Spoilers: Uniquement les quatre premiers tomes de "Harry Potter"
Disclaimer: Rien à moi. Tout à JKR!
Chapitre 5: Un pas vers la vérité
Draco avait trouvé refuge à la bibliothèque. Dissimulé par les étagères, il était à l'abri de l'hostilité soigneusement marquée d'Amanda. Il s'asseyait simplement, rédigeait parfois ses devoirs, ou bien faisait semblant de travailler en laissant ses pensées vagabonder.
Un appel étouffé lui fit dresser l'oreille.
- Ashley! Tu viens? Il y a de la place ici!
Draco se leva sans bruit et s'approcha de l'étagère, ménageant un espace suffisamment grand pour pouvoir espionner ce qui se passait de l'autre côté. Les Poufsouffles de septième année étaient là, exceptée Hannah Abbot. Il remarqua les yeux bruns qui venaient de s'asseoir. Devant lui, il pouvait également voir l'horrible natte de Susan Bones, trop longue et trop plate, qui tombait le long de son dos. Elles parlaient en chuchotant, si bien qu'il ne pouvait pas entendre le timbre de voix de la fille aux yeux bruns.
- Susan, disait-elle, passe-moi ce livre sur les œufs de Salamandre, à côté de toi. J'en ai besoin.
Susan Bones le lui remit, et se tourna vers une autre fille.
- Tu as trouvé quelque chose d'intéressant dans la section sur les Créatures Magiques?
L'autre haussa les épaules.
- Quelque chose, oui. D'intéressant, pas vraiment. Regarde par toi-même, suggéra-t-elle en poussant quelques volumes de son côté, et manquant renverser l'encrier de la quatrième Poufsouffle.
- Daphne! protesta-t-elle, contrariée. Fais attention!
- Désolée, s'excusa rapidement Daphne.
Bien, ça en éliminait une. Mais rapidement, il n'écouta plus leurs chuchotements. Il observait les yeux bruns. Elle avait dans ses gestes, dans ses attitudes, une grâce étrange, et il n'arrivait pas à déterminer s'il s'agissait de maladresse ou de dignité. Il préférait croire à la seconde solution. Cette fille était forcément une sang-pur pour se comporter ainsi. Elle tranchait sur les autres filles, qui n'en étaient que plus insignifiantes par rapport à elle.
Comme l'une d'entre elles allait se retourner, Draco s'écarta vivement, décidé à se rasseoir… et découvrit Amanda Nott à sa place. Les yeux trop bleus brûlaient les siens, fouillant en lui avec habileté. Un sourire narquois naquit sur les lèvres d'Amanda.
- Eh bien, as-tu trouvé ta fameuse Reeder?
- Je croyais que tu ne me parlais plus, répliqua-t-il sèchement en prenant place en face d'elle.
- Je croyais que tu étais irrécupérable, lança Amanda sans hésitation, mais ce n'est peut-être pas le cas.
Draco scruta le visage pâle d'Amanda, cherchant une explication.
- Je ne comprends pas, admit-il sans oublier de charger sa voix de dédain.
Le sourire en coin d'Amanda l'inquiétait, le mettait mal à l'aise, comme si elle savait quelque chose qu'il ne savait pas.
- Je t'expliquerai, dit-elle simplement. Alors, ta Reeder? répéta-t-elle.
Draco haussa les épaules, embarrassé au fond. Il ne voulait pas partager cela avec Amanda. Pourquoi n'avait-il pas pu s'empêcher de lui en parler?
- Elle ne s'appelle pas Reeder, marmonna-t-il.
- Tiens donc, fit Amanda d'une voix neutre.
En entendant cela, il l'observa avec suspicion. Oh, elle pouvait fermer son visage comme une maison sans fenêtres, cela ne le tromperait pas cette fois. C'était plus un instinct qu'une certitude, mais il allait se le faire confirmer…
- Qu'est-ce que tu sais? questionna-t-il froidement.
Aucun mouvement involontaire ne la trahit. Elle resta de marbre, parfaitement maîtresse d'elle-même.
- Suffisamment de choses pour m'intéresser de très près à ton enquête, mon petit dragon.
Draco la regarda s'éloigner avec un profond sentiment de malaise. Quand elle l'appelait "mon petit dragon", cela ne présageait jamais rien de bon. Elle le prévenait ainsi qu'il allait passer de mauvais moments tandis qu'elle s'en réjouirait de loin.
Que savait-elle?
oooooo
oooooo
La Poufsouffle aux yeux bruns était décidément une sang-pur. Elle faisait tout avec trop d'assurance et de détermination pour ne pas en être une. Draco l'avait espionnée. Il ne l'avait pas entendu parler, mais il l'avait vu. Il se sentait rassuré de cette certitude. Si elle avait été une Sang-de-Bourbe… Il préférait ne même pas y penser.
Pansy était très contrariée du temps que Draco passait dorénavant à la bibliothèque, mais il s'en moquait éperdument. Non seulement cela lui permettait d'observer la Poufsouffle, mais de plus il pouvait ainsi fuir l'ambiance singulièrement pesante de la salle commune des Serpentards, trop lourde de manigances en tous genres. Et puis cela l'amusait. Il avait trouvé un coin parfaitement tranquille, d'où il voyait à peu près tout sans être vu. C'était avec un certain sadisme qu'il voyait Granger forcer Potter et Weasley à travailler.
Quelques jours plus tard, Draco reçut un nouveau message de "Botanistes en herbe", légèrement plus épais.
"Mr Malfoy,
Vous avez fait appel à nos services. Soucieux de satisfaire au mieux nos lecteurs, nous avons chargé un spécialiste de assembler des éléments pour répondre à vos interrogations sur la Botaniste Liz Reeder. Au prix de laborieuses recherches, nous sommes en mesure de vous livrer ce dossier, que vous trouverez ci-joint.
Sincèrement vôtre,
La Rédaction de "Botanistes en herbe" "
Draco fonça les sourcils, et sortit de l'enveloppe deux feuillets.
ÇA, un DOSSIER?
Deux minuscules petits feuillets de rien du tout qu'il avait payés SEIZE Mornilles!
Il était tellement fou de rage qu'il songea à déchirer le tout en menus morceaux pour évacuer son dépit, mais il réalisa que ce serait trop stupide. Il entreprit donc de se calmer autant que possible et de lire les feuillets. Il s'agissait d'articles de presse.
"Un avenir sans nuages pour les Mandragores.
Les éleveurs de Mandragores peuvent se réjouir. Un Repousse-Dugbog a été inventé, garantissant la survie de leurs plantes. Les Dugbogs, qui se sont de tous temps délecté de la partie inférieure des Mandragores, devront désormais aller voir ailleurs.
L'inventeur de ce produit révolutionnaire est une femme. Mrs Liz Reeder, âgée seulement de trente-huit ans, planchait sur le problème depuis de longs mois. "J'avais remarqué à quel point les Dugbogs peuvent endommager les plants de Mandragore, explique-t-elle, et j'étais persuadée qu'il y avait quelque chose à faire." Après avoir mené quantités d'expériences sur les goûts et dégoûts des Dugbogs, Liz Reeder est en mesure de breveter son invention.
Cette jeune femme d'origine Moldue a toujours été excellente en Botanique. Ses notes dans cette matière à l'Ecole de Sorcellerie de Poudlard étaient brillantes, et elle ne fait que confirmer son talent par cette découverte révolutionnaire. "J'ai d'autres projets, annonce-t-elle. Je n'ai pas l'intention de me reposer sur mes lauriers." Nous pouvons supposer que cette ténacité se retrouve chez sa fille, Rebecca Arden, actuellement scolarisée à Poudlard. "J'ai préféré garder mon nom au lieu de prendre celui de mon mari, dit Liz Reeder. C'était important pour moi. Je me suis toujours battue en tant que Liz Reeder, fille de Moldus, et je continuerai à me battre en tant que telle." Evan Arden l'écoute avec un sourire qui ne dissimule pas son admiration pour sa femme.
En attendant d'entendre parler du talent potentiel de sa fille Rebecca, nous ne pouvons que nous incliner devant celui, confirmé, de Liz Reeder, et nous laisser désarmer par son sourire plein de gaieté."
A la fin de sa lecture, une grimace écœurée distordait le visage de Draco. Les yeux bruns appartenaient à une Sang-de-Bourbe, bien que tout son comportement laissât présumer le contraire.
Rebecca Arden était une Sang-de-Bourbe.
Toujours horrifié, Draco réalisa qu'Amanda le savait très probablement, mais l'avait laissé le découvrir par lui-même. C'était exactement son genre. C'était donc cela qu'elle savait de plus que lui.
Mais comment le savait-elle?
Draco, malgré sa répugnance, se résolut à consulter le deuxième feuillet. Après tout, il avait largement payé pour ces informations.
"Le Prix d'Excellence en Botanique.
Le concours annuel destiné aux jeunes sorcières et sorciers souhaitant devenir Botanistes professionnels a eu lieu. Ce fut une véritable surprise de voir décerné un Prix d'Excellence, prix qui n'avait pas été accordé depuis des années.
Il a été remis à une ancienne élève de Poudlard de la maison Poufsouffle, Miss Liz Reeder, âgée de dix-huit ans. C'est avec un sourire rayonnant qu'elle brandit son prix et reçoit les félicitations du jury et des autres personnes présentes.
"Miss Reeder possède un talent certain, affirme le président du jury, un talent comme nous en voyons bien peu. C'est un vrai petit génie de la Botanique, et ce Prix d'Excellence est plus que mérité."
Liz Reeder est d'une adorable simplicité, et c'est en riant joyeusement que cette jeune fille pleine de vie répond à nos félicitations. "Tout le monde me tresse des couronnes, s'amuse-t-elle. Je pense avoir des facilités en Botanique, et je suis très heureuse d'avoir reçu ce Prix d'Excellence. Mais je pense que rien de tout cela n'aurait été possible sans la formation que m'a apporté Poudlard, et je tiens tout particulièrement à remercier le professeur McGonagall pour son soutien. Sans lui, je n'en serai probablement pas là." Risus McGonagall, actuel professeur de Botanique, presque aussi souriant que son ancienne élève, proteste en entendant cela: "Elle l'a en elle, dit-il simplement".
Aucun doute que la prometteuse Liz Reeder fera une carrière telle que le laissent entrevoir ses résultats au Concours Annuel des Futurs Botanistes."
Draco sentit sa mâchoire se décrocher. Qui était ce Risus?
Cette vieille chouette de McGonagall avait été mariée?
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Kinou
