal.

Même en n'étant plus là, elle vendait.

Tout le monde pensait qu'elle était partie se reposer pour éviter les fans.

Tout le monde pensait qu'elle avait la santé fragile.

Tout le monde pensait qu'elle était sulfureuse et timide.

Tout le monde s'inventait des fables comme seuls les vrais mystères savaient en faire naître.

Et un homme garderait le secret des dieux.

Un homme sur L2 savait que Diane M était un homme.

Un homme qui ne trahirait jamais celui qui lui avait autant apporté.

L'homme dont son fils portait le nom. L'homme qui serait son parrain s'il était là.

Stan avait eu droit à sa deuxième chance, lui, après bien des déboires.

Il en espérait qu'il allait de même pour l'homme qu'il connaissait sous l'identité de « Solomon »


Dans une petite cabane qui ne payait pas de mine, aux volets verts comme l'espoir, sur la planète bleue, vivait une jeune femme.

Une jeune femme avec des yeux violets et des cheveux aux épaules.

Tout du moins, c'était ce que les rares personnes qui l'avaient vu pensaient.

Cette jeune femme avait été tondue il y a bien des années, dans un hôpital.

Cette jeune femme était venue rendre visite à un de ses amis en sortant.

Cette jeune femme n'avait pas un seul cheveu sur le caillou et était venu parée de sa plus belle perruque.

Qualité moyenne, texture équivalente à un cheveu normal… mais beaucoup, beaucoup plus fragile, cassant.

Cette jeune femme était juste venue assassiner son amour. Se débarrasser une énième fois de son obsession. Se venger.

Son amour/haine qui était à l'hôpital.

¤

Elle se décida à l'étrangler, comme il avait tenté et presque réussi à faire et s'installa sur le lit où il était retenu, pour plus d'emprise.

Diane, n'arrivant pas à étrangler convenablement l'homme de ses pensées, décida de le finir avec ses faux cheveux.

Mais entre-temps… elle fut prise d'un doute. L'homme de ses pensées l'aimait encore et vraiment. Dans toute cette haine et cette folie, dans tout ce sang et cette souffrance, il y avait une petite lueur, peut-être.

Elle chuta du lit, ses cheveux craquant d'un coup sec sur le cou de celui dont elle devait se venger.

Les cheveux se cassèrent et ceux collés à sa tête furent arrachés.

L'homme dans le lit, simplement assommé.

Elle se releva, récupéra tous les faux cheveux à terre, réinstalla le reste de la perruque qui lui arrivait aux épaules et décida de l'emmener avec elle.

Mais elle ne lui faisait pas confiance. Pas encore. Pas après tout ça.

Alors elle emporta tous les médicaments que l'on administrait à son amour/haine pour le maintenir alité et hors d'état de nuire…

¤

Aujourd'hui, les vrais cheveux de Diane épousaient ses omoplates de manière élégante.

Et l'homme qu'elle aimait, Henry, les trouvait magnifiques et le lui disait avec les yeux, parfois avec la voix.

Il était si expressif… il vivait avec elle aussi.

Il ne pouvait pas beaucoup parler voyons : la strangulation lui avait presque complètement coupé la parole.

Il ne mangeait plus par intraveineuse non : en bonne petite femme d'intérieur Diane nourrissait son « mari malade » au lit, avec un plaisir non feint.

Elle veillait à lui administrer matin et soir une petite piqûre pour être bien sûr qu'il ne bouge que lorsqu'elle le souhaite : c'est-à-dire pour la prendre dans ses bras – mais là elle ne coordonnait pas les jambes – ou pour faire l'amour – où là elle décidait des positions.

Diane voulait tout avoir sous contrôle. A présent elle ne craignait plus vraiment qu'il lui fasse du mal… seulement qu'il s'en aille. Et c'était hors de question.

Mais le sourire de Henry était radieux. Il pensait que tout était sous contrôle lui aussi qu'il le tenait dans sa dépendance. Ils étaient morts ensembles, renaissaient ensemble. Mal pour les autres, mais les autres ils s'en foutent.

Venin et Virus étaient ensemble, dépendants, amoureux, créant leur petite boîte de Pandore car l'autre avait été détruite. Se créant d'autres rêves ensemble.

Heero Yuy et Duo Maxwell avaient soi-disant été enterrés ensemble… et ils étaient ressuscités sous le nom de Diane et Henry Young, jeunes gardes forrestiers.

Vivant dans leur petite cabane au Canada, tapie au fond des bois.

A la vie, à la mort…

Jusqu'à ce que la mort…

¤

Diane avait envie d'écrire encore plus, maintenant que son amour était là, près de lui.

Elle ne s'y attendait pas, elle pensait avoir tout exorcisé mais apparemment, la perspective du bonheur avec l'homme qu'elle aimait, aussi impossible soit-elle, était source d'inspiration.

Elle lui avait demandé d'écrire avec lui. Il n'était pas vraiment doué mais pour elle, il était le meilleur.

La préface du nouveau livre, dédié à un homme de son ancienne vie, racontant leur vie à tous les deux, fut donc faîte à quatre mains :

¤

J'étais une âme métallique et sanguine, plongée dans une écume de rage et de haine.

Tu étais une âme de dague aussi sanguine que moi, mais toi tu n'étais pas plongé, mais noyé.

A nous deux nous étions forts, nous étions le chaos

A nous deux nous étions la destruction, la folie furieuse.

A nous deux nous étions l'apocalypse.

A bout de haine et d'amertumes, au bout de notre presque folie nous nous sommes rejoints.

Le métal s'est fait perce-neige, pour percer le cœur de nos émotions.

Nous sommes devenus fleurs et nous renaîtrons tous les printemps.

A nous deux nous sommes l'amour.

A nous deux nous sommes invincibles.

A notre mort nous serons des fleurs, encore,

A notre mort nous serons des immortelles.

Et à notre renaissance nous serons un champ d'amour.

¤

Etre déguisé en femme protège vraiment l'identité de « Diane » : c'est pour cela que tout le monde croit qu'il l'est, mais il ne trompe en aucun cas son « mari ».

Ils s'aiment et vivent dans leur monde aux bords de la folie.

Mais le pire… c'est qu'ils ne sont pas fous.

Parfaitement conscient du degré de leurs actions.

Malsain ?

Bien sûr… ils s'aiment… d'un amour Mante Religieuse, d'un amour destructeur… mais ils s'aiment quand même.

Plus que tout.

Délivrez-les du mal…

Désintoxiquez-les…

Mais Duo – Diane ne veut plus.

Et Heero n'a jamais voulu.

Mais si vous leur prenez leur petit paradis… un paradis de barbelés intérieurs et de restrictions pour le bien des deux, un barbelé de douce menace… ils risquent de redevenir ce qu'ils étaient.

Ils risquent de vous tuer.

Ils n'ont jamais été plus heureux que dans leur monde.

Alors un conseil : si vous passez devant une petite cabane en bois avec un petit poste de radio, une femme au charme masculin et son mari magnifique mais éternellement couché…

Passez votre chemin.

Fermez les yeux et laissez-les à leur bonheur.

Ou perdez à jamais le votre.

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OWARI



Le Venin est fini !

J'espère que ça vous aura plu.

'zou !

Mithy ¤ le retour du Venin ¤