Titre : Mon regard m'emporte vers le soleil
Auteur : Mokoshna
Manga : One Piece
Crédits : Le manga One Piece est la propriété de Eiichiro Oda et de Jump, et aussi un peu de Glénat qui le publie en France. Et je ne parle pas de l'anime. Que personne ne me demande d'argent, je n'en ai pas.
Avertissements : Spoilers, Shounen-ai (amour entre hommes). Soyez prévenus et ne venez pas vous plaindre, vous n'avez qu'à ne pas lire si cela ne vous plaît pas. Merci. L'histoire n'a pas de position chronologique précise, mais elle se déroule après l'adhésion du dernier membre connu (pas de nom) et avant la perte de… enfin, vous le saurez bien si vous lisez la suite du manga.Couples éventuels : Zorro/Sandy
Commentaires artistiquement idiots de l'auteur : J'écris cette fic au fur et à mesure. Ce qui donne quelquefois des trucs vraiment bizarres. Et le titre est tiré des paroles du générique de début du dessin animé Prince Vaillant. Le dessin animé est tout moche et ne mérite pas le terme « animé », mais les génériques étaient pas mal.
XxXxXxXxXMerci à ceux qui m'ont laissé des reviews ! Ce chapitre est un peu plus court que les autres, et il est focalisé sur Sandy et Zoro. Et il ne se passe presque rien. Si, si, vous verrez. Je ne pense pas écrire ce qui est arrivé aux autres pendant la journée, désolée.
J'ai vu dans un dessin animé un personnage passer l'épisode à manger des graines (mais je sais plus exactement si c'était des graines de tournesol, il me semble que oui). Mais en admettant que le monde de One Piece est si bizarre, ça ne m'étonnerais pas que les fleurs elle-mêmes soient comestibles...
XxXxXxXxXChapitre 3 :
- Il est vraiment gigantesque ! s'exclama Sandy en se tordant le cou pour essayer de voir plus haut. Même la montagne est la plus grande que j'aie jamais vu !
- Pourquoi ? Tu te souviens des autres ?
Sandy ne parut pas trop ennuyé par la remarque de Zorro.
- C'est vrai, dit-il en riant. Mais ce n'est pas grave. Je suis sûr que je verrais tout un tas d'autres montagnes comme celle-là.
- Hmf. C'est juste un tas de terre et de cailloux.
- Moi, j'aime bien. Et c'est aussi la première fois que quelqu'un m'emmène voir un tas de terre et de cailloux.
Sandy vit Zorro rosir légèrement, mais tous deux firent comme si de rien n'était. Le jeune homme blond regarda autour de lui.
- Je me demande s'il y a un chemin qui va jusqu'en haut. J'aimerais bien voir le Grand Tournesol. Mme Loti m'a dit que ça portait bonheur.
- En quoi ça peut porter bonheur d'aller voir une grosse fleur jaune ?
- C'est une coutume de son village. (Sandy rosit un peu) Lorsque deux… personnes vont ensemble voir le Grand Tournesol et s'installent à son pied jusqu'à ce que le soleil ait disparu, celui-ci leur accordera sa bénédiction pour la vie. Et ces deux personnes sont censées ramener une de ses graines avec eux et la manger ensemble le soir même.
- Quelle coutume stupide ! Une autre à leur actif !
- Je crois me souvenir que vous n'avez pas encore eu l'occasion de manger de graine de tournesol, insista Sandy. C'est dommage, elles sont vraiment délicieuses. Et ce serait agréable de faire une sieste à l'ombre, j'en suis sûr.
Zorro haussa les épaules.
- Fais comme tu veux. Mais c'est se fatiguer pour rien.
- Allons, pas de défaitisme ! Et puis ce sera une bonne occasion de vous entraîner !
- Marcher jusqu'au sommet de ce truc ?
- Euh… eh bien…
- Ou alors, fit Zorro les yeux brillants, je pourrais grimper la montagne à mains nues en te portant… c'est déjà plus intéressant.
- Euh… n'est-ce pas ? Alors ?
- Ferme-la et monte, fit Zorro en pliant les genoux et en lui montrant son dos.
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En fin de compte, Sandy s'était attaché au dos de Zorro avec des lianes qui poussaient sur les fleurs et avait passé ses bras autour de son cou. Les trois sabres de son ami avaient été solidement mis entre eux. Zorro se mit à grimper, et il sourit en repensant à la mine inquiète de Sandy lorsqu'il s'était tordu le cou pour essayer de voir le sommet de la montagne, en vain.
- Vous êtes sûr que ça va aller ? fit le cuisinier d'une voix tremblante. C'est vraiment très haut.
- C'est rien, ça. Luffy a fait la même chose une fois, et il faisait un froid de canard à ce moment-là. Sans parler qu'il portait Nami qui était malade et toi qui étais blessé.
- Ah bon ? Qu'est-ce qui s'était passé ?
- Les risques du métier. Nami avait attrapé une forte fièvre et on n'avait pas encore de médecin. Luffy et toi avez dû grimper jusqu'à une montagne enneigée avec elle sur son dos pour en trouver un, mais apparemment t'as été blessé sur le chemin et ce diable de capitaine a dû finir seul. Il paraît que ce crétin n'avait même pas de manteau et que ses mains étaient en sang. Mais en fin de compte, tout s'est arrangé, et on a même récupéré Chopper dans l'équipage.
L'histoire laissa Sandy pensif, pendant que Zorro continuait à s'essouffler sur la paroi abrupte. Il en avait même oublié son début de vertige et s'évertuait à chercher dans sa mémoire déficiente des traces de l'histoire de Zorro.
- Je crois avoir un vague souvenir, fit-il peu après avec hésitation. Il faisait très froid, mais mademoiselle Nami était brûlante. Et il y avait des lapins, je crois.
- Des lapins ?
- Oui. Je ne suis pas sûr, mais il me semble que j'étais blessé à cause d'eux.
Zorro ne dit rien, ne sachant pas trop s'il devait se moquer de lui pour s'être fait battre par des lapins ou s'il devait s'inquiéter que la mémoire de son rival revienne si vite. Il se demanda aussi, très furtivement, pourquoi il s'intéressait autant au bien-être d'un homme qu'il considérait deux jours plus tôt comme un rival mais éluda la question quand le souffle chaud d'un Sandy qui soupirait lui caressa le bas de la nuque, lui causant des frissons aussi délicieux qu'inexplicables. Le bretteur décida illico de ne pas trop se tracasser et continua son ascension sans un mot. Il sentit Sandy se remettre d'aplomb parce qu'il avait un peu glissé, et la pression de ses jambes autour de sa taille fit battre son cœur un peu plus vite. Il aurait grimpé jusqu'au ciel avec un tel fardeau.
- Ca doit être agréable, continua Sandy, d'avoir des amis sur qui compter. Plus j'y pense, et plus je suis fier de faire partie de cet équipage. J'espère que la mémoire me reviendra vite.
- C'est pas toujours comme tu le crois, rétorqua Zorro en soufflant. Il nous arrive plusieurs fois de nous taper dessus, et Nami n'arrête pas de donner des ordres à tout le monde. Sans parler de Pipo qui est peureux comme pas deux, Luffy est un imbécile fini et je ne fais pas du tout confiance à Robin. Elle pourrait bien nous trahir, et ce ne serait pas la première fois pour elle, je crois. Je m'en méfie comme la peste.
- Pourtant, vous sembliez bien vous entendre, hier soir.
- Hein ?
- Mais oui, quand elle vous a pris à part pour discuter, à la fin du repas. Enfin, je suppose que vous avez discuté.
- T'occupe, grogna Zorro. C'est entre elle et moi.
- Pourtant… bon, je n'insiste pas. Vous croyez qu'on est bientôt arrivé ?
- T'as qu'à lever les yeux si tu veux voir !
- C'est vrai.
Ils restèrent un moment dans le silence. Ils n'avaient pas fait le tiers du chemin. Sandy qui n'avait plus aucune crainte sourit en voyant le visage affairé et essoufflé de son camarade. Il était étrangement heureux.
- Je me demande ce que font les autres, reprit Sandy.
- T'es vraiment bavard.
- Je suis désolé.
- Qu'est-ce que je t'avais dit, sur ta façon de t'excuser tout le temps ?
- Je suis… je sais. Mais je n'y peux rien.
- T'es vraiment trop différent ! Ca fait peur à tout le monde, tu sais ?
- Différent comment ?
- Comment ça ?
- A quoi je ressemblais avant ? Quel type de personne étais-je ? Et pourquoi est-ce que tout le monde, vous y compris, me dites que nous sommes rivaux ?
- On n'est pas vraiment rivaux. Enfin si, peut-être un peu, mais… T'étais du genre bourreau des cœurs. Tu pouvais pas t'empêcher de devenir complètement gaga à la vue d'une jolie fille. C'était pathétique, en fait, on aurait dit un toutou baveur et docile. C'était énervant.
- A ce point ?
- Quand t'étais pas devant une fille, t'étais plutôt du genre fier et arrogant. Sale caractère, odieux avec les mecs, vaniteux et grande gueule. Tu me faisais royalement chier à me chercher tout le temps. Je détestais la façon dont tu obéissais au moindre mot de Nami comme un esclave décérébré. Et on était rivaux, ouais. Une fois, on a failli s'entretuer pour savoir qui avait tué la plus grosse bestiole. C'était moi, bien sûr, mais têtu comme t'étais tu voulais rien savoir.
Sandy se mit à rire, se rappelant avec tendresse ce passage sur l'île des géants. Il avaient passé la journée à se chamailler comme des gosses comparant la taille de leur euh... proie. C'était assez embarrassant, en fait. (C'est moi qu'a la plus grosse ! Non c'est moi !). Pour un peu, un auditeur extérieur aurait été tenté de prendre ça sur un ton plus... grivois. Sandy étouffa un rire gai.
- Non, c'était moi. Elle était plus grosse d'au moins trois centimètres.
Zorro s'arrêta brusquement.
- Tu te souviens ?
- Un peu… je crois.
Zorro se mordit la lèvre et continua, aussi bien de grimper que de parler.
- Nami… tu étais… tu es amoureux de Nami, dit-il doucement.
- Mademoiselle Nami ? Vous êtes sûr ?
- Ca se voit ! C'est la manière dont tu la traites. Comme si elle était… spéciale.
- Mais je ne traitais pas toutes les filles de la même manière ? Que ce soit Nami ou Robin ou même Vivi...
- Si, mais elle… Elle est spéciale. Tu voulais toujours être là pour elle. C'était son nom qui sortait le plus souvent de ta bouche. C'était pas beau à voir, les grimaces lubriques que tu faisais.
- Peut-être. Peut-être que je voulais être là pour elle. Peut-être qu'elle me rappelait quelqu'un ? fit Sandy en hésitant.
- Cette sorcière rusée ? Je vois pas qui. Y'en a pas deux comme elle.
- Haha, tu dois avoir raison.
Zorro s'arrêta encore une fois.
- Zorro ?
- Tu me tutoies, maintenant ? Et plus de « monsieur Zorro » ?
- Oh, je me suis dit que puisque ma vie tenait à la force de tes bras, je pouvais lâcher le vouvoiement et les formes de politesse. Et puis, ne sommes-nous pas camarades ?
Il se sentait blessé. Zorro ne releva pas le sarcasme dans sa voix et reprit son chemin, une fois de plus. Il sentit Sandy se serrer contre lui et pousser un soupir. Les doigts qui s'enfonçaient dans la peau de son cou lui faisaient presque mal.
- Elle était mignonne, cette fille brune.
- Hein ? De quoi tu parles ?
- Euh… Luffy m'a dit que tu avais combattu une fille brune à lunettes assez mignonne, mais que tu l'avais laissé partir.
- Quand ça ?
- A… dans un lieu qui s'appelait Rainbase, je crois. Enfin, c'est ce qu'il m'a dit. Mais tu as préféré fuir que de l'affronter. Elle voulait t'arrêter. Elle avait un sabre et faisait partie de la Marine.
- …
- D'habitude, tu ne refuses jamais un combat, non ? Mais tu as laissé cette fille te pourchasser sans problème… tu étais… Luffy m'a dit que tu avais l'air affecté par son visage.
- Hm… C'est vrai, elle était assez mignonne. Et elle avait une passion pour les sabres. C'est elle qui m'a aidé à choisir Kitetsu le Troisième.
- Oh. L'un de tes précieux sabres. Tu la connaissais bien, alors...
- Quelque chose comme ça.
Sandy ne desserra pas des mâchoires jusqu'à la fin de la montée. Ca tombait bien, Zorro ne voulait plus discuter avec lui. Il avait trop à penser.
Luffy était déjà parti affronter Crocodile quand Kashigi avait voulu l'arrêter, il en était certain.
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Une brise fraîche soufflait au sommet de la montagne. Zorro déposa Sandy à terre et reprit ses sabres à la ceinture.
- On dirait qu'on est pas trop en retard, dit-il. Le soleil va se coucher dans pas longtemps.
Mais Sandy gardait obstinément le silence. Il se traîna sans conviction vers le bord de la falaise et s'y assit, la mine sinistre.
- Eh, blondinet, tu voulais pas faire ton truc là, avec la coutume ?
- Aucune importance, marmonna Sandy.
- Quoi ? Tu veux dire que t'as fait tout ce cinéma pour des clopinettes ? Tu te fous de moi, ou quoi ? Tu vas venir gentiment jusqu'à cette fichue fleur ou je te botte le cul !
- Toujours aussi aimable, à ce que je vois.
- De quoi !
Zorro s'apprêtait à dégainer ses sabres, mais il sembla se souvenir de quelque chose et se calma, avec difficulté.
- C'est toi qui as insisté, non ?
- SI T'Y TIENS TANT QUE CA, T'AS QU'A REVENIR AVEC CETTE FILLE !
Sandy rougit violemment et se détourna.
- De quoi tu parles ? Tu vas pas me faire un caprice…
- Zorro ?
- Quoi encore ?
- Pourquoi tu m'as proposé de venir avec toi ?
- Hein ? Mais c'est toi qui as voulu grimper sur cette montagne !
- Non, je parlais d'aujourd'hui. La sortie au village, aller voir le Grand Tournesol, tout ça. Tu t'es même fait beau.
- Qu'est-ce que… c'est pas vrai ! Tu dis n'importe quoi !
- Alors, pourquoi ?
Zorro fixa le soleil qui était en train de se coucher.
- C'est la faute de cette maudite Robin.
- Nico Robin ? Quel rapport ?
- Hier soir… elle m'a dit que je devais en profiter pour me montrer plus gentil avec toi, et faire la paix.
- Hein ? Et tu l'as écoutée ?
- Je… je voulais faire la paix.
- Admettons, ricana Sandy. T'étais pas obligé de te saper ainsi pour ça.
- Elle m'avait dit que ce serait mieux si je m'habillais autrement. Elle a dit un truc du genre que changer de vêtement changeait l'homme.
- C'est… plutôt touchant, comme pensée.
- Eh, tu te fous encore de ma gueule ?
- Mais non !
- Et puis, peu importe. Elles sont bonnes à jeter, de toute façon, ces fringues. La montée les a pas arrangées.
- C'est dommage. Ca t'allait plutôt bien.
- Hein ?
Sandy se leva et lui fit un grand sourire. Sa rancune de tantôt semblait être miraculeseument passée aux oubliettes.
- On y va, au pied du Grand Tournesol ?
- Hein ? Euh… d'accord, s'étonna Zorro.
Il ne comprendrait jamais ce grand crétin blond, mais décida quand même de le suivre et s'assit à ses côtés contre une racine. Le soleil achevait de se coucher et projeta ses derniers rayons sur les deux hommes, illuminant la chevelure de Sandy qui se mit à étinceler comme autant de fils d'or. Ebloui, Zorro n'arrivait pas à s'en détacher les yeux.
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Lorsque ce fut fini, Sandy se leva et tendit la main vers son ami pour l'aider à se relever. Celui-ci accepta son offre en souriant, un peu intimidé et gauche, et ensemble ils trouvèrent un petit chemin escarpé qui s'enroulait autour de la montagne. Ils décidèrent d'un commun accord de l'emprunter pour ne pas se mettre davantage en retard ; Sandy chargea Zorro de porter une graine de tournesol grosse comme un petit éléphanteau. Ils descendirent dans un silence confortable, s'offrant même le luxe de s'échanger des sourires discrets dans le noir.
Zorro n'arrêtait pas de regarder le soleil qui marchait près de lui.
A suivre…XxXxXxXxX
Je ne suis pas vraiment satisfaite de la fin, peut-être un peu trop... guimauvée ? Enfin... merci de me dire ce que vous en pensez ! (s'incline bien bas).
