Titre : Mon regard m'emporte vers le soleil

Auteur : Mokoshna

Manga : One Piece

Crédits : Le manga One Piece est la propriété de Eiichiro Oda et de Jump, et aussi un peu de Glénat qui le publie en France. Et je ne parle pas de l'anime. Que personne ne me demande d'argent, je n'en ai pas.

Avertissements : Spoilers, Shounen-ai (amour entre hommes). Soyez prévenus et ne venez pas vous plaindre, vous n'avez qu'à ne pas lire si cela ne vous plaît pas. Merci. L'histoire n'a pas de position chronologique précise, mais elle se déroule après l'adhésion du dernier membre connu (pas de nom) et avant la perte de… enfin, vous le saurez bien si vous lisez la suite du manga.

Couples éventuels : Zorro/Sandy

Commentaires artistiquement idiots de l'auteur : J'écris cette fic au fur et à mesure. Ce qui donne quelquefois des trucs vraiment bizarres. Et le titre est tiré des paroles du générique de début du dessin animé Prince Vaillant. Le dessin animé est tout moche et ne mérite pas le terme « animé », mais les génériques étaient pas mal.

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Chapitre 1 :

- Il se réveille !

Le jeune homme grogna en ouvrant les yeux. C'était comme si une mégatonne de trucs trop lourds pour être transportés sur un bateau s'était abattue sur lui. Une seconde… un bateau ?

Quelque chose le serra si fort qu'il eut le souffle coupé. Il parvint à entendre le brouhaha d'un groupe de gens qui lui assourdissait les oreilles.

- Sanddddyyyyy ! J'ai faaaaiiiiimmmm ! Fais vite à manger !

- Lâche-le, Luffy, tu vois pas que tu l'étouffes ?

- Luffy, il devient bleu !

- Crétin des îles, c'est ta faute s'il est tombé dans les pommes !

- Sandy, tu vas bien ?

Dix minutes plus tard, il arrivait enfin à reprendre son souffle, avec l'aide d'une espèce de nain poilu à cornes avec un chapeau haut-de-forme. Une jeune femme brune ravissante, à la tenue noire et sexy, lui tendit un verre d'eau.

- Ca va mieux, Sandy ? On a fait partir Luffy, mais il vaudrait mieux que tu retournes aux cuisines le plus vite possible, ou je ne réponds pas de lui. Il est en train de baver sur les oiseaux qui survolent le Merry.

Il la fixa avec un grand sourire.

- Je me porte à merveille, belle demoiselle. Mais juste une chose… qui est donc ce Sandy ?

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- Amnésique ! s'écria Nami en roulant de gros yeux. Comment ce crétin blond pourrait être amnésique ? Il faut un cerveau pour ça !

- C'est pourtant bien ce qui se passe, soupira Chopper. Ca arrive, quand on reçoit un coup sur la tête.

- Mais ce type a reçu plus de coups qu'un punching-ball de boxeur professionnel ! D'accord, c'était un coup de Luffy, mais c'est ridicule !

- Ridicule ou pas, vous avez bien vu qu'il ne se souvient pas de nous ! s'inquiéta Pipo. Et s'il restait comme ça ? Et s'il ne se souvenait jamais de nous ? Pire, s'il ne se souvient pas comment cuisiner !

Nami lui administra un coup de bâton en réponse.

- Tu ne peux pas penser à autre chose qu'à ton estomac ?

Elle se tourna vers leur ami allongé dans le lit de sa cabine, tout sourire. La jeune navigatrice prit sa pose la plus sensuelle et lança un clin d'œil vers le cuisinier.

- Moi, je suis sûre que mon Sandy se souvient de moi, n'est-ce pas ?

- Bien sûr ! lui répondit un Sandy enthousiaste avec un grand sourire, ce qui fit frissonner les autres présents. Euh… voyons… vous êtes… ma petite sœur chérie ? C'est ça ?

Il fallut Pipo et Chopper réunis pour la retenir, afin qu'elle n'écrase pas la tête du malade dans un accès de rage.

- LAISSEZ-MOI ! JE VAIS LUI EN COLLER UNE, CA LUI RAFRAICHIRA LA MEMOIRE, A CET IMBECILE !

- Ce n'est peut-être pas une mauvaise idée, fit Zorro en fixant Sandy, qui ne comprenait visiblement pas grand-chose à l'agitation de Nami. Un coup lui a fait perdre la mémoire, un autre pourrait la lui rendre. Je peux même le lui donner moi-même, ajouta-t-il en faisant une grimace cruelle.

- Ce n'est pas si sûr, rétorqua Robin en l'arrêtant d'une main plaquée sur ses sabres (les trois à la fois). Ca pourrait aussi empirer son état. J'ai entendu dire que les victimes d'amnésie recouvraient leur mémoire naturellement au bout d'un certain temps. Ca ne coûte rien d'attendre.

- C'est vrai, Chopper ? interrogea Nami qui s'était calmée.

- Je crois. Mais je n'ai jamais eu à m'occuper d'un amnésique jusqu'à présent. J'espère que je serais à la hauteur…

- Admettons qu'il recouvre la mémoire tout seul comme un grand, intervint Pipo. Ca ne nous dit toujours pas quand, et ce qu'on va manger d'ici-là.

- Du calme, fit Robin en souriant. Nami et moi pouvons nous en charger, ce sera juste moins délectable qu'avec notre cuistot local. Mais vu les papilles de l'équipage ça ne posera pas trop de problème.

- Que tu crois ! s'exclama Nami en grimaçant. Je m'étais habituée à la cuisine de gourmet de Sandy !

- Euh, fit une petite voix gênée, je vous suis gré de vous soucier ainsi de mon sort et apprécie vraiment votre aide à sa juste valeur, mais… tout ceci est assez confus pour moi, alors l'un d'entre vous pourrait-il m'expliquer ce qui se passe ?

L'équipage se tourna vers le malade, qui attendait leur réponse en faisant un sourire crispé.

- Bon, pierre-papier-ciseaux pour savoir qui lui dira ?

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Ce fut Chopper qui s'y colla (ses sabots l'empêchaient de faire autre chose que ciseaux, et bien sûr tout le monde le savait). Il lui raconta l'histoire de l'équipage tout en changeant le pansement sur sa tête.

- Vous voulez dire que je suis un pirate, monsieur Chopper ?

Le petit renne rougit en s'entendant appeler « monsieur ».

- Oui, comme tout le monde ici. Mais nous ne sommes pas de méchants pirates, au contraire. Je ne connais personne d'aussi gentil que ces gens. Et toi aussi, même si en tant que médecin je n'aimais pas ta façon de fumer à tout bout de champ. Mais tu me donnais des biscuits quelquefois. Et je ne connais personne qui fait aussi bien les biscuits à la mandarine que toi. Tu les faisais avec amour pour Nami avec ses mandarines, tu te souviens ?

- Je suis vraiment désolé. Mais qu'est-ce qu'un grand chef fait dans un endroit pareil ? Ne devrais-je pas plutôt travailler dans un restaurant de renom ou quelque chose dans le genre ?

- Je ne suis pas sûr, mais je crois que c'est en relation avec un océan légendaire que tu chercherais. Il faudrait demander à Luffy ou à Zorro, ils doivent savoir.

- Un océan légendaire, hein ?

Il s'allongea sur le dos, le regard tourné vers le plafond.

- J'ai l'impression que ça me dit quelque chose…

- Bon, j'ai fini. Tu ferais mieux de dormir un peu, tu as besoin de repos. Je vais voir si les filles peuvent te cuisiner quelque chose de revigorant. Tu dois reprendre des forces, et qui sait ? En te réveillant, ta mémoire reviendra peut-être.

Le petit renne referma la porte de la cabine derrière lui, laissant Sandy seul avec ses pensées.

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- Alors ? Un changement ? demanda Nami en apercevant leur médecin.

- Pas vraiment. Mais au moins je lui ai expliqué la situation. Il va dormir un peu, mais à son réveil ce serait bien de lui donner un bon plat chaud.

- On s'en occupe ! fit Nami avec un clin d'œil. Je vais lui faire de la soupe de mandarine à la Nami !

- C'est très gentil à toi, Nami, fit le renne tout content. Si Sandy était dans son état normal et qu'il apprenait que tu cuisines pour lui, je suis sûr qu'il serait très heureux !

- Moui, sans doute. Tu sais quoi, Chopper ? Ce séducteur raté me manque un peu. J'espère qu'il sera vite comme avant.

- Moi aussi, Nami. Je l'espère de tout mon cœur.

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Sandy se réveilla trois heures plus tard, et il faisait presque nuit. Une assiette fumante de soupe d'où se dégageait une odeur délicieuse de mandarine était posée sur la table de chevet. Il la mangea avec délice, se demandant qui avait pu faire un plat aussi fameux. Le petit médecin, peut-être, ou la fille rousse (Nami ?) qui avait menacé de lui casser la tête ? Ou cette fille brune en cuir ?

Un bruit de masse qui tombe fit trembler le bateau. Chopper l'avait déjà averti que l'équipage du Vogue Merry était plutôt remuant. Pas étonnant qu'il ait reçu un coup perdu, dans ces conditions. Il se demanda s'il était aussi turbulent que les autres, avant de perdre la mémoire.

Le jeune homme se leva précautionneusement. Il tituba un peu, mais dans l'ensemble il se sentait assez solide pour sortir et saluer ses compagnons de voyage. Un bateau pirate ! Cela lui faisait drôle, de se savoir un membre de l'équipage. Les pirates n'étaient-ils pas des êtres sanguinaires qui sillonnaient les océans en pillant tout sur leur passage ? Mais Chopper lui avait affirmé qu'ils n'étaient pas comme ça. Existait-il de gentils pirates ?

L'air frais du large le fit frissonner. Lui qui était torse et pieds nus, il regretta de ne pas avoir emporté la couverture.

- Sandy ! s'écria un garçon bondissant avec un chapeau de paille. Tu vas mieux ? J'étais inquiet !

- Euh… vous êtes le capitaine, c'est ça ?

- Oui, c'est moi Luffy !

Et le garçon (qui ressemblait plus à un pêcheur du dimanche qu'à un capitaine pirate, mais Sandy n'osa pas le dire à voix haute par peur de le vexer) lui fit un énorme sourire plein de dents qui semblait manger la moitié de son visage. Le reste de l'équipage, attiré par les cris de Luffy, se dirigeait vers eux.

- Sandy ! Tu es réveillé ! Tu te souviens de nous ?

- Désolé, s'excusa Sandy d'un air contrit, je ne crois pas… mais je suis sûr que ça me reviendra d'un moment à l'autre !

- Ne t'en fais pas, Sandy, Pipo veille au grain ! (Le garçon au long nez prit une pose héroïque, une cape rouge volant au vent dans son dos). Tant que je suis là, l'équipage ne risque rien ! Fais confiance au capitaine Pipo, l'Intrépide !

- Mais je croyais que c'était Luffy le capitaine…

- Officiellement oui, mais en réalité c'est moi, le vaillant Pipo, qui commande ce navire ! Sans moi, l'équipage aurait péri de mille morts depuis belle lurette ! Tu ne te souviens sans doute pas de cette fois où nous avons été acculés par un troupeau de requins de cinquante mètres de long et que j'ai sauvé le bateau en plongeant avec une fourchette pour les combattre, ou quand des sauvages coupeurs de têtes et mangeurs de chair humaine nous ont capturés sur la petite île de Rarotonga ? J'ai alors rassemblé tout mon courage, je leur ai fait face, et droit dans les yeux, je leur ai expliqué qu'ils ne devaient pas manger mes amis, ou alors le célèbre capitaine Pipo les rosserais de belle manière ! Tu aurais dû voir ça !

Nami secoua la tête en soupirant, Chopper le regardait avec des étoiles dans les yeux et Luffy fixait un point lointain dans le ciel. Robin étouffa un rire.

- Capitaine Pipo ? Cela vous va bien, je trouve, monsieur Pipo. Ca doit être formidable d'être capitaine d'un équipage de pirates ! Je serais ravi que vous m'en racontiez plus, si cela ne vous dérange pas bien sûr.

Sandy lui fit un sourire si sincère et heureux qu'il éblouit tout le monde (sauf Luffy qui fixait toujours le ciel d'un air niais).

- Mais avant tout, continua-t-il, n'y avait-il pas un homme à l'allure assez virile, habillé à l'ancienne et avec des sabres ? J'aimerais le saluer, lui aussi.

- Zorro ? fit Nami en se reprenant. Il doit être à l'avant, en train de faire une sieste.

- Ah ? Dans ce cas je vais aller le saluer, s'il est réveillé. J'espère que je ne vais pas le déranger. A tout de suite !

Et il se dirigea d'un bon pas vers le lieu de sieste de Zorro.

- Euh, c'est moi ou il est complètement… euh… gentil et poli ? balbutia Pipo.

- On dirait… sans doute encore une conséquence de son coup sur la tête…

- C'est ta faute ! s'écria Nami en tapant sur Luffy. Si tu n'étais pas aussi goinfre et pressé, il n'aurait pas reçu ce coup !

Luffy se releva comme si de rien n'était.

- Dis-moi, Nami, les vaches volent-elles ?

- Qu'est-ce que tu racontes encore comme idiotie ?

- Parce qu'il y en a une qui se dirige vers nous.

Et il pointa son doigt vers le ciel.

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Sandy trouva bien Zorro à l'avant du bateau, comme le lui avait indiqué Nami. Le bretteur se reposait paisiblement, et Sandy hésita à le réveiller.

Quel drôle d'endroit pour faire une sieste, quand même, pensa-t-il. Il doit être vraiment fatigué.

Il vit les trois sabres qui étaient posés délicatement à ses côtés.

Trois ? Pour quoi faire ?

Un… meuglement le fit se retourner, mais du coin de l'œil quelque chose alla plus vite que lui et avant de savoir ce qui se passait, il se trouva projeté violemment sur le pont. Zorro venait de se réveiller, et avec la vitesse de l'éclair il avait poussé Sandy en lieu sûr, tout en dégainant ses sabres (dont un entre les dents !) et en pourfendant l'air avec eux. Sandy ouvrit de grands yeux.

Devant eux se trouvait une vache qui se tenait sur ses deux pattes arrières ; elle portait un costume de cow-boy (petit gilet, chapeau et bottes à éperons), et Sandy pouvait distinguer deux petites ailes minuscules qui frétillaient dans son dos. La vache meugla en signe d'hostilité, ses pis lourds et odorants s'agitèrent comiquement. Sandy ne savait pas s'il devait rire ou s'enfuir. Peut-être les deux. Chopper ne plaisantait pas quand il lui avait dit que sur la Route de tous les périls il fallait s'attendre à tout et surtout à l'inconcevable.

- Ok, Meuhmeuh, dit on ne peut plus sérieusement Zorro, tu tombes bien, j'avais besoin de me défouler. Fais-moi voir de quoi tu es capable.

La vache se précipita vers son adversaire, tous pis et sabots dehors.

- MEEEEEUUUUUUHHHHH !

Sandy se dit qu'il aurait mieux fait de rester au lit. C'est à ce moment que plusieurs autres bruits sourds se firent de nouveau entendre, qui furent suivis d'autant de meuglements.

Seigneur, une invasion de vaches volantes kamikazes.

Zorro trancha trop vite pour que Sandy voie quelque chose, mais manifestement la vache avait évité son attaque avec grâce et faisait un magnifique triple saut avant. Elle poussa la complaisance jusqu'à prendre des poses dans l'air, juste au-dessus de Zorro. Tiens, elle avait un petit sac à dos rouge sous ses ailes. Elle en sortit deux couteaux de cuisine, autant dire des machettes, qu'elle présenta d'un air menaçant à Zorro qui n'en parut pas affecté. Au contraire, il esquissa un sourire carnassier.

- A la bonne heure ! Viens si tu l'oses, Meuhmeuh Coupe-coupe !

Qu'est-ce que c'est que ce nom ridicule ? grogna intérieurement Sandy. Suis-je le seul à voir l'absurdité de cette scène ?

Il sentit alors Pipo le frôler à toute vitesse, une vache armée d'une mitraillette sur les talons. Le pauvre garçon avait les yeux révulsés par la peur et l'horreur et hurlait de toute la force de ses poumons. Il fit plusieurs fois le tour de la vache aux couteaux sans s'en rendre compte, déstabilisant un peu l'adversaire de Zorro. A la fin celle-ci s'impatienta et planta l'une de ses armes d'un coup vif dans le sol, pile devant Pipo qui l'avait évité de justesse (mais le bout de ses chaussures étaient pris sous la machette, et ses orteils nus se tordaient pour éviter la lame).

Avec toute la hardiesse d'un homme possédant une arme à feu, la vache à la mitraillette meugla et s'apprêta à tirer ; mais en trois coups de sabre Zorro était intervenu et avait découpé si nettement dans son arme que les morceaux ressemblaient à des carrés de chocolat. La vache sursauta en poussant un autre meuglement, de stupéfaction cette fois, et lâcha le tronçon qui était resté dans sa main. Ni une ni deux, elle avait agité ses ailes ridicules et virevoltait prestement en direction de la mer. En voyant cela, la vache aux couteaux se retrouva avec la mâchoire qui tombait jusqu'au pont et le teint livide. Elle lâcha vivement sa lame restante et partit à la suite de sa compagne en poussant des meuglements pitoyables.

Le combat avait à peine commencé, et il était déjà fini.

- N'importe quoi, murmura Zorro. Un seul sabre m'aurait suffi.

Et il se rendormit, juste à côté de Sandy.

Pipo n'avait pas bougé. Il s'était évanoui debout, un couteau planté devant les orteils.

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- Sandy ! Pipo ! Tout va bien ? s'écria Chopper en venant aux nouvelles.

- Moi je suis sauf, fit Sandy, mais monsieur Pipo ne semble pas en très grande forme.

- Ouf, c'est bon, dit Chopper après l'avoir examiné, il est juste évanoui. Et Zorro et toi ?

- Monsieur Zorro a chassé les deux… euh vaches. Quant à moi, à part un bleu à l'endroit où j'ai heurté le sol je me porte bien, merci.

- Tant mieux. Luffy et Robin se sont occupés des autres. Luffy a même retenu une pour le dîner.

- Pour le dîner ?

- En tant que plat principal, sourit Robin en marchant vers eux. Tout le monde va bien ?

- Oui, heureusement. Mais c'était quoi, ces vaches ?

- Le clan des vachettes. On est sur leur territoire, répondit l'historienne. Mais elles ne sont pas si dangereuses que ça. Elles s'attaquent surtout aux navires qu'elles jugent faibles. Elles ont dû être leurrées par l'allure gentillette du Merry. Il ne nous reste plus qu'à ranger et apprêter notre dîner.

Elle aperçut les couteaux laissés par l'une des vaches et s'en saisit.

- Ca, ça peut servir. Je me demande ce que je vais faire ? Un rôti, ou peut-être des steaks ?

Sandy jugea plus prudent de regagner sa cabine jusqu'au soir.

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- Vous êtes sûre que cette viande est comestible, mademoiselle Robin ?

- Bien sûr. Et puis ce n'est pas ça qui nous tuerait, fit-t-elle en riant.

- Après l'assaut qu'on a eu, je veux bien vous croire. C'est toujours comme ça ?

Robin hocha la tête, l'air amusée.

- Tout le temps. Mais tu sais, tu peux me tutoyer, tu es notre camarade après tout.

- Je ne sais pas. Je trouve ça… impoli.

- Impoli, hein ? Eh bien, si ça peut te faire plaisir... il n'empêche, j'ai moi aussi hâte que tu retrouves ta mémoire. La cuisine n'a jamais été mon fort.

- Je suis désolé…

- Pas de mal. Tu peux surveiller la cuisson pendant que je vais chercher du vin dans la cale ?

- Bien entendu.

Robin avait à peine franchi la porte que Zorro apparaissait. La jeune femme lui fit un clin d'œil mystérieux en passant. Il semblait à Sandy qu'elle lui murmurait quelque chose.

- Vous cherchez quelque chose, monsieur Zorro ? Le repas sera bientôt prêt.

Zorro fit une grimace, se gratta la tête, sembla hésiter et vouloir retourner sur ses pas, regarda à droite et à gauche. Il concentra son attention sur un bol de sauce sur la table, fixa une botte de radis, et en règle générale faisait tout pour éviter de regarder Sandy. Celui-ci en fut d'autant plus intrigué.

- Monsieur Zorro ? fit-il en s'approchant. Vous allez bien ?

- Ton bleu, grogna le manieur de sabre.

- Comment ?

- Celui que je t'ai fait en te lançant. Il va bien ?

- Oh, celui-là ! Il a presque disparu. Merci de vous inquiéter, mais ce n'est rien, vraiment. Et puis vous m'avez sauvé la vie.

Zorro fronça les sourcils. Sandy craignait d'avoir dit quelque chose qui l'aurait contrarié.

- Tu es vraiment différent, finit-il par dire. Pas physiquement, t'as toujours la même coiffure de play-boy et tes sourcils bizarres, mais t'as changé. Intérieurement.

- C'est ce que j'ai cru comprendre, soupira Sandy. Mais personne ne m'a encore dit comment j'étais vraiment avant, alors je ne vois pas trop… enfin, je ne sais pas comment me comporter. Je suis désolé.

- Et tu passes ton temps à t'excuser.

- Pardon… oups.

Zorro s'adossa à la table de travail, où se trouvaient les victuailles que Robin avait sorties. Il se mordit la lèvre inférieure, doucement, en paraissant réfléchir. Sandy se sentait de plus en plus mal à l'aise.

- Nami a dit qu'on arriverait à un port demain, finit-il par dire.

- Mademoiselle Nami ? Vraiment ? J'ai cru comprendre qu'elle était la navigatrice du navire…

- Ce sera l'occasion de faire un tour.

- Cela promet de belles choses, mais… monsieur Chopper m'a dit que je ferais mieux de rester tranquillement sur le Merry tant que je n'aurais pas recouvré la mémoire. Et puis je ne sais pas si je serais à ma place…

- Je t'accompagnerais, le coupa Zorro. Tu n'auras rien à craindre, et ça t'aidera peut-être. A récupérer ta mémoire, je veux dire. Et on a besoin de faire des courses.

- Vous voulez dire… comme un rendez-vous ?

Zorro se détourna brusquement et sortit sans un mot de plus, mais il sembla à Sandy que son compagnon de voyage rougissait… ça devait être l'éclairage…

Il se souvint brusquement de la viande qui finissait de cuire et se précipita pour baisser le feu. Robin revint quelques instants plus tard, et lui adressa un sourire radieux autant que mystérieux quand il lui raconta le résultat de la visite de Zorro. Elle resta dans cet état pendant tout le repas, mais à la fin de la soirée Sandy la vit se saisir de Zorro et l'entraîner à l'écart. Il voulut demander à Nami, mais elle était occupée à essayer de faire recracher à Luffy un os de vache gros comme son avant-bras qui lui barrait la gorge. Il haussa les épaules, et alla dormir avec les autres quand ce fut l'heure.

Le lendemain serait un autre jour. Il pourrait toujours demander à ce moment-là.

A suivre…