Hello !
Je commence le chapitre du jour avec un petit mot pour vous remercier du soutien dont vous faites preuve sur cette histoire ! Elle compte beaucoup pour moi et c'est chaque semaine (du moins tous les cinq jours) un vrai bonheur de lire vos reviews. Je suis d'ailleurs désolée de e pas avoir répondu à certaines, avec les problèmes de notifications, c'est un peu compliqué !
D'ailleurs, pour aider à ce problème, vous devez activer les notifications par mail (nouvelle option très pénible) dans les "Settings" d' "Account". Sans ça, vous ne recevrez aucune notification pour vous prévenir des nouveaux chapitres de vos histoires préférées, ni même de vos propres histoires si vous en avez !
Enfin, je souhaitais répondre aux deux dernières reviews anonymes que j'ai reçues :
Abeille : Avec plaisir ! Effectivement, Drago est au fond du trou, mais promis, il va finir par remonter la pente ! Hermione par contre... Je te laisse lire l'histoire ;p Merci pour ta review !!
Milky Way : C'est honnêtement l'une des meilleures reviews que j'ai reçues de ma vie. J'avais les larmes aux yeux de voir que tu t'es tant épris.e de l'histoire. Je suis vraiment ravie que tu te sois laissé.e tenté.e par cette fic, qui j'espère ne te décevra pas ! Tes mots m'ont beaucoup touchée.
Et puis ce parallèle avec la seconde GM, c'est bien la première fois qu'on le remarque et ça ne pouvait pas me faire plus plaisir ! C'état clairement un clin d'oeil à cette période de vengeance qui a suivi la Shoah et la guerre plus généralement. Il y en aura d'autre, j'ai hâte de voir si tu les trouveras ;)
La narration est effectivement lente, c'est totalement volontaire. C'est une sorte de métaphore à leur santé mentale en fait, un rappel en quelque sorte. L'histoire est lente parce qu'ils le sont.
Contente qu'Hermione te plaise autant ! C'est l'un de mes personnages préférés dans cette histoire aussi (enfin, logique, non ?) et j'avoue prendre un malin plaisir à l'écrire ! :)
Tu sais quoi, pour leur avenir, je dirais presque l'inverse :p Mais comme tu dis, Albert sera notre sauveur !
Encore merci pour ta review !
Bonne lecture !
Harry replia la lettre de Pansy avec un sentiment d'amertume. Les vacances étaient terminées.
Il avait l'impression que son combat ne s'arrêterait jamais, quel qu'il soit. Il avait lutté de longues années contre Voldemort, puis pour la paix entre différents partis et la libération des mangemorts innocents, et désormais, il aurait à se battre pour que ses proches se reconstruisent après toutes ces batailles. Il ne se souvenait pas d'une année où il n'avait pas lutté pour son bonheur, pour sa vie.
Il était fatigué. Fatigué de lutter sans cesse.
Sa vie était une guerre interminable aux nombreuses batailles. Sans trêve, mais aux multiples victimes.
Il ne répondit pas à la lettre de Pansy. Il la déposa sur un coin de son bureau et se laissa retomber contre le dossier de sa chaise, le regard braqué vers la fenêtre de la pièce qui lui faisait face. Il soupira.
Le Manoir Nott était assez grand pour qu'il ait pu se choisir un bureau et y installer ses affaires de travail, quelques jours plus tôt. Il habitait dans la grande résidence depuis plusieurs mois déjà, ayant choisi de rénover certaines parties du bâtiment et de l'aménager à leur image pour l'arrivée de son futur mari. Il faisait chaque semaine les allers-retours jusqu'au Ministère pour ses missions d'auror, logeant au Square Grimmaurd lorsqu'il devait rester plusieurs jours.
Il avait aussi posé plusieurs semaines de congé après la libération de Théo, histoire de profiter de leurs retrouvailles et prendre le temps de s'occuper de lui. C'était primordial à ses yeux et malgré le fait que son mari l'ait, au départ, poussé à reprendre son emploi, il avait fini par abandonner en comprenant que Harry ne le ferait pas.
Harry n'avait eu aucune idée de l'état dans lequel Théodore arriverait. Serait-il blessé ? Inerte ? Et s'il était incapable de parler ou bien de bouger ? Il avait été dans le flou total. Alors, même si son mari n'était pas dans un état si grave, il gardait tout de même de grosses séquelles de son séjour à Azkaban et Harry s'était donné comme mission de l'aider à s'en sortir.
Cependant, et pour son plus grand désespoir, à peine une semaine plus tard, il se retrouvait déjà dans ce maudit bureau. Et cette fois, cela n'avait aucun rapport avec les envies particulières de son mari. Il allait devoir s'organiser – ce qu'il détestait faire – afin de trouver une solution pour Hermione. Il lui faudrait aussi se renseigner et faire des recherches, pour l'aider au mieux.
Pansy avait parlé dans sa lettre de psychomage, terme que le jeune homme n'avait jamais entendu. Il se doutait que celui-ci était associé aux psychologues moldus, cependant, il n'avait aucune idée d'où trouver ces spécialistes sorciers. Serait-il nécessaire qu'il soit sorcier ? Harry n'y connaissait rien. Il n'avait jamais imaginé devoir en arriver là. Égoïstement, peut-être, il s'était dit que si lui s'en sortait, les autres aussi.
Il se passa désespérément une main sur le visage. Il en aurait pour un moment et encore faudrait-il qu'Hermione accepte de se rendre à un rendez-vous autre que le vétérinaire qu'elle visitait une fois par an pour Albert.
Il était mal parti.
La fenêtre du bureau donnait sur les jardins extérieurs et Harry se perdit dans cette vue de fin de journée. Le soleil se couchait doucement, donnant au ciel une légère teinte orangée. L'air frais de printemps entrait par l'ouverture, venant agiter les mèches en bataille du jeune homme. Les arbres dansaient au rythme du vent.
La chouette de Pansy était entrée ainsi, le trouvant – par chance – directement, alors qu'il cherchait l'album photo qu'Hagrid lui avait offert à la fin de sa première année, pour le montrer à Théo.
Ils en avaient discuté lors de leur déjeuner et Harry avait promis à son mari de lui présenter – bien que de manière figurée – ses parents. Il aurait rêvé posséder une peinture sorcière d'eux, leur montrer l'homme qui partageait désormais sa vie et qu'il aimait plus que tout au monde. Le seul qui avait été un jour au courant était Remus, à qui il en avait parlé le soir du mariage de Bill et Fleur. Il se rappelait encore de l'émotion qu'il avait vue dans ses yeux, chassant temporairement la tristesse qu'il ressentait ce soir-là.
Il réalisa alors qu'il avait abandonné Théodore depuis un long moment déjà. En jetant un œil à l'horloge de la pièce, il réalisa que trois quarts d'heure étaient passés.
Il sauta sur ses pieds, oubliant déjà la lettre de Pansy, et quitta le bureau pour rejoindre son mari.
Merlin qu'il aimait pouvoir l'appeler ainsi, pouvoir traverser un couloir pour le retrouver et le prendre dans ses bras. C'était si simple.
Il fronça les sourcils en découvrant que le salon, là où il avait laissé Théo, était vide. Inconsciemment, son rythme cardiaque s'accéléra alors qu'une boule d'inquiétude gonflait dans sa poitrine.
Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer qu'on ait pu lui enlever Théodore une nouvelle fois. Et s'il ne le revoyait jamais ? Et si quelqu'un était venu l'attaquer ? Aurait-il encore perdu l'un de ses êtres chers ?
Il passa par la cuisine, puis par la véranda, sans rien trouver. Il monta à l'étage, jusque dans la chambre qu'ils partageaient, mais ne l'y vit pas non plus. Il commençait à paniquer. Il était essoufflé.
Où avait-il pu aller ? Quelqu'un était-il venu le kidnapper ? La loi avait-elle changé sans qu'il ne soit au courant ? Quelqu'un avait-il voulu se venger des Nott ou de lui ?
Trop d'hypothèses lui traversaient l'esprit. Il angoissait.
Il s'imaginait déjà devoir vivre sans lui à nouveau, se retrouver seul et perdu. Devoir se battre – encore – pour le garder en vie, le sauver ou le libérer. Comme si sa vie n'était qu'un cercle vicieux qui ne s'arrêterait qu'à sa mort. C'était bien ironique pour lui qui l'avait esquivée deux fois.
Finalement, en dernière option, il entra en fracas dans l'atelier situé au dernier étage. Il s'agissait auparavant d'un grand grenier qui, d'après Satine, avait été réaménagé pour le grand-père de Théo, afin qu'il puisse y peindre sans être dérangé. Apparemment, son épouse avait une passion pour le chant. Une passion, non pas un talent.
La pièce était gigantesque, de la superficie de la maison, et était pleine de cadres, de dessins et de sculptures en terre cuite, répartis sans grand ordre. Certains dessins étaient animés, quand d'autres étaient de simples croquis affichés les uns sur les autres. Nul doute que sa tante Pétunia aurait fait une syncope en voyant ce bazar, mais Harry aimait ça. Une certaine chaleur, une certaine intimité qui ne le laissait pas de marbre. Cela lui ressemblait, leur ressemblait. Il s'y sentait bien. Il s'y sentait chez lui.
Lorsque la porte s'ouvrit, Harry découvrit son mari, assis à une grande table dans un coin de l'atelier, occupé à dessiner sur un morceau de parchemin, à l'aide d'un crayon de bois moldu.
Il crut défaillir sous la puissance du soulagement qui l'envahit. Il s'appuya contre la porte et expira discrètement toutes ses craintes. Malgré la peur qu'il venait d'avoir, il ne voulait pas déranger Théo.
Il était là, en vie, en pleine forme, en pleine action. Il allait bien.
Il se permit alors de l'observer et remarqua à quel point il était concentré sur son travail. De là où il se tenait, Harry ne parvenait pas à voir distinctement ce qu'il dessinait, mais il n'avait aucun mal à savoir que ses tracés étaient d'une précision hors-norme.
Il n'y avait aucune couleur – et le jeune homme ne savait pas s'il y en aurait – mais le dessin semblait représenter un visage. Du moins, ce fut ce qu'il s'imagina.
Théo était penché sur son parchemin, les yeux plissés vers son œuvre, faisant glisser son crayon avec une fluidité stupéfiante. C'était comme s'il n'avait aucune difficulté, ni même le besoin de réfléchir à ses prochains traits.
Cela donna du baume au cœur à Harry. Depuis quand ne l'avait-il pas vu s'exercer ainsi ?
Presque neuf ans.
Il se souvenait encore parfaitement de leurs soirées dans la Salle sur Demande, en sixième année, lors desquelles il passait des heures à regarder Théo dessiner. Il avait toujours été fasciné par les personnes aux talents de dessinateur.
Harry était bien connu pour son écriture brouillonne et son manque de créativité artistique. Il avait beaucoup de peine à se représenter les formes, les mesures ou encore les détails de quoi que ce soit. Les couleurs n'étaient pas son fort non plus, il avait du mal avec les mélanges et se trouvait toujours bien bête lorsque Théo lui expliquait comment obtenir une couleur ou une autre.
Il avait plusieurs fois tenté d'accompagner son petit ami lors de ses séances de dessin, essayant de reproduire de simples personnages ou des objets quelconques. C'était bien sûr toujours un échec, mais cela avait le don de faire rire Théo, ce qui n'était pas négligeable.
– Tu comptes rester là à m'observer pendant longtemps ? lança ce dernier, le faisant sursauter.
Harry sourit sans pouvoir s'en empêcher et un léger rire s'échappa d'entre ses lèvres.
– Tu sais bien que je ne serais pas du genre à m'en plaindre, répliqua-t-il en se décollant du mur pour marcher jusqu'à lui.
Théo leva les yeux de son dessin et lui sourit tendrement.
– Désolé de t'avoir laissé seul en bas, soupira Harry en le rejoignant et en passant ses bras autour de son cou, dans son dos.
Il embrassa sa joue parfaitement rasée au passage. Il se rappelait encore l'avoir observé à l'œuvre dans la salle de bain le matin même.
– J'ai reçu une lettre de Parkinson pendant que je cherchais l'album et j'ai été pris par le temps.
– Que voulait-elle ? s'inquiéta-t-il en posant son crayon sur le grand bureau.
– Elle s'inquiète pour Hermione, elle me demandait de l'aide. Elle aimerait que j'aille la voir, histoire de lui remonter les bretelles et lui rappeler qu'elle ne vit plus seule et qu'elle ne peut pas continuer de se laisser abattre.
Il sentit Théo se figer dans ses bras et ses mâchoires se contracter contre sa joue.
– Tu vas y aller ? demanda ce dernier d'un ton qu'il voulait naturel, mais qui transpirait l'anxiété.
– Je ne sais pas encore, je n'y ai pas réfléchi. Si tu préfères que je reste, je resterai, Théo.
– Je n'ai pas dit ça.
– Tu n'as pas eu besoin, je l'ai compris. Pansy a proposé de rester avec toi, au cas où tu ne voudrais pas être seul. Ce serait l'histoire d'une journée, pas plus.
– Je n'ai pas peur d'être seul.
Harry entendit clairement le mensonge dans sa voix. Il ferma les yeux et se retint de soupirer. Il ne voulait pas lui faire de mal, ni qu'il ne revive les mêmes sensations qu'en prison. Une solitude accablante.
– Si tu ne veux pas, cela pourra attendre, Théo. Tu es ma priorité, ne l'oublie pas.
Il l'entendit déglutir, avant qu'il n'hoche la tête, presque à contrecœur.
– Encore désolé de t'avoir laissé seul.
– Ne t'en fais pas, j'ai vite trouvé une occupation. Je crois que tout ça m'avait manqué. Pouvoir dessiner avec du bon matériel et différents crayons, c'est un plaisir que je n'aurais pas cru si important dans ma vie.
Harry sourit doucement et posa son menton sur son épaule pour observer de plus près le dessin qu'il avait fait. Il valait mieux changer de sujet. Il ne voulait pas rappeler de mauvais souvenirs au Serpentard.
Il écarquilla les yeux face à la beauté du croquis de son mari.
Il s'agissait d'un portrait – il avait vu juste – d'une jeune femme aux traits fins et aux lèvres pulpeuses. Mais ce qui marqua le plus Harry fut la profondeur de son regard et les émotions qu'il transmettait. C'était impressionnant. Si bien qu'il avait l'impression de ressentir lui-même tout ce qu'elle ressentait.
Une sorte de tristesse, mêlée à de la mélancolie.
– C'est magnifique, souffla-t-il sans y croire vraiment.
C'était si précis et si unique que cela paraissait presque irréel.
Il se souvenait du talent de son mari, bien sûr, mais il ne pouvait pas manquer les progrès qu'il avait faits. En seulement quelques coups de crayon, il avait réussi à créer une œuvre magnifique et touchante.
– Merci, répondit celui-ci en levant sa main droite pour caresser la joue d'Harry. J'avais son visage en tête depuis quelques jours. Ne me demande pas pourquoi.
Un petit rire s'échappa de ses lèvres après cette dernière phrase, faisant frissonner Harry de bonheur. Quoi de plus beau à entendre que le rire de l'homme qu'il aimait ?
– Là-bas, nous avions le droit à du parchemin et un crayon, expliqua Théo, et son mari n'eut pas besoin de plus pour comprendre de quel endroit il parlait. Je dessinais tous les jours. Je m'imaginais vos visages, à tous, et je les mettais sur papier pour ne pas les oublier. C'était un bon moyen de garder toute ma tête et surtout… de ne pas perdre les souvenirs que j'avais de vous.
Harry en eut les larmes aux yeux. Il tourna son visage jusqu'à ce que sa bouche soit blottie contre le cou de Théo. Il avait du mal à s'empêcher de sangloter.
– Je crois que cette femme ressemble à ma mère. Elle avait le même nez, chuchota Théo.
oOo
– Pansy veut que nous rentrions en Angleterre, annonça Astoria en se laissant tomber dans le lit qu'elle partageait avec Ginny.
Cette dernière fronça les sourcils et posa la revue qu'elle lisait avant de se tourner vers elle.
Il était rare qu'elles reçoivent du courrier de leurs proches. Ceux-ci avaient compris avec les années qu'il était inutile d'espérer quoi que ce soit de leur part – si ce n'était les récits de leurs voyages – et avaient donc bien vite cessé de les contacter pour leurs propres malheurs ou pour leur demander de rentrer.
Seule sa mère continuait de le faire, ce qui n'était pas si étonnant lorsque Ginny y pensait. Molly s'évertuait à tenter de la convaincre que sa vie en Grande-Bretagne n'avait rien à envier à celle qu'elle avait autour du monde. Elle lui répondait seulement avec des clichés qu'elle prenait dans les différents pays qu'elle visitait.
– Pourquoi ça ? demanda-t-elle alors. Elle devrait savoir que ce n'est pas dans nos projets.
– Elle s'inquiète pour ma sœur, soupira-t-elle en se cachant derrière son coude. Et j'avoue que les descriptions qu'elle me donne seraient presque inquiétantes si je ne connaissais pas parfaitement Daphné.
– Est-ce que… est-ce que je peux lire ce qu'elle t'a écrit ? demanda Ginny avec hésitation.
Astoria se contenta d'hocher la tête et lui tendit la lettre qu'elle venait de recevoir.
Elle et Ginny étaient aux Pays-Bas, non loin de la capitale. Elles s'y trouvaient depuis trois semaines déjà et comptaient repartir d'ici quelques jours. Elles hésitaient encore entre le Japon et la Thaïlande. Astoria préférait la première destination et sa fiancée la seconde.
Comme pratiquement chaque fois que c'était le cas, cela se réglerait probablement au lit. Ginny remportait généralement cette petite victoire.
– Tu veux rentrer ? s'enquit la rouquine, une fois sa lecture terminée, en se tournant vers elle.
Astoria n'eut pas besoin de lui demander pour savoir qu'elle s'inquiétait de sa réponse. Son ton le laissait entendre.
Elles vivaient ensemble depuis pratiquement trois ans, sans jamais s'être quittées.
– Non, répondit-elle donc aussitôt.
– Je ne t'en voudrais pas si…
– Je sais, Gin', et ce n'est pas la question.
– C'est ta sœur, répliqua-t-elle en fronçant les sourcils.
– Je sais bien, merci, mais je la connais par cœur, je sais que cela lui passera.
– Ria, Parkinson a l'air sérieuse…
– Elle ne connaît pas Daphné aussi bien que moi. Elle ne sait pas ce dont elle serait capable pour recevoir l'attention qu'elle juge mériter, dit-elle fermement.
Ginny fut perturbée par la réponse de sa fiancée. Bien qu'elle connaisse parfaitement l'histoire qui liait les deux sœurs, elle ne parvenait pas à envisager qu'elle puisse être aussi détachée de sa famille.
Elle-même s'était éloignée d'eux après son départ, mais cela ne lui empêchait pas d'échanger par courrier avec certains de ses frères et sa mère, ce qu'elle savait qu'Astoria ne faisait pas.
Elle comprenait que certaines familles ne soient pas aussi solides que la sienne – jusqu'à certaines limites bien sûr – mais de là à ne pas vouloir aider sa sœur, il y avait une différence. Elle ne jugeait pas Astoria, bien entendu, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle se trompait dans son jugement concernant Daphné.
Ginny ne connaissait que très peu l'ainée Greengrass, ne l'ayant pas côtoyée à Poudlard, ni après la guerre, mais de ce que sa fiancée avait pu lui dire, les deux sœurs étaient drastiquement opposées.
Daphné était très à cheval sur les principes des vieilles familles de sang-pur, suivant à la lettre l'éducation que leurs parents leur avaient donnée. Elle avait été promise à Grégory Goyle tôt dans leur scolarité et les deux Serpentard étaient tombés fous amoureux, bien heureusement pour eux.
Cela n'avait pas été le cas pour Astoria, puisque n'étant pas l'aînée de sa fratrie, elle avait encore le choix de se trouver un futur époux, si bien sûr celui-ci était de sang pur. Elle n'avait jamais dit à ses parents qu'elle était fiancée, certes à une sang-pur, mais surtout à une femme. Certaines familles, dont la sienne, n'avaient pas l'ouverture d'esprit que la majorité des sorciers.
Daphné n'avait plus jamais répondu à sa sœur après que celle-ci lui ait appris ses fiançailles avec Ginny Weasley. Cette dernière comprenait donc parfaitement le mépris qu'elle entendait dans la voix d'Astoria.
Certains diraient qu'il s'agissait d'une excuse, d'une façon de pouvoir couper radicalement ses liens avec Daphné, mais Ginny n'en faisait pas partie. Elle était probablement la seule personne sur Terre à connaître sur le bout des doigts la relation qui liait les deux sœurs Greengrass. Le temps que les deux fiancées avaient passé ensemble leur avait permis de détailler en long, en large et en travers l'histoire de leurs vies. Astoria, elle aussi, connaissait bien la famille Weasley.
– Tu es sûre que tu ne le regretteras pas ? s'inquiéta tout de même Ginny.
– Certaine.
Ginny déglutit mais hocha la tête, sachant que rien de ce qu'elle ne dirait ne ferait changer d'avis sa fiancée. Elle se rallongea et posa sa tête sur la poitrine de cette dernière, qui passa aussitôt ses doigts dans sa chevelure rousse.
– Par contre, si tu veux passer en Angleterre avant notre prochaine destination, je ne t'en empêcherai pas, tu sais ? Pansy a l'air de dire qu'il serait judicieux que tu rendes visite à Granger, voire à Potter.
Ginny se mordit la lèvre inférieure, ne sachant quoi lui répondre. Une partie d'elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'un soutien supplémentaire retirerait un poids des épaules de Harry, alors qu'une autre lui soufflait que sa présence risquait de ne rien changer.
Elle échangeait parfois quelques lettres avec ce dernier, concernant les avancements de leurs combats et des nouvelles diverses et variées de leur groupe d'amis. C'était lui qui lui avait appris le décès de Narcissa Malfoy, la grossesse de Lavande, ou encore la naissance du deuxième enfant de Bill et Fleur Weasley. Elle suivait tout cela de loin.
– Toujours pas décidée à abdiquer pour la Thaïlande ? se contenta-t-elle donc de répondre, avec un sourire joueur.
Astoria baissa les yeux vers elle et ne put s'empêcher de pouffer, lorsque Ginny grimpa à califourchon sur son bassin. Elle posa sa main sur sa taille et sourit franchement en voyant son regard plein de défi.
Celui qui transmettait toujours si bien le courage et la force de la rouquine.
– Tout dépend de quels seront tes arguments, très chère.
– J'allais te proposer de faire les repas pour les trois prochains jours, mais je doute que ça te suffise, pouffa Ginny.
– Effectivement, aussi bons soient-ils, surtout lorsque tu refais les plats de ta mère, j'avais d'autres idées en tête, répondit Astoria avec un sourire tout sauf innocent.
– Miss Greengrass, vous savez comment me parler, souffla Ginny en se penchant vers sa fiancée, jusqu'à poser ses lèvres sur les siennes avec passion.
Astoria répondit à son baiser avec la même ferveur, goûtant et regoûtant ses lèvres sans pouvoir s'en lasser. Leur dîner ayant été composé d'une glace à la fraise en dessert, elle put savourer les dernières esquisses du parfum fruité sur sa langue. Délicieux.
La Thaïlande était un beau pays, finalement.
Et voilà pour aujourd'hui !
Merci à Kat, Lyra, Damelith, BBTea, Genny et Akhmaleone pour leur aide et soutien !
On se retrouve samedi 27/11 pour la suite !
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