Je vois que vous avez aimé la petite conversation entre Crys et Tom ^^ Je me suis bien marrée quand je l'ai écrite.
Bonne lecture :)
Espoir de guérison
Lundi 9 septembre 1996 : Manoir
Bill m'a informée que Jonathan travaille avec lui pour poser le Fidelitas chez les Lovegood et ça m'a soulagée. Au moins, il est occupé et se rend utile. J'imagine que ça ne devait pas aider qu'il n'ait rien à faire depuis que Jaymie a disparu… Du moins, personnellement je me sens mieux quand j'ai quelque chose pour m'occuper.
La conversation que j'ai eu avec Jedusort hier tourne toujours dans mon esprit comme un bruit de fond. J'ai raconté à Alastor et Andrea ce qu'il m'a dit. Andreas a trouvé les explications vraisemblables sans pouvoir me dire s'il s'agissait d'un mensonge ou pas. Alastor m'a dit de ne rien croire de ce qui pouvait sortir de la bouche d'un Horcruxe. Je ne sais donc pas plus si je peux m'y fier ou pas, mais même s'il ne m'a sans doute pas tout dit son discours avait des accents de sincérité indéniables. En tout cas, il a au moins réussi à me faire prendre en compte le fait que Tom Jedusort et Voldemort sont deux personnes différentes à présent. Je pouvais admettre que peut-être les choses n'auraient pas été les mêmes si les deux moitiés d'âmes avaient été échangées sans que j'en sois complètement convaincue. Mais les choses sont ce qu'elles sont et je suis trop prudente pour ne pas garder dans un coin de mon esprit qu'il essaie peut-être de me manipuler.
Car je n'ai pas l'intention de le laisser vivre. Et il doit le savoir.
Si nous sommes vainqueurs de cette guerre, rien de Voldemort ne peut survivre. Trop de risque.
Mercredi 11 septembre 1996 : le Centre
Aujourd'hui, j'ai rejoins Alastor au Centre. Il a pris possession des lieux avec sa petite armée de combattant qu'il formait depuis juillet. Nous en avions parlé il y a quelques temps : il voulait quelqu'un pour venir affronter ses élèves et il m'avait demandé de lui prêter assistance.
Je n'étais pas vraiment enthousiaste, mais si ça peut aider… Il fallait dire que pour le moment les nouvelles recrues n'avaient pas eu beaucoup d'action, la plupart ayant refusé de participer au raid que nous avions mené il y a quelques semaines.
- Les règles sont simples ! a beuglé Alastor. On ne tue pas on ne blesse pas gravement ! La victoire est accordée quand une des deux parties est hors combat !
- Pas d'abandon possible ? a demandé une des filles.
- On peut pas abandonner en combat réel ! Alors non !
J'ai dévisagé les 12 jeunes gens devant moi. Certains semblaient plus sûrs d'eux que les autres. J'ai reconnu Ellie et Karigan. Les traces de brûlure de ce dernier s'étaient bien atténuées. Elles se voyaient encore, mais le baume que je lui avais donné avait fait des merveilles. Il m'a adressé un sourire quand nos regards se sont croisés.
- Vous serez tous contre Crys.
- Vous plaisantez ? A 12 contre une ?
Alastor s'est tourné vers moi avant de leur adresser un sourire sinistre.
- Garçon… Il n'y a aucune chance que vous arriviez à gagner, même si vous étiez deux fois plus nombreux.
La foi qu'il avait en mes capacités était impressionnante. J'étais loin d'avoir autant confiance en moi. Mais j'étais prête à me plier à l'exercice. Ca me servirait d'entrainement : je n'avais jamais combattu contre autant de personne en même temps. Ca n'allait pas être aussi facile que Fol-Œil le disait.
- Crys, rappelle toi, tu es une partisane de l'autre con. Ne laisse rien au hasard.
J'ai hoché la tête. Pour l'occasion, je m'étais habillée avec ma tenue de combat standard : du cuir de dragon de la meilleure facture, ensorcelé pour résister aux sortilèges même si à partir d'une certaine puissance ça ne fonctionnait pas. Le sang ne le tâche pas et jusque là les vêtements ne s'étaient jamais déchirés. Vu le prix, encore heureux. J'avais attaché mes cheveux en un chignon serré. Je savais que j'avais l'air menaçante quand je me suis avancée sur l'arène. J'ai tapoté ma tête avec ma baguette pour me jeter un sort d'hyper acuité et d'hyper sensibilité que j'avais appris il y a quelques temps d'une des orphelines de Kathie.
Je n'allais pas utiliser la baguette de Sureau, mais elle était soigneusement cachée dans un fourreau au cas où je serais désarmée. J'avais aussi décidé de ne pas utiliser la magie rouge : ce serait injuste. A moins qu'ils ne m'y obligent. Ils étaient entrainés depuis un peu plus de deux mois maintenant j'espérais beaucoup d'eux.
La tension est montée tandis qu'ils me faisaient face. Premier mauvais point : ils étaient tous regroupés au même endroit. Ils auraient dû se déployer pour m'encercler ce qui leur aurait donné l'avantage. J'ai laissé nonchalamment ma baguette pointer le sol, mais je préparais déjà mon sort élémentaire.
Je me sentais tellement calme. Tous mes autres soucis étaient sortis de ma tête, je ne me consacrais qu'à l'instant présent.
Le signal de départ a été donné et j'ai lancé le premier sort. Le sol s'est soulevé sous leurs pieds, se fissurant et faisant tomber les moins vifs à la renverse dans un cri. Sans attendre, j'ai enchainé avec un autre sort élémentaire piégeant dans le sol les pieds et les mains des trois qui avaient eu le malheur de ne pas rester debout. J'ai bondi en avant et les autres se sont enfin dispersés et mis à m'entourer. Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était que je me place au centre de mes trois prisonniers. A la fois pour qu'ils n'essaient pas de les libérer, mais aussi pour les faire hésiter.
J'ai rudement attrapé à pleine main les cheveux de la fille qui s'était laissée piégées et je l'ai redressée devant moi, sans que ses mains ni ses pieds ne soient libérés. Elle a poussé un petit cri de douleur, ne s'y attendant sûrement pas.
- Qu'est ce que vous faire ? a crié l'un de mes adversaires.
- C'est simple, si vous ne lâchez pas vos baguettes tout de suite… ai-je commencé en pointant la gorge de ma prisonnière de la mienne. Je lui tranche la gorge.
- Vous… C'est contre les règles !
Avec ma meilleure imitation de Bellatrix, j'ai lâché un rire et j'ai lancé un sort qui a fait perdre conscience à la fille et un autre dans la foulée qui a projeté du faux sang sur sa gorge et sur le sol, le liquide rouge semblant couler sans s'interrompre. Ils ont crié tandis que je m'émerveillais de leur crédulité. Profitant de leur désarroi, j'en ai encore mis deux à terre.
Finalement, ils ont réagi et les premiers sorts ont fusé. Mais c'était brouillon. Emportés par l'émotion, ils faisaient n'importe quoi. L'un d'eux a quand même réussi à s'approcher. Alors je l'ai attrapé par le col, le faisant basculer d'une main au dessus de ma tête -d'accord j'ai utilisé un peu de magie rouge, mais ça m'est tellement naturel à présent…- et je l'ai jeté dos au sol. Son souffle s'est brutalement échappé de ses poumons et d'un coup de pied bien placé je l'ai envoyé dans l'inconscient pour quelques temps. Rien que je ne puisse soigner rapidement.
Une pirouette pour esquiver deux nouveaux sorts… Ils ont appris que les tirs croisés n'étaient pas une bonne idée quand lesdits sorts ont touché les deux sorciers qui les ont lancés et qui se trouvaient face à face. L'idée ne leur avait pas traversé la tête que je pourrais les éviter et qu'il fallait bouger ?
En tout, il ne m'a fallu que dix minutes pour tous les abattre. D'un coup d'œil j'ai vérifié qu'ils ne me lanceraient pas de sort en traitre puis je me suis tournée vers Alastor.
- Tu leur as appris quoi au juste au cours des derniers mois ? l'ai-je tancé. Rien n'allait dans leur combat.
Il a éclaté de rire et m'a lancé ce qu'il appelle une tape amicale dans le dos, mais qui pouvait envoyer quelqu'un au sol.
- Toujours aussi redoutable ! Ils ont le niveau de recrues qui sortiraient d'une première année de formation chez les aurors.
- C'est une blague ? Ils étaient meilleurs à mon époque ! me suis-je exclamée en pensant à Sirius et James.
- Non, c'est toi qui étais moins bonne.
Pas convaincue, j'ai regardé mes pauvres adversaires se redresser, même la fille que j'avais « tuée ». Ca avait été marrant finalement. J'ai écouté le débrief de notre combat, souriant malgré moi quand il les a engueulés comme du poisson pourri. Il leur a ensuite donné des exercices déplaisants à faire, une punition méritée et courante à l'époque ou il formait encore les aurors, et s'est tourné vers moi.
- Sérieusement, lui ai-je demandé. Est-ce qu'ils sont aussi mauvais que je le pense ?
- Nan mais ils sont encore naïfs et c'est pour ça que tu devais venir. Je savais que tu leur donnerais une bonne leçon. Nous avons effectué quelques missions pour faire quitter le pays à ceux qui le voulaient et nous protégeons le fils Weasley quand il pose ses barrières. Ils sont bons pour suivre les ordres, mais quand il s'agit de faire face à des imprévus ou du vrai combat ce sont des billes. Poudlard forme plus à ça. Plus de classes de duel, plus de profs compétents...
- L'école n'est pas censée livrer des soldats, lui ai-je rappelé. C'est l'entraînement d'auror qui doit s'en charger.
- Avec la paix, les aurors ne valent pas mieux qu'eux. Ils sont devenus mous et confiants et regarde où ça nous a menés.
- Alastor, ils doivent être prêts avant la fin de l'année.
- Tu as des infos ?
- Je sais juste que tout se jouera dans la prochaine année, ne me demande pas comment. Il faut que tu accélères le mouvement.
Il a grommelé quelque chose que je ne commenterai pas mais ne m'a pas dit non.
Nous avons encore du chemin à faire… Il m'a ensuite proposé un petit duel contre lui afin que nous montrions à ses élèves de quoi ont l'air les vrais combats. C'est un défi d'un tout autre niveau, mais j'étais intriguée. Alastor et moi, nous ne nous sommes jamais affrontés. Nous connaissons nos styles respectifs et nous combattons très bien ensemble, mais l'un contre l'autre ?
Un large cercle s'est formé pour nous laisser l'espace et le duel a démarré sans attendre. Son point faible était évident : sa jambe de bois. Le connaissant, il était sans doute préparé au-delà du raisonnable à ce qu'on l'attaque là, aussi ai-je décidé de ne pas tenter le coup. Il a intégré sa baguette dans le grand bâton qui lui sert de béquille pour se déplacer, mais je sais qu'il peut l'en sortir si nécessaire.
Nos premiers sorts se sont entrechoqués avec violence. J'ai serré les dents. Je ne le pensais pas si puissant. Et encore, il est sur la pente descendante. Mis à part quelques rares mages comme Dumbledore, les sorciers ne gagnent pas en puissance en vieillissant. Il y a un pic entre 40 et 60 ans avant de décroitre et il avait clairement dépassé les 60 ans même si je ne savais pas exactement de combien. On ne se souhaite pas les anniversaires entre nous et pourtant je le considère comme une des personne qui m'est le plus proche.
J'ai emporté la bataille de puissance mais ça ne m'a pour autant avantagé : lui comme moi avions bien conscience que ça ne s'était pas joué à grand-chose. Il avait plus d'expérience que moi, même si je ne me débrouillais pas trop mal de ce côté-là. Sans me laisser le temps de réfléchir, il m'a bombardé de sort à toute vitesse dans une salve impressionnante mais qui ne m'a pas fait fléchir. Puis, soudainement au milieu de la salve un sort rouge obscène m'a attiré l'œil et j'ai esquivé au lieu de le parer. Un impardonnable. Mieux valait toujours les esquiver : peu de boucliers pouvaient les arrêter et généralement en frontal avec un autre sort, ils gagnent. Ils demandent cependant beaucoup de puissance et combiné avec la salve dont il m'avait gratifiée, je jaugeais qu'il avait entamé ses réserves alors que j'étais toujours à plein potentiel. J'ai lancé un sortilège de terrassement sur sa droite, l'obligeant à bouger s'il ne voulait pas détourner son attention de moi. En combat réel, je l'aurais lancé directement sur lui et non pas sur le sol. Si un tel sortilège touche quelqu'un, c'est la mort assurée. J'ai profité de son mouvement pour me mettre à courir. Je ne pourrais pas le surprendre à cause de son œil magique, mais j'avais l'intention de tester un peu sa mobilité et ses réflexes.
Le bougre est cependant encore assez vif pour ne pas se faire avoir et il a contré chacun de mes sorts. Le combat s'est accéléré, l'air se chargeant de magie tandis que nos attaques se heurtaient. J'ai senti un sourire étirer mes lèvres et je pouvais voir que c'était la même chose chez lui. L'adrénaline qui déferlait dans nos veines, les enjeux -car si nous n'attaquions pas pour tuer, nous aurions pu finir à Ste Mangouste à la moindre erreur- semblait nous éveiller plus que toute autre chose. Il a fait couler le premier sang, mais après un combat acharné, c'est moi qui ai gagné. Ma baguette sur sa gorge après lui avoir arraché son bâton, nous nous sommes figés, haletants. Il y a eu un silence puis des applaudissements ont retenti et j'ai lentement commencé à réaliser que je venais de vaincre Alastor Maugrey, l'auror le plus redoutable qu'ait jamais formé le Ministères. Il a mis la moitié d'Azkaban derrière les barreaux à lui seul durant la dernière guerre. Enfin, la moitié avant que Voldy ne fasse libérer ses fidèles.
- Bien joué Gamine, m'a-t-il dit en récupérant son bâton. Bien joué.
- Merci vieux croulant, mais ne refaisons jamais ça d'accord ?
Il a acquiescé et je me suis demandée si cette défaite ne lui laissait pas un goût d'amertume. Il doit être difficile pour quelqu'un comme lui de se rendre compte qu'il est devenu moins bon. Car, ne je ne me fais aucune illusion : à son plein potentiel et en possession de deux jambes bien portantes, il m'aurait massacrée.
Lundi 16 septembre 1996 : Manoir
Aujourd'hui j'ai fait un petit tour chez les Londubas, à la demande d'Augusta bien entendu : je ne me serais jamais permis de m'inviter chez elle. Le Manoir n'a pas subi de dégâts lors du Tabou, mais les protections avaient été amochées tout de même. Bill avait heureusement pris les choses en mains immédiatement et c'était ce qui lui avait ensuite donné l'idée de s'occuper des mettre en place des barrières de protection chez d'autres personnes.
Neville est venu me saluer avant de disparaître.
- Je sais que nous vous l'avons déjà proposé, mais ne voulez-vous pas que votre petit-fils rejoigne nos classes ?
- Neville reçoit tout l'enseignement dont il a besoin ici, Crystall, merci.
- Au-delà de l'enseignement, ça lui ferait du bien de voir d'autres personnes de son âge. Je donne un cours de potion cet après-midi, ne voudriez-vous pas que je l'emmène ? Je m'occuperais en personne de l'amener à Square Grimmaurd et de l'escorter ici en soirée.
J'ai vu de l'hésitation dans ses yeux. Malgré tout ce qu'elle avait pu reprocher à son petit-fils, elle l'aimait. Sans compter que la majorité de ce qu'elle lui reprochait était de sa faute à elle et de ses sorts destinés à altérer sa mémoire.
- Nous verrons. Venez, je souhaiterais vous montrer quelque chose.
Curieuse, je l'ai suivi dans les étages du Manoir que je n'avais jamais visités jusque là. Après quelques minutes, elle m'a ouvert une double porte qui donnait sur une vaste pièce transformée en chambre où se trouvaient deux lits. Et deux personnes que je ne me serais jamais attendues à trouver là étaient assises au sol avec des jouets pour enfant entre les mains.
- Vous avez sorti Frank et Alice de Ste-Mangouste ?
Et ils semblaient bien plus actifs que je ne les avais jamais vu les quelques fois ou je suis allée leur rendre visite au cours des années…
- Avec le Ministère et Poudlard sous la coupe de Vous-Savez-Qui, j'ai jugé plus prudent de ne pas leur laisser de potentiels otages.
Je me suis approchée des deux ex-aurors et ils ont immédiatement tourné leur attention vers moi. J'ai compris qu'ils avaient peur, ils ne me reconnaissaient pas, alors je me suis arrêtée pour m'accroupir.
- Bonjour, Alice, Frank. Cela faisait trop longtemps que nous ne nous étions pas vus.
Ils n'ont pas semblé reconnaître leurs noms ni ma voix. Je suis alors retournée près d'Augusta pour ne pas plus les perturber.
- Après une semaine, ils n'étaient plus aussi apathiques que toutes les fois où je suis allée les voir ces dernières années, m'a-t-elle dit quand je l'ai rejointe.
Le fait que je me suis écartée semblait avoir suffi à faire oublier ma présence aux deux adultes et ils étaient retournés à leurs jeux en échangeant des bruits qui n'avaient rien à voir avec des mots. Ils donnaient l'impression d'avoir régressé au stade de bambins.
- Les Guérisseurs les droguaient ? me suis-je indignée.
- C'est l'explication qui s'impose. Ils sont remuants et inconscients de ce qu'ils font. J'ai dû acheter deux elfes de Maisons pour qu'ils soient à plein temps avec eux.
Elle semblait très en colère et je peux le comprendre : l'aile des longs séjours de Sainte Mangouste aurait dû prendre soin du couple et essayer de faire progresser leur état. Pas les droguer pour les rendre moins remuants et devoir moins à s'occuper d'eux. Je ne savais pas combien Augusta les payait mais c'était sans doute beaucoup trop pour le service rendu.
- J'ai remarqué qu'ils progressaient.
Là, je suis passée de curieuse à intéressée. Le diagnostic des guérisseurs était que le doloris avait détruit leurs esprits. Qu'ils étaient juste capables de bouger sans intelligence aucune. Un corps fonctionnel, mais rien derrière. Et les fois où je les avais vu, les regards vitreux et couchés dans leurs lits la plupart du temps, j'avais pensé que c'était vrai.
Pourtant.
Pourtant, s'ils pouvaient apprendre, leurs esprits n'étaient pas détruits. En les observant retourner dans leurs mains des formes -carrés, triangles, ronds- pour essayer de les poser dans les supports indiqués je me suis dit... Et si, tout ce temps, ils n'avaient pas l'esprit détruit ? Ou plutôt si leurs esprits avaient été détruits mais qu'avec les années, il avait commencé à guérir et que la manière dont ils étaient traités à Ste Mangouste avait retardé cette guérison ? Mary n'était pas passée loin d'être dans leur état quand le Horcruxe s'était arraché d'elle. Mais un légilimens accomplit avait pu réparer les dégâts. Etait-ce possible ? Alice et Frank pouvaient-ils encore être là ? Est-ce que nous avions perdu toutes ces années parce que les Guérisseurs ne s'y connaissaient pas suffisamment en soin de l'esprit ? Avaient-ils fait venir quelqu'un de la psychiatrie sorcière ?
Le seul légilimens que je connaissais, c'était Rogue. Et Bellatrix et Voldemort, mais passons sur cette option. Songeuse, je me suis mordillée la lèvre en me demandant si, à défaut d'être légilimens il serait possible d'inventer une potion pour agir sur l'esprit. Quelque chose d'aussi intangible…Après, on pouvait bien faire des potions qui étaient capables de capturer la chance alors pourquoi ne pourrait-on pas soigner l'esprit avec ? Et j'avais inventé une potion qui musèle l'esprit du loup vivant dans la tête de tous les mordus…
Ce n'était toutefois pas exactement la même chose ici… Faudrait-il quelque chose de volatile ? Ou alors quelque chose de liquide qui aurait un tropisme pour le cerveau ? L'esprit était relié aux neurones. Le doloris endommageait tout ce qui était neuronale et la douleur ressentit faisait voler l'esprit en éclat. Les dommages physiques causés aux cerveaux des Londubas avaient-ils été pris en charge ? Je savais que ça se faisait du côté moldu -mon cœur s'est serré en pensant à Dante et à ce qui lui était arrivé. Mais chez les sorciers ?
- Vous pensez à quelque chose.
J'ai sursauté. Perdue dans mes pensées, le regard fixé sur Frank et Alice pour les évaluer, j'avais oublié que je n'étais pas seule. Le regardé acéré de la vieille sorcière m'examinait et j'ai secoué la tête.
- J'ai des idées, toutes plus ou moins réalisables ou inquiétantes.
- Vous pourriez… faire quelque chose ?
La question à laquelle je ne pouvais justement pas répondre…
- Nous pourrions aller ensemble à Square Grimmaurd après le déjeuner discuter avec Ted Tonks. C'est le seul guérisseur que nous ayons sous la main et nous laisserons Neville avec les autres enfants. Et je suppose… Je suppose qu'une potion pourrait aider… seulement, il faut encore l'inventer.
Mais combien de temps me faudrait-il pour la trouver ? J'avais mis des années à faire la Tue-Loup et encore, c'était « facile » parce que j'avais moi-même un squatteur mental et que je pouvais tester et savoir exactement de quoi il en retournait. Certaines choses seraient sans doute applicables aussi ici… Cependant la légilimencie serait un sacré atout supplémentaire afin que je puisse me rendre compte des dégâts moi-même. Rogue serait bien plus indiqué que moi pour ces recherches là.
Nous avons encore regardé quelques instants Frank et Alice puis Augusta a acquiescé. Advienne que pourra.
A suivre...
