La nuit avait été longue, encore.
Draco ne s'était pas vraiment rendormi après son rêve. Il avait eu beau s'asperger d'eau, prendre un bain, rien n'y faisait, il ne l'oublia pas. Il se serait même encastré la tête dans l'un des murs de sa chambre s'il avait pu. Quelques heures après le levé du soleil, il décida que ce n'était qu'un simple rêve et de faire comme si rien ne s'était passé. Il arrêterait d'y penser tout seul. Après tout, ce n'était pas le premier rêve de ce genre qui faisait et ça se serait pas le dernier. C'était même presque naturel. Hermione était une femme; c'était un homme. Ils avaient partagé un espace réduit pendant plusieurs jours, et il s'était en parallèle passé des choses assez contrariantes. Son cerveau encaissait tout cela comme il le pouvait, rien de plus.
De toute façon, il n'avait pas le temps de repenser à toute cette histoire. A partir d'aujourd'hui, la vie au manoir reprenait son cours et Draco était bien décidé à faire tout ce qui était en son pouvoir pour redorer le blason familial. Sa mère en avait assez fait, il était temps de prendre la relève. L'Ordre n'allait pas chaumer maintenant qu'Hermione était de retour parmi eux.
Les mangemorts s'attendait déjà à de nouvelles échauffourées et le Seigneur des Ténèbres ne tarderait pas à refaire son apparition dans les parages, à n'en point douter.
Le manoir était si fréquenté qu'il avait parfois l'allure d'une fourmilière géante. Draco détestait ça. Il avait toujours trouvé que sa maison était bien plus agréable lorsque ces nombreuses pièces étaient vides. Il aimait la manière avec laquelle ses pas résonnaient contre les hauts plafonds et comme chaque tableau se trouvait sublimé lorsqu'il n'y avait personne alentour pour les observer.
Les retrouvailles familiales avaient été ... malaisantes. Narcissa avait dû passer un sacré savon à Lucius car ce dernier ne reparla pas de ce qu'il s'était passé la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Il se contentait d'ignorer son fils, la tête haute et le ton fier. Il en faisait même plus qu'à son habitude, pensa Draco, ce qui n'était pas très étonnant considérant qu'il avait été blessé dans son orgueil lorsque son fils lui avait éclaté le nez. Les apparences, il fallait toujours sauver les apparences...
Le jeune mangemort été heureux de retrouver sa mère et faisait du mieux qu'il pouvait pour être respectueux envers son père. Narcissa était même venue le voir dans sa chambre, un soir, pour lui dire à quel point elle était soulagée de le retrouver à ses côtés. Elle lui rappela de son ton doux que rien n'était plus important que la famille, et qu'ils devaient se serrer les coudes plus que jamais. C'est aussi elle qui lui donna les dernières nouvelles concernant les plans de Lord Voldemort. Draco apprit que plusieurs opération de rafles et de patrouilles devaient avoir lieux dans les prochaines semaines, ce afin d'accentuer le contrôle du seigneur des ténèbres dans certaines zones dites "dissidentes". Bien sûr, il en ferait partie. Ca serait une occasion pour lui de faire ses preuves, et de rassurer son père concernant ses intentions, par la même occasion.
Mais Draco apprit aussi que des équipes avaient été formées, et qu'il ferait partie de celle de Fenrir Greyback. Il enrageait. Cette collaboration n'avait rien d'anodin; c'était en fait un moyen de le garder à l'œil, et même s'il n'en avait la preuve, il était certain que cette idée sortait de la tête de Bellatrix. Cette dernière était prompt à la paranoïa et le récent comportement de Draco avait du lui parvenir aux oreilles, d'une manière ou d'une autre.
En attendant, le jeune mangemort allait devoir faire équipe avec l'un des plus redoutables soldats du seigneur des ténèbres. Fenrir l'avait toujours intimidé, pour ne pas dire terrifié. Le loup garou était connu pour sa cruauté et son sadisme et il entretenait sa légende dès qu'il en avait l'occasion. C'était le chien fou de Lord Voldemort, qui n'hésitait pas à lâcher sur les familles de ses opposants ou des personnes qui l'avaient déçu. Fenrir devait être à l'origine d'une dizaine de nouveaux cas de lycanthropie, si ce n'est plus, et n'hésitait pas à s'attaquer à des enfants et des moldus.
Heureusement pour Draco, la prochaine mission n'aurait lieu que dans deux jours. En attendant, il était libre de faire ce qui lui plaisait, pour le moment. Le domaine familial était plus calme en journée, aussi en profitait t'il pour se reposer et se réapproprier sa maison petit à petit.
Le soir, les partisans afflués ça et là, parfois par vingtaines. Severus avait raison, les Malfoy n'avaient plus rien à dire concernant le manoir et étaient prisonniers de leurs propres statuts.
A sa grande surprise, Draco reprit ses marques assez rapidement. Si ce n'est qu'en journée, il s'ennuyait souvent et ne pouvait s'empêcher de repenser au grenier de Barjow et Beurk. Tous les jours, sans exception, il se surprenait à se souvenir de petits détails, ça et là. Le sofa en désordre, la manière avec laquelle il avait serré ses doigts autours du cou de Stan Rocade, le livre de divination, la bouteille de whisky ... et le sourire d'Hermione. Il se demandait parfois ce qu'elle pouvait être entrain de faire de son côté, avant de se ressaisir ou d'être coupé par sa mère qui l'appelait.
De toute façon, cela n'avait aucune importance. Il avait regretté de ne pas lui avoir dis quoi que ce soit après qu'elle se soit confiée à lui; mais maintenant il s'en trouvait bienheureux. Rogue avait raison, encore une fois, tout était bien plus simple depuis qu'elle était partie.
*****
Dans la chaumière aux coquillage, l'ambiance était encore une fois aux réjouissances. Le retour d'Hermione n'y était pas pour rien, bien au contraire. S'échapper de chez les Malfoy avait été un coup de force, mais rien n'avait été célébré et tous avaient le cœur lourd à l'idée que la jeune gryffondor n'en reviendrait peut-être pas. Maintenant qu'ils étaient réunis, une sorte d'engouement et d'euphorie flottait dans l'air. Evidemment, ils savaient bien qu'ils n'était pas au bout de leurs peines, mais il se permirent de reporter une réunion afin de fêter leurs retrouvailles.
Aussi, le lendemain soir de son arrivée, Hermione fut surprise de retrouver tout le monde réuni dans le petit salon du cottage. Une radio diffusait de la musique moldue, la douce lumière de la petite cheminée et des nombreuses bougies baignait la pièce dans une lueur chaude et réconfortante, et il y avait même un gâteau, cuisiné par Fleur. Tout le monde était là, et même Remus Lupin s'était déplacé. Le reste de la famille Weasley n'avait pas pu venir, étant trop surveillés, mais un hibou avait apporté une boîte de biscuit préparés pour l'occasion par Molly le matin même. Tout le monde ri et dansa et, pour la première fois depuis son arrivée, Hermione se sentit bien.
La nuit passée, elle avait emprunté une potion de sommeil à Bill, qui lui avait donné de bon cœur sans pauser plus de questions. Hermione dormait dans la même chambre que Harry et Ron, une petite pièce décorée modestement où trois lit individuels avaient été installés pour l'occasion. Il était donc hors de question de faire des crises de panique nocturnes devant ses amis. Après avoir bu la potion, elle n'avait donc fait aucun cauchemar et il lui en restait assez pour tenir plusieurs jours. D'ici là, son angoisse se serait surement calmée.
La soirée avait été réellement agréable. L'espace d'un instant, il n'avait pas été question d'Ordre ou de Seigneur des Ténèbres. Tout le monde en profite pour échanger les dernières nouvelles et partager de vieux souvenirs. L'ambiance se fît un peu plus sérieuse en fin de soirée, le sujet des horcruxes revenant dans la conversation. L'esprit embrumés par la fatigue, la seule chose qu'ils puissent établir alors était qu'ils devaient trouver un moyen d'entrer dans Gringotts, sans se faire repérer, afin de voler ce que Voldemort y avait caché. Hermione en profita aussi pour informer Harry et Ron du fait qu'elle était recherchée en tant "qu'indésirable N.2". Cette nouvelle les secoua un peu. Ron ne pu s'empêcher d'essayer de feindre l'indignation, puisque c'était Hermione la numéro et non lui, ce qui eu le mérite de détendre un peu l'atmosphère.
Alors que tout le monde était endormi, Hermione réfléchissait. L'horcruxe se trouvait forcément dans la chambre forte de Bellatrix. Cette dernière avait été terrifiée à l'idée que quelqu'un y soit entré et, après tout, c'était la main droite du seigneur des ténèbres, sa plus fidèle mangemort. Hermione savait très bien ce dont ils avaient besoin pour s'infiltrer dans la banque des sorciers, et elle était déjà familière à cette technique. Le seul hic, c'était qu'il leur manquait l'ingrédient principal de son plan. Il leur fallait un cheveu.
- Par Merlin encore chette fichue pochion ! grogna Ron, la bouche encore pleine de pancakes.
- C'est notre meilleure option, répondit Hermione. A moins que tu ne préfère aller toquer aux portes de Gringotts, comme si de rien n'était ?
La lumière matinale baignait la cuisine du cottage de lueurs pastel alors que le trio prenait son petit déjeuner.
- Elle as raison, Ron, dit Harry. Et c'est même une brillante idée. Ceci dit... Il nous manque-
- Je sais... soupira Hermione.
- Moui, et comment tu penche qu'on va mettre la main dechu ? articula Ron entre deux bouchées.
- Ronald Weasley, tu ne peux pas cesser de manger, deux minutes ?
- Pardon, répondit il après avoir dégluti. Ce que je veux dire, c'est que c'est pas gagné. Est-ce qu'on est sûr qu'il y a un horcruxe dans le coffre de Bellatrix, au moins ?
- Oui, c'est évident, assura Harrry. Ca fait des jours que j'y réfléchis, il y a quelque chose là-bas c'est certain.
- Oui, continua Hermione. Et tu as vu sa réaction au manoir ?
- Hm, c'est vrai... répondit Ron, pensif. Mais on peut quand même pas retourner là-bas, ça serait de la folie.
- Il n'en est pas question, assura Harry. Non, il doit y avoir un autre moyen... Et plus tôt nous le trouverons, mieux ça sera. Réfléchissons ... Combien de temps il nous avait fallu pour fabriquer le polynectar, Hermione ?
- Un mois. Mais... il faut trouver les ingrédients aussi.
- Oui. Attends, je reviens.
Harry quitta la pièce quelques minutes avant de revenir avec de quoi écrire. Hermione cru reconnaître la plume que Harry avait trouvée comme étant celle d'Errol, la vieille chouette lapone des Weasley.
- Bon, vas-y, dis moi ce qu'il te faut, dit Harry en s'asseyant à côté d'elle.
- Eh bien... Pour commencer: du sisymbre. Du polygonum et des sangsues, il en faudra quatre...
- J'ai plus faim moi ... dit Ron en repoussant son assiette encore à moitié pleine d'un air dégouté.
- Puis trois chrysopes, ajouta Hermione en ignorant le commentaire de Ron. De la peau de serpent d'arbre du cap. Pas d'une autre espèce, c'est important. De la corne de bicorne. Idéalement déjà moulue mais je pense qu'il plus simple d'en trouver une entière. Je pense que c'est tout, sans compter l'élément final bien sûr.
- Bill et Fleur doivent avoir un chaudron et un mortier quelque part ici, dit Ron. J'irais chercher ça tout à l'heure.
Harry termina d'écrire et observa quelques secondes le papier avant de le plier et le fourrer dans la poche de sa chemise.
- Je demanderai à Remus de nous aider à trouver les ingrédients, dit Harry.
- Qu'est-ce qu'on fait en attendant ? Demande Ron.
- En attendant, on se renseigne, répondit Harry.
******
Le lendemain de son retour au manoir, Draco passa le début de sa matinée en compagnie de sa mère, son père s'étant absenté. Narcissa ne cachait pas son enthousiasme à l'idée que son fils se remette dans le droit chemin, et ils prirent le thé sur la terrasse donnant sur le parc, comme ils avaient l'habitude de le faire auparavant. Le jeune mangemort écoutait sa mère sans vraiment l'entendre, perdu dans ses pensées. Il fu ramener à la réalité lorsqu'il l'entendit prononcer un nom qu'il n'avait pas entendu depuis longtemps. Un nom qu'il avait oublié, même.
- Quoi ? demanda t'il
- Les Grenngrass, Draco, répéta sa mère. Il nous rendent visite dans l'après-midi. Enfin, Daphnée est restée à Poudlard, il n'y aura que Wilhem, Sally et Astoria.
Astoria. Draco l'avait oubliée. Il ne l'avait pas vu depuis plusieurs mois, peut-être plus d'un an.
- Ton père doit parler affaire avec Wilhem, tu devras tenir compagnie à Astoria. Tu pourrais en profiter pour lui faire visiter le parc, qu'en pense-tu ?
Draco regarda sa mère. Elle lui adressait un sourire franc et doux, mais il savait très bien ce qu'elle avait derrière la tête. La famille Grenngrass et la sienne avaient toujours été en très bon termes. Après tout, elles étaient toutes les deux inscrites au registre des vint huit sacrés. Aussi, Draco connaissait Astoria depuis son enfance. Il était moins proche de sa sœur, Daphnée, qu'il ne fréquentait que de temps en temps à Poudlard car elle était constamment avec Pansy Parkinson. Astoria et lui s'étaient toujours bien entendu, alors pourquoi pas ? Il lui ferait visiter le parc.
Les Greengrass arrivèrent peu après midi et comme prévu les quatre parents s'enfermèrent dans le bureau de Lucius pour parler affaire. Draco ne savait pas exactement de quoi ils s'agissait, mais il soupçonnait son père de continuait la contrebande d'art moldu ou d'objets de magie noire. C'était une activité beaucoup trop lucrative pour qu'il ne l'abandonne du jour au lendemain, et il était beaucoup trop concupiscant pour y renoncer.
Draco se retrouva donc seul avec Astoria. Elle avait un peu changé, elle semblait plus calme qu'avant, si cela était seulement possible. C'était l'incarnation même d'une vraie sang pur: fière, élancée et droite. Et si, au début, le jeune mangemort se sentait un peu pris au piège et se montrait froid, il se détendit peu à peu au fil de leur promenade. Astoria était douce et gracieuse, il n'était pas difficile de se montrer courtois et prévenant envers elle. Il ne parlèrent pas du Seigneur des ténèbres, ni de la résistance ou bien du Ministère. Astoria ne posa aucune question sur les activités de Draco. Ils ne parlèrent que de banalités et de leurs familles, et même si le serpentard avait d'habitude horreur de ce genre de conversation futiles; celle-ci l'apaisa. Il y avait quelque chose de simple dans cet échange, si bien qu'il oublia son angoisse l'espace de quelques heures.
En fin d'après-midi, ils rejoignirent le manoir et retrouvèrent leurs parents. Lors des aurevoirs, Narcissa fit les gros yeux à Draco afin que celui-ci se montre plus galant qu'il ne l'était. Il se garda de lever les yeux au ciel et embrassa le dos de la main d'Astoria, qui sourit timidement et s'inclina dans une courte révérence. Evidemment, la mère de famille rayonnait. Lucius, lui, avait observé la scène d'un œil calculateur. Draco le savait, un mariage avec Astoria Greengrass serait satisfaisant. Son père espérait surement une famille plus influente, mais sa mère s'en contenterait. Il s'attendait à les avoir sur le dos à la fin de la guerre, mais pour le moment ce genre de mondanités étaient loin d'être les préoccupations principales de Draco.
Le soir venu, lorsqu'il se coucha, il se demanda s'il allait rêver d'Astoria, ou bien d'Hermione.
Il ne rêva pas.
La journée suivante fût bien moins plaisante. Bellatrix, qui avait été absente depuis le retour de Draco, revînt au manoir porteuse d'une nouvelle glaçante. Le soir même, une réunion aura lieu au manoir. Une réunion à laquelle le seigneur des ténèbres participerait. C'est à cette réunion que Draco recevrait sa première mission. Draco aurait voulu arrêter le temps. Il aurait tout fait, tout donné pour que le soleil cesse sa course. Chaque heures qui passaient rajoutait du poids à la boule d'angoisse et de terreur qui lui plombait le ventre. A chaque minutes son souffle se faisait plus tenu. Et il n'était pas le seul que la visite de Lord Voldemort terrifiait. Lucius aussi était de plus en plus stressé. Il allait et venait dans la maison, ordonnant à ce que tout soit prêt pour l'arrivée de leur maître. Il tournait en rond comme un lion en cage, les yeux hagards, les lèvres tremblantes. Si bien que lorsque Draco traversa le grand salon pour se rendre dans les jardins afin de prendre l'air, son père l'interpella et le somma de le rejoindre devant l'imposante cheminée. Lucius s'était assis dans l'un des deux grands fauteuils de velours qui faisaient face à l'âtre.
- Assis-toi, Draco.
Le jeune serpentard s'exécuta, à contre cœur. Sa mère lui avait imploré de faire des efforts, il essaierait.
- L'heure approche, mon fils. Est-ce que tu es prêt ? demanda Lucius d'un ton pressant.
- Oui père.
- Je me dois de te rappeler que nous devons nous montrer à la hauteur de la confiance qu'Il nous porte. Nous n'avons pas le droit à l'erreur.
C'est partit. Draco serra les dents. Il savait pertinemment que son père s'apprêtait à se plonger dans un monologue pompeux et inutilement long concernant l'importance du devoir et de la famille. Cela ne rata pas, et dura presque un quart d'heure. Le ton de Lucius était horriblement paternaliste et menaçant. "Nous n'avons pas le droit à l'erreur", "Tu te conduira comme il le faut", "Tu exécutera les ordres qui te seront donnés", "Tu Lui obéiras", "Je refuse que ta lâcheté n'entache notre nom cette fois-ci".
C'était une torture. Draco pensa à se lever et partir. Il pensa à le frapper de nouveau, il en avait envie, c'était presque viscéral. "Tu obéiras" " TU OBEIRAS". A chaque injonctions, le jeune mangemort serrait un peu plus ses poings, qu'il avait dissimulés derrière les bras du large fauteuil. Lucius lui parlait comme on parlerait à un chien rétif. Il le poussait, poussait sans relâche. Il lui laissait jamais le choix et le traitait toujours comme un enfant. Draco ne supportait pas ça. Il n'avait pas besoin que son père ne lui ordonne constamment quoi faire ou comment se tenir. Il saurait se montrer digne par lui-même, et il le ferait bien mieux que son père.
Malgré le ressentiment et la colère qui commençaient à bouillonner dans ses veines, le jeune mangemort tint bon.
- Tu m'as entendu, Draco ? réclama son père d'un ton arrogant.
- Oui, père.
Sans rien ajouter, il se leva et se dirigea vers le jardin d'un pas délibérément lent et assuré. Une fois dehors, il se s'arrêta pas, et son allure s'accéléra d'elle même. Il se dirigea vers le saule pleurer où il avait l'habitude d'aller étant petit. Le soleil baignait le parc d'une couleur d'or alors qu'il entamait sa descente dans le ciel.
Lorsque Draco arriva au pied de l'arbre, il s'appuya de ses deux mains contre son tronc, la tête basse, et relâcha le souffle qu'il avait tenu depuis que son père l'avait interpellé. Il serrait si fort ses mains contre le bois qu'il pouvait sentir l'écorce s'enfoncer dans ses paumes.
Il devait être fort. Pour lui, pour sa mère. Il devait tenir.
Ce soir, il ferait ses preuves.
