Nightmare

Chapitre II : Aï shiteru

Auteur : Shizuka Kurai

Genre : shônen aï

Série : Gravitation

Pairing : Shuichi Shindô / Eiri Yuki

Disclaimer : Comme vous le savez depuis longtemps, les persos ne sont pas à moi!

Commentaires : Ouais, je sais ! J'aurais pu arrêter ma fic après la scène du bain. Mais je voulais rajouter un petit quelque chose avec mon Yuki, alors y a un autre chapitre. Et puis, ça va me permettre d'introduire ma prochaine fic de Gravitation dont je vais pas tarder à envoyer le premier chapitre. Alors surtout, allez lire "Roméo et Juliette" de Shizuka Kurai, votre auteur préféré, j'en suis sûre (Non ? Comment ça, non ? Bah alors pourquoi vous lisez mes fics alors ?… Pour voir quelles sont les conneries à éviter d'écrire pour faire une bonne fic ? Ah ben, vous êtes vous sympa, vous… Et pis d'abord qui c'est qui a dit ça, hein ? Montre-toi, baka de … Ah… C'était vous Yuki-san… Houlà, il a l'air furax… Je sens que je vais me faire incendier à la fin de ma fic moi…). Bon, sur ce, je vous dis : bonne lecture, chers admirateurs, en espérant que j'arrive à rester en vie assez longtemps pour pouvoir finir d'écrire mon histoire.

Petit commentaire supplémentaire : j'ai écrit ce chapitre en écoutant toujours en boucle les O.S.T de Gravitation, à savoir Gravitation T.V. Track, Gravitation O.A.V. Soundtrack, et mes préférés : Gravitation Shuichi Shindô Vocal Album, et surtout Gravitation Vocal Collection.

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Résumé de l'épisode précédent : Yuki, hanté par d'horribles cauchemars, a violenté Shuichi en le prenant pour Kitazawa Yuki, celui qui avait trahi et livré l'écrivain à ses violeurs il y a quelques années. Le blond a finalement reprit ses esprits et s'est excusé auprès du musicien, mais s'en veut terriblement de ce qu'il a fait à son amant…

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Le soleil était levé depuis longtemps déjà. Après les événements de la nuit dernière, Eiri avait préféré laisser dormir l'infortuné musicien. Le pauvre garçon avait bien mérité un peu de repos après ce que l'écrivain lui avait fait subir. Vers 11 heures du matin, Yuki alla voir si le chanteur était réveillé. Quand il arriva dans la chambre, le romancier trouva le jeune homme roupillant étalé de tout son long en travers du lit, ronflant comme un bienheureux, la tête pendant sur le côté gauche du lit, et le bras et la jambe gauche au pied du lit. Il gémissait de temps à autre, et poussait des "Yuki" passionnés, et à voir la bosse éloquente qui se formait sous la couverture qui le couvrait à peine, on pouvait aisément deviner que son rêve devait être des plus agréables. L'écrivain stoppa net devant ce spectacle à la limite du pitoyable, et poussa un soupir navré.

« Kami-sama… Mais comment fait-il pour être aussi bête ? marmonna-t-il, complètement atterré. Je l'ai à moitié violé cette nuit, et il arrive encore à rêver qu'il fait l'amour avec moi… Et il y prend du plaisir en plus… Non mais j'y crois pas ça… Mais qu'est-ce que je fais avec ce gamin écervelé, moi ? »

Le jeune homme blond regarda une nouvelle fois son amant, mais cette fois-ci, il observa les traces de sa violence nocturne sur les poignets, le visage et la tête du garçon. L'écrivain se mordit la lèvre en fermant les yeux, acceptant toujours difficilement ce qu'il avait fait. Il releva la tête en entendant Shuichi gémir à nouveau et, finalement amusé par la situation, il esquissa un sourire indulgent. Eiri vint s'allonger sur le lit à côté du musicien, appuya sa tête sur sa main gauche et commença à chatouiller le nez de son amant. Shuichi essaya de chasser la mouche intempestive qui venait apparemment l'emmerder au moment crucial. Yuki recommença une nouvelle fois en appelant doucement Shuichi, qui commençait lentement à émerger.

« … Shuichiiii… » fit l'écrivain d'une voix sensuelle. Réveille-toi… »

« Na, Yukiii… gémit l'artiste d'une petite voix taquine. Encore un peu… »

« … Il est déjà 11 heures du matin, Shuichi… » murmura le romancier à son oreille.

« … »

« Shuichi… Tu as entendu ce que j'ai dit ? » susurra Yuki, provocant.

« Haïïïïï, fit Shuichi en baillant. Tu as dit qu'il était 11 heures du mat… »

Soudain, le chanteur ouvrit les yeux en grand, l'air catastrophé.

« 11 HEURES DU MATIN ? s'écria-t-il. KUSO ! JE SUIS SUPER PLUS QUE MÉGA EN RETARD ! »

Il se redressa alors, mais sa main pendant dans le vide ne rencontra malheureusement QUE le vide, et Shuichi bascula cul par-dessus tête dans un fracas épouvantable quand il percuta le sol au pied du lit.

« Itaï, itaï, itaï… » gémit-il, apparemment vivant.

« Ça va ? » fit Yuki, vaguement inquiet, mais surtout interdit devant la stupidité de son compagnon.

« AAAAH ! s'écria Shuichi en se relevant d'un coup. Y FAUT QUE J'ME DÉPÊÊÊÊÊCHE ! »

À ce moment-là, un gargouillement fort disgracieux s'éleva de son estomac. Yuki était de plus en plus sidéré.

« Tu as faim, peut-être ? » demanda l'écrivain d'un ton à mi-chemin entre la honte et le désespoir.

« Ha… heu… Haï… je crois bien… » balbutia le musicien, embarrassé, en portant les mains à son ventre.

En baissant les yeux, Shuichi remarqua soudain sa nudité, mais surtout son sexe dressé à l'horizontale devant lui. Rougissant de honte, l'artiste empoigna vivement la couverture pour dissimuler sa virilité avant de s'accroupir derrière le lit.

« T'aurais pas pu me dire que j'étais en train de… heu… enfin… » protesta-t-il en bafouillant.

« Pourquoi ? fit l'écrivain d'un ton faussement innocent. La vue était plutôt plaisante. Ça aurait dommage de ne pas en profiter… » ajouta-t-il, un sourire au coin des lèvres.

« C'EST PAS UNE RAISON POUR TE RINCER L'ŒIL, BAKA ! s'exclama le musicien. ÇA T'ARRIVES JAMAIS, À TOI, D'AVOIR DES ÉRECTIONS MÂTINALES ? »

« Non, répliqua l'écrivain d'un air suffisant. Parce qu'en général, je me suis bien défoulé pendant la nuit… » fit Yuki d'un ton plein de sous-entendus…

« ALORS VOILÀ À QUOI JE SERS MOI ? À FAIRE TA VIDANGE ? s'exclama le musicien sans réfléchir. JE… »

Shuichi se tût aussitôt en apercevant le regard sévère de l'écrivain. Ce dernier se leva, redressa le musicien en le tirant par le bras, et l'embrassa à pleine bouche avant de se laisser tomber sur le lit avec lui. Yuki prit le membre encore rigide du chanteur dans sa main, et le massa doucement jusqu'à ce que son amant se libère, tout en continuant à embrasser Shuichi pour l'empêcher de protester. Puis le romancier s'écarta légèrement et plongea ses yeux dorés dans les pupilles d'azur , où se reflétaient une légère lueur d'angoisse.

« Je t'interdis de dire ça, lança l'écrivain d'une voix tremblante d'émotion. Tu es la première personne avec qui je fais l'amour sérieusement… Je suis désolé pour ce qui s'est passé cette nuit… Ce… ce n'était pas toi que je voyais… Mais je suis sincère quand je dis que je suis heureux de faire l'amour avec toi… »

« C'est vrai ? » demanda Shuichi en caressant tendrement la joue du blond.

« Puisque j'te l'dis, baka ! s'énerva Yuki, gêné par la tournure mélodramatique des événements. J'vais pas m'répéter deux fois non plus ! »

« Merci de l'avoir dit au moins une fois… » fit Shuichi en attirant l'écrivain pour l'embrasser.

Quand leurs lèvres se séparèrent, Eiri demanda :

« Ça va mieux ? »

« Hein ? »

« Faut pas que j'te fasse un dessin quand même ? » fit le romancier d'une voix crispée.

« Hé ? …HA… heu… oui, je crois… » répondit Shuichi en jetant un rapide coup d'œil à son entrejambe.

« Et… par rapport à cette nuit, ça va mieux aussi ? » questionna ensuite Yuki.

« … Oui, ne t'inquiète pas… » le rassura l'artiste.

« Oh mais je m'inquiètes pas, rétorqua l'écrivain d'un ton narquois. Visiblement, ça avait l'air d'aller mieux tout à l'heure. T'avais l'air de bien prendre ton pied quand je suis venu voir si tu étais réveillé. »

« HÉÉÉÉÉÉÉ ? » s'exclama Shuichi en devenant écarlate en repensant à son rêve.

« Allez, habille-toi et viens manger, fit Yuki en changeant de sujet. Tu passeras directement au déjeuner, vu que tu as manqué l'étape petit-déjeuner. »

« Haï ! acquiesça le chanteur. Yuki… » appela-t-il avant que l'écrivain s'en aille, osant enfin l'appeler par ce nom.

« Hmm ? »

« Pourquoi tu m'as pas réveillé ? »

« Tu étais épuisé. J'ai préféré te laisser dormir un peu plus parce que tu en avais besoin. Et puis, de toute façon, t'as plus besoin d'aller au studio aujourd'hui. Hiroshi a téléphoné tout à l'heure pour savoir où t'étais. Je lui ai dit que tu étais au lit avec de la fièvre, et que j'allais m'occuper de toi… »

« Hein ? Mais pourquoi t'as dit ça ? » s'exclama le chanteur.

« De une parce que t'avais besoin de repos. Et de deux parce que je me suis dit que pour me faire pardonner ma conduite, j'allais te dorloter aujourd'hui, et que du coup, on pourrait paresser au lit tous les deux… » ajouta Yuki en embrassant son amant de façon assez subjective pour deviner ce qu'il entendait faire…

« …C'est vrai… ? » demanda Shuichi, incrédule, après un long silence.

« … Haï… »

« … Vrai de vrai …? » demanda-t-il encore.

« HAÏ ! » fit Yuki, légèrement crispé.

« Vraiment vrai de vraiment vrai ? » insista le chanteur.

« Finalement, je crois que c'était une mauvaise idée… » lança l'écrivain d'une voix glaciale en se levant et en se dirigeant vers la porte de la chambre.

« MATTE ! s'écria Shuichi. Si, si, c'était une bonne idée ! C'est juste que… » fit-il, hésitant.

« Nanda ? »

« C'est que… c'est si rare… que tu me fasses ce genre de proposition… »

« T'inquiètes ! répliqua Yuki d'un ton acerbe. Si vraiment ça te bouleverse tant que ça, je t'en ferais plus ! »

« Heiiin ? s'indigna la chanteur. Mais…mais si, je veux bien que tu m'en fasses ! J'aime bien quand tu m'en fa… »

« Urusaï… le coupa l'écrivain en revenant l'embrasser. Écoute, quand je te fait ce "genre de proposition ", ferme-la et profite… » fit-il avec un regard provocateur.

« H… Haï ! » balbutia l'artiste, tout émoustillé.

« Allez, enfile quelque chose et rejoins-moi dans la cuisine. Après, on verra ce qu'on fera… »

« Haï ! » répondit joyeusement Shuichi.

L'écrivain quitta la chambre, tandis que le musicien cherchait désespérément un peignoir, qu'il trouva finalement (et allez savoir pourquoi) dissimulé sous le lit. Le chanteur l'enfila aussi vite que possible, et fila dans la cuisine en sautillant d'un air guilleret (et en s'affalant plusieurs fois par terre en marchant sur le peignoir deux fois trop grand pour lui de Yuki). (1)

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Après manger, Shuichi fila prendre une douche, et quand il fut tout propre, il rejoignit le romancier dans le salon. Celui-ci fumait tranquillement en attendant son amant, le nez plongé dans un roman visiblement passionnant. Le chanteur s'approcha à pas feutrés, s'accroupit devant l'écrivain et, passant en mode "toutou affectueux ", il vint poser sa tête juste sur les genoux du blond dans l'espoir d'avoir un câlin. Seulement voilà, il se lança juste au moment où Yuki tournait une page. Surpris, le romancier lâcha son livre, qui s'abattit en plein sur la tête du pauvre musicien (et en plus, c'était un GROS livre, relié avec couverture rigide et tout… Hi hi hi ! Pauv' Shuichi…)

« Itaï, itaï, itaï… » gémit Shuichi.

« Ça, tu l'as bien cherché, » lui envoya l'écrivain en mettant une main devant ses yeux, consterné de tant de sottise.

« Itaï… » geignit encore le chanteur.

« Hé, Shuichi, ça va ? » s'inquiéta Yuki en voyant que son amant ne répliquait pas à son ton persiflant par un de ses habituels "Mais euh" plaintifs.

« … J'ai pris le livre en plein à l'endroit où je me suis fait mal… » se plaignit le garçon aux cheveux roses, les larmes aux yeux.

« Fais voir, fit le blond en enlevant le bandage sur le tête de Shuichi. Zut ! Ça s'est remis à saigner. Viens, on va soigner ça », ajouta-t-il en entraînant son amant en direction de la salle de bain.

Pendant que l'écrivain refaisait soigneusement un bandage au chanteur, ce dernier remarqua (ENFIN ! depuis le temps…) le bandage à la main du blond. Quand Yuki eut fini, le musicien jeta un coup d'œil vers le miroir brisé puis vers le romancier qui rangeait le désinfectant et les compresses en lui tournant le dos. Le regard de l'artiste se fit triste en comprenant que c'était avec son poing que le blond avait cassé le miroir. En se retournant, Eiri surprit l'expression du musicien.

« Me regarde pas avec cet air de pitié… » lança-t-il agressivement.

« Eiri… » fit tristement le musicien.

Brusquement, Shuichi se jeta dans les bras du blond sans un mot. Pensant que l'artiste était encore perturbé par les événements de la nuit passée, et qu'il l'avait effrayé en lui parlant un peu sèchement, Yuki demanda, anxieux :

« Shuichi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »

« … Je voudrais tellement pouvoir t'aider… » souffla le chanteur.

« M'aider ? Pourquoi ça, m'aider ? » fit l'écrivain d'un ton un peu abrupt.

L'artiste s'écarta de son compagnon et prit la main bandée de Yuki dans la sienne.

« Tu sais… J'aime pas quand tu gardes tout à l'intérieur ou quand tu te fais du mal comme ça… Ça me fait de la peine… »

« Mêle-toi de tes affaires, rétorqua l'écrivain, ayant retrouvé brusquement sa froideur habituelle. J'ai pas besoin d'aide pour quoi que ce soit. »

« Oh mais bon sang ! Quand est-ce que tu auras fini d'être agressif avec tout le monde comme ça ? s'emporta soudain le chanteur. Y en a marre à la fin ! Moi, je fais tout pour toi parce que je m'inquiète… Je vois bien que tes cauchemars sont de plus en plus fréquents et violents, et que ça te fait du mal, et moi… moi, je voudrais t'aider… pour que tu te sentes mieux, et… et toi tu… »

Shuichi se tut, les larmes aux yeux. Les deux amants se fixèrent l'un l'autre, figés dans une atmosphère soudain devenue pesante. Un instant, le chanteur crut apercevoir la même lueur de désespoir qu'il avait vu la veille dans le regard de Yuki. Mais ce fut si fugace que le musicien doutait de l'avoir vu. Pourtant… Soudain, l'écrivain brisa le silence.

« Je crois bien que tu vas finir par y aller quand même au studio, lâcha-t-il glacialement. Parce que là, tu commence vraiment à m'énerver… »

Yuki tourna les talons et quitta la salle de bain sans même un regard pour le pauvre chanteur.

« Demo, Eiri… commença Shuichi en partant à la suite de son amant. Matte… Eiri, matte kudasaï ! Pourquoi tu te renfermes encore comme ça dans ta coquille ? Pourquoi tu veux pas m'en parler ? Na, Eiri, pourquoi tu es redevenu si froid tout à coup ? » insista l'artiste en retenant Yuki par la manche de sa chemise.

« MAIS BON SANG, TU COMPRENDS PAS QUE SI JE VEUX PAS EN PARLER, C'EST QUE J'EN AI PAS ENVIE ? cria subitement le romancier en attrapant le musicien par le poignet et en le plaquant contre le mur du couloir. JE NE VEUX PAS DE CES SOUVENIRS IGNOBLES QUI ME FONT SOUFFRIR ! JE VEUX LES OUBLIER, TU M'ENTENDS ? JE NE VEUX QU'UNE CHOSE, C'EST LES OUBLIER ! SEULEMENT DEPUIS QUE JE SUIS AVEC TOI, TOUT ME REVIENT EN MASSE ET J'ARRIVE PAS À LES ENDIGUER ! JE NE CONTRÔLE PLUS RIEN ! MES SOUVENIRS PRENNENT LE DESSUS ET MOI JE… »

La voix de l'écrivain s'éteignit d'un seul coup quand il vit le chanteur baisser la tête en fermant les yeux avec un gémissement étouffé, l'air effrayé. Eiri lâcha immédiatement son compagnon, et recula jusqu'à l'autre mur. Voilà qu'il recommençait à être brutal ! Soudain pris de lassitude, il s'adossa au mur et se laissa glisser au sol. Voyant que le blond restait là sans réaction, Shuichi surmonta la frayeur qu'il venait d'avoir, et vint s'accroupir près de son amant.

« … Eiri… » murmura-t-il doucement.

« … Gomen nasaï… » fit Yuki dans un souffle, sans même oser lever les yeux vers son compagnon.

« Non, ne t'excuses pas… C'est moi qui t'ai embêté avec ça, et ça t'a énervé…Gomen… »

« … »

« Tu sais… ajouta le chanteur. Je… je suis désolé que ma présence… te fasse souffrir… Je pensais pas… je savais pas que je te faisais du mal… Je veux pas te faire souffrir, moi ! s'écria-t-il soudain. Je t'aime trop pour ça… Je ferai tout pour toi mais… tu dois me dire ce que tu attends de moi… Tu dois me dire ce que je dois faire pour plus que je te fasse souffrir ! »

« … »

« Eiri ! »

« … »

« Je crois… je crois que je vais aller au studio… Je vais te laisser tranquille… » continua Shuichi d'une petite voix triste.

« … »

« B… bon, balbutia le musicien, peiné du mutisme de son amant. Je m'habille et j'y vais alors… » fit-il en se relevant.

À ce moment-là, Yuki agrippa son compagnon par le bras et l'attira à lui. Perdant l'équilibre, Shuichi tomba d'un coup dans les bras du jeune homme blond, qui le serra alors contre lui.

« …Ne pars pas… chuchota le romancier. Je veux que tu restes avec moi… »

Surpris, le chanteur voulut se redresser, mais l'écrivain l'en empêcha en le serrant un peu plus fort.

« … J'aimerais qu'on reste un peu comme ça… » demanda Yuki.

« Haï, acquiesça tendrement l'artiste en passant ses bras autour de son amant. Mais tu sais, fit-il d'une petite voix coquine après un long silence, je crois qu'on serait mieux dans la chambre… »

Le ton du chanteur était empli de sous-entendus aisément identifiables. Sidéré que dans un moment comme celui-là, le musicien arrive à sortir un truc pareil, Yuki se mit à rire.

« ÇA Y EST ! s'indigna Shuichi, un peu vexé, en se redressant. T'es encore parti dans un fou rire dont je comprends ABSOLUMENT PAS la raison. Mais apparemment, ça a un rapport avec moi. Qu'est-ce que j'ai dit de si drôle ? »

« C'est pas ce que t'as dit, baka, fit l'écrivain entre deux fous rires. C'est plutôt le moment où tu l'as dit ! »

« Hé ? Le moment ? Comment ça, le moment ? s'étonna le chanteur, perplexe. IL ÉTAIT TRÈS BIEN LE MOMENT D'ABORD ! s'insurgea-t-il. À force, j'allais finir par me remettre à pleurer, alors j'ai préféré changer de sujet avant de… »

« Justement, c'est ça qui me fait rire. T'as vraiment un don pour détendre une atmosphère, toi. Tu nous sors un truc complètement inattendu, et tout de suite les tensions tombent. Kami-sama, c'est pas possible ce que tu peux être bête parfois… »

« NA ! CHUIS PAS BÊTE D'ABORD ! » râla le chanteur.

Le blond se contenta de sourire avant d'embrasser son amant.

« Bon, lève-toi maintenant… » fit Yuki.

« Hééé ? Mais pourquoi ? » protesta le garçon aux cheveux roses.

« Tu voulais pas aller dans la chambre ? »

« AH ! SI, SI, BIEN SÛR ! s'exclama Shuichi, ivre de joie. Allez, hayaku, Yuki, hayaku ! » fit-il en se précipitant vitesse grand V vers la chambre.

L'écrivain se releva en soupirant et alla rejoindre, plus lentement, son compagnon. Quand il arriva dans la chambre, il trouva son amant déjà complètement nu, allongé sur le lit dans une position lascive. Le chanteur lui lança une œillade langoureuse en battant des paupières.

« Tu viens ? Je t'attends… » fit sensuellement le musicien.

« Tu n'as vraiment aucune fierté masculine, Shuichi, pour faire des manières comme une fille ? » grommela le romancier.

« Mais euh… » protesta la jeune fille… heu… le jeune garçon en se redressant sur les coudes.

Le blond esquissa un sourire amusé. Là, c'était vraiment son Shuichi. Yuki rejoignit son amant et, s'asseyant sur le bord du lit, lui caressa la joue, puis il l'embrassa. L'écrivain glissa sa langue entre les lèvres du chanteur qui voulut passer ses bras autour du cou de son compagnon. Cependant le romancier l'en empêcha en saisissant ses poignets, avant de le repousser sur le matelas. Soudain pris de panique, Shuichi gémit et détourna subitement la tête.

« Shuichi ? » s'étonna l'écrivain.

« Ha… ! Go… gomen, Eiri… » bafouilla le musicien, la voix légèrement tremblante.

L'artiste eut un mouvement involontaire pour libérer ses poignets. À ce moment-là, Yuki comprit. Il lâcha aussitôt les bras du chanteur, qui ramena ses mains devant lui, et se mit à frotter doucement ses poignets.

« Je t'ai fait mal ? » demanda le blond.

« N… Non… j'ai juste eu… un peu peur, c'est tout… »

Doucement, sans un mot, Eiri prit les mains du chanteur et déposa un baiser tendre sur chacun de ses poignets, là où la délicate peau blanche portaient encore les traces de doigts de l'écrivain… Ces marques que le romancier s'en voulait de lui avoir fait cette nuit…

« Gomen… s'excusa-t-il. Je ne voulais t'effrayer… »

« Ce… c'est rien… »

« On n'est pas obligé de le faire, tu sais, Shuichi… » lui dit l'écrivain.

« Ha ? Mais si, si ! On peut ! Je veux bien le faire ! Tu as envie alors… »

« Et toi, tu as envie ? » l'interrompit Yuki.

« Ha… heu… ben… » bredouilla le chanteur.

« Tu peux me le dire franchement » dit le blond d'un ton rassurant.

« Ben… tout à l'heure, j'avais envie… Je te jure, j'avais envie ! Mais là… maintenant qu'on est là, je … »

« Tu as peur, c'est ça ? Tu repenses à ce qui s'est passé cette nuit… »

« … H… haï… Gomen… » lâcha le musicien dans un souffle en se mettant à pleurnicher.

« Ce n'est rien, Shuichi. Calme-toi, fit doucement Eiri en essuyant une larme sur la joue du chanteur. On peut se contenter d'un câlin si tu préfères… »

« Demo… »

« Y a pas de mais qui tienne, le coupa l'écrivain. Aujourd'hui, j'ai dit que je m'occupais de toi, alors c'est ce que je vais faire. On fera tout ce que tu voudras. »

« … Arigatô… » murmura Shuichi avec un faible sourire, ému par la sollicitude de son compagnon.

D'un commun accord, les deux amants décidèrent d'aller s'installer devant la télé pour faire leur câlin. Le chanteur remit son caleçon et son T-shirt sans manche et, emportant une couverture, il suivit le blond jusqu'au salon où ils regardèrent des DVD tous l'après-midi en grignotant des Pooky à la fraise (2)( enfin, surtout Shuichi, parce que Yuki avait trouvé ça un peu trop rose et un peu trop "fraiseux"(3) à son goût…).

Le soir venu, Yuki prépara un repas léger que les deux jeunes hommes picorèrent entre deux étreintes passionnées, enroulés dans la couverture au pied du canapé. Shuichi prenait un malin plaisir à se faire nourrir par son amant. De temps en temps, quand l'écrivain prenait une bouchée de nourriture avec ses baguettes, le chanteur s'approchait de lui et ouvrait grand la bouche en fermant les yeux, attendant d'être ravitaillé. Même s'il trouvait cela humiliant et parfaitement ridicule, Eiri se prêtait au jeu. Il avait promis au musicien de faire ce qu'il lui demanderait, et le romancier entendait bien respecter cette promesse, d'autant plus que son amant n'était guère exigeant. Mais surtout, il voulait faire plaisir à Shuichi, et essayer de lui faire oublier les événements de la nuit passée…

Après avoir regardé un dernier DVD, les deux compagnons retournèrent dans la chambre aux alentours de 11 heures du soir. Shuichi se sentait mieux maintenant. Cette après-midi passé en compagnie si étroite de son amant avait été merveilleuse, et les attentions dont l'écrivain avait fait preuve envers lui avaient ôté au chanteur toutes ses appréhensions. L'artiste était comblé de la prévenance de Yuki qui obéissait à ses moindres désirs, sans jamais se montrer plus entreprenant que le musicien ne le demandait.

Peu à peu, les étreintes de deux amants se firent plus fougueuses et passionnées et, finalement, le garçon aux cheveux roses demanda à Eiri s'il pouvait le faire. L'écrivain accepta bien évidemment, et ils commencèrent après avoir échangé un baiser interminable. Ils ne firent l'amour qu'une seule fois cette nuit là parce que Shuichi avait encore un peu mal quand Yuki le pénétrait, mais cette unique fois fut tendre et sensuelle, et les deux amants goûtèrent ensemble un bout de paradis. Quand le romancier se retira, il semblait étrangement épuisé, et une fois n'est pas coutume, il s'endormit aussitôt sous le regard attendri mais vaguement inquiet de Shuichi…

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Le jour se levait à peine. Shuichi, la tête appuyée contre l'épaule de l'écrivain, se réveilla en sentant son amant s'agiter sous lui. Le blond gémissait et marmonnait des mots incompréhensibles, visiblement tourmenté par d'horribles cauchemars. Le chanteur caressa doucement la joue de son compagnon pour le réveiller, mais elle lui sembla bien chaude. Il porta la main au front de Yuki et s'aperçut que celui-ci était brûlant de fièvre.

« … Eiri… » appela-t-il d'une voix angoissée.

Voyant que le romancier ne se réveillait toujours pas, Shuichi le secoua légèrement. L'écrivain se mit alors à se débattre furieusement dans son sommeil. Le chanteur essaya de l'empêcher de remuer, mais le blond s'agitait de plus en plus. Soudain, Yuki ouvrit les yeux tout en ayant un mouvement de défense. Shuichi se prit le poing de son amant en pleine figure, et retomba en arrière, le nez en sang. La douleur lui tirait des larmes, mais le chanteur se redressa malgré tout sur un coude, une main sur son nez pour empêcher le sang de couler. Il jeta un regard inquiet vers l'écrivain sur le visage duquel se lisait une expression d'enfant apeuré. Eiri ferma les yeux avec un gémissement plaintif quand Shuichi s'approcha de lui, et il n'osait plus bouger, complètement pétrifié de terreur. Le musicien prit doucement le visage de son amant dans ses mains.

« … Eiri… » fit le chanteur à mi-voix.

Le blond rouvrit lentement les yeux et sembla reconnaître le garçon aux cheveux roses. L'écrivain reprit lentement pied dans la réalité et, chassant les dernières vapeurs de ses cauchemars, il se calma peu à peu, les yeux plongés dans les pupilles d'azur de Shuichi.

« … Shuichi… » murmura-t-il, la voix tremblante.

« Tout va bien, Eiri, je suis là, fit le chanteur d'un ton rassurant. Tu n'as rien à craindre… »

Gêné et un peu honteux, Yuki détourna brusquement la tête, et se laissa retomber sur l'oreiller.

« Laisse-moi… » lança-t-il au musicien dans un souffle.

« Ça, il n'en est pas question ! répliqua l'artiste sans se laisser impressionner par le ton un peu sec de son amant. Tu es malade et tu as de la fièvre, alors je vais m'occuper de toi. Je vais aller te chercher quelque chose pour ta fièvre, alors tu bouges pas, je reviens ! »

« Fous-moi la p… » commença l'écrivain en retournant la tête vers Shuichi.

Trop tard ! Le chanteur détalait déjà hors de la chambre après avoir enfilé son caleçon en 4e vitesse. Le romancier poussa un soupir d'exaspération en fermant les yeux, mais il les rouvrit aussitôt. Une brusque montée d'angoisse l'avait submergé dans cette chambre silencieuse où il se retrouvait soudain seul… Il ne pouvait pas se rendormir, ses cauchemars l'auraient à nouveau assailli. La peur montait en lui, insidieuse et sournoise, comme un serpent s'insinuant inexorablement au fond de ses entrailles. La respiration de l'écrivain se fit saccadée. Il avait aussi des vertiges et se sentait épuisé. Yuki essaya de se calmer en focalisant son esprit sur d'autres pensées. Il tourna son regard vers la porte de la chambre, guettant avec impatience le retour de son compagnon. Au bout de quelques minutes, le chanteur revint.

« … Shuichi… » murmura Yuki en esquissant un faible sourire.

L'écrivain avait éprouvé un soulagement immense en apercevant la silhouette de son amant. À ce moment-là, Eiri se rendit compte d'une chose. Même si la plupart du temps, c'était lui qui faisait office de protecteur envers Shuichi, finalement c'était lui, Yuki Eiri, qui était protégé par le chanteur. Le jeune homme blond le reconnaissait enfin : il se sentait bien avec Shuichi et il avait besoin de lui. Avec lui, le romancier se sentait en sécurité, même si parfois sa présence ramenait de très mauvais souvenirs à sa mémoire. Oui, Yuki aimait cette touchante candeur, cette naïve sincérité, cette force mêlée de fragilité. Oui, il en était sûr maintenant, il aimait Shuichi.

Le chanteur vint s'asseoir sur le bord du lit, près de l'écrivain, et lui tendit un verre d'eau et des cachets. Eiri se redressa et avala rapidement les médicaments. En posant le verre sur la table de nuit, Shuichi remarqua que le blond l'observait intensément. L'artiste rougit sans trop savoir pourquoi, et entreprit de border son amant pour se donner contenance. Le romancier resta muet tout en continuant à regarder Shuichi.

« … Heu… Hum… Ça devrait aller mieux maintenant, fit le chanteur, embarrassé. Tu vas rester bien au chaud, et tu verras, tu vas vite guérir… »

« … Shuichi… »

« Haï ? »

« Je… »

Yuki se tut. Un instant, il avait été sur le point de dire au musicien qu'il l'aimait plus que tout, plus que sa propre vie. Mais les mots étaient restés désespérément coincés au fond de sa gorge. Incapable de prononcer ces mots tendres, l'écrivain se contenta d'un :

« Ça va, ton nez ? Tu n'as pas trop mal ? »

« Hé ? s'étonna un instant le chanteur. Ha ! Non, ça va », fit-il en portant la main à son nez encore rouge, bien qu'il l'ai nettoyé tout à l'heure en allant chercher les médicaments.

« … Tant mieux… » murmura le romancier en prenant la main de son compagnon.

Le blond ferma les yeux en poussant un profond soupir. Puis, peu à peu, il s'endormit en serrant toujours la main de l'artiste. Un peu plus tard dans la matinée, voyant que la fièvre de son amant persistait, Shuichi fit venir un médecin. Quand ce dernier arriva, Yuki délirait et s'agitait dans son sommeil. Le docteur faillit se manger un pain en essayant de faire une piqûre à l'écrivain pour le calmer, et Shuichi dût l'aider en maintenant Yuki pendant que le médecin le soignait.

Eiri resta fiévreux tout l'après-midi. Ce ne fut qu'assez tard dans la soirée que la fièvre tomba enfin, procurant un soulagement immense au chanteur. À présent, l'écrivain dormait paisiblement, et ses cauchemars semblait un lointain souvenir. Shuichi le regarda dormir un long moment, assis sur un chaise à côté du lit, puis il sombra lui aussi dans le sommeil, la tête posée sur le bord du matelas…

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« … Shuichi… » fut le premier du romancier quand il se réveilla quelques heures plus tard.

Endormi au bord du lit, Shuichi n'avait pas entendu l'écrivain prononcer son nom. L'artiste sommeillait tranquillement, l'air serein. Yuki sourit à ce spectacle attendrissant, et posa une main affectueuse sur les mèches fuchsia. Ce simple geste réveilla le chanteur qui releva la tête en se frottant les yeux.

« … Nyuki …? » marmonna-t-il, encore à moitié endormi.

« Gomen, je t'ai réveillé… » s'excusa l'écrivain.

« Nu… ? Non, non, ça va, répondit l'artiste. Mais… et toi ? Tu te sens mieux ? » fit-il, inquiet.

« … Haï… » le rassura le blond.

Shuichi lui adressa aussitôt un grand sourire, en essuyant une larme de soulagement au coin de son œil.

« Tu m'as fait peur hier, tu sais, fit le chanteur. Tu avais beaucoup de fièvre et tu as déliré tout l'après-midi… »

« Tu es resté tout le temps avec moi ? demanda Yuki, surpris de ne pas se souvenir de ça. Tu n'as pas été au studio ? »

« Non. J'ai prévenu Hiro en lui disant que je t'avais filé mon rhume, et que donc cette fois, c'était moi qui allait m'occuper de toi. Et puis, comme ça, j'ai pu passé une autre journée rien que tout seul avec toi… »

Shuichi souriait béatement, soulagé que son amant aille mieux, et manifestement plus qu'heureux d'être seul avec lui.

« Comment est-ce que tu fais ? » lança soudain Yuki à mi-voix.

« Hmm ? Nanda ? Comment je fais quoi ? » l'interrogea le chanteur.

« Comment fais-tu pour être aussi insouciant et te remettre aussi vite des événements les plus horribles, alors que moi, je n'arrive pas à oublier ce qui m'est arrivé il y a six ans ? (4) COMMENT FAIS-TU POUR RESTER AVEC MOI APRES CE QUE JE T'AI L'AUTRE NUIT ? » s'exclama l'écrivain, les larmes aux yeux.

« C'est parce que je t'ai, toi, répondit simplement Shuichi. Et aussi parce que je t'aime… »

« Pourtant je t'ai vio… »

« Chuut, le coupa Shuichi en posant un doigt sur les lèvres du romancier. Il n'y a que ça qui compte, Eiri… Aï shiteru… » murmura le garçon aux cheveux roses.

L'artiste se pencha pour embrasser son compagnon. Yuki se laissa aller contre l'oreiller en savourant le baiser langoureux du chanteur. Finalement, Shuichi avait peut-être raison. Plutôt que de se prendre la tête à trop réfléchir, le romancier devait se concentrer sur ce qui était sans doute le plus important : l'amour qu'il se portait l'un l'autre. Quand ils se séparèrent, le blond observa longuement son amant. Puis, se laissant emporter par une impulsion soudaine, l'écrivain attira le chanteur et, juste avant de l'embrasser, ses lèvres dessinèrent muettement ces deux mots : "Aï shiteru…"

Le musicien, complètement pris de court, fut incapable de la moindre réaction, sauf de fermer les yeux quand les lèvres sucrées de Yuki se posèrent sur les siennes. Leur baiser dura longtemps et une larme de joie glissa doucement sur la joue du chanteur. Les deux amants haletaient légèrement quand leur échange buccal se termina. Shuichi mit un moment à remettre de l'ordre dans ses idées, et il fixait l'écrivain d'un air stupide. Puis soudain il s'écria :

« Attends un peu ! Je rêve ou tu m'as dit "aï shiteru" ? »

« T'as rêvé ! » répliqua sèchement le blond, les joues en feu, gêné que le musicien fasse référence à sa "déclaration" avec aussi peu de délicatesse.

« Non, j'ai pas rêvé ! affirma Shuichi. Tu l'as dit, hein ? Tu l'as dit ! Réponds-moi, Yuki ! »

« J'ai rien dit du tout ! » s'exclama Yuki d'un ton crispé.

« Si, si, tu l'as dit ! insista le chanteur ? J'ai vu tes lèvres bouger. J'ai vu ta bouche former ces mots. Tu l'as dit, tu l'as dit ! Je l'ai vu ! »

« MAIS TU VAS LA FERMER, OUI ? TU COMMENCES À ÊTRE PÉNIBLE ! » cria soudain Yuki, perdant son calme.

« Mais euh… couina Shuichi d'une petite voix tristounette. Je voulais juste savoir si tu l'avais dit ou pas… »

« … Écoute… fit l'écrivain plus doucement. Pour moi, il est parfois difficile de m'exprimer avec des mots. Mais ce n'est pas parce que je ne dis pas les mots que tu attends que ça change quoi que ce soit à l'intensité de mes sentiments pour toi… »

Les deux amants virèrent toux deux simultanément au rouge pivoine, l'un surpris des mots qu'il venait de prononcer, l'autre de ceux qu'il venait d'entendre. Comprenant la gêne qu'il avait causée à son compagnon, Shuichi dit :

« D'accord… Si c'est tout ce que tu peux me donner pour le moment, je m'en contenterai… Mais je ne perds espoir pour autant. Un jour, j'espère que tu me feras assez confiance pour te confier à moi, et que tu m'avoueras tes sentiments pour moi… Même si ce n'est qu'une seule fois, même si je dois attendre toute ma vie, j'espère entendre ces deux mots… En attendant, je patienterai… »

Le chanteur embrassa l'écrivain, qui l'entraîna dans le lit à côté de lui. Les deux amants s'endormirent côte à côte après avoir fait l'amour…(5)

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Le lendemain matin, Yuki allait beaucoup mieux. Il n'avait plus de fièvre et se sentait bien reposé malgré une nuit quelque peu agité sur le coup des deux heures du matin (si vous voyez ce que je veux dire… hé hé hé…). L'écrivain eut beaucoup de mal à convaincre Shuichi qu'il allait bien, et que le chanteur pouvait partir au studio l'esprit tranquille. Ce n'est qu'après avoir arraché à Eiri la promesse de l'appeler si quelque chose n'allait pas que l'artiste consentit à prendre le chemin de NG Productions.

En arrivant au studio, le pauvre musicien fut littéralement assailli par un Hiro rongé d'inquiétude, un Suguru méga en colère d'avoir manqué deux jours de répétition, un Sakano-san à la limite de la syncope en imaginant que l'interprète ne pourrait plus jamais chanter, et un K-san complètement déjanté qui menaçait le chanteur avec son fusil mitrailleur à viseur laser. Shuichi s'excusa humblement auprès de tout le monde, et les assura que Yuki et lui allaient beaucoup mieux. Avant de commencer les répétitions, Hiroshi réussit à prendre son camarade à part.

« Il t'a frappé ? » demanda-t-il, visiblement inquiet après avoir vu les traces de coup sur le visage de Shuichi.

« Hé ? fit le chanteur en essayant de rendre crédible son air étonné. Ah ça ? Non, non, c'est pas ce que tu crois… Enfin, si, mais ça s'est passé comme tu le penses. »

« Explique… »

« Ben, en fait, on s'est battu… » mentit Shuichi, en affichant un air penaud parfaitement hypocrite.

« Battu ? » fit Hiro, étonné.

« Ben oui. Cet abruti a trouvé le moyen de critiquer le texte de ma dernière chanson. Alors j'ai pris la mouche et je l'ai giflé. Seulement lui, il a riposté, alors j'ai riposté aussi, et de fil en aiguille… On a dû se battre comme ça pendant au moins dix bonnes minutes… jusqu'à ce qu'il me mette K.O… »

Le guitariste observa son camarade, l'air perplexe. La couleuvre avait du mal à passer. Cependant, Shuichi jouait tellement bien la comédie, que finalement Hiro l'avala, et commença à charrier Shuichi de s'être fait mettre la pâtée par un bellâtre prétentieux pour une sombre histoire de chanson. Finalement, les Bad Luck purent commencer à répéter. Le garçon aux cheveux roses distribua à Hiro et Suguru les partitions de la fameuse chanson que Yuki était censé avoir critiqué. Puis la voix suave du chanteur s'éleva à travers le studio, entonnant cet hymne à l'amour intitulé "Yuki no hana"(6). Shuichi chantait avec enthousiasme et sensualité, pensant encore aux deux derniers jours, et songeant déjà à l'avenir et à ces mots qu'il attendait impatiemment : "Aï shiteru…"

OWARI

(Cette fois, c'est pour de bon ! Quoique… pas tout à fait quand même…)

(Y aura peut-être une suite… Mais ça serait peut-être pas un autre chapitre. Alors suivez bien mes publications….)

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Notes :

Non, sincèrement, vous trouvez pas que cette scène est digne du manga ? Je me suis bien éclatée quand je l'ai écrite, et maintenant je me fends la poire en la relisant. Ah non, pitié, c'est trop ! Shuichi est vraiment impayable ! Evidemment, si vous avez pas lu le manga, vous risquez pas de savoir. Alors, dans ce cas-là, une chose solution : ALLEZ TOUT DE SUITE LIRE LE MANGA ! C'EST UN ORDRE ! Il est vraiment trop bien, ça serait dommage de manquer ça..

POOKY, la nourriture préféré du chanteur des Bad Luck, SHINDÔ SHÛICHI (pour info, on m'a demandé à titre gracieux de faire de la pub pour POOKY et pour les BAD LUCK. Je suis pas payé pour faire ça, comme d'hab', mais j'ai accepté, des fois que ça lance ma carrière internationale de fanficeuse…).

Ouais, je sais. "Fraiseux", ça existe pas comme mot. Ben, de toute manière, je fais un pied de nez aux "bakatare"( vieux schnocks) de l'Académie Française, et je fais un néologisme. NA !

Je suis pas sûre à 100, mais je crois que Eiri a été violé quand il avait 16 ans, donc 16 + 6 22 ans. Et pis, ben, si j'me suis trompée, vous avez qu'à faire la conversion, et rétablir les bonnes dates.

Oui, je sais que vous attendiez une autre scène d'amour (qui a dit "une autre scène de viol" ? Espèce de pervers obsédé !), mais bon, j'ai trouvé que là, c'était plus poétique de laisser la scène en suspens, de ne pas décrire l'acte. Que voulez-vous, je suis une grande sentimentale, eh oui…(QUI A DIT "PERVERS SADIQUE ET OBSÉDÉ " ?… Ah, Yuki-san… Mais, mais, mais, vous allez casser mon image auprès de mes fans là… Quoi ? J'ai pas de fans ? Mais si ! Mais, mais, mais, pourquoi vous me dites des choses méchantes d'abord ? OUUUUIN ! Je pleuuuuuuuure ! OUUUUIN !)

"Yuki no hana" : ça veut dire "fleur des neiges". Et vous avez pas deviné à qui ça fait référence, hein ? Ouais bon, j'aurais pu prendre le mot "Rikka ", mais comme je l'ai déjà utilisé dans ma fic "My Hurted Heart "…

Commentaires de fin : Et voici une nouvelle histoire terminée de votre fanficeuse préférée, Shizuka Kurai ! Ouaiiiiiis ! Tout le monde y l'est content ! NON ? AH ZUT ! C'EST VRAI ! JE VAIS ME FAIRE MASSACRER MOI ! Bon, je vais m'éclipser discrètement avant que Yuki et Shuichi me tombent dessus… Personne à gauche… Personne à droi… AAAAH ! YUKI-SAN ! … heu… Konnichi wa…

BLAM !

Shizuka : Aieuh ! Ça fait mal ! Pourquoi vous me tapez avec ce gros livre ?

Yuki : JE CROYAIS VOUS AVOIR DIT DE NE PLUS NOUS ENTRAINER, SHUICHI ET MOI, DANS VOS HISTOIRES IDIOTES !

Shizuka : Mais euh… C'est pas ma faute ! Je fais que répondre à la demande de mes lecteurs moi…

Yuki : VOUS N'AVEZ QU'À PAS ÉCRIRE POUR UNE BANDE DE CRÉTINS DÉGÉNÉRÉS !

Shizuka : Ah, s'il vous plait, n'insultez pas mes lecteurs ! Et puis, d'abord, vous croyez vraiment que ce que vous écrivez, c'est mieux que moi ? Des romans à l'eau de rose ! Non mais, franchement, vous pouvez bien parler !

BLAM !

Shizuka : Aieuh ! Mais ça fait mal, bon sang ! Shuichiiiii ! Yuki, il est méchant avec moi ! Y me tape !

Shuichi : Ça, c'est bien fait pour toi, d'abord ! Et pis te plains pas, parce qu'il t'a seulement tapé avec le livre. Moi, dans ton histoire, j'me suis fait frappé plusieurs fois et violé. Yuki a même failli me péter le nez la deuxième fois. Alors franchement t'as pas à te plaindre ! Et puis, d'ailleurs, en ce moment, j'ai une forte démangeaison dans ma main droite…

Shizuka : … Heu… Je crois que je ferais mieux de me casser moi… L'ambiance devient franchement tendu là…

Yuki : Ouh non, Shizuka-chan. Tu ne partiras pas avant qu'on se soit expliqué tous les trois… fait Yuki d'un ton menaçant.

Shizuka : Heu… Vous me tutoyez maintenant, Yuki-san ? Oh oh… Je crois que ça commence sérieusement à s'envenimer pour moi… SAOYNARA ! m'écriais-je en prenant mes jambes à mon cou.

Shuichi : REVIENS ICI, SHIZUKA !

Shizuka : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! TASUKETE KUREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !

Voix-off : Et maintenant, une page de publicité en attendant que la pauvre Shizuka-chan se fasse massacrer par ses compagnons.

Shizuka : C'EST PAS MES COMPAGNONS ! C'EST MÊME PLUS MES COPAINS D'ABORD ! TASUKETEEEEEE !

Voix-off : Pour des raisons indépendantes de notre volonté, le passage suivant est censuré. La violence des scènes et des propos tenus pourraient malheureusement choqué la sensibilité de certains lecteurs. Pour savoir si la pauvre Shizuka a survécu à son sévère mais juste châtiment…

Shizuka : C'EST PAS VRAI ! IL EST PAS JUSTE D'ABORD ! AAAAAAAAAAAAAH !

BLAM !

Voix-off : Pour savoir, donc, si la pauvre Shizuka a survécu à son sévère mais juste châtiment, suivez les prochaines publications de cet auteur. Vous pourrez peut-être avoir la chance de lire la séquelle de cette histoire :

Roméo et Juliette

Lexique :

Aï shiteru : Je t'aime

Arigatô : merci

Baka : imbécile, idiot, crétin, bête, con, abruti, stupide, maladroit

Demo : mais

Gomen / gomen nasaï : pardon, désolé, excusez-moi

Haï : oui (je le mets pour les baka qui le sauraient pas)

Itaï : "Aïeuh ! Ça fait mal !" ou tout simplement "Aïe aïe aïe !"

Kami-sama : en gros, une expression équivalente à "Mon Dieu" (si je me trompe pas)

Kuso : merde

Matte : attends

Matte kudasaï : attends s'il te plaît (Hééé oui ! Tout est dans le "kudasaï")

Nanda : quoi, plus au sens de qu'est-ce qu'il y a, qu'est-ce k'tu veux

Owari : FINI !

Tasukete /tasukete kure : Au secours ! Aidez-moiiiiii !

Urusaï : Ta gueule, ferme-la, tais-toi

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