Centième chapitre ! J'ai longtemps hésité sur ce que j'allais poster. J'avais plusieurs possibilités, dont deux bonus qui attendent bien au chaud. Finalement ce sera ça j'espère que ça vous plaira. Chapitre difficile à écrire pour moi.
Bonne lecture.
Basculer
La douleur explosa et elle chuta en arrière, s'écrasant sur l'herbe pour la énième fois. Le corps meurtrit et l'esprit vide, elle resta là, bras et jambes ballants à regarder le ciel qui avait perdu la superbe couleur bleue de l'été pour se charger de nuages gris menaçants. Le goût du sang qui imprégna sa langue quand elle l'utilisa pour tâter sa lèvre lui apprit qu'elle était sans doute fendue.
- Debout Potter ! lui ordonna la voix rauque de Maugrey.
- Ca suffit, j'ai perdu.
- Tu crois que qui que ce soit s'arrêtera si tu es dans un vrai combat ?
- C'est un cours de DCFM pas un combat.
Elle espérait bien ne jamais être dans un vrai combat, même s'il s'agissait d'un espoir vain. Avec un soupir, elle se redressa en position assise repoussant ses cheveux en arrière pour observer son adversaire du jour.
Ils étaient en plein cours de DCFM et très franchement, c'était en passe de devenir la matière qu'elle détestait le plus. Ron et Dean étaient en train de pratiquer leurs sorts en binômes, et la logique aurait voulu qu'elle fasse de même avec William. Mais pour le meilleur, ou pour le pire, les deux Serdaigles avaient maîtrisés tous les sorts dont il était question pour la semaine en quelques coups de baguette à peine. L'ex-auror chargé de les superviser ce jour là avait alors envoyé son ami Né-Moldu faire elle ne savait trop quoi, mais le concerné semblait avoir compris de quoi il s'agissait, et avait décidé d'initier un petit duel entre la Potter et lui. Le succès de l'initiative était très mitigé de son côté. Maugrey était encore moins compréhensif que sa mère et si Mary avait fait des progrès, elle n'était de loin pas capable de lui tenir tête.
Le sorcier s'approcha de sa démarche légèrement bancale, la mâchoire serrée et se pencha vivement sur elle, beaucoup trop près au goût de la rousse.
- Tu te crois maligne ? grogna t-il. Tu crois qu'on risque tous notre vie pour que tu puisses te la couler douce ? Y serait tant que tu te bouges Potter.
- Je ne veux pas me battre. Je n'en suis pas capable. Je ne suis pas ma mère.
- C'est bien dommage que ça ne soit pas ta mère à ta place Potter : le problème aurait déjà été réglé.
- Que ma mère soit à ma place n'aurait pas fait avancé le problème des Horcruxes plus vite, rétorqua t-elle entre ses dents.
Elle ne savait même pas pourquoi elle était énervée : elle ne voulait pas être elle-même dans cette guerre... Et si sa mère était à sa place, tout serait en effet plus simple et il n'y aurait pas de doute quant à leur victoire…
- Peut-être pas, lui accorda t-il. Mais elle n'aurait pas attendu que les choses se passent.
La colère s'empara de Mary : elle n'attendait pas que les choses se passent ! Ce connard à cicatrice ne savait pas qu'elle était un Horcruxe ni qu'elle faisait en sorte de pouvoir s'en débarrasser au plus vite. Pour le coup, elle avait un tour d'avance sur lui ! Il se redressa devant son silence avant de dire d'un ton méprisant :
- T'aurais jamais dû être l'Elue.
- J'ai jamais voulu ça ! explosa t-elle soudainement. J'ai jamais voulu être la putain d'Elue ! Dans quel monde on vit pour que ce soit à moi de faire votre boulot ?
- On t'a pas attendu pour résister et l'ironie a voulu que ce soit une pleurnicheuse qui nous sauve.
- Ca suffit.
La rousse tourna la tête vers Jonathan qui venait de s'interposer et elle constata alors qu'ils s'étaient mis à crier, attirant l'attention de tout le monde. Avec un grognement qui voulait tout et rien dire, l'ex-auror s'en alla sans regarder quiconque. Le Poufsouffle blond s'approcha de Mary et l'aida à se relever, lui tendant un mouchoir pour essuyer le sang qui voulait toujours de sa lèvre.
- Tu vas bien ? demanda t-il.
- Oui, marmonna t-elle.
- Maugrey a dépassé les bornes, ne fait pas attention à ce qu'il dit.
- Mais il n'a pas tout à fait tord.
- Personne ne pense que tu es une pleurnicheuse ou que tu devrais aller affronter nos ennemis en première ligne. C'est juste un con.
La tirade arracha un sourire à Mary et il la serra brièvement contre lui. Remus mit rapidement fin aux cours après cette scène, permettant à la jeune fille d'aller ruminer dans sa chambre. S'asseyant face au miroir, elle se demandait ce que voyaient les gens en elle. Plus elle grandissait, plus elle ressemblait à sa mère, excepté pour ses cheveux qui auréolaient son visage de courtes boucles indisciplinées. Elle aimait sa nouvelle coupe, décidément. Pensivement, elle passa son pouce sur la croûte qui avait commencée à se former sur sa bouche.
Certains voyaient en elle l'espoir. Un monde meilleur offert en échange de son sacrifice. D'autres au contraire semblaient penser qu'elle ferait tout rater. Elle avait en réalité tendance à penser comme ce deuxième camp. Elle n'était pas taillée pour la guerre comme l'était sa mère. La violence, la vengeance, la colère ne faisait pas partie de ces choses qui la faisaient carburer. Elle ne voulait pas se sacrifier pour la sorciété britannique. Qu'avaient-ils fait qui pourrait justifier qu'elle donne sa vie pour eux ? Pourquoi est ce que ce serait moins acceptable de sa part que de celle des autres si elle décidait qu'elle préférait vivre ? Pourquoi la jugerait-on plus sévèrement qu'une sorcière qui se serait soumis au régime de Voldemort pour vivre ? De quel droit Maugrey osait-il lui ordonner d'aller à l'encontre de ses principes ?N'avait-elle pas déjà assez perdu dans sa vie ?
Attrapant le premier objet qui lui venait en main, une petite figurine en porcelaine représentant une joueuse de Quidditch des Harpies de Holyhead dont elle était fan plus jeune, elle la jeta de toutes ses forces contre le mur le plus proche. Sur le moment, cela lui fit énormément de bien de la voir exploser, puis sa colère retomba et elle se trouva stupide. D'un coup de baguette, elle répara la statuette et en profita pour soigner sa lèvre.
Passant une main dans ses cheveux, elle finit par lâcher un gros soupir. Sa vie craignait un max ces derniers temps ! Si seulement Voldemort n'était pas revenu ! Mais voilà, il était bel et bien vivant, et en double édition en plus, bien que l'un soit beaucoup plus tolérable que l'autre. Elle n'y changerait rien maintenant : mieux valait qu'elle étudie le livre qu'elle avait piqué à Square Grimmaurd en début de semaine et qui semblait plus prometteur que le premier. Il s'agissait d'un descriptif détaillé de la manière dont la magie noire puisait dans les sacrifices pour agir mais aussi des combinaisons qui existaient entre les différents types de sacrifice. Elle avait vu qu'il y avait un chapitre qui concernant l'âme, mais l'information l'avait à la fois excitée et terrifiée. Au final, elle avait décidé de lire le livre en entier et dans l'ordre. Le chapitre dédié à l'âme était le dernier : ça lui laissait le temps de se faire à l'idée qu'elle pouvait soit trouver des réponses soit rencontrer une nouvelle déception.
Tom s'impatientait devant son manque de résultat. Il l'avait déjà prise à partie une fois et la discussion n'avait pas été plaisante du tout. Elle lui avait parlé du premier livre à ce moment là, car elle ne voyait aucune raison de lui cacher que la bibliothèque des Black n'était peut-être plus remplie d'autant d'ouvrage de qualité qu'à son époque. Il avait été mécontent qu'elle ait pris sur elle de juger de ladite qualité du bouquin.
Quand elle le rejoignit dans le caveau du Manoir qu'ils s'étaient attribué, il semblait prêt à un nouveau round et elle se tendit. Il avait aménagé l'endroit avec quelques chaises et avait demandé à ce qu'elle amène une table parce qu'il n'était pas question pour lui de s'asseoir sur un sol crasseux ou une étagère bancale. Après une salutation polie elle allait prendre la parole pour discuter de ce qu'ils allaient faire ce jour là mais il la prise de vitesse :
- J'ai eu une conversation intéressante avec le dragonnier hier.
Il semblait penser que Charlie ne méritait même pas qu'il lui accorde de prononcer son nom. Elle détestait ce côté arrogant qu'il avait. Mais la brève colère fut remplacée par de l'inquiétude quant à la discussion que Charlie et Tom avaient pu avoir. Tom ne serait pas allé trouver le Weasley. C'était donc ce dernier qui était venu lui parler et elle craignait soudainement de savoir exactement ce qu'il pouvait lui vouloir.
- Ah ? répondit-elle en tâchant d'avoir l'air désinvolte.
Mais Tom pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert, merci ce maudit Horcruxe dans sa tête. Il devait littéralement sentir qu'elle était mal à l'aise, même s'il lui avait assuré que depuis qu'il avait un vrai corps et ne dépendait plus d'elle pour survivre le lien s'était fait beaucoup plus ténu. Et entre temps elle avais appris l'occlumancie. Ils ne partageaient à présent que leurs plus fortes émotions, et ça allait maintenant dans les deux sens.
- Il semble penser que nous sortions ensemble à Poudlard.
- Tu es sûr que tu as bien compris ce qu'il voulait dire ? demanda t-elle ne tâchant d'avoir l'air le plus sceptique qu'elle le pouvait étant donné la situation.
Intérieurement, son esprit hurlait si fort qu'elle se demanda si tout le Manoir ne l'entendait pas. Un cauchemar. C'était un cauchemar. Tom se leva, dépliant ses bras croisés pour s'approcher. Il la toisa et elle tressaillit sans détourner les yeux, ce qui prouverait sa culpabilité.
- Je suis intéressé : pourquoi exactement ai-je dû subir son discours pitoyable de grand frère protecteur ?
D'accord, elle avait prié Merlin que Tom ne soit jamais au courant de quoi que ce soit. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'être touchée que Charlie soit allé lui parler pour lui dire de se tenir à carreau… Même si elle ne voulait vraiment pas que le Weasley la perçoive comme une petite sœur. Vraiment, vraiment, vraiment pas. Puis, sentant le regard de Tom peser sur elle devant son silence elle eut un instant de panique parce qu'elle devait lui répondre. Un truc intelligent si possible puisqu'il ne croirait jamais que ça ne venait pas d'elle.
- Tout le monde se pose des questions sur toi et comment on se connait tous les deux. Mis à part ma mère, Maugrey et Andreas personne ne sait vraiment qui tu es. Je devais bien inventer quelque chose.
- Bien essayé, mais je n'y crois pas. Ca ne fonctionne que pour ceux qui n'étaient pas à Poudlard avec toi : quitte à inventer quelque chose dans ce but tu aurais trouvé une excuse qui conviendrait pour tout le monde.
Pourquoi devait-il réfléchir ? Il ne pourrait pas être bête comme la plupart des garçons de son âge ? Et non, elle n'inventait rien : elle était en cours avec Ron et Dean et ils étaient stupides à souhait. William aussi parfois d'ailleurs. Elle fronça les sourcils, mécontente. Elle ne pouvait décemment pas lui dire qu'elle cherchait une excuse pour que Charlie ne croit plus qu'elle était amoureuse de lui et que c'était sorti tout seul non ?
- J'ai… commença t-elle. En fait, il m'a déjà vraiment posé plusieurs fois des questions à ton propos et je ne voulais pas qu'il se méprenne sur mes intentions envers lui. C'était… logique comme explication.
Le silence s'installa et elle aurait donné tout le contenu de son coffre à Gringotts pour savoir ce qui pouvait bien se tramer derrière les yeux sombres du garçon qui ne la quitta pas du regard une seule seconde. Finalement, et bizarrement, ce fut un sourire qui se dessina sur son visage.
- Tu m'as choisi à la place du dragonnier, c'est la décision la plus censée que tu aies prise depuis longtemps.
Mary fronça les sourcils, pas bien sûre d'avoir suivi son cheminement de pensée. Elle ouvrit la bouche pour émettre une protestation, car quelles que soient ses conclusions, ça ne lui plairait sans doute pas. Mais elle la referma quand il s'approcha encore un peu, passant soudainement d'une distance raisonnable à une proximité qui la perturba.
- Ca mérite une récompense, continua t-il.
Il posa un doigt sous son menton pour qu'elle relève la tête et quand il se pencha en avant elle ne comprit que trop tard ce qu'il allait faire.
Le contact de ses lèvres sur les siennes n'était rien de ce qu'elle aurait pu imaginer.
Le baiser ne dura que quelques secondes, elle n'eut même pas le temps de réaliser ce qu'il se passait ou de fermer les yeux qu'il s'éloignait déjà. Elle avait l'impression que sa peau s'était enflammée à l'endroit où il l'avait touché et elle porta instinctivement ses doigts à sa bouche mais il n'y avait rien de différent.
Puis son esprit se mit à tourner à nouveau.
Tom Jedusort venait de l'embrasser. Voldemort venait de l'embrasser. Son premier baiser ! Elle n'avait pas particulièrement été pressée que cela arrive, mais elle était une adolescente de 16 ans et quand elle y avait pensé ça ne se passait certainement pas dans un sous-sol glauque avec Tom. Quoique ça n'avait pas été une expérience désagréable du tout et ... NON !
Mary tendit un doigt tremblant et accusateur vers le garçon qui semblait attendre sa réaction, le visage soigneusement inexpressif, de quoi empirer encore la situation. Pourquoi était-elle la seule à être affectée ?
- Tu… Je… Ne. Refais. JAMAIS. Ca, ordonna t-elle sur un ton haché mais plus ferme que ce qu'elle avait espéré.
Cet arrogant fils de faune se contenta de hausser un sourcil ce qui lui fit monter la moutarde au nez. Elle lui enfonça son doigt toujours tendu dans la poitrine dans l'espoir de pouvoir le transpercer avec et qu'il tombe raide mort.
- Tu m'ent…
Sa tirade s'étouffa dans sa gorge quand il se pencha à nouveau, passant une main dans sa nuque. Mais il ne l'embrassa pas. Il arrêta son visage si proche du sien qu'elle sentait sa respiration sur sa peau. Elle ne l'avait jamais vu de si près et son regard avait quelque chose d'affreusement magnétique. Cette fois, elle eut pleinement le temps de réaliser ce qui allait se passer et de choisir de le repousser. Mais, figée, elle sentit son cœur s'accélérer et tout ce qu'elle trouva à dire dans un souffle fut :
- Tom…
Il fit disparaitre l'espace entre eux, avalant son prénom sur sa bouche. Ce baiser là n'avait absolument rien à voir avec le premier. Tout le bon sens que la rousse possédait fut balayé par l'avalanche de sensations inconnues qui déferla.
Quand ils se séparèrent, beaucoup trop tôt de l'avis de son cerveau bourré d'hormone et dépourvu de raison, ils haletaient tous les deux. Tom n'alla pas bien loin et Mary tâcha de remettre ses idées en place tandis qu'elle reprenait son souffle. Elle frissonna malgré elle quand il retira la main qui se trouvait dans sa nuque et la seconde de sa taille. Un peu de bon sens ma fille ! s'ordonna t-elle.
- Tu n'as pas beaucoup protesté pour quelqu'un qui ne voulait pas recommencer, lui lança négligemment le Serpentard.
Voilà, c'était ça le truc avec lui : il voulait prouver qu'il avait eu raison mais le seul effet que ça avait c'était de finalement rappeler à la Potter avec qui exactement elle se trouvait et qu'elle détestait cette foutue arrogance qui le caractérisait.
- Je ne voulais pas, tu m'as prise au dépourvu ! protesta t-elle avec beaucoup de mauvaise fois.
- Tu serais plus crédible si tu me lâchais.
Stupidement, elle baissa le regard sur ses deux mains toujours fermement -désespérément- agrippées à sa robe de sorcier. Il lui fallut une seconde pour ouvrir les poings et constater que le vêtement restait froissé, indiquant à quel point elle l'avait tenu fort. Il s'éloigna sans insister plus, lissant ses vêtements. Elle avait perdu la première bataille, mais elle ne pouvait pas en rester là.
- J'ai détesté ! lança t-elle en essayant de s'en convaincre.
- Tu serais bien la première.
Comment ça « la première » ? Combien d'autres filles avait-il eu l'occasion d'embrasser au juste ? se hérissa t-elle.
…
Mais c'était quoi cette réaction, elle n'allait pas être jalouse ! C'était de Charlie qu'elle était amoureuse. Ce qu'il venait de se passer était totalement anormal, elle n'aurait jamais dû aimer ça et ça n'arriverait plus. Quoique une partie d'elle-même n'était pas du tout d'accord avec cette conclusion. Avec un grognement de frustration, elle enfonça son visage entre ses mains comme si ça pouvait chasser les pensées parasites ou le fourmillement de ses lèvres qui ne semblaient qu'en demander plus.
Quand elle baissa les mains, ce fut pour que son regard tombe sur Tom, qui affichait une expression à mi-chemin entre l'amusement et la satisfaction. Si elle avait eu quoi que ce soit sous la main, elle le lui aurait envoyé à la tête tout de suite.
- Je te hais, lui lança t-elle.
- Allons, pas de faux semblant entre nous Mary. En ce moment tu ressens tout sauf de la haine pour moi.
Ah Merlin, mais il pouvait ressentir ce qu'elle sentait et nul doute qu'elle avait des émotions suffisamment violentes pour qu'il les capte. Cette face de troll ne perdait rien pour attendre et pourquoi est ce qu'elle ne percevait rien de lui ? Décidant qu'il valait mieux battre en retraite avant de se compromettre plus encore, elle prit soin de claquer de toutes ses forces la porte derrière elle avant de traverser en trombe le Manoir et de re-claquer la porte de sa chambre avec l'espoir d'enfermer dehors tout ce qu'il venait de se passer.
Pour la deuxième fois en moins d'une semaine elle se retrouva à se dévisager dans le miroir. Quelque chose avait-il changé depuis ? Heureusement non : ce n'était pas écrit sur son visage qu'elle venait de se faire embrasser à perdre haleine par Tom Jedusort.
Enfin, maintenant qu'elle y re pensait, elle se mit à rougir. Mais qu'est ce qui n'allait pas chez elle par Merlin ? Pourquoi ne l'avait-elle pas repoussé ? Elle avait eu largement le temps de le faire la seconde fois ! Trahie par son propre corps, c'était pitoyable. Si seulement ça avait été désagréable ! Il aurait pu… puer ? Baver comme un crapaud ? Lui faire mal ? Elle n'en savait rien, mais quelque chose qui l'aurait repoussée et ramenée à ce qui était en train de se passer. Mais non, il sentait bon, il ne bavait pas et ce n'était certainement pas de la douleur qu'il lui avait fait ressentir. Quoique, elle commençait à avoir mal au crâne à force de retourner la situation dans tous les sens. Et elle ne pouvait même pas demander de l'aide à Ladon parce qu'elle savait exactement que le reptile lui dirait qu'il l'avait prévenue et ne pourrait pas lui apporter de solution. En fait, elle ne pourrait en parler à personne. Imaginer la réaction de sa mère la fit pâlir drastiquement.
Mary posa le front sur la surface fraiche du marbre de sa coiffeuse. Elle était dans la merde. Même pire : dans une montagne de bouse de dragon qui la submergeait totalement. Penser à de la bouse de dragon ramena son esprit vers Charlie, qu'elle avait l'impression d'avoir trahi même si il n'y avait absolument rien entre eux. Elle tapa son front fort contre le marbre de frustration. Ce qui fit affreusement mal et ne l'aida pas le moins du monde.
Finalement le plan de se changer en puma et de disparaitre était peut-être la meilleure solution qui lui restait…
A suivre...
